Du côté de nos ancêtres ça se complique !

Les fouilles du site d’Atapuerca au nord de l’Espagne n’en finissent pas de livrer les secrets de nos ancêtres hominidés.

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Du côté de nos ancêtres ça se complique !

Publié le 1 juillet 2014
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Par Jacques Henry

Crane 1

Les fouilles du site d’Atapuerca au nord de l’Espagne, près de Burgos, n’en finissent pas de livrer les secrets de nos ancêtres hominidés et sur une échelle de temps difficile à appréhender. On a en effet retrouvé dans la Sima de los Huesos, littéralement « le trou aux os » des restes de proto-humains datés de plus de cinq cent mille ans, presque deux fois plus récents que les fameuses traces de pas d’humanoïdes retrouvées en Angleterre, ce qui signifie que des groupes isolés d’humanoïdes vivaient en Europe bien avant la dernière vague « Out of Africa » de l’homme moderne considérée comme remontant à environ 80000 ans.

C’est pour cette raison que l’échelle de temps est difficile à imaginer car, en près d’un million d’années, il s’est passé beaucoup de choses, comme des périodes glaciaires ou des éruptions volcaniques cataclysmiques. Nos ancêtres ou plutôt nos cousins éloignés puisqu’il est maintenant prouvé qu’ils n’étaient pas nos ancêtres directs, que ce soient l’homme de Neandertal ou l’homme d’Heidelberg, ont disparu et ce qui est assez surprenant compte tenu des résultats des fouilles d’Atapuerca et de la découverte des ossements les moins anciens en Croatie, c’est la disparition relativement récente de l’homme de Neandertal il y a seulement environ 30.000 ans alors qu’il avait occupé toute l’Europe et une grande partie de l’Asie pendant près d’un demi million d’années après avoir succédé à l’homme d’Heidelberg.

L’arrivée de l’homme moderne a probablement précipité la disparition de l’homme de Neandertal mais sans aucune explication convaincante pour diverses raisons. S’il y a eu effectivement des croisements entre l’homme moderne et ces hominidés qui se sont rencontré fortuitement puisqu’ils vivaient en petits groupes isolés, les analyses d’ADN n’ont pas pu montrer la présence de gènes d’origine néandertalienne permettant d’affirmer une réelle mixité. Tout au plus a-t-on retrouvé quelques 1,5% de similitude entre l’ADN nucléaire de l’homme moderne et celui de l’homme de Neandertal. Le fait qu’on n’ait pas pu retrouver une similitude quelconque entre l’ADN mitochondrial de l’homme moderne et celui de l’homme de Neandertal pourrait exclure d’emblée la fertilité de la descendance d’un hypothétique croisement entre ces deux cousins devenus trop éloignés génétiquement, un peu comme la descendance entre une âne et une jument est stérile. En d’autres termes s’il y a eu échange génétique par croisement, celui-ci n’a jamais atteint une fréquence suffisante pour qu’il en reste des traces convaincantes dans notre patrimoine génétique actuel, à ces 1,5% près.

Les fouilles d’Atapuerca ont récemment bousculé ce schéma évolutif en parallèle au moins durant les 100.000 dernières années mais également avec la découverte d’un nouveau type d’humanoïdes appelé Homo antecessor. Cet humanoïde probablement capable de parler et de confectionner des outils a vécu en même temps que les hommes d’Heidelberg et de Neandertal qui étaient en réalité ses cousins issus de l’Homo erectus venu également d’Afrique il y a probablement un million d’années, celui-là même qui aurait laissé ces fameuses traces en Angleterre. L’illustration suivante résume la situation :

