Transition énergétique ou transition collectiviste ?

Même Léonid Brejnev n’aurait pas osé annoncer des objectifs de consommation énergétique à l’horizon 2050 ou comment notre électricité serait produite en 2030.

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Transition énergétique ou transition collectiviste ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 juin 2014
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Par Aurélien Véron.

imgscan contrepoints 2013-2042 transition énergétiqueSi certains espéraient un virage même timidement libéral du présent gouvernement, la loi de transition énergétique devrait les ramener à la triste réalité. Même Léonid Brejnev n’aurait pas osé annoncer des objectifs de consommation énergétique à l’horizon 2050 ou comment notre électricité serait produite en 2030.

Ségolène Royal prévoit de ramener la part du nucléaire dans notre production électrique à 50% en 2025 contre 80% actuellement au profit des énergies dites « renouvelables ». Il n’existe pourtant dans ce domaine aucune alternative viable ni en production, ni même en recherche et développement. Son plan compte financer cette « transition » par la poursuite des politiques de rachat à vil prix du courant produit par ces filières, que chaque foyer paiera au prix toujours plus fort sur ses factures. Les annonces de Ségolène Royal ne livrent bien sûr aucune évaluation, aucune étude d’impact de ce que ce changement implique en termes économiques.

Mais il n’est pas besoin d’aller bien loin pour mesurer le désastre qui nous attend : l’Allemagne a pris les mêmes décisions il y a 5 ans. Aujourd’hui, cette politique de transition énergétique est très contestée, tant ses résultats sont désastreux. Les augmentations des prix de l’énergie ont plongé plus d’un million de ménages dans la pauvreté énergétique. Les remises accordées à l’industrie pour ne pas la pénaliser sont en passe d’être considérées comme des aides illégales par Bruxelles, jetant une ombre sur le futur de l’économie allemande malgré ses succès actuels.

Nous n’avons pas la chance de nos voisins : les mesures gouvernementales seront introduites au sein d’une économie déjà moribonde. Notre gouvernement ne doit pas essayer de jouer à l’apprenti sorcier et forcer l’évolution du marché de l’énergie dans 15 ou 35 ans. Il doit laisser faire les forces vives de la société civile, lesquelles assureront une « transition énergétique spontanée » lorsqu’elles apporteront sur le marché de nouvelles technologies permettant de produire plus, plus proprement et à plus faible coût. C’est ainsi que toutes les transitions précédentes, de l’âge de pierre à l’âge de l’Internet, se sont produites, pour le plus grand bien de l’humanité

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  • Le ? est de trop.

  • La prospective c est bien mais sans tomber dans le pessimisme. LE MUR de la réalité fait mal. 7 ans pour monter une usine biomasse ou un projet éolien… Le leader de la géothermie en France Fabrication Francaise .! pour les particulier en redressement en avril 2014. 80% des sociétés dans le photovoltaique qui ont fait faillite. Mais sans doute que le privé est mauvais l état est plus fort. L avenir nous le dira avec cette nouvelle alliance américano franco public privé Alstom

    • Le leader de la géothermie en France Fabrication Française .! EDF les foireux ?
      LES VRAIS SPÉCIALISTES DE LA GÉOTHERMIE SONT LES INGÉNIEURS ISLANDAIS?
      c’est facile de leur proposer de les embaucher, non ?

    • Ouf ! On l’a échappé belle car si l’on avait continué à engraisser les vendeurs de panneaux photovoltaïques avec une électricité non pas acheté par EDF comme de nombreux français le croient mais financée par la contribution au service public de l’électricité comme de nombreux français l’ignorent et pourtant ce sont eux qui la paient ( regardez au dois de votre facture , du + 400 % en 4 ans ) …
      Les effets d’aubaine ça ne peut pas durer sauf si les crédules sont aveuglés par la verdure de la proposition !

      • C est sur qu avec 85 à 90.% du CA d une installation d origine européen (couvreur electricien organisme de normes assurance bureau d etude, intérêt bancaire…) fallait arrêter les frais. D autant que minimum seulement 1/3 de la CSPE vient du PV (http://www.cre.fr/operateurs/service-public-de-l-electricite-cspe/montant) et 60% minimum des installations fait par EDF (c est à dire nous en gros) parlons du PV si vous voulez mais c est N’IMPORTE quoi même si ce n est pas LA solution. Je parle cependant de la géothermie. Et ça c est une excellente solution et son développement est dramatique.

