Et si on sortait l’éducation des écoles ?

À assimiler éducation et scolarisation, nous avons une vision appauvrie de ce que l’éducation est et pourrait être.

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Salle de classe en France (Crédits : Marianna, licence Creative Commons)

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Et si on sortait l’éducation des écoles ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 25 mai 2014
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Traduction de Education Is NOT The Same As Schooling par Learn Liberty. Traduction Emmanuel Bourgerie.

Salle de classe en France (Crédits : Marianna, licence Creative Commons)Souvenez-vous de votre séjour passé au lycée. Vous êtes-vous déjà senti comme en prison ? Vous êtes-vous senti comme dans une machine qui a sa propre volonté, ses propres buts sans lien avec ce que vous vouliez faire ? Si cela vous est arrivé, alors ne soyez pas surpris, car cela reflète la nature de ce qu’est l’école moderne.

L’école moderne a été inventée par les Prussiens après 1806. Avant, l’éducation existait sous de bien nombreuses formes. Ce que l’on désigne comme « école » a été inventé à ce moment et cet endroit précis. Et ça a été inventé pour un but bien précis, qui était de produire des sujets et des soldats loyaux et obéissants, et des ouvriers productifs.

C’est ce qui explique pourquoi l’école a ses caractéristiques actuelles. Ce qui explique pourquoi la journée d’école est divisée en blocs horaires rigides. Ce qui explique pourquoi l’organisation de l’école est hiérarchique et très structurée. Ce qui explique pourquoi les classes sont divisées par âge et non par centres d’intérêts ou par capacité en tant que tels. Et ce qui explique pourquoi la fonction de nombreux système scolaires est de diriger les élèves vers certaines carrières pour classer les jeunes en différents types de profils. Quant au fait que l’éducation prenne place dans des écoles, c’est un heureux hasard, ou un sous-produit.

Mais de nombreux professeurs dans les écoles croient que l’éducation, en réalité, est leur première préoccupation et essaient réellement d’éduquer ceux dont ils ont la charge. Cependant, le problème est que le système entier dans lequel ils travaillent – la façon dont il est conçu, dont il est organisé – est hostile à ce but et leurs efforts. À tel point qu’ils sont dans une position où ils sont constamment contre vents et marées. Et quand ils ont du succès, c’est contre toute attente.

Nous devons réaliser que l’éducation et la scolarisation ne sont pas la même chose. En réalité, parce que nous pensons que la scolarisation est la même chose que l’éducation, nous avons une vision appauvrie de ce que l’éducation est et pourrait être.

Par exemple, pourquoi partons-nous du principe que l’éducation ne devrait se faire qu’à un seul stade de la vie d’une personne ? L’éducation peut se faire à n’importe quel moment de notre vie, et ce devrait être le cas. Pourquoi faudrait-il éduquer les personnes par groupe d’âges ? C’est une étrange façon de faire. Pourquoi devrions-nous fournir une éducation dans un cadre aussi strict et formalisé que celui imposé par les écoles ? L’éducation est un élément central dans la vie de la plupart d’entre nous. Ce qu’il faut, c’est s’éloigner de l’idée que l’école est le seul cadre dans lequel on peut recevoir une éducation.


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  • Bonjour
    (Re)lire Deschooling Society de ivan Illich.

    • Absolument pas, à moins de commettre le contresens usuel de ceux qui prennent cet anar de gauche pour un libéral au sens classique ( le seul).
      Illich opposait sa désocolarisation (deschooling) à la libéralisation du marché de l’éducation et au pluralisme scolaire, à l’autonomie et au libre choix, que revendiquent les libéraux. Il considérait ceux-ci comme « la catégorie la plus dangereuse parmi tous les réformateurs de l’école » et a influencé les Dr Folamour qui ont détruit l’école de la transmission des savoirs, au nom de ce qu’Hannah Arendt appelait des « failed theories »: pédagogisme en France, constructivisme en Suisse ou Progressive education aux USA.
      Les autres pays ont réagi aux conséquences mortifères de ces inepties en optant pour le « free choice », seule façon de concevoir l’education vraiment « démocratique », qui permet la diversification des idées. La France jacobine est incapable de secouer ce joug.

