Les origines du déficit extérieur français

Quelles sont les origines structurantes de la dégradation du déficit commercial de la France depuis le début des années 2000 ?

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Balance commerciale (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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Les origines du déficit extérieur français

Publié le 26 juillet 2014
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Par Sylvain Fontan

La balance commerciale de la France est déficitaire depuis près de 10 ans. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation dégradée. La raison fondamentale est avant tout une perte de compétitivité de la France. Toutefois, il existe également des raisons structurantes liées aux caractéristiques de la stratégie française en matière d’exportations. Il convient dès lors d’identifier ces facteurs participant à la situation dégradée dans laquelle la France se trouve : spécialisation industrielle, orientation géographique des exportations, et enfin un appareil productif inadapté à l’environnement né de la globalisation économique.

tableaux Fontan

Évolution et situation globale de la balance commerciale française

Le creusement du déficit extérieur provient notamment de la détérioration du déficit manufacturier et de l’alourdissement de la facture énergétique. De fait, la valeur des exportations françaises augmente moins rapidement que les importations (voir graphique ci-dessus à droite). Alors que le solde commercial (exportations moins importations) de la France était globalement équilibré durant les années 1990, la situation s’est progressivement dégradée pour aboutir à un déficit commercial (importations supérieures aux exportations) supérieur à 80 milliards d’euros en 2012.

Le secteur manufacturier dont la performance à l’exportation s’est la plus dégradée est l’automobile, alors que parallèlement le secteur dans lequel la France a fortement amélioré sa position est l’aéronautique. Les autres secteurs où la France conserve des avantages à l’exportation sont l’agroalimentaire, le luxe, les vins et spiritueux, ainsi que l’industrie pharmaceutique. Inversement, les secteurs dans lesquels la France souffre d’un désavantage à l’exportation sont notamment les produits informatiques et électroniques, le textile et habillement, ainsi que la métallurgie.

Évolution de la spécialisation sectorielle

L’architecture du commerce international a fortement évolué depuis une quinzaine d’années. En tant que grand pays industrialisé fortement intégré dans l’économie mondiale, la France a également connu ces évolutions. Globalement, et de façon forcément caricaturale, les grandes évolutions du commerce international sont, d’une part (1) l’intensification de la concurrence avec l’émergence de nouveaux acteurs majeurs (Chine, Inde, etc.), d’autre part (2) une ouverture accrue des marchés et une augmentation des échanges, en partie liée à l’internationalisation et à la segmentation des processus de production.

Traditionnellement, la stratégie française était d’abandonner les productions à faible valeur ajoutée et intensives en main d’œuvre peu qualifiée (typiquement le textile-habillement) pour se spécialiser dans les industries du savoir à forte valeur ajoutée. L’un des postulats sous-jacent à cette stratégie était que les pays émergents, auxquels étaient laissées les activités à faible valeur ajoutée, resteraient cantonnés à ce rôle dans un contexte d’entrée dans un monde post-industriel dans lequel la France pourrait faire preuve de son « génie » (au sens propre du terme) national, et ainsi créer de la valeur. Or, et à supposer que cette situation se soit réalisée, force est de constater que l’environnement administratif, légal et fiscal n’a pas réussi à rendre possible cette montée en puissance de la compétitivité française sur laquelle pèse trop de contraintes.

La France reste fortement spécialisée dans les technologies de moyenne et haute gamme, aéronautique et pharmacie en tête. Un des avantages de ces secteurs est qu’ils sont moins sensibles que d’autres à la concurrence et aux évolutions de prix (élasticité prix). Dès lors, une moindre compétitivité-coût s’est avérée moins pénalisante pour ces secteurs que pour d’autres secteurs tels que l’automobile ou la métallurgie. En effet, l’automobile est un secteur hautement concurrentiel, vis-à-vis duquel, si des efforts de compétitivité ne sont pas réalisés, les parts de marché se réduisent mécaniquement. Le secteur automobile constituait auparavant un point fort de l’industrie française mais renvoie dorénavant à un de ses principaux points faibles. Parallèlement, les pays émergents ne sont pas restés cantonnés aux activités à faible valeur ajoutée, ils sont montés en gamme et les importations en provenance de ces pays de produits informatiques et électroniques ont augmenté.

