Les inquiétantes décisions de Draghi

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Les inquiétantes décisions de Draghi

Publié le 8 juin 2014
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C’est la fin de la crise. C’est la reprise, lente, timide et progressive. Tous les clignotants sont au vert. Les sourires se font moins crispés, les discours plus calmes et les actions plus posées. C’est pourquoi, cette semaine, Mario Draghi, le patron de la BCE, a lancé un programme de mesure hors-normes. Parce que tout va bien.

Et comme tout va bien, qu’il y a juste la bonne quantité d’inflation, que la croissance montre des signes évidents de positivité ragaillardie, que le spectre du chômage semble s’éloigner, Mario a décidé plusieurs choses essentielles pour la conduite monétaire de la zone euro.

Mario à la BCE, ça va donner !Tout d’abord, il a abaissé le taux directeur de la Banque Centrale, de 0,25% à 0,15%, ce qui est un nouveau plus bas historique. Comme les fois précédentes avaient merveilleusement marché, le fait de retenter la même chose va évidemment apporter une vraie solution durable.

On peut noter calmement que ce que tente de faire Draghi avec ce nouvel abaissement, les Japonais l’ont tenté avant lui, sur au moins une dizaine d’années, avec un résultat qu’on pourrait qualifier de modeste, même une fois dopé à l’optimistine, cette drogue dure que nos dirigeants s’enfilent par kilo.

Ensuite, le patron de la BCE a annoncé une batterie de mesures financières ciblées, comme la mise en place de « Long Term Refinancing Operations » (LTRO) spécifiques, la fin de la stérilisation des titres de dettes achetés dans le cadre du « Securities Market Program » (SMP) et la préparation d’achats d’Asset Backed Securities (ABS) — qui sont des actifs adossés à des titres de créances (crédits immobiliers, cartes de crédit, prêts automobile, …) — pour soutenir le crédit aux petites et moyennes entreprises. Pour faire court, les LTRO sont simplement des prêts à long terme avec des taux-cadeaux, genre Semaine Commerciale BCE. Les SMP sont des achats d’obligations souveraines sur le marché secondaire de la dette, et leur stérilisation consiste à neutraliser l’effet des achats en reprenant les liquidités correspondantes. En gros, c’est de la création monétaire (« Print, baby ! Print ! ») à peine déguisée.

Mais Mario ne se contente pas d’un ou deux coups de canon. Pour lui, il fallait aller plus loin et ce fut chose faite avec l’introduction des taux d’intérêts négatifs (-0,10%) sur les dépôts laissés par les banques en garde à la BCE. Oui, vous avez bien compris : comme tout va bien, la Banque Centrale a clairement décidé de punir les banques européennes si jamais elles venaient à parquer des avoirs dans ses coffres au lieu de distribuer la manne financière à tous ceux qui le demandent.

L’idée, derrière cette mesure hardie, est d’inciter les banques à ouvrir les sprinklers à crédit pour tous, à commencer par les entreprises dont l’activité et la production dépendent parfois d’investissements coûteux. Bonus supplémentaire espéré : une telle mesure aurait normalement tendance à rediriger les investisseurs hors de l’Euro, ce qui fait baisser la monnaie (par rapport au dollar, notamment) ce qui donne une petite marge de manœuvre, au moins temporaire, aux exportations.

draghi whatever it takes

Tout va donc très bien, sauf que ces actions musclées s’apparentent vraiment très mal à des mesurettes d’ajustement dans une situation maîtrisée tendant à l’amélioration. Tout montre qu’il s’agit plutôt de tentatives vigoureuses d’infléchir une orientation franchement négative.

Amener ainsi le taux directeur à des niveaux si bas montre clairement que les différents efforts menés jusqu’à présent, et qui visaient précisément à créer de l’inflation, n’ont pas porté leurs fruits. En effet, la BCE a été obligée de revoir ses prévisions d’inflation à la baisse, sachant que cet indicateur était déjà assez éloigné d’un 2% qu’on juge nécessaire à la bonne marche de l’économie (et surtout, à la lente érosion de la dette par l’inflation). En outre, les prévisions de croissance sont suffisamment mauvaises pour que la Banque Centrale soit allée plus loin encore que les attentes du marché.

