La liberté au dessus de tout

De grâce, ne nous obligez pas à participer à vos utopies et ne nous obligez pas à subir les conséquences de vos choix.

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Liberté (Crédits Scarleth Marie, licence Creative Commons)

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La liberté au dessus de tout

Publié le 31 août 2014
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Par Guillaume Nicoulaud.

Liberté (Crédits Scarleth Marie, licence Creative Commons)

De ma naissance à l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pris qu’un seul et unique engagement qui soit de nature à restreindre ma liberté de façon permanente : je me suis marié dans le but de fonder une famille. Il n’y en a aucun autre. Oh, bien sûr, il m’est arrivé de prendre des engagements auprès de mes amis ou de mes collègues de travail et, comme tout homme digne de crédit, j’ai mis un point d’honneur à respecter ma parole scrupuleusement. Mais aucune de ces promesses ne m’engageait ad vitam aeternam, pour le meilleur et pour le pire et jusqu’à ce que la mort nous sépare.

Dès lors, je peux dire avec certitude que rien, absolument rien à l’exception de cet unique engagement envers ma femme et mes enfants ne m’engage moralement à abandonner ne serait-ce qu’une infime parcelle de ma liberté. Il n’y a que deux moyens d’en obtenir plus de moi : me convaincre de faire une nouvelle promesse ou me contraindre par la force.

Alors oui, je suis français et j’aime mon pays. Aussi loin que notre mémoire familiale nous porte, mes ancêtres étaient français, je suis un produit de la méritocratie républicaine de l’ouest autant que de la bourgeoisie industrielle du nord, j’aime notre langue – avec une faiblesse pour sa version XIXe –, j’aime notre histoire, j’aime l’extraordinaire variété de nos paysages et de nos traditions et j’aime, peut-être plus que tout le reste, l’idée de cette France de 1790, celle de la fête de la fédération.

Pour autant, soyez-en sûr, je place ma liberté au-dessus de mon amour pour la France. Ça ne fait, dans mon esprit, pas le moindre doute. Si mon pays devait devenir une dictature liberticide, je cesserais immédiatement d’être français. « Where liberty dwells, écrivait Benjamin Franklin, there is my country. » Je me ferais citoyen helvétique s’ils veulent bien de moi, sujet de la reine d’Angleterre ou, en espérant qu’il reste un peu de Franklin outre-Atlantique, j’irai me faire américain.

Je n’ai, au risque de me répéter, jamais rien signé de tel qu’un contrat social – contrat chimérique, d’ailleurs, dont j’ignore jusqu’aux termes – et je ne suis, dès lors, tenu par aucune promesse. La seule chose qui puisse en tenir lieu, en l’occurrence, c’est la DDHC de 1789, la base essentielle de notre Constitution, le seul texte au nom duquel vous pouvez me compter au nombre des patriotes prêts à se battre pour la République. Disons-le tout net : si je cesse d’être le citoyen d’une République fondée sur ces principes et à moins que vous ne proposiez mieux, je cesse aussitôt d’être français.

« Qui cherche dans la liberté autre chose qu’elle-même, disait Tocqueville, est fait pour servir. » Je préfère être pauvre et libre que riche à millions mais esclave. Je ne sers et ne servirai jamais que les causes que j’ai moi-même choisies et vos procès, vos reproches et vos indignations n’y changeront rien. Il est inutile de me chanter le refrain de la France éternelle – rien n’est éternel – ou d’en appeler à mes supposés devoirs envers ma race, ma classe, ma nation ou Dieu seul sait quel autre groupe fictif vous inventerez encore : je ne reconnais qu’une seule allégeance – ma femme, mes enfants ; pour le reste, je suis un homme libre.

