Valls face au naufrage du socialisme à la française

Les temps sont durs pour les adversaires de l’économie de marché.

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Valls face au naufrage du socialisme à la française

Publié le 1 mai 2014
- A +

Par Kevan Saab.

DISCOURS DE POLITIQUE GENERALE DU NOUVEAU PREMIER MINISTRE, A L'ASSEMBLEE NATIONALE.

Le vote de mardi fut historique à plus d’un titre. Jusqu’à peu, le PS était encore le dernier parti socialiste d’Europe ayant une vision marxiste de l’économie et de la société. Comme prévu, le vote du plan d’économies de Manuel Valls a officiellement fait voler en éclat les espoirs des éléments les plus à gauches de voir l’État agrandir encore plus son périmètre, de pousser la redistribution des revenus encore plus loin tout en laissant doucement filer la dette publique vers des sommets jamais atteints jusqu’alors.

Bien-sûr, Hollande n’a aucun mérite dans cette conversion tardive à ce qu’il appelle la social-démocratie. En réalité cette mutation s’est faite bien malgré lui. Quel aveu d’échec pour le candidat jadis pourfendeur de la finance internationale, des multinationales et des riches de se voir obliger de reconnaître, avec l’adoption d’un pacte de compétitivité, que ses hausses d’impôts sapaient les bases de toute reprise en France.

Évidemment, Hollande n’est pas le seul à avaler des couleuvres. À vrai dire, l’homme ne semble pas avoir de ligne politique claire sur aucun sujet. Gageons que cette énième métamorphose ne l’affecte guère. Ce n’est cependant pas le cas du PS, dont 100 de ses 291 députés signaient il y a encore quelques jours une lettre publique contre le plan d’économies soutenu par Manuel Valls. Un chiffre qui tranche avec l’absence de vote contre le texte malgré tous les appels au blocage par la gauche française ces derniers jours.

Et pourtant, la victoire était à portée de main pour les adversaires du sérieux budgétaire, le texte n’ayant été adopté qu’avec 265 voix pour contre 232, avec plus de 67 abstentions de membres de la majorité pour la plupart. Serait-ce la peur d’une exclusion brandie par la Rue de Solférino qui a forcé les troupes de Martine Aubry au silence complice ? En partie seulement. En fait, le blocage du gouvernement Valls n’est pas une option pour la vieille gauche pour la simple et bonne raison qu’il conduirait éventuellement à une dissolution. Et par les temps qui courent, l’étiquette PS, écolo, ou front de gauche par ailleurs, n’augmente pas tellement les chances de renouveler son siège comme on l’a vu aux municipales. La gauche de la gauche y voit pour responsable la soi-disant politique d’austérité de Hollande à l’Élysée depuis deux ans. Explication grotesque quand on voit la déroute électorale de la gauche et encore plus de l’extrême-gauche aux municipales comme dans les sondages. Ajoutons au passage qu’une majorité des Français semblaient approuver les mesures annoncées par Valls la semaine dernière.

Bref, les temps sont durs pour les adversaires de l’économie de marché. Hier élus triomphalement sur un programme économique anti-entreprises, et aujourd’hui obligés d’accepter à contrecœur une baisse limitée, mais une baisse tout de même, de leurs cotisations sociales afin de tenter de sauver ce qui peut encore être sauvé du tissu économique français.

À voir les larmes de Marie-Noëlle Lienemann, la colère de Marine Le Pen, ou les appels à la grève de l’extrême-gauche, on comprend que la rupture est consommée entre les étatistes et le gouvernement. Avec 50 milliards d’économies annoncés, on est encore loin des coupes nécessaires pour redevenir compétitif. Néanmoins on peut d’ores et déjà célébrer le fait que pour la première fois depuis 40 ans, la gauche parlementaire, le centre et la droite parlementaire soient sur une ligne de rigueur budgétaire et de réformes. En attendant que les modestes réformes de Valls soient exécutées, réjouissons-nous de voir pour une fois les apôtres de la dépense publique marginalisés et écartés du pouvoir, leur programme politique réduit en lambeau par la dure réalité des faits.

