Peut-on être fonctionnaire et libéral ?

La compatibilité entre des idées libérales et un travail de fonctionnaire fait souvent débat. À raison ?

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Peut-on être fonctionnaire et libéral ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 2 mars 2014
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Par Philippe Bouchat.

Que de fois n’ai-je pas été confronté à cette question, mêlée d’étonnement et de suspicion : comment toi, fonctionnaire, peux-tu être libéral ou, à l’inverse, comment toi qui te prétends libéral, peux-tu être fonctionnaire ?

La première question est souvent le fait de collègues socialistes, j’entends par là d’étatistes convaincus1, qu’ils adhèrent ou non au parti socialiste. Elle a, dans leur chef, une certaine logique. Le socialiste voit en effet, dans le libéral, l’ennemi de l’action publique et, par conséquent, de l’administration et de ses agents. Cette perception est fausse, nous allons le développer. Mais elle leur appartient et est cohérente avec leur croyance dans la toute-puissance étatique.

La seconde question est plutôt le fait de cette nouvelle race de libéraux qui se font appeler « libertariens », dont les membres les plus radicaux2 entendent supprimer l’État et remplacer toutes ses interventions – fonctions régaliennes, éducation, santé, etc. – en recourant au marché. Si leur questionnement à mon égard est également empreint de cohérence, il pèche en revanche par sa prétention à représenter seul le libéralisme authentique.

En réalité, les perceptions socialiste et libertarienne se nourrissent l’une l’autre. Ainsi, plus le libertarien se présente comme l’unique représentant légitime du libéralisme, plus sa volonté de suppression de l’appareil étatique est perçue par les socialistes comme étant l’expression commune de tous les libéraux. Concomitamment, plus les socialistes entendent déployer plus largement les bras de l’action publique, plus les libertariens se sentent renforcés dans leur désir de recourir exclusivement au marché.

Et c’est ainsi que naît, lentement mais inexorablement, la conviction de part et d’autre qu’on ne peut être à la fois fonctionnaire et libéral…

Et pourtant ! Je suis l’humble preuve vivante qu’on peut être fonctionnaire3 et libéral.

Pour lever cette apparente contradiction, il faut se rappeler que le libéralisme n’est pas un courant de pensée monolithique. Certes, tous les libéraux se rassemblent autour de leur foi commune en la Liberté, mais ils n’en ont pas tous la même acception. Il y a ainsi – nous l’avons vu – les libertariens radicaux qui refusent l’existence même de la moindre parcelle étatique ; il y a aussi les libertariens moins radicaux qui, avec les minarchistes, acceptent l’idée d’un État, mais réduit strictement à ses missions régaliennes (défense, diplomatie, police) ; il y a encore les libéraux dits « classiques » qui acceptent que l’État, outre ses missions régaliennes, intervienne au niveau de la justice, de la protection des contrats, de la propriété privée et de la concurrence (à l’instar d’un Milton Friedman par exemple). Il y en a même qui estiment que l’État doit intervenir sur le plan social, bien qu’il s’agisse là d’une catégorie dont l’appartenance au courant libéral soit discutable, preuve en est de leur appellation dite de social-libéralisme ou de réformisme.

Sur le plan économique, il convient de noter l’existence d’une catégorie spécifique, appelée « École de Vienne », dont les membres, les « Autrichiens », se revendiquent d’un courant de pensée qu’il est impossible de résumer ici, mais dont le trait caractéristique est la revendication de la suppression des monnaies fiduciaires et des banques centrales et le retour à l’étalon-or. Cette École s’oppose ainsi à une autre École, dite de Chicago, selon laquelle la quantité de monnaie en circulation (les fameuses masses monétaires) doit évoluer dans une fourchette fixée par le législateur, sans intervention donc d’une banque centrale : il s’agit du courant monétariste dont le chef de file fut Milton Friedman.

On peut encore opérer une distinction entre libéraux utilitaristes et libéraux classiques (encore eux). Selon les premiers, une action sera jugée bonne parce qu’efficace, utile ; pour les seconds, une action sera jugée bonne parce que juste.

Cette liste – non exhaustive4 – des différents courants de la pensée libérale démontre à suffisance que le libéralisme, à la différence du socialisme, est hétérogène, ce qui l’affaiblit considérablement sur le plan politique, mais tel n’est pas mon propos.

Peut-on donc être fonctionnaire et libéral ?

Précisons la question. Y a-t-il un courant libéral dont les idées sont compatibles avec le statut de fonctionnaire ? Et la réponse est assurément positive : en ce qu’il justifie l’existence d’un État, certes minimal mais agissant au-delà de ses seules missions régaliennes, le courant classique me paraît être le seul qui permette cette compatibilité.

