« Peer review » : déontologie et fraudes chez les chercheurs scientifiques

Randy Schekman, le dernier prix Nobel de Médecine, a récemment déclaré qu’il boycotterait les plus grandes revues scientifiques qu’il accuse de fausser le processus scientifique.

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Randy Schekman (Crédits : Ambassade de Suède aux Etats-Unis, licence Creative Commons)

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« Peer review » : déontologie et fraudes chez les chercheurs scientifiques

Publié le 2 février 2014
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Par Jo Moreau.

Quatre évangiles sont reconnus et retenus parmi les textes du Nouveau Testament : Matthieu, Marc, Luc et Jean. La Bible est donc le résultat d’une sélection de textes, retenus comme écrits de référence par les communautés chrétiennes, tandis que d‘autres ont été rejetés, notamment les évangiles de Pierre et Thomas. Le principe du « peer reviewed » avait vu le jour…

Quel est le principe de fonctionnement du « peer review », ou révision par les pairs ?

Nous avons déjà pu apprécier à quel point la publication d’un article dans une revue scientifique pratiquant le « peer review » constitue pour certains le sommet, et même la condition absolue pour se voir accorder l’autorisation d’émettre un avis sur un sujet donné (dans notre cas : le réchauffement, pardon, les changements climatiques).

Mais pas dans n’importe quelle publication pratiquant le « peer review »… Pour ces censeurs sourcilleux de la pensée scientifique, encore faut-il que cette revue réponde à certains critères.

Comment cela fonctionne-t-il ? Le scientifique (ou le groupe de scientifiques) soumet son étude à l’éditeur de la revue qu‘il aura choisi (ou à plusieurs d‘entre eux). Celui-ci transmet alors le texte à des évaluateurs, experts dans la matière traitée, qui font partie de son comité de relecture : ce sont les pairs. Le nombre de relecteurs et les critères qu’ils doivent respecter varient en fonction de la revue. Cela va de deux experts, départagés par un troisième si leurs avis sont divergents, à l’ensemble des chercheurs de la branche concernée pour certaines autres revues.

Ceux-ci ont pour mission de juger la qualité scientifique de l’article, et la validité méthodologique de la démonstration exposée. En fonction de leur avis, l’article sera alors accepté ou rejeté, quoique l‘éditeur conserve la décision définitive. Il restera à l’auteur heureux à régler la participation financière réclamée par la revue pour la publication de son étude, et à attendre patiemment celle-ci. Car le processus peut prendre de plusieurs mois à plusieurs années.

Alors, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes scientifiques ?

Eh bien, beaucoup de scientifiques et non des moindres ne sont pas de cet avis. Un des plus récents n’est autre que Randy Schekman, dernier prix Nobel de Médecine.

Il déclare que son équipe n’enverra plus de document de recherche à Nature, Science ou Cell dans la mesure où ces revues à comité de relecture faussent le processus scientifique, et constituent une tyrannie qui doit être brisée.

Il accuse ces revues de sélectionner les études qu’elles publient, par exemple en fonction du fait que ces articles soit « représentent la bonne science, ou parce qu’ils sont provocateurs ». D’autres chercheurs de son laboratoire émettent un avis semblable, mais reconnaissent que sans ces articles, ils auraient des problèmes pour ouvrir les bonnes portes dans leur carrière future, ou pour l’obtention de crédits de recherche.

Pierre Marage, vice-recteur à l’Université Libre de Bruxelles et Vincent Yzerbyt, son équivalent à l’Université Catholique de Louvain ainsi que Nicolas Tajjedine également de l’UCL ne disent pas autre chose quant à leur importance. « Publier ? C’est ça qui assure les carrières scientifiques. Et à tous les niveaux d’ailleurs. Pour un jeune, publier est essentiel parce que cela lui permet d’enrichir son CV, de poursuivre une carrière, d’être reconnu par ses pairs. Pour quelqu’un de plus expérimenté, c’est le principal critère pour obtenir des financements et faire prospérer son laboratoire.(…) À partir du moment où vous travaillez dans une institution publique, c’est de l’argent de la collectivité dont il est question. Il est donc légitime qu’à un moment donné, les pouvoirs subsidiants puissent contrôler ce qu’il se fait et attendre des résultats. On peut difficilement donner à des chercheurs des masses gigantesques d’argent sans attendre un retour sur investissement. »

On réalise immédiatement la pression qui pèse sur les épaules des chercheurs, et le pouvoir écrasant qui se trouve dans les mains d’un éditeur de revue scientifique.