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  • Optimiste. Les 50 milliards sont « annoncés » … et le resteront. La dépenses publique ne baissera pas, en réalité.

    • « dernier parti socialiste d’Europe ayant une vision marxiste de l’économie » : Kevan, ll faut se réveiller, cela fait longtemps que la « vision marxiste » (ainsi que la classe ouvrière) est effacée (Cf. les thèses de Terra Nova), au pire elles sont ressorties dans quelques débats pour faire « révolutionnaire ».

      • @René de Sévérac,
        la vision marxiste est masquée grâce à la novlangue…
        mais c’est surtout la pléthore de fonctionnaires qui forme les bataillons de gauche

        • Pardon, mon propos était plutôt relatif à l’idéal socialiste.
          Le Parti prétendument Socialiste n’a pas prétention à « révolutionner » la société. Il a confié les rênes économiques à une oligarchie.
          Par contre, « du passé faire table rase », là il reste convaincu (e.g. le mariage inverti, études de genre, etc.) bref, il est moderne mais pas tellement plus que la droite.
          La création de postes de fonctionnaires, c’est une maladie locale !

        • Pourquoi « de fonctionnaires » ? « de clients créés ou importés » serait plus précis. On a dépassé le stade des 50% de français dépendant de l’état depuis un moment. Entre les retraités, les fonctionnaires, les immigrés économiques, les chômeurs et assimilés … Et puis l’éducation (nationale) est noyautée aussi, d’ailleurs pour une fois c’est explicitement écrit sur l’emballage, enfin pour ceux qui comprennent encore les finesses de langage après avoir suivi un cursus de l’EdNat.
          Autant dire qu’entre ceux qui ne comprennent que leurs intérêts et ceux qui ne comprennent rien, on a peu de chances d’éviter le naufrage.

  • Valls a-t-il promis des réformes ? Je ne crois pas. Il a simplement pris des mesures conjoncturelles, limitées dans le temps, sans toucher à la structure même du système (ie le périmètre de l’état et ce qu’il coûte chaque année aux contribuables).
    Comte tenu d ela gravité de la situation, ce qu’il a promis, c’est de la roupie de sansonnet.

    • Toutafé. Il n’a promis aucune réforme mais il a promis d’embaucher 60 000 nouveaux fonctionnaires pour le mammouth. Les dépenses continueront donc d’augmenter à un rythme soutenu et le secteur communiste poursuivra sa croissance.

      L’auteur de l’article croit à une conversion de Valls à l’économie de marché : il doit avoir beaucoup de caca dans les yeux.

      • En plus le mammouth est un excellent fournisseur de militants de gauche. Le choix est donc judicieux.

    • valls n’a pas les moyens politique de faire beaucoup de réformes : il est trés minoritaire dans son parti et ne pourra pas compter sur un grand soutient de la droite , qui essayera de le faire tomber s’il est en difficulté …

  • Trop de fautes dans l’article et surtout angélisme vis à vis de mesures floues qui ne seront jamais mises en oeuvre…

  • Déjà, Belkassine a annoncé 600 millions pour les quartiers en difficulté. Je ne vois vraiment pas où se trouve la rigueur…

  • Naufrage du socialisme à la française ?

    Non… Le socialisme mène à la ruine quelque soit le pays dans lequel il est pratiqué, c’est juste que selon les méthodes l’agonie est plus ou moins longue.

    En France, on a la version longue et douloureuse, avec réanimation lors de l’arrêt cardiaque du malade histoire que ça dure encore un peu. On le voit bien avec les plans, les pactes, les socles, les contrats, qui ne sont que des usines à gaz de plus.
    Les réformes, çà n’est pas progressiste, çà n’est pas vendeur, çà peut mettre un terme à une carrière politique, et comme ils ne sont responsables de rien, jamais, alors… après eux, le déluge.

  • « À vrai dire, l’homme ne semble pas avoir de ligne politique claire sur aucun sujet. » Pourtant, sa ligne politique est absolument limpide : survivre le plus longtemps possible, conserver le pouvoir à tout prix, au prix des Français qu’on peut bien sacrifier pour cet objectif ultime.

  • Capitaine pédalo et valls le matelot !!!

  • Bah, le socialisme continuera jusqu’à ce qu’il s’étouffe comme au Vénézuela, pays où il est interdit de licencier (et pourtant le chômage est loin d’être bas et ça empêche les multinationales de se barrer, comme Toyota et Ford), où l’inflation est de 60%, où l’on augmente le SMIC de 40% en une année…Et pourtant l’économie s’effondre, on aura beau pousser ça à l’extrême ça ne marchera jamais.
    Il faudrait qu’Hollande et ses potes voient ce qui se passe là-bas pour comprendre leur erreur.

  • Article: « on peut d’ores et déjà célébrer le fait que pour la première fois depuis 40 ans, la gauche parlementaire, le centre et la droite parlementaire soient sur une ligne de rigueur budgétaire et de réformes. »

    C’est vrai dans certains discours, mais c’est bien trop peu et bien trop tard.
    Le monstrueux appareil d’état est devenu cancéreux, il est en roue libre et in-réformable.

    • Oui mais vaut mieux bien trop peu, que rien du tout. Parce que c’est pas une loi qui était votée, mais une direction: vers plus de liberalisme, ou vers plus de socialisme. Quelque soit la réalité ou la profondeur du plan proposé, au moins, il n’est pas partie vers plus de gauche. Et cerise sur le gateau, ça a fracturé le PS.

      • Desproges54: « Oui mais vaut mieux bien trop peu, que rien du tout. »

        Ouvrir un mouchoir quand ont tombe d’un immeuble ne change pas grand chose au résultat et agis marginalement sur la vitesse de chute.

        Dans ce cas le « trop peu » a trop de chance de se transformer en « rien du tout » ou « encore plus de dépenses ».

  • Encore historique ???!!! Ce sont de véritables Histrions ces journaleures !!!

  • « À voir les larmes de Marie-Noëlle Lienemann, la colère de Marine Le Pen, ou les appels à la grève de l’extrême-gauche, on comprend que la rupture est consommée entre les étatistes et le gouvernement. Avec 50 milliards d’économies annoncés, on est encore loin des coupes nécessaires pour redevenir compétitif. Néanmoins on peut d’ores et déjà célébrer le fait que pour la première fois depuis 40 ans, la gauche parlementaire, le centre et la droite parlementaire soient sur une ligne de rigueur budgétaire et de réformes. En attendant que les modestes réformes de Valls soient exécutées, réjouissons-nous de voir pour une fois les apôtres de la dépense publique marginalisés et écartés du pouvoir, leur programme politique réduit en lambeau par la dure réalité des faits. »

    Je suis d’accord avec ça, et je pense que beaucoup trop de liberaux se comportent de manière parfaitement autiste face à ce sujet. Ils veulent une victoire totale ou rien. Comme si on allait changer le loup étatique en champion du liberalisme en une semaine, deux jours et quatre heures. Quant à discuter de la réalité ou non des économies, j’ai presque envie de dire que nous, liberaux, on s’en fout. L’important, c’est le message, et surtout la fracture provoquée chez nos ennemis. Car même si aucune économie n’est faites, le PS s’est retrouvé coupé en deux et privé de ses alliés. Pour au final choisir le sens qui nous convient, nous, au détriment du reste de la gauche.
    D’ailleurs, je ne suis pas certain de l’irréalité de ce plan. 50 milliards, pas forcément, mais avec la fracture provoquée par la gouvernement, il n’a plus aucune autre solution: soit il économise réellement, et présente de meilleurs chiffres, ce qui permettra a forcer les brebis galeuses à rentrer dans le rang, soit ils se coupent définitivement d’une grosse partie du PS et de leurs alliés. Un echec causerait leur chute, vertigineuse, au profit des dissidents.

