Le Prix à payer, témoignage exceptionnel sur les chrétiens d’Irak

Le Prix à payer par Joseph Fadelle, un livre poignant qui raconte ce qu’un musulman Irakien doit endurer en se convertissant au christianisme.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Le Prix à payer, par Joseph Fadelle (Crédits L'Oeuvre, tous droits réservés)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Prix à payer, témoignage exceptionnel sur les chrétiens d’Irak

Publié le 12 août 2014
- A +

Le Prix à payer, par Joseph FadelleLe sort des chrétiens d’Orient, en particulier en Irak, revient douloureusement sur le devant de la scène avec leur persécution orchestrée par les djihadistes de l’État islamique au Levant. Pourtant, l’absence de reconnaissance de liberté religieuse dans de nombreux États de la région n’est pas nouvelle, comme en témoigne le récit saisissant d’un converti, dans Le Prix à Payer, best seller vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires.

Mohammed Moussaoui, fils d’une grande famille chiite irakienne, rencontre à 23 ans, lors de son service militaire, Massoud, son voisin de chambrée, irakien et chrétien. De vives discussions religieuses naissent entre eux, mais alors qu’il voulait convertir son camarade, c’est Mohammed qui, intrigué puis séduit par la foi vivante de Massoud, se convertit au christianisme.

Commence alors un long chemin de croix pour celui qui doit vivre sa conversion dans le plus total secret, la cachant même de sa femme et de ses enfants. En Irak en effet, les conversions depuis l’islam sont interdites et le prosélytisme puni de la peine de mort. Quand sa femme découvre malgré tout son secret, elle le rejoint également dans la conversion au christianisme. Mais il n’y a guère qu’auprès d’elle et de ses enfants qu’il trouve un appui : la hiérarchie catholique locale, bloquée par les lois sur l’apostasie, ne le soutient pas par crainte de mettre en péril le reste de la communauté. Ce n’est qu’après 13 ans qu’il parviendra enfin à obtenir le baptême !

Quand sa famille apprend elle aussi son secret en 1997 malgré les précautions du jeune converti, une fatwa est lancée contre lui, et il doit subir emprisonnement, violences et bannissement. Emprisonné dans les geôles de Saddam Hussein sur ordre de sa famille, il y est torturé et n’en sort qu’à la mort de son persécuteur. Enfermé alors par sa famille dans sa maison, tous ses biens lui sont confisqués, et ce n’est que difficilement qu’il parvient à fuir en Jordanie avec sa femme et leurs enfants. Il est criblé de balles par ses frères et son oncle qui parviennent à le retrouver, et échappe de peu à la mort.

Guéri, il obtient difficilement des visas pour la France grâce au consul de France local et c’est en août 2001 qu’il parvient avec sa famille à prendre l’avion pour la France, où il vit désormais, en se faisant appeler Joseph Fadelle. Longtemps réfugié dans un anonymat total, Joseph Fadelle, après pas moins de 12 années en France, a choisi de communiquer à visage découvert. Un choix qu’il continue à payer au prix fort, puisqu’il se déplace protégé par des policiers lors des conférences qu’il donne.

 

Le prix à payer, un témoignage humain bouleversant

Joseph Fadelle à Saint Honoré d'Eylau en 2013 (Crédits François-Régis Salefran, licence Creative Commons)
Joseph Fadelle à Saint Honoré d’Eylau en 2013

C’est tout d’abord un témoignage humain bouleversant et qui se lit d’une traite en quelques heures auquel nous invite Le Prix à payer. Impossible de ne pas être saisi et ému par le témoignage de Joseph Fadelle.

Mais c’est aussi à de nombreuses questions qu’invite ce livre, en particulier sur l’absence de liberté de conscience dans une bonne partie du monde musulman, et pas seulement en Irak. Que l’on soit catholique ou non, ce récit fait prendre conscience de l’importance pour chacun de pouvoir choisir librement ses croyances, et des conséquences désastreuses du fanatisme de quelque bord qu’il soit, qui pousse des membres d’une famille à aller jusqu’à tuer un des leurs.

 

Un ouvrage diversement reçu

Car, en particulier dans l’épilogue de l’ouvrage sur le pardon, c’est un appel à la tolérance et au respect entre hommes de foi ou de cultures religieuses différentes qu’invite l’auteur. On ne peut dès lors qu’être choqué (mais guère surpris) par une intelligentsia française prête à fermer les yeux sur les persécutions les plus graves et qui, face à de tels témoignages, préfère tirer sur l’ambulance comme Libération, accusant sans surprise d’islamophobie les lecteurs de Fadelle, attendant de l’auteur qu’il dise que « l’islam est l’œuvre du diable »…

Loin des comportements d’autruche prônés par Libération, c’est plutôt à la question des conditions de la compatibilité de l’islam avec nos sociétés modernes que ce livre peut inviter à réfléchir. L’un des principaux enjeux aujourd’hui pour les musulmans consiste ainsi à accepter que le texte sacré puisse être interrogé et questionné, comme cela se fait voici plusieurs siècles pour le christianisme, là aussi dans la douleur.

Surtout, c’est la fin de la confusion entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel qui est urgemment nécessaire, les condamnations de l’apostasie n’ayant de poids sans le soutien du pouvoir étatique.

Le livre sur Amazon

Voir les commentaires (8)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (8)
  • Sans vouloir polémiquer avec Mr Alexis Vintray, je trouve que c’est assez degueulasse de commencer l’article par
    « raconte ce qu’un musulman Irakien doit endurer en se convertissant au christianisme.