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Elle devrait être légèrement modifiée compte tenu des découvertes récentes d’Atapuerca en prolongeant la branche antecessor au-delà de 0,4 million d’années avant notre ère (échelle des temps à gauche) pour retrouver sur la planète simultanément l’homme de Flores qui, parti également d’Afrique, a atteint indépendamment l’Indonésie actuelle, un ou deux descendants directs de l’Homo erectus, cet Homo antecessor, les Denisovans et l’homme de Neandertal. L’Homo sapiens sapiens actuel a pris le dessus sur ces cinq hominidés tous issus de l’Homo erectus, encore qu’on n’a pas pu véritablement prouver une parenté directe entre l’Homo erectus et l’homme de Flores. Bref, l’homme moderne, parti d’Afrique il y a peu dans cette échelle de temps, a tout balayé sur son passage et la disparition de l’homme de Neandertal constitue le premier exemple de disparition d’une espèce intelligente apparentée à l’homme, probablement capable de parler mais aussi de confectionner des outils sophistiqués comme des éclats de silex servant de lames tranchantes ou montés sur des os pour servir d’armes. L’homme moderne, qui lui aussi avait évolué en Afrique pendant tout ce temps avant d’en partir, avait probablement atteint des degrés de technicité et d’organisation sociale plus avancés que tous les peuples qu’il put rencontrer au cours de ses migrations en Europe et en Asie.

Pour preuve de l’évolution africaine de l’homme moderne avant sa migration hors d’Afrique, les artefacts artistiques les plus anciens jamais découverts ont été trouvés en Afrique du Sud et datent d’environ 80.000 ans. Pour mémoire les peintures de Lascaux datent de 17.000 ans et celles de la grotte Chauvet de 30.000 ans. C’est-à-dire qu’au moment de la disparition des hommes de Neandertal, l’homme moderne était capable de décorer des grottes avec autant de raffinement même si son style de vie de chasseur-cueilleur était probablement semblable à celui de ses prédécesseurs sur le sol eurasiatique alors que l’homme de Neandertal n’a jamais laissé aucune trace artistique.

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Reste maintenant à tenter d’affiner les analyses d’ADN du nouvel Homo antecessor pour le positionner précisément dans un arbre généalogique ou plutôt phylogénétique, pour être plus précis, mais ce ne sera pas une tâche facile car même si on a trouvé quelques spécimens parmi les 28 différents dans le « trou aux os » d’Atapuerca, il restera toujours des incertitudes qui ne seront peut-être jamais précisées. Les analyses d’ADN déjà effectuées n’ont pas montré autre chose que l’homme de Neandertal était tout simplement apparenté à l’Homo antecessor ou était son cousin éloigné. C’est un peu vague mais cela n’explique pas la disparition soudaine de l’homme de Neandertal.

Crane 2

L’hypothèse que la descendance résultant d’un croisement entre l’homme moderne et l’homme de Neandertal soit stérile semble la plus plausible, l’homme moderne ayant absorbé les populations d’hommes de Neandertal en les rayant de la carte avec une descendance stérile. L’endogamie a aussi été évoquée car ce devait être un phénomène courant dans les petites communautés sans aucun contact avec d’autres groupes humains. Il reste enfin la transmission de maladies auxquelles les hommes de Neandertal n’avaient jamais été exposés et apportées par l’homme moderne, un peu le même phénomène que la grippe et la variole qui faillirent rayer de la carte du monde des civilisations entières, je pense entre autre aux Marquisiens qui furent pratiquement exterminés non pas par les armes par les Européens mais par la grippe et la variole qu’apportèrent les premiers explorateurs dès l’année 1595 puis l’implantation définitive des Français à la fin du Second Empire. La population d’alors, très probablement supérieure à cent mille habitants à en juger par les restes d’immenses villages structurés au milieu de la forêt qu’on peut facilement voir à Hiva Oa, par exemple, si on n’a pas peur de se faire agresser par des nuées de moustiques, chuta jusqu’à moins de 4000 au début du XXe siècle dans tout l’archipel. Il est facile d’imaginer un tel scénario avec tous les hominidés que rencontrèrent les hommes modernes dans leur lente invasion de ces nouveaux territoires.

Source : adapté d’un article paru dans le Washington Post, illustrations de Madrid Scientific Films (crânes d’Homo antecessor) et Wikipedia (reconstitution d’une femelle d’Homo erectus).


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  • « L’Evolution, un conte de fées pour grandes personnes » (Jean Rostand, un des pères de la génétique)
    C’est quand même curieux cette propension à décider que des restes simiesques sont des ancêtres de l’Homme. Et pour les datations, on fait comment ? On se sert d’une géologie des sédiments erronée comme Guy Berthaud l’avait démontré dans ses expériences au Colorado (ce qui est plus profond peut être plus récent que ce qui est moins profond). Bref, il faut avoir la foi pour croire à ces fadaises, à la limite, il en faut même plus que pour croire à la Création.

    • Les datations se font au C14, avec une assez bonne précision pour des périodes de temps comme celles-là. Mais c’est très tendance de rejeter des siècles de Sciences au profit de l’obscurantisme, et d’apporter foi dans d’obscurs rapports issu de n’importe quel gourou auto-proclamé… Croyez dans la côtelette d’Adam ! Ca paraît une bonne idée…

      • On peut être sceptique sur certains points de la THÉORIE de l’évolution, sans pour autant adhérer à n’importe quoi d’autre de différend.

        On peut s’interroger sur ces « siècles de Sciences » et leurs dérapages (je reste gentil).

        Finalement j’aimais bien Lamarck … 😉

    • Je ne parle pas de la conférence des évêques ni de quoi que ce soit sur le plan religieux dogmatique. Qualifier Guy Berthaud de « créationniste pur jus » n’a aucune valeur scientifique. Ce que refusent les évolutionnistes -dont vous êtes semble-t-il- est justement le débat scientifique. La (les) théorie(s) de l’évolution butent sur des impossibilités non négligeables (ce qui fait qu’elles changent souvent) et ne sont rien d’autre que le résultat d’un présupposé philosophique excluant la Création; les évolutionnistes en sont réduits à chercher tout ce qui pourrait confirmer leur hypothèse, et à changer sans arrêt de position; mais les progrès de la génétique leur posent des problèmes (cf Denton: « l’Evolution, une Théorie en crise »).

      • Je ne suis rien du tout, merci. Par contre M. Berthault me semble bien, lui, appartenir à un courant de pensée clairement identifiable. Sinon, le processus que vous décrivez est tout simplement le processus scientifique habituel, avec son lot de fausses pistes et d’avancées à tâtons.

        • Non, nous ne sommes pas dans une démarche scientifique, puisque au départ il y a l’affirmation que l’évolution est un fait.
          C’est un peu comme le RCA qu’on nous affirme être un fait, et qui n’est qu’une hypothèse non falsifiable (mais assortie par tant de falsifications !)

      • Les évolutionnistes changent sans arrêt de position ? Je suppose que, comme tout le monde, il doivent aussi pratiquer la position du missionnaire…

      • L’évolution est un fait observable sur une seule génération :
        – Certains individus ont un succès reproductif supérieurs aux autres au sein d’une population.
        – Ces individus sont porteurs de gènes statistiquement différents de ceux du reste de la population.
        => à la génération suivante, la fréquence des différents gènes a changé, il y a donc eu évolution.

        Donc il y a plein de choses à discuter sur les modalités de l’évolution, les conséquences potentielles ou les limites d’icelle. Mais la nier est absurde.

        La sélection naturelle existe. La variabilité des individus sur des critères héréditaires est un fait. Il y a donc évolution.

        Question : Pouvez-vous me citer une des « impossibilités non négligeables » que vous évoquez ?

        • oui…
          à vrai dire je n’y connais rien mais je comprends assez mal la notion d’espèce par exemple…et ça m’ennuie un peu d’ailleurs..

          • Deux animaux sont de la même espèce s’ils peuvent se reproduire ensemble et avoir une descendance non stérile.
            Les chiens par exemple, même de races très différente sont tous de la même espèce puisqu’ils peuvent se reproduire entre eux.
            Au contraire, les singes sont composés de plusieurs espèces différentes qui ne peuvent pas se reproduire entre eux.
            Les chevaux et les ânes peuvent se reproduire entre eux mais leurs petits sont alors stériles (mulets etc) donc ils ne sont pas de la même espèces.

            Tous les hommes aujourd’hui sont bien de la même espèce mais comme l’explique l’article, plusieurs espèces d’hommes ont coexisté à certains moments de l’histoire.

          • ça c’est parfaitement normal. Il y a des livres pour discuter de « la notion d’espèce » car ça, pour le coup, ce n’est pas quelque chose que l’on peut définir de manière absolue pour tout être vivant. Ne pas comprendre une notion qui n’a pas de base scientifique fermes est plutôt sain.

            La définition d’espèces de type Linnéenne est conservée par commodité. Pour communiquer sur un sujet, ou discuter entre amis de tel ou tel animal/plante/autre. Mais la biologie actuelle s’intéresse aux clades, soit « un ancêtre et l’ensemble de ses descendants » (= groupe monophylétique).

        • @galliwasp
          « => à la génération suivante, la fréquence des différents gènes a changé, il y a donc eu évolution. »

          N’importe quoi ! Au pire le « succès reproductif supérieurs » peut conduire à une sélection naturelle (qui n’est pas une évolution, juste un tri avec perte). Mais que constate-t-on ? Justement une baisse de fertilité des hommes …

          Sinon, le fait que des parents aient les yeux bleus, leurs enfants des yeux marrons, n’est ni une évolution, ni une régression (quoique 🙂 ), c’est juste une expression des gènes, rien à voir avec l’Évolution.

          • Non, non, ça c’est juste l’expression du facteur (qui a des yeux marrons) : « Où il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir ».

        • Juste une chose: il ne faut pas confondre adaptation et évolution. Le professeur Sallé avait fait calculer la probabilité d’occurrence de mutations positives permettant l’évolution: le résultat donnait 10 puissance moins 240. Les mutations que l’on a pu observer dans notre courte histoire humaine sont toutes négatives; par exemple, ma fille trisomique est le produit d’une mutation négative…

          • Elles ne sont pas négatives, d’ailleurs les gênes que nous a légué Néanderthal (=ceux sélectionnés pour leur meilleure adaptation aux conditions de vie de leurs descendants) concernent essentiellement l’adaptation au froid (nous venons tous d’Afrique, et N. a vécu bien plus longtemps que nous en milieu tempéré froid). Les mutations telles que la peau claire, le gros nez, HLA et l’immunité différente ne sont pas négatives.
            Certaines mutations sont certes négatives, mais on les voit mieux « dans notre courte histoire humaine » surtout parce que la technologie humaine (ie la médecine, l’habitat, l’alimentation, la sanitation, etc) a permis à la pression de sélection du milieu de baisser énormément (ie les porteurs de ces mutations peuvent maintenant survivre, et tant mieux!!!) L’évolution de l’homme pourrait sans doute même être bien plus rapide actuellement du fait de l’effondrement de la pression de sélection…

          • Pour le genre homo, tout ce qui conduit à un déficit reproductif de l’espèce est une mutation positive.

        • galliwasp : « L’évolution est un fait observable sur une seule génération :
          – Certains individus ont un succès reproductif supérieurs aux autres au sein d’une population.
          – Ces individus sont porteurs de gènes statistiquement différents de ceux du reste de la population. »
          ——————
          Que l’évolution soit observable sur une échelle de temps très courte ne fait pas vraiment débat. Là où c’est contentieux, c’est l’hypothèse que cette évolution soit dictée par la présence ou non de gènes dû au hasard puis fixée par la pression sélective. Cette hypothèse, prise pour acquise depuis longtemps ne tient plus avec l’épigénétique, qui montre l’existence de l’hérédité de l’acquis (du larmarckisme en fait, mais chutt, c’est un gros mot qu’il ne faut surtout pas utiliser).
          En clair, l’évolution peut se faire par la transmission du phénotype d’une génération à la suivante (par les histones notamment) et non uniquement par le génotype. C’est donc un phénomène nettement plus rapide et facilement réversible, bien plus compatible avec les observations.

          Donc non, tout n’est pas codé dans les gènes, et on est très très loin de la certitude affichée en science de l’évolution.

          • miniTAX donne du crédit à … l’épigénétique ?

            C’est étonnant, vu le « profil ». Vous m’aviez tout l’air d’un « hardcore généticien ».

          • L’existence éventuelle de phénomènes épigénétiques ne remet pas en cause l’idée qu’il y a évolution. Mon point était juste de montrer qu’il y avait évolution. Après on peut tout à fait discuter les modalités, les variations possibles… Nulle certitude, place aux dialogues et hypothèses à tester dans la joie et la bonne humeur.

            Je n’ai jamais dit que « tout est codé dans les gènes ». Il y a même une évolution culturelle indéniable (moins solide puisqu’il suffit d’une génération sans éducation pour l’annuler, mais tout à fait importante en l’absence de « choc majeur » dans une civilisation humaine.

            • Que pensez vous des projets comme celui du Beijing Genetic Institute ? En clair, celui de modifier le genome artificiellement ?

            • galliwasp : « L’existence éventuelle de phénomènes épigénétiques ne remet pas en cause l’idée qu’il y a évolution. »
              —————-
              Je n’ai jamais dit le contraire. Mais vu ce que vous écriviez, il ne pouvait s’agir que de l’évolution darwinienne, càd impliquant le hasard, la sélection naturelle et l’hérédité par les gènes. Càd un schéma très réducteur, typique du raisonnement classique qui ne tient pas compte justement de l’épigénétique. Après tout, ce n’est pas si évident de se départir de ce simplisme puisque nos chercheurs ont bien tenté de trouver tout et n’importe quoi dans les gènes, ça va du gène de la paresse jusqu’au gène de l’homosexualité !

              Mais si c’est seulement pour parler de l’évolution, c’est un truisme d’une terrible banalité.

        • « Certains individus ont un succès reproductif supérieurs aux autres au sein d’une population », essentiellement car mieux adaptés à leur milieu naturel. C’est la position de Darwin.
          Malheureusement cette position est intenable face à un fait historique : la croissance volumétrique du cerveau humain qui a provoqué une cascade de catastrophes darwiniennes :
          D’abord, une augmentation inacceptable des dystocies (impossibilité mécanique de l’expulsion du foetus) conséquence immédiate de son volume céphalique. Résultat : mortalité infantile de 100%, mortalité maternelle de 80%. Risque majeur d’extinction de l’espèce.
          Adaptation forcée : accouchement prématuré devenu la règle, avec un nouveau-né loin de la maturité des autres mammifères, et notamment une acquisition de la marche en un an au lieu de quelques heures.
          Ce qui n’a pas supprimé totalement les dystocies ni les douleurs d’accouchement.
          Fragilité persistante de ce nouveau-né immature nécessitant une protection de groupe prolongée plusieurs années.
          Étirement de la période infantile jusqu’à 15 ans, âge de maturité sexuelle, temps nécessaire à l’éducation et au remplissage de ce gros cerveau. Par ailleurs ce dernier consomme 70% de l’énergie du corps, au détriment de ses performances physiques.
          Au total, nous observons l’espèce humaine telle que l’évolution l’a façonnée en quelques centaines de milliers d’années caractérisée par la croissance monstrueuse de son cerveau, point de divergence avec les autres espèces. Il en est résulté une inadaptation à son milieu et une augmentation des risques d’extinction, compensée par la solidarité de groupe, mais qui n’en demeure pas moins en contradiction complète avec la théorie darwinienne.

          • D’où tenez-vous que « le cerveau consomme 70% de l’énergie du corps », c’est trop grand comme chiffre.

            Radius : « Il en est résulté une inadaptation à son milieu et une augmentation des risques d’extinction »
            ————————-
            Il faut faire un bilan total et non pas juste sur un trait (gros cerveau). Et il faut faire un bilan au niveau de la structure de groupe et non juste de l’individu. Et le bilan total est qu’un gros cerveau accroît l’adaptabilité et réduit les risques d’extinction : l’homme est l’animal qui couvre une aire géographique la plus grande dans tout le règne animal (terrestre), ça va du désert du Kalahari jusqu’au pôle Nord, si c’est pas une preuve de l’adaptabilité ça ? Les performances physiques spécialisées et individuelles n’ont jamais été un critère de succès évolutif !

            Quant à décréter qu’un étirement de la période infantile serait juste une adaptation forcée et non au contraire un trait évolutif ultra-favorable (puisque c’est ce qui permet précisément au cerveau une très longue période d’apprentissage), ce serait tenable s’il n’y avait pas une multitude d’autres mammifères, plantigrades et les marsupiaux par exemple, qui mettent bas bien plus prématurément (un bébé ours à la naissance fait la taille d’un pouce !).

      • Moi je pense que ce sont les licornes qui ont créé l’Homme, mais les « évolutionnistes » refusent le débat, c’est bien la preuve qu’ils ne sont pas si sûr d’eux que ça…

  • Une précision sur votre dernier paragraphe, les maladies épidémiques et les conséquences de l’isolement immunitaire fatal comme vous l’expliquez est un phénomène post-néolithique, la proximité nouvelle avec des animaux d’élevage (mutations, passage inter-espèces), les carences des nouveaux régimes alimentaires peu diversifiés malgré l’abondance calorique puis la croissance et les mouvements des populations favorisant la dispersion et la mutation de nouvelles maladies. C’est qui s’est passé de l’Eurasie vers le continent américain ou dans le pacifique, ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé au paléolithique.

    • Peut-être. ou pas. En fait on ne sait quasi rien, les sites sont trop rares. Pour comprendre notre ignorance il suffit d’imaginer ce que pourrait penser une civilisation future de nous à partir de restes extraits de trois sites : le panthéon, les catacombes, et un cimetière militaire de Verdun …

  • Il est prouvé que Néanderthal a légué des gênes aux hommes modernes descendants des européens et asiatiques, donc en excluant les africains. L’hypothèse de dire que les descendants de Néanderthal et de Homo Sapiens soient stériles est donc fausse, sinon les gênes de N. seraient absents des populations actuelles. Ceci ne contrarie pas l’hypothèse « out of Africa » car les gênes de N. sont plus fréquents dans les populations actuelles descendant de ceux qui sont sortis d’Afrique que dans les populations étant resté en Afrique (en sachant que des individus ont pu retourner en Afrique en portant une faible fraction de gênes d’origine N.) La grande migration de l’homme moderne hors d’Afrique il y a 80000 ans a par contre ajouté une strate d’homogénéité sur toutes les populations présentes, moins nombreuses, plus isolées dans leur partie « périphérique » du monde, mais aussi plus diverses, aboutissant aux groupes « ethniques » actuels, simples variantes « géographiques » d’une seule population d’homme restant sur la planète…

    • Bonsoir,
      IL me semble que l’article parle d’une forte probabilite de stérilisé chez les descendants de sexe feminin. Ce qui laisserai suposer que certains individus de sexe masculin aient pu maintenir une part du patrimoine genetique Neanderthalien dans le pool de sapiens.

    • et oui la gêne d’abord d’avoir fauté hors « espèce »..désolé, je ne fais pas grandcas de mon orthographe mais là c’est marrant.

  • il y a un problème avec l’anthropologie qui est très caractéristique de la dérive de la science moderne, c’est parler d’hypothèses sexy pour le public…

    Il me semble qu’on en sait à peu près en gros sur l’histoire des hominidés que ce qu’on a trouvé comme reliefs, c’est à dire pas grand chose, ce n’est pas rien certes mais il y beaucoup de broderie…

    Il suffit d’un bout de squelette pour construire une hypothèse géographique des « populations » et ça fait de magnifiques émissions de fiction qui sont je le radote une terrible source de confusion du moins dans le public.

    • tout à fait exact 🙂

      beaucoup de broderie et d’interpolation pour bâtir des scénarios réalistes. Mais absolument aucune certitude (ou si peu…)

    • Renseignez-vous l’anthropologie a fait de magnifiques découvertes, et il n’y a plus que du radotage maintenant que le nombre d’os découverts et supérieur au nombre de chercheurs. D’ailleurs savez-vous que vous êtes vous-même un de ces fossiles à étudier, avec tout votre génome qui vient du fond des âges?

  • Ah les commentaires sur l’évolution me font toujours passer un bon moment.

    J’aimerai tenter de fixer des concepts simples pour alimenter vos réflexions.

    – Tout d’abord il y a la variabilité du vivant. Ce point est une certitude absolue en effet il suffit de regarder la multitude de races de chien, de vache ou de chevaux que nous avons produit lors de leurs domestication. Tous les chiens du chihuahua aux husky descendent du loup ! voyez un petit peu ce qui est potentiellement dans le loup… Pour ceux qui comme moi ont fait des études universitaires en biochimie et biologie de simple TP nous montraient cette variabilité sur des animaux à générations rapides (drosophile par ex…)

    – Ensuite la théorie de l’évolution n’est pas une théorie de l’ascension et effet il a existé des loups et des ours plus gros et forts que nos loups et ours actuels. Mais ils ont disparu, en matière d’évolution il n’y a pas de fort, de puissants etc… il y a l’adapté; point. Et la mise est continuellement rejouée, si l’espèce n’est pas adaptée à de nouvelles conditions elle disparait point. Nous jugeons que nous sommes la pointe de l’évolution du fait de notre gros cerveau d’où découle notre civilisation et nos accomplissements mais nous pourrions imaginer que des conditions absolument nouvelles impliquent pour la survie de l’espèce l’abandon de notre intelligence. Rien n’est dit… même si jusqu’à aujourd’hui notre intelligence et notre sociabilité ont été de très puissants facteurs d’adaptation.

    – Maintenant on attaque souvent la théorie de l’évolution sur le fait que l’on connait pas complètement sa mécanique sous le capot. Eh oui c’est vrai depuis la fin de mes études il y a 20 ans on a découvert des mécanismes inconnus (épigénétique cité par un précédent commentaire). C’est vrai je le dis tout net on ne sait pas tout, mais il me semble que ce n’est que très récemment que l’on a réussi à proposer un modèle de création de la lune et au delà du système solaire, il me semble que personne affirmait encore qu’il y a 7 ciels dont le dernier occupé par dieux et ses anges; si ?

    – Et il y a l’Homme qui fût une famille dont nous semblons être les derniers survivants. Famille dont l’histoire n’est pas élucidée (saleté de Science qui ne donne pas de réponse parfaite vite fait bien fait…) mais dont on peut dire au moins que le tourisme a existé depuis des âges immémoriaux car les différentes branches se sont bien baladée…

    Finalement, joie ! on découvre de nouveaux ossements, de nouveaux mécanismes génétiques et la science avance…

    Beam me up Scotty !!

    • « Ah les commentaires sur l’évolution me font toujours passer un bon moment »

      Moi, c’est les commentaires en général qui me font passer de bons moments, surtout ici chez monsieur Contrepoints.

      Pour cet article, la médaille d’or à Scaletrans bien sûr.

      Bah, quand on est négationniste sur un sujet, on peut bien l’être sur tout ce qui passe à sa portée.

      • @Mano,

        Je plussoie. Juste une petite déception. J’espère qu’il n’est rien arrivé de grave à miniTax qui me fait si souvent rire. Ses commentaires à cet « article » sont étonnamment sensés (malgré quelques petites erreurs).

  • Homo erectus aurait laissé une descendance en Afrique, et pas en Europe ? pas logique.

    Le schéma est erroné : Néanderthal serait un descendant de l’erectus africain, alors qu’on en trouve nulle trace en Afrique ? Neanderthal ne peut être qu’un descendant de l’erectus européen.
    Le dogme selon lequel L’homo sapiens viendrait uniquement d’Afrique ne tient plus la route. Je pense qu’il y a eu évolution convergente entre l’erectus africain et l’erectus eurasien, qui ont donné chacun de leur coté un homo sapiens différent. D’ailleurs le patrimoine génétique commun entre le néanderthal et le sapiens eurasien n’est pas forcément le fruit d’une hybridation, mais tout simplement le leg génétique d’un ancêtre commun aux deux espèces, ce qui confirmerait la théorie d’un sapiens eurasien apparu en Europe, et pas en Afrique.

    • Attention vous utilisez le mot « dogme » qui a un sens bien précis c’est un fait incontestable surtout d’ordre religieux, hors en science il n’y a pas de dogme, il y a des hypothèses, des théories et des paradigmes et tout ça peut être remis en question par de nouvelles découvertes.
      Je suis ignorant de la filiation humaine et je n’ai pas d’avis sur le schéma illustrant l’article, je remarque juste que vous le réfutez uniquement par l’affirmation « pas logique ». Ce qui semble tout de même trèèès léger.
      La logique est un puissant outils mais elle s’appuie sur des prémices qui peuvent être parcellaires ou même fausses.

      • J’utilisais le mot dogme au sens figuré : « Opinion donnée comme certaine, intangible
        et imposée comme vérité indiscutable : La suppression de tout contrôle des prix est le
        dogme du libéralisme. » (J’en conclu que Larousse est un nid de bolcheviks).

        Le réchauffement climatique est un dogme : il arrive que la religion se pare des atours de la science pour mieux s’imposer. J’ai exactement le même ressenti avec la théorie (dogme ?) out of africa.
        D’ailleurs le plus ancien fossile de sapiens a été découvert en Israël, pas en afrique. Qui en parle ?
        Donc à l’assertion « nous sommes tous sommes noirs » je réponds : « nous sommes tous juifs ! ». Jusqu’à nous soyons tous chinois lors de la prochaine découverte…

      • Et j’explique quand même un minimum le « pas logique » via l’aberration d’un Neandertal d’origine africaine, comme indiqué sur le schéma. Après je suis pas paléontologue, c’est sûr.
        La filiation humaine est un sujet passionnant à tout point de vue, y compris idéologique et politique (d’où l’aspect dogmatique du sujet) : la preuve de l’existence ou de l’inexistence de sapiens différents d’origines différentes c’est la preuve de l’existence ou de l’inexistence des races. Sujet brûlant, donc.

