Jouer d’un instrument de musique très jeune, c’est bon pour le cerveau !

Jouer d’un instrument de musique améliore la vitesse de traitement du cerveau en mobilisant un plus grand volume cérébral.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Fête de la musique à Vilafranca (Crédits calafellvalo, licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Jouer d’un instrument de musique très jeune, c’est bon pour le cerveau !

Publié le 25 juin 2014
- A +

Par Jacques Henry

2009_niams_oai_hi

Apprendre dans l’enfance à jouer d’un instrument de musique rend plus alerte sinon plus intelligent, c’est ce qui ressort d’une étude très sérieuse publiée dans le journal en accès libre PlosOne, de même que les enfant bilingues sont significativement plus à même de réussir des tests d’évaluation de leurs capacités intellectuelles. Les fonctions exécutives impliquées dans les prises de décision relèvent des capacités cognitives qui permettent de planifier et de contrôler le comportement avec, chez l’enfant, une forte corrélation avec les aptitudes scolaires et les activités extra-scolaires, mais en ce qui concerne l’apprentissage de la pratique d’un instrument de musique peu d’études existaient et les quelques descriptions relevaient d’une méthodologie d’analyse approximative.

Les fonctions exécutives ont été analysées et quantifiées par imagerie fonctionnelle par résonance magnétique nucléaire (fMRI) avec deux lots de personnes, 30 adultes et 27 enfants jouant ou non d’un instrument de musique. Toutes ces personnes ont été choisies afin d’être homogènes en ce qui concernait leurs capacités cognitives et leurs paramètres socioéconomiques pour ne pas avoir à faire des ajustement statistiques parfois sources d’erreurs pouvant conduire à des interprétations erronées. Pour exemple, les 15 enfants jouant d’un instrument de musique avaient été choisi sur des critères précis comme suivre des leçons dans un cours privé, faire des exercices au moins 3h45 par semaine et ayant débuté leur apprentissage de la musique avant l’âge de six ans. Les enfants ne jouant d’aucun instrument appartenaient à la même catégorie socioprofessionnelle. Pour les adultes, le choix fut un peu plus simple : 15 musiciens professionnels et 15 non musiciens tous de même couche sociale.

rlh - jouer d'un instrumentL’homogénéité de tous les sujets, enfants et adultes, fut vérifiée avec des tests de QI et d’évaluations cognitives. Pour les adultes, 6 d’entre eux jouaient du piano, 5 d’un instrument à cordes et les autres de la harpe ou d’un instrument à vent. Chez les enfants, à peu près la même répartition, 5 joueurs de piano, 5 joueurs d’un instrument à corde, deux percussionnistes, un guitariste et deux joueurs d’instruments à vent. Les tests cognitifs standards consistaient en une série de reconnaissances numériques ou alphabétiques comme par exemple citer le plus de mots commençant par la lettre V en 30 secondes etc., les protocoles de tous ces tests étant décrits dans la littérature spécialisée. Seuls les enfants furent soumis à l’analyse par fMRI alors qu’ils étaient soumis à des tests visuels simples auxquels ils devaient répondre en appuyant sur un bouton ou un autre lors du défilement de symboles accompagnés de sons. Les curieux peuvent lire l’article dont je ne fais que relater les principaux résultats.

Chez les adultes, des différences marquées se sont immédiatement révélées au niveau de la fluence verbale, de la maîtrise des concepts, du temps de réaction à la mémorisation et de facilité de décodage des symboles. Par contre pour les interférences entre couleurs et mots et le suivi manuel à l’aide d’un crayon des objets dans le test du labyrinthe il n’y avait aucune différence entre musiciens et non musiciens. Pour les enfants, la situation s’est trouvée être sensiblement la même à quelques petites différences mineures près. Les enfants ont été préalablement habitués à se soumettre à une imagerie fonctionnelle en les familiarisant avec l’appareil qui est imposant (voir la photo, Wikipedia) puis ils ont été soumis au test corrélant des formes symboliques et des sons et le résultat obtenu est incontestable :

capture

Série A, enfants musiciens, série B, enfant non musiciens. En rouge les zones du cerveau activées lors du test. À l’évidence jouer d’un instrument de musique améliore la vitesse de traitement du cerveau en mobilisant un plus grand volume cérébral, si on peut appeler les choses ainsi, comme on peut le voir par fMRI. La maîtrise d’un instrument de musique favorise donc le développement des interconnections entre les différentes régions du cortex impliquées dans des processus complexes de reconnaissance et de prises de décision.