        • Ça fait presque 25 ans qu’EDF fait mumuse avec la géothermie en gaspillant des sommes conséquentes sans obtenir de résultats: pannes, bouchages, rendements dérisoires, équipes non qualifiées (mais avec le verbe haut s’auto-congratulant sans vergogne) voir Soultz-sous-Forêt en Alsace. En définitive pour ne pas perdre la face ces gens ont appelés les allemands à la rescousse en faisant semblant de bâtir une entreprise modèle, européenne…

  • Le Brésil a testé votre idée : ils ont demandé à l’école de Chicago d’écrire les règles de leur marché électrique et il leurs ont sorti un marché basé sur l’absence totale de garantie à long terme comme vous le demandez… Résultat : tout le monde à fait ce qui nécessitait le moins d’investissement : on ne construit plus rien et on entretient plus rien et tout s’est effondré d’un coup avec une crise gigantesque de l’électricité qui a privé le pays de croissance pendant des années le temps que les centrales électriques se construisent.

    http://www.nytimes.com/2001/06/06/world/energy-crisis-in-brazil-is-bringing-dimmer-lights-and-altered-lives.html?src=pm&pagewanted=1

    • bien sûr…

      La privatisation a commencé dans les fais dans les années 2000, donc à l’époque de l’article que vous citez, en même temps qu’une sècheresse qui a entrainé une baisse de la production d’hydroélectricité. Il y a donc effectivement eu un problème ponctuel à une période où l’ensemble du système était public.

      je traduit « on ne construit plus rien et on n’entretient plus rien » => ELECTROBRAS (société publique donc), possédant la quasi-totalité des actifs existant pour la production d’electricité en 2000 et du réseau de distribution, cesse d’entretenir SES avoirs. En quoi est-ce que ça discrédite la vision à long terme des acteurs privés ?

      Depuis cette privatisation, la production d’électricité a augmenté de 4,9% par an en moyenne. Les acteurs privés ont donc pris le relai plutôt efficacement je dirais…

      Test concluant.

      • La production était privatisé à cette époque : n’importe quel acteur pouvait construire une centrale électrique en producteur indépendant et vendre son électricité au marché. Ce qu’il s’est passé c’est que comme le prix était bas, personne ne pouvait investir. Si vous voulez construire une centrale aux prix élevés de 2020, il faut la construire aujourd’hui au prix bas de 2014. La réaction logique de tous les investisseurs c’est d’attendre 2020 et de laisser le système électrique s’écroulé jusqu’en 2025.

        L’électricité est une commodité donc vous n’avez pas une hausse graduelle : dans un mécanisme à court terme le seul moment où vous avez des hausses de prix c’est en période de crise. Le champs électrique d’un réseau ne fait pas de distinction : soit tout le monde est alimenté, soit personne.

        La question n’est pas public ou privé, la question est : planification ou loi de l’offre et de la demande. On peut très bien avoir une planification avec des mécanismes de marché, c’est même la base de la civilisation.

        Le Brésil est l’exemple toujours cité pour montrer que la loi de l’offre et de la demande ne permet pas d’être certain d’avoir de l’électricité tous les jours puisqu’il oblige à alterner crise et surproduction. Le Brésil a abandonné ce mécanisme pour le remplacer par un système d’appels d’offre aux enchères. On fait un appel d’offre en 2014 qui permet de rémunérer les centrales qui seront chargés de produire en 2020. Le prix que le marché propose dans ces appels d’offre sont donc des prix sur 2020 (parfois plus élevé, parfois plus bas) et permet donc de garder un marché sans crise.

        Les partisans du laisser faire ont toujours eu la même maladie que les communistes : pensez qu’on peut avoir la belle vie en profitant des investissements des générations précédentes sans jamais avoir à assumer ses devoirs envers les générations futures (après moi le déluge, jouissons sans entraves et toutes ces sortes de choses…).

        • sauf qu’en un tout État et un rien d’État il y a un équilibre (le juste milieu), au delà de la ligne rouge, l’État ne doit plus ponctionner l’entreprise privée outrageusement pour réparer ses erreurs monumentales et entretenir sa horde de fonctionnaires avinés

  • Il n’y a pas que l’Allemagne qui se mordu les doigts pour les décision s qu’elle a prises, la Belgigue aussi. Voir le livre de COrentin de Salle et David Clarinval: FIasco énergétique, le gaspillage ecologiste des ressources.

