Les centristes ont raison de refuser de collaborer avec Valls

Les centristes n’avaient aucune raison de s’associer à un personnage aussi peu proche de leurs valeurs.

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Les centristes ont raison de refuser de collaborer avec Valls

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 31 août 2014
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Par le Parisien libéral

En général, quand quelqu’un arrive en poste dans une nouvelle entreprise, on lui laisse le temps de s’installer et de prendre ses marques, et on lui tend la main afin qu’il puisse faire son travail. Cela s’appelle la période d’essai.

Au niveau de la politique, puisqu’il parait que la France n’est pas une entreprise mais un projet de société (dissidents, tremblez !), c’est un peu différent mais le projet reste le même : des gens se présentent avec un programme et tentent de convaincre les électeurs de leur donner les moyens de mettre celui-ci en œuvre, dans le respect des institutions.

Celles de la Veme République prévoient notamment ceci :


ARTICLE 6.
Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.
Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.

ARTICLE 8
Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions.

ARTICLE 9.
Le Président de la République préside le conseil des ministres.

ARTICLE 20
Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Il est responsable devant le Parlement.

ARTICLE 21
Le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il assure l’exécution des lois

ARTICLE 24
Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques.


Autrement dit, le responsable de l’exécutif français, c’est François Hollande. Ce dernier a été élu en battant un mauvais président social-démocrate de droite, Nicolas Sarkozy, mais sur des mensonges, notamment en niant l’existence même d’une crise. Les français ont librement choisi de voter pour l’ancien chef du Parti Socialiste. Ils ont ensuite librement choisi de donner à Hollande une majorité socialiste (majorité absolue à l’Assemblée Nationale) y compris en élisant des gens comme Sylvie Andrieu ou Pascal Terrasse.

François Hollande a donc eu, dès juin 2012, les mains libres pour appliquer son programme, avec un gouvernement, une Assemblée Nationale, un Sénat, les villes de Paris, Lille, Lyon, Nantes, la majorité des départements et régions, un CSA et des médias, des grandes entreprises publiques acquises à sa cause. Il ne faut pas qu’il vienne maintenant rejeter la faute de ses échecs sur l’opposition.

Au-delà même des points précis de son programme économique et social et de ses engagements, François Hollande parlait d’apaiser la France et de la réparer après la période sarkozyste. La réparer de quoi ? Notamment de l’opposition des Français les uns envers les autres, de la rupture diplomatique que constituait l’engagement dans le commandement intégré dans l’OTAN, du bling bling etc.

En deux ans, Hollande a-t-il changé quoi que ce soit là-dessus ? Non. Il a divisé la France comme jamais (notamment à l’occasion du mariage pour tous), il a stigmatisé les riches aussi bien que les Roms, il a poursuivi l’engagement de la France dans l’OTAN après avoir pourtant déposé une motion de censure contre il y a quelques années, il s’est rendu compte que Merkel n’était pas sa chose, et, sur le plan personnel, il a démontré qu’il était encore plus friand que Sarkozy de bling bling (songeons au restaurant Le Laurent, aux jets privés Paris-Tulle, au pavillon de la Lanterne à Versailles …). Il a aussi taxé à tout va, remettant même en cause sa promesse de ne pas augmenter la TVA, et Manuel Valls a été associé à ces décisions depuis le début, en tant que ministre régalien.

Manuel Valls, parlons-en. Ce donneur de leçons est quand même celui qui demande le respect de l’autorité, après avoir sans cesse piétiné celle de son ancien supérieur, Jean-Marc Ayrault. La presse (ou plus exactement une journaliste du Point) semble regretter que les centristes refusent de s’associer avec ce personnage. Pourtant, les centristes ont raison, et ce pour des raisons de forme aussi bien que de fond.

Sur la forme, Manuel Valls pourra faire autant de remaniements qu’il veut, le problème c’est le maintien de François Hollande en poste. Élu sur des mensonges (par action ou par omission) et sur la volonté de faire la synthèse entre des courants de pensée totalement irréconciliables (rendre hommage au communisme et se déclarer humaniste, ce n’est pas possible), seule sa démission serait susceptible de redonner un peu d’air. Cette démission n’arrivera pas, Hollande veut rester en poste jusqu’en 2017 : hé bien qu’il assume !

