Le démantèlement d’Alstom, emblème de la décadence économique française

Il y a quinze ans, les entreprises françaises partaient à la conquête du monde. Aujourd’hui, exsangues, elles ne sont plus que des proies.

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Implantation d'Alstom à Chatanooga (Crédits Larry Miller, licence Creative Commons)

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Le démantèlement d’Alstom, emblème de la décadence économique française

Publié le 2 mai 2014
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Par Thibault Doidy de Kerguelen.

alstom

Alstom  est une société française créée en 1839, dont les activités s’organisent essentiellement autour de deux pôles: l’énergie et les transports. Le TGV, grande réussite industrielle des années 70 ne représente aujourd’hui que 20% de son chiffre d’affaires. C’est une société qui pèse 20 milliards € de CA, qui a 93.000 salariés dont 18.000 en France. Sa rentabilité est nulle et son endettement astronomique. Alstom doit rembourser plus de 720 M€ cette année.

Soyons clairs, Alstom n’est pas, comme il y a dix ans, en situation de dépôt de bilan. Non, Alstom est tout simplement incapable de financer son développement technologique.

Pourquoi Alstom est-elle dans cette situation ?

Parce que toutes les sociétés françaises sont condamnées à cette situation. Hier Alcatel, Pechiney, Arcelor, récemment Euronext, PSA, Publicis, Lafarge se retrouvent dans la situation d’impossibilité de financer leur développement. Le contexte économique français est tel que les entreprises françaises sont parmi celles qui font le moins de marge au monde. En tous cas, les marges les plus faibles d’Europe. Cette responsabilité est directement celle du (des) pouvoir(s) politique(s) qui depuis plus de trente ans considère les entreprises comme des vaches à lait et alourdit en permanence leur coût de fonctionnement. Sans marges, il faut trouver à l’extérieur de l’entreprise les liquidités nécessaires pour investir. Où trouver ces liquidités sur le marché français ? Auprès des particuliers ? Aucun intérêt pour ceux-ci qui, en plus du risque inhérent, connaissent une fiscalité confiscatoire sur leurs revenus « du capital ». Auprès des fonds de pension ? Ils n’existent pas dans le pays qui a instauré la pyramide de Ponzi comme méthode de financement des retraites. Auprès de fonds constitués par des compagnies d’assurance ? Difficile dans la mesure où celles-ci sont régulièrement ponctionnées par l’État quand celui-ci estime leurs réserves trop importantes.

Ces situations, les petites entreprises les connaissent. C’est la raison majeure pour laquelle lorsque des process technologiques sont validés autant de Français s’expatrient pour créer leur entreprise : 20% des startups de la Silicon Valley ont un Français comme point de départ. C’est une des raisons pour lesquelles tant de startups nées en France sont rachetées, transférées et développées à l’étranger dès que leur viabilité est établie. Les grandes entreprises les connaissent aussi.

C’est le capital qui fait l’entreprise. Sans capital, pas d’investissement, pas de recherche, pas de conquête de marchés. Lorsque le contexte n’est pas favorable au capital, voire néfaste au développement de celui-ci, c’est irrémédiablement la phase de déclin et de paupérisation.

Quel est le déclencheur de cette crise ?

Bouygues détient 29% du capital d’Alstom. Il y est entré à une époque où le pouvoir politique envisageait de créer un grand pôle industriel autour du nucléaire et souhaitait que tous les acteurs de cette activité se regroupent dans ce pôle. Aujourd’hui, exit le pôle nucléaire, la rentabilité de l’investissement dans Alstom est nulle, le leader mondial du béton a été obligé l’an passé de déprécier sa participation dans son bilan et d’autres investissements plus rentables et plus stratégiques s’ouvrent à Bouygues. Il souhaite vendre. Il est à noter que la surenchère entre Siemens et GE va faire que Bouygues va tirer de ses actions un prix supérieur à celui du marché. Bouygues sera le seul à faire une relativement bonne opération.

Qu’est-ce qui est mieux, Siemens ou GE ?

