Loi Taubira de contrainte pénarde

Le regard de René Le Honzec.

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Loi Taubira (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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Loi Taubira de contrainte pénarde

Publié le 4 juin 2014
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Mme Taubira est une idéologue, qui poursuit méthodiquement la destruction de la Justice française « bourgeoise » pour lui substituer une justice taubirienne, amalgame de gauchisme-trotskysme, de rapports de psychanalyse de bazar, de revanche d’esclavage atlantique fantasmé et d’analyses post-soixante-huitardes de lutte des classes. La gauche française est pleine de nostalgiques du grand soir et en est toujours aux pauvres victimes de la Société et de leurs enfance et des méchants bourgeois qui les persécutent.

Plus prosaïquement, Taubira veut vraiment vider les prisons, même si le faire remarquer fait devenir Valls tout rouge à l’Assemblée (je ne suis pas sûr qu’il ne pète pas une durite lors d’une de ces crises d’autorité qui se multiplient) ; en arrivant elle a aussitôt supprimé la construction de 24000  places de prisons nouvelles prévue par l’UMP (je ne dis pas qu’ils les auraient réellement construites….!). Il est inutile de discuter du bien-fondé de cette proposition de loi (Hollande va encore botter en touche) qui n’est qu’un délire politique.

Taubira a 20 ans et plus de retard sur les expériences anglo-saxonnes : la Grande-Bretagne possède 98000 places ; les États-Unis ont systématiquement poursuivi et acculé le Crime avec le principe « tolérance zéro ». New-York ne se souvient pas avoir connu un taux si bas de délinquance. En France, Bauer a dénoncé en commission l’inadaptation de la Police à ses tâches supposées : les viols, crimes et délits sont commis en majorité la nuit, quand les forces de l’ordre sont majoritairement au lit. Les répartitions territoriales sont à revoir : il faut que l’Ordre soit présent quand le Désordre se pointe, partout et à toute heure. Kauffer a très bien décrit les phénomènes et les évolutions du crime organisé de Paris à Pékin, où il est sollicité. Il y a en moyenne 5% de délinquants multirécidivistes dangereux, utilisateurs d’armes. Ce sont ceux-là que l’on doit enfermer- et garder sous clés ?

Les États-Unis ont essayé les premiers dans les années soixante et soixante les idées et méthodes de Taubira ; ils sont revenus dès les années 80 à la sanction de façon très pragmatique, « Tolérance zéro », devant l’échec du « Cool ! » Il est vrai qu’ils ont la première population carcérale, et aussi qu’ils ont une certaine sécurité. Entre les sanglots zolaïens et taubiriens « délinquants victimes de la société », je choisis les sanglots des victimes des délinquants.

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  • Mouais… à partir d’un moment il va falloir le remarquer qu’on n’est plus au 19è siècle. Il est nécessaire de garantir la sécurité, il est nécessaire de pouvoir juger les actes répréhensibles. A partir de là si la prison n’est plus un système qui fonctionne, on fait quoi ? on meurt avec nos belles idées ? Je m’en foue totalement de Taubira, ce qui m’énerve c’est l’abrutissement à vouloir absolument croire que ce qui a fonctionné un temps fonctionne nécessairement à toutes les sauces, sans prendre en compte les faits.
    Bon… alors on va sortir les exemples étrangers (je me garde de le faire, parce que c’est trop facile) : oui bravo, les US et les anglais ont accepté la Fin de l’Histoire, la prison comme solution indépassable pour rétablir l’ordre. Tolérance Zéro = Prison, c’est une bêtise et nous avons sans doute de nouveaux moyens pour faire plus que jamais la discrimination entre les actes répréhensibles et les autres, même quand ils sont du fait de mêmes individus.

    Par contre je suis d’accord sur la bêtise de revenir sur la création de prisons : ce n’est pas la solution à moyen terme, mais à court terme on n’a pas le choix.

  • Evacuons des prisons tous les coupables sans victimes. Legalisons le commerce de produits aujourd’hui illicites mais qui constituent la grande majorites des incarceres.

    Privilegions la reparation aux victimes plutot que l’amende vis-a-vis de la societe.

    Si les Usa suivaient cette voie, ca se saurait…

    • A mon avis la prise en charge des victimes doit être faite en dehors du processus de condamnation. Par exemple que se passe-t-il quand on n’arrive pas à prouver la culpabilité d’un suspect mais qu’il existe bien des victimes ? on fait quand même payer le suspect ? Dans un homicide, quand la victime n’a pas de famille par exemple, fait-on payer ou non une amende sachant que la victime est morte ? J’imagine qu’on fait quand même payer les frais de justice quand même…
      L’absence de la victime au niveau du système judiciaire me semble correct, parce qu’on juge avant tout des actes. Mais ça ne devrait pas permettre, comme c’est le cas aujourd’hui, de ne simplement pas s’occuper des victimes.

  • Les commentaires sont fermés.

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