  • Sur France 5 :

    Le sujet de « c’est dans l’air » jeudi dernier était « la transition énergétique » selon les collectivistes.
    Tous les intervenants avaient l’air d’accord sur le bien fondé de deux futurs mesures : l’implantation par l’Etat de dizaines de milliers de borne de recharge pour voitures électriques. Et oui, pour que les constructeurs de véhicules électriques en vendent, il faut des bornes de recharge. Et pour qu’on installe des bornes, il faut que les véhicules se vendent. CQFD.
    Ségolène annonce, en plus, que sur un modèle vendu 20000E, avec un bonus écolo de 6000E, l’Etat rajoutera 4000E. Ce qui ramènera le prix d’une voiture électrique à celui d’une atmosphérique : 10000E.
    Personne, alors, dans l’assistance ne moufte… Les gens qui achèteront bientôt des véhicules électriques seront subventionnés à hauteur de 50% par tout le monde, y compris par ceux (très nombreux) qui n’ont pas de voiture et qui n’en auront probablement jamais.
    De plus, quand un acheteur veut une voiture, il doit se poser la question de la polyvalence. Une voiture électrique, c’est super pour aller faire ses courses à côté ou pour aller au boulot. Mais pas pour aller en vacances à 1000km, visiter Mamie en Bretagne, ni pour faire du commercial sur toute la France. Il est donc pas idiot de dire que ceux qui achèteront de tels véhicules en ont déjà un, atmosphérique celui-là, au garage. Donc, l’ensemble de la nation va financièrement participer pour que d’aisés bobos achètent la voiture de madame… Ces informations sont sorties dans l’indifférence générale.

    Au début de l’aventure automobile, qui a souvenir que les acheteurs de voitures recevaient une subvention à hauteur de 50% de leur achat ? Est-ce l’Etat qui a pris en charge les premiers forages pétroliers, le raffinage, l’acheminement et la couverture du pays de dizaines de milliers de stations service ? Le tout financé par les contribuables…

    Je passe sur l’équation, plus de voitures électriques = plus d’électricité = moins de centrales nucléaires = plus d’éoliennes et de solaires. En effet, chacun sait que les voitures se rechargent la nuit, au moment où le vent tombe et le soleil est de l’autre côté de la planète. Ce pays est devenu complètement dingue.

    • 2022:

      Des véhicules électriques allemands alimentés avec la production nucléaire française ?

      http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140425trib000826956/les-consequence-de-la-transition-energetique-en-allemagne.html
      « Problématiques et difficultés autour du développement des Energies renouvelables
      Tout d’abord, en l’état actuel des choses, la production nucléaire manquante, liée à l’évolution du mix-énergétique qui s’oriente vers l’abandon de cette technologie, ne pourra pas être compensée d’ici 2022. L’Allemagne devra alors augmenter sensiblement ses importations énergétiques, grevant ainsi sa balance commerciale (voir définition). Ensuite, l’objectif de diminution de la consommation énergétique sera très compliquée à atteindre car cela impliquerait un changement radical du mode de vie des individus, mais aussi du mode de production des entreprises. Enfin, réduire les émissions de GES de façon si importante, impliquerait également le quasi-abandon des énergies fossiles fortement émettrices de CO², et un développement significatif des EnR. Or, pour ce faire, cela signifie d’investir massivement dans ces technologies.
      Un équilibre peu probable à moyen terme
      Dans ce cadre, l’équilibre entre offre et demande d’énergie paraît très peu probable, au moins à court et moyen terme. Pour atteindre cet équilibre, l’Allemagne devra nécessairement passer par une période de hausse de la production énergétique basée sur les énergies fossiles. Même si cette hausse passe par l’utilisation accrue du gaz qui émet moins de CO² que le charbon et le pétrole, il n’en demeure pas moins que cela ira à l’encontre de l’objectif de diminution des GES. De plus, l’Allemagne n’étant pas producteur de gaz, le pays devra nécessairement se tourner vers le partenaire commercial russe, diminuant ainsi son indépendance énergétique.
      Pas beaucoup de vent, peu de soleil, une capacité hydraulique limitée….
      L’Allemagne se fixe comme objectif d’atteindre 35% d’EnR dans son mix-énergétique en 2020, et 80% d’ici 2050. Néanmoins cet objectif louable en soi, se trouve confronté à des réalités physiques incontournables. En effet, l’Allemagne ne bénéficie pas de conditions de vents particulièrement favorables, le pays souffre de conditions d’ensoleillement peu favorable, et enfin sa capacité hydraulique est déjà presque saturée. Tous ces éléments font que la capacité de l’Allemagne à se reposer sur les Enr afin de lui fournir l’énergie nécessaire, semble limitée. »

      C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles ils ne veulent pas pousser à la roue le développement des véhicules électriques

      http://www.novethic.fr/lapres-petrole/mobilite-durable/isr-rse/voitures-electriques-lallemagne-en-panne-137005.html

      « Malgré tout, Berlin se cramponne à réitérer ses prévisions de voir 1 million de véhicules électriques d’ici 2020. Et ce, en continuant à décliner catégoriquement toute forme d’aide à l’achat. Pour le ministère de l’Economie celles-ci n’auraient pas d’intérêt « puisqu’il n’existe jusqu’à présent pas assez de véhicules allemands susceptibles de recevoir une prime, et que l’Etat ne devrait pas financer un produit que le client ne désire pas acheter »… »

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