Élection européenne : Le traité de libre-échange avec les États-Unis est source de croissance

Un libre-échange accru est bienvenu et significatif pour la prospérité des pays de l’UE, selon Kent Johansson, leader du parti centriste suédois.

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Kent Johansson (Crédits Centerbilder, licence Creative Commons)

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Élection européenne : Le traité de libre-échange avec les États-Unis est source de croissance

Publié le 20 mai 2014
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Un libre-échange accru est bienvenu et significatif pour la prospérité des pays de l’UE. Mais il ne faut pas être naïf, dans les négociations avec les États-Unis, l’Europe doit défendre ses propres normes et principes. C’est ce que nous dit Kent Johansson, leader du parti centriste suédois (Centerpartiet) dans le cadre des élections européennes.

Par Kent Johansson, leader du parti centriste suédois pour les élections européennes.

kent

L’ouverture et le commerce avec le monde extérieur a apporté beaucoup de richesse dont la Suède bénéficie aujourd’hui. Un accroissement des échanges de biens, des idées et d’autres nouvelles opportunités font partie des choses dont nous-mêmes et nos partenaires commerciaux tirent profit.

Le commerce extérieur suédois a presque doublé depuis adhésion à l’UE, selon un nouveau rapport de recherche de l’institut économique Ratio.

Le projet d’accord commercial entre l’UE et les États-Unis (TTIP – Transatlantic Trade and Investment Partnership ) ouvre la possibilité pour encore plus d’échanges et donc plus de croissance et plus d’emplois.

Mon point de vue fondamental est que l’ouverture et le commerce nous rendent plus forts. Un marché transatlantique renforcé pourrait être l’injection de vitamines que nos économies européennes ont besoin.

Les analyses de la commission européenne indiquent que le commerce peut conduire à plusieurs millions de nouveaux emplois dans les entreprises axées sur l’exportation et à l’augmentation des salaires pour les professions hautement qualifiés et moins qualifiés.

Cela peut aussi signifier qu’en tant que consommateurs nous avons accès à plus de biens de consommation et moins chers. Dans l’ensemble, cela pourrait représenter environ 4.500 couronnes suédoises de plus (500 Euros) par an dans le budget des ménages de chaque famille suédoise, selon la Commission européenne.

Cet accord commercial possède donc un énorme potentiel et il est bon que les négociations aient commencé sans se heurter à une série de réserves et d’exceptions. C’était la ligne que mon groupe et moi-même avons porté au Parlement Européen : nous ne pouvons pas entamer des négociations avec une liste de toutes les choses que nous ne voulons pas faire.

Mais bien sûr, nous ne devons pas être naïfs. J’ai été clair sur le fait qu’il n’y aura pas de compromis sur les normes de qualité que nous avons en Suède et dans l’Union Européenne, par exemple, concernant l’environnement et la question alimentaire. Nous continuerons également dans l’UE à ne pas permettre la distribution de poulets nettoyés au chlore ou autre viande produite en « usine ». Nous devons aussi veiller à ce qui se décide pour voir si ces accords ne sabordent pas les règles européennes de protection des données ou la prise de décision démocratique, qui, ont été mises en évidence dans la discussion sur la protection des investisseurs, appelée ISDS (Investment protection and investor-to-state dispute settlement). En fin de compte, un projet de traité transatlantique qui doit être approuvé par les pays membres de l’UE eux-mêmes, le Parlement européen et le Congrès des États-Unis.

Des négociations sont en cours et il n’y a toujours pas d’accord. En Europe, nous nous en tiendrons à nos normes et principes. Mais nous devons être suffisamment ouvert pour nous engager de manière constructive dans les négociations et ne pas fermer la porte avant que nous ayons aperçu ce qui se passe de l’autre côté de la table de négociation.


Paru initialement dans Europortalen.se. Traduction de Philippe Rouchy pour Contrepoints.

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  • Pensée magique & irresponsabilité.

    • Les droits de douane, de même que les normes locales, sont des taxes payées par les consommateurs des pays soi-disant protégés. Indubitablement, il s’agit d’une perte de pouvoir d’achat pour eux. Faire tomber ces barrières conduit à l’augmentation de leur pouvoir d’achat.

      Quant au versant emploi, nul n’ignore que les 35h, le code du travail ubuesque, les montagnes de taxes de l’Etat obèse et les syndicats marxistes sont à l’origine du chômage de masse, et non le bouc émissaire hystérique de la mondialisation qui apporterait une concurrence prétendument déloyale. Quand les Suisses travaillent 2000 heures par an contre 1600 pour les Français qui ont encore un emploi, cela n’a rien de déloyal.

      La pensée magique consiste à (faire) croire que l’idéologie socialiste périmée pourrait ne pas avoir de conséquences adverses alors qu’elle n’est que cela. Si on ne peut être certain que le libre échange apportera du pouvoir d’achat supplémentaire, en revanche il ne fait aucun doute que l’interdiction du socialisme enrichira massivement la population.

      • Tout à fait d’accord.
        Tout ce que les « droits de douane/ le protectionnisme » protègent n’est point l’économie d’un pays mais le pré carré de privilégiés qui ont dès lors quasi carte blanche pour gérer leur affaire de la manière la plus irresponsable qui soit. Ce type de mesure favorise in fine la médiocrité.

  • plus de croissance , plus d’emploi , plus de produits moins chers , plus d’euros pour les consommateurs….le rêve quoi ! mais pourquoi est ce que je ressend une impréssion de  » déjà entendu ce type de bobards quelque part  » ,

  • Est-ce que cet accord nous expose aux débilités américaines en matière de brevets et de copyright?