    Ce vote est donc réjouissant, je suis d’accord avec vous. Car il met le gouvernement dans une position simple: il a les couilles dans l’étau. D’autant qu’on oubli une chose ici, c’est que les créanciers, eux, ils voient les 5000 Mds de dettes, même si les médias le cache. Ce qui veut dire que l’Etat ne pourra plus emprunter très longtemps a ce rythme, même en braillant très fort et en faisant pleurer dans les chaumières, ça ne changera rien: quand le robinet se coupera, ce sera fini. Et là ça va faire un joli tsunami.

    On a deux camps qui s’affrontent: les politiques qui veulent le pouvoir et continuent leur discours démagogiques sur les économies et l’austérité, et les politiques au pouvoir, qui tiendraient exactement le même discours à la place de leurs adversaires, mais auxquels les circonstances n’ont guère laissé d’autre choix que de faire l’inverse. Ils savent qu’ils sont menacés, et que la moindre hausse des taux d’interet pourrait leur être fatale désormais. Aujourd’hui, ils sont en mode instinct de survie.
    Valls est certainement une daube, mais il faut lui reconnaitre justement un certain instinct de survie. Il n’a pas vraiment d’idéologie autre que celle qui lui permettra de tirer ses marrons du feu. C’est une catin, comme tous les politiques, mais encore plus que les autres… Ce qui dans le cas présent nous sera utile. C’est pour ça que, plus que de rejeter en bloc la politique de Valls, ce qui ne fera que renforcer les merdeux de gauche, il faut au contraire l’utiliser, à nos propres fins. Il se vend au plus offrant, il ira là où il retirera un bénéfice politique. Ne croyons surtout pas que cet homme soit un réel socialiste. Demain il pourrait devenir l’homme le plus libéral du monde si ça pouvait lui faire gagner en popularité.
    Une catin…

    • à Desproges54,

      je me permettrai de vous faire le même reproche qu’à l’auteur, à savoir qu’on aurait pu également être remplis d’espoir à partir de 1983, après un revirement déjà spectaculaire et ce qu’on aurait pu penser être une sorte de renoncement au collectivisme, un aveu d’échec.
      Néanmoins, la gauche a l’échine très souple. Elle est parfaitement capable de considérer que c’est une affaire de conjoncture et qu’on pourra continuer à égaliser les richesses, engraisser le secteur public, etc., une fois que la croissance sera repartie…
      Je suis donc nettement moins optimiste que vous. Parfois on voit clairement la réalité en face, on la comprend, par nécessité ; puis les circonstances changent, et l’on se dit qu’en fait on était dans l’erreur, que l’on peut repartir comme avant, imprimer de la monnaie, emprunter, taxer et réglementer à tout-va.
      C’est d’ailleurs ce que tendent à prouver les cycles économiques… Sagesse en période difficile, qui amène à la prospérité ; incurie et démagogie en période faste, qui amène à la récession…

      • Eh bien, sauf à considérer qu’on ne nous sommes pas en période difficile, ce serait donc la sagesse qui primerait selon vos dires. Vous êtes donc plus optimistes que moi et l’auteur au final.

        Car vous vous méprenez sur mes propos. Je n’ai jamais dit que nos chers élus vont, subitement, changer d’eux mêmes et devenir de parfaits libéraux. C’est aussi illusoire que de croire que demain, la France, par on ne sait quel miracle, se lèvera libérale. Ce que beaucoup de monde ne comprend pas ici, c’est que si on veut faire valoir nos idées, il va falloir y aller clairement et sortir du bois. Il faut que les gens de sensibilité libérale se réunissent pour soutenir toutes les initiatives libérales de Valls. Pas pour lui faire confiance et lui laisser les pleins pouvoirs. Non, pour lui mettre encore plus les c******* dans l’étau. Je ne parle pas d’aider Valls, mais c’est un opportuniste.
        A partir, je pense que le rôle des libéraux n’est pas de faire comme l’UMP: répéter « le gouvernement il est caca-prout » et au final rester totalement passif. parce que à part grogner, qu’est ce qu’on fait concrètement? Rien.
        A partir de là, plutôt que d’attendre que le Bon Dieu se penche sur nous pour nous offrir le pouvoir sur un plateau, il serait plus logique de penser que les français ne voteront pas libéral aux prochaines élections, et qu’aujourd’hui, les chances de voir un libéral élu en 2017 sont exactement de 0%.
        Normal, on grogne, mais on ne fait pas valoir nos idées, on est passif.

