Les Nigérians à la recherche de l’or perdu du pétrole

Les dirigeants et fonctionnaires nigérians ne voient pas la corruption comme un mal qui gangrène le pays mais comme une occasion naturelle d’enrichissement naturel.

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Les Nigérians à la recherche de l’or perdu du pétrole

Publié le 16 mars 2014
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Les dirigeants et fonctionnaires nigérians ne voient pas la corruption comme un mal qui gangrène le pays mais comme une occasion naturelle d’enrichissement naturel. Et qui va renflouer les caisses, si les Nigérians vivant à l’étranger sont aussi corrompus, abusant des ressources de leurs propres organisations ?

Par De eje nu et Ejike E. Okpa.
Un article de Libre afrique.

bijouxRécemment, le New York Times a publié un article qui met en lumière la façon dont le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria a été congédié par le président du Nigeria dans un épisode qui a secoué l’économie nigériane et a envahi les journaux et les ondes. Il enquêtait sur le programme de corruption dans le secteur du pétrole – et avait menacé de le mettre à nu lors d’une réunion avec les principaux banquiers du Nigeria.

Le Nigeria est un « trou noir » pour l’or noir. C’est la raison pour laquelle c’est le pays le plus pauvre de tous les pays exportateurs de pétrole. Depuis que l’or noir a été découvert il y a près de 60 ans, son chiffre d’affaires et les bénéfices en résultant ont toujours trouvé un « trou noir » pour disparaître. Il est ironique de constater que, même quand il se retrouve dans des poches privées, aucun des gardiens illégaux n’en ont fait quelque chose de grand sauf posséder des maisons en Europe et en Amérique et en ranger une partie dans des comptes étrangers.

Ce n’est pas l’argent qui compte, mais l’usage que l’on en fait. Les Nigérians ont de la difficulté à séparer l’argent public de l’argent privé. Ça aurait été une consolation pour les Nigérians de voir les ressources volées réinvesties dans l’économie locale pour construire et développer des industries. Parmi le top 10 des secteurs il est difficile de trouver un revenu d’une ampleur comparable à celle des ressources volées. Même si le secteur militaire occupe la première place, les installations militaires du Nigeria sont telles que les équipements de l’armée et des casernes sont déplorables. Alors que les fruits de la corruption pourraient bénéficier à la société nigériane, ils bénéficient aux intérêts étrangers.

À la fin des années 80 et jusque dans les années 90, la Corée du Sud a été accusée de développer des conglomérats géants de produits illicites. Qu’est-il arrivé après? Les dirigeants du pays, fatigués d’être critiqués si violemment ont eu une attitude radicale visant à condamner tous les anciens dirigeants impliqués. Cet acte singulier venant du sommet a donné un nouvel élan. Le monde a ouvert ses portes à leurs biens et services. Aujourd’hui, la Corée du Sud a rejoint les clubs enviables de géants dans la plupart des industries. Le Nigeria meilleur que la Corée du Sud dans les années 70 et jusqu’au milieu des années 80, se languit et traîne dans de nombreux domaines de son économie.

Quand l’argent corrompu est blanchi, c’est comme le pouvoir que les catholiques accordent aux aveux ; « les péchés sont expiés et oubliés ». On peut soit se repentir soit récidiver. Les leaders nigérians n’admettront jamais rien, même quand ils sont pris en flagrant délit. Il n’y a pas de Nigérians, en particulier ceux au pouvoir, qui voient leur abus délibérés des ressources publiques comme de la corruption. Ils le voient comme une bénédiction de Dieu et sont persuadés que c’est à leur tour d’en profiter. C’est pourquoi quand ils arrivent au pouvoir, ils construisent des maisons, des hôtels, achètent des voitures, et s’engagent dans l’accumulation et le gaspillage des ressources pour impressionner les gens ignorants. Si l’on cherche des exemples de fonctionnaires devenus riches, le Nigeria est le laboratoire typique.

Le leadership au Nigeria, lorsqu’il est confronté à des problèmes de corruption, brouille les pistes et pointe du doigt des cas similaires dans d’autres pays. Exemple : lorsque les dirigeants du Nigeria sont confrontés à l’arnaque sur internet appelée « 419 », ils se justifient en disant que les étrangers dupés le méritent. Ils oublient comment cela compromet gravement la réputation de leur pays et des Nigérians à l’échelle mondiale. Les Nigérians ne vont rien admettre, mais plutôt chercher des excuses minables pour que les mauvaises pratiques perdurent.

La disparition d’argent au Nigeria n’est pas chose nouvelle. Revenons juste après l’indépendance, quand le comptable Festus Okotie – Eboh, est devenu ministre des Finances. Il a tout seul escroqué le trésor à tel point que son exhibition dévergondée et son abus des ressources publiques ont attiré l’attention du Premier ministre de Singapour, Lee Kwan Yew, lors d’une conférence ministérielle du Commonwealth à Accra, au Ghana. Lee Kwan Yew a appelé ses ministres et leur a dit, « ce n’est pas ainsi que l’on sert sa nation ».

En guise de consolation, passez aux organisations dirigées par des Nigérians à l’étranger, en l’occurrence aux États-Unis. Elles sont criblées de corruption. Pratiquement aucune organisation dirigée par des Nigérians en Amérique ne peut résister à un audit sur l’utilisation judicieuse de leurs cotisations et de leurs fonds. L’accusation de corruption est partout où les Nigérians ont tendance à se rassembler et s’organiser. Par conséquent, les fonctionnaires savent parfaitement comment abuser de leurs compatriotes. Ce que l’on voit au sommet de l’État, était déjà une pratique courante dans les organisations paroissiales et au niveau des villages.

On peut se demander, qui va renflouer les caisses, si les Nigérians qui vivent à l’étranger sont si corrompus, abusant des ressources de leurs propres organisations ?


Sur le web.

Article initialement publié par African Executive – Traduction réalisée par Libre Afrique

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