Le libéralisme est-il contre la communauté ?

Être libéral, est-ce être opposé à toute forme de communauté ?

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Le libéralisme est-il contre la communauté ?

Publié le 7 avril 2014
- A +

Par Douglas B. Rasmussen.

Un article de l’Institut Coppet, traduit par Alexis Jouhannet.

« Toutes les remarques des communautariens sur l’échec supposé du libéralisme à engendrer des concepts moraux assez forts pour guider la vie humaine sont simplement hors de propos. Elles présument – sans argumenter – que l’objectif de l’État est de créer une citoyenneté vertueuse. »

leaderPublié sous la direction d’Amitai Etzioni, The Essential Communitarian Reader est un livre décevant, dont le sujet n’est pas clairement circonscrit. Il ressemble parfois davantage au programme d’un parti politique qu’à un recueil d’articles sérieux ayant pour but de discuter le paradigme politique dominant en Occident depuis deux siècles. La plupart des articles ne parviennent pas en effet à rendre compte des questions fondamentales sur lesquelles se divisent les libéraux classiques et les communautariens. Je commenterai plus bas quelques uns des articles les plus sérieux que compte cet ouvrage, mais en premier lieu j’aimerais déjà clarifier ce qui fonde le débat actuel entre libéraux et communautariens.

Le communautarisme, en tant qu’école philosophique, est un ensemble d’opinions aux origines multiples qui entend mettre en cause, de différentes façons, le principe central de la vision politique libérale. Bien que cette vision soit complexe et ait évolué, – ou, dans le cas des Etats-Unis, se soit divisée -, son principe fondamental est que la liberté doit être le souci premier et central de l’ordre politique. Or le communautarisme philosophique s’oppose à ce principe libéral ; il tire ainsi son sens général et sa force de son opposition au libéralisme.

Sa stratégie argumentative est cependant ce qui lui a assuré son sens particulier et sa force, et ce qui l’a rendu intéressant au cours des dernières années. Le communautarisme a en effet inclus sous sa bannière les dogmes suivants : l’être humain est naturellement social, le relativisme éthique est une théorie morale inadaptée, la liberté ne peut être définie ou entendue sans engagement éthique, toute théorie des droits capable de motiver le comportement humain doit en définitive être fondée sur la conception du bien humain, et les droits ne sont pas fondamentaux sur un plan éthique. Ainsi, le communautarisme en philosophie a depuis cherché à montrer que le libéralisme n’est ni argumenté sur un plan philosophique, ni viable socialement et culturellement car il n’est pas compatible avec ces axiomes. Le communautarisme argue donc du fait que le principe fondamental du libéralisme est erroné puisqu’il requiert de rejeter ces dogmes. Autrement dit, la stratégie argumentative des communautariens consiste en ce que les logiciens appellent « la proposition contraposée », qui veut que si A existe, cela induit l’existence de B, et si B n’existe pas, alors A n’existe pas. Si quelqu’un considère que la liberté devrait être le souci principal et central de l’ordre politique, alors cela induit qu’il nie les dogmes fondamentaux du communautarisme philosophique. Or ces dogmes ne peuvent être niés, il serait donc faux de penser que la liberté devrait être le souci principal et central de l’ordre politique.

La première hypothèse de l’argumentaire communautarien n’est cependant pas vérifiée : le libéralisme ne requiert pas la négation de ces dogmes. Bien qu’il y ait eu des théoriciens libéraux pour les nier, cela n’induit pas qu’ils doivent être rejetés pour défendre le principe fondamental du libéralisme. Il existe de nombreux théoriciens libéraux, dont je fais partie, qui acceptent chacun d’entre eux. En effet, ils peuvent même être utilisés pour argumenter en faveur du rôle essentiel de la politique et de la primauté de la liberté. Par conséquent, la stratégie communautarienne ne tient pas.

Il existe par ailleurs une confusion fondamentale qui règne dans le débat actuel entre libéraux et communautariens. Cette confusion réside dans la stratégie argumentative de ces derniers et a trait à la façon dont le libéralisme est perçu. Est-il une théorie normative ou méta-normative ? Dit autrement, le libéralisme est-il une théorie de l’éthique qui nous dit ce qui est intrinsèquement bon et comment nous devrions nous conduire ? Ou est-ce une théorie politique qui vise à créer et maintenir la condition politique sous laquelle les individus choisiraient des existences vertueuses ?

La question du libéralisme

Dans le débat actuel entre libéraux et communautariens, ces questions ne sont pas posées. Le libéralisme est vu à la fois comme une théorie normative et méta-normative. Pour certains en effet, il est même considéré comme une philosophie globale. Cette confusion  résulte à la fois des libéraux contemporains d’une part, qui oublient que le libéralisme est une théorie politique dont l’objectif diffère de celui de l’éthique, et d’autre part des communautariens et des conservateurs qui présument que la théorie politique n’est autre que de l’éthique au sens large. Cette confusion réduit donc le discours politique contemporain à un débat entre ingénieurs sociaux de droite et ingénieurs sociaux de gauche, ce qui est contraire au noyau dur du libéralisme.

Pour que le débat entre libéraux et communautariens aboutisse, il faut d’abord comprendre que l’objectif de la politique et celui de l’éthique sont différents, et que le libéralisme est une théorie méta-normative. Ensuite, il faut garder à l’esprit que cette méta-normativité du libéralisme ne peut être entendue qu’à la lumière d’une question particulière, fondamentale et complexe que j’appellerai « la question du libéralisme ».

Elle résulte de la tentative de concilier deux aspects nécessaires du bien humain, à savoir l’individualité et la sociabilité naturelle, et peut être exprimée ainsi : comment permettre aux individus la possibilité de s’épanouir de différentes manières, dans différents groupes et différentes cultures, sans susciter de conflit moral ? Comment trouver un contexte politico-légal qui ne requerrait pas, en principe, que l’épanouissement humain d’une personne ou d’un groupe soit sacrifié au nom des autres ?

C’est là une question cruciale que les penseurs de l’Antiquité et du Moyen-Âge n’ont pas abordée convenablement, mais qui est posée par le libéralisme. Et c’est à l’aune de cette question que le libéralisme doit être compris. La réussite ou l’échec du libéralisme doivent en effet être appréciés à la lumière de la réponse qu’il apporte à cette question, et pas autrement.

Le libéralisme est ainsi limité, en ce qu’il n’entend pas apporter une réponse à toutes les questions fondamentales de la vie. Ce n’est certainement pas une théorie normative ; il ne cherche pas à rendre l’individu vertueux ou accompli. C’est donc une erreur que d’estimer un régime libéral en fonction de sa capacité à créer ou non des citoyens vertueux.

A la place, le libéralisme s’emploie à élaborer la toile de fond politique et légale sur laquelle les individus ont la possibilité de poursuivre leur propre acception du bonheur, d’une façon qui soit en accord avec la nécessité qu’ils ont d’être ouverts aux interactions avec tout autre individu. Le libéralisme ne présume pas que la sociabilité naturelle de l’individu l’empêche de créer des liens avec ceux qui n’appartiennent pas à sa communauté.

Ainsi, le concept de droits à la liberté et à la propriété, que de nombreux libéraux classiques ont utilisé pour expliquer le rôle et le champ d’action de l’État, ne devrait pas non plus être vu comme un principe par lequel les individus apprendraient à être bons ou comment remplir leurs devoirs. Le concept de droits n’a pas pour objet de remplacer d’autres concepts moraux comme la bonté ou le devoir, il est plutôt un principe méta-normatif et doit ainsi être jugé sur sa capacité ou non à apporter une réponse à la question du libéralisme.

La Loi et la Morale

Dès lors, l’office des droits est conceptuellement distinct de celui d’autres concepts éthiques, et il ne faudrait pas les confondre. Les communautariens, et de nombreux conservateurs avec eux, passent à côté de cette distinction parce qu’ils oublient ce que Thomas d’Aquin nous a appris sur la nature de l’abstraction : considérer quelque chose de façon abstraite ne conduit pas nécessairement à le dénaturer. Ce n’est pas parce que la forme et l’office d’une catégorie de concepts éthiques peuvent être envisagés sans penser à ceux d’autres catégories que celles-ci n’existent pas. Pour le dire autrement, ce n’est pas parce que l’on peut envisager des droits sans penser à d’autres concepts éthiques que ceux-ci n’existent pas, au-delà des droits dont l’individu a besoin.

En effet, toutes les remarques des communautariens sur l’échec supposé du libéralisme à engendrer des concepts moraux assez forts pour guider la vie humaine sont simplement hors de propos. Elles présument – sans argumenter – que l’objectif de l’État est de créer une citoyenneté vertueuse. Or, dire que telle action est moralement juste ou bonne, et doit par conséquent être effectuée, n’induit pas que cette action doive être légalement mise en œuvre. Pas plus que de dire que telle action est moralement injuste ou mauvaise, et ne doit donc pas être commise, n’induit que cette action doive être interdite par la loi. Comme le montre la distinction faite par Thomas d’Aquin, il y a des exigences de justice qui sont des contraintes morales, et d’autres qui sont des contraintes morales et légales. Que quelque chose soit bon ou mauvais n’a pas, en soi, de conséquences sur ce qui doit relever de l’ordre politico-légal.

Il faut pour cela bien comprendre ce qui fait que quelque chose relève ou non du politique et de la loi. Et cela va au-delà du fait de savoir si cette chose est moralement bonne ou mauvaise. La question de l’universalité doit être posée car la sociabilité de l’homme n’est pas limitée à quelque groupe particulier, et la question de l’individualité doit également être posée car le bien humain ne relève pas d’une quelconque forme platonicienne. Or ces entreprises reviennent toujours à considérer la question du libéralisme. Une fois que les réalités qui fondent cette question sont visibles, le communautarisme philosophique intervient et est l’exemple d’une conception qui produit un divorce plutôt qu’une distinction.

Bien sûr, les communautariens rejettent la tentative libérale de distinguer la politique de l’éthique et reprochent en même temps au libéralisme cette tentative de séparer ces deux notions. On retrouve ce schéma argumentatif dans l’article de Philip Selznick, « Les fondations du libéralisme communautarien ». Il note que « la politique et l’État ne peuvent être séparés de valeurs fondamentales », ce qui est juste. En effet, les principes politiques ne peuvent être séparés des principes éthiques ; il doit y avoir un lien. Mais cela n’induit pas qu’ils soient identiques ou qu’ils s’entendent dans une seule et même relation. En fait, il peut y avoir une base éthique à la nécessité d’avoir des principes politiques concernés par la paix et l’ordre, comme le montrent les droits à la liberté et à la propriété, sans pour autant faire du bien humain, ou de l’accomplissement d’obligations morales, le but poursuivi par l’État.

La destruction de la vie morale

P. Selznick avance que c’est le bien commun du groupe politique qui fait le lien entre politique et éthique, mais il affirme ensuite que ce bien commun ne peut relever de la procédure ou être compris en termes de cadre législatif fondé sur les droits fondamentaux. Ceci serait ce qu’il appelle un « faible bien commun », et il faudrait plutôt quelque chose de plus concret, déterminé par l’abandon de nos « intérêts et projets particuliers ».

Pourtant, tout l’intérêt de l’éthique – au moins selon Aristote – est de nous permettre de constater la façon dont le bien commun se manifeste dans les particularités de nos propres vies, et d’agir en conséquence. Le bien humain n’est en réalité ni abstrait ni universel, et chacun d’entre nous doit faire montre de sagesse pratique dans sa façon propre et unique de modeler ce bien. En effet, la vie vertueuse requiert que l’on n’oublie pas ce qui est singulièrement notre intégrité morale, ni que l’on la sacrifie pour quelque chose d’autre. Par exemple, il ne s’agit pas de transcender ses intérêts particuliers, dans le cadre familial ou amical, au nom de l’ « humanité ». Nous pouvons et devons avoir de l’intérêt pour les autres, mais cet élan doit être fondé sur une relation concrète, et non sur un principe abstrait ou universel.

Fondamentalement, Selznick en appelle à la démocratisation de la vie morale, ce qui n’est autre que la destruction pure et simple de celle-ci. Cela illustre bien la confusion qui est faite entre la normativité et la métanormativité. C’est là par ailleurs un échec à appréhender la question du libéralisme, car cette volonté présume allègrement que le caractère pluriel du bien humain non seulement peut être ignoré, mais doit l’être.

L’article de Thomas A. Spragens Jr, « Les limites du libertarianisme », poursuit la stratégie argumentative présentée plus haut. Il défend, entre autres, l’idée que la liberté politique a besoin d’avoir quelques liens avec la moralité, car elle ne peut être simplement définie comme la faculté pour un individu de faire ce qui lui plaît, ou simplement comme l’absence de contrainte extérieure, sans perdre son sens d’idéal politique. Ceci est évidemment correct, mais il n’y a pas lieu d’en conclure que le libéralisme a tort ou que la liberté doit de ce fait être comprise comme l’occasion de « n’être simplement gouvernés que par les lois que chacun se donne ». Cette conception ne fait que nous ramener à la question d’où nous sommes partis, car quel est ou quels sont le/les principe(s) qui doit ou doivent être utilisé(s) dans la création d’un ordre politico-légal ? Les libéraux répondront bien sûr la liberté, mais la liberté entendue comme réponse à la question fondamentale posée par le libéralisme.