Avec le temps, la structure des exportations françaises s’est déséquilibrée en faveur de quelques secteurs. En effet, à titre d’exemple, 40% des exportations de haute gamme sont concentrées sur la seule industrie aéronautique. Ce résultat souligne certes la performance de ce secteur, mais il indique également en creux la faiblesse relative des autres secteurs. Parallèlement, les principaux partenaires commerciaux (principalement en Europe) ont conservé une structure plus équilibrée.

Adaptation encore insuffisante de l’orientation géographique des exportations françaises

L’idée selon laquelle la France réaliserait de mauvais résultats commerciaux avec les pays émergents revient fréquemment. Sans être totalement fausse, cette idée nécessite d’être précisée. En effet, la France réalise d’importants déficits extérieurs avec les pays émergents, à commencer par la Chine (environ -12 milliards d’euros). Toutefois, la France effectue en réalité l’essentiel de son commerce avec les pays de l’Union Européenne (environ 60%), même si le poids de cette région a tendance à diminuer.

Balance commerciale (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)Ainsi, la France réalise la majorité de ses déficits avec ses partenaires commerciaux directs, autrement dit les pays européens (- 8 milliards avec l’Espagne, – 7 milliards avec l’Allemagne, et – 9 milliards avec les nouveaux États-membres). Étant donné que la majorité de ces pays fait partie de la zone euro, l’argument selon lequel l’euro serait l’explication de la dégradation du solde extérieur n’est pas recevable, car les échanges au sein des pays de la zone euro se réalisent en euro, et donc l’appréciation (hausse de la valeur) ou la dépréciation (perte de valeur) de cette monnaie ne rentre pas en ligne de compte dans l’évolution du commerce entre ces pays.

La France a commencé à réorienter ses exportations vers la zone la plus dynamique et avec le plus potentiel, autrement dit l’Asie. Toutefois, cette réorientation part de niveaux relativement bas et reste pour le moment limitée. En effet, les exportations vers l’Asie représentaient environ 10% des exportations totales, et elles représentent actuellement près de 15%. Inversement, les exportations vers l’Amérique ont tendance à être moins dynamiques. Par conséquent, les exportations françaises perdent des débouchés d’un point de vue relatif outre-Atlantique, sans pour autant en gagner de façon significative en Asie. De plus, les importations en provenance d’Asie progressent de façon plus importante que les exportations vers cette zone. Au final, la situation de la France correspond à celle d’un pays qui n’a pas encore pris la mesure du basculement du monde et de l’importance de faire les efforts pour pénétrer ces nouveaux marchés porteurs.

Un appareil entrepreneurial inadapté aux exigences de l’exportation

L’appareil exportateur français n’est pas homogène et présente de grandes disparités. En effet, il se compose d’une part d’un grand nombre de petites entreprises qui ont du mal à s’intégrer sur les marchés internationaux, et d’autre part, de grandes entreprises peu nombreuses, très ouvertes sur le monde, et qui réalisent l’essentiel des performances nationales. Alors que la condition de la réussite à l’exportation est souvent liée à la taille, trois entreprises sur quatre ont moins de quatre salariés et ne représentent que 20% de l’ensemble des exportations. De plus, environ une entreprise exportatrice sur deux n’a qu’un seul marché étranger comme débouché et réalise près de la moitié des ventes sur un seul produit. Dès lors, ces entreprises sont très dépendantes de la demande émanant de l’unique marché à l’exportation et d’un nombre restreint de produits. Inversement, 3% des entreprises ont plus de 250 salariés et représentent plus de 50% de la valeur totale des exportations françaises.