        • Oui enfin on peut aussi raconter n’importe quoi sans soucis, mais cela n’est pas « de la science ». Et c’est du blabla car cela n’est pas réfutable.
          Après pour Erectus et Néanderthal et Sapiens, il y a quand même beaucoup de faits scientifiques, publiés, que vous pouvez interpréter à votre sauce (vous êtes libre, c’est aussi une forme de « libéralisme »). Mais vos interprétations sont malheureusement réfutées par les faits scientifiques. Après vous pouvez les maintenir, mais ça n’est plus de la science, c’est de l’idéologie (la notion de race n’a aucun sens scientifique, celui d’espèce étant déjà à peine applicable à la lignée humaine…)

          • La race, où la variété, ou la sous espèce, appelez ça comme vous voulez, c’est pareil. C’est pas une question de génétique, c’est pas un problème d’idéologie, c’est un problème de taxinomie. Je ne vois pourquoi on se refuserait d’appliquer le système de classification du règne animal (qui va jusqu’à la sous espèce) à l’homme pour des question de politiquement correct. La fait que les eurasiens aient du néanderthal dans le sang et pas les africains, rien que ça ça met un sacré coup de canif dans l’idéologie antiraciste. C’est un fait. Difficilement interprétable autrement.
            Reconnaître l’existence de races, disons de sous espèces pour rester bisous n’implique pas pour autant de les hiérarchiser (parce qu’à la base c’est quand même ça la définition du racisme : la hiérarchisation), tout comme reconnaître l’existence de différence entre les sexes ne fait pas de moi un sexiste ou un machiste.

        • La théorie de l’évolution a nourri le racisme du 19° siècle. Lorsqu’un missionnaire anglican a demandé au primat britannique s’il fallait convertir les autochtones d’Australie, le prélat nourri de darwinisme lui a répondu qu’ils n’étaient pas tout à fait des hommes et qu’on ne devait pas les considérés comme tels. Cela a servi de justification pour les tirer comme des lapins, notamment en Tasmanie.
          Cette théorie sous-tend toutes les idéologies matérialistes et crépusculaires du bolchevisme au nazisme.

          • les considérer 😳

          • Le darwinisme que je nommerais plutot théorie de la variabilité adaptative du vivant (oui c’est trop long) a été dévoyée sur des terrains qui n’étaient pas les siens, ce qui n’empèche pas que c’est un puissant outil de compréhension du monde vivant que l’on ne peut rejeter.

          • @scaletrans
            La théorie de l’évolution aurait nourri le racisme du nazisme ???
            Pourtant les Juifs qui ont été zigouillés sont des sur-performers (le QI du juif ashkenaze, c’est 10 à 15 points au dessus d’un Allemand).
            Ca ne tient pas debout votre histoire !

  • Je crois me souvenir que c’est l’abbé Breuil qui disait du berceau de l’Humanité que « C’est un berceau à roulette! » Et si l’on évoquait la possibilité de plusieurs berceaux?( théorie pluricentriste du candélabre ou, plus subtile, « évolution réticulée »)Le » Out of Africa »est très contesté et contestable mais reste politiquement correct. Des anthropologues chinois tiennent par exemple des propos très différents. Et, opportunément, Atlantico vient de publier un article
    http://www.atlantico.fr/atlantico-light/tibetains-auraient-herite-gene-espece-humaine-disparue-1649649.html qui permet de penser autrement.

  • Bonjour,

    Citation : « On se sert d’une géologie des sédiments erronée comme Guy Berthaud (sic) l’avait démontré dans ses expériences au Colorado (ce qui est plus profond peut être plus récent que ce qui est moins profond). »

    http://www.charlatans.info/berthault.shtml

    Citation : « Bref, il faut avoir la foi pour croire à ces fadaises » CQFD ^_^

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