En fait, qui sont ces « pairs » ?

Dans le Journal of the Royal Society of Médecine, Richard Smith tente d’apporter une réponse, et celle-ci est édifiante. J’en extrais le paragraphe suivant. « Ce peut être quelqu’un qui fait exactement le même type de recherche que l‘auteur, et est dans ce cas un concurrent direct. Un expert issu de la même discipline ? Un expert sur la méthodologie ? Ou alors un expert consciencieux, qui vous demandera les données brutes, qui refera les analyses et vérifiera les références pour vous suggérer éventuellement des améliorations sur votre texte ? Inutile de préciser qu’une expertise semblable est extrêmement rare… Nous avons peu de données quant à l’efficacité réelle du processus, mais nous avons la preuve de ses défauts. En plus d’être peu efficace pour la détection de défauts graves et presque inutile pour la détection des fraudes, il est lent, coûteux, distrait le chercheur de son laboratoire, est très subjectif, tient de la loterie, et peut facilement abuser. Vous soumettez une étude pour un journal. Elle entre dans un système qui est en fait une boîte noire, puis une réponse plus ou moins justifiée sort à l’autre extrémité. La boîte noire est comme la roulette, et les profits et pertes peuvent être grands. Pour un universitaire, une publication dans un journal important comme Nature ou Cell équivaut à toucher le jackpot. »

Richard Horton, rédacteur en chef de la revue britannique The Lancet, a déclaré de son côté que : « Les éditeurs et les scientifiques insistent sur l’importance cruciale de l’évaluation par les pairs. Nous la dépeignons au public comme si c’était un processus quasi-sacré qui aide à faire de la science notre accès le plus objectif à la vérité. Mais nous savons que le système d’évaluation par les pairs est biaisé, injuste, non fiable, incomplet, facilement truqué, souvent insultant, souvent ignare, parfois bête, et souvent erroné. »

Fichtre…

Le « peer review » n’est pas une garantie contre la manipulation ou la fraude

Je ne reviendrai pas sur le récent cas « Seralini », dont l’étude sur la toxicité des OGM vient d’être retirée de la revue Food and Chemical Toxicology. La controverse qui l’accompagne démontre à suffisance toute l’influence idéologique et politique qui transparait dans la discussion scientifique et risque de la polluer, de quelque bord qu’elle provienne d’ailleurs.

De nombreux cas de fraudes ont eux été clairement établis, et je ne citerai que celle commise par Diederick Stapel, chercheur et professeur à l’Université de Tilburg, qui pendant une dizaine d’années a publié plus de 137 articles dans des revues à relecture, dont 55 au minimum contiennent des données inventées ou falsifiées.

Dans le domaine climatique, que nous a appris le « Climategate » ?

En 1999, la divulgation de mails échangés entre des chercheurs du Climatic Research Unit (CRU), grand pourvoyeur de données au GIEC, a brièvement secoué le monde scientifique avant d’être enfoui dans un silence confortable. Les chercheurs incriminés furent ensuite blanchis par une commission du Parlement britannique.

Quelques phrases relevées dans certains de ces mails :

« Je ne veux voir aucun de ces papiers repris dans le prochain rapport du GIEC. Kevin et moi les écarterons, même si nous devons redéfinir ce qu’est la littérature peer-review. » (source)

« C’est le danger de toujours reprocher aux sceptiques de ne pas publier dans la littérature peer reviewed. De toute évidence, ils ont trouvé une solution à cela : infiltrer un journal. Alors, que faisons-nous à ce sujet ? Je pense que nous devons cesser de considérer Climate Research comme une revue à prendre en référence. Nous devrions peut-être encourager nos collègues dans le milieu de la recherche climatique à ne plus prendre cette revue en considération. Nous devrions aussi attirer l’attention de nos collègues plus raisonnables qui actuellement siègent au comité de rédaction … » (source)

« Hans von Storch est en partie à blâmer (pour la publication d’articles sceptiques dans Climate Research). Cela encourage la publication d’inepties scientifiques. Nous devrions prendre contact avec les éditeurs et leur montrer que leur journal est perçu comme faisant de la désinformation. J’emploie le terme ’perçu’, que cela soit vrai ou non c‘est la perception à l’extérieur qui compte. Nous devrions pouvoir rassembler un groupe d’environ 50 scientifiques pour signer une telle lettre ». (source)

Dans une autre suite de mails, les scientifiques du CRU réagissent à la parution d’un article de McIntyre dans Geophysical Research Letters, où ils expriment leurs préoccupations au vu des relations du rédacteur en chef du journal James Saiers, avec l’Université de Virginia (et probablement Pat Michaels). « Si Saiers est un sceptique, alors il doit être éjecté via les canaux officiels du Journal. » (Saiers a effectivement été évincé).

Voilà qui doit permettre à chacun de se faire sa propre idée sur les pressions auxquelles sont soumis les éditeurs de journaux à comité de relecture. Et accessoirement sur la déontologie des champions de la Vraie Science du CRU. Et enfin sur l’opportunité de blanchir ces personnages comme l’a fait le Parlement britannique, qui – notons-le – avait à juger ses propres compatriotes agissant au sein de la prestigieuse université East Anglia.

D’autres anomalies…

Le professeur Paul Brookes, professeur agrégé à l’Université de Rochester-Medical Center a prononcé l’évaluation la plus accablante, concentrant ses flèches sur Nature Publishing Group (NPG) : « Vous pouvez avoir tous les poids lourds (scientifiques) de votre côté, mais si vous contestez quelque chose qui a paru dans un Journal du NPG, vous aurez à vous battre d’abord pour entr’ouvrir la porte, suivi par une bataille rangée pour obtenir que quelque chose soit publié. NPG n’aime pas quand vous trouvez des erreurs qui auraient échappé à l’examen par les pairs. » Le professeur Brookes avait, sous un pseudo, créé un site web : science-fraud.org qui avait pour but de dénoncer des documents suspects dans la littérature scientifique. En six mois, il avait répertorié environ 500 articles, et son site comptait plusieurs milliers de visiteurs quotidiens. Lorsque sa véritable identité fut découverte, des e-mails furent envoyés aux scientifiques concernés pour les inciter à déposer plainte pour diffamation, qualifiant son site comme étant « un site de haine et constituant une menace pour la communauté scientifique (!) ». Cette dénonciation fut également envoyée à ses supérieurs académiques, aux éditeurs qui l’avaient publié ainsi qu’à ses collègues qui auraient aussi pu être des « peer reviewers ». Son site fut fermé à la suite de cette cabale.

(…) Les relecteurs des revues scientifiques ont souvent encouragé des pratiques irrégulières ainsi qu’« une incitation à passer sous silence les résultats n’allant pas dans le bon sens ou les expériences n’ayant pas mis en évidence l’effet escompté, comme si cette absence de résultat n’était pas un résultat en soi ! « Il n’était pas rare que les revues plaident fortement en faveur de sujets intéressants, élégants, concis et irrésistibles, sans doute aux dépens de la rigueur scientifique ». (source)

Conclusion

Alors, toutes les revues scientifiques sont-elles à mettre à la poubelle, et tous les relecteurs sont-ils pourris ? Évidemment non, et je m’en voudrais de suivre le même cheminement intellectuel qu’affectionnent les partisans du GIEC à l‘encontre de leurs contradicteurs. J’ai simplement voulu montrer les failles d’un système en définitive très humain, soumis à des pressions en tous genres, intellectuelles ou financières, auxquelles il est parfois difficile de résister. Comme aurait pu dire Winston Churchill, c’est un mauvais système mais c’est le moins mauvais de tous. Il appartient aux scientifiques eux-mêmes d’apprécier la manière dont-ils pourraient l’améliorer…

Je voulais aussi souligner le fait que publier dans une revue à comité de relecture ne constitue nullement une garantie de qualité ou de bien-fondé de la théorie présentée – combien de ces articles ne se sont-ils pas révélés obsolètes après un temps plus ou moins long –, et a contrario, que les arguments présentés en-dehors de ce système ne sont certainement pas à rejeter sans plus.


Sur le web.

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  • En fait le problème du peer review des reves a fort impact est double.

    D’une part le peer-review consiste a plaire a d’autres (je passe sur les crasses entre concurents, restons déjà dans l’hypothèse de l’honeteté). Ce la fait du peer-review un oytils , comme les prix, les agence de financement, les média, qui assurent uen uniformité de pensée, une « pensée de groupe », et qui assurent qu’un dissident soient exterminé s’il remet en cause les based du groupe.
    On atteint rapidement une situation d’illusion mutuellement assurée avec ces structures de motivations, punissant les dissident non par leur s erreur mais par leur simple différence.
    http://www.princeton.edu/~rbenabou/papers/Groupthink%20IOM%202012_07_02%20BW.pdf

    Le deuxième problème tragique, est que aujourd’ui avec la mondialisation de la science, bien plus monolythique que la finance et l’entrepreuneuriat mondiale, il y a un monopole de la pensée unique.

    il y a quelques decennies la pensée unique était continetale , et avant ca elle était nationale.
    Désormais un japonais doit publier dans Nature pour être cru.
    Il est ainsi coura de dire que si on a pas publié dans ces torchons, on a forcément tord.
    Or il y a bien au dela des débat climatique ou génétiques, des cas évident de rejet pathologique de certaines positions (LENR, opposition à Chomsky), que ce critère ne veut plus rien dire.
    On peut penser que les positions sont fausses, mais le FAIT EST que ces position ne PEUVENT PAS être publiées, malgré le fait qu’elles disposent de niveau de preuves comparables vcoir supérieurs (de loin sur certains sujets sensibles).

    On doit ajouter a ces structures pathologiques assurant un dysfonctionnement intrinsèque, que la communauté académique est un panier de crabe , notamment parce que c’est très compétitifs et que les ressources sont rares en nombre.
    Les assasinats d’opposants, les traitrises, les poignards dans le dos, les budgets saboté,s les lettres aux autorités sont monaie courante et réussissent à à bloquer les dissidents.

    A l’opposé le monde du business, qui n’est pas moins compétitif, il y a une concurence saine entre les investisseurs qui face a un dissident assasiné par un de leur collègue, n’ont aucune honte à le soutenir si le projet est bon…

    Sauf si il y a un monopole, étatique ou de capitalisme de connivence, que l’on retrouve souvent dans le mégacapitalisme, qui n’est pas du capitalisme, mais du copinage.

    Il s’agits donc bien d’un sujet pour un libéral.

    Il faut tuer le monopole de la vérité scientifiques… et notament celui des revues a fort impact.

    Pas une raison pour ne pas critiquer, mais … avec des arguments et pas des oukazes ou est attaques dans le dos.

  • Et vlan, un coup de pioche dans le premier pillier de la doctrine écolo-socialiste française. A savoir les quatres pilliers sont :

    – la science climatique serait fiable car compilée à partir d’article « peer-reviewd »,
    – le Giec aurait montré la nécessité d’agir bien que ses prévisions soient erronées et son rapport pour décideurs carrément fantésiste,
    – la France aurait pour mission d’être vertueuse et de montrer l’exemple et serait en mesure de convaincre les autres pays de la suivre dans sa lutte contre le RCA,
    – l’économie verte créerait des emplois et pourrait compenser la destruction de notre industrie induite par les politiques d’économies d’énergie, de choix de technologies non rentables et non généralisables. Ou encore la décoissance serait l’avenir de l’humanité malgré le chômage qu’elle provoque, qui serait compensé par la plannification économique (comprenez état communiste).

    En ce qui concerne le premier pillier, sujet de l’article, il est évident que le public est un peu optimiste sur la fiabilité que peut apporter la relecture des publications des chercheurs dans des revues. Le problême était déja dénoncé par les chercheurs quand j’ai effectué mes stages de fin d’étude dans un laboratoire du CNRS. Il y a fort à parier que la situation ne s’est pas améliorée depuis. Les causes étant toujours les mêmes : la thèse dominante, la recherche de notoriété et l’attribution de crédits de recherche.

    On fait avec ce que l’on a : rien n’est parfait. Les conséquences sont des égarrements et des détournements de financements qui freinent les progrès de la science en favorisant le suivi de fausses pistes. Mais dans le domaine climatique c’est beaucoup plus grave puisque les conclusions de cette science bradée sont prises en compte dans des décisions politiques qui engagent l’avenir de l’humanité ou du moins la survivance de l’économie mondiale.

    J’ai plus d’une fois tenté de faire remarquer que si l’on prétend que l’avenir de l’humanité est en jeu, on ne peut pas se passer de revérifier chaque étude (et non pas la relire) et que certains comportement tels que la dissimulation de données ou les manquements à la déontologie devaient être sanctionnés par la mise à pied des chercheurs et la vérification approffondie de leurs travaux. Bref un audit du GISS, du CRU et du GIEC pour commencer me semble indispensable.

    Mais tant qu’on considère normal de laisser le gouernement engager l’avenir de la France sur une idéologie reposant sur 4 plilliers en ruine menaçant tous de s’écrouler à chaque instant, à quoi bon poser des rustines.

  • Une petite erreur dans le texte : ce n’est pas en 1999 que les e-mails des « scientifiques » ont été rendus publics, mais en 2009 (Climate gate), puis en 2011 ( Climate gate II).

  • Je crois savoir que certains lecteurs de Contrepoints lisent mon blog qui est résolument anticonformiste, en particulier au sujet du climat (changement ou réchauffement comme vous voudrez) et je fais partie de ces rares blogueurs qui osent attaquer de front ces théories jamais encore prouvées d’effet de serre ou de forçage radiatif qui sont en violation directe avec les principes fondamentaux de la thermodynamique et je ramasse parfois des volées de vois vert parce justement je ne suis pas « politiquement correct ».
    Un récent billet de mon blog explique mon attitude ( http://jacqueshenry.wordpress.com/2014/01/29/leglise-de-scientologie-climatique-est-en-train-de-se-fissurer/ ) et je continuerai à argumenter contre ces pseudo-scientifiques autoproclamés climatologues.
    C’est par expérience personnelle que j’ai adopté cette attitude consistant à me documenter avant d’émettre une opinion. Je suis en effet un ancien scientifique et j’ai publié dans des revues scientifiques prestigieuses comme par exemple Science ou PNAS, des revues à comités de lecture reconnues. Cet article illustre parfaitement le réel problème des comités de lecture qui sont influencés par les politiques et les idéologues. J’ai eu un manuscrit refusé pour des prétextes futiles sans aucun lien avec la valeur du travail exposé parce que l’un des « experts » du comité de lecture était de toute évidence juge et partie. Pour l’anecdote, il s’agissait de la démonstration irréfutable du mécanisme d’action d’un fongicide présentant des risques majeurs d’être diabétogène. Or à la lecture des 4 commentaires dont j’ai eu copie par courrier avec la notification du refus par l’éditeur en chef, il était évident qu’un des « reviewers » était directement impliqué en tant que scientifique industriel ou conseiller de la société propriétaire du produit.
    Car que fait l’éditeur d’un journal scientifique ? Il s’adresse à des spécialistes car il n’est pas omniscient et il lui est impossible de détecter des conflits d’intérêt dans sa démarche. Pour l’imposture climatique, c’est exactement la même chose, les pseudo-climatologues procèdent en tant que juges et parties !

  • lire le petit livre de l’écologue christian Lévèque:  » l’écologie est elle encore une science ?  »

    l’auteur y démontre le mécanisme de la pensée unique en matière d’écologie scientifique, gangrainé par l’écologie politique. par exemple , l’idée qui s’impose systématiquement comme quoi un écosytème doit etre naturel pour etre résilient… que toute plante importé est invasive… autant de choses qui n’ont aucun fondement scientifique, et qui relevent plutot d’une pensée biblique que d’un raisonnement rationnel.

  • Le concept de peer-review a été abusivement monté en épingle par certains pour assurer une légitimité scientifique aux articles qui ont passé ce test.
    Mais il faut savoir que les relecteurs ne sont nullement tenus de certifier l’exactitude des prédictions ou des raisonnements de l’article soumis.
    Il s’agit seulement de vérifier qu’il ne contient pas de bourde manifeste, qu’il est clair, compréhensible, crédible, susceptible d’intéresser les lecteurs et complaît aux exigences de la revue.
    Contrairement à ce que beaucoup pensent, un article peer-reviewé ne doit nullement être considéré comme faisant autorité en la matière. Juste qu’il correspond à un certain nombre de critères de qualités exigées par la revue.
    C’est plutôt l’accueil qui lui est réservé par les lecteurs et notamment le nombre de citations qui fournit une petite idée sur sa qualité ou, plus exactement, sur l’intérêt qu’il suscite.

    Encore qu’un physicien français célèbre et nobélisé, PG de Gennes, racontait à qui voulait l’entendre que son article le plus cité (en bien) s’était révélé, plus tard, erroné…

    • Joss, c’est amusant cette anecdote sur PGdG ! Il se trouve que André Brahic m’en a un jour raconté une très semblable : l’article qui l’a rendu célèbre, sur la structure des anneaux de Saturne, s’est révélé erroné quand Voyager a pu prendre des images relativement rapprochées. Brahic en garde un souvenir amusé, et je pense que la mésaventure lui a apporté quelque chose.

  • Ca me fait toujours rire ces relectures par des « experts ».
    Un mois apres avoir soumis mon tout premier article, je suis contacte par l’editeur pour relire un article avec comme phrase introductive « As a recognized expert in the field… » Je precise, j’avais 23 ans, encore rien publie!

  • Nature Magazine a été racheté en 1995 par la famille Holtzbrinck, un empire médiatique fondé par Georg von Holtzbrinck grâce à ses liens privilégiés avec le parti Nazi. Georg est un nazi zélé qui a inculqué à ses rejetons un goût prononcé pour le fascisme vert, et ils se sont servis des journaux du Holtzbrinck Publishing Group pour faire la propagande écolo, notamment de l’escroquerie des renouvelables.
    Autant dire que pour ce qui est de l’objectivité et de la neutralité de Nature concernant le réchauffement climatique et l’arnaque carbone, on repassera.

    Au passage, notons aussi qu’un autre propagandiste zélé de la fable climatique est Scientific American, qui… tada, est également aux mains de la famille Holtzbrinck. Ca a l’air d’être de la science, ça se réclame de la science, ça parle de la science, mais ça n’est que de la propagande malthusienne.
    On peut dire de même pour l’écofascisme d’un autre empire médiatique qui touche des millions de lecteurs, le groupe Berstelmann, imprimeur exclusif du régime Nazi et un des participants actifs du Club de Rome.

    Eh oui, le monde est petit, particulièrement chez les charlatans malthusiens.

  • Pour avoir expérimenté le système dans un domaine qui ne suscite pas trop de controverse mais qui voit s’affronter deux écoles, il suffit que l’éditeur soit de l’école opposée et choisisse donc des reviewers en conséquence pour que l’article soit au moins soumis à une refonte majeure.
    Parfois, c’est lu en diagonale et rejeté, le contenu du rapport assénant des contre-vérités à aucun moment écrites dans l’article.
    Parfois c’est correct.
    On parle toujours des trains en retard, certes. Mais je peux assurer que dans des domaines bien moins sensibles que le climat, la bataille fait rage.
    Comme en politique, il n’est pas bon d’avoir des idées trop nouvelles car elles pourraient discréditer le pouvoir en place. Ce dernier fait alors bloc pour éviter la chute. Humain, dans le plus mauvais sens du terme.

  • Climategate, 1999?

    A corriger, non?

  • « Traditionnellement crucial pour la fermentation et propagation des idées scientifiques, le système de publication s’est atrocement décrédibilisé : le préalable d’une « revue par les pairs », aujourd’hui gangrené par l’incompétence, la partialité, la censure ou le renvoi d’ascenseur, est devenu un outil de corruption parmi les plus efficaces. »

    Les conflits d’intérêt et les difficultés liées aux médicaments
    http://www.rolandsimion.org/spip.php?article278

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