Autrement dit, la situation est probablement bien plus mauvaise que prévu, et les manœuvres de Draghi, qui visent essentiellement à distribuer du pognon fraîchement imprimé, risquent surtout d’alimenter les bulles existantes ou en formation. Pour rappel, toutes ces opérations financières aux acronymes rigolos (LTRO, SMP, ABS) ne sont que l’expression concrète de cette titrisation qui, il y a quelques années aux US, a provoqué le précédent krach. On peut feindre, comme la BCE et Le Monde derrière elle, de croire que les recettes globalement identiques fourniront un résultat globalement différent, mais l’expérience passée ne permet pas un optimisme débordant. Et en tout état de cause, on comprend assez vite que les efforts entrepris ne résolvent pas les problèmes de base (un excès gigantesque de dettes étatiques, partout) et qu’ils ne feront que retarder le moment où la facture sera acquittée.

En France cependant, ces annonces et l’idée même que la situation économique sous-jacente serait assez pourrie n’effleurent même pas la fine équipe de clowns posés à Bercy ces derniers mois. Alternativement, si ses tenants et ses aboutissants leur sont connus, ils ont la présence d’esprit de n’en rien montrer et d’afficher une naïveté confondante qui donne le vertige si elle est simulée.

Pour Michel Sapin, ces décisions sont exactement ce qu’il fallait faire. Peu importe que cela ne résolve absolument rien, puisqu’à présent, les banques vont pouvoir prêter comme jamais. Et s’il le faut, Michel ira vérifier, guichet par guichet, que chaque entreprise repart bien avec son petit chèque ou ses liasses de gros billets joufflus fraîchement imprimés :

« Je veillerai à ce que les entreprises françaises trouvent auprès de leurs banques, ou directement sur les marchés financiers, les prêts à faible coût dont elles ont besoin. »

Quant à Arnaud Montebourg, le ministre de l’économie, des redressements, de la productivité, des frétillances et des vibrations patriotiques favorables, il trouve que, je cite :

« Les banques n’auront plus aucune excuse pour ne pas prêter aux entreprises. »

Il est clair que l’absence de perspectives économiques pour l’emprunteur ne sera pas un obstacle, voyons ! Même si l’emploi est en berne, cela n’empêchera pas de contracter un joli petit crédit, n’est-ce pas ? Pas de croissance peut-être, mais ce n’est pas une raison pour ne pas reprendre une bonne louchée d’emprunt, n’est-ce pas ? Et puis surtout, la France a bien prouvé sur les 40 dernières années qu’avec une telle stabilité fiscale, il n’y avait aucun risque à hypothéquer son entreprise, bien sûr.

montebourg finance

Bah, oublions bien vite les calamiteuses calembredaines gouvernementales qui montrent simplement que les showmen au crâne vide sont toujours dans la place.

La suite, on a déjà une petite idée de ce qu’elle sera. Les premiers mois, les gesticulations de Draghi permettront peut-être de calmer la déflation qui s’est bel et bien installée ; à ce titre, les matières premières (énergies et nourriture, essentiellement) vont continuer à se renchérir pendant que tout le reste (de l’accessoire à l’optionnel) continuera de se déprécier. Après tout, les gens seront toujours obligés de se nourrir et de se chauffer et ceci restera donc le seul endroit où des profits et des richesses palpables seront créés. C’est déjà ce qu’on observe, et les actions menées n’y changeront pas grand-chose. Les tensions monétaires, les bulles et les mauvaises allocations de capital vont continuer de plus belle. Ceci finira, inévitablement, par un krach, plus ou moins violent.

Ensuite, tout est possible, depuis le chyprage des comptes épargne et d’assurance-vie (en échange, bien sûr, de jolis papiers colorés assurant un remboursement dans 10 ou 20 ans avec intérêts dans une monnaie qui tiendra plus du singe que de l’or), jusqu’à la décennie perdue à la japonaise, en passant par l’effondrement des prix immobiliers, ou un mélange plus ou moins fort de tout cela. Sur le long terme, les nations surendettées n’ont jamais finalement que deux choix : annuler leurs dettes d’une façon ou d’une autre (par répudiation ou hyperinflation), ou faire la guerre ou la révolution. Bien que fort peu probables, ces possibilités ne sont pas non plus à écarter.

Heureusement, avec l’équipe en place, nous sommes en de bonnes mains.
—-
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  • Quand la mafia politico-banquaire escroque le monde entier, il faut imprimer de la fausse-monaie. Quand les marchés s’attaquent aux à-peu-près de la politique monaitaire européenne, il faut imprimer de la fausse-monaie. Quand les politiques interventionistes nous enfoncent dans la crise, il faut imprimer de la fausse-monaie. Quand la reprise technique de l’économie est étouffée par les précédentes politiques désastreuses, il faut imprimer de la fausse monaie.