Naturellement, il va de soi que je vous reconnais le même droit. Vous voulez vous choisir un maître auquel vous confierez le soin de régler chaque détail de votre vie ? Grand bien vous fasse ! Vous voulez créer votre coopérative, votre phalanstère, votre kibboutz ? Je serai le premier à défendre votre droit de le faire ! Mais, de grâce, ne m’obligez pas à participer à vos utopies et ne m’obligez pas à subir les conséquences de vos choix. Pouvez-vous faire ça ? Pouvez-vous admettre que mes choix soient différents des vôtres et me laisser vivre selon mes propres aspirations ?

Parce que si vous êtes incapables d’admettre cette simple idée et si vous refusez d’en faire, comme moi, le principe essentiel qui doit fonder notre vie en commun, alors, vous exercez sur moi un chantage qui peut se résumer en une alternative : obéir ou partir. Très concrètement, vous m’imposez de choisir entre ma liberté et le simple fait de vivre dans le pays de mes ancêtres, le pays où je suis né, ce pays, je l’ai dis, que je ne pourrais quitter que la mort dans l’âme. C’est un racket des plus odieux mais n’ayez pas le moindre doute : je partirai parce que je préfère mille fois l’exil à la servitude mais je partirai en vous maudissant et vous pourrez, à compter de ce funeste jour, me compter au nombre de vos ennemis les plus implacables.


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  • Superbe article. Je m y retrouve totalement
    Bravo !

  • Magnifique! Anglais mais amoureux, fou amoureux de la France, je vous souhaite de retrouver votre liberte. A defaut, welcome

  • Moi j’aime la vie, mais cela revient au même 🙂
    Après je me dis que tout ce que j’aime dans mon pays c’est ma manière de le voir, si elle n’est pas partagée, ben je suis triste mais je ne peux forcer mon pays à m’accepter et m’aimer ainsi. En plus mon amour de mon pays, je peux l’emmener partout avec moi, ainsi si je dois partir, je le ferais sans regrets.

  • obéir ou partir …ou désobéir et rester ; j’ai choisi cette option , car moi aussi j’aime mon pays , et je m’assoie confortablement sur les loies , réformes et ordres inventés par une élite que je n’ai pas choisie ni demandé ; quitte à passer un moment sur cette terre , j’ai bien l’intention de faire en sorte que ce moment me soit positif et vivable ; et comme n’importe qui d’autres je refuse de porter les chaines qui me seraient imposés par des individus qui s’exonèrent des méfaits qui pourrissent la vie de millions de gens ; la liberté , c’est de l’or en barre et ça ne s’échange pas ; il faut la garder , la choyer , et espérer que d’autres , nombreux , en fassent leur cheval de bataille ; je précise que je ne possède aucuns biens et que peut être cela me permet de n’avoir rien à perdre ;

  • Bravo Guillaume. Vous avez parfaitement développé la notion que je porte en moi et que je ne cesse de répéter : j’aime mon pays mais je lui préfère ma liberté.

  • Excellentissime!!!

  • Très bel et bon article !

  • Je crains que vous ne deviez préparer vos valises dès maintenant… nous qui restons pour de multiples raisons, mais n’en pensons pas moins, nous regretterons des gens comme vous…

  • J’avais déjà commenté le prix de la Liberté dans un autre article.

    Tout à un coût. La liberté aussi.

    Je vous cite :  » obéir ou partir ».

    Et résister ? Se battre ?

    Tout le monde confond Liberté et tolérance. Gagner sa Liberté fasse à l’oppression ne se fait que dans la violence.
    La conserver ne se fait que dans la force de caractère. Pas dans la faiblesse ou dans une tolérance molle !

    Tout ça est paradoxal, mais c’est ce que je ressent et trop de libéraux ne se rendent pas compte du coût de la liberté et ne veulent ni voir ni assumer les conséquences pour la conserver.

    Si nous voulons garder note LIBERTE, alors il faut assumer de ne plus débattre avec les penseurs « rouges » et leur botter le cul !
    MAITENANT !

  • Contre les rouges la bataille du discours est déjà perdue depuis longtemps avec la novlangue.