    Cette phrase extrèmement ambigue laisse croire qu’en se convertissant au Christianisme, un Irakien rejoint une nouvelle communauté (les Chrétiens) qui ne va pas lui faire de cadeau ni bien l’accueillir.
    Corrigez cette ambiguité.

  • « […] attendant de l’auteur qu’il dise que « l’islam est l’œuvre du diable »… »
    Pour qui croit en Dieu et au Diable, il me semble naturel de supposer qu’un « scandale » de l’ampleur de l’islamisme soit orchestrés par celui-ci.
    Je ne vois pas ce que cela peut changer, sinon amoindrir la haine envers le islamistes.
    Sauf pour un gauchiste que la seule idée de transcendance plonge dans l’hystérie…
    Le seul dieu, c’est l’État.

    « En Irak en effet, les conversions depuis l’islam sont interdites et le prosélytisme puni par la peine de mort. »
    En France aussi: La charia n’a pas prévu d’exception pour nous.
    Pour l’instant nos institutions sont fondées sur la Déclaration des Droits de l’homme.
    Celles des pays musulmans le sont sur la charia.

    Précision à l’usage des occidentaux: Le principe de baptême, qui imprègne notre culture, est proprement chrétien. L’islam ne connaît pas l’idée d’une adhésion remise en cause à chaque génération.

    En vertu de toutes les écoles d’interprétation de l’islam (pas de l’islamisme), y compris selon le CFCM, il est et reste musulman, et ses enfants aussi, et lui comme eux doit être puni de mort.

    Autre rupture avec notre culture marquée par la séparation entre Dieu et César: Le châtiment ne relève pas d’une autorité régalienne définie, distincte de la religion, limitée à un territoire, dont les représentants portent un uniforme et obéissent à une hiérarchie responsable.
    La charia, c’est une autorité religieuse qui prononce une fatwa enjoignant à tout « bon musulman » d’appliquer la peine de mort.
    En l’espèce la fatwa n’est même pas nécessaire, puisque JF affirme lui-même son apostasie.

  • Ceux des lecteurs qui auraient eu la chance de suivre le Cdansl’air (La5) de ce mardi 12 août 17h50 auront pu trouver moult preuves de ce que subissent ces populations d’Irak (et celles d’ailleurs), toutes confrontées à l’islamisme radical, la charia et les tentatives de rétablissement d’un califat débordant des seules frontières du MO et ProcheOrient …
    Faut avoir les synapse bouchées pour nier ces évidences.

  • L’Islam… cette religion de paix et d’amour 🙂

  • Pourquoi ne pas parler des difficultés dont font parfois l’objet les chrétiens ( ou tout autre religion ) qui quittent le christianisme pour l’islam. Cette facon de stigmatiser les musulmnas en nous racontant une histoire tout juste bon a faire pleurer la ménagère de 50 ans. Et puis, que sait on de son histoire, est elle vrai??? Aprés tout, on a que son témoignage. Qui ns dit qu’il ne ment pas???

    • oui, l’histoire est vraie. il est difficile de le nier. aujourd’hui, Joseph Fadelle vit en France. dire la vérité n’est as stigmatiser. et la vérité c’est que les personnes qui quittent l’islam dans les pays musulmans sont persécutés. régulièrement, des chrétiens convertis sont jetés en prison. pratiquement, tous les pays musulmans persécutent les minorités religieuses. la très grande majorité des personnes persécutées par leur religion sont des chrétiens (à noter que le pays où le plus de chrétiens sont tués à cause de leur foi est l’inde). tous les 5 min, un chrétien est tué au moyen orient à cause de sa foi

      •  » régulièrement, des chrétiens convertis sont jetés en prison. » par exemple au maroc, régulièrement, des chrétiens convertis sont jetés en prison.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Parmi ceux qui, en France, condamnent l’islam et les musulmans, il y a les croyants et les non-croyants.

Or les croyants, d’abord, doivent se souvenir que la religion a besoin de concurrence. À peine la démonstration a-t-elle besoin d’être faite.

Dès 1684, Basnage de Beauval explique que quand une religion n’a point de concurrents à craindre, elle s’affaiblit, se corrompt.

En Angleterre, Voltaire fait cette remarque que la concurrence des religions y est extrêmement favorable à la liberté :

« S’il n’y avait en Angl... Poursuivre la lecture

Xinjiang
0
Sauvegarder cet article

Par David Gaüzere, chercheur associé à l’Institut de Recherche Montesquieu - Université de Bordeaux.

Qui sont les Ouïghours, rendus dernièrement célèbres par les feux de l’actualité, les montrant manifestant régulièrement sous leur drapeau bleu azur dans les différentes capitales occidentales pour la fin du génocide en cours depuis 2018 dans leur province, le Turkestan chinois ou Xinjiang, une région autonome située à l’ouest de la Chine et administrée par Pékin depuis le milieu du XVIIIe siècle ?

Le « génocide » silencieux des Ouï... Poursuivre la lecture

Par Francis Richard.

Le 7 mars 2021, l'interdiction de se dissimuler le visage dans l'espace public en Suisse a été votée, avec un taux de participation de 51,40 %, à la majorité des votants (51,21 %) et à la majorité des cantons (16 sur 20 cantons et 4 sur 6 demi-cantons).

L'initiative populaire Oui à l'interdiction de se dissimuler le visage a été déposée le 15 septembre 2017. Le Conseil fédéral l'a rejetée le 15 mars 2019 et le Parlement a recommandé de la rejeter le 19 juin 2020 en lui opposant un contre-projet indirect...Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles