Super Entrepreneurs, comment les attirer ?

Les Super Entrepreneurs se trouvent en majorité dans les pays ayant peu recours à la règlementation et affichant des taux d’imposition relativement faibles.

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Super Entrepreneurs, comment les attirer ?

Publié le 30 avril 2014
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Par Delphine Granier.
Un article de GenerationLibre.

super-entrepreneur

L’analyse consacrée aux « Super Entrepreneurs » réalisée par Nima Sanandaji et Tino Sanandaji a étudié 1 000 entrepreneurs, hommes et femmes confondus, ayant gagné plus d’un million de dollars et cités au classement du Forbes magazine des personnes les plus riches au monde entre 1996 et 2010.

Ayant fait la démonstration de l’impact économique positif de la création d’entreprises pour un pays, deux faits saillants ressortent de l’analyse : les Super Entrepreneurs se trouvent en majorité dans les pays ayant peu recours à la règlementation et affichant des taux d’imposition relativement faibles.

Mais si l’entrepreneuriat a un impact positif sur l’environnement économique, la corrélation inverse se vérifie également. En France, en dépit d’un niveau d’éducation de la population élevé, l’objectif en matière d’entrepreneuriat n’est pas atteint : alors que l’on sait que la probabilité pour un entrepreneur de connaître le succès dès sa première tentative est faible, l’environnement institutionnel français vise plutôt à décourager l’entrepreneur qui a échoué une première fois. Jusqu’à septembre dernier par exemple, la Banque de France tenait un fichier dit « 040 » recensant les entrepreneurs ayant fait l’objet d’une liquidation judiciaire au cours des trois dernières années. Se méfier de l’entrepreneur qui a échoué est contre-productif et nuit à l’émergence de Super Entrepreneurs en France.

Comment donc favoriser l’entrepreneuriat en France ?

Les individus ayant fait le choix d’entreprendre font souvent ce choix au détriment d’un emploi leur assurant un salaire constant, une sécurité et des perspectives de carrière. Ayant pris un risque pour innover, les entrepreneurs sont par conséquent des individus particulièrement réceptifs aux incitations. L’environnement institutionnel d’un pays est primordial : la garantie du droit de propriété, par exemple, fait partie des impératifs à remplir. Par ailleurs, définir un taux d’imposition optimal est essentiel. Faute de ressources suffisantes, un niveau d’impôts et de taxes élevé limite la capacité des entreprises à attirer le capital humain nécessaire au développement d’un projet. De plus, comme l’a montré l’économiste américain William Nordhaus, les entrepreneurs à l’origine d’une innovation ne retiennent que 2% de la valeur qu’ils ont créée. En théorie, les entrepreneurs devraient donc être moins prélevés que les acteurs économiques à l’origine d’externalités positives moindres. En pratique, une solution serait donc d’alléger la taxation des plus-values, en particulier dans les pays comme la France où les taux sont supérieurs à 25%. De plus, l’effet négatif d’une politique fiscale élevée est double : le niveau d’imposition réduit la probabilité de voir des Super Entrepreneurs émerger et il augmente la probabilité d’en voir émigrer.

Par ailleurs, si un certain niveau de règlementation est nécessaire à tout pays, il convient de trouver le bon niveau. Au Canada, il faut deux jours et l’équivalent de 2% de PIB par habitant pour créer une entreprise. En France, 53 jours et 36% de PIB par habitant sont nécessaires ! Comme en témoigne le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale, une règlementation excessive nuit à l’émergence de Super Entrepreneurs. Les États-Unis, qui sont incontestablement le pays le plus entrepreneurial, présentent un climat régulateur bien plus favorable aux entrepreneurs qu’en Europe par exemple.

Afin d’encourager l’apparition de Super Entrepreneurs en France, il est donc temps d’améliorer la marge de manœuvre des entrepreneurs en (i) réduisant la charge fiscale qui pèsent sur les entreprises, (ii) supprimant les obstacles à la création d’entreprises, sur le modèle du succès du statut de l’auto-entrepreneur.

Lien vers l’étude sur le site cps.org.


Sur le web.

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  • Meme avec les recommandations de l’article, je doute que cela puisse fonctionner chez nous.

    Un entrepreneur n’est viable que si il a des clients…et chez nous les gens ont dans leur inconscient assimilés artisans = escrocs = difficile d’en trouver un bon, à cause d’une poignée d’incompétents ou super-installateurs auto-proclamés qui ont verollé toute une profession. (un peu comme les cités…).

    Si l’adhésion n’y est pas, ça ne marchera pas. Pour le reste il y a l’Asie, via un pays incubateur/tramplin comme les US par exemple. Seulement aux US, une partie restent car la population est très patriote et n’a pas honte d’être US contrairement à nous où il est plus valorisant de se vanter d’avoir des origines x ou y à la 5ème génération que d’être Français.

    Si le systeme était viable et dans le bon écosystème, il prospérerait de lui même sans subventions.

    Les charges sont réelles, mais sont souvent une excuse à l’échec.

  • « sur le modèle du succès du statut de l’auto-entrepreneur »

    C’est pour cela que le gouvernement actuel supprime ce statut au 31 12 2014.
    Chercher l’erreur!!!

  • « Afin d’encourager l’apparition de Super Entrepreneurs en France »

    A part les ultra-minoritaires lecteurs de Contrepoints, qui peut bien en France souhaiter une chose pareille ?

    • c’est une chimère de plus pour faire croire à l’opinion que le gouvernement prend les choses à coeur (comme les emplois d’avenir et autre pacte, chocs…).
      la masse y croit et le temps passe…

  • ATTENTION !
    Les PMI constituent le fer de lance de l’innovation tant sur le plan industriel qu’agri-agroalimentaire. Si l’on octroi le qualificatif de super entrepreneur à des marchands (de soupe) qui ne font qu’acheter et vendre n’ayant pas les risques du vivant (bétail) ou les manufacturiers qui transforment la matière et nécessairement emploient de la main d’œuvre, on aboutit à récompenser des gens sans mérite sauf celui de pratiquer le fameux vol légalisé.

    • Voulez-vous dire qu’il aurait mieux valu qu’Edouard Leclerc ait été évêque ?

      • Nous n’en sommes plus à cette époque là

        • Oui, à l’époque on les admirait, ça a bien changé.

          • Pour en revenir au sujet de l’article, la stratégie du gouvernement socialiste actuel consiste à faire retirer les marrons du feu par d’autres que lui-même, afin de les déguster sans risquer de se brûler et n’en laisser aucunes miettes à qui que ce soit.

            • Y a-t-il encore des marrons ?
              Y a-t-il encore un feu ?
              Seule certitude : chez nos zélus, la soupe est bonne.
              Mais elle n’a plus rien à voir avec rien d’autre qu’elle-même.

              Circulez, il n’y a rien à voir.

  • Vous pourriez changer tout ce que vous voulez à la réglementation et à la fiscalité (en supposant que cela soit possible), il resterait dans notre beau pays 50% de chatons en chaleur bouffeurs de patrons, qu’aucun changement de fiscalité ne viendra amadouer.

    Bien au contraire : toute timide tentative dans ce sens leur fait pousser en coeur des cris d’orfraie, où le leitmotiv est toujours les « cadeaux aux patrons ».

    Il n’y a plus de place en France pour un tempérament entreprenant. Sauf à être d’un masochisme consternant, et à être affligé d’un tel manque de réalisme qu’il serait plus sage de viser un emploi dans la fonction publique. La sécurité de l’emploi !!!

    Ce pays est foutu.

  • Il y a une autre manière de voir les choses : réussir en France en 2014, c’est ça, être un super-entrepreneur.

    • Zorro ?
      Pas possible, il avait aussi fait le choix de la Californie.

      • « Il n’y a plus de place en France pour un tempérament entreprenant. » Si. J’en connais. Mais il faut un courage, une intégrité, une ténacité hors du commun.

        • Pascal,
          Ce n’est pas le sujet.
          Il faut de fait tout cela pour y réussir « quand même », et beaucoup de chance.
          Mais il faut aussi une bonne dose de masochisme pour se soumettre délibérément à une telle machine de destruction massive.
          Le fait est qu’il n’y a plus vraiment de place dans l’hexagone pour un tempérament entreprenant. Il est de pur bon sens d’aller tenter sa chance ailleurs, là où il y a plus de place … pourquoi essayer de s’intégrer dans un système qui n’est pas adapté ?

          • Il y a de la place. Il y a toujours de la place, même en Corée du Nord. L’esprit d’entreprise est comme l’eau, il se glisse partout. Mais c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus difficile en France que dans les pays les plus libéraux. Cela exige des vertus, et non seulement des qualités. C’est une forme d’héroïsme économique. Ça existe, il y a plein d’exemples. Je ne dis pas qu’il ne faut pas partir, mais le fait de rester n’est pas une excuse pour échouer. Halte aux cadres sup libéraux qui se font mettre au chômage pour glander gentiment, sous prétexte que « ça ne sert à rien de bosser dans ce pays ». Ils ne valent pas plus cher que les pires fonctionnaires.

          • Tu peux réussir dans des trucs foireux : audits (pour le compte d’enquêtes publiques), commissions d’attribution de subvention…
            L’entreprenariat de grande envergure est dans les pays anglo-saxons
            L’entrepreneuriat pour les gens peu éduqués (qui avaient malgré tout leur place) est en Asie.

            Ce n’est pas du masochisme, c’est un déni de réalité, ou simplement de la naïveté créée par les promesses et les subventions…

            • Non, je connais des gens tout à fait libéraux, tout à fait intelligents, qui ont monté des boîte tout à fait honnêtes et utiles, et qui réussissent. Simplement, ils bossent, beaucoup, énormément. Ils n’ont pas le temps de venir faire des cabrioles dans les commentaires de Contrepoints.

            • @ j’écris ton nom: Du coup, j’imagine tous les entrepreneurs aux USA et les autres en Europe, c’est pas un peu foireux comme organisation du monde??
              Ce n’est pas un déni de réalité, par contre, tenter les choses avec naïveté et peut être moins difficile qu’avec un esprit sadomasochiste ( moins douloureux).
              @ pascal: pas que des libéraux, pas qui bossent énormément beaucoup, mais c’est vrai je connais des entreprises honnêtes et utiles qui se construisent encore ajd! Pourquoi pensez-vous qu’il s’agisse d’un héroïsme économique?

            • « Pourquoi pensez-vous qu’il s’agisse d’un héroïsme économique? »

              Bonne question. Le mot « héroïsme » est exagéré. Mais ça demande quand même beaucoup de courage. (Je ne parle évidemment pas des gosses de riches, du moins ceux pour qui l’échec est indolore. Je parle de ceux qui jouent leur vie, la maison, l’avenir, pour réussir.)

  • Dans le système du capitalisme de connivences, l’entrepreneuriat est en grande partie une illusion. La réussite est beaucoup plus liée aux connivences et à la machine financière qu’au talent ou aux connaissances.

    Pour l’artisan commun et le professionnel libéral, l’entreprenariat privé est constamment adossé à l’État, même en Amérique. Les grandes firmes d’ingénierie roulent à 90% sur des contrats de ponts et d’infrastructures gouvernementales, les entrepreneurs en informatique travaillent à temps plein dans les bureaux de l’État… puis les restaurants ont pour client à 90% ces derniers entrepreneurs qui paient avec de l’argent public de troisième main.

    Il reste une très faible minorité d’innovateurs exceptionnels qui dépassent le système. Il suffit d’inventer quelque chose de réellement révolutionnaire. Mais souvent même ces innovations nécessitent des investissements qu’un citoyen moyen ne peut réaliser seul, et il doit se faire aider par d’autres qui fourniront l’investissement de capitaux vraisemblablement accumulés injustement dans un système de connivences avec l’État.

    Les « super-entrepreneurs » aux pattes blanches…une légende romantique pour les autoritariens qui sont encore illusionnés par le système des billets de banque à valeur imaginaire.

    • Aucun français dans cette liste.
      CQFD

      A moins d’y inclure Bouygues, Bolloré, Arnaud ou Pinault.
      Dont les fortunes doivent beaucoup à leur proximité du politique.

      • Et encore, dans ses boites les gens ne sont pas corporate malgré l’armée de communicants internes visant à créer la dynamique de groupe.
        Les salariés sont lassés et sans repères, meme les artificiels qu’on nous impose.

        Sans taper l’envergure de Bolloré je voulais me faire mon petit business dans de l’électronique. J’ai tenté 2 dépot de brevets en 5 ans (un pour de la réalité augmenté et un autre pour de la surveillance pédiatrique), et accessoirement monter ma boite pour faire vivre moi et ma femme, la seule réponse de l’INPI :
        vous allez vous exposer aux firmes asiatiques qui vont vous copier et vous concurrencer, donc éviter de monter une affaire sur ce segment, rapprochez vous plutôt d’un grand groupe dont c’est l’activité. Et je suis ressorti avec une mailist de fabricant électronique.
        Ayant un boulot à coté, je m’en foutais un peu (disons que c’était pas vital) mais ça peut décourrager certains créatifs…

  • pour attirer des entrepreneurs étrangers , l’état leur fait des cadeaux , qu’il fait payer aux entrepreneurs français.

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

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