    – Gens du voyage à la place de Mannouche, gitant, tziganes, romanichelles…Tous ces mots désignent des groupement humains de religions différentes (pentecotiste, catholiques etc.) d’ethnies différentes, de moeurs différentes etc.

    Les rouges ont dit ces mots sont connotés, on en fait plus qu’un seul, pour les protéger et nous les feront rentrer dans le moule rouge « répûblicain » pour les protéger des salauds de fascistes !
    Sécurité contre Liberté ?

    Novlangue, sécurité, division (multiculturalisme), histoire revue et corrigée (tarite négrière vue que d’un seul oeil !) Ré-éducation nationale ( genre, Histoire…) etc
    Objectif, faire table rase de notre culture et notre société pour en créer une nouvelle avec un homme nouveau.

    Ca va faire mal, si on continue de discourir avec ces gens !

    Ce sera comme l’indique l’auteur, le bateau ou le cercueil !!!!!!!!

  • A lire cet article on oublierait presque qu’il existe d’innombrables textes de lois, procédures diverses, règlement intérieur, consigne variées, engagements explicites ou implicite, et autres contraintes physiques naturelles (je passe sur tous les formatages liés à l’apprentissage et propagandes diverses qui nous autocensurent).
    La DDHC est d’ailleurs clair sur le fait que l’on doit obéir à la loi et ceci jusque dans le cadre de la liberté d’expression, ce qui constitue déjà à mon sens un compromis nauséabond, surtout depuis la loi Gayssot et ses petites soeurs.
    La liberté est une illusion, surtout en France. On a certes le choix de ne pas respecter toutes les normes citées plus haut et essayer d’agir seulement notre volonté, qui, elle, est infinie, mais il faut alors en assumer les conséquences. Le choix est un des uniques lieux de la liberté mais il est rare de pouvoir définir les différentes options raisonnables qui s’offrent à nous. La liberté absolue sous-entendue dans cet article n’existe pas. Le compromis est roi et la possibilité de choisir, tout le monde l’a toujours, jusque dans la fuite.

    • La liberté une illusion ?

      Pourtant les menottes quand elles vous sont passées autour des poignets ont les sent biens. Les impôts c’est pareil… juste que la peine est aménagée pour que l’on s’en rende pas compte… jusqu’au jour où on veut enlever quelques liens … et là…

      • Bonjour Romaric,
        Le sens de mon commentaire est qu’on ne peut parler que de degré de liberté et non de liberté absolu. Je reproche implicitement à l’auteur et à beaucoup de libéraux primaire de ne pas définir quelle liberté ils défendent, parce que là le niveau conceptuel ne dépasse pas celui d’un Georges Bush. J’étais habituer à plus de nuances sur Contrepoints.

        • « La liberté absolue sous-entendue dans cet article n’existe pas. » La liberté n’existe pas, supprimons-la !
          http://www.wikiberal.org/wiki/Liberté

          • Atteindre la liberté absolue est non seulement impossible mais elle n’est pas souhaitable. Pour reprendre la même source, on peut aussi lire plus bas « Le renard libre dans le poulailler » ou Lacordaire.

            Beaucoup de libéraux primaires (je persiste) sont les idiots utiles des renards/forts. Ces derniers ne respectent pas la « morale libérale » (sic), indispensable à la « liberté libérale »(sic) et militent activement pour « l’anomie » (sic), à minima dans les domaines qui leurs sont le plus profitable. La liberté absolue étant (selon moi, au moins) l’expression pure de la volonté humaine dans tout sa puissance imaginative, elle se situe encore au delà de l’anomie puisqu’elle dénie l’existence de contraintes physiques, sociales etc…

            C’est pour cela qu’en tant que libéral sincère mais prudent, je pense qu’il faut discuter de ça avec nuance plutôt qu’à la massue comme par exemple le troll ph11 ci dessous (très basique en effet ! ).

            • « …on peut aussi lire plus bas « Le renard libre dans le poulailler »… »

              Même source, je lis :

              « Le « renard libre dans le poulailler libre », pour les libertariens, c’est le plus fort, c’est l’État, qui fait fi du droit de l’individu au nom de la loi, ou en dépit de la loi :

              La morale libérale enseigne le respect de la liberté de l’autre. Quant au fameux sophisme : « le libéralisme, c’est le renard libre dans le poulailler libre », il ne fait que traduire l’ignorance de ceux qui l’énoncent : le libéral est en effet du côté des poules, et il est souvent mangé par le renard en voulant les protéger. Ce clou mérite d’être enfoncé : le libéralisme n’est pas, pour le fort, la liberté de faire n’importe quoi au détriment du faible. Le libéralisme, c’est la protection du faible contre les exactions du fort. Vouloir qu’un individu soit libre, c’est s’interdire d’obtenir quoi que ce soit de lui par la coercition, et a fortiori par la violence. »

              Qui est le libéral primaire ph11 ou vous ? Lui (ou elle) a au moins de l’humour…

              • Bonjour Nadège,

                Je crois que vous devriez lire plus attentivement mon commentaire car c’est bien dans le sens pro-libéral que j’utilise cette allégorie. Le libéralisme c’est la protection du faible. Pour cela il faut respecter une certaine morale. Mais comme certains ne voudront ou ne pourront pas la respecter, on fait comment ?

                On fait des lois avec un état pour les faire appliquer. Donc un état minimal, avec grosso modo les pouvoirs régaliens, est obligatoire dans une société libérale.
                ==> Ceci dans le but de garantir un maximum de liberté à tous.

                « pour les libertariens, c’est le plus fort, c’est l’État »: est ce discutable ou est ce un dogme ?
                Des fois que l’état soit instrumentalisé par des puissances discrètes, multiples et parfois contradictoires, ce serait dommage de se tromper d’ennemis.

                • Pouvez-vous préciser ce que signifie «liberté absolue» ? J’ai quelques difficultés avec ce concept.

                  • Bonjour David,

                    J’ai posté ceci plus haut:
                    « La liberté absolue étant (selon moi, au moins) l’expression pure de la volonté humaine dans tout sa puissance imaginative, elle se situe encore au delà de l’anomie puisqu’elle dénie l’existence de contraintes physiques, sociales etc… »

                    Tout ce qu’on est capable d’imaginer, on peut le faire. C’est un concept abstrait de liberté idéale sans application pratique dans la vie de tous les jours. C’est la liberté la plus grande que je puisse concevoir.

                    Vu que le débat porte sur le libéralisme, je pense qu’il est suffisant de parler seulement d’anomie (la simple absence de loi, sans aucune considération abstraite). C’est déjà un degré de liberté moindre.
                    Je pense que cette absence totale de loi (morale, norme, principe, règle, appelez ça comme vous voulez) est néfaste. Il me semble que tout bon libéral l’a bien compris, ne serait-ce que pour, par exemple, garantir la propriété.

                    Je me méfie donc des discours qui font mille louanges de la liberté sans apporter de nuance. Car, à mon avis, dans certains domaines (politique, commerce international, finance), une relative anomie permet à nos chères élites de faire à peu près n’importe quoi aux nos dépens, nous le bas peuple, qui au contraire sommes tous les jours assaillis un peu plus par d’innombrables contraintes et contrôles.

                    C’est pour cela que je parle d’idiots utiles et de libéraux primaires. Si j’en ai vexé certains, j’en suis désolé mais peut-être qu’une remise en question de temps en temps permet de ne pas tomber dans un manichéisme au mieux stérile et au pire contre-productif.

                    • Bonjour LaPointe,

                      Votre concept de liberté absolue n’est pas ce que défendent les libertariens, car votre concept de liberté absolue entrave la liberté d’autrui et va donc à l’encontre du principe de non-agression cher aux libertariens.

                      Concernant votre anomie (au passage, merci pour la définition), cela se rapproche déjà plus de la différence entre droit négatif et droit positif, même si le droit négatif met en place des principes.

                      Vous pensez qu’actuellement il y a une relative anomie dans certain secteur permettant à nos élites de faire ce qu’ils veulent. C’est en fait le contraire. C’est justement parce que nos élites peuvent nous contraindre par la force de la loi qu’ils ont la puissance suffisante de faire ce qu’ils veulent.

        • « libéraux primaire »

          Toi y en a aller gouter de ma massue.
          Grunt.

          • Sur Contrepoints, vous risquez de trouver beaucoup de libéraux inconditionnels. Vous les appelez comme vous voulez …

            Nadège a très bien résumé la philosophie libérale : le prédateur le plus dangereux est toujours l’Etat illibéral, parce qu’il est toujours le plus fort, capte des ressources qu’il emploie très mal, et se mêle délibérément de ce qui ne le regarde pas.

            La France a déjà tous les attributs de l’URSS : planification ad nauseam, captation de la plus grande partie des richesses nationales, sur-règlementation ad nauseam dont le respect est vérifié par des corps d’inspecteurs zélés et puissants, liberté d’expression activement réprimée, (quasi-) monopole dans l’éducation, attitude négative envers le secteur privé (salauds d’exploiteurs).

            Et elle suit le même chemin. L’URSS s’est effondrée quand elle n’a plus pu faire face à ses obligations sociales, et que sa nomenklatura en a pris acte. On n’en est plus très loin. Patience !

            J’admire toujours les « primaires tout court » (ceux qui manient la massue) pour leurs instincts prédateurs intacts; même s’ils ne s’aperçoivent pas qu’ils sont esclaves de leurs oppresseurs.

            Vous devriez passer plus de temps sur Contrepoints; et lire ce qui y est proposé avec un esprit ouvert. Vous n’en ressortirez pas intact.

    • Mais qui se soucis de la liberté absolu? j’aimerais avoir la liberté d’être en 3 endroits à la fois, de pouvoir voler comme un oiseau, de me passer de dormir pendant une semaine…Lorsque l’on parle de liberté on parle en fait uniquement de plus faible contrainte possible car le vie d’un être vivant n’est qu’une liste infinie de limitations. Le malheur c’est que la société humaine s’est fait une spécialité d’ajouter de nouvelles contraintes à cette longue litanie et c’est ici qu’interviennent les libéraux. Nous ne réclamons pas l’abolition de toute contraintes mais simplement que les hommes cesse d’en créer de nouvelles jour après jour, années après années et (c’est peut être là que l’utopie se fait jour) que quelques une disparaissent…Nous sommes des hommes fait de chair et de sang, notre « liberté » est infime, minuscule, presque qu’inexistante mais elle nous est chère peux être justement de part sa fragilité alors nous nous battrons pour la conserver aussi menue ou illusoire soit elle.

      • Ne perdez pas espoir Laurent,
        – En matiere de finance depuis Reagan environ, il y a eu une gigantesque libéralisation avec par exemple la disparition du Glass Steagall act au USA et équivalent en France, au final cela a permis de créer des CDS et tous les produits financiers « toxiques » qui plombent nos banques aujourd’hui.
        – En matière de commerce international, les droits de douanes disparaissent un peu partout, ainsi que les contingents.
        – En politique, les législateurs n’ont que très rarement légiféré contre eux, à part pour s’amnistier (souvenez vous de la réforme du financement des partis politiques sous Chirac).

        Nos élites sont farouchement libérales mais pas pour le peuple…

  • « Qui cherche dans la liberté autre chose qu’elle-même, disait Tocqueville, est fait pour servir. »

    Et servir est une bien belle chose.

  • Très bon article qu’on peut qualifier de bouffée d’air frais et à consommer sans modération

  • Le point de non retour est déjà largement atteint.