  • « dans les négociations avec les États-Unis, l’Europe doit défendre ses propres normes et principes. »

    Dans une négociation, c’est donnant-donnant. Alors en l’échange de quoi on préserve nos normes et principes ?

    Ou bien est-ce que la réponse est « circulez ! Il n’y a rien à voir » ?

  • Le libre-échange est une condition de base du commerce international. Les discours frileux et imbéciles du protectionisme que nous voyons répéter jusqu’a vomir en France sont des réactions primaires que les économistes du XVIII siécles avaient déja contre-carré dans leur débats contre les mercantilistes (ceux qui veulent la protection des frontieres á tout prix, ce qu’Adam Smith dénomme le « nationalisme commercial », qui isole et appauvrit les peuples (ceux qui sont contre le « plus de choix, plus d’idées, plus d’opportunités »).) 1- Venise dans le sud et la ligue hanséatique dans le nord ont démontré que la richesse se passait fort bien de frontiéres nationales. 2- La recherche de l’institut economique Ratio montre que la Suéde a béneficié du commerce libre aprés avoir rejoins l’Europe. La réthorique á trois francs ne suffit pas, s’informer et lire la composition des models économétriques et leurs resultats sont des preuves qui demandent plus d’attentions et d’efforts á refuter qu’un tour de passe passe réthorique. Pour cela il est nécessaire d’être un citoyen bien informé, c-a-d ouvert á d’autres idées que celles qui trainent dans l’air vicié de la politique francaise.

  • L’Europe politique est de la foutaise, des ronds de cuir qui n’ont aucune légitimité politique ou intellectuelle. En face, les États-Unis, première puissance politique, économique et militaire du monde qui va défendre ses intérêts face à des technocrates inconnus et émoulus d’on ne sait quelles officines, qui n’ont aucune considération bienveillante sur le bien-fondé des entités politiques qu’elles sont censées défendre et qu’ils s’ingénient à dissoudre (parce que sinon c’est la guerre, mon bon monsieur !).
    Mais bon, quel choix avons-nous ? Celui de ne pas se morfondre face à des phénomènes qui ne relèvent pas de notre volonté. En plus, il paraît que ce traité de libre-échange fera baisser le prix de la vaseline. Vous voyez que marché pense à vous et est fait pour vous, bande d’ingrats !

    • « il paraît que ce traité de libre-échange fera baisser le prix de la vaseline »

      Je veux bien, mais j’comprends pas : la BCE a dit que le taux d’inflation sur la vaseline était trop faible !

  • Oui, c’est ce qui arrivera au début de cet accord, le pouvoir d’achat semblera plus bas, mais les monopoles vont rapidement s’imposer, et les petites sociétés Françaises (déjà en difficultés) seront écrasées, voir condamnées pour concurrence du marché, car c’est bien de cela dont il s’agit ! De la législation ! Car c’est elle qui réglera ce libre échange, mais en réalité le cheval de Troyes du système financier Anglo-Américain qui pourra imposer ses lois à tous les pays de l’union Européenne.

    Mais si la Suède est une fidèle compagne des Etats Unis attachée à ces règles de commerce et aux mêmes valeurs religieuses, sa population reste cependant le sujet d’une monarchie capitaliste, qui ne peut que consentir le ou les accords proposés, par ce simple statut.

    En France c’est très différent, les citoyens ne sont pas forcément solidaires de leurs dirigeants et peuvent s’opposer radicalement au gouvernement qui est le représentant d’une république laïque dont ils sont souverains. Ce qui fait que les opinions sont très variées et qu’il ne faut pas oublier que les Français étaient majoritairement contre le traité Européen, et que malgré le « non » majoritaire au référendum, le président de l’époque à fait adhérer la France à la lie du peuple qui ne l’a toujours pas digéré, et qui va sans doute se ressentir par un taux d’abstention conséquent.

    En conséquence les Français, qui ont déjà eus à faire aux tentatives de pseudo-colonisation d’une Amérique d’après guerre, ne sont pas dupes, et se méfient des accords Américains qui sont toujours motivés par un intérêt à double avantage généralement accompagné de conséquences fâcheuses..
    Mais cela n’empêche pas nos concitoyens d’apprécier les Américains et d’êtres solidaires d’événements partagés..

    • « les petites sociétés Françaises (déjà en difficultés) seront écrasées »

      Tant mieux, qu’elles crèvent ! Vive Lucifer et les multinationales américanéolibérales !

  • Pourquoi ne pas se contenter de supprimer (ou de réduire) les droits de douanes, quotas et autre interdiction d’importer des produits dont la vente est légal dans le pays importateur. Cela permet d’évacuer les questions comme le bœuf aux hormones et autres différences de réglementations qui n’ont rien à voir avec le libre-échange : la vente de ce produit étant interdite en France même si il est produit en France, l’interdiction de son importation n’est pas du protectionnisme (je ne dis pas que c’est une interdiction légitime, simplement que c’est un autre sujet).

    Pareil pour les brevets et autre question de propriété intellectuelle : quoiqu’on en pense sur le fond, si les règles sont les mêmes pour les brevets déposés par des entreprises nationales ou étrangères alors cela n’a plus rien à faire dans une négociation internationale.

    Vouloir harmoniser les réglementations entre l’Europe et les Etats-unis ou donner pouvoir à des tribunaux internationaux pour régler certains différents cela n’est certainement pas un pas dans bonne direction.

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