Enfin, le nombre d’entreprises françaises exportatrices est très faible par rapport au nombre total d’entreprises. En effet, seulement 3% à 4% exportent. De plus, depuis le début des années 2000, ce chiffre diminue et plus de 15.000 entreprises ont disparu, soit environ 1.300 par an. En soi, ce n’est pas anormal que des entreprises disparaissent car le processus dit de « destruction créatrice » est à la base du capitalisme et il participe à la compétitivité économique. En revanche, la faible durée de vie des entreprises ne permet pas de pérenniser les gains de parts de marché à l’exportation.

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  • « Étant donné que la majorité de ces pays fait partie de la zone euro, l’argument selon lequel l’euro serait l’explication de la dégradation du solde extérieur n’est pas recevable »

    Si un produit X est produit en France et vendu en Italie en Euro, il peut avoir pour concurrent un produit équivalent produit en Angleterre vendu en Livre. Donc si l’Euro s’apprécie, le produit X français deviendra de plus en plus cher que celui Y anglais.

    • Sauf que si tous les produits anglais se mettent à mieux se vendre, la BoE ne pourra pas empêcher la livre de remonter fissa.

      • Ah si elle pourra, et très facilement ! Autant il est difficile et couteux de maintenir la valeur de la monnaie nationale (il faut la racheter en donnant en échange d’autres monnaies, ce qui consomme les réserve de change), autant la faire baisser est aisé : il suffit d’imprimer du papier !

      • Sauf que c’était un exemple, et que les produits peuvent aussi être japonais, coréens, US, Europe de l’est, chinois…ceux anglais ne représentant qu’une part des exportations en zone Euro.

        Il ne s’agit pas que des produits finis, mais aussi des sous ensembles assemblés en France, Allemagne, Italie…

        Je trouve assez consternant que l’auteur de l’article se prétende économiste et puisse raconter des énormités pareilles concernant les exportations intra zone euro, qui serait devenue une île, dont les produits ne seraient pas concurrencés par ceux extérieurs à la ZE.

        • Ce que moi je trouve consternant, c’est que vous prétendiez que le déficit avec la zone euro, qui n’empêche pas d’en avoir un également avec le reste du monde, pourrait se réduire par une baisse imposée (comment, d’ailleurs ?) de la valeur de l’euro.
          Le point que j’ai cité ci-dessus, est que les parités des monnaies traduisent tant bien que mal un équilibre de compétitivité. Une dévaluation arbitraire de l’euro aurait deux effets certains, celui d’augmenter le coût des importations et celui de diminuer le profit des exportations, et un effet secondaire plus aléatoire, celui d’augmenter le volume des exportations si le prix est bien le seul critère déterminant de leur compétitivité. Or nous sommes à un stade où nous produisons à un niveau de [manque de] qualité tel que nos concurrents n’ont aucun mal à s’aligner sur nos baisses de prix, tandis que l’effet de baisse du profit sur ce dont nous avons une certaine exclusivité joue à plein.

          Votre raisonnement, c’est dire que puisqu’il est clair que l’augmentation du prix du timbre ne sauvera pas la Poste, il faudrait le baisser fortement et qu’ainsi elle regagnerait des marchés et des profits. Eh bien non, seule une restructuration drastique du service et de la ligne produits peut sauver la Poste, pas le prix du timbre.

          • Vous me faites dire des trucs que je ne dis pas. Je dis seulement que le commerce intra Euro est concurrencé par les produits hors Euro. Je dis nulle part qu’on peut baisser l’Euro d’autant moins que la ZE a une balance commerciale globale excédentaire. Les produits à compétitivité hors coût allemands pourraient augmenter leurs prix.

            Quand aux produits français à compétitivité coût, seule une baisse des salaires permettrait d’augmenter les exportations. Mais aller dire aux syndicats qu’il faut baisser les salaires en France…

            L’autre solution, c’est la montée en gamme des produits français, mais c’est mal parti, il y a de moins en moins de R&D en France contrairement à l’Allemagne, la Suisse et des pays scandinaves.