Ne nous faisons pas d’illusion, dans tous les cas, il s’agit de démanteler Alstom et d’éliminer un concurrent. GE est un monstre qui dispose de 58 milliards $ en cash immédiat et de 90 milliards en global. Siemens, c’est un CA quatre fois supérieur à celui de Alstom. L’un comme l’autre ne jouent pas dans la même catégorie que le petit Français. Pour eux, il s’agit de grossir à peu de frais et d’atteindre cette taille qui leur permettra à tous deux de s’affronter dans le cadre du grand marché transatlantique dont aucun politique ne nous parle mais que les acteurs économiques préparent. Alstom est la première victime de ce grand marché. Notons tout de même, pour illustrer ce que peut vouloir dire la notion de « créer un environnement », que la loi américaine fait que si GE rapatrie ses 58 Mds aux États-Unis, il paiera de l’IS dessus, s’il acquiert des actifs en dehors des États-Unis, il en est exempté. Voilà comment on peut, par exemple, « créer un environnement ».

img contrepoints262 AlstomSi GE mange Alstom, il prend une part importante du marché français, qui demeure un des principaux d’Europe, en particulier avec les commandes publiques, marquant avant même l’ouverture officielle de la chasse des points contre Siemens, le seul concurrent susceptible de l’embêter en Europe. Si Siemens mange Alstom, il atteindra la taille critique lui permettant de rivaliser avec GE.

Dans les deux cas, Alstom est un enjeu dans le cadre de l’ouverture du marché transatlantique, rien de plus. Les blablas politiciens de pseudo synergies industrielles ou de conglomérats de type Airbus sont de la poudre aux yeux. Il n’y a aucune convergence technologique entre le TGV et le ICE. J’irais même plus loin, le TGV français est commercialement cuit. Il est aujourd’hui plus cher que son concurrent chinois qui est à la fois plus silencieux (confortable) et plus rapide (415 km/h en exploitation commerciale). Quant à l’Airbus de l’énergie (c’est amusant de voir ce concept défendu par un sénateur EELV), encore faudrait-il qu’il y ait une politique énergétique européenne ! Entre l’Allemagne qui a décidé de se passer de nucléaire et qui, du coup, a relancé sa pollution atmosphérique et la France qui continue son programme, je ne sais pas pourquoi, mais je ne la vois pas bien, l’Europe de l’énergie.

Pourquoi le pouvoir politique s’en mêle-t-il ?

Incroyablement, les politiques de tous bords trouvent normal de se mêler des affaires d’une entreprise. La palme allant, comme d’habitude, à notre « ami » Montebourg, commissaire en chef au « redressement productif » qui, depuis qu’il a baptisé ainsi son ministère voit l’économie française de moins en moins rentable et de plus en plus déclinante. Cet individu s’étant encore une fois permis d’insulter un chef d’entreprise, lui qui n’a jamais rien fait de ses dix doigts ! Il faut dire qu’en 2004, lorsque Alstom avait frôlé la catastrophe, Sarkozy avait intelligemment « sauvé » l’entreprise. Pas question donc, pour ses pourfendeurs, de faire moins bien – ils y sont pourtant condamnés.

Hollande « consulte » les patrons des différentes entreprises concernées. Il s’agit de donner du grain à moudre aux journalistes et de faire croire au bon peuple qu’il agit. En réalité, il ne peut rien faire, à part nationaliser – il n’en a pas les moyens – ou éponger les dettes, en creusant encore plus la dette publique. Hollande agite donc les bras de son moulin pour nous montrer le sens du vent.

Alstom est loin d’être un cas isolé !

C’est la déconfiture, la débâcle. Après avoir réussi à démontrer la validité de la courbe de Laffer sur le plan fiscal, le gouvernement nous fait une démonstration grandeur nature de la stupidité des théories socialistes en matière économique. Nous avions connu « le bras armé de la politique économique de la France » et son « volontarisme » avec le Crédit Lyonnais il y a quelques années, nous connaissons aujourd’hui les affres de l’économie « sans capital », menée par celui pour qui « l’ennemi, c’est la finance »… Ben tiens !

Il y a quelques temps, nous l’évoquions plus haut, le fabricant d’aluminium Pechiney fut absorbé par le canadien Alcan tandis que le sidérurgiste Arcelor fut pour sa part avalé par l’indo-britannique Mittal. Il y a quelques mois, la place de marché boursier NYSE-Euronext était gobée par l’américain ICE après une tentative de contre attaque de Deutsche Börse (ça ne vous rappelle rien ?). Vous souvenez-vous, il y a deux ans, de Rhodia, passée avec armes et bagages sous pavillon belge, rachetée par Solvay ? Il y a deux mois, c’est Publicis, passé dans le giron américain d’Omnicom qui devenait… hollandais – je veux dire par là qu’il a mis son siège aux Pays-Bas, pas de contre-sens s’il vous plait. Récemment, le constructeur automobile Peugeot a ouvert son capital au chinois Dongfeng. Il y a quelques semaines, nous apprenions que le cimentier Lafarge devenait suisse en « fusionnant » avec Holcim…

Évidemment, certains vous dirons fort justement que dans une économie de marché, il est tout à fait normal que des firmes faibles soient rachetées par de plus fortes, que des actionnaires réalisent pour investir ailleurs. Certes. Mais ne trouvez-vous pas étrange que cela se passe uniquement dans le sens du rachat des entreprises françaises par des étrangères et jamais l’inverse ? Souvenez-vous de ce qui se passait il y a dix ou quinze ans ! Alors, Renault s’emparait du japonais Nissan, Pernod Ricard du britannique Allied Domecq, Sanofi de l’allemand Aventis (« petite » OPA de 55 milliards de dollars !) et PPR (Pinault) de l’italien Gucci !


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  • Il est assez effrayant de constater que les grandes capitalisations sous controle français peuvent être rachetées comme de simple PME quand elles sont mise en difficultés par la conjoncture (conjoncture liée à la crise mais aussi et à des décisions stupides de l’état).

    Il est peu vraissemblable que le patron d’Alstom n’ait pas prévenu l’état de ses difficultés financières (Hollande et Montebourg prétendaient déja étudier la situation d’Alstom au début de l’année). Chaque société est un cas particulier, mais il y a un problème de fond sur la rentabilité des entreprises comme le souligne l’auteur. On pourrait donc bien se faire dépouiller de nos grands groupes industriels à vitesse accélérée à la faveur de la sortie de crise, de traités transatlantiques et d’une pression fiscale sans précédent.

    Aujourd’hui, le pôle énergétique est victime des indécisions (transitude énergétique oblige) qui ont vidé les carnets de commandes. Gageons qu’à moyen terme, la reprise d’Alstom sera une bonne affaire pour GE s’il parvient à se débarrasser de la branche transport. A qui le tour ensuite ?

  • Sans oublier le réflexe pavlovien xénophobe (antiaméricanisme, quand tu nous tiens) inhérent aux socialistes dès qu’une grosse entreprise étrangère se pointe pour en acheter une en France.

    • ça commence à devenir très lourd d’ailleurs, on sent que certains ont gardé la culture PCF d’avant la chute du Mur…On pensait que ça se terminerait avec le voyage d’Hollande aux USA, où il a vraiment encouragé les entreprises US à l’investissement en France, c’est juste lamentable. Montebourg est une purge, quand je pense à ce qu’il a fait à Dailymotion…les possibilités de développement avec Yahoo étaient juste énormes, alors que là le marché US leur est limite inaccessible, bravo..

    • Oui. Comme s’il valait mieux être chômeur que de bosser pour Coca-Cola.

  • Un autre grand groupe (duquel je suis salarié) s’était mis en tête de faire des calculateurs ferroviaire afin de se diversifier.
    Meme si certains matériels sortis ont été un succès technique (metro RATP ou STIB…) l’équipe ferro s’est peu à peu effrité faute de management adéquat, ne laissant que des grands polytechniques aux CV sexy et totalement incapable de rien faire (à part des réunions où la conclusion est la planification d’une autre réunion …).

    Du coup notre groupe se restructurant, il cherche à se débarrasser de son boulet ferroviaire, et ALSTOM était sur le banc des intéressés pour récupérer la technologie et les équipes.

    Entre temps, il y a eut le dossier GE et l’aveu que ALSTOM n’a pas de fric. Au milieu de tout ça, nous on veut gicler notre branche ferro pour qui personne ne veut payer.

    Bilan : ça risque d’etre cedé pour 1€ symbolique.

    Un beau transfert / rachat à la Française.
    Vous pouvez ajouter PYREX à la liste.

    Le parallèle avec la Silicon Valley et ses 20% de Français initiateurs est le meilleur témoin de la situation :
    Ces start up qui prospèrent sont créées et dirigées par des entrepreneurs, des créatifs, des passionnés qui ont toute leur place à la tête de leurs convictions et passions ; l’écosystème US leur est favorable.

    Chez nous, ces mecs là auraient été écartés car dès qu’on grossit ou qu’un potentiel est identifié, il faut mettre un énarque, un polytech, mine ou X à sa tête.

    La nature des dirigeants de société dis beaucoup de chose…

    • Bah ! Chacun sait que l’électricité se fabrique avec des panneaux solaires et il faut donc être stupide comme un dirigeant de multinationale américaines pour racheter notre fabricant de turbines à un moment où l’euro est aussi cher par rapport au dollar, et en plus laisser de côté notre fantastique technologie TGV cocorico.

      Ou pas ?

  • Le vrai coup de grace fut les 35 heures, il y a 15 ans…

    Mais plus personne n’en parle.

    • TAFDA ! on devrait décerner le prix nobel de la connerie à martine aubry !

      • Il y a 2 choses l’ une apparente qui est plus de bureaucrat et diminution de productiv et l’autre qui est cachée
        qui ne se voit pas comme disait Bastiat cà dire
        moins de valeur travail et
        plus de valeur divertissements
        c’ est un aspect qui a été sous évalué

    • On en parle pas tellement parce que au fond ce n’est pas réellement le problème. Beaucoup de pays font moins d’heures que les français et vont pourtant mieux. C’est juste une question de vouloir le beurre, l’argent du beurre, et le cul de la crémière.

      Les 35h ne sont pas un problème, le problème c’est de dire aux gens qu’ils vont travailler moins, tout en faisant augmenter la dépense de manière inconsidérée, avec un service public toujours plus présent.

      Si l’Etat n’avait pas multiplié les dépenses, les 35h n’auraient eu que peu d’effets. D’ailleurs, franchement, les 35h…. Enfin il faut être honnête, c’est devenu une légende, les trois quarts des gens que je connais sont soit à 39h (notamment le batiment et souvent l’industrie aussi) ou à 35 mais font des heures supp non payés (oui c’est illégal mais bon, beaucoup le font en réalité).

      Mais même dans le cadre d’une réelle application des 35h, si derrière on maitrise les dépenses et garde un niveau d’imposition suffisamment bas, ça ne pose pas de problème. Après bien sur, dans le système actuel et ses taux d’imposition hallucinant…

      • A croire que les socialistes tuent volontairement notre économie en siphonnant les impôts au profit des fonctionnaires bien trop nombreux ( réservoir de votes de gauche ) , les socialistes affaiblissent tous les jours des milliers d’entreprises particulièrement vulnérables telles que PMI et ETI qui sont les seules potentiellement créatrices d’emplois pérennes sans oublier exportatrices en devenir et même innovantes par dessus le marché !

  • « Pourquoi le pouvoir politique s’en mêle-t-il ? »

    S’en mêle-t-il ou s’emmêle-t-il ?

  • c’est une tres bonne chose qu’Alstom soit rachete par une autre entreprise, on va pouvoir ainsi faire des economies d’echelle et des dividendes en plus pour nous… pour nous les liberaux on s’en tamponne de savoir a quel pays appartient l’entreprise !

    • En effet, de plus
      pour les verts, c’est une bonne chose car les usines, ça pollue
      pour les socialistes, c’est un symbole de l’exploitation de l’homme par l’homme qui disparaîtra,
      pour l’ump, vu qu’ils ont le meme raisonnement que les socialistes mais 3 ans plus tard (donc pour l’instant, ce n’est ni une bonne chose, ni une mauvaise chose).

      au fond de moi, je pense quand meme, qu’à force de considérer les sociétés françaises comme les vaches à lait du système social français, et bien elles finissent par crever.

    • Parlez pour vous.

      Par naïveté ou par cynisme, vous sous estimez largement les conséquences de telles opérations.

      • Par aveuglement. Il y a de plus en plus de libéraux qui pensent que le libéralisme est supérieur à la réalité. Ça s’appelle des libertariens.

  • Le seul point positif de ces rachats est la disparition le de tous ces « fleurons » qui inspiraient tant de politiques interventionnistes désastreuses de la part de nos pouvoirs publics.

    Quand il n’y aura plus que des PME et des filiales de grands groupes étrangers en France, peut-être que les politiciens arrêteront de nous bassiner avec la défense des « fleurons ».

    Remarquez, ils pourraient se mettre à vouloir défendre les PME à la place et tout de suite ça fait un peu peur…

    • Si jamais le gouvernement joue à ça avec les PME (j’en doute, ils n’ont pas les moyens vu leur nombre) alors le pays sera définitivement mort économiquement vu qu’il n’y aura plus de possibilité d’expansion, ou très peu..Déjà que nos PME sont trop petites et peu ouvertes à l’international…

  • Bon article.

    J’espère vraiment que General Electric et Alstom vont pouvoir faire affaire tranquillement car là le gouvernement n’est qu’un gêneur qui montre l’inaptitude économique de ses dirigeants, dans la presse anglo-saxonne il y a déjà une forme d’incompréhension qui s’exprime, et rendra le pays encore plus repoussant pour les investisseurs mondiaux.La chute de 77% des investissements en 2013 leur a pas suffit?
    Nous sommes certes 4ème mondiaux en stocks d’IDE derrière USA,Chine et Royaume-Uni mais cela ne reflète que la grandeur passée du pays, si l’on prend les flux actuels nous ne sommes plus que 16ème ! Pour la 5ème puissance économique mondiale (plus pour longtemps d’ailleurs : Royaume-Uni,Brésil et Inde vont nous passer devant avant 2020) ça fait mal de n’être que 16ème pour l’investissement étranger, montrant la forte perte d’attractivité du pays.

    Dire qu’Hollande avait dit, aux USA lors de son voyage à la Silicon Valley, au patron de GE qu’il devait investir en France et qu’il serait le bienvenu..Eh ben, en France on a vraiment une drôle de façon de souhaiter la bienvenue !

  • « Laissez le gouvernement percevoir des impôts et répandre des grâces ; mais, pour Dieu, ne l’engagez point à se mêler de nos affaires. Souffrez, s’il ne peut nous oublier, qu’il pense à nous le moins possible. Ses intentions à notre égard sont sans doute les meilleures du monde, ses vues toujours parfaitement sages, et surtout désintéressées ; mais, par une fatalité qui ne se dément jamais, tout ce qu’il encourage languit, tout ce qu’il dirige va mal, tout ce qu’il conserve périt, hors les maisons de jeu et de débauche. »
    Paul-Louis Courier, illustre pamphlétaire (1772-1825)

  • Il ne faut pas exonérer les Chirac et autres Sarkozy d’avoir tracé la piste qu’hollandouille est en train de train de transformer en autoroute à six voies vers le grand soir des lendemains qui chantent

  • Si le gouvernement voulait sauver Alstom et l’industrie française, ce serait simple: baisse massive des charges, liberation du capital, baisse drastique des dépenses, et arrêter une bonne fois pour toute d’empêcher les créateurs d’entreprises de s’exprimer. Aujourd’hui les gens qui ont des idées, qui sont doués, les autodidactes, sont systématiquement écrasé au profit de grands enarques ou autre grand guignol à gros diplome, souvent membre des diverses loges françaises…

    • Je ne sais pas pour les loges (il y en a certaines qui ont de très bon principes) mais pour le reste je suis totalement d’accord avec vous.

      Je ne retrouve plus l’article qui parlait justement de ça. Une étude (Américaine je crois) faisait le comparatif de la nature des dirigeants de sociétés US et FR à iso périmetre : pour 1 patron autodidacte en france, ils en ont 25 chez eux.