Ceci ne veut en aucun cas signifier qu’un enfant musicien est plus intelligent mais il faut constater que l’enfant jouant d’un instrument dès l’enfance utilise de manière plus optimale et rapide son cerveau et cet « entrainement » lui est par la suite bénéfique puisqu’on a observé dans d’autres études qu’apprendre à jouer d’un instrument de musique très tôt améliore les fonctions cognitives et la capacité de prises de décisions rapides dans des tests de choix simples à l’âge adulte, en comparaison d’autres adultes ayant débuté plus tard au cours de l’adolescence et ceci indépendamment des tests de QI. La fMRI a donc montré sans ambiguïté une meilleure utilisation du cortex préfrontal ventrolatéral et de l’aire motrice supplémentale chez les enfants jouant d’un instrument de musique, juste pour faire plus sérieux, le choc des mots…

Source : PlosOne


Sur le web.

Voir les commentaires (14)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (14)
  • Le cortex mature jusqu’à 25 ans à peu près, donc toute stimulation est  » bonne à prendre ». Il est vrai que la pratique de la musique ou même d’un sport permet d’entraîner le pré-frontal ( la partie qui planifie, organise, raisonne…) de créer ou d’accélérer les connexion entre les différentes aires de notre cerveaux.
    Par contre en français on écrit : IRMf et aire motrice supplémentaire (AMS), mais sinon c’est intéressant!

  • Pour sur ! il n’y a qu’à observer Giscard d’Estaing…

    • Quand il a commencé à jouer devant les caméras de la télé son accordéon était plein d’ air une fois qu’ il eut terminé son show il était plein de bulletins ( de vote……

      • Grande époque télévisuelle, un futur président alors Maire de Chamalières, venait pousser son bout de musique chez l’immortelle Danièle Gilbert.

        Ici : http://www.ina.fr/video/I00019201 j’en ai la larme le yeux tellement c’est beau, tellement c’est grand, tellement c’est la France.

        Personnellement je préfère l’accordéon de Marcel Azzola notamment lorsqu’il assure le fond musical de « Vesoul » (chauffe Marcel !) du grand (immensissime) Jacques Brel.
        enregistrement de Vésoul : http://www.ina.fr/video/CPF07009341
        évidemment sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=M_TzPl4oRH4

        Maintenant je confonds ta sœur et le mont Valérien…

        • Brel interprété par le plus inattendu : https://www.youtube.com/watch?v=3otUlQ4wvLY en la personne de Joseph Gordon-Levitt, dont la maman était Belge, ceci expliquant cela, le truc donne une interprétation démente.

        • Un point commun entre l’ ex président et moi j’ aime la chanteuse Marie Laforet

          Dans Brel il y a comme du génie Van Gogh ils sont du meme terroir par exemple cette chanson
          quand je s’rai vieux je s’rai abo minable toutes les putains m’ auront laissé tombé
          on peut , tout en pensant au texte cuisiner ( arranger) la musique et jouer au violoncelle solo ou en y ajoutant un violon ou / et 1 ou des instrument à vent par ex clarinette etc ….c’ est d’une richesse incroyable ( pas forcément du fric !
          pour Léo Ferré aussi et d’ autres ..
          Pour son opéra à Brel qui a été un échec il faudrait le rectifier et surtout l’ interpréter en langue russe surtout pas en français /

  • Je confirme. Commencé le piano à 3 ans et la musique in utéro. Ma mère jouait les valses de Chopin. A l’armée, y zon pas trouvé de béret à ma taille (authentique) !

  • La musique est la manifestation audio de l’harmonie du « cosmos » directement liée aux lois universelles (physiques, mathématiques…) que l’homme a tout intérêt à assimiler.