Quant au fond, les centristes peuvent-ils vraiment se rendre complices de la vision du monde selon Hollande et Valls ? Les centristes peuvent-ils cautionner le scandale de la Banque Publique d’Investissement ? Peuvent-ils valider l’arrestation d’une française, en France, pour des crimes qui ne sont pas punis en France ? Peuvent-ils accepter qu’un Premier Ministre ne réponde pas aux parlementaires en questions au gouvernement mais les insultent ? Peuvent-ils vouloir travailler avec un président de la République qui fait preuve d’un insupportable populisme anti-européen quand ça l’arrange ? Peuvent-ils vouloir travailler avec un exécutif qui, il y a un an, voulait « punir Bashar » et qui désormais va peut-être collaborer avec lui dans une perpétuelle guerre contre le terrorisme ? Peuvent-ils travailler avec un exécutif qui redessine les régions sur un coin de table un dimanche soir au lieu de prendre en compte les nombreux travaux faits sur le sujet ? Et peut-on passer sur le traitement anti démocratique mais pro République de l’affaire Dieudonné ? Sur l’affaire Nicolas Bernard-Buss (12) ? Sur les bavures policières dont on ne parle plus ?

Il existe de nombreuses personnalités de qualité chez les centristes, mais ni la proposition de Charles de Courson (UDI) de réintégrer dans le revenu fiscal des députés leur IRFM, ni les idées de Jean-Christophe Fromantin (UDI) sur la réforme des régions, ni les signaux d’alarme émis par Sylvie Goulard (Modem) n’ont jusqu’à présent trouvé grâce aux yeux de Valls et Hollande. Pourquoi cela changerait-il tout à coup ?

On nous dit : Manuel Valls est un moderne, acquis aux idées libérales. C’est faux. Tout au plus est-il pleinement conscient du fait que le socialisme ne fonctionne qu’avec l’argent des autres. Manuel Valls avant tout est un politicien acquis aux  intérêts d’une certaine oligarchie. C’est totalement différent. C’est aussi un adepte du droit du plus fort, comme son patron François Hollande. C’est bien le droit de Manuel Valls, mais voila pourquoi les centristes ont pleinement raison de refuser de s’associer à un personnage aussi peu proche des valeurs centristes. Si les socialistes veulent faire bouger les choses, ils n’ont qu’à demander l’adoption de la proportionnelle, la dissolution de l’Assemblée Nationale et la démission du président de la République. Tout cela n’arrivera pas. Oui, cela fait beaucoup trop longtemps que Hollande, Valls, Sapin, Taubira, Belkacem, Royal & co ont dépassé la durée de période d’essai. Et pendant cette période d’essai ratée, les socialistes se sont ingéniés à remettre en cause les quelques rares points positifs datant de la précédente majorité (heures sups défiscalisées, auto-entrepreneur, réforme de la carte militaire).

Heureusement que sur le plan de l’économie aussi bien que sur celui des droits de l’homme, l’Europe et ses institutions arriveront à empêcher la France de dériver trop loin. Faute de pouvoir compter sur la volonté réformatrice, réelle ou feinte, de Manuel Valls, qui ne disposera pas, de toutes façons, d’une majorité au sein des députés PS, les Français peuvent au moins espérer que l’Europe empêche l’exécutif de trop faire n’importe quoi.


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  • Drôle de manière de poser le problème : quand on est au centre, on devrait servir de référence, avoir une ligne et la défendre auprès de ceux qui s’en écartent pour prendre des positions plus extrêmes, d’un bord ou de l’autre. Alors s’interroger sur qui suivre, faire des propositions à deux balles quand la dette est de deux billions, râler sur la forme des débats, ça ne fait pas du centre un pivot, mais un carrefour encombré par des ânes de Buridan.

    • Lol : »un carrefour encombré par des ânes de Buridan » 😀
      Sans compter que la classe politique française étant integralement socialiste , cela positionne le « centre » au centre de la gauche en fait … Mais bon , ceci étant dit , refuser de s’associer au present gouvernement est une position qui les honore, pour une fois (eux qui ont aidé à les faire élire ..)

      • Rien ne les honore, ils ne valent pas mieux. De beaux discours, voilà tout ce qu’ils savent nous promettre. Comme tout le monde, ils ont les bonnes solutions, quand il s’agit de les appliquer en revanche, on revient au bon vieux système clientéliste si confortable…

  • Bayrou était quand même celui qui, en 2007, alertait sur la dette et disait de faire attention à la dépense, à une époque où tout le monde s’en fichait.
    On peut pas retirer ça aux centristes.

    • Ministre du mammouth, Bayrou a voté tous les budgets en déficit et les dettes qui allaient avec, a claqué tous les milliards mis à la disposition du ministère dont il avait la charge et s’est couché devant les syndicats gauchistes. Et ca se réclame du centrisme, sans honte.

    • Bayrou bavarde quand ça ne lui coute pas une once de courage.

      Au pouvoir il oublie bien vite ce qu’il disait juste avant et s’est reparti pour une couche de cadeaux à sa clientèle politique.
      Ecoutes Sarko avant son élection, et regardes ce qu’il a fait après…

  • hollande parlait d’apaiser la france ….connait il la signification de ce mot , apaiser ? cet imbécile a divisé le pays comme jamais n’avait réussir à le faire sarkozy ( diviser pour mieux régner ) ;et il va falloir se farcir ce  » ps  » jusqu’en 2017 et aprés , on va y mettre quel clown la haut ?

    • Juppé pourrait être capable de diminuer les tensions, étant capables de rassembler gauche, centre et droite.
      Après je parie pas sur la réussite du gars ni des réformes courageuses. Mais bon s’il gagne la primaire UMP il gagnera l’élection c’est certain.

      • @ SweepingWave

        En 2017, en cas de deuxième tour aux présidentielles opposant Juppé à Marine Le Pen, combien prévois- tu de pourcentage de voix pour chacun ?

        • Difficile à dire. Un sondage en Mai montrait que Hollande aurait 54% face à Le Pen, Sarko aurait 66%.
          Juppé étant moins clivant et plus rassembleur je le verrais quelque part entre 69% et 75%.

      • Juppé est une caricature de technocrate politiquement correct (sans oublier ses casseroles chiraquiennes), je pense qu’il serait en mauvaise posture face à Marine Le Pen.

        • Chirac aussi était ce genre de gars, ça l’a pas empêché de mettre 82% dans la face du FN.
          Si elle est au second tour il y aura une sorte d’union droite-gauche-centre pour Juppé, qui est selon un dernier sondage le politicien le plus apprécié de France.

          Je ne le défends pas, rien de bon ne viendrait de lui et il ne résoudrait pas les problèmes..Mais voilà c’est juste la réalité, face à Marine il gagnerait aisément grâce à son positionnement politique, et le fait qu’il ne soit pas Sarko.

          • « Chirac aussi était ce genre de gars, ça l’a pas empêché de mettre 82% dans la face du FN. »

            Oui.

            Mais on a changé d’époque. Les gens ont plus peur de l’invasion que du FN. Beaucoup, beaucoup, beaucoup plus.

            • Certes, mais ça n’est pas suffisant pour gagner.
              Le FN a obtenu 25% à des élections européennes avec un fort taux d’abstention, caractérisé par un taux très très faible dans des communes ou quartiers à forte composante immigrée..Signifiant qu’ils n’étaient pas intéressé, mais l’élection présidentielle est toujours différente.
              Dans un tout récent sondage 48% des électeurs ont une très mauvaise opinion du FN et 26% plutôt mauvaise…Pire que le PS et UMP.
              Bref y a du chemin à parcourir, et je reste persuadé que ce parti a quasiment atteint son pic et que ça va se dégonfler après 2017.

              • Les élections présidentielles passées ne préjugent en rien des élections présidentielles futures. Les sondages sont très peu informatifs, surtout 3 ans avant, vous dirait Monsieur 3%. Je ne comprends pas cette polarisation sur les présidentielles, je vous prédis qu’il y aura bien des choses avant qui devraient inciter à baisser un peu les yeux et à regarder dans quoi on marche.

                • « Les sondages sont très peu informatifs, surtout 3 ans avant, »

                  Certes.

                  Quelques mois avant l’élection, on annonçait Hollande à 60 % au second tour!

  • la France est profondemment enfoncée dans le socialisme. ( à lire de PHILIPPE NEMO « La France aveuglée par le socialisme »). Je dirais même dans le socialo-communiste. Un ami à Budapest considère que nous sommes le dernier pays communiste d’occident !….

    Bref, le « Centre » est aussi socialiste que la « droite » et la « gauche ». Et dans les faits, ce « Centre » est européiste, mondialiste et immigrationiste………………………..comme les autres partis qui ont si mal gouvernés la France depuis des décennies.

    Qui se souvient de ce qu’on fait des ministres centristes dans un quelconque gouvernement ? Bayrou, qui a appellé à voter Hollande, a été ministre de l’Education Nationale. Quel fut son bilan ? Mort de rire !……

    Le « centre » , c’est le marais. Bref,, le néant total !!

    Ils veulent des sinécures. C’est tout !

    • « Un ami à Budapest considère que nous sommes le dernier pays communiste d’occident !…. »

      Budapest ! Très mauvais exemple vu ce que fait Orban en Hongrie avec ses nationalisations et critiques du libéralisme. La Hongrie est devenue socialiste aussi, c’est juste que le pays a changé son style de socialisme : national socialiste.

      • Oui, en France c’est quand même mieux : Made in France Socialisme. C’est pas pour rien que la marinière s’appelle marinière…

        • Pas mieux l’un que l’autre 😀
          Je disais juste que ce Hongrois n’était pas trop en position de nous critiquer en matière de socialisme 😀

  • J’aurais quand même beaucoup de mal à définir ce qu’est un centriste …

  • Les commentaires sont fermés.

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