    Quel parent lucide et respectueux peut encore recommander à ses enfants de construire sa vie dans ce pays qui nous a vus naître ?

    Payer des impôts et charges monstrueux
    En étant entravé au quotidien dans son activité économique et sociale, dans un pays où l’esprit d’entreprise est une attitude constitutive de crime anti-social
    Condamné à un vivreensemble prédateur autant qu’hypocrite
    Pour envoyer ses enfants à une école républicaine qui arrive année après année à battre ses propres records de médiocrité, et veille à les « éduquer » pour leur faire perdre tout esprit critique
    Soigné par un système de santé qui soigne la misère du monde, mais plus les citoyens qui participent à son financement, et n’aura bientôt plus les moyens ni de l’un ni de l’autre
    Pour une retraite qui sera euthanasiée avant que de trop coûter à cette société idéale

    Vous en connaissez, de ces parents-là ?

  • J’ approuve plus ou moins car le problème est qu’il n’existe pas de citoyens libres. Les hommes libres comme vous dites n’ont nulle part où aller.
    Votre lien à votre famille est fort mais le contrat est tout aussi en toc seule compte votre détermination, il n’y pas de contrat sans cette vague autorité qui le valide.
    Le problème est bien que le contrat « social » n’est écrit nulle part, j’aime assez une belle constitution et au diable le contrat social.
    je suis moins géné par l’étendue des libertés dont nous jouissons encore que de la facilité avec laquelle elle nous sont retirées sans que nous réagissions.

    • «Les hommes libres n’ont nulle part où aller.»
      Avez-vous essayé tous les endroits ?
      «Votre lien à votre famille est fort mais le contrat est tout aussi en toc seule compte votre détermination, il n’y pas de contrat sans cette vague autorité qui le valide.»
      C’est justement la différence entre le concubinage et le mariage. Dans le cadre du mariage, il y a un contrat.

      • ce qui fait que le concubinage et le mariage est la m^me chose le contrat ne vaut rien sans des tiers qui le valident et ont autorité pour contraindre à en faire respecter les clauses.
        C’est un de mes problèmes avec le libéralisme, ça demande un état très capable de faire respecter les contrats, en gros un état fort..mais qui miraculeusement sait d’arrêter au minimalisme législatif..je n’y crois pas… le sens de mon intervention ,m^me si ça n’apparait pas, est juste le libéralisme est une philosophie, la liberté individuelle est toujours plus ou moins limitée quand on vit en société donc…battons nous pour des libéralisations précises au nom d’ailleurs de la liberté bafouée sans raison valable plutot que pour le libéralisme.
        je comprends le ras le bol de l’auteur mais un coup de gueule ce n’est qu’un coup de gueule…
        l’auteur pourra partir chercher ailleurs plus de liberté mais ne trouvera la liberté absolue ailleurs qu’au prix d’une insécurité ( notamment contractuelle) qu’il pourra trouver insupportable.

        le libéralisme demande une dose précise d’état pas plus pas moins…je n’y crois pas trop.

        • Vous confondez «autorité qui contraint à faire respecter les clauses d’un contrat» et «État». Les anarcho-capitalistes – dont je ne fais pas partie – pourraient vous montrer comment cette autorité peut exister sans l’Etat.

          Personnellement, je pense que la réputation est un principe sous-estimé. Imaginez que vous ne respectiez aucun de vous contrat. Il est fort probable que personne ne souhaite alors contractualiser avec vous. Vous êtes donc perdant à ne pas respecter vos contrats.

          A une certaine époque, c’est ce qui s’appelait être un homme d’honneur ou de paroles. Puis on a décidé de tout mettre par écrit montrant alors le peu de considération que l’on avait pour l’être humain. Cependant, pour le vivre tous les jours, je peux vous assurer qu’il y a encore des pays où ce concept est important.

          • bof je ne suis pas un idéologue je n’ai que des principes directeurs, mon idée d’état fort est simplement un état qui a la capacité de faire respecter les contrats.. sinon les contrats n’ont pas de valeur..et d’ailleurs personne n’en ferait.
            certes des sociétés marchent et ont marché sans état sans contrats écrits etc juste sur la parole donnée, on d’en fiche un peu…
            on parle de sociétés complexes et modernes ..

            pas besoin de théoriser sur la définition de l’état fort…j’aurais pu simplement devoir minimum d’un été qui est capable d’assurer les contrats …

            j’ai des problèmes avec certains aspects du libéralisme non pas théorique, je m’en fiche, mais du libéralisme tel qu’on me le vend ici, j’ai des problèmes avec le coté sacré de la propriété privée par exemple, surtout du terrain, la revendication de la propriété n’est qu’un rapport de force selon moi, policé certes, j’ai aussi la conviction que dans une société il y a une part de l’enrichissement qui est effectivement une spoliation, quand on est né pauvre dans une société rurale, on reste pauvre j’accorde beaucoup plus de valeur au progrés technologique et energetique qu’à tous les discours politiques, je pense que la révolution technique génére plus de progrès social que toutes les réorganisation politiques possibles…

            En gros , le marasme technologique ou énergétique conduit à des sociétés figées socialement et donc individuellement désespérante pour les gens nés pauvres, le choix politique y a un effet marginal, qui ferait au mieux passer une société des serfs et de seigneurs à une société de paysans libres égaux et très pauvres…. aussi , c’est la capacité à favoriser l’émergence des progrès technologiques qui va déterminer mon choix de système politique.

            (Au passage et en aparté je vois dans la volonté de figer la consommation énergétique du monde comme un mouvement d’abord socialement conservateur, vilain chinois ne prenez pas notre pétrole…et notre place)..
            et je diverge trop…

            je répète je comprends le coup de gueule de l’auteur…on a une atteinte aux libertés individuelles, mais le coté attention je vais me barrer ne sert à rien, si il y a mieux ailleurs il faut partir et pas expliquer…et pas besoin d’idéologie ou d’explication sur sa liberté, toutes les sociétés restreignent les libertés…

            si cette société existait et si tous les gens supposés libres et productifs y allait ..par l’exemple le reste du monde suivrait…

            • «On parle de société complexes et modernes.»
              Je parle de la Nouvelle-Zélande en 2014. Ici lorsque vous cherchez un boulot ou un logement, votre futur propriétaire ou votre futur employeur demande des références et les contacte. Et ceci est tout aussi important que les entretiens que vous avez avec eux. Comme quoi, on peut être moderne, complexe et toujours considérer la réputation comme importante.

              Votre argument sur la science et la technologie ma parle déjà plus. Cependant, il serait intéressant de voir quel est l’impact d’un système politique sur l’essor potentiel de la science et de la technologie. J’ai comme l’impression que le libéralisme libère les énergies …

            • La propriété privée est nécessaire parce que c’est le seul moyen connu d’assurer la maintenance et la valorisation de biens à un coût acceptable.

              Dès que vous interposez un tiers, qui plus est inamovible (!), la seule certitude que vous pouvez avoir est que ce tiers se nourrira sur la bête.

              Si ses engagements contractuels sont contrôlés efficacement, la prestation du gestionnaire sera vraisemblablement conforme aux attentes du ou des propriétaires, et ce d’autant plus que ces attentes ont été formalisé explicitement (contrat …).

              Et si le prestataire est en situation de concurrence, son aptitude à en tirer une rente déconnectée de la qualité et la quantité de ses services est sévèrement limitée.

              Parlons un peu du monopole du Léviathan français en matière de systèmes de santé (=assurance), retraite et éducation … il se résument en quelques mots :
              « Comment faire moins bien et de pire en pire avec (beaucoup) plus de ressources ».

              La frénésie re-distributrice du Léviathan est de fait une atteinte directe et majeure au principe de la propriété privée.