On entend parfois que la liberté consiste à « faire ce que l’on devrait faire », surtout de la part de points de vue non-libéraux. Mais si l’on garde en tête la question du libéralisme et si l’on entend ce « devrait » comme ce qui peut lui apporter une réponse, alors la notion de devoir que renferme cette affirmation peut être comprise comme dirigée vers ce que le système légal d’une organisation politique doit protéger et approuver, et non comme la façon dont les individus doivent mener leur vie. Des droits fondamentaux définiraient ainsi ce qu’est la liberté, et elle serait atteinte à travers l’élaboration d’un ordre politico-légal fondé sur ces droits. Entendues ainsi, la loi et la liberté sont fondamentalement interdépendantes. Il n’y a donc ici pas d’opposition intrinsèque à ces deux notions.

L’enjeu central auquel est confronté le libéralisme est de savoir si les droits à la liberté et à la propriété fournissent effectivement une solution à la question qu’il pose. Ou, de façon moins idéaliste, de savoir si ces droits permettent mieux que tout autre ensemble de principes de résoudre ce problème posé par le libéralisme. Ces droits offrent une voie dans la création d’un cadre politique pour la vie sociale dans lequel chacun peut avoir la possibilité de choisir pour soi la façon de mener sa vie. Ils ne cherchent donc pas à protéger l’épanouissement humain de tout un chacun, mais seulement sa quête par les individus dans la société. Plus précisément, ces droits protègent seulement la possibilité de faire ses propres choix en exigeant de l’ordre politique qu’il interdise ou punisse par la loi l’exploitation, par des personnes ou des communautés, de la vie et les ressources d’autres individus. Il faut comprendre que ces droits ne garantissent même pas que les individus fassent un choix, et encore moins qu’ils en fassent un rationnel, mais ils assurent néanmoins un lien, et non un calque, entre la politique et l’éthique. Ils offrent ainsi effectivement un espoir de résoudre la question soulevée par le libéralisme.

Il y a quelques autres articles intéressants dans cet ouvrage. Ceux de Bell, de Taylor et de Glendon montrent une certaine perspicacité, mais aucun d’entre eux n’en arrivent aux enjeux fondamentaux qui divisent les libéraux des communautariens. Le problème central que posent les articles de cet ouvrage est qu’ils présument que les économistes représentent à eux seuls presque entièrement la théorie libérale. La littérature philosophique sur la liberté et le libéralisme de ces vingt dernières années est à peine évoquée, or les complexités et les ambiguïtés du libéralisme nécessitent effectivement d’être explorées, surtout si le communautarisme en philosophie se donne comme défi d’être apprécié. Mais cet ouvrage n’y parvient pas.

Paru initialement dans Religion & Liberty, Volume 9, Number 1, de l’Acton Institute. – Sur le web

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  • Donc, je reprends.
    – Il n’existe aucune définition valable, du libéralisme,
    – il est donc impératif d’en créer une nouvelle,
    – au point qu’il est même indispensable d’inventer une « question libérale »,
    – laquelle reprendra tout à zéro afin de démontrer que le libéralisme avait raison depuis toujours,
    – sauf qu’il ne savait pas pourquoi, crétin qu’il est.

    Résultat : rien. La suite au prochain numéro. On sent pointer « un espoir de résoudre la question soulevée par le libéralisme », mais ça n’est pas hyper-clair, on verra bien. Cross your lingers.

    Et le communautarisme ? Son histoire ? Ses auteurs essentiels ? Ses livres-clés ? Euh… On s’en fout, de ça. L’important, c’est de poser la question du libéralisme. Personnellement, je propose de poser la question de la question, d’abord. Histoire d’être bien sûrs qu’on n’est pas en train de noircir des feuillets pour rire. Et de vérifier que le libéralisme n’est pas capable de langue de bois, des fois.

    Je propose de créer un rubrique « Cool story, bro », pour ranger ce genre de matos.

    • ERRATUM

      « Cross your fingers ».

      « une rubrique »

    • Je crois surtout que vous n’avez rien compris à cet article, ni à la démarche de son auteur.