    Ils ne se reposent jamais ?

  • Le grand cirque du solex…

  • Nos savants ministres et économistes feignent d’oublier, à moins qu’ils ne soient encore plus mauvais qu’ils en ont l’air, que les banques ne prêtent pas car les entreprises réduisent la voilure en s’adaptant à une demande décroissante. Pourquoi une entreprise investirait-elle alors que la demande baisse sans aucun signe de mieux à l’horizon ?

    C’est le même phénomène qu’avec l’emploi et les mêmes recettes socialoïdes, le gouvernement créé des pactes de responsabilité, il se demande pourquoi les entreprises n’embauchent pas des jeunes, incite à le faire, constate qu’effectivement des jeunes ont été embauchés et par effet de réservoir, des moins jeunes débarqués.

    Si les entreprises n’embauchent pas (et surtout débauchent) c’est pour s’adapter à une demande décroissante, le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille, les entreprises font certainement du racisme anti-jeune ! voilà très certainement la raison de la faiblesse de leurs offres.
    Même mécanisme avec le crédit… les gens ont passé ces dernières années à se désendetter et vont continuer de le faire, comme chaque fois qu’il y a des effets de seuils (tels IR), le contribuable s’adapte en conséquence et au mieux de ses intérêts, ainsi, si les banques ne prêtent pas, c’est parce que la demande est faible, comme pour le chômage, le gouvernement veut y voir autre chose, un complot peut être ?

    Dans l’esprit de ces dirigeants, la « crise » est un évènement informel et abstrait, quasi céleste, ce n’est qu’une question de cycle, demain ira mieux et permettra de reprendre un autre cycle de croissance.
    A la différence que tous les leviers possibles ont été actionné, sans effets apparent sauf une stabilisation bien fragile (faut pas regarder de près), que les taux sont au plus bas, que les marchés sont inondés de liquidités qui ne préparent qu’une gigantesque bulle, que les restrictions imposées aux états ont démontré que ce n’étaient que des accélérateur de déflation, et qu’en résumé, il ne reste plus aucune marge de manœuvre.

    Dans son discours à Davos, Ch. Lagarde a répété sinon martelé qu’un « reset » de l’économie mondiale était désormais envisagé avec une chyprisation massive des comptes, du reste il me semble que des textes ont été adoptés le 11 Décembre 2013, permettant un bail-in des banques, dans le silence fracassant de la presse européenne sur ce sujet, mais bon, faut les excuser, Décembre, ce sont les fêtes de fin d’année, il y a des sujets plus sérieux à traiter.

    Du reste, en surveillant les mouvements de l’or ces dernières années, il est facile de voir qui a stocké en prévision de grand reset.

    • Effectivement, notre modèle économique est basé en majeure parti sur la demande (l’héritage Keynésien qui a porté ces fruits pendant les 30 glorieuses).

      Je suis d’accord sur le fait que les entreprises s’adapte face à la demande, qui décroit au vue de la baisse continue de notre pouvoir d’achat, cependant la demande n’émane pas seulement de France et l’offre aussi.

      En effet, la demande domestique peut augmenter mais il ne faut pas que cela profite à l’offre extérieur.

      Selon moi, la hausse de la demande sera bénéfique si les entreprises françaises sont en mesure de faire face à cette augmentation sans faire appel aux marchés extérieurs, alors cela conduira à une baisse du chômage sans augmentation des prix ni déséquilibrer la balance commerciale par une augmentation des importations.

      Aujourd’hui, la croissance se trouve dans l’innovation la R&D qui est complètement délaissé par nos entreprises du fait des coûts du travail et de la fiscalité toujours de plus en plus lourdes n’incitant pas aux investissements de long terme.

      C’est par l’offre que la croissance passera et non plus par la demande même si celle ci est nécessaire.

  • « Chyprisation des comptes »non mais c est mon ponion me…!!!
    Il parait qu il y a une masse de ponion titanesque dans tous les bas de laine des Francais?
    A quand le detricotage de ces bas de laine de ces ecureuils?envisageable par l elite mafieuse?

  • Ce sont les derniers aboiements du loup traqué au fond des bois. Les paramètres économiques n’ont plus aucune signification. Les banques ne se prêtent plus entre elles, les cours de la bourse ne cessent d’augmenter mais on oublie de mentionner que les volumes de transactions sont ridiculement bas, les entreprises n’empruntent plus car l’avenir est sombre et incertain, les ménages peinent à payer leurs impôts, que des bonnes nouvelles. Excellent article cher H16 !