            • Ce n’est qu’en partie vrai.
              Tout le monde ne peut pas partir.

              Pour cela il faut avoir un savoir faire marketable ailleurs; et par exemple s’exprimer parfaitement dans la langue du pays d’accueil.

              C’est pourquoi ceux qui partent sont des jeunes (qui constatent avec désolation la situation actuelle) qui peuvent et veulent investir dans l’acculturation nécessaire à cette expatriation. Ou des beaucoup moins jeunes, ayant déjà acquis un tel savoir faire marketable et la réputation qui va avec.

              Dans un cas comme dans l’autre, c’est une perte très sèche pour la communauté d’origine. Et pas seulement en termes d’impôts qui ne seront jamais perçus : surtout parce que ce sont par définition parmi les individus les plus actifs. Celui qui est résigné à son sort l’est souvent à tous égards.

        • Avoir un etat qui est encadre par une constitution et qui apporte les services de justice, de police et d’armee (liberte / securite de bastiat), n’a rien a voir avec un etat fort. C’est un etat faible dans le sens ou il n’a que tres peu de prerogatives. La definition d’un etat fort, c’est un etat qui est present partout et peut faire a peu pres ce que bon lui semble, sous pretexte qu’il est detenteur d’une verite qui depasse l’individu et qu’on appelle bien commodement le « bien commun ». Les voies de cet etat sont aussi impenetrables que celles de dieu. Aucune difference entre l’inquisition et un etat fort, si ce n’est le nom qu’on a mis sur le concept de base.

          Des tribunaux les plus impartiaux possibles, qui ne fondent pas leurs decisions sur des choses aussi arbitraire que « l’egalite » (de fait, pas devant la loi, j’entends) ne necessite en rien un etat fort (si on part du principe que les tribunaux doivent etre du ressort de l’etat).

          @david jeames: Beaucoup de pays meme. L’orient, l’afrique, l’asie… En somme, la grande majorite du monde.

          • En effet. Mais lorsque l’on vit en France, il est assez facile d’oublier cela.

            Je suis de plus tout à fait d’accord avec vous concernant la définition d’état fort et d’état faible, à ceci près que je rajouterai la diplomatie qui me semble être à l’armée ce qu’est la justice à la police.

            • La diplomatie est le devoir de representation qu’a un etat avec une constitution liberale. L’armee est partie de la diplomatie, ca aide a assoir ta credibilte (avec la puissance economique). Mais c’est une bonne chose de le preciser, au temps pour moi. =)

        • Définissez vous comme « libéral de gauche » ?

          • Bonjour Romaric,

            Je ne sais si votre question m’est destiné, mais je vais tout de même y répondre 🙂

            Quelle est votre définition de «libéral de gauche» ? Personnellement, je ne sais pas ce que cela veut dire. Je sais que Bastiat siégeait à gauche à l’assemblée, mais est-ce que sa pensée doit se résumer à la position géographique de son siège dans une salle ?

            Pour faire court, je me considère minarchiste, i.e. je prône l’état minimal, centré sur ses devoirs régaliens envers ses citoyens. Le reste est du domaine des individus. Je ne pense pas que cela fasse de moi un homme de gauche.

            Vous trouverez parmi les libertariens des gens fortement égoïstes qui grosso modo vous diront «allez-vous faire foutre et laissez-moi vivre ma vie». Vous trouverez également des gens profondément altruiste qui n’accepteront simplement pas que sous couvert de solidarité l’état fasse du clientélisme et les empêche de faire de charité.

            Je pense personnellement que la plupart des êtres humains se trouveront entre ces deux extrêmes et que la répartition ne dépend pas de leur couleurs politiques. Autrement dit, il y a des cons et des anges partout.

            La différence est que les libertariens acceptent le fait que autrui soit différent tant que celui-ci ne lui impose pas sa vision de la vie.

  • Deja parti. Peu d’espoir de ce cote la en france

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