Réduction de la pauvreté : les philosophes et les croyants

Jamais un tel mouvement d’enrichissement massif du commun des mortels n’avait été observé au cours des trois dernières décennies.

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Réduction de la pauvreté : les philosophes et les croyants

Publié le 24 janvier 2014
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Par Guillaume Nicoulaud.

J’ai publié ce graphique depuis mon compte Twitter :

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C’est une infographie réalisée par mes soins et basée sur les données de la Banque Mondiale qui montre la proportion d’individus, à l’échelle mondiale, qui vivaient avec plus ou moins de 36,27 dollars par mois en 1981, en 1990, en 1999 et en 2010. Comme le précise la légende, ces données sont exprimées en dollars constants – des dollars de 2005 – c’est-à-dire en dollars corrigés de l’inflation ; dollars qui ont également été ajustés de la parité du pouvoir d’achat pour tenir compte du fait que le pouvoir d’achat d’un dollar à New York n’est pas le même que celui d’un dollar à Calcutta1.

Le seuil de 36,27 dollars par mois n’a bien sûr pas été choisi au hasard : comme le suggère la première barre en partant de la gauche, c’était le revenu mensuel médian en 1981 – c’est-à-dire qu’à l’époque, 50 % de l’humanité vivait avec moins de 36,27 dollars et 50 % vivait avec plus de 36,27 dollars.

Une décennie plus tard, la proportion d’individus vivant avec moins de 36,27 dollars par mois avait baissé de 9,5 % à 40,5 % ; encore dix ans, et ce chiffre baissait encore de 8,8 % et en 2010 seuls 18,8 % de nos semblables vivaient encore avec moins de 36,27 dollars par mois. En d’autres termes, ce que ce graphique nous dit, c’est qu’en trois décennies, la proportion d’individus vivant avec moins de 36,27 dollars par mois est passée de 50 % à 18,8% – soit une chute de 31,2 % – ce qui, au regard de ce que nous savons de l’histoire, est absolument unique : jamais un tel mouvement d’enrichissement massif du commun des mortel n’avait été observé.

L’image a circulé et, en fouillant un peu, j’ai eu l’occasion de lire un certain nombre de commentaires aussi fascinants qu’ils sont critiques. En trois groupes :

  1. il faut tenir compte de l’inflation (No comment) ;
  2. 36,27 dollars par mois, c’est une misère ;
  3. la Banque mondiale n’est pas une source objective.

N’est-ce pas extraordinaire ? Vous publiez un graphique qui tend à montrer que ces trois décennies ont été le théâtre du plus gigantesque enrichissement de l’espèce humaine jamais observé – ce qui, me semble-t-il, est une excellente nouvelle ; une information de nature à susciter un certain enthousiasme – et vous récoltez une bordée de commentaires aussi stupides les uns que les autres qui visent à remettre en cause ce que les chiffres nous enseignent.

Évidemment, ayant quelques expériences du débat public en France, je sais très bien ce que mes contradicteurs ont en tête. En substance : le monde étant réputé au cours de ces trente années avoir été dominé par la « doxa néolibérale », rien de bon ne peut en être sorti et donc toute information visant à démontrer le contraire n’est pas seulement suspecte : elle nécessairement fausse.

La grande force de ces contradicteurs, c’est qu’ils n’ont pas besoin d’instruments de mesure, ils n’ont pas besoin de chiffres ni de la moindre forme de donnée objective : ils ont et, quoi qu’il arrive, auront toujours raison. C’est-à-dire qu’un simple sentiment ou une anecdote trouvée sur un obscur blog idéologiquement orienté auront toujours plus de valeur que n’importe quelle analyse objective des faits. Ils ont raison, c’est un fait établi et incontestable et, partant, le monde se divise en deux groupes : ceux qui corroborent leurs a priori – et qui ont donc raison avec eux – et ceux qui leur apportent un semblant de contradictions qui sont – au choix –

  • des suppôts du grand capital,
  • manipulés par ce dernier,
  • des imbéciles qui ne comprennent rien à rien.

Pourtant, si vous y réfléchissez un instant, mon graphique prête le flanc à de solides critiques. Typiquement, si l’on regroupe la population mondiale par déciles de revenu, il n’est absolument pas contradictoire avec le schéma suivant :

une explication

En 1981, nous avons bien 50 % de la population mondiale vivant avec moins de 36,27 dollars et l’autre moitié qui vit avec plus et en 2010 ces proportions sont bien passées à 20 % et 80 % respectivement. Ce que ce schéma suggère, c’est que

  1. les 20 % de la population qui vivent toujours avec moins de 36,27 dollars (le groupe rouge) se sont considérablement appauvris entre temps ;
  2. les 30 % qui sont passés au-dessus de ce niveau de revenu (en violet) ne se sont enrichis que de manière très marginale ;
  3. les 40 % de la population qui vivaient bien au-dessus de notre seuil (en bleu) se sont considérablement appauvris sans pour autant passer en dessous des 36,27 dollars ;
  4. les 10% les plus riches de 1981 (en vert) sont les seuls à s’être vraiment enrichis dans l’intervalle.

En l’espèce, ce n’est pas du tout l’histoire de ces trois décennies mais, au moins ce serait une critique intelligente de mon graphique ; un angle d’attaque qui me forcerait à fouiller les données, approfondir mon analyse et – si j’ai raison – à apporter davantage de preuves à l’appui de ma théorie.

Seulement voilà, et c’est justement là le nœud gordien de toute cette affaire, mes contradicteurs se fichent éperdument des démonstrations que je pourrais verser au dossier. Jusqu’ici aucun d’entre eux n’a eu l’intelligence – et sans doute même pas l’idée – de m’opposer un argument raisonné. Et pour cause, ces gens-là ne sont pas des philosophes, ce ne sont pas des scientifiques : ce sont des croyants et la foi, quand elle est solidement chevillée au cœur de celui qui croit, se passe de toute forme de démonstration.

L’excellent Thomas Sowell a résumé cet état d’esprit en trois phrases :

« le problème n’est pas que Johnny ne sait pas lire. Le problème n’est même pas que Johnny ne sait pas penser. Le problème, c’est que Johnny ne sait pas ce que penser signifie ; il confond avec ressentir. »


Sur le web.

  1. La mesure est certes imparfaite et souffre forcément d’un certain degrés d’imprécision mais elle a l’avantage d’être objective et, à défaut de mieux, d’exister.
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  • Les données de la Banque Mondiale permettent-elles de compléter le graphe dans le sens où vous le suggérez par l’évolution des fractiles, en particulier 10 et 90% ? Préoccupez-vous moins de vos opposants butés, ils ne méritent pas votre attention, et offrez par contre la petite poussée d’un argument complémentaire à ceux qui sont au point de basculement.

  • Dans els réponses que vous avez eues avez vous considéré que le gens qui ont posé la question (s’il y en a) « Ce graphique tient-il compte de l’inflation ? » comme faisant partie du groupe (i) ? Parce que l’information ne saute pas aux yeux (surtout avec la formulation que vous avez utilisé) et Twitter favorise les réactions rapides.

    • « ces données sont exprimées en DOLLARS CONSTANTS – des dollars de 2005 – c’est-à-dire en dollars CORRIGES DE L’INFLATION »

      Ou est l’ambiguïté?

      • Peut-être n’ai-je pas été assez clair. Ce que vous citez est dans l’article actuel. GN écrit qu’il l’a d’abord publié seulement le graphique sur Twitter? Si on n’a que le graphique, surtout avec Twitter qui favorise les réactions rapides et sans réflexion préalable, il est possible que tout le monde -contrairement à vous et et moi (ou à moi et moi)- n’ai pas réalisé qu’il s’agissait de dollars constants.

  • Très bel article, et une très bonne analyse de fond.
    C’est contre une religion que nous luttons.

    • « C’est contre une religion que nous DEVRIONS lutter », car aujourd’hui, personne ne lutte vraiment.
      Tout le monde se contentant de crier au loup, mais personne ne bouge vraiment.

  • Vos contempteurs ne raisonnent pas en termes d’élévation du niveau de vie mais en termes d’inégalités. Voyez la pub faite à la dernière publication d’Oxfam.

    • c’est probablement vrai, mais à vrai dire les inégalités aussi ont été massivement réduites

      • C’est là le problème. A part en faire un factotum, je ne vois pas comment on peut dire que les inégalités ont été réduites. On parle bien du monde là. C’est à dire un lieu ou 75% de la population n’a pas de filet de sécurité. Ou les moyens d’égalisation socio-économiques sont une version ou une autre de la prostitution. Au contraire sir on doit se fier au graphique, on ne peut pas déduire quoi que ce soit. C’est un flou artistique, de la broderie, le « core » même du storytelling et du « sales pitch ».

  • les cons tempteurs ne doivent pas voter pour le parti  » communiste  » chinois !

