Comment convertir la droite aux idées de la liberté ?

Pour convertir la droite au libéralisme, il faut une rupture, une stratégie et une détermination.

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Explosion UMP (Crédits : Sabine Nourrit/Aleps, tous droits réservés)

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Comment convertir la droite aux idées de la liberté ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 mai 2014
- A +

Par Jacques Garello.
Un article de l’aleps.

040814_umpLa gauche a explosé, victime de ses « contradictions internes », comme disait Marx. C’est un premier pas vers la libération des Français. Je n’ai jamais douté de l’échec du socialisme, construit sur une « erreur anthropologique » : la nature de l’homme ne le porte ni vers le totalitarisme ni vers le collectivisme. L’homme a besoin d’exprimer sa liberté et sa responsabilité, et chaque être humain est « unique et irremplaçable ».

Reste maintenant à franchir un deuxième pas : convertir la droite aux idées de la liberté. Quand je dis « la droite », je vise évidemment la classe politique de droite, et non les électeurs qui votent à droite pour ne pas voter à gauche ou s’abstenir. Comme celle de gauche, la classe politique dite de droite est un assortiment hétéroclite de conservateurs, d’étatistes, de centristes, de nationalistes, d’écologistes et de quelques rares libéraux ; elle ne se trouve une raison d’être qu’à la veille des élections. Encore cette union est-elle éphémère et partielle : la droite adore se suicider.

Convertir la droite au libéralisme est un défi difficile à relever. Comment y parvenir ? Il faut une rupture, il faut une stratégie, il faut une détermination.

La rupture s’impose : il y a une droite dont les électeurs ne veulent plus. La défaite de NKM à Paris en est la meilleure illustration. Un grand nombre de Français rejettent une droite divisée, une droite ambiguë, une droite discréditée. La division est une tare, le combat des chefs est permanent. Après Copé contre Fillon, s’est ouvert l’épisode Sarkozy bis, puis maintenant la résurrection de Juppé. Rien de mieux pour rassembler que de s’attaquer aux autres. Les querelles de personnes ont priorité sur un programme et quand il y a un programme c’est un ramassis de mesures incohérentes. À la multiplicité des candidats correspond l’ambiguïté de la doctrine. Le discours et les actes de Madame NKM traduisent parfaitement cette ambiguïté : aussi verte que les écologistes, elle a refusé la prospection des ressources en gaz de schiste ; aussi amorale que Madame Taubira, elle s’est désolidarisée des manifestations contre le mariage pour tous, la GPA, l’euthanasie ; aussi étatiste qu’Alain Juppé, elle trouve que l’UMP est trop « libérale ». Donc « la droite » a laissé Paris entre les mains de Madame Hidalgo. Enfin, les parfums de scandale qui flottent autour des ténors de la droite n’attirent pas le chaland. Là encore la gauche n’a rien à lui envier, mais tandis que la corruption va nécessairement de pair avec l’économie dirigée, elle devrait épargner les partisans de la liberté économique.

Oui, mais voilà : cette droite actuelle n’est pas libérale.

La rupture avec ses leaders va-t-elle nous précipiter dans le vide ? La stratégie que je propose, comme d’autres libéraux, consiste à donner priorité à la pédagogie de la liberté, plutôt que de préparer le catalogue des mesures pour l’alternance. Je prends un exemple. Certains cherchent les 50 milliards manquants pour sortir de l’ornière : on peut supprimer telle subvention, comprimer certains coûts, bloquer des salaires ou des travaux. Double erreur à mon sens : d’une part l’objectif est-il 50 milliards, faut-il s’occuper de l’argent ou des comportements, peut-on réduire les dépenses de l’État, des collectivités territoriales, de la Sécurité Sociale sans réduire le périmètre de leurs interventions ? Il faut ramener le secteur public à sa plus simple expression. D’autre part, un programme peut-il se bâtir comme un patchwork, en prenant soin de ne heurter aucune catégorie d’électeurs (y compris les privilégiés), ou doit-il traduire un projet de société fondé sur la liberté et la responsabilité ? Le changement est total, global (« comprehensive » disent les Anglais) ou n’est pas. Il s’agit de changer de système, d’abandonner la centralisation et l’administration pour la décentralisation et le marché.