    La plasticité du cerveau de l’enfant est le meilleur terrain pour cela.

    • La réflexion intelligente d’une personne qui a tout compris, sincèrement bravo !
      Relire à cet effet « Ecouter l’univers » du regretté Alfred Tomatis confirme vos propos. La Bible.
      Tout musicien qui se respecte commence par s’écouter (ou écouter l’Univers, cela revient au même car l’Univers est en nous, infiniment petit = infiniment grand) avant de commencer à jouer de son instrument ou de sa voix.

      Il n’y a pas meilleur musicien pour détecter un menteur (qui sonne évidemment faux). La politique et la société est une véritable cacophonie pour un musicien. C’est comme s’il écoutait un orchestre où personne ne jouait ensemble et tout le monde faisait son solo à côté de la partition. Toute collectivité (entreprise, équipe de sport, etc…) qui veut s’astreindre à la réussite commence par regarder comment fonctionne un orchestre où se décline la diversité et s’obtient l’osmose par la complémetarité assumée de chacun de ses élements. Obtenir cela en France est rare mais arrive. Voir à ce sujet le syndrôme de l’équipe de France de football qui n’obtient (comme son peuple ) cette cohésion dans un seul sens et selon une seule volonté tous les… 16 ans est assez édifiant et intéressant. Comme une théorie des cycles appliquée, une marée qui ne revient à ses plus forts coefficients qu’à ce moment là. 1998 -> 2014, on n’est pas loin du compte. La volonté française unifiée commence à s’orienter ensemble dans la même direction, loin des culs de basse-fosse du socialisme. Quand l’orchestre va jouer « tous ensemble », nous ferons partie des meilleurs à nouveau !

    • Les grecques l’avaient déjà énoncé, les chinois à la même époque le pratiquaient, Maître Yoda dans la gerre des étoiles l’évoque « que la force soit en toi » et Marcel Dassault disait un bel avion c’est un bon avion.

  • Le contraire eut ete etonnant. Etudier un instrument, c’est etudier… memoriser, manipuler des concepts, regulierement. C’est aussi s’astreindre a une certaine discipline qui augmente la capacite de travail dans toutes les sortes d’etudes, apprendre a travailler des choses qui ne sont pas instantanement gratifiantes pour obtenir un plaisir differe.
    Apprendre a apprendre au final…comme toute etude.
    Une belle porte ouverte enfoncee a coup d’IRM.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le gouvernement prépare à présent une taxe sur les plateformes de streaming. En principe, il compte ensuite utiliser les fonds pour des soutiens aux musiciens en France, sous forme d’événements ou subventions.

Les négociations en ce moment autour de la taxe donnent un aperçu du mode de fonctionnement des autorités. La plupart du temps, les interventions des dirigeants ont pour prétexte la défense d’un secteur ou d’une poignée d’acteurs dans l’économie - contre la concurrence ou le risque de faillite. Les artistes gagnent en général peu... Poursuivre la lecture

Par Loïc Damm, Benoît Bardy et Valérie Cochen de Cock.

 

Battements de notre cœur, flux d’air dans nos poumons, prosodie de notre voix ou mouvements de nos jambes… Notre corps est une mer de rythmes différents. Aucun des systèmes biologiques qui les génèrent n’est isolé : chacun interagit avec son environnement, constitué d’autres systèmes à l’intérieur ou à l’extérieur de notre corps qui ont leur propre rythmicité.

Le mouvement est un bel exemple d’interactions entre rythmes. Le simple fait de marcher, pas après pas... Poursuivre la lecture

Vienne musique
1
Sauvegarder cet article

Un article de Human Progress.

 

Notre vingtième Centre du progrès est Vienne, surnommée la "Ville de la musique". De la fin du XVIIIe siècle à la majeure partie du XIXe siècle, la ville a révolutionné la musique et produit certaines des plus grandes œuvres des époques classique et romantique. Le parrainage de la dynastie des Habsbourg, alors puissante, et des aristocrates de la cour impériale de Vienne a créé un environnement lucratif pour les musiciens, attirant ces derniers dans la ville. Certains des plus grands composit... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles