Vincent Peillon veut en finir avec le redoublement

Le ministre de l’Éducation nationale veut réduire de moitié les redoublements. Pourtant ceux-ci possèdent de vraies vertus.

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Vincent Peillon veut en finir avec le redoublement

Publié le 26 février 2014
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Par Stanislas Kowalski.

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« It is with infinite caution that any man ought to venture upon pulling down an edifice which has answered in any tolerable degree for ages the common purposes of society, or on building it up again without having models and patterns of approved utility before his eyes. » Edmund Burke

 

Peu de pays sont touchés autant que la France par l’illusion révolutionnaire, cette détestable idéologie qui consiste à croire que le progrès passe par le renversement systématique des vieilles institutions et qu’il peut résulter une quelconque nouveauté d’une tabula rasa. Quand cette idéologie touche l’école, on atteint les sommets de l’absurde. L’idée même d’une refondation est scandaleuse. Une méthode pédagogique demande beaucoup de patience, de tâtonnements, d’erreurs, d’ajustements, avant de parvenir à un niveau acceptable. Rien que la mise en place d’un examen national prend une bonne dizaine d’années. Il faut bien tout ce temps, pour que l’expérience permette aux professeurs de comprendre les vraies exigences qui se cachent derrière les descriptifs des épreuves, et pour qu’ils adaptent leurs cours en conséquence. Plus fondamentalement, le savoir est cumulatif. L’enseignement est foncièrement conservateur, parce qu’il consiste à épargner aux nouvelles générations les erreurs, les hésitations et les tragédies de leurs ancêtres. Il s’agit de gagner du temps. Les adolescents rebelles reproduisent les mêmes erreurs de génération en génération, mais ordinairement, ce sont les adultes qui ont le pouvoir. Nos ministres se comportent depuis quelques décennies comme des adolescents bêtes et généreux.

Je ne ferai pas cette fois-ci l’histoire des bouleversements que l’Éducation nationale a connus ces quarante dernières années. Je prierai simplement mes lecteurs de ne pas juger le système scolaire d’après le vague souvenir qu’ils en ont. L’école d’il y a vingt ans n’existe plus. La persistance de quelques reliques ne doit pas nous tromper. La dictée, la dissertation, le baccalauréat ont été vidés de leur substance. Et ça commence à se voir furieusement !

Si vous le voulez bien, concentrons nos efforts sur le redoublement, puisque c’est apparemment le dernier cheval de bataille du ministre du catéchisme républicain égalitaire et tolérant. Le redoublement a longtemps été un des piliers du système scolaire français. Il semble encore très en faveur auprès des enseignants réactionnaires, tandis que les pédagogues de salon auraient l’intention de lui faire la peau. Il est vrai qu’un grand nombre d’élèves sont encore amenés à redoubler pendant leur cursus. Je ne vais même pas m’amuser à contester les chiffres, encore que l’histoire des statistiques bancales de l’Éducation nationale nous invite à la prudence. D’ailleurs, ça ne change rien au fond du problème.

Il faut savoir que le redoublement ne fonctionne plus du tout comme autrefois.

Tout d’abord, il est dénigré par l’administration, depuis longtemps et de façon systématique. Les enseignants eux-mêmes le perçoivent de plus en plus comme un échec de leurs efforts ou de l’institution et de moins en moins comme l’échec des élèves. Il y a un sentiment de culpabilité entretenu par les directeurs d’école, sur lesquels la hiérarchie fait pression. Si vous n’êtes pas dans les clous statistiques, on viendra vous le reprocher. On pourra même vous forcer à modifier vos décisions. Ce sentiment de culpabilité n’est peut-être pas complètement dénué de fondement. Si un élève dans une classe est en échec, on peut raisonnablement penser que le problème vient de lui. Si 30% des élèves de la classe sont « dyslexiques » en fin de CP, c’est probablement que l’instituteur a mal fait son travail. Si l’épidémie est nationale… vous m’avez compris. Le problème, en l’occurrence, c’est qu’on agit sur le thermomètre. Un taux élevé de redoublants est un signal d’alerte. Il faut agir sur les méthodes pédagogiques, sur la discipline, sur le contenu des cours, pas empêcher les élèves de redoubler. La pression de l’administration est mal dirigée et ne produit qu’une ambiance délétère.

Mais il y a pire. Depuis 1989 et la loi Jospin, l’enseignement est organisé en cycles. Tenez-vous bien, car le raisonnement vaut son pesant de cacahuètes. On constate que certains élèves ont besoin de plus de temps que les autres pour apprendre. Il se trouve que certains élèves n’ont pas assez du CP pour apprendre à lire. Jusque là, c’est une platitude. Pour résoudre ce problème, on va étaler l’enseignement sur trois ans, de la grande section au CE1. Pour tout le monde ! Comme on n’a pas osé interdire le redoublement, on le limitera à un an par cycle. En pratique, ça tombe surtout sur le CE1, parce qu’on a laissé sa chance au petit Kévin en fin de CP. On l’a autorisé à continuer avec ses camarades, en se disant qu’après tout rien n’est perdu, puisqu’il a droit à encore un an. Mais voilà, au bout d’un an, il n’a pas progressé et il devient évident qu’on ne peut pas décemment l’envoyer comme ça, sans même savoir déchiffrer, dans le cycle suivant. Ou plutôt si, on l’y enverra, dans un an, parce que c’est la loi, tout comme on l’enverra ensuite au collège. Que s’est-il passé ? C’est fort simple. Pendant qu’il s’évertuait à rattraper son retard, ses camarades ont continué d’avancer. C’est un peu comme si on disait à un groupe de randonneurs : « Chacun avance à son rythme, mais ce serait cool que vous arriviez tous au refuge à la même heure ! »

De toute façon, il n’y a pas à s’inquiéter, il y a des adultes pour superviser tout ça. Les professeurs n’ont qu’à gérer l’hétérogénéité des classes. Il n’ont qu’à différencier les parcours. Y a qu’à. Faut qu’on. Facile à dire depuis un amphi de sciences de l’éducation, ou en réunion pédagogique avec 5 professeurs payés pour être d’accord. Mais la réalité d’une classe, c’est 30 élèves ensemble. On arrive encore à peu près à gérer deux ou trois niveaux dans une classe d’élémentaire pas trop surchargée, dans les petites écoles de campagne. Mais à mesure que vous avancez dans le cursus, les écarts s’accentuent, les cas particuliers se multiplient. Au collège, il est fort possible de se retrouver, dans une seule classe, avec 4 ou 5 dyslexiques reconnus, 2 dyspraxiques (les maladroits en langage non médicalisé), un enfant précoce mal dans sa peau, et 3 ou 4 hyperactifs sous traitement. Chacun d’entre eux a droit a ses aménagements : son tiers temps pour les contrôles, voire des épreuves spécifiques (c’est-à-dire plus faciles) ; des photocopies à la place de son cahier manuscrit, voire son ordinateur portable ou carrément un AVS (Assistant de Vie Scolaire). L’AVS est un adulte sous-payé qui sert de secrétaire particulier au marmot « handicapé » et qui parfois fait tout simplement les exercices à sa place. Si certains établissements se passent de ces modernes hilotes pour enfants, d’autres arrivent à en concentrer plusieurs dans la même classe. Et le professeur est censé gérer tout ce beau monde et être attentif à chacun lors de cours d’une heure. Quand donc admettra-t-on qu’on n’individualise pas les cours quand on n’a que deux minutes à accorder à chacun ? Le cœur d’une organisation scolaire, c’est, qu’on le veuille ou non, un enseignement collectif.

img contrepoints098 PeillonMais je m’égare. Revenons-en au redoublement tel qu’il fonctionne aujourd’hui. Je n’ai pas parlé de la possibilité de faire appel, ni des règles qui changent selon les niveaux d’enseignement, si on est en fin de cycle, au cœur d’un cycle, à l’approche d’un examen ou d’une orientation. En gros, vous avez plusieurs cas de figure : la décision revient au conseil de classe, la décision revient à la famille, le conseil de classe prend une décision mais la famille peut faire appel. Vous ne savez pas quelle est la règle en quatrième et vous n’avez de toute façon pas compris le pourquoi du comment ? Ce n’est pas grave, le principal est là pour rappeler tout ça et vérifier que vous pensez bien. Évidemment les pratiques changent selon le degré d’ignoble conservatisme des professeurs. On peut dire cependant, qu’on ne fait plus guère redoubler les élèves que lorsqu’ils sont volontaires, ou du moins consentants, c’est-à-dire quand ils sont encore assez naïfs. Comptez aussi sur les petits camarades pour saborder la décision. Vous savez, tous ces petits imbéciles, vraies victimes du système au demeurant, qui ont compris qu’il est plus facile de gruger que de travailler. On n’apprend jamais assez tôt les bienfaits de l’État-Providence, n’est-ce pas ? Le « perturbateur » de cinquième peut répondre à son professeur en disant : « De toute façon, j’en ai rien à foutre de votre cours. J’ai déjà redoublé. Je passerai en quatrième quand même. » Il a juridiquement raison. Si quelqu’un a une solution pour sauver la situation, je connais beaucoup de professeurs qui sont preneurs.

On ne fait plus redoubler les élèves quand ils en ont besoin, mais quand on le peut. On en arrive à des calculs sordides. Supposons un élève de sixième qui a atteint l’âge de 13 ans. Oui, il a déjà redoublé malgré tout, vraisemblablement en CM et en sixième, pour la bonne et simple raison qu’il ne sait pas lire. Comment le conseil de classe statue-t-il sur son sort ? 13 + 3 = 16. Dans 3 ans, fin de scolarité obligatoire, il aura 16 ans. Il pourra donc dégager. De toute façon, on ne sait pas comment l’aider. Alors on attend que ça passe, en espérant qu’il n’empêche pas trop les autres de travailler.

On a prétendu et répété jusqu’à plus soif que le redoublement était inefficace. Pour cela, on s’est appuyé sur des statistiques très générales. On a constaté que les élèves ayant redoublé étaient peu nombreux à décrocher le bac finalement, sauf si le redoublement intervenait tardivement, c’est-à-dire après la seconde. Mais ces résultats ne prouvent rien. En effet, c’est le contraire qui serait surprenant. Quelqu’un qui est lent au départ aura toujours plus de difficultés que les autres. Si vous avez des jambes trop courtes, vous ne gagnerez jamais le 100 m aux J.O. mais vous pourrez quand même tirer profit d’un entraînement sportif. Si vous avez un souffle au cœur, vous ne vivrez probablement pas jusqu’à cent ans. La médecine ne peut pas tout. Mais elle peut quand même vous faire gagner de belles années. Ce n’est pas parce que le dispositif ne donne pas des résultats absolus qu’il est inutile. Quand on veut absolument prouver que l’école est injuste et inégalitaire, on arrive forcément à produire de belles statistiques, en comparant des situations qui ne sont en rien comparables. C’est assez amusant, quand les experts prétendent comparer les élèves faibles autour de la moyenne, pour avoir un échantillon représentatif de redoublants et de non-redoublants. Il y en a qui ne sont pas, mais alors pas du tout des cas limites. Ils ne sont pas autour de 9, mais bien à 2 ou 3 de moyenne. On ne peut pas les comparer. Ce que l’on sait en revanche, c’est que ces élèves seront ingérables au collège, qu’ils vont s’y ennuyer et que les professeurs ne sauront rien en faire. On trouve même des experts qui prétendent prouver la nocivité du redoublement en constatant, statistiques à l’appui… que le redoublement entraîne du retard scolaire ! Bel exemple de raisonnement circulaire. C’était dans Le Monde de l’éducation il y a quelques années.

L’inefficacité du redoublement était contraire au sentiment général des professeurs, quand on a avancé l’idée dans les années 70. Depuis, ce sentiment a changé et de plus en plus d’éducateurs font empiriquement ce constat. On a là, typiquement, une prophétie autoréalisatrice. Si le redoublant se persuade que ça ne sert à rien, ça ne servira effectivement à rien, parce qu’il va se décourager. Si ses professeurs et le proviseur doutent, comment retrouvera-t-il confiance ? Si ses parents, les journalistes et ses camarades lui envoient sans cesse le message que c’est idiot et injuste, on voit mal pourquoi il essaierait de se reprendre en main. Le redoublement n’est pas foncièrement inefficace, mais aujourd’hui, en 2014, il faut bien admettre qu’on l’a rendu inefficace. Aujourd’hui, il ne peut plus être perçu comme une opportunité ou comme une seconde chance, parce que tout le monde dit qu’il est stigmatisant.

Si je voulais vraiment mesurer l’efficacité du redoublement, il me faudrait trouver un échantillon représentatif, ce qui est difficile. Il faudrait aussi que je trouve un moyen de ne pas influencer les résultats de l’étude. Très difficile. Mais avant toute chose, il me faudrait savoir quels sont les buts recherchés par le dispositif. Évidemment, si j’évalue un objectif absolu, comme permettre aux élèves faibles de rattraper tout leur retard, le résultat sera forcément décevant. Aucun système ne réalisera une égalité parfaite à la sortie avec une hétérogénéité à l’entrée.

Les fonctions du redoublement sont en réalité multiples. Permettre aux élèves d’obtenir le bac n’est pas la seule, ni même la principale.

J’en signalerai trois qui me paraissent essentielles.

La première, c’est de s’assurer que tous les élèves ont les moyens intellectuels de comprendre ce qui va se passer l’année suivante. Je ne veux pas dire qu’il faut éliminer les imbéciles. Tout le monde peut apprendre, mais tous les élèves n’ont pas encore acquis une masse de connaissances et de savoir-faire suffisante. Ce point devrait être l’unique critère de décision d’un conseil de classe. On n’envoie pas les enfants au casse-pipe. Mais le rappel de cette évidence peut valoir au professeur une solide remontée de bretelles de la part de son principal, avec invocation de la loi et de tous les principes « républicains ». Pour bien en juger, il faudrait d’ailleurs distinguer les matières fondamentales. Tout d’abord, il y a les matières vraiment fondamentales, parce qu’elles ont un impact sur les autres. C’est le cas de la lecture, de la grammaire, des mathématiques et de l’orthographe dans une certaine mesure. Puis il y a des matières qui, sans influer sur les autres, ont besoin d’une forte cohérence interne et d’une progression rigoureuse. C’est le cas des langues étrangères, de la physique, de la chimie, de la biologie et du dessin ou de la musique si on fait autre chose que se divertir. Enfin, il y a les matières culturelles, aussi dignes que les autres, mais que l’on peut reprendre à n’importe quel moment, dès lors qu’on décide de s’y intéresser, en autodidacte, comme la littérature ou l’histoire. Il faut faire redoubler un enfant qui ne sait pas lire, mais ce serait grotesque de faire redoubler quelqu’un qui place le Japon dans l’hémisphère Sud, sauf s’il est amené à enseigner la géographie.

La deuxième fonction, c’est de donner plus de temps à ceux qui en ont besoin.

La troisième, c’est d’inciter tous les élèves au travail en leur rappelant que le manque d’efforts a des conséquences. Les notes ne suffisent pas. Il faut un résultat concret. C’est une façon d’inculquer le sens des réalités. C’est peut-être dur, mais c’est profondément éducatif. Ce dernier point n’a d’ailleurs pas besoin d’être recherché pour lui-même. On ne fait pas un exemple pour faire un exemple. On prend une décision juste, et il se trouve que secondairement, elle sert d’exemple.

Il est certain que ces objectifs pourraient être assurés par d’autres méthodes. Le redoublement a ses inconvénients, en particulier parce qu’il fait perdre beaucoup de temps et que le temps perdu se voit à la puberté, dans une classe de sixième. Il est assez dispendieux, puisqu’il oblige à tout refaire, et pas seulement les matières difficiles. Il y a des pays qui semblent s’en sortir sans redoublement, mais il faut bien voir qu’ils remplissent ces fonctions par d’autres moyens, et qu’ils y mettent le prix. Ces pays pratiquent les stages intensifs et obligatoires pendant l’été, les cours particuliers à la charge des familles ou encore l’orientation précoce. Aucun ne s’en sort en niant le problème, comme nous le faisons en France.

Car que nous propose-t-on ici ? D’en remettre une couche avec les cycles et l’hétérogénéité des classes. J’en reviens à ce que je disais au début, les progressistes autoproclamés sont condamnés à refaire sans cesse les mêmes erreurs. Et quoi qu’il en soit, on n’expérimente pas à l’échelle d’une nation. Si vous voulez améliorer les choses, laissez les écoles inventer leurs propres solutions, ou conserver leurs habitudes. On verra bien ce qui fonctionne.

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  • le manque d’efficience du systèm éducatif français non seulement ne prepare pas nos enfants à devenir des adultes capables d’entreprendre et developper la richesse ( bien être) du pays… mais il coute très cher… très tres cher…

    alors, n’importe quel homme politique se poserait les bonnes questions, autoriserait l’expérimentation d’une reelle et totale autonomie des établissements : recrutement entièrement libre, pédagogie, rythme… etc..

    Mais non.. il va conserver les dizaines de milliers de personnels dans les administrations centrales, rectorats ou autres… il va maintenir la gabegie d’un mammouth incontrolé sans se soucier le moins du monde de l’interêt du pays et des éleves… des personnels eux mêmes! mais il va réduire le redoublement pour faire des économie…

    Ceci dit, redoubler dans ce systeme ne sert vraiment pas à grand chose… sauf exception le plus souvent du fait de l’appui de famille qui en ont la capacité.

  • On nous occupe pendant que l’essentiel est fait ailleurs.
    L’essentiel, c’est la ruine financière de la France afin de justifier sa destruction au profit d’une Europe centralisée, et la création d’un homme nouveau indifférencié et asexué.

  • Comment dire….
    Le système éducatif d’Etat est une merde. Et le redoublement fait partie de cette Merde. Un an de gâché parce qu’on est pas bon dans une matière c’est profondément crétin, humiliant et pénalisant pour trouver du travail.

    Un système d’enseignement civilisé ferait progresser les enfant par matière, plutôt que par année, et une faiblesse dans un enseignement n’affecterait que les matières qui en dépendent.

    Au moins pourrait on envisager une réforme de ministre fainéant. Remettre les redoublements chaque année, mais permettre à chaque enfant recalé, de suivre dans les matières ou il est faible, des classes de grandes vacances un ou deux mois, avec un test final lui permettant de passer s’il a niveau requis.

    • On pourrait même abattre cette structure stupide qu’on appel la classe, et faire un enseignement par validation d’acquis de la primaire au collège: pour avoir le diplôme de fin d’étude, il faudra valider un niveau minimum dans les matières obligatoires. La sélection entre la voix professionnel (du BEP au diplôme d’ingénieur) et les études longues (réservées à ceux qui veulent aller au moins jusqu’au master ou au PhD) se fera ensuite en fonction de niveaux supérieurs à valider.

  • Hier je passe devant un panneau au bord de la route:

    – Education canine positive !

    Moi qui ai mes enfants dans le public, ça m’a fait rêvé.
    Mes enfants avancent avec des coups de bâtons (virtuels) dans la tronche.

    Les enfants perdent confiance, baissent les bras dés les premières années scolaires.

    Les profs sont avant tout trop intéressés par leur pauses, leurs vacances, leur mercredi, leurs syndics….
    mais les gosses…pfff, ils font du bruit, ils sont chiants. Et puis former des futurs socialistes c’est du boulot !

  • « Tout le monde peut apprendre, mais tous les élèves n’ont pas encore acquis une masse de connaissances et de savoir-faire suffisante. Ce point devrait être l’unique critère de décision d’un conseil de classe. » Remplacer les notes, parfois bidonnées (interro sur la leçon par cœur pour faire remonter les notes et autres joyeuseries) par des tests standardisés qui permettent de valider d’acquisition du programme.

     » La deuxième fonction, c’est de donner plus de temps à ceux qui en ont besoin »
    « Le redoublement a ses inconvénients, en particulier parce qu’il fait perdre beaucoup de temps et que le temps perdu se voit à la puberté, dans une classe de sixième. »

    La volonté d’en finir avec le redoublement a été accompagné par une absence totale d’alternative pour les élèves en difficultés.

    « l’orientation précoce »
    Attention, plus de 90% d’une classe d’âge est biologiquement capable d’atteindre le niveau exigé à la fin du collège. Il faut seulement accepter d’adapter l’école à l’enfant, et pas l’école à l’idéologie.

  • Le problème n’est pas le redoublement… il est en amont. En lisant les commentaires, je note une vision très linéaire de l’affaire ( a moins que vous ne parliez que de l’école primaire). Heureusment ou malheureusement, la scolarité n’est pas un long fleuve tranquille…. les capacités d’un enfant puis d’un jeune évoluent (en fonction des gouts ou de l’intérêt que suscite le prof), les envies de carrière idem (rare sont ceux qui n’ont pas changé d’avis entre leurs projets de CM1 et leur vue d’adulte).

    Là où ça coince, c’est sur 2 points

    – > l’orientation. Là c’est du grand n’importe quoi. Les jeunes sont orientés soit dans des branches qui ne leur plaisent pas, soit dans des branches pour lesquelles ils ne sont pas adaptés. Dans ces deux cas; il y a un fort de redoublement, soit parce que le jeune est trop mauvais, soit pour changer de branche.

    – > un manque de passerelles. Pour changer de branche (au lycée), il faut redoubler. Alors que dans pas mal de cas; une passerelle avec des cours de rattrapage serait très largement suffisant.

    Si ces deux points étaient réglés; les redoublements baisseraient d’eux même et sans léser le jeune.

  • Laissons les écoles innover, en les mettant en concurrence par une privatisation massive.

    • Ça marche en Suède. Mais ce qui marche ailleurs, ne doit surtout pas être essayé et adapté à la France. N’oublions pas notre exception culturelle et surtout socialiste.

  • Bien sur, et le Ministre de la Santé en finir avec le cancer et même le Ministre de l’emploi qui veut en finir avec le chômage.
    C’est y pes chouette le socialisme ?

    • Je ne suis pas un spécialiste, mais il y a surement trop de monde qui se gavent sur le cancer pour expérimenter à grande échelle les travaux d’un chercheur français, décédé dans l’anonymat en début d’année.

      Son protocole date du début des années 70… bloqué par le pouvoir de l’époque. Ses travaux sont de plus en plus repris aujourd’hui… mais en veillant bien à préserver les intérêts du merveilleux business du cancer.

      Son principal tort : très faible cout … et l’allongement de la durée de vie de 7 ans… qu’il faudrait financer !!!

      il n’y a que 155 000 morts du cancer par an… et plus d’argent pour les retraites.

      Donc cher Caesar, oui il est possible de faire baisser de manière très significative le nombre de cancer, ( et d’ailleurs d’autres maladies dégénératives)… et c’est connu depuis 1971…

  • Assez d’accord avec l’article.
    Néanmoins, enfant précoce j’ai eu beaucoup de difficultés au collège, j’ai au final redoublé en 3è et réussi tous mes diplômes avec mention (même si ça ne veut plus dire grand chose aujourd’hui). Le problème est pas tant le redoublement en tant que tel, mais le fait qu’on impose une certaine marge de manoeuvre acceptable pour redoublement et que souvent les élèves sortent de cette marge là. Ces élèves posant problèmes en classe, se retrouvent entre eux au fond de la classe, à emmerde tout le monde. Derrière ceci, la moindre tentative de les regrouper entre eux, d’essayer de les amener au niveau d’exigence (ou de non-exigence), est dénoncé étant des « classes poubelles »…. L’Education nationale n’arrive manifestement pas à faire son boulot, n’empêche que j’étais bien content de voir quelques professeurs me pousser m’aménager des créneaux pendant les récréations des autres pour revoir des points que je ne comprenais pas. Ce qui est malheureusement la minorité.

  • Article riche et bien pensé.
    Que dire de la motivation d’aller à l’école en sachant que, quel que soient les résultats, on va passer ? Si on ajoute l’objectif rigolo de 80% de bachelier, on flingue la crédibilité de tout le système éducatif. Qui déjà est particulièrement bien écorné….

  • Le système éducatif français est une blague.

  • Sur mes 2 enfants , l’ainé, resté très enfant. Après la mort de son père, j’ai insisté pour qu’il redouble, et le voyant très peu motivé par les études, je lui ai conseillé de doubler la seconde, après il a explosé, résultat il travaille aux USA et gagne 20 000 dollars par mois, quant au plus jeune en avance, mais turbulent, il a complètement décroché dès la 5 ème, personne n’ayant pris en compte le fait qu’à l’école il s’ennuyait, grâce au non redoublement il a quand même passé son bac (complètement dévalué) sans mettre un pied en cours de l’année scolaire, révisant 15 jours à la maison et il passe sa vie au chômage entre petits jobs, il parle anglais couramment, ne fait pas une faute d’orthographe a plein de connaissances acquises par la lecture, a été secrétaire de direction, mais pas assez de diplômes reconnus, meme pour être réceptionniste dans un golf, il lui fallait un deug alors qu’il faisait partie de l’équipe et connaissait toutes les ficelles des compétitions, j’ajoute qu’il présentait très bien ! Merci les politiques. Laissez les mères de famille au gouvernement et virez les politiques

    • Merci pour ce témoignage.

      Moralité, pour devenir quelqu’un, il est mieux de ne pas habiter en France.
      Payez un billet d’avion pour les USA pour votre 2 fils. Il deviendra riche, au moins de l’experience acquise. La France est morte: financièrement et pire, malade, profondément malade dans sa culture et son identité.

      Made in Socialiste, certifié Montebourg en Marinière.

  • Je tiens à partager mon expérience. Celle-ci est, à mon humble sens, assez symptomatique d’une des facettes déficientes de l’Education Industrielle Nationale.

    Enfant précoce, je savais lire en moyenne section, et lire et écrire correctement (quoiqu’avec une écriture d’une incomparable laideur) en grande section. J’ai toujours été largement premier de classe jusqu’au CM2.

    Arrivé au collège, la mixité s’est faite plus grande, je me suis retrouvé dans un établissement public où tout s’est mal passé pour moi. Solitude permanente, moqueries, j’étais plus ou moins tout seul tout le temps. Les enfants sont cruels, que voulez-vous. Et, de fait, ma moyenne a dégringolé à 8, et ceci a ruiné mes capacités mathématiques. J’étais très bon au primaire, et j’ai bloqué sur la matière au collège. Maintenant, par ailleurs, j’absorbe les mathématiques par plaisir plus facilement qu’avant, même si j’ai énormément de retard et de lacunes.

    Puis vint le lycée. J’ai fait une seconde catastrophique, à 9 de moyenne également. Passé en première littéraire, pour une raison que j’ignore, je suis redevenu très bon. Ma vie sociale s’est notablement améliorée, et j’ai de nouveau grimpé dans le triumvirat de tête de classe à 16 de moyenne. Enfin, j’ai eu mon baccalauréat avec 16,84 de moyenne générale.

    Et désormais, je suis en faculté de droit et je valide mes semestres avec, en général, 14 de moyenne +- 0.5.

    L’EducNat, c’est le mal absolu.

    • Et au regard des autres témoignages ci-dessus, je suis très heureux de voir que je ne suis pas seul dans ce cas. Bravo la France pour toutes les vies gâchées par ton effroyable moulinette socio-éducratives.

      • Serpico en effet nos parcours sont assez identiques, j’voulais pas trop m’apitoyer sur mon sort au collège et 2onde, mais le fait de faire une 1ère littéraire m’a beaucoup aidé à rattraper ma moyenne et aussi socialement.
        Au final y a quand même des gens qui arrivent à sortir de ce cercle vicieux, ces mêmes qu’on retrouve dans les statistiques d’émigration une fois leur bac ou diplôme en poche.

      • Je me retrouve totalement dans les témoignages de Serpico et Filosof; avec un parcours quasi identique, surtout sur cet extrait :

        « Enfant précoce, je savais lire en moyenne section, et lire et écrire correctement (quoiqu’avec une écriture d’une incomparable laideur) en grande section. J’ai toujours été largement premier de classe jusqu’au CM2.

        Arrivé au collège, la mixité s’est faite plus grande, je me suis retrouvé dans un établissement public où tout s’est mal passé pour moi. Solitude permanente, moqueries, j’étais plus ou moins tout seul tout le temps. Les enfants sont cruels, que voulez-vous. Et, de fait, ma moyenne a dégringolé à 8, et ceci a ruiné mes capacités mathématiques.  »

        et

        « La solution aurait juste été qu’on comprenne mon TDAH et mon HP. Malheureusement l’un était caché par l’autre. »

        Dans mon cas, le TDAH est à remplacer par la dysorthographie qui au choix vous fait passer pour débile ou pour paresseux / j’m’en foutiste une fois que le psy à décrété que vous aviez une plus grande vitesse de lecture et une meilleur compréhension de texte que votre enseignant de CE2.

        Autant jusqu’à la 4eme, tout se passait bien (jamais en dessous de la 3eme place) puis depart à la retraite de mon pere, déménagement, arrivé en ZEP et même tour que Serpico avec dose de tabassage en prime et corset orthopédique. Mêmes conséquences.

        Le plus comique c’est que si avant cette fichue 3eme tout ce passait bien; c’est surtout parce que les établissements étaient gérés de façon mixte par l’Ed nat et la Defense…. en collège français/militaire a l’étranger.

        Les profs étaient bons, ils poussaient à la curiosité; ils n’hésitez pas à proposer aux jeunes intéresser tout un panel d’activité periscolaire ou des devoirs / expériences facultatives dans le simple but de stimuler la curiosité. Les salles de Science, musique et art P etaient ouvertes en continue, avec matériel a dispo (ce qui rajoutait une option au binome classique perm / CDI); les collegiens étaient encouragés (moralement, avec l’aide des profs, financièrement) à créer des clubs gérés par eux même (groupe de musique, club de science, club de poésie, club de théâtre, atelier débats, etc)

  • Merci pour cet article et pour les commentaires qui me remontent (un peu) le moral.
    Je ne vais pas parler de moi mais de mon fils qui, perturbé par la guerre que me menait sa mère suite à notre séparation (de son fait je précise) a redoublé sa GS contre mon gré mais la mère ayant la résidence, ma parole n’a pas pesé. Il est vrai qu’il est de fin décembre et qu’ils ont aussi employé cet argument
    Aujourd’hui il est en 4ème. Jusqu’à la Toussaint, j’étais derrière lui concernant son implication bien que j’habite à 150km de lui. Je me suis fait remonter les bretelles par des pseudos travailleuses sociales au motif que comme il est chez sa mère, ma façon de faire le perturbe. Du coup, j’ai lâché prise pour avoir la paix. Qu’est ce que je constate ? Tout simplement que ses notes qui n’étaient déjà pas faramineuses (autour de 9-10 et 14 en math) ont plongé à 6 de moyenne (10 en math)

    Que faire donc ? Il est bien chez sa mère qui n’en branle pas une car elle s’est mise au RSA. Les punitions chez elle, il ne connait pas. C’est un pauvre petit qui a le temps, un enfant en qui il faut faire confiance. IL a quand même 14 ans. La seule issue que je vois pour lui aurait été l’apprentissage dès cette année mais ça n’existe plus. Du coup, j’ai le choix entre ne rien dire et qu’il passe en 3ème mais pour faire quoi pendant et qu’aura t il compris qui pourra lui servir pour après ou tout simplement demander son redoublement. Je m’oriente vers cette solution.

    Quant à demander la résidence, il en est hors de question du simple fait qu’il ne faut pas aggraver la situation sociale de madame (sic) dixit mes copines travailleuses sociales

    • C’est bien triste. Une fabrique à misère cette France.
      Je constate qu’il y a aussi de plus en plus de couples qui divorces, et qu’en France c’est vraiment la merde.

      En plus de l’école, du couple, il y a souvent un travail de merde avec un patron pendu par le fisc.

      Prenez votre enfant et partez en Angleterre, USA, Australie, même la Suède sera mieux. Laissez votre femme amoureuse du RSA, bientôt elle aura le CCCP.

  • Pour parler de mon expérience personelle.
    J’ai redoublé une année de DUT, en faisant des bons de 2 a 19 dans mes notes en éléctronique par exemple, sans rien faire de spécial pour cela.
    Le simple effet de la répétition fait que parfois un système qui vous parait obscur devient logique.

  • Pour moi le redoublement n’a pas été la solution. Redoublé ma seconde et ma terminale ( raté le Bac) j’ai qd même réussi ensuite un doctorat de Philo, HEC en parallèle et maîtrise aujourd’hui à l’âge de 30 ans 9 langues étrangères et anciennes, pour le plaisir. La solution aurait juste été qu’on comprenne mon TDAH et mon HP. Malheureusement l’un était caché par l’autre. Et l’on connaissait mal l’hyperactivité, qui se gère en stimulant les élèves qui s’ennuient et foutent le bordel à cause de ce trouble, au lieu de les faire redoubler. Seule certains profs avaient compris, et j’excellais dans leur matière… jusqu’à l’année suivante avec un autre professeur…
    Le problème de ce genre de profils est qu’ils ne rentrent pas dans le moule de la normalité. Au lieu de les niveler par le bas, en les faisant rentrer dans case  » en difficulté », il suffit de les stimuler en leur proposant des problèmes plus difficiles que ceux soumis au reste de la classe, quand ils ont résolu ces premiers. A ce moment là, ils arrêtent de faire les guignols et dépensent leur énergie sans gêner la classe… rares sont les profs qui comprennent cela. Pourtant en appliquant cette méthode, certains HP augment le niveau général d’une classe au lieu de le détruire.

    • Des conseils, pour mon fils qui est aussi un peu dans ce cas 🙂

      • Moi je bosse surtout avec ceci: http://www.tdah-adulte.org/ mais ce site est plutôt pour les adultes. En tout cas c’est montré qu’il y a plus d’HP chez les tdah. Faites des recherches sur Internet. Il y a des forums dédiés. Peut être une école spécialisée? L’association MENSA?
        En tout cas il faut faire des tests pour être certain ( HP et tdah). Un enfant agité et qui s’ennuie n’est pas nécessairement TDAH. Ni HP.

      • Vous devriez peut être explorer la piste des écoles privées proposant des méthodes alternatives ou dédiées aux HP. Après j’ignore ce que ça vaut (d’autant qu’ils semble y avoir plein de methodes différentes) mais c’est une piste a creuser.

  • Trop de parents ont une confiance quasi aveugle en « l’éducation nationale », par naïveté, par peur de ne pas bien faire, mais bien souvent par paresse…
    J’ai pris parti de me mêler de l’instruction de mes enfants (en plus de leur éducation bien entendu). Parfois ça me coûte (je suis aussi un peu fainéant), mais les résultats sont là.
    Je n’ai moi-même pas un très bon niveau scolaire et je sais que c’est en partie dû à mon manque de travail, mais aussi et surtout car j’étais livré à moi-même et confié à « l’éducation nationale » (je n’aime pas ce terme qui déresponsabilise les parents selon moi).
    J’apprends tous les jours de nouvelles choses avec mon fils qui passe son BAC à la fin de l’année et avec ma fille qui terminera le CM2 en Juin. Je leur montre que ce qu’ils font m’intéresse, ce qui valorise leur travail ; je leur démontre qu’on peut fouiller un peu plus et rendre n’importe quel sujet intéressant. Bref, je leur prouve tous les jours qu’ils n’apprennent pas pour faire plaisir aux profs, mais pour leur culture générale. Et surtout, je ne fais aucune confiance aux enseignants qui, j’en ai eu plusieurs fois écho par mes enfants, ne ratent que rarement une occasion de vanter les mérites du socialisme (hormis quelques « énergumènes » dissidents qui savent faire la part des choses). L’enseignement national (c’est comme cela qu’il devrait s’intituler pour éviter tout malentendu) est malade du cancer syndicaliste qui le ronge et empêche toute réforme profonde.

  • Quid de ces redoublements que l’essaie d’imposer pour justifier de la non suppression de classes dans des petits patelins ?

    • Vous avez des exemples?
      Procès d’intention, à mon avis. Combien d’élèves pourraient être concernés par une décision aussi cynique?

  • Je trouve cet article très bon. Merci à l’auteur.

    Mes enfants viennent de quitter le système scolaire, je connais donc bien l’EN, côté parents et enfants.
    Si j’ai un conseil à donner à tous les parents, c’est de suivre la scolarité de vos enfants au jour le jour jusqu’au bout.
    N’écoutez pas les sirènes de l' »autonomie » et autres fariboles. Ne les lâchez surtout pas au moment de l’adolescence. Adaptez-vous à leur âge mais ne les larguez pas dans la nature.
    Ne jamais s’attaquer aux professeurs, même quand ils sont mauvais. Toujours remercier les bons professeurs, ils le méritent bien, leur tâche n’est pas facile.

  • Cet article est vraiment intéressant car effectivement le redoublement est un thermomètre et quand il s’affole et qu’on ne sait plus quoi faire, il est plus facile d’en modifier l’échelle pour dire que tout va bien. Oui le CP est une classe clef, et ce qui n’est pas acquis correctement à cet âge ne le sera que plus difficilement voire jamais plus tard. Un enfant sortant du CP devrait savoir lire, écrire et compter correctement. De nombreux articles et témoignages existent dans ce sens, vous pouvez en trouver sur ce site : www-lire-ecrire.org, et sur d’autres. Oui l’école est devenu une terre de combats d’idéologues au dépend des enfants, et les enseignant se trouvent bien souvent au coeur d’une bataille qu’ils aimeraient ne pas gérer. Certains ont le courage de résister ou de s’opposer, mais la plus part travaillent à l’encontre de ce qu’ils estiment être bien pour les enfants, en tant que parent j’ai pu avoir de nombreux témoignages dans ce sens. La liberté pédagogique, l’expérimentation « contrôlée » car ce sont « nos enfants » qui servent de cobaille, doivent permettre d’évaluer sereinement ce qui marche bien et ce qui ne marche pas, je citerai cet autre site qui présente des expériences et des pratiques, ce sont des exemples, il y en a d’autres. Rendre l’enseignant responsable et maitre de son travail et certainement le meilleur service à lui rendre, l’enseignement est un art, on ne connait pas d’artistes qui ne soient fier de son oeuvre, permettre à un enfant d’acquérir son plus haut niveau de savoir est la mission de chaque « maitre d’école »

    Privatiser les écoles ? chèque éducation ? libre concurrence ? je ne sais pas qu’elle est la meilleure formule, en existe-t-il une ? méfions-nous des solutions radicales et toutes faites (c’est déjà de l’idéologie !!), mais ayons le souci de faire l’inventaire des méthodes qui marchent, de ce qui ne marche pas et encourageons les enseignants à être des innovateurs, car dans ce domaine il y aura toujours à faire. Et ceci n’est ni une question de budget ou de rémunération, car au final il faut donner les moyens aux enseignants d’aimer et donc de s’impliquer pleinement dans leur métier, aux enfants d’aimer leurs enseignants et leur école, et aux parents d’avoir confiance dans leur enseignant. Car un maitre des écoles qui n’enseigne pas; soit il devient pour l’enfant un menteur, et il n’y a aucune raison qu’il le respecte; soit il créer chez l’enfant un sentiment d’échec et il se déprécie. Les bases de toute une vie …

    • « méfions-nous des solutions radicales et toutes faites (c’est déjà de l’idéologie !!), »

      Non c’est des faits. Les écoles privées ont de meilleurs résultats que les écoles publiques. Absolument partout.

      Il n’y a aucune raison que les enseignants soient des fonctionnaires ou qu’une école doivent accepter qu’un ministre fasse leur programme (et leurs horaires !). Ce n’est pas parce que nous y sommes habitués que c’est une chose normal. Il est temps d’évoluer et de rentrer dans le 21ème siècle.

  • Sur le redoublement mon expérience me dit que ça ne sert souvent à rien. En dehors de cas d’élèves trop absents lors de l’année (maladie par ex.), le redoublant passe une année à ne rien faire de plus et il aura les mêmes problèmes à la classe suivante. Si on veut juste le punir il vaut mieux parfois le changer d’orientation. Et autant que je sache la carotte pour travailler… c’est le diplôme.

    Le plus gros problème d’instruction en France pour moi relève des choix d’orientations. Ca faire 20 ans qu’on explique que les filières techniques manuelles (BEP, CAP, apprentissage) sont réservés aux plus nul(le)s et que les autres doivent aller dans les filières générales plus théoriques. Résultat on dévalorise le travail manuel (et les travailleurs) et on a des postes non pourvues sur le marché du travail. Le pire c’est que ce sont les mêmes à réclamer une France plus industrialisée et moins dépendante à la concurrence étrangère.

    • Votre expérience date de l’interdiction de la plupart des redoublements, ou avant?

      Le redoublement est un peu la solution de dernier recours dans un système où on ne peut pas faire du sur-mesure. Bien sûr quand on peut faire du sur-mesure…

      Il faut aussi accepter que certains élèves ne sont pas adaptés au système ou inversement. Il faut l’admettre, ou essayer d’adapter le système (mais pour ça il faut qu’il ne soit pas monolithique, seules les personnes sur le terrain peuvent saisir la gravité de la situation!), mais pas espérer que les élèves s’adaptent.

      • Elle date de la deuxième moitié des années 90. En gros on faisait redoubler selon la note finale sur les bulletins. Certains passaient quand même et d’autres non.

        Il y a eu une interdiction des redoublements ?

        • Oui, sauf demande expresse des parents (et même parfois la demande ne suffit pas), beaucoup de redoublements sont impossibles, même quand le bulletin est catastrophique et que l’élève n’a aucune chance de suivre.

          En fait l’élève est l’équivalent d’un déchet toxique dont il faut absolument se débarrasser en fin de chaîne. Si on garde les déchets, ça finit par saturer la déchetterie. Il faut donc faire avancer les déchets sur la chaîne de traitements.