        C’est moche à dire, mais je crois qu’on doit faire comme les écolos. Etre plus agressifs, plus incisifs. Ils n’hésitent pas à mettre le gouvernement en difficulté pour le manipuler et le forcer à aller dans leur sens. l’écologisme est un lobby.
        Je ne dis pas qu’on doit agir comme un lobby. Néanmoins, une occasion nous est offerte de prendre de l’ampleur. Ayrault était un socialiste indécrottable dont on ne pouvait rien attendre. Ce mec ne changera jamais, même avec la tête écrasée dans le mur. Valls, non. Son manque de convictions peut nous permettre de faire passer nos idées petit à petit.

        Bien sur, si on part du principe qu’on doit continuer a regarder le gouvernement faire et attendre de voir où il va, alors oui, je suis d’accord, ils retourneront certainement à leurs premières amours, car la plupart sont trope cons pour éviter le mur qui s’approche à toute vitesse. Mais croire que Valls continuerait comme ça, c’est une erreur. S’il voit qu’il peut y gagner en changement de bord, il le fera. Pas pour la France ou pour le plaisir de faire quelque chose de bien, mais pas pur égoïsme. Mais peu importe. Sa faiblesse idéologique en font un bon candidat faute de mieux.

        Encore une fois, on ne verra le libéralisme s’imposer dans l’immédiat, n’en rêvez même pas. Et aujourd’hui, vous pouvez toujours grogner, mais ce sont bien les socialistes qui sont là haut et nous qui grognons comme des cons devant nos ordinateurs. Et le pire, c’est qu’on ne fait passer aucune idée. Les gens ne savent même pas qui on est! Or, avant d’espérer quoique ce soit d’autre, il faut déjà se faire entendre, et pour se faire entendre, il va falloir ruser dans un échiquier politique qui ne nous laisse que peu de place et quasiment aucun temps de parole.

        En clair, je ne souhaite pas que les libéraux se « remplissent d’espoirs comme en 1983 » en croisant les doigts. Je souhaite qu’enfin, nous profitions du moment de faiblesse de l’adversaire pour prendre notre chance. Un Premier Ministre sans convictions et faible idéologiquement, un camp socialiste explosé, une UMP qui ne convainc plus personne… les extrêmes et les écolos sont déjà dans le jeu pour tirer les marrons du feu. On serait con de ne pas y voir un encouragement a revenir sur le devant de la scène.

        • Et encore une fois, je ne fais pas confiance a Valls, je pense juste qu’on devrait réunir nos forces pour le contraindre à aller dans notre sens en attendant d’avoir un meilleur champion. Evidemment que ce n’est qu’un bouche trou dont on ne doit pas attendre monts et merveilles. Et évidemment que seul la contrainte ou l’intérêt politique pourra guider ses pas, bien plus que le bon sens. Mais aujourd’hui, j’observe que Valls est en grande difficulté dans son propre camp. Un soutien discret des libéraux lui permettrait de prendre un peu d’air à l’Assemblée (parce que le dernier vote était très limite) et de moins dépendre d’une aile gauche du PS qui l’entraine vers le fond avec elle. Ce dont il se rend compte.
          Ce n’est que ça que je dis depuis le début. Il sait aujourd’hui qu’il n’arrivera pas à concilier la réalité économique et l’aile gauche du PS. Donc soit il trouve un moyen de larguer les encombrants de l’aile gauche, soit il va sauter avec eux. Mais si les libéraux lui offrent une porte de sortie et un soutien conditionnel, il se raccrochera à ça. Il n’a pas le choix. Et en tout état de cause, on serait con de refuser cette possibilité.