            Sans baisse d’un certain nombre de salaires français et d’investissements R&D, la balance commerciale va continuer de chuter.

            • Sil

              Tu t’égares en parlant de baisses de salaires pour les industries d’exportation. L’article le dit : c’est un problème de compétitivité et de taille d’entreprise et la taille s’acquiert d’abord par un marché intérieur car dans les pays industrialisés les entreprises de biens de milieu de gamme s’appuient sur leur marché intérieur avant de pouvoir exporter.

              Une compétitivité de coûts se règle aussi et d’abord par un volume sur un marché d’abord intérieur qui permet de faire des investissements et de gagner en productivité avec des opérateurs plus qualifiés.

              Sinon à qualité égale avec un pays en développement il ne faut pas se battre sur un coût mais changer de gamme : les investissements n’y feront rien car leur point mort est plus bas en cas de cycle.

              Avoir un marché intérieur sur lequel s’appuyer est encore plus vrai en France où il ne viendrait à l’esprit de personne de créer une entreprise pour exporter à 100% (aéronautique mis à part étant entendu que ce sont des accords politiques européens de partage de marché qui ont régi les implantations).

              Nous n’avons pas les conditions pour avoir un marché intérieur dans de multiples domaines dont l’industrie métallurgique car l’industrie métallurgique qui est capitalistique (besoins de capitaux) et une industrie de main d’oeuvre est incompatible avec le socialisme : rappelle toi qu’on taxait les investissements et la masse salariale et que ça n’a guère changé avec la réforme de la taxe pro. !

              Il est ainsi préférable de faire 30ME avec 20 salariés dans un bureau en faisant de la délocalisation et de l’importation que de faire ces 30ME avec 150 salariés, un atelier et des machines. Qui plus est, en cas de baisse d’activité, ça coutera moins cher et on ne verra jamais l’inspecteur du travail.

              Les grosses chaudronneries et les grosses forges ont pratiquement disparus excepté en Alsace et celles vers Le Creusot pour le nucléaire. Les machines outils ont suivi ainsi que les fabricants de pont roulants, de fours, de compresseurs, de chaudières, de moteurs électriques (excepté SEW en Alsace toujours), idem pour les fabricants de transmissions, roulements, etc… etc…

              Un atelier de 20,000 m² qui ferme c’est le distributeur de néons du coin qui vendra 2,000 néons de moins par an… et Philips est parti ailleurs il y a 4 ou 5 ans.

              A chaque fois que notre marché intérieur se fragilise, des branches entières d’autres marchés intérieurs n’ont plus de raisons de rester localisés en France : automobile > équipementiers.

              L’état à force de nous pomper ne nous laisse plus assez d’argent pour nous acheter des voitures neuves et dans d’autres domaines nous obligent à nous rabattre sur des produits bas de gamme importés.
              L’immo à cause de l’état absorbe 1/3 de nos revenus.

              Regarde tous les secteurs dans lesquels excellent les allemands (automobile, machines outils, chimie), c’est avant tout soutenu par le marché intérieur et non par des baisses de salaire.

              Mais je n’ai pas dit que dans certains secteurs les baisses de salaire ne seraient pas nécessaires mais elles n’ont rien à voir directement avec les exportations mais dans les métiers non qualifiés.
              Parallèlement à cette non qualification on a manqué de soudeurs il y a une dizaines d’année : des entreprises ont fait le choix de les former, d’autres de délocaliser.

              J’ai un projet en cours d’étude (200 emplois directs sous 3 ans, ce ne sera pas le premier) et je vais créer une société au Luxembourg et aller m’installer en Angleterre dans l’année qui vient… chercher l’erreur.

        • La thèse de l’euro trop fort pour l’économie française serait vérifiée si on constatait, parallèlement à la dégradation de la position française vis-à-vis des pays de la zone euro, une hausse équivalente des importations hors zone dans ces pays, signe d’une préférence nouvelle pour les produits hors zone au détriment des produits de la zone, notamment français. Est-ce le cas ?

          La réalité est plus compliquée que la thèse de l’euro fort, bouc émissaire facile de tous les maux. Par exemple, la hausse relative de l’euro est véritablement un problème pour les multinationales qui produisent et vendent en… zone dollar. En effet, au moment de comptabiliser leurs dollars en euros, elles sont bien obligées de constater une dépréciation dans leurs comptes si l’euro s’est apprécié sur la période comptable. Sans surprise, les principaux défenseurs d’une baisse de l’euro sont ces multinationales ayant localisé une bonne partie de leur production hors zone euro. Pourquoi ? Parce qu’une baisse de l’euro constituerait un transfert de richesses de l’ensemble des Français vers ces multinationales, exactement comme si l’Etat nous prélevait un nouvel impôt pour les subventionner. N’est-il pas plaisant de constater que, lorsque les cocos ou les socialistes nationaux exigent la baisse de l’euro, ils oeuvrent en réalité au service du Grrrand Kapital Apatride Mondialisé, gonflant les effectifs de la longue cohorte des idiots utiles ?

          Certains prétendent que l’euro fort pénalise notre économie. Rien n’est moins sûr. En effet, une hausse de l’euro peut inciter les multinationales à relocaliser leur production dans la zone euro, car même si le capital paraît cher relativement aux autres zones monétaires, la promesse d’une appréciation monétaire à venir le rend quand même désirable. Ce qui, toutes choses égales par ailleurs, est favorable à l’emploi local. De même, une hausse de l’euro déprécie les importations incluses comme sous-ensembles des produits finis assemblés en zone euro, ce qui contribue à la compétitivité-prix des productions, notamment celles qui sont localisées en France. Egalement, la hausse de l’euro améliore le pouvoir d’achat des Français en ce qui concerne les importations n’ayant peu ou pas de concurrence locale (pétrole, composants électroniques, etc.), libérant des capitaux in fine favorables à l’emploi.

          Enfin, et ce n’est pas le moindre des arguments, l’euro fort permet à l’Adipeux de se refinancer à prix d’ami sur les marchés, ce qui dissimule fort opportunément sa situation véritable. Lorsque les politiques plaident pour un euro faible pour séduire le gogo, ils pensent exactement l’inverse et agissent en conséquence, car l’euro fort est une des conditions de leur survie. Il ne faut d’ailleurs pas en être surpris, puisque le mensonge éhonté est leur mode de fonctionnement habituel.

          Vive l’euro fort ?

          • Avec un euro fort Airbus fabrique de plus en plus aux US, perte d’emplois en France… La structuration de la production française fait qu’une monnaie forte lui est défavorable. Donc on emprunte pas cher pour payer les allocs des chômeurs, belle réussite que s’endetter pour cette raison.

            • La perte d’emplois en France est très improbable. Pour diverses raisons, de nombreux emplois ne sont tout simplement pas transférables. Quand les multinationales réclament une baisse de l’euro, ce ne serait pas pour produire plus ici mais pour égayer leur comptabilité.

              Moins que la structuration de la production française, ce sont la rigidité et le manque d’adaptabilité, dus au poids suicidaire de l’Obèse dans l’économie, à son trop-plein de pouvoir, qui nous pénalisent. L’euro est un bouc émissaire pour cacher le fait que l’Etat providence est directement responsable du chômage de masse et de l’appauvrissement des Français. Dans cette affaire, les multinationales sont hors jeu. Et heureusement qu’elles gagnent à l’étranger pour payer leur écot au Léviathan, sinon…

            • Pas de perte induite d’emplois en France, ces emplois n’y auraient jamais été créés ou auraient disparu de toute façon.

