Coupe du Monde Brésil, synthèse du 1er tour

Quels faits saillants retenir de ce premier tour ouvert, riche en buts et somme toute bien réjouissant ?

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Coupe du Monde Brésil, synthèse du 1er tour

Publié le 27 juin 2014
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Par Nick de Cusa

mondial 2014 FIFA world cup brasilQuatre équipes ont gagné trois matchs : l’Argentine, les Pays-Bas, la Belgique et la Colombie. Par contraste, ce n’est pas le cas de l’Allemagne, de la France et du Brésil.

En ce qui concerne les grandes régions du monde, l’Asie n’émerge pas. Ses qualifiés provenaient de ses franges, Iran, Japon, Corée, Australie (considérée comme en Asie dans le football) et non de son cœur, où réside le gros de ses habitants, Chine, Inde, Indonésie, Philippines, etc. Non seulement cela, mais en plus aucun de ses représentants ne passe le premier tour. Le rêve de la FIFA de conquérir cette moitié du monde, et donc de faire du football le vrai grand sport mondial, semble en échec.

L’Afrique, elle, a deux qualifiés, le Nigeria et l’Algérie. On est partagé sur ce résultat : historiquement, il est bon, voire exceptionnel. Cependant, les sorties de la Côte d’Ivoire et du Cameroun déçoivent un peu, et surtout, le Ghana, qui a tenu tête à l’Allemagne en faisant match nul, peut nourrir de gros regrets.

L’Europe, plus grande région du football, a subi un gros revers en perdant le Portugal, l’Angleterre, l’Italie quatre fois championne du monde, et désormais éliminée deux fois de suite au premier tour, et surtout bien sûr l’Espagne championne en titre, qui nous a régalé pendant huit ans d’un football d’exception, et qui fut à cette occasion une des toutes meilleures équipes nationales de l’histoire avec le Brésil de Pelé, et qui arrive en fin de cycle et doit désormais trouver et préparer la prochaine génération de talents. On a hâte.

L’Europe n’en compte pas moins l’équipe qui a le plus impressionné jusqu’ici, les Pays-Bas de Van Persie, Robben et Snijder, où, comme si les précédents ne suffisaient pas, le jeune Depay a fait forte impression. La Belgique, elle, ayant pourtant soulevé de gigantesques espoirs avant la compétition, a néanmoins été à la hauteur des attentes.

Finalement, et comme il se doit pour une coupe du monde sur son sol, l’Amérique est dominante. C’est bien simple, elle ne compte que deux éliminés. Notons d’ailleurs que ce sont les deux du groupe de la Suisse et de la France, ce qui éclaire d’un nouveau jour la réussite de ces deux pays.

coupe du monde footballLe 1er tour réserve toujours de belles surprises. L’une d’elle est l’Amérique de Klinsmann dont peu auraient parié qu’elle sortirait d’un groupe comptant l’Allemagne, le Portugal de Ronaldo et le Ghana, et surtout le Costa Rica qui est sorti vainqueur de ses duels avec l’Italie et avec l’Uruguay. Les parieurs qui avaient misé là dessus sont riches. C’est un des plaisirs de la Coupe Du Monde, de voir un tel petit poucet renverser toute logique préétablie. La dernière fois, c’était justement l’Uruguay, souhaitons au Costa Rica de vivre un tel rêve.

En ce qui concerne le prochain tour, le choc indéniable est Pays-Bas – Mexique, ce deuxième ayant fait jeu égal avec le Brésil jusqu’ici. Le vainqueur de celui là sera certainement considéré par les autres équipes comme un épouvantail.

Mention spéciale à Allemagne – Algérie, et ce pour deux raisons : premièrement, c’est la première fois pour l’Algérie, et deuxièmement, c’est la revanche de l’ignoble tricherie dont l’Allemagne s’était rendue coupable en 1982 quand, après avoir justement perdu contre l’Algérie, elle a truqué un match avec son ami autrichien pour l’éliminer, un grand moment de honte de l’histoire de cette compétition. Puisse le souvenir de Madjer et Dahleb leur donner la force de remettre les pendules à l’heure. Avouons cependant que la différence de niveau et l’absence de tels grands talents dans l’effectif cette fois-ci, donne peu d’espoir. Enfin, chaque tour apporte toujours son lot de surprises, puisse celle-là être la plus retentissante.

En ce qui concerne la Belgique, elle devra se méfier de la discipline de commando que le grand Klinsmann a insufflé aux États-Unis. À moins d’être parfaite du début à la fin, elle aura grand mal.

La France est face à un moindre défi. Le Nigeria étonne : alors que son habitude est de présenter une équipe avec des talents (on pense à Kanu, Okocha, Babangida, Oliseh, Martins) mais manquant cruellement de solidarité, cette fois-ci c’est l’inverse, pas de stars hors Mikel, mais un vrai jeu d’équipe et peu de fioritures. Un Nigeria morne et rigoureux, on aura tout vu. Ceci dit, si elle ne commet pas d’erreurs majeures, la France doit gagner. Bien entendu, le charme du football, c’est qu’une simple erreur y a parfois des conséquences fatales, et qu’il est donc le plus indécis des sports collectifs. L’erreur est humaine, et la surprise est donc toujours possible.

Concluons sur le fait qui nous ramène à la grande histoire de ce jeu, et à la passion qui l’entoure : la prestation de Lionel Messi. Brésil 2014 sera-t-il pour lui ce que fut Mexique 1986 pour Maradona ? Voilà ce qui déterminera si cette coupe du monde entre dans la légende. Les signes sont bons : son Argentine joue mal, mais à chaque match, il la sauve à lui seul, d’un geste qui laisse pantois. Ça ne semble pas une recette pour aller au bout. Justement : s’il y arrive, sa place dans l’histoire, sur la même marche que Pelé et Maradona, est en bonne voie.

Allons-nous assister à ce couronnement ?

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  • Désolé mais les voeux de l’auteur autour du match Allemagne-Algérie me paraissent haineux et déplacés. Ce n’est plus une synthèse mais une tribune d’opinion.

    • « Enfin, chaque tour apporte toujours son lot de surprises, puisse celle-là être la plus retentissante. »
      Où est la haine ? L’auteur parle au nom des spectateurs qui cherchent la sensation et la surprise sans tenir compte de l’identité du vainqueur et du vaincu. Il parle juste de « surprise retentissante ». Pour trouver ses propos « haineux et déplacés », il va faloir ou bien supporter le Mannschaft, ou bien abhorrer les Verts…

    • Les Algériens vont se faire démonter le bulbe au pied de biche, voilà tout.

  • Très bien résumé.

    Les deux autres affiches les plus alléchantes de ces huitièmes de finale sont celles de demain, c’est-à-dire Brésil-Chili et Colombie-Uruguay. Pour la première, vu ce qu’ont pu nous proposer les deux équipes, le Brésil n’a pas encore du tout sa place en quart. Pour la deuxième, la suspension de Suárez fausse un peu le jeu, mais le match proposé lors de leur dernière confrontation laisse imaginer un beau combat.

  • L’Italie a 4 titres non ?
    L’Algérie est à sa place il faut souhaiter qu’elle aille plus loin. La France avec Deschamps a trouvé un vrai patron, c’était le leader incontesté lorsqu’il était joueur, le bonhomme est taillé pour amener une équipe au bout, du reste, c’est lui qui disait « qu’une compétition se gagne avec les remplaçants ».

  • Vive Nick de Cusa.

  • Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi il y aurait eu triche en 1982 entre l’Allemagne et l’Autriche? Je m’explique,
    1) Dans une poule, l’objectif pour se qualifier est d’arriver premier ou deuxième.
    2) Dans ce fameux Allemagne / Autriche, pourquoi les joueurs allemands devaient-ils se fatiguer inutilement et pourquoi l’Autriche devait-elle risquer d’attaquer au risque de se prendre un contre et d’être éliminée?
    C’est sûr que pour le spectacle on pouvait repasser mais le comportement des deux équipes était logique : se ménager pour pouvoir aller jusqu’au bout pour les uns, passer pour les autres.

    Concernant cette CDM, j’espère que l’arbitrage va s’améliorer avec les matchs à élimination directe car nous ne comptons même plus les grossières erreurs. L’avantage est qu’elles ont surtout concerné les équipes européennes, ce qui pourrait faire avancer le débat sur la vidéo.

    • effectivement, il n’y a eu aucune tricherie lors de ce match, les allemands avaient marqué et n’avaient pas besoin de pousser davantage, ça arrive tout le temps ce genre de situation.

  • Je profite de cet article pour me désoler du manque de rigueur des journalistes français concernant la prononciation du portuguais. Ils auraient pu faire l’effort d’apprendre quelques règles à l’occasion de cet énorme coup de projecteur sur le Brésil. Ça tient en 10 lignes.
    C’est d’autant plus facile que les voyelles portuguaises sont les mêmes qu’en français, nasales comprises.
    Il y a quand même une difficulté l’accent tonique particulièrement marqué en brésilien. Il ne faut trop en demander, restons réaliste.
    Un bon point pour l’Équipe 21, ce sont les seuls que je capte qui ont fait l’effort.

  • Le problème de cette CM c’est la montée inquiétante des nationalismes.
    En France tout particulièrement avec la communauté algérienne qui cherche les affrontements dès la moindre occasion.
    Les matches de foot de l’Algérie ne sont qu’un prétexte pour perpétrer des actes de vandalisme et provoquer des regroupements de gens haineux proférant des slogans anti-français.

  • Les commentaires sont fermés.

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