    • Merci pour le lien. Une des citations interessantes, de betise caracteristique, de Monsieur Leveque, « Cessons d’avoir peur puisque la peur c’est le premier moteur de la betise ». Monsieur Leveque devrait tenter de nous amuser plutot que de ce lancer a l’aveuglette dans l’economie politique auquel il n’entend evidemment rien. C’est symptomatique que cet article ait ete publie sur Le Monde…

      J’ai peur du vide et cela m’evite de tomber. J’ai peur des lions, des tigres des pantheres et des chiens enrages. J’ai plus encore peur des politiciens ideologues qui nous ont foutu dans le petrin couleur excrementielle depuis 81. Mitterand m’effrayait deja avec ses allures de carnassier aux canines aiguisees. Si quelques autres millions comme moi avaient eu peur de lui nous n’en serions pas la.

      Le probleme, c’est qu’en France on a aussi tendance a melanger les genres. Les comediens devraient jouer la comedie, en evitant l’economie, et les politiciens devraient s’occuper – pragmatiquement – de politique en tirant lecon des exemples passes. Ce ne sont pourtant pas les cadavres du centralisme etatique qui manquent pour sortir le scalpel et proceder a l’examen.

      Cela dit, « je me presse de rire de tout de peur d’etre oblige d’en pleurer »…

  • Entièrement d’accord avec l’article.
    J’ai entendu toute la rédaction de BFM se réjouir du Bazar.
    Question : le Danemark aurai tenter une manœuvre de ce genre, avec qu’elles effets ?
    Aux USA la Fed à commencer doucement d’arrêter la morphine des injections, avec une belle stabilité des marché obligataire et actions à la surprise général. Alors que tous les experts nous prévoyait une grosse cata. peut on espérer une voie d’amélioration de ce coté ?

  • Cachés derrière la banderole des intermittents du spectacle, l’ultra gauchisme mafieux (véritables khmers rouges français) cherchent à destabiliser le pouvoir et demande l’officialisation du racket en leur faveur.
    Il serait temps que Contrepoints prenne position sur ce dossier.

    http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/06/08/a-montpellier-les-intermittents-rejettent-la-mediation-du-gouvernement_4434304_3246.html

    • Effectivement. Encore un bel article « made in Le Monde ». Si ces acteurs etaient si brillants ils auraient nul besoin d’etre subventionnes. Cela aussi pourrait alors s’appeler le nivellement par le haut. Pour l’instant, avec tous nos rescapes de mai 68 encore en crise post-adolescente, ce serait plutot le nivellement par le bas. Des qu’on essaie de les sevrer d’argent de poche ils font un gros caprice. Le pire c’est que ces gens la, tragiquement, sont en competition avec d’autres artistes qui eux peuvent tres bien avoir du talent mais auront des difficultes a percer dans ce qui constitue toujours une chasse gardee.

  • Vous oubliez, parmi les mesures imminentes, la taxation des entreprises qui décideraient d’emprunter moins en 2014 qu’elles ne l’ont fait en 2013 sur la différence. Idem pour tout remboursement qui ne ferait pas l’objet d’un nouvel emprunt de montant supérieur.

  • Si quelqu’un pouvait m’expliquer pourquoi RIEN, absolument RIEN n’est fait en matière immobilière en France, aucune loi en faveur des emprunteurs, ou des vendeurs plombés d’impots et taxes ( merci sarko d’avoir monté les frais de notaire. …) franchement, ce gouvernement mérite sa déculottée. Ou est-ce fait exprès ? Fn montant, il vont leur laisser les rênes d »une France ruinée et au bord de la guerre ? Pas facile a gouverner un peuple ruiné entouré de créanciers américain. Ou bien ?

  • Les BC agissent selon le principe que la liquidité ferait la croissance alors que, dans le monde réel, c’est exactement l’inverse qui est vrai. Ainsi, les actions proposées par la BCE manqueront leur cible, à l’instar de celles de la Fed ou de la BoJ, nourrissant des bulles successives finalement destructrices quand elles se dégonflent. Elles manqueront leur cible parce que le problème n’est pas un manque de liquidités sur les marchés mais plutôt une absence de demande solvable, ou encore une demande sans appétence particulière pour l’endettement car elle fait face à des perspectives économiques faibles à négatives.