          Bien sur, la France ne sera toujours pas libérale avec Valls. Mais si on pouvait le contraindre à quelques gestes, des baisses de charges et quelques coupes budgétaires, ce serait une première victoire. De la même manière, ce serait peut être l’occasion de les forcer a desserrer l’étau qui pèse sur nous, médiatiquement.

          • @ Desproges54,
            – contraindre ce gouvernement et les suivants à baisser le nombre de fonctionnaires (et assimilables hors « régaliens ») d’un à deux millions sur 10 à 15 ans (et s’y tenir!), à 3millions et demi le coût moyen d’un seul d’entre eux jusqu’à la fin de sa retraite la somme est vertigineuse: c’est la principale économie qui se doit d’être !

          • J’aime votre vision combative et je me joins d’avance à vous si combats vous entendez mener.

            Mais, je ne voulais nullement dire qu’ils sont devenus libéraux. Ils sont contraints de faire « un peu de libéralisme » parce que sinon nous empruntons la voie grecque, mais dès qu’ils pourront refaire n’importe quoi ils le feront pour assurer leur élection. Le problème c’est précisément que le libéralisme n’ait appliqué que pendant les périodes difficiles, du coup il ne laisse à voir que le difficile ajustement qui s’opère. Aussitôt que le la politique libérale pourrait tirer le fruit de ces efforts, on met en place une politique sociale qui va prétendre – parce qu’elle a réparti les richesses sans les avoir produites – être à l’origine de l’amélioration de la situation collective.
            Etant donné qu’il parait impossible de voir appliquer une politique libérale de long terme, dans une période économique stable, le libéralisme ne pourra jamais en tirer le mérite et sera voué aux gémonies.

            « La victoire a cent pères mais la défaite est orpheline »

  • Le socialisme à la française comme tous les autres est une forme de névrose grave dont il convient de se séparer à cause de la contagion sur les cerveaux faibles ou déjà atteints par les symptômes de la paranoïa du grand soir et/ou des lendemains qui chantent. Le socialisme est l’épidémie résurgente la plus virulente qui soit dans le domaines des systèmes politiques mortifères, depuis la chute du mur beaucoup n’ont toujours pas compris malgré l’évidence.

  • Hollande ne fait pas de politique économique, il fait de la politique politicienne : s’il adoptait une politique libérale, Montebourg ne serait pas au gouvernement. Hollande est persuadé que l’économie est cyclique. Les mesurettes libérales ne sont que de la comminication pour montrer qu’il y a un capitaine dans le Titanic et de toute façon, la seule véritable mesure libérale qu’il pourrait prendre serait de démissionner, car le PS ne peut pas faire une politique libérale.

    Que vient faire Valls dans cette galère : soit c’est un crétin, soit il veut et pense pouvoir être Calife à la place du Calife. Jeu de dupe entre Hollande et Valls mais surtout large foutage de la geule des électeurs.

    Seule consolation, les cris d’orfraie des élus socialistes qui crègnent à juste titre pour leur prébendes.

    • Et si il faisait effectivement une politique économique ; mais avec un autre but que celui de faire prospérer le pays ?
      Une menace de défaut de paiement pesant sur le pays ne serait elle pas un bienvenu prétexte pour aliéner le capital des Français ?

  • C’est un petit pas d’une longue marche qui nous attends

  • Il n’y aura pas d’économies, juste « moins » d’augmentation de dépenses…

  • Les collectivistes s’entredéchirent pour savoir ce qu’il est « juste » de faire sur le pont du Titanic en train de couler.
    Quel spectacle grotesque. Ces clowns me font rire. Et je ne coulerai pas avec eux quitte à prendre les armes.

  • Le collectivisme bisounours ne mène pas seulement à l’impasse économique.
    C’est aussi une façon de fausser le jugement, en tarissant l’information permettant à l’individu de s’orienter dans le monde réel, à travers succès et échecs.
    http://passim-le-blog.blogspot.pt/2014/04/vaticinations-propos-dune-cocotte-minute.html

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L'auteur : Éric Pichet est professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School.

 

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