      • Pour les loges malheureusement c’est le cas. De toute façon, tout est histoire de copinage et les loges servent à ça: se faire des « amis ». Une belle Republique bananière…

        De toute façon en France, les réseaux valent plus que l’intelligence. Le dynamisme, la volonté, l’esprit d’entreprise, ça ne vaut plus rien si tu ne connais pas les bonnes personnes.

        Et en attendant aux Etats Unis NOS entrepreneurs, les vrais, ouvrent des entreprises à foison et font travailler des milliers d’américains et rapportent des millions au gouvernement américain. Alors que nous on est au chômage…
        L’ENA et ses bienfaits…

        Je me rappel encore de cette phrase extraordinaire, sortie par une journaliste probablement droguée de TF1, parlant de l’ouverture d’une école du réseau de l’ENA par la France au Moyen Orient (Qatar je crois): « […], une sorte d’ENA du Moyen-Orient, sans laquelle aucune bonne gouvernance n’est possible ».
        Après j’ai vomi.

        • Je me souvient d’un homme autodidact parti de rien et une fois fortune faite dans les années 80 (il est connu…) envoya sa fille faire science po et l’ENA. Triste pays…

  • D’un côté, nous avons aux manettes une tribu d’improductifs notoires (aucune valeur ajoutée créée de toute leur vie) ; de l’autre, une pénurie de capitalistes de taille internationale, j’entends des gens capables de sortir leur chéquier à la fin du tour de table et pas d’appeler leur banquier sur le portable.
    Les riches stigmatisés comme nulle part ailleurs ont tout bonnement fui, sinon sont des expatriés semestriels pour sortir du Rôle. En plus tout investisseur français sait bien que mettre de l’argent dans un process en France c’est comme s’enchaîner à un environnement hostile à l’entreprise.
    Inventer ici pour réaliser ailleurs est devenu très courant.

  • Ah tiens, selon un sondage qui vient de paraître 55% des Français seraient favorables à une nationalisation temporaire d’Alstom. Quel peuple inculte et arriéré, c’en est désespérant 🙁

    • on devrait faire le mème sondage en leur demandant s’ils sont favorable à une nationalisation AVEC leur pognon … peut-etre que le résultat serait différent ?

    • Il faut être très habitué à tous ces « zondages » pour ne plus tenir compte. Mais il est vrai que la sous culture économique est très présente et fait des ravages. Courage à nous!!

      • La seule information économique que la populace dans l’industrie lit ce sont les tracts de la CGT, FO, Sud (un peu moins présents).
        Arlette, Olivier et autres sont des hérauts !!!
        Quant à ces torchons, il est préférable de ne pas vous les scanner. Certains d’entre vous se suicideraient à leur lecture.

  • En quoi l’ ancien ex président de la rép a sauvé alstom en 2003 ? j’ ai apporté des sous à l’ augm cap en tant qu’ actionnaire ET vous puisque l’ Etat a mis un paquet de fric si je me souviens en prenant une part au cap

    Pour Publicis je ne comprends rien c’ est une sté fort bien gérée et gouvernée et toujours indépendante
    Pour Péchiney c’ est rocambolesque la sté et le gouvern social avait eux- meme placée cette sté nationalisée ds le pétrin en lui faisant acheter un mastodonte us en + en s’ endettant , une folie

    il y a encore des leaders non médiatisé car non coté comme l’ ancien Béghin Say ( sucre

  • « Il y a 15 ans les entreprises françaises partaient à la conquète du monde …… »

    Vous trouverez dans le site suivant une comparaison France – Allemagne, pourquoi les aĺlemands, qui ont eu une démarche cohérente depuis 15 ans, réussissent
    et pourquoi c’est très très mal barré pour les Français :

    http://gestion-des-risques-interculturels.com/

  • pas très libérale cette analyse mon cher tibault

    qu’Alstrom se casse la figure tant mieux !! vont-ils rembourser les milliards qu’ils récoltent en subventions chaque année ???

    à LIRE http://www.parti-libertarien.com/actu/halte-au-faux-liberalisme

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L'auteur : Éric Pichet est professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School.

 

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