    En quoi les actions des BC peuvent-elle améliorer la demande ? En rien ! L’origine de la faiblesse de la demande ne fait pourtant aucun mystère. La demande est inversement proportionnelle au poids des Etats obèses. Et plus les Etats s’endettent en vain ou perturbent les équilibres des marchés, plus la demande est condamnée à fléchir. Tandis que les Obèses refusent de céder du terrain, si les BC voulaient effectivement aider à relancer la machine économique, elles empêcheraient les Etats de s’endetter en augmentant fortement leurs taux d’emprunt.

    On remarque que les taux d’intérêt négatifs correspondent à une destruction monétaire (tout ce qui est pris par la BCE est détruit pour les marchés), alors que l’imprimante fonctionne par ailleurs. Cela ressemble au talon-pointe des pilotes de rallye. Dans quel but cette étrange combinaison ? Quoi qu’il en soit, cela signifie des frais supplémentaires pour les banques qui les reporteront sur leurs clients, par exemple en augmentant les taux des prêts accordés ou les frais de tenue de compte, réduisant encore la solvabilité de la demande. Super travail, Mario !

    Par ailleurs, on peut de demander si la fin de la stérilisation est conforme au mandat de la BCE. Il y a peut-être quelques rebondissements à attendre sur ce point.

    Enfin, la BCE exige que les banques augmentent leurs créances risquées en direction des PME. Mais plus de crédits aux PME requiert plus de capital financé autrement qu’avec les liquidités injectées. Dans ce cas, les banques vont devoir chercher de nouveaux capitaux de TLT sur les marchés (hausse des coûts pour les financer, baisse des cours par dilution). Il est plus probable que la plupart d’entre elles va ignorer superbement les offres de Mario pour ne pas dégrader les profils de risque.

    C’est à ce demander si cette situation passablement ubuesque n’a pas été volontairement provoquée par la BCE. Son plan paraît tellement faible en regard des enjeux qu’on peut se poser la question d’un « plan pour faire semblant », destiné à soulager la pression, à gagner du temps, à satisfaire les diverses parties, mais ne servant finalement pas à grand chose. Ainsi, on ne voit pas trop dans quel cadre légal pourrait entrer la promesse des QE à venir. Si les traités sont respectés, la BCE n’a pas la possibilité de lancer le moindre QE. Ces derniers vont donc rester encore longtemps à l’état de promesse. Il n’y a guère que les marchés en mal de flux « gratuits » pour y croire quelques jours ou semaines.

  • Une fois de plus, je ne suis pas déçu de l’analyse de Contrepoints.
    Les gens raisonnables, qui préparent leur retraite avec leur petite épargne remercient la BCE.

  • Tout est résumé dans la loi des débouchés de jb say. Le reste (banque centrale et cie) n’est que du vol et de la trahison.

    http://blog.turgot.org/index.php?post/Braun-Loi-de-Say

    • « Cette loi expose, selon les mots de Say, que les produits s’échangent contre des produits. La signification profonde était que le développement de la production en tant que tel ne pouvait engendrer de crise économique, qu’il ne pouvait y avoir d’insuffisance de la demande globale.  »

      il faut produire pour échanger et ensuite pouvoir acheter ce dont on a besoin

  • 100% d’accord sur cet article.
    Cette baisse des taux est une immense connerie. S’il y avait vraiment de l’argent à se faire, il y aurait plein de capitalistes compétents qui seraient déjà sur le coup sans que l’Etat n’intervienne. Comme ce n’est pas le cas, c’est qu’il n’y a pas d’investissement qui vaille le coup actuellement. Donc tout ce que ces rigolos vont faire, c’est encourager des investissements non rentables, donc créer des bulles.
    Et quand ca pêtera, ca sera la faute des marchés, comme d’habitude…

  • C’est bien parti pour de nouvelles instabilités, inflation suivie de déflation, comme au Japon.

  • Il ne faudrait surtout pas croire que cet ex (ou toujours ?)- cadre très supérieur de Goldman Sachs est un altruiste qui fait ça pour aider les Européens les plus malheureux

    Il fait çà au bénéfice de ses maîtres, les grosses fortunes anglo-usaméricaines. Alors que, entre autres, le patron de la puissante Banque d’Angleterre est aussi un ex- ( ?) de Goldman Sachs.

    Ces banksters en chef ne sont pas plus fiables et admirables que nos irresponsables politiques. Et pendant ce temps-là chômage et misères et détérioration de notre environnement croissent

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