        • Ce n’est pas une « énormité » de considérer que puisque la majorité de nos exportations se font dans la même zone économique alors l’argument Euro fort n’est pas entièrement pertinent.
          On peut surement trouver des cas qui montre une pénalisation du fait de l’Euro fort, en analysant branche par branche.
          Une exportation française en EU se fait en concurrence avec d’autres productions EU principalement. L’Euro fort n’empêche pas la exportations (cf Allemagne, etc).
          L’innovation est stimulée par la concurrence fut-elle induite par la valeur des monnaies.
          La France est sensée se battre sur des produits à forte valeur ajoutée, le boulet le plus important qu’elle supporte dans cette configuration est le surcout dû aux contraintes qui pèsent sur le travail (pour simplifier) pas la valeur des monnaies qui pèsent plus sur les produits à faible valeur ajoutée.
          Enfin, les pays à monnaie forte bénéficient de matières premières et produits intermédiaires moins chers.

          • Les salaires dans d’autres pays, comme la Suisse, sont bien plus élevés qu’en France. Ce n’est pas le coût du travail Suisse qui l’empêche d’exporter. Elle exporte parce que elle fait des produits à bien plus haute valeur ajoutée que la France qui n’a pas assez de haut de gamme. La conclusion c’est que le patronat français ne sait pas investir et stimuler l’innovation et la qualité. La Suisse, l’Allemagne aussi, investit plus et paye mieux ses ingénieurs que la France, donc les motive mieux. Le management français est globalement plus mauvais que celui Suisse ou Allemand.

            • Un autre problème français est que ses entreprises sont sous automatisées par rapport à l’Allemagne, encore une lacune des patrons français. L’avantage de l’Euro fort serait que les dirigeants d’entreprises françaises empruntent à faible taux pour investir dans la modernisation de leur outil de production et dans la R&D afin de monter en gamme et être moins sensibles aux variations monétaires. Ca créerait des emplois bien rémunérés. Les entreprises exposées à la concurrence hors haut de gamme ne peuvent que baisser leurs salaires français ou délocaliser.

            • Dépêchez-vous de devenir patron, vous allez faire des miracles. A la fin de l’histoire, vous finirez par vous exiler, comme les autres.

              • Ils peuvent s’exiler si ils veulent, vous croyez que des patrons comme JM Messier sont utiles ?

                Dans mon cas, je me suis expatrié pour fuir le patronat français qui est souvent nul et paye mal. J’ai doublé mon salaire avec un patron étranger.

    • Certes, mais de la même façon le produit italien vendu en France peut être remplacé par un produit anglais. on devrait donc observer une réduction simultanée et équivalente des échanges France -Italie, au bénéfice d’échange France-Angleterre et Italie-Angleterre, pour un impact sur le solde net des échanges France-Italie proche de zéro,
      En outre on aurait parallèlement une dégradation du solde de la zone euro , et ce n’est pas ce qu’on observe
      http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-18072014-AP/FR/2-18072014-AP-FR.PDF

  • Bonjour
    J’avais cru comprendre que le déficit commercial, c’était bu…it?
    http://www.wikiberal.org/wiki/Balance_des_paiements

  • Je suis installé en Colombie et j’importe des produits semi-industriels
    L’une des grandes faiblesses, selon moi, c’est que les exportateurs francais sont presque toujours convaincus que les produits qu’ils offrent sont les meilleurs sans se soucier vraiment de ce que souhaite le client final.
    Dans le cadre des produits de luxe cela fonctionne, bien entendu… Pour le reste c’est extrèmement difficile car la concurrence s’adapte en permanence alors que les francais demeurent convaincus que leur offre est la meilleure et ce malgré tout ce que vous pouvez leur dire sur le marché local et même si cela leur coûte des parts de marché.
    C’est ce que j’appelle le « syndrome de la sécurité sociale »… « Notre système est le meilleur », le seul problème c’est que personne n’en veut…
    Après on s’étonne que l’on nous considère arrogants et que notre déficit commercial explose. Il y a des milliards de gens sur terre qui survivent parfaitement sans le génie francais.
    « L’universalisme » à la francaise c’est croire qu’on peut imposer sa facon de faire à l’ensemble d’une planète qui globalement s’en fout… Pendant ce temps, les Chinois regardent, adaptent et vendent.

    • Mon dernier patron français persistait à vendre des produits que je lui avais signalés dangereux. C’est quand des clients s’en sont aperçus que là il m’a demandé de trouver et mettre en place une solution, ce que j’ai fait. Je lui ai littéralement sauvé sa boite, j’ai jamais été récompensé d’une quelconque manière. Résultat je me suis barré et d’autres collègues idem.

      • Ma théorie, c’est que comme les entrepreneurs français n’ont aucun espoir de s’enrichir fortement, ils reportent leurs ambitions sur l’inflation de leur ego : ils veulent qu’on leur dise que leur produit est le meilleur, obliger le client à l’acheter, et surtout pas que les clients soient satisfaits, puisque ce serait signe qu’ils auraient berné le vendeur et que ce dernier serait un benêt.

        • Désolé mais le patron dont je parle était loin d’être fauché, gros 4×4 au frais de la boite, appart dans le XVIème, résidence secondaire au bord de la mer, et son patron, de la holding était richissime. En revanche les salariés, même diplômés étaient payés au lance pierre.

          La vérité est que ce qu’on appelle les élites françaises, y compris économiques, se comportent comme une oligarchie arrogante et méprisante.

  • Le salaire de l’ouvrier n’est pas en cause et je dirais même qu’il n’est pas assez haut , autant baisser aussi le salaire des cadres, après tout il sont improductif sur les chantiers. Mais la question n’est pas là, et il ne faut surtout pas écouter nos politiques qui dirigent notre pays et vu les conneries qu’ils font depuis plus de 30 ans… Une réforme urgente est à FAIRE dans les chambres de métiers et de commerce y compris la CAPEB ou il n’y a plus que des personnes inaptes et nombrilistes et qui depuis des années maintiennent un niveau très très bas et sont incapables de trouver la moindre solution, et c’est un fait accablant . Je parle ici des PME et TPE qui sont incapable d’exporter, regarder les bilans, pas une ligne export !!!!!!!!!! et ça c’est un autre fait. Les conseils régionaux ne font pas leur travail . On peut dire que les institutions cités ci-dessus sont les complices avec une consanguinité liée avec nos politiques.

    • « après tout il sont improductif sur les chantiers »

      Pourquoi les payer alors?

      Soyez cohérent : autant les virer!

    • @ ballo

      « Les conseils régionaux ne font pas leur travail  »
      Qu’est ce que viennent faire les conseillers régionaux dans l’export !

      Sinon bien d’accord que les CCI sont des sangsues qui vivent sur le dos des entreprises. On les voit juste pour les certificats d’origine pour les douanes et les L/C… de la paperasse, l’industrie de la paperasse.

      • @ gameover
        Les conseils généraux ou régionaux on pour missions (et c’est de l’argent public et européen) d’aider les PME à faire de l’export à organiser via les CCI notamment des rencontres internationales, ce qui se fait mais biaisé par le fait que c’est payant et extrêmement cher pour des petites entreprises, bref les subvention sont toujours pour les grosses SARL/ SAS, il serait de bon ton aussi que nos présidents emmènent des artisans lors de leurs voyages et ainsi provoquer des échanges concrètes.

  • Détruire 1000ha de bonnes terres à blé pour les remplacer par un parc de divertissement est pour moi une ineptie c’ est ce qu’ a fait l ‘ ex président VGE pour Euro D ce serait intéressant de faire les comptes et de comparer avec 40 années de production agricole en gardant à l’ esprit que les touristes étrangers qui visitent ce Parc et apportent leurs sous serait de toute façon pour la plupart venus en France ou il y a d’ autres nombreuses attractions /

  • Interrogé sur les causes du déficit du commerce extérieur, le ministre en charge aurait répondu « Peu m’importent » (Marc Escayrol)

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