      • Bonjour Graf von Ortho
        J’ai jamais dit que Illich était libéral. Il était anti-liberal.
        Ceci étant dit, son oeuvre est intéressante (notion de contre productivité), même si au final comme vous dites les conséquences de ses idées ont été catastrophiques.
        Je suis farouchement contre l’école, le seul intérêt de l’école c’est d’être une garderie d’enfants.

  • Il y a peu, ma nièce me disait que son fils de 7 ans lui a demandé de ne pas utiliser leur voiture car il ne voulait pas mourir… « Par ce que la voiture va tuer la planète avec sa pollution»… Il avait bien retenu la leçon.

    Intrigué, j’ai trouvé sur internet le programme de l’Éducation Nationale* énoncé dans un document du SFFERE (Système de Formation de Formateurs à l’Éducation Relative à l’Environnement) concernant l’écologie. On y trouve de la maternelle (sic) à la terminale, ce (et comment) que les enseignants doivent faire passer comme « savoir ».

    On y trouve : «L’épuisement des ressources énergétiques fossiles à l’horizon de quelques décennies» en passant par, en classe de seconde, « Réflexion sur les responsabilités de chacun au niveau mondial dans le changement climatique. » ou « Effet de serre, phénomène naturel, nécessaire à la vie », « les activités humaines à l’origine du réchauffement climatique » etc…

    Toutes ces notions ne sont en aucun cas fondées. Par exemple le pic pétrolier (en 2011 ??) est repoussé à plusieurs centaines d’années et l’effet de serre, est démontré comme complètement faux soit par les observations de ballons et de satellites, soit comme non-conformes à la science comme par l’étude des Dr Gerlich et Tscheuschner** (car, entre autres « La chaleur ne peut pas s’écouler d’un corps froid vers un corps chaud »)….

    On comprend que nos jeunes n’ont guère le temps d’apprendre les maths, l’anglais ou l’orthographe… Autant enseigner que la terre est plate.

    Personne n’en parle car l’écologie c’est « sacré » … bien que ces soi-disant « écolos » sont responsables de plusieurs centaines de millions de morts dans le monde(sic) par exemple avec l’arrêt du DDT (depuis 1972 mais réintroduit en 2006 par l’ONU devant le désastre )*** ou la transformation de 40% du maïs américain en biofuel qui a multiplié les prix du maïs par deux d’où la famine****. Mais chut… il ne faut pas en parler….

    *http://terredesjeunes.org/sites/terredesjeunes.org/files/changement_climatique_2_1_.pdf
    **http://www.pensee-unique.fr/effetdeserre.html
    ***http://www.thenewatlantis.com/publications/the-truth-about-ddt-and-silent-spring
    ****http://www.bastamag.net/Jean-Ziegler-Les-speculateurs

    • Lea activistes écolos à la Ziegler sont des illuminés, comme Illich.

      Il faut aussi lire Allègre, qui met les pieds dans le plat et ne sacrifie pas la raison à la connivence idéologique. Ministre de l’EN, cela lui a coûté son maroquin car il s’est attaqué aux idéologues qui en tiennent les échelons intermédiaires. Darcos qui était du sérail, les a pris par surprise, mais pas longtemps. Cette engeance qui se reproduit par endogamie est indestructrible. Les ministres passent, elle reste.

      • C’est à tort qu’on accuse l’école publique de faillir à sa mission: Sa mission est d’endoctriner, et elle s’en acquitte fort bien.

        Le point de départ de l’école publique fut la fermeture brutale et autoritaire de milliers d’écoles et le licenciement de dizaines de milliers d’enseignants pour de motifs idéologico-religieux, dans une France déjà largement alphabétisée (malgré une natalité double ou triple de ce qu’elle est devenue).

        Instruire n’était donc pas du tout le propos: Il s’agissait de pouvoir.

        Il faut donc en finir avec le principe de l’école publique, et en revenir à cette règle fondamentale: Le marché autant que possible, l’État autant que nécessaire

  • Premièrement, ce sont les parents qui éduquent les enfants.
    deuxièmement, l’état s’occupe de la rééducation des ces mêmes enfants.
    Plutôt que de se substituer aux parents, l’état devrais fournir de l’instruction afin que nos enfants aient les meilleurs outils pour survivre dans la jungle qu’est devenu notre société.

  • Les commentaires sont fermés.

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