  • Déjà il faudrait abandonner le rêve, l’objectif franco-européen d’élever 40 % au niveau premier cycle universitaire, la « société du savoir » et autres niaiseries :
    – on aura toujours besoin de tous les métiers dans un pays, et il voudrait mieux que ceux qui font des métiers dit manuels (qui nécessitent aussi un cerveau) ne sont pas tous des débiles
    – un élève qui ne s’intéresse pas un minimum va perdre son temps de toute manière
    – le temps d’arriver à cet objectif, on peut craindre qu’à bac+3 le programme corresponde vaguement au programme du bac C d’il y a 30 ans (l’appauvrissement du programme en maths s’accélère)
    – envoyer tous les jeunes à l’université fabrique des aigris et des cuistres; avec un verni de sciences, on se retrouve avec des lycéens qui à bac+2 ont juste vu quelques équations qu’ils n’ont pas compris et concepts scientifiques qu’ils n’ont pas intégré.

    C’est déjà le drame en fac de science, avec la plupart des élèves (*) qui écarquillent les yeux quand on leur donne une équation. En fac, beaucoup croient qu’on peut barrer les trucs qu’on aime pas dans l’équation, du style f(x) = f(y) je barre f donc x = y (quelle que soit la fonction f).

    (*) on ne peut plus dire « étudiants » vu qu’ils sont traités de plus en plus comme des lycéens, il manque juste les conseils de classe et les RV avec les parents d’élève

    Si on remonte dans le temps, on doit trouver un niveau où le prof de math leur a expliqué (oui, les profs sont plutôt sérieux pour la plupart et ont certainement expliqué bien comme il faut), mais où l’élève n’écoutait pas. Je suis sûr que 99 % des profs de math ont expliqué et ré-expliqué et ré-ré-expliqué. Après, l’élève a vu le prof simplifier des équations, sans ré-ré-ré-expliquer pour la 200e fois, et il a intégré qu’on pouvait barrer des trucs…

    Et à un moment, le cours de math pourrait aussi bien être un cours de maths expliqué en chinois : l’élève n’y comprend plus rien, strictement rien, zéro absolu. Il voit juste quelqu’un s’agiter au tableau.

    Et là L’ÉLÈVE PERD ABSOLUMENT SON TEMPS.

    Il faut interdire les objectifs nationaux abstraits et irréalistes.

  • Bonjour,

    J’ai 2 enfants, un dans un collège public en classe de 5ème, son année de sixième a été cahotique mais il avait la moyenne générale mais pas dans les principales matières, français et maths.
    Cette année, l’hécatombe, 7 de MG au 1er trimestre, 8 au 2ème Trimestre, et 9 au 3ème.
    Depuis le second trimestre je demande le redoublement. J’attendais la feuille annuel qui demandait l’avis des parents pour réitérer ma demande, le seul papier a avoir reçu c’est quelle option je voulais pour la 4ème.
    J’ai bien entendu demander encore une fois le redoublement.
    Durant les vacances d’avril, j’ai commencé à reprendre les bases du CM2 car il a des lacunes. C’est pourquoi il a tout de même augmenté ces notes, son copain a participé et a lui baissé les bras au dernier trimestre se disant de toute manière, je redouble.
    Le conseil de classe arrive et durant toute la semaine, mon fils entend des professeurs :
    LE REDOUBLEMENT SE MERITE ! CELA COUTE TROP CHER DE FAIRE REDOUBLER LES ELEVES !
    Donc mon fils passe et je dois faire une lettre si je veux qu’il redouble. J’ai bien expliqué à mon fils pourquoi je voulais le redoublement pour lui. Que ce n’était pas un échec mais qu’il fallait qu’il acquiert des bases qu’il n’a pas. Il a compris.
    Je me demande vraiment ce que l’éducation national recherche vraiment !
    Il pénalise des enfants 3 mots dans le carnet pour oubli de matériel : 1 heure de colle, il oublie son carnet de correspondance le matin, il reste toute la journée en permanence et ne participe pas aux cours. Il a fallu que j’amène le carnet le midi pour qu’il puisse retourner en classe !!! (et d’autres parents m’ont fait part de la même chose tout cela pour dire que je ne suis pas seule).
    Qu’attendez-vous ?
    Ils sont déjà dans un environnement où un élève qui travaille bien doit le cacher sinon il ne fait pas parti d’un groupe.
    On laisse passer des enfants qui n’ont pas d’acquis et après on leur demande d’être discipliné.
    C’est vraiment du n’importe quoi !!!!!!!!!!!!!!

    Mon fils de 5ème n’a aucun soucis de discipline. Il est un peu rêveur et à besoin que l’on soit derrière lui.
    Ce qui a été un peu difficile pour moi l’année dernière.
    Mais ce n’est pas une raison pour l’enfoncer davantage en l’envoyant en 4ème avec un nouveau programme ainsi qu’une langue étrangère en plus !

    Mon autre fils est dans le privé car de très bonne capacité mais très indiscipliné donc besoin d’un bon encadrement ainsi qu’un bon environnement : Les enfants sont dans la compétition, ils se cultivent tout le temps, le respect est là ! Personne ne passe s’il ne suit pas !
    Les enfants s’entraident entre eux où les parents se parlent pour améliorer ce qui ne va pas !

    Donc puisque les enfants d’homme politique sont dans le privé, il ne se rende vraiment pas compte de ce qui se passe où sont bien content de faire des enfants du public ‘une nouvelle classe ouvrière » ou ‘des illétrés » puisque de toute manière leurs enfants feront partis de l’élite !

    Je constate de plus en plus que seuls des enfants avec une grande force de caractère et une volonté de fer peuvent réussir dans le public.

    NOUS DEVONS DONC ETRE RICHE POUR QUE NOS ENFANTS AIENT UNE CHANCE DE REUSSIR DANS LA VIE ?

    En tout cas la lettre faite n’a toujours pas de réponse je vais prendre rendez-vous pour me battre afin que mon fils de 5ème redouble c’est une honte je trouve !

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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