      • Ah, ça, c’est absolument certain. Mais s’il pouvait éviter de parler comme Kant, ça serait sympa de sa part.

        • Le libéralisme a une composante philosophique évidente. Si vous en tenez griefs à ceux qui font des articles sous cet angle, vous êtes pas sortit.

          Au-delà de ça, toutes vos critiques tombent à côté, car contrairement à ce que vous dîtes, il n’y a là aucune définition nouvelle du libéralisme, ni de projet d’en faire une.

          • On verra bien si ça génère des commentaires autres que le mien, hein.

            • Je ne vois pas trop ce que ça change au fait qu’il est débile de reprocher de parler comme un philosophe à un mec qui écrit un article de philosophie.

              D’autre part, si un article n’est pas suivit d’une foule de commentaires, ça ne veut pas dire qu’il est mauvais, juste qu’il fait peu réagir.

            • J’adore la philosophie. Je n’ai vu ici qu’un papier désordonné, sans ligne directrice, donnant des leçons de libéralisme à la terre entière sans jamais aboutir nulle part, prétendant parler du communautarisme sans jamais rien en dire d’intéressant, comparant des termes tout en refusant de les définir. Un souk froid.

            • « Je n’ai vu ici qu’un papier désordonné »

              Certes.

              « sans ligne directrice »

              Il affirme le libéralisme comme théorie politique méta-normative et répond à des articles issus d’un recueil communautariste, sans prétendre à l’exhaustivité. Il tente également de démontrer que les articles auxquels il réponds tapent à côté.

              « donnant des leçons de libéralisme à la terre entière »

              N’importe quoi. D’abord, le ton de l’article est très mesuré, d’autre part, il se contente de remettre dans leur contexte des aspects du libéralisme qu’on a souvent tendance à trop généraliser. Il se trouve que ces généralisations sont généralement sans incidence, mais qu’en l’espèce, les arguments des articles qu’il critique sont caduques dés lors qu’on revient vers plus de précision.

              Ce n’est pas parce qu’on présente le libéralisme d’une manière inhabituelle qu’on « donne des leçons de libéralisme ».

            • Un article qui m’explique que je dois repenser ma définition du libéralisme, et qui m’explique le comment et le pourquoi, j’ai un peu envie de le muter aux îles Kerguelen.

              À part ça « méta-normatif », ça va cinq minutes, mais faut pas nous prendre pour des gogos.

            • « Un article qui m’explique que je dois repenser ma définition du libéralisme, et qui m’explique le comment et le pourquoi, j’ai un peu envie de le muter aux îles Kerguelen. »

              Voila précisément ce que l’article ne fait pas.

            • Non mais sérieusement, toi, tu ressens VRAMENT le besoin que l’on pose aujourd’hui la-question-du-libéralisme ?

            • Moi, non. Il aurait très bien put se passer de cette question et le présenter autrement. Cette manière reste tout de même inintéressante.

              Et puis le libéralisme ne semble pas si bien compris que ça par tout le monde quand on voit le gueule des arguments dont parle l’auteur.

              Ces arguments sont tous basés sur une conception fausse du libéralisme, il convient donc de rétablir la bonne pour pouvoir y répondre. Ou dans notre cas, expliquer pourquoi ces arguments sont bidons.

        • Si tu pouvais retourner en terminal ce serait pas mal non plus. Plus sérieusement, depuis quand la technicité et la profondeur sont un vice quand il s’agit de rédiger des articles théorique ? Cette article pose des questions essentielle à-propos du libéralisme, ses limites, ses concept fondateurs et ses rapports avec d’autres courants certes pas-totalement-liberaux mais qui ont en grande partie contribuer à refonder l’identité du libéralisme (en milieu académique et politique du moins). Pour ton désinteret des thèses dites communautarianiste, dois-je te rappeler que c’est tout de même grace à la critique communautarienne que le liberalisme est parvenu à remettre en cause ses présupposé déontologique (somme toute peu convaincant) pour devenir essentiellement politique et crédible. Voila dommage pour toi si tu pensais que contrepoint était un forum syndical

          • « c’est tout de même grace à la critique communautarienne que le liberalisme est parvenu à remettre en cause ses présupposé déontologique »

            Non mais les mecs, c’est pas un science, le libéralisme. CE N’EST PAS UNE SCIENCE. Ok ?

            • La science est une démarche, une méthode.

              Si on aborde scientifiquement le libéralisme, on fait de la science. On peut le faire sous un angle économique, logique, philosophique, politique, sociologique, anthropologique (pourquoi pas), historique…

              Le libéralisme n’est pas de la science en soit, mais il peut être abordé scientifiquement. De manière similaire, il est tout à fait possible de faire des maths sans jamais faire de science.

            • Le libéralisme est une science dans la mesure ou dans sa version classique il présuppose une conception de la personne qui anthropologiquement et épistémologiquement bien engagé, comme par exemple la priorité des critère de justice (supposé plus ou moins transcendental) sur le bien (considéré comme subjectif car relevant de la psychologie morale). Cette distinction entre juste et bien n’est pas du tout évidente et loin d’être « scientifiquement » ou « philosophiquement » acceptée de tous. Nombre d’auteurs libéraux ne croit plus en cette distinction et ont développés des justifications dites politique du qui acceptent que les critère de justice ne peuvent être seulement compris si ils sont justifié moralement donc par des theorie morale différentes (utilitariste, chrétiennes, déontologique etc) cf : consensus par recoupement de John Rawls. Tu dois te faire à l’idée que le libéralisme n’est pas « évident » et qu’il nécéssite d’être « démontré » d’ou l’intérêt de ces articles.

  • Pour moi, le libéralisme est avant tout un rejet des dogmes et un retour aux fondamentaux. Le dogme fondamental que je rejette est :

    « l’objectif de l’État est de créer une citoyenneté vertueuse. »

    Les fondamentaux sont la propriété privée, la liberté individuelle et la non-agression.

    Avant d’être un principe phylosophique ou l’idéologie d’un parti, ces principes doivent être reconnus comme légitimes (rejet des dogmes, liberté, propriété individuelle). Tout est question de définition, mais être libertarien ou libéral ne signifie ni être « ultra libéral », ni refuser le communautarisme, le partage, la protection des plus faibles, etc … C’est refuser que l’on impose ou définisse comme des standards des concepts qui ne font pas partie des fondamentaux de notre nature humaine. C’est refuser l’idée qu’un vernis social est en mesure d’altérer ces fondamentaux. Et refuser qu’on manipule ce vernis social.

    Dès lors, on peut et on a le droit d’être libéral sans être classifié, amalgamé ou récupéré. On peut même être libéral de gauche ou de droite, même si cela suppose des compromis avec la logique, ou être libéral et politiquement neutre et sans inclure l’exigence de libéralisme dans un système phylosophique.

  • Choisir Eitzioni comme sujet d’étude pour définir le communaurianisme ca me paraît quand même limite. Si je me souvient bien c’est lui qui dans Debatin democracy’s discontent disait ne pas être d’accord avec M.Sandel car il le juge trop libéral. Et même si il a pas totalement tord ( Taylor ecrivait que Sandel et lui ne sont pas anti-liberaux dans la mesure ou ils proposent simplement un Libéralisme dans lequel on promeut la discution de questions moral à un niveaux étatique). Ca me parait quand même limiter de réduire le dialogue entre les supposés « communautarien » et libéraux au discour d’Eitzioni.

  • Texte difficile, très bonne traduction néanmoins, merci à l’institut Coppet…

    L’auteur rappelle pourquoi le libéralisme est souvent opposé à toutes les formes de communautarisme politique. Ceux-ci présupposent généralement une « éthique » monolithique. Cela explique soit dis en passant aussi le fait que L. von Mises s’est exprimé en principe contre l’idée de création d’un « parti » libéral ( …communautariste) d’après ce que j’en ai lu, bien que je ne connaisse pas la source exacte dans ses publications.

    Cependant, pour permettre aux codes libéraux de s’articuler aussi bien autour des besoins individuels, l’opposition entre communautarisme et individu doit d’abord être elle-même, évacuée du libéralisme ex-ante. Cela se produit par la définition d’une frontière entre sphère politique et sphère privée (sur le modèle grec sans doute: république/famille), tout en gardant à l’esprit que le libéralisme appartient entièrement à la sphère politique.

    Mais il reste à l’individu lui-même, le « travail » intérieur et constant à faire en parallèle, d’ordre psychologique et vital, n’ayant rien à voir avec le libéralisme politique – sauf qu’il est sensé compatible -, lui permettant de saisir sa propre responsabilité subjective, entre sa conscience collective et sa prise de conscience individuelle, évoluant sans cesse de l’un à l’autre.

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