Je suis pour la libre entreprise, pour la diminution de la taille de l’État (et donc contre l’État-providence tel qu’il est inadapté aux défis sociaux d’aujourd’hui et de demain), pour la privatisation de certains pans de la protection sociale, pour la sortie de l’État de la sphère économique et financière ; je suis convaincu que plus l’État étend sa sphère d’activités, moins il y a de croissance durable et moins d’emplois. Tout cela n’est pas incompatible avec mon statut de fonctionnaire ! Certes, ma position eût été différente si j’avouais être minarchiste ou libertarien, mais tel n’est pas le cas (même si je confesse que beaucoup de leurs thèses me séduisent).

Alors, la prochaine fois que vous aurez envie de poser cette question, amis socialistes et même libéraux, ayez au moins l’honnêteté intellectuelle de savoir quel libéral vous avez en face de vous.

Sans compter que je vous fais l’économie de porter à votre connaissance que l’on peut être non seulement libéral et fonctionnaire, mais aussi libéral et chrétien. Mais ça, c’est une tout autre histoire…

Philippe Bouchat, fonctionnaire… et libéral !

  1. Il s’agit donc de socialiste au sens où l’entendait le prix Nobel Friedrich August von Hayek, lorsqu’il dédicaça son livre La route de la servitude, « aux socialistes de tous les partis ».
  2. Par exemple Rand Paul, sénateur républicain membre du Tea Party, fils de l’ancien représentant Ron Paul, dont la candidature à la dernière élection présidentielle US connut un certain dynamisme auprès des jeunes, en défendant ses thèses « autrichiennes » sur le plan économique.
  3. Juriste de formation, j’ai d’abord travaillé comme assistant à l’Université, j’ai été avocat et consultant en marchés publics, avant de devenir conseiller, puis directeur-adjoint et enfin directeur de cabinet ministériel. Je suis actuellement fonctionnaire fédéral.
  4. Je pourrais également parler des « ultralibéraux », ces requins de la finance qui n’ont absolument rien de libéral. Leur vrai nom est « capitalistes de connivence » (en anglais, on parle de ‘crony capitalism’, capitalisme pourri), tantôt exigeant des déréglementations pour profiter des marchés et construire des oligopoles et monopoles, tantôt étant de connivence avec les étatistes pour obtenir des mesures protectionnistes pour protéger leurs situations oligopolistiques et monopolistiques. Ces gens, je le dis avec force, n’ont rien avoir avec les libéraux, raison pour laquelle je ne les ai pas repris sur ma liste !
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  • On peut être fonctionnaire et libéral car le libéralisme n’est pas un dogme absurde. La vie peut nous mener à faire des choses contraires à notre idéologie. Ou même, il ne faut pas se cacher, certains postes dans la fonction publique présentent de nombreux avantages : pourquoi se priver ?

    Peut-on manger des yaourts bio et être libéral ?

    • Considerer que tout fonctionnaire est un privilegie me parait a la fois caricatural et excessif. Sans entrer dans les aspects techniques, il existe tant de statuts et de situations dans les differentes fonctions publiques que cela laisse la place a bien des situations individuelles.

      Et les privileges les plus flagrants se retrouvent souvent dans des regimes de personnels non fonctionnaires remuneres par les deniers publics.

      J’en citerai pour exemple les ouvriers d’etat, qui ne sont pas fonctionnaires, et dont le statut est fort envie par ces derniers.

      Je pense, sincerement, qu’un fonctionnaire qui fait bien son travail n’est pas tant privilegie que cela. Le veritable scandale reside dans la relative liberte de faire ou non correctement le travail pour lequel il est paye. Mais le droit francais du travail ne tend il pas a etendre cette posibilite au prive ?

      • Je suis parfaitement d’accord… c’est bien pour ça que j’ai dit « – certains – postes dans la fonction publique » !

  • Mouais… L’économiste américain libéral assez radical Donald J. Boudreaux a, lui aussi, tenté un argumentaire de la sorte mais il ne m’a pas non plus semblé très convaincant : http://www.fee.org/the_freeman/detail/looking-in-the-mirror

  • Si « la toute-puissance étatique » était vraiment source de toutes nos réussites sociales,
    vivrions-nous avec des taux de chômage zénithaux en chaque pays/région où les chiffres l’attestent ?

    Libéral est un état d’esprit, à la fois ouvert et pragmatique.
    Je me méfie de postures politiciennes (Big L. & Co) se revendiquant d’un libéralisme « social ».
    La réussite d’un système libéral mieux compris devrait nous conduire à une démocratie plus effective, non à cette subordination et hiérarchies contraignantes observées tristement, partout en Europe ou plus largement…

    @Mégalo : Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et …
    Vous ne devriez pas entremêler les dogmes (religieux, politiques, etc…) & idéologies (tous assez figés)
    et la DOCTRINE libérale (c-à-d une pensée adaptative à des contextes et des thèmes variés). OK ?

    @Moggio : prendre en référence un forme de radicalisme (libertariens & Co) pour excuser l’étatisme socialiste (sinon pire dans les extrêmes), ça nie toute réflexion sensée. Donc, référence avec a priori …

  • Et si , outre les caractéristiques fondamentales du libéralisme , une de ses composantes fondatrices se nommait  » l’humilité et le respect »…?

  • Il manque a mon sens un autre axe d’approche du liberalisme,dont decoule a mon sens l’aspect economique, et qui rassemble les differents courants cites: il s’agit du primat des libertes individuelles fondamentales, considerees comme inalienables.
    La liberte economique est le fondement « moral » des differents courants cites, mais cette approche me semble meriter de ne pas disparaitre.
    Elle implique le refus a l’etat, mais aussi a toute majorite, groupe ou religion, d’intervenir ou de reglementer la sphere privee, la liberte d’opinion ou d’expression, la liberte d’entreprendre…

  • M. Bouchat,
    Il n’y a pas que les libéraux « classiques. « Je connais des fonctionnaires libertariens qui s’assument sans problème.
    Et quoi de plus normal quand on a l’occasion de connaître le système étatique de l’intérieur? En effet, tout homme de bien se retrouvant dans cette position ne pourra rester ni indifférent ni… socialiste.

  • Je suis fonctionnaire, et pour le libéralisme, mais pas le libéralisme de gauche qui promeut la déconstruction et l’état nounou.

    Pour un libéralisme patrimonial qui laisse le choix aux gens de vivres comme il l’entende sous réserve que la législation soit neutre vis à vis à ceux qui contribuent financièrement au maintient des institutions régaliennes, et pas plus favorables à ceux qui obtiennent des « droits ». Je suis contre le misérabilisme et « l’humanisme béat ».

    En tant que fonctionnaire, je suis pour le CDI dans la fonction publique, contre les « concours ».

    Après dans la situation française actuelle, il est évident que seule une banqueroute remettra le système à plat, il y a trop de millions de personnes qui dépendent de l’état directement ou indirectement pour le saborder. Cette réforme de l’état que moi fonctionnaire j’attends conduira sans doute à mon renvoi dans le chômage et la misère, avec toutes ces nouvelles populations non européennes fainéantes. Mais qu’y puis-je? Les bureaucrates français

  • Si tant est que la plupart des courants libéraux acceptent un certain degré d’Etat, cela implique ipso facto l’engagement de fonctionnaires. Après tout, un fonctionnaire est un travailleur comme un autre, qui fait son job et touche son salaire, via une relation contractuelle. Il n’y a donc, sans développer une thèse complète,aucune contradiction entre le statut de fonctionnaire et être libéral. Par contre, là où ça peut dérailler, c’est lorsque la caste des fonctionnaires s’arroge des droits que les autres travailleurs n’ont pas. Comme, par exemple, des retraites indécentes, des statuts de fonctionnaires « nommés », leur garantissant un emploi à vie, même en cas de viol de la fille du patron ! Et ça, ce n’est pas libéral du tout du tout !

  • « un certain Murray Rothbard, qui était fonctionnaire. »

    Mon Dieu !!!

    « libéralisme n’est pas une théorie, c’est une pratique »

    Habituelle dichotomie entre théorie et pratique…

  • Bonjour,

    tout à fait d’accord je suis aussi fonctionnaire ET libéral. Pendant 258 ans j’ai travaillé dans le privé, au front (fonctions commerciales) dans la guerre économique. Depuis trois ans, j’ai pris une position de repli (j’ai réussi le concours de fonctionnaire B)… Je suis papa de trois enfants, je veux bien aller au combat (économique) mais sans logistique, ni perspective (voire sans cible…) je suis condamné et mes enfants aussi à la misère. Donc, je me suis planqué dans un bunker en attendant que les bombes arrêtent de tomber. que faire d’autre ? si l’état français levait son joug sur les entreprises et si le business reprenait (de fait) je serai ravi de reprendre mes anciennes fonctions.

  • …aujourd’hui conseiller au sein du Service public fédéral (ministère) belge de la Sécurité sociale.
    « dont les membres les plus radicaux entendent supprimer l’État et remplacer toutes ses interventions – fonctions régaliennes, éducation, santé, etc. – en recourant au marché. »
    Eh oui Philippe, la santé doit être du domaine privé mais on ne peut vous reprocher de ne pas vouloir cracher dans la soupe.

  • on peut trés bien etre fonctionnaire ET libéral, vu que qu’en on a un emploi fictif, on peut trés bien travailler au noir à coté. et ça, c’est plutot libéral, encore que…

    on peut trés bien etre à son compte et au contraire, s’accrocher jusqu’à ses dernières forces à une rente d’état. c’est pas trés libéral, mais quand il s’agit de faire bouillir la marmite, on est peu regardant. surtout dans un pays ou il y a que ça qui marche…

  • Etre favorable à la privatisation d’un service n’interdit pas moralement de travailler pour ce service ou d’en profiter tant qu’il est public, de même que le fait d’être favorable à la suppression d’une allocation ou d’une subvention n’interdit pas de la toucher tant qu’elle existe. Après tout on ne vous fera pas une remise sur vos impôts parce que vous avez décidé d’ignorer l’Etat !

    Je pense que les hôpitaux devraient être privatisé : en attendant cela ne m’empêchera certainement pas d’y aller si j’en ai besoin et d’être reconnaissant envers ceux qui y travaillent.

    Le libéralisme est une philosophie politique, pas un mode de vie.

  • Très prosaïquement, on peut avoir une vocation dans un domaine qui est de fait fonctionnarisé. Va-t-on renoncer à être professeur, sous prétexte que l’État a pris le contrôle de l’enseignement?
    Plus encore, peut-on, par pureté idéologique, laisser la place à ses adversaires? Ce n’est d’ailleurs pas une interrogation propre aux libéraux. Tout fonctionnaire un peu honnête peut se trouver un jour dans un dilemme. Est-il plus efficace de quitter un système injuste au risque de devenir invisible, ou vaut-il mieux essayer d’agir de l’intérieur au risque de prolonger la vie du système et de s’en rendre complice? Dès lors qu’il y a monopole, la fuite n’est pas une solution évidente.

    • il n’y aurait plus de question si on supprimait le fonctionnariat .. .enfin quand c’est géré par le privé c’est moins cher et mieux … c »est une évidence …

  • Il n’y a guère de contradiction à cela. En effet, nombre de hauts fonctionnaires font des allers et retours récurrents entre haute administrations, ministères, et entreprises privées. Bien entendu avec tous les conflits d’intérêt que cela soulève. Il n’est donc guère étonnant qu’on puisse être fonctionnaire et néolibéral (et non pas libéral) voire libertarien (minarchiste ou autre), au contraire, faire une partie de sa carrière parmi l’administration permet non seulement de se construire un réseau qui pourra servir une fois dans le privé, mais permet également de servir les intérêts d’entreprises privées qui vous renverront la pareille si vous voulez faire un peu de pantouflage. Sans compter qu’avoir des responsabilité dans la fonction publique permet aussi de saboter son action et donc cyniquement, de permettre au discours néolibéraux sur la pseudo-inefficacité de l’Etat de prendre corps (pour les esprits un peu simplets, il faut bien le dire) et de favoriser ainsi la privatisation de certains services dans lesquels on pourra se faire embaucher lorsqu’on quittera la fonction et l’administration publique. Vous voyez, aucune incohérence entre les deux !

  • Je suis d’accord avec la plupart des commentaires. merci de faire vivre le libéralisme en commentant mon modeste article!

  • On peut aussi arriver au libéralisme à la suite d’un long séjour dans la fonction publique. En ce qui me concerne cela m’a conduit à utiliser la disponibilité pour créer une entreprise, et à me poser la question d’une démission, que j’ai finalement résolu par la négative. La pire des choses pour un libéral serait de s’enfermer dans un quelconque dogmatisme. Peut-on faire ceci? Peut-on faire cela? On fait ce qu’on veut en fonction de ses intérêts et des circonstances. Il n’échappe á personne que nous vivons en Europe dans des Jurassic Parks de l’Etatisme: il faut parfois s’en accomoder…quite à les travailler de l’intérieur

  • Lorsque je me rends compte que j’ai devant moi un fonctionnaire libéral, je passe par une série d’étapes successives :

    (1) je cligne des yeux (comme devant toute incongruité)
    (2) je déprime (en pensant à tout ce qu’il aurait pu faire d’utile dans sa vie)
    (3) je pense à La Cage aux Folles de Molinaro, aux mines contrites lorsque le président de la Ligue de Vertu a été retrouvé mort dans le lit d’une prostituée mineure et noire.
    (4) je me dis que je ne voudrais vraiment pas être à sa place (je suis libertarien)
    (5) j’éprouve de la pitié (qu’on peut avoir pour une malheureuse bestiole irrémédiablement engluée dans une immonde toile d’araignée).
    (6) je suis content (parce que le problème administratif kafkaïen pour lequel j’étais entré avec des pieds de plomb dans l’antre de la Bête Immonde a été réglé, contre toute attente, de manière pragmatique. Et que le mot « fin » a pu être placé derrière la longue succession d’heures perdues à tenter de satisfaire les caprices les plus hallucinants de la Secte des Serviteurs de la Bête).

  • Ah mais ce monsieur est une blague géante à lui seul.

    « Peut on être fonctionnaire et libéral ? » vraiment, si quelqu’un voulait enfoncer encore plus de portes ouvertes, il n’aurait pas mieux réussi.

    En gros, il dit qu’il exerce un métier pour l’Etat dans un domaine dans lequel il trouve normal que l’Etat agisse. Je ne vois pas où il y a matière à débattre.

    Mais le mieux c’est : « pour la privatisation de certains pans de la protection sociale ».
    Traduction : « Comme je travaille à la Sécurité Sociale Belge, bon, bah c’est normal qu’on mette un pistolet sur la tempe des belges pour qu’il donne leur salaire super brut sans leur consentement à la Sécu, mais comme j’ai envie de dire que je suis libéral, je fais le tiède en disant qu’il faut un petit peu privatiser la protection sociale »

    Ce mec est un champion toute catégorie de la schizophrénie. Et le mieux c’est dans ses billets ou commentaires, quand il raconte qu’il est chrétien et libéral et que c’est le seul libéralisme. Véritablement des pépites d’absurdité, il dit une chose et son contraire à tout instant.

    Mais bon, rien ne sert de le troller, ni de tenter de lui opposer des arguments, parce qu’à ce niveau, il faut juste profiter des pépites qu’il pond, moi je trouve ça tellement drôle.
    C’est le genre de mec qui a dû échouer lamentablement en tant qu’avocat, comme il faisait du droit public, il n’avait plus que l’Etat pour se reconvertir, donc il doit chercher à s’auto satisfaire de toutes ses décisions.

  • J’aurai quand meme une question a poser Monsieur Bouchat. Et si la vraie question n’etait pas « peut on etre fonctionnaire et liberal »? mais « peut on etre liberal (qq soit le courant) et profiter d’avantages qu’on sait (parcequ’on s’informe en lisant Contrepoint) etre exhorbitants (emploi a vie, systeme de retraite avantageux, failles du systemes, salaires eleves pour les competences, etc…)? »

    Je veux dire q’un fonctionnaire, par essence, est paye avec l’argent des autres. Et ce ne serait absolument pas grave si on avait l’assurance que cet argent etait distribue « avec raison » et en accord avec les principes du libre marche (qu’aucun liberal ne peut contredire). Cependant, il est de notoriete publique (et si ca ne l’est pas, je peux pour fournir quantite d’exemples), que bcp de fonctionnaires beneficient intentionnellement ou non d’avantages exhorbitants voire de failles dans le systeme qui leurs permettent de detourner avec un minumum d’effort et le plus legalement du monde de l’argent publique a leur profit (je ne parle pas de grosses sommes, mais des « primes » qui peuvent aller jusqu’a doubler les salaires parfois). Ces failles sont parfois corrigees au fur et a mesure. Parfois elles perdurent pdt des decennies. Parfois elles ne sont jamais corrigees car un trop grand nombre de « serviteurs » de l’etat en beneficient. Etant un ancien fonctionnaire, j’en ai moi meme beneficie pdt des annees. Parfois, ceux qui en beneficient le font en toute bonne foi. N’ayant aucun comparatif avec ce qui se fait dans le prive (c t mon cas). Parfois, ils le font un peu plus intentionnelement, en ayant conscience de ce que cela represente mais peut-on reprocher a qq’un de se servir si il en A LE DROIT?

    Et c la que la question se pose: peut -on etre liberal et par sa presence meme au sein de l’administration, par la main meme qui vous nourri, cautionner un systeme qui se permet de payer 6000 euros par mois des gens qui en vaudraient 3000 dans le prive? qui leur offre des formations qui durent des annees et pdt lesquelles ils sont payes (et cher) mais ne produisent rien? qui donne des logements de fonction a des gens qui gagnent 20 000 euros par mois et qui n’ont pas besoin d’etre mobile? qui n’impose aucun jour de carence pour les maladies?

    La logique voudrait qu’un vrai liberal qui voudrait etre fonctionnaire refuse tous ces avantages exhorbitants pour n’accepter que ce que lui aurait donne le marche du travail prive, modulo les particularites liees a la fonction publique (l’emploi a vie pourquoi pas? mais a ce moment la le salaire doit etre moindre par exemple). Mais n’est ce pas une utopie? qui aurait assez de force pour dire « je ne prends pas ce que je pourrai legalement prendre car je considere que c’est un avantage exhorbitant que seul le fait qu’il soit paye avec l’argent des autres et a credit me permet d’avoir »? Qui peut dire en tant que fonctionnaire qu’il n’a jamais beneficie d’avantages qu’il n’aurait pas eu dans le prive et qui sont exhorbitants compares a leur niveau de competence/exprience/utilite?

    La on peut vraiment se poser la question: « Dans la fonction publique Francaise, telle qu’elle est organisee aujourd’hui, peut on etre liberal et fonctionnaire? » Pour moi la reponse est NON a moins d’etre un saint ultra vigilant sur l’argent qu’il recoit de son employeur l’Etat. Et de savoir resister a la tentation. Mais j’aimerai bcp avoir votre point de vue sur la question Monsieur Bouchat.

  • Pour moi, la réponse est : OUI.
    Je suis moi-même un « cumulard » puisque fonctionnaire, et (néo-) libéral. Bon, j’étais déjà fonctionnaire bien avant de découvrir mon penchant libéral.

    • Reponse un peu courte et peu argumentee. C bien d’etre fonctionnaire et de se dire liberal. Mais vivez vous en accord avec vos convictions? Etes vous sur de n’abuser d’aucun systeme? etes vous sur d’etre remunere (en argent ou en natures/avantages) a votre juste valeur? Selon votre merite? Selon les lois du marche du travail? Etes vous sur que si l’Etat repondait un peu plus a des logiques d’efficience voire meme de profit (si, si c possible) votre metier aurait qq chose a voir avec ce qu’il est aujourd’hui?

      Et si oui, comment en etes vous sur? (moi quand g t dans la fonction publique je n’avais aucune idee de comment ca se passait reellement dans le prive, je n’etais meme pas conscient de tous les avantages dont je jouissais comparativement)

      Ou bien le fait de se dire liberal releve t il de la pure hypocrisie de votre part? Car c beau de se dire liberal. encore faut-il agir en accord avec son discours pour que celui ci ait de la valeur.

      Mais la encore je ne fais que poser des questions. J’aimerai bcp connaitre les arguments de qq’un ayant un point de vue contraire au mien.

      • « Etes-vous sûr d’être rémunéré à votre juste valeur ? » Question qui n’a pas grand-chose à voir avec le fait d’être fonctionnaire ou non. On ne peut pas vraiment être libéral sans se la poser, mais ensuite c’est une affaire d’honnêteté intellectuelle personnelle par rapport à la réponse. C’est aussi une question de réponse personnelle de savoir si on doit aller jusqu’à démissionner si on est fonctionnaire et en désaccord avec ce que l’Etat demande de faire. On peut être pragmatique, se dire que l’on est plus utile fonctionnaire qu’en dehors pour faire évoluer le système. De toute façon, qui sommes-nous pour rejeter une personne sous prétexte qu’elle ne vivrait pas son libéralisme suivant notre doctrine ? Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés, et le sectarisme n’est pas vraiment libéral.

        • la seule façon de faire évolué le système, c’est de supprimer la plupart des fonctionnaires.
          Et, selon moi, tous les fonctionnaires.
          RIEN ne justifie que les « serviteurs de l’état » bénéficient d’un statut hors du droit commun, même les policiers et autres fonctionnaires régaliens.

      • Bonjour Ron Paul,
        effectivement, je n’ai pas argumenté du tout, mais c’est maintenant plus facile grâce à vos questions pertinentes.
        Je ne suis pas fonctionnaire pour les « avantages » que cela peut représenter, mais simplement pour y pratiquer un métier que j’aime : je suis militaire. J’exerce mon métier avec passion et je crois pouvoir dire dévouement. J’ai conscience que ce sont les imposables qui me permettent de percevoir ma solde. Question d’honnêteté intellectuelle, dont les frontières varient fortement en fonction de la personnalité de chacun.
        Pour ce qui est du statut même des fonctionnaires, comme je ne suis pas rentré dans le fonctionnariat pour pouvoir abuser du système (dont je ne connaissais absolument rien avant, ayant travaillé pour le privé aussi !) je serais évidemment favorable à la refonte du statut. Pour moi, fonctionnaire ou pas, dès lors qu’une personne pose problème, il devrait y avoir des sanctions qui devraient aller jusqu’au renvoi. Ce qui tue le « fonctionnariat », c’est cette ultra-protection sans aucune contre-partie. Toute relative dans l’armée, elle existe tout de même puisqu’on peut voir parfois des fonctionnaires (sens péjoratif du terme)/militaires, mais c’est vraiment rare, à ma connaissance…
        Ensuite, c’est vrai que je n’ai pas les moyens de mes convictions : j’ai un métier qui me permet de vivre (depuis bientôt 24 ans), et je ne peux pas le lâcher du jour au lendemain car ma situation deviendrait alors peut-être précaire. J’ai des enfants, une maison à payer et une épouse qui ne trouve pas de travail à chaque mutation (nous avons choisi d’être très mobile).
        Je ne pense pas être hypocrite, j’exerce seulement un métier qui me plait, et qui se trouve être rémunéré par l’Etat (vos impôts, et aussi les miens).

        • Cher Jerome,
          J’ai bien compris votre point de vu. Je n’irai pas plus loin car ayant moi meme ete militaire, j’ai souvent debattu de cette question avec de nombreux amis restes dans l’armee. C’est d’ailleurs avec eux que j’ai eu les discussions les plus interessantes a ce sujet. En effet, si il est assez facile de detruire un fonctonnaire du ministere de la culture se disant liberal, il est bcp plus delicat de le faire avec un militaire dont je sais pour l’avoir vecu que nombreux d’entre eux sont effectivement pres a la remise en cause de leur statut et de leurs avantages (alors que se sont eux qui paradoxalement fournissent le plus d’effort et meriteraient les plus grands avantages).
          J’ai cependant ete temoin au sein de l’armee de bien des « abus ». Certes plutot petits, individuels mais qui mis bout a bout peuvent faire des grosses sommes (j’en ai moi meme beneficie). Parallelement g entendu les generaux et amiraux dire qu’ils ne pouvaient plus assurer leurs missions avec les budgets qu’on met a leur disposition. Alors?

          Alors cela m’a ete assez vite insupportable. Il s’agit d’une des raisons qui m’a fait quitter l’armee. Car je trouve etrange d’avoir un discours d’un cote et de profiter d’avantages indus de l’autre. Meme si au depart ce n’est absolument pas pour ces avantages que je me suis engage. Mais par amour du pays. Seulement quand on aime vraiment son pays, peut on continuer a etre employe par un systeme dont on sait qu’il contribue a le detruire petit a petit…Je ne le pense pas…mais le debat et ouvert et je peux vous dire qu’il a bien lieu dans l’armee en ce moment.

      • « etes vous sur d’etre remunere (en argent ou en natures/avantages) a votre juste valeur? Selon votre merite? »

        Moi qui ne suis pas fonctionnaire, je n’en suis pas sûr non plus.
        Ce dont je suis sûr, en revanche, c’est que ceux qui me paient n’y sont pas contraints.
        Le libéralisme, c’est la non agression; le refus de contraindre.

        Ce refus s’exprime dans le vote, pas nécessairement dans le refus d’être fonctionnaire.
        Toutefois ce refus existe, et il explique que les fonctionnaires soient socialistes dans leur écrasante majorité.

        • Si un organisme prive soumis aux contraintes de la concurrence et du profit vous remunere un montant X vous pouvez etre sur que votre « valeur » sur le marche du travail est bien X que vous ayez d’immenses qualites ou bien que vous soyez un imbecile fini. Sinon cet organisme fera faillite un jour ou l’autre. Il assumera les consequence du mauvais choix qu’il a fait en vous choisissant et en vous remunerant au dela de votre valeur.

          Dans le prive, votre « valeur » est determinee par la loi de l’offre et de la demande. Cette loi est en theorie liee a vos qualite humaines/intelligence/competences/experience. Mais pas tjrs et peu importe.

          C’est en ce sens que j’employais le mot valeur et non bien sur dans le sens de « valeur personnel ou humaine ». Je parlais presque de « valeur marchande » que vous representez sur le marche du travail.

          Dans le secteur publique, nous soumis a concurrence et donc a la loi de l’offre et de la demande, vous ne pouvez donc jamais etre sur que le montant que l’on vous remunere est egal a votre « valeur marchande » que vous auriez eu dans un monde fictif ou toutes les fonctions etaient soumises a cette loi.

          Ce qui par la meme occasion repond a MichelO quand il dit « « Etes-vous sûr d’être rémunéré à votre juste valeur ? » Question qui n’a pas grand-chose à voir avec le fait d’être fonctionnaire ou non ». Si justement, comme je viens de l’expliquer cette question a tout a voir avec le fait d’etre fonctionnaire ou non. Encore une fois, je ne parle pas de la valeur intrinseque de la personne, de ses qualite mais bien de sa valeur marchande qui va dependre des secteurs.

          Exemple: les salaries sont en general mieux payes dans les secteurs de la finance ou du petrole. Et pourtant, ils ne sont pas forcement « meilleurs  » instrinsequement parlant en tant qu’etres humains. C juste qu’ils travaillent dans un secteur qui peut se permettre certains montants de remunerations que ne peuvent pas se permettrent d’autres secteurs. Ils peuvent se le permettre pour certaines raisons qui sont liees a leur activite, a leur modele, a leur contraintes etc….

          Dans le public, les agents sont souvent remuneres mieux que les actifs du prive (le salaire moyen des fonctionnaire a depasse celui des salaries du prive et a cela il faut ajouter les autres avantages) cela est possible juste parceque l’etat n’est soumis a aucun imperatif de rentabilite. Et peut donc se permettre de s’endetter sur le dos des generations futures

  • Mais on peut tt à fait être libéral et fonctionnaire ( par ex dans un état aux fonctions minimales type armée , justice , police et fisc ) si fonctionnaire n’est qu’un titre sans protection particulière par rapport au privé , ou en d’autres termes si le statut de la Fonction publique à la française ne s’applique pas !!!

    Pour mémoire , il me semble que la Suisse , a par référendum , quasiment supprimé ce statut de fonctionnaires ou qu’il est en train de mourir fautes de combattants !!!:

    • Oui, mais en Suisse, la population est pragmatique et honnête.

      • mwais , il doit bien y avoir autant de non pragmatiques dans les deux pays !!!

        • Je n’ai jamais vécu en Suisse, mais je regarde souvent leur journal télé (TSR). A en croire leurs nombreuses votations et les résultats qui en découlent, je crois sincèrement qu’il y a beaucoup plus de « non-pragmatiques » en France qu’en Suisse. De plus, j’ai l’impression qu’ils pensent beaucoup plus au bien de leur pays car ils ont compris qu’il en découlerait directement leur bien-vivre personnel. Encore une fois, c’est seulement mon impression sur la Suisse.

  • Cher Ph. BOUCHAT, vous faites de l’ « éducation » une fonction régalienne, ou du moins (grâce à une virgule), une fonction par nature étatique*.
    Là, pardonnez-moi, vous marchez sur la tête: Instruction Publique, peut-être, mais « éducation publique » (ou nationale, ou étatique), trois fois NON.
    J’aimerais discuter avec vous de « la Liberté » ou des « libertés », mais la place nous manque 🙂

    *dont les membres les plus radicaux entendent supprimer l’État et remplacer toutes ses interventions – fonctions régaliennes, ÉDUCATION, santé, etc

    • Oui , l’Education nationale que je préférerais voire appeler Ministère de l’Enseignement , l’école n’ayant pas vocation a faire de l’éducation qui relève de la famille , pourrait très bien être privatisée , les enseignants passant en droit privé ( en quoi l’enseignement nécessite t’il d’être fonctionnaire par rapport à l’assurance , la banque ou mon boulanger !!!) , l’état remettant un voucher ( chèque scolaire ) aux familles qui choisiraient l’école de leurs rejetons , les enseignants sous statut privé fonctionnnant comme n’importe quel agent lambda d’assurance , banque !!!

    • Je suis prêt à discuter avec vous dans le respect de nos opinions. phb

  • Tout dépend, si vous êtes fonctionnaire de police ça va, si vous êtes fonctionnaire administratif du ministère de la culture… ça devient difficile !

    Après il y a un autre argument, on ne reprocherait pas à un libéral d’être fonctionnaire en URSS. Le libéral peut arguer que n’ayant pas tout son salaire, voyant comment l’Etat étouffe le privé etc, eh bien il s’adapte pour améliorer sa vie en attendant des réformes libérales pou retourner au privé. Excuse qui peut être de bonne foi, ou de mauvaise foi, on ne peut pas savoir avant que des réformes libérales soit fait pour constater ou non s’il démissionne de la fonction publique non-régalienne où il est.

  • Merci pour ce tour d’horizon des déclinaisons du libéralisme.

    J’émets quelques réserves quant au terme « libertarien », que j’associe au problème de la langue anglaise, où « liberal » veut dire socialiste. Mais j’ai noté chez les soi-disant libertariens que l’adhésion à l’économie de marché coexiste avec un nihilisme et un égalitarisme sociétal parfaitement contradictoires.
    Ceux qui s’opposent à la réglementation de l’économie mais approuvent celle de la morale, des sentiments et de la sexualité se trompent de priorités et sont les idiots utiles du socialisme.

    « que l’on peut être […] aussi libéral et chrétien »
    De nos jours pour apprendre ce qu’est le libéralisme il faut commencer par se libérer de la doxa, du flot continu de balivernes que nous servent continuellement les grands médias.
    Les cathos se laissent souvent intoxiquer par cette propagande socialiste, qui sait donner à ses sophismes une apparence morale. Pourtant l’anthropologie chrétienne est foncièrement libérale et incompatible avec le socialisme.

  • Petite mise au point nécessaire aux lecteurs que je remercie pour leurs commentaires.

    1) Je milite pour la disparition du statut et son remplacement par la contractualisation généralisée [j’ai d’ailleurs proposé cela à plusieurs reprises lors des conclaves budgétaires lorsque j’étais détaché dans plusieurs cabinets ministériels].

    2) Dans le même esprit, je milite également pour l’alignement sur le privé en matière de pensions, mais intégralement, càd supprimer la pension à 75% du salaire calculé sur les 10 dernières années et d’octroyer une assurance pension du 2nd pilier à la place.

    3) Hormis ces deux avantages – statut et pension – pour la suppression desquels je milite donc, je ne vois pas quel autre avantage je serai dépositaire.

    4) Le fait d’être payé par le contribuable – dont je fais partie – n’est pour moi pas un privilège, mais une exigence d’excellence dont j’invoque le principe régulièrement à l’encontre de mes collègues et supérieurs.

    5) Mon propos n’est pas tant de justifier ma position actuelle que de répondre à cette question récurrente.

    6) A côté de mon statut, j’ai obtenu une autorisation de développer une activité d’indépendant à titre complémentaire, ce que je suis en train de préparer actuellement.

    Pour le reste, je suis suffisamment libéral pour accepter les opinions contraires [je me battrai toujours pour que mes contradicteurs puissent s’exprimer librement], sauf celles empreintes de mépris imbécile (il y en a un qui se reconnaîtra].

    Bonne journée à tous!

    phb

  • « Y a-t-il un courant libéral dont les idées sont compatibles avec le statut de fonctionnaire ? »

    Question absurde. Comme si on demandait « peut on être libéral et vivre en France? » « Peut on travailler dans une entreprise publique et être libéral? »

    Bien sûr qu’on peut!

    On peut être prof, voir que le système est toxique, qu’il ne marche à peu près que quand les lois sont bafouées systématiquement (tout le monde sait bien que les grands lycées parisiens sont hors la loi) (les bons profs de math ne respectent pas le programme minable de 1ère/terminale) et souhaiter l’explosion de l’Educ nat. Et y contribuer légèrement en opposant systématiquement les règlements de l’EN à ses dysfonctionnements, pour en gripper les rouages. Tenter de noyer le mammouth dans ses déchets.

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