Malheureusement nous subissons la tyrannie des chiffres, les médias ne retiennent que les milliards et ce qui leur semble « concret ». Notre stratégie doit être au contraire bâtie sur la diffusion, l’éducation, l’explication des grands principes libéraux : subsidiarité, concurrence, propriété, responsabilité. Ce n’est qu’une fois la pédagogie libérale mise en place, une fois l’opinion publique libérée de la pensée unique et persuadée désormais qu’on doit et qu’on peut se passer de l’État, qu’émergera naturellement une nouvelle classe politique susceptible de faire triompher dans les urnes le succès des idées de la liberté. Ce n’est pas Reagan qui a changé les États-Unis, ce sont les gens qui ont changé les idées dominantes dans les universités et la presse américaines. Ce n’est pas Madelin ni la bande à Léo qui a donné l’espoir d’un gouvernement libéral, c’est la vague libérale venue de Thatcher et Reagan, et les travaux des intellectuels libéraux français relayés par Le Figaro Magazine. Comme le disait feu mon ami Jean-Marc Varaut : faisons la liberté, la liberté fera le reste.

Bien sûr, je n’ignore pas la difficulté de l’entreprise de conversion. Tout d’abord, c’est une génération entière d’élus et de politiciens qui a été atteinte d’amnésie libérale. Ensuite, les médias ne plaident pas en notre faveur. Enfin l’environnement international est moins propice que dans les années 1980 et le protectionnisme fait son retour.

Pourtant la société civile s’est déjà réveillée, au nom de la liberté, des droits individuels et de la dignité de l’être humain. C’est donc vers la société civile que doivent aller nos efforts, mais sommes-nous prêts à assumer cette mission ? Je pose ici la question de notre détermination. Il n’y a pas de conversion sans missionnaire.


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  • Comment promouvoir une conversion de la droite aux idées libérales…. et s’en prendre à une personnalité politique qui exprime ses idées à elle, dont la cohérence et le sens lui appartient… et qui vous déplaisent visiblement.

    Les divisions de la droite ne sont pas fictives….

    Quels projets communs possibles, entre la droite
    – populiste, dont l’électorat est le même que celui du FN.
    – sociale démocrate, dont l’électorat navigue jusqu’aux facettes gauche chrétienne du PS.
    – progressiste, à l’image d’un Bruno Lemaire, qui préserve malgré tout des relents empreints de conservatismes pour que son incompatibilité idéologique avec l’UMP n’apparaisse trop clairement.
    entre

    Il y a un point commun à toute ces droites : l’interventionnisme de l’Etat dans tous les domaines.

    Alors, pour convertir les droites vers plus de libéralisme… il faut avant tout encourager leurs leaders à exprimer leurs idées politiques…

  • « Nous citoyens  » me paraît u. Bon début … Concret en tout cas

    • Denis Payre « il n’a pas de politique économique de droite ou de gauche mais des politiques économiques qui fonctionnent bien ou non !  » Pragmatique Nous Citoyens ne se pose pas a priori comme de droite ou de gauche, mais pose ses exigences de gouvernance, et défini son programme. Son mode d’emploi est « convertir ou concurrencer » un vrai lobby libéral !
      Pour la suite c’est le milieu politicien en acceptant ou rejetant ses thèses qui placera Nous Citoyens sur le trop réducteur axe droite-gauche.

      • J’ai pris un peu de temps pour écouter le debat entre D Payre et Larrouturou…

        Que d’invectives de la part de mr Payre… qui ne propose rien de bien fracassant, le tout très complaisant avec le système étatiste français….

        j’ai cru voir du Copé… c’est dire le niveau…

        • L’originalité de Nous Citoyens me semble être :
          – proposer des candidats venant du monde de l’entreprise
          – pour deux mandats maxi (logique de mission, pas de carrière)
          – importer l’obligation de résultat dans les politique publiques.
          Un bon début , non ?

          http://www.nouscitoyens.fr/le-mouvement-nous-citoyens/notre-demarche/

          ps Au reste dans aucun débat de Denis Payre je ne l’ai entendu agressif. Juste combattif, et légitime sur l’emploi !

  • « …qu’émergera naturellement une nouvelle classe politique susceptible de… »

    J’ai une meilleur idée, on supprime les partis politiques :
    – par le referendum d’initiative populaire local (pour la subsidiarité) puis national.
    – par le tirage au sort des parlementaires locaux (on commence par les pouponnières) puis nationaux.

  • C’est vraiment la droite qu’il faut convertir au libéralisme ?

    Beaucoup de libéraux ici sont d’anciens gauchistes, je connais beaucoup de gens à gauche qui sont sensibles aux idées libérales tant qu’on ne dit pas son nom, reconnaissent le caractère nuisible de l’impôt. Il y a une évolution dans ce sens là.

    Et quand je vois l’évolution à droite avec le succès des idées des Zemmours, Michéa, Le Pen, je n’ai pas l’impression qu’ils soient très portés sur le libéralisme et l’individualisme…

    • +1

      C’est peut-être le centre qu’il faudrait convertir au libéralisme : qu’il soit un parti d’idées et de pressions pour exercer un contre-pouvoir sur tous les étatistes qui ratissent large pour accéder au pouvoir.

      • Le centre aura du mal à se sortir du centre, c’est à dire d’idées plus ou moins entre les deux bords et de l’image qu’il ferait la même politique mais avec des hommes moins compromis.

        Je crois que la gauche est effectivement plutôt celle qu’il faut convertir, et c’est à mon avis sa seule chance d’exister encore une fois le Hollande fini de fondre. Beaucoup de gauchistes sont prêts à faire n’importe quoi pour des idées, la droite croît toujours que la personne rend l’idée inutile.

    • Entre la liberté et l’égalité, la gauche choisit la seconde.
      Même quand elle n’apporte rien.

      Bien des socialistes croient se distinguer de la droite par le souci des pauvres.
      On peut essayer de leur faire voir qu’il n’en est rien, que notre refus de la contrainte n’est pas l’indifférence pour les pauvres.

      Mais on se heurte toujours in fine à leur conviction que tout ordre est artificiel.
      Or le libéralisme repose sur l’idée de droit naturel, indissociable de celle d’État limité (ou, si vous préférez la formule de Bastiat, « Il n’est pas nécessaire de contraindre à l’harmonie ce qui est harmonique de soi. « )
      C’est pourquoi il est livré par la gauche aux mêmes gémonies que le christianisme, coupable du même
      « crime ».
      Et bien souvent avec une hargne telle qu’il est impossible d’articuler le premier argument…

  • Lire l’article de Lemennicier, puis le votre : L’un parle avec raison que l’état n’a rien à faire avec la morale. Et vous nous parlez du mariage pour tous !

    Je comprend que l’utilisation du mot « mariage » soit mal ressenti par les catholique, il s’agit d’un sacrement, mais l’union libre de n’importe qui avec n’importe qui, est par essence une idée libérale. L’état n’a rien à faire dans les draps des citoyens. Actuellement il faut avoir des relations sexuelles pour s’associer !

    Monsieur Garello, je lis souvent vos chronique sur libres.org, et si vos analyses politiques et économiques sont toujours interessantes vous désservez la cause libérale en y ajoutant vos opinions religieuses. Ce sont les votres, elles sont respectables en cela, vous y trouvez un support à votre libéralisme. Nous pouvons y trouver tout autant son contraire. Le libéralisme se contente du Droit et de la Raison, nul besoin d’autres considérations.

    • le mariage est une institution qui remonte sans doute à l’origine de l’humanité.
      Sous l’ancien régime, l’Etat ne s’en occupait pas. La Révolution puis l’Empire ont codifié la coutume dans le Code civil.

      Cela n’en faisait pas pour autant un « droit » à distribuer. Le mariage était accessible à chacun.

      Ce « mariage pour tous » est une profanation de l’institution du mariage » et un abus de pouvoir caractérisé d’un gouvernement à l’égard de la société civile qu’il est censé servir. C’était hors du champ de compétences du gouvernement.

      Comme libéral j’exige un statut quo ante, soit l’abrogation de cette loi.

      Moralité : N’y aurait-il pas des liens financiers entre le candidat Hollande et l’activiste Bergé, dette soldée par loi Taubira ?

      • « le mariage est une institution qui remonte sans doute à l’origine de l’humanité » Ce serait très étonnant. Si on peut parler de monogamie itérative chez l’homme c’est bien le maximum. J’ai du mal à voir comment on peut parler d’un truc originel avec le mariage, sauf pour rire peut-être (?).
        Un état ne peut pas non plus faire de profanation s’il ne s’occupe pas du sacré, et demander à un état de s’occuper du sacré… on a déjà vu des positions plus libérales. Le mariage est une institution profane à la base (en particulier si elle remonte à l’origine de l’humanité, mais ça c’est juste une plaisanterie je pense). Ensuite j’ai du mal à voir comment on fait pour interdire le mariage en fonction de la forme des organes génitaux… il y a des pratiques religieuses où les corps sont examinés avant le mariage, mais ça fait bien longtemps qu’elles n’ont plus court chez nous, en fait le catholicisme est sans doute ce qu’il y a de plus compatible avec le mariage pour tous… mais encore une fois ça n’a pas grande importance. Le fait est que dans la société civile les individus ont la capacité matérielle de prendre en charge le quotidien d’un foyer indépendamment des rôles sociaux attribués aux genres, en fait le mariage pour tous n’est qu’une conséquence de l’individualisation du foyer, et l’individualisation c’est plutôt pas mal. La reconnaissance de la réalité est de la compétence de tout gouvernement (ou disons que la négation des faits est un signe d’incompétence), les autorités religieuses peuvent accéder à des « vérités » plus ésotériques, et ma foi, c’est très bien pour elles, c’est une bonne chose qu’elles ne se proclament pas comme légitimes pour gouverner.
        De manière générale le statu quo est plutôt exigé par le conservatisme. Alors il est vrai que parfois ça se confond un peu parce que le libéral n’exige pas la transformation de la réalité… mais ça n’empêche pas la réalité d’être dynamique. A partir d’un moment les constructions sociales peuvent perdre de vue la réalité.
        A priori les autorités religieuses continuent de ne pas reconnaître les unions entre personnes de même sexe, et l’état ne le leur exige pas : tout le monde fait ce qu’il veut et l’exigence de responsabilité, au pire, est renforcée.

  • Il y a aujourd’hui plus de différences à l’intérieur de chaque parti qu’entre les directions des différents partis politiques. Soit il ne s’agit que d’un phénomène générationnel et une simple rénovation des élites, soit il s’agit d’une perte de légitimité (effective, dans la mise en œuvre d’actions, pas juste à un niveau symbolique) de notre mode de représentation à l’échelle nationale… peut-être les deux. Parler de droite et de gauche comme de deux blocs parfaitement délimités, comme dans les années 80, me semble abusif.

  • La droite, aucune des 3 droites, n’a jamais été libérale, et n’a aucune raison de le devenir.Toutes les tentatives de mettre du libéralisme dans la droite se sont soldées certes par des avancées formidables pour la France (Simone Weil, Monory, Madelin, pour en citer quelque uns), mais des désastres politiques pour le libéralisme, laminé par la droite qui préfère encore un César homme de droite faisant une politique marxiste (pas « de gauche » !) comme Mitterand à un progressiste relativement libéral comme Giscard (je dis bien « relativement », hein : Giscard n’était évidemment pas un pur libéral, mais ça reste clairement, objectivement, au vu de ses ministres et de leurs politiques, le plus libéral des présidents qu’on ait eu).

    Le libéralisme est fondamentalement de gauche. C’est la gauche qu’il faut faire revenir aux fondamentaux de gauche, c’est à dire contre l’Etat et l’Autorité institutionnelle, pour la décentralisation, pour l’usage massif du referendum, pour la diversité en tout.
    Bref : suivre le modèle suisse.

    Il n’y a rien à attendre de la droite et de la fausse gauche (marxiste), et notamment pas une conversion de leur part.

    • Tsss… difficile de trouver plus étatiste, plus militariste, plus foncièrement nationaliste qu’un Suisse.
      « – Y en a point des comme nous ! »
      De grâce, changez mon cher P, de modèle.

      • Je l’idéalise pas les suisses, simplement je préfère largement leur système politique au nôtre. Contrairement au communisme, le libéralisme supporte très bien des gens mesquins, racistes ou xénophobes, nationalistes, militaristes, etc.

        • Je crois qu’il est possible pour les libéraux de se retrouver dans le fédéralisme. Alors évidemment si c’est pour gérer le territoire de la même manière qu’une Nation ça ne sert pas à grand chose, il faut une fédération fractale quelque part, jusqu’à l’individu, qui organise le territoire autour de projets de collaboration (ou de coopération). Mais bon, déjà porter l’idée de fédéralisme ça me semble correct.

      • « De grâce changez … de modèle.

        Lequel ? le français ?

        Bien qu’il ne soit pas parfait, je n’en connais pas d’autre meilleur en ce moment (le suisse donc). C’est celui qui s’en rapproche le plus. En tout cas, il est parmi ceux qui s’en sortent le mieux.

      • « Pas plus militaristes qu’un Suisse »… c’est vraiment sérieux ou vous rigolez ? Les Suisses prônent-ils la primauté de la force militaire dans leurs rapports avec les autres nations ? Quelque chose à du m’échapper : quelle est la dernière guerre auquel la Suisse à participé déjà ?

        Faut-il rappeler que l’armée Suisse ne possède ni armes nucléaires, ni moyens de projection et qu’elle ne consacre que 0,8% de son PIB à son budget militaire, soit moins que la France (qui pourrait pourtant bénéficier d’économies d’échelle, et qui n’a pas à s’occuper de conscrits largement inutile dans une armée moderne). L’armée suisse est plus un symbole d’indépendance nationale et un garant de la neutralité suisse qu’autre chose, et c’est la seule chose qui explique le maintien de la conscription (institution qui n’est pas exclusivement Suisse par ailleurs).

        Mais j’imagine que la neutralité est un concept vachement étatiste, militariste et nationaliste !

        • Mon bon Monsieur Arn0, rappelez-vous :
          Oerlikon-Bûhrle, les canons qui ont fait le plus de morts durant le dernier conflit mondial. Suivis de près il est vrai par les Bofors suédois… autre pays neutre. Tous les systèmes de conduite de tir que j’ai utilisés dans mon jeune temps : brevet = Contraves, Zürich. J’ajouterai neutralité bidon, car les armes et munitions utilisées par les Teutons en Italie transitaient par la Suisse avec l’aval du Général Guisand. Mais : conférences sur la paix et le désarmement, à Genève. Mais : délation érigée en système, tant dans l’entreprise que dans la vie « citoyenne ». Mais souvent : chauvinisme exacerbé, même d’un canton à l’autre.
          Bon. Je vous concède, ce n’est pas la généralité, et les suisses ont par ailleurs d’énormes qualités, en premier lieu la confiance. J’ai d’ailleurs conservé de mon long séjour là-bas un bon nombre d’amis. La Suisse reste sans doute un très beau pays. Mais bonté, foutrement mal habité.

          • Donc ils fabriquent quelques armes (ils sont loin d’être les seuls) et il y a 70 ans ils ont permis des violations de leur neutralité (pendant que le reste de l’Europe s’entre-tuait par millions) : en quoi cela justifie-t-il de dire qu’on ne trouve « pas plus militariste » qu’eux ?

            • Mon cher Arn0, le fait que mon pays vende des armes ne me dérange pas plus que ça, dans la mesure où il n’est pas NEUTRE. Si ce point de détail ne vous chagrine pas, que vous faut-il ? J’ajouterai que cet état de fait a perduré jusqu’à nos jours. Qu’à lui seul le mur de l’argent de ses banques suffit largement comme rempart à la Suisse, et que le militarisme est chez tout le monde avant tout une mentalité. Pour moi ce n’est pa forcément une tare, à condition d’accepter le système qui va avec, ce qui, conduit au bout de sa logique, limite bougrement le champ d’application des idées libérales. CQFD.
              Ah, j’oubliais. Pour la votation du 18 mai, achetez-vous le Grippen. Il faut le Grippen, c’est clair.

  • Après 40 ans d’échecs répétés de sa génération à « convertir » la droite aux idées de liberté, Monsieur Garello pense encore que demain on y arrivera ! Pour comprendre pourquoi les libéraux sont les dindons de la farce droitière à chaque élection, on conseillera à Jacques Garello la lecture de cet article, autrement plus réaliste d’un point de vue politique: https://www.contrepoints.org/2013/09/25/140162-detruire-droite-objectif-liberal-realiste

    Rappelons enfin que le libéralisme n’est pas plus de droite que de gauche, mais il est vrai qu’en dehors des libertés économiques Jacques Garello s’intéresse beaucoup moins à la philosophie de la liberté, celle qui l’aurait empêché de se joindre au défilé de conservateurs hostiles à l’idée de que des homosexuels signent librement un contrat de mariage, pensez donc. Qu’il lise donc ceci: http://www.contrepoints.org/2013/08/30/136850-liberalisme-ni-de-droite-ni-de-gauche-dailleurs

    • contresens sur la manif tous (dont j’étais) : il ne s’agissait point d’empêcher que des homosexuels signent librement un contrat de mariage (ce qu’ils pouvait parfaitement faire AVANT la loi, et nettement plus librement que des hétéro, paradoxalement). Il s’agissait de refuser à l’Etat le droit de changer jusqu’au sens des mots communs, et, bien sûr de faire chier les cons au pouvoir.

  • On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif, et on ne convertira rien du tout.

    Il y a un parti à créer. En effet, si l’on regarde bien le paysage, il y a un trou. Regardons.

    Un coup d’oeil sur le paysage politique français ? Chouette !

    Comme d’hab’, la France aime faire différemment. Les partis politiques en France sont décalés vers la gauche.

    Le recalage qui a lieu lors des constitutions de groupe au parlement européen donne d’ailleurs toujours lieu à une « droitisation » au plan économique.

    Le PS comprend une aile gauche, héritière lointaine des utopistes du XIX° siècle (à la suite de Charles Fourier, pour qui veut creuser le sujet). Ensuite, l’essentiel du PS le situe dans une gauche telle qu’elle existait partout en Europe dans les années 50, s’alliant ouvertement avec le parti communiste en raison de valeurs communes. Constatons que cette alliance est maintenue.

    L’UDI est de forte coloration radicale socialiste de tradition et de composition. Après quelques mois d’existence, l’UDI a éjecté de ses rangs sa mouvance libérale très minoritaire qui était représentée par le PLD (parti libéral démocrate). Le PLD était incompatible avec le cœur de doctrine de l’UDI. L’UDI, prenant la suite des « radicaux valloisiens », est proche du parti travailliste anglais antérieur au blairisme. Notons qu’il y a des députés UDI qui ne se sont pas opposés au plan présenté par Monsieur Valls.

    Le Modem est l’héritier du CDS, qui était l’aile gauche de l’UDF. C’est la mouvance des « Chrétiens de gauche », qui a conduit Monsieur Bayrou à voter pour le parti socialiste en 2012.

    L’UMP, quant à elle, a pratiqué une fois au pouvoir un interventionnisme très bonapartiste, qui le classe à gauche au plan économique. L’UMP a battu le record de dépenses publiques et le record du nombre de fonctionnaires en incluant les trois fonctions publiques (seule la fonction publique d’Etat a été stabilisée). Quelques marginaux, comme Monsieur Madelin, avaient essayé au sein de l’UMP mais sans succès de prôner une politique favorable au droit d’entreprendre et de commercer. Cela a fait flop : Monsieur Madelin travaille maintenant dans le privé. Il reste toutefois une tendance au sein de l’UMP qui est défenderesse des valeurs dites traditionnelles, ainsi que quelques députés qui sont issus du secteur productif, ce qui fait au total pencher le centre de gravité de l’UMP vers le centre droit.

    Mais la droite au sens du CDU/CSU allemand, ou au sens du Conservative Party anglais, est inexistante en France. Jamais un parti de gouvernement en France n’a par exemple défendu la tendance libérale conservatrice qui a émergé à partir de la Grande Bretagne dans les années 80. Le premier ministre anglais Margaret Thatcher exploitait alors les travaux de l’école économique libérale autrichienne, snobée en France. La tendance libérale-conservatrice est ostracisée en France, et présente dans toutes les démocraties comparables.

    Pour être complet, notons que le FN, avant la prise de pouvoir par Marine Le Pen et l’instauration d’un programme économique interventionniste, aurait pu représenter la tendance libérale-conservatrice s’il n’avait pas véhiculé des idées racialistes épouvantables (portées par Monsieur Mégret), et hébergé les anciens de l’OAS.

    En effet, le FN défendait les valeurs traditionnelles, la libre entreprise, et la société du contrat contre la société de la contrainte. C’était l’époque des diatribes contre le « fiscalisme ». Dans cette posture anti-étatique, le FN n’avait alors jamais réussi à se défaire de sa coloration contestataire, même en éjectant Monsieur Mégret et ses suiveurs.

    L’état est sacralisé en France, lié à l’idée même de république. Le contester en surface est admis; contester la légitimité de son périmètre d’action est vu comme sacrilège. Nonobstant les déséquilibres que provoque cet état.

    Enfin, observons que les « économies » de 50 milliards d’€uros préconisées par Monsieur Valls sont en réalité une « moindre augmentation » par rapport aux prévisions de la Direction du Budget. Pour poser le contexte, notons qu’à monnaie comparable les dépenses publiques étaient de 200 milliards d’€ en 1962 contre 1200 milliards programmés pour 2014. C’est une minoration de 1000 milliards qu’il faut envisager pour retrouver la prospérité et le plein emploi de 1962.

    Monsieur Valls souhaite sauver un système proche de rompre sous le poids de ses propres excès. La fuite des jeunes diplômés, des investissements, et des centres de production industrielle, est un avant goût d’un possible décrochage, comme cela s’est produit dans la Grande Bretagne des années 1970.

    Dans ce paysage, oui, Monsieur Valls est soutenu. Il est perçu intuitivement et rationnellement comme une possibilité de sauver les meubles d’une économie mixte, où il y a une porosité entre la haute fonction publique et la direction des grands groupes privés (cf document annexé ci-après).

    Dès lors, le soutien que Monsieur Valls reçoit permet-t ’il d’affirmer que l’électorat va « à droite toute », ou même qu’il s’agirait d’une « politique de droite » ? Maintenons un jugement prudent.

    Gardons par exemple en mémoire qu’en France 57% des dépenses sont des dépenses publiques, à comparer avec 10% avant la première Guerre Mondiale. Du point de vue de l’ampleur de la confusion entre le politique et l’économique, la France est avec le Danemark, un cas ultime dans l’OCDE. Monsieur Valls tente en fait de faire survivre un système à dominante collectiviste.

    Il y a à droite une place vide, qui ne correspond pas au dogme collectiviste posé par le CNR. C’est pourquoi le chemin est long pour créer et imposer ce parti manquant. Un parti défavorable à la société de la contrainte et favorable à la société du contrat.

    http://www.opesc.org/analyses/doc/diplomes%20comex%20CAC%2040%202009.pdf

  • Pourquoi essayer de convaincre les socialistes honteux de l’Union des Moisis en Putréfaction ? Ca revient à demander à un crocodile de devenir végétarien.

  • Bonjour
    Il ne faut pas oublier que la droite française est de tradition gaullienne et de Gaulle, n’a jamais été libéral, même il était farouchement anti-libéral (la politique ne se fait pas à la corbeille)
    La V° constitution est une horreur anti-libérale qui instaure « le coup d’état permanent ».
    La V° est la cause de tout nos maux. C’est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. C’est la recherche d’un pouvoir fort qui concentre tous les pouvoirs et refuse les contre pouvoirs. Prenez l’exemple des conseils des ministre qui est SECRET. Ces gens qui nous gouvernent au nom du peuple francais le font à huis clos. C’est indigne.
    Je suis d’accord avec Montambourg 😉 il faut une VI° république avec des pouvoirs limités du gouvernement.
    Il faut une assemblée qui ne puisse pas faire de loi, par exemple.

  • Les commentaires sont fermés.

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Peste et famine vont sévir, le délire ultralibéral anéantir les acquis sociaux, et les sauterelles ravager les cultures. C’est, à peine caricaturé, la réaction de la plus grande partie de la presse française (notamment Ouest France, FranceTVinfo, France24, LaTribune, Alternatives économiques...) à l’arrivée au pouvoir, le 10 décembre, en Argentine de Javier Milei, élu sur un programme libertarien, c’est-à-dire de réduction drastique du rôle de l’État sur les plans économique et sociétal.

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Le libéralisme classique français a été porté par des auteurs presque exclusivement masculins, et qui pour certains des plus fameux (Turgot, Bastiat, Tocqueville) n’ont pas laissé de postérité : ce qui devrait engager à ne pas rechercher leur opinion sur la sexualité. C’est pourtant ce que je ferais, et la démarche n’est peut-être pas vaine.

 

Les premières conceptions religieuses

Aux premiers âges de l’histoire de l’humanité, la sexualité, incomprise, est déifiée : des autels sont dressés devant des pierres d’apparence ph... Poursuivre la lecture

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