  • Si j’ai bien compris la correction de PPA et d’inflation, le niveau de revenu de 36.27$ correspondent à « ce qu’un américain pouvait s’acheter en 2005 avec 36.27$ »

    Dans ce cas là, ce qui frappe c’est que cette somme n’est tout simplement pas suffisante pour manger plus d’un jour sur deux. Il faut donc en conclure qu’en dehors d’une faible part de vrai famine, ces gens ne survivent pas grâce à leur revenus. Ces gens vivent donc d’agriculture et d’élevage de subsistance et de troc.

    Je me demande donc si ce qui est visible sur ce graphique est vraiment un enrichissement de la population mondiale ou bien une augmentation de son intégration dans l’économie de marché.

    En clair, peut on vraiment considérer qu’un mendiant dans une grande ville qui gagne 40$ par mois est plus riche qu’un paysan qui vit uniquement de ce qu’il cultive ?

    • Ta conclusion que « gens vivent donc d’agriculture et d’élevage de subsistance et de troc » n’est pas idiote a priori, mais elle est fausse. L’étude tient compte de ce que les gens auto-produisent et consomment , et même comme ça, ça peut faire moins que 36,27 $. les ultra pauvres mangent moins et pour moins cher que toi, et sautent effectivement des repas.
      Pour plus de détails : http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/index.htm?0,2

      Les mendiants ne retourne jamais vivre de ce qu’ils pourraient cultiver, alors qu’au contraire les paysans qui abandonnent leurs cultures pour aller en ville au risque de ne trouver que la mendicité sont légions.

      • D’abord pour clarifier, je suis globalement d’accord avec l’article. Il y’a à mon avis bien eu un énorme enrichissement de la population mondiale pendant les 30 dernières années.

        Ca ne m’empêche pas de me demander si les résultats constatés sur le graphiques s’expliquent uniquement par cet enrichissement ou si d’autres phénomènes en explique une partie.

        Quand on considère la moitié la plus pauvre en 1981, on a forcément une part importante de gens qui avaient un toit et de quoi manger tous les jours (la moitié de la population mondiale n’était pas composée de vagabonds).

        « Les mendiants ne retourne jamais vivre de ce qu’ils pourraient cultiver, alors qu’au contraire les paysans qui abandonnent leurs cultures pour aller en ville au risque de ne trouver que la mendicité sont légions. »

        Les mendiants ne retournent jamais cultiver car ils ne peuvent pas récupérer la terre qu’ils ont abandonné.
        Il faut un peu de moyens pour démarrer une activité de paysan (de quoi survivre plusieurs mois en attendant la première récolte ou de quoi acheter des bêtes) alors qu’il n’y a besoin de rien pour devenir mendiant.

      • Les mendiants? Wow c’est sérieux? Tu sais que le mendiant à un problème de statut? Et de possession? En sus des problèmes psychosociaux typiques d’un décrochage? De grâce quand tu avances tes arguements essaye de réfléchir a l’entièreté du problème. Ou le mendiant va trouver la terre? Les outils, les semences, le savoir faire. IL y a une déstructuration de l’être social quand quand on devient mendiant. Qui plus est un mendiant n’a pas été paysan avant je ne vois pas comment il pourrait le devenir après décrochage. Cultiver c’est pas du jardinage. On nage en plein délire là. Encore une fois les pays pauvres on des moyens non-institutionnels (mais symboliques et internes) de faire vivre les pauvres. Cela a un impact, bien sur. Les riches redistribuent d’une façon ou d’une autre. Le cas des poubelles des grands magasins de détail est assez parlant. Mais pour tout ça il aurait fallu lire Zola. Je te souhaite vivement de revoir tes classiques de géographie humaine (notamment le désinvestissement en agriculture, cause directe de la révolution verte et du marché agricole mondial).

    • En effet, ça traduit certainement, en partie, la marchandisation de l’économie.
      Pour bien faire, il faudrait croiser ces statistiques avec d’autres indicateurs:
      – malnutrition
      – espérance de vie
      – taux d’équipement
      – taux d’alphabétisation
      – accès aux transports motorisés
      – accès aux moyens de communication
      – eau potable

      On peut multiplier les angles d’approches.
      Ça devrait confirmer largement la conclusion de l’article.

  • C’est bizarre mais on dirait qu’en France l’éducation se limite au parrotting.

    1. Qui a décidé que 36.7 était un chiffre valable.
    2. Quid de la population mondiale depuis 1981.
    3. Pourquoi encore des statistiques. Vous savez leur faiblesse qualitative (ah merde non, vous êtes économiste).

    La hausse du fameux pouvoir d’achat reste une médiane, incomplète, arbitraire et dirons nous purement réactionnaire. Pour reprendre un certain Hirschman, ce fut même un des arguments utilisés par les réac lors de diverses manœuvres conservatrices dans les 200 dernières années. De la même manière que les Enclosures ont produit un boom économique dans l’absolu, la Révolution Industrielle a produit plus de pauvreté (comprendre la pauvreté à la fois comme l’impossibilité de répondre a autre chose que les besoins de base et comme le nivellement comparatif- par rapport aux riches les pauvres étaient plus pauvres et plus nombreux.) J’en veux pour preuve que vous parlez de PPP mais vous ne vous posez pas la question. Que peuvent réellement faire les « uplifted » avec les 15 à 30% de revenus supplémentaires? Tenez vous compte de la croissance de la population…on est tout de même passé de 4.5 mia à 7 mia en 2013 (donc virtuellement le nombre de personnes avec les 36.7 a quasi pas évolué. Par contre le nombre de pauvres comparativement lui a augmenté – pauvreté lue comme la capacité d’accéder à « plus » que les besoins immédiats). Je trouve cet article assez paradoxalement Léniniste. Ça ment beaucoup avec panache et par omission. Première et dernière fois que je vous lis. Tenez bon camarade. Vous y êtes presque.

    • « Qui a décidé que 36.7 était un chiffre valable. »
      J’ai arrêté de lire là.

      • C’est un attitude typique. Continuez. C’est charmant. le 36 dollars n’est pas un chiffre valable. C’est une mesure arbitraire. N’a rien de logique et ne démontre rien en termes de pauvreté.

        passer de 36 dollars à 50 dollars pour une famille du Bas-Congo ne change quasi rien. A part la malnutrition et encore…tenant compte des systèmes sociaux sur place…l’excédant sera soit épargné, soit dépensé aussi tôt en broutilles. Une consommation. Pareil pour une famille afghane. Ou Bolivienne. C’est un fait. Ca dépasse la logique bobo, j’en conviens. Mais bon puisqu’on peut tout remplacer par un Iphone hein…

    • « Qui a décidé que 36.7 était un chiffre valable. » Personne ne dit que ce chiffre est valable au delà du fait qu’il sépare la population en deux parts égales, sans autre prétention, à l’abri de tout jugement de valeur.

      « Quid de la population mondiale depuis 1981. » 4,4 milliards en 1980, 6,9 en 2010. 50% de 4,4 : 2,2 Mds. 18,8% de 6,9 : 1,3 milliards. Objectivement, on observe une baisse de pratiquement 50% du nombre d’individus sous le seuil considéré. CQFD.

      « Première et dernière fois que je vous lis. » Le refus d’accéder au savoir commun est la réaction typique de l’idéologue dont les dogmes sont attaqués par les faits.

      • Le seuil considéré est de 36,2, à 36.3 on est au dessus…CQFD. Vous êtes donc plus riche. Oy Vey. Au dessus du seuil. Slow clap pour la WB.

        Sans rire vous ne voyez pas de jugement de valeur à établir un « seuil de pauvreté »? On est ou là? Chez les reptiliens? La preuve est que je reviens lire mes détracteurs. Mais quelle pénibilité. J’ai lu l’auteur parler de remplacer tout un attirail de ménage par un smartphone avant de lire cette idiotie d’article. Basé sur…rien.

        J’ai aucune idéologie a défendre en particulier. Jusqu’à présent j’ai juste critiqué l’auteur avec contexte à l’appui. Objectivement se faire cribler de balles ou mourir de faim signifie que vous ne respirez plus. Mais la réaction aux deux n’est pas la même. Il n’y a rien d’objectif autour de la pauvreté. Surtout pas un seuil de 36.7.

        • Ce que cette statistique nous apprend est l’enrichissement de l’humanité au cours des dernières décennies, ce qui n’est pas un jugement de valeur mais un constat factuel.

          Vous êtes bien le seul à confondre « revenu médian » et « seuil de pauvreté », bref le seul à imposer un jugement de valeur à partir d’une information purement statistique.

          Vos propos sont la déformation d’une observation objective en démagogie politicienne, des propos exemplaires pour ceux qui ignorent encore comment sont construits les mensonges des socialistes.

    • lol.
      On vous parle de l’enrichissement des pauvres, et vous nous faites une … réécriture de l’Histoire du XIXieme (Enclosure, révolution industrielle, tout ça ) ; et sur le mode stalinien classique, y inclus une redéfinition ad hoc du concept prétendument décris (ici la pauvreté, mais peu importe, vous pouvez faire pareil avec n’importe quoi).

      Vous êtes vrai, ou vous faites semblant, pour ressembler à la description de Johnny par Sowell ?

      « Que peuvent réellement faire les « uplifted » avec les 15 à 30% de revenus supplémentaires?  » Ben se payer des smartphones, accéder au savoir par internet, se payer des medocs, mettre de la lumière électrique dans leurs logements et les rendre plus confortables, envoyer leurs enfants à l’école plutôt qu’à l’atelier ou dans les champs, etc.

      • lol.
        « On vous parle de l’enrichissement des pauvres, et vous nous faites une … réécriture de l’Histoire du XIXieme (Enclosure, révolution industrielle, tout ça ) ; et sur le mode stalinien classique, y inclus une redéfinition ad hoc du concept prétendument décris (ici la pauvreté, mais peu importe, vous pouvez faire pareil avec n’importe quoi). »

        On me parle de donnée statistiques interprétées…c’est d’ailleurs le sens de l’article. J’annonce que les statistiques sont de piètres outils qualitatifs. La preuve. de 36.2 à 36.3 vous êtes plus riche….au dessus du seuil.

        « Ben se payer des smartphones, accéder au savoir par internet, se payer des medocs, mettre de la lumière électrique dans leurs logements et les rendre plus confortables, envoyer leurs enfants à l’école plutôt qu’à l’atelier ou dans les champs, etc. »

        Il y a un souci avec les smartphones ici.

        La « consommation générationnelle » typique qui était le développement par l’exportation, fait que l’enrichissement et le surclassement dépend de plus que simplement un revenu plus élevé. Il faut des structures qui accompagnent ce relèvement des revenus. L’électricité dans sa maison, le confort, des soins reposent sur une infrastructure qui n’existe pas encore aux tarifs que peuvent se permettre les « enrichis » décrits par la banque mondiale. Le cas actuel de la Mongolie est parlant.

    • « la Révolution Industrielle a produit plus de pauvreté » :

      Cher ALLKA Besnik, permettez-moi de ranger cette phrase dans mon panthéon personnel. En dépit d’une très forte concurrence, elle mérite sa place à cet endroit.
      Merci pour ce bon moment.

      • La révolution industrielle a produit plus de pauvreté entendue dans le sens comparatif. Plus de revenus pour les bas revenus n’ont pu résorber le gap entre les riches devenus plus riches et comparativement les plus pauvres devenus plus pauvres. Pauvres réellement en termes d’accès et de statuts. Tout ce que les pauvres gagnent avec la RI c’est d’avoir le droit de se faire exploiter les droits seigneuriaux en moins. C’est normal que vous ne compreniez pas. A partir du moment ou la pauvreté est définie de manière chiffrée…on est dans le Socialisme a visage statistique ici.

        • Allka Besnik, si je n’avais pas déjà eu affaire à des égalitaristes tels que vous, j’aurais peine à croire que certaines personnes puissent tenir un tel raisonnement…

          Cette « pauvreté au sens comparatif » n’a aucun sens. Pour mieux décrire la logique de Allka Besnik, raisonnons avec quelques chiffres fictifs exprimés en tenant compte de l’inflation

          1981 : soit le groupe A des plus pauvres bénéficiant d’un revenu quotidien de 10 et un groupe B des plus riches bénéficiant d’un revenu quotidien de 50.
          2010 : soit le même groupe A bénéficiant désormais d’un revenu de 30 et le même groupe B bénéficiant désormais d’un revenu de 300.

          Sous prétexte que B s’est davantage enrichi que A, cela signifierait que A s’est appauvri. C’est tout simplement délirant, comme raisonnement ! Dans le cas fictif présenté ici, le groupe A qui a triplé son pouvoir d’achat s’est au contraire considérablement enrichi. Et croyez moi, avec le triplement de ses revenus, il profite de l’amélioration de ses conditions de vie sans passer son temps à regarder ce qui se passe chez B.
          C’est exactement ce qui s’est passé pendant la révolution industrielle. Rien d’un paradis, juste la sortie d’un enfer pour le plus grand nombre qui avait à peine de quoi survivre. Mais les égalitaristes s’en moquent éperdument, de cela. Seules les inégalités les préoccupent.

          Cher Allka Besnik, on pourrait croire que Winston Churchill a écrit ceci en pensant précisément à vous : Le défaut du capitalisme, c’est qu’il répartit la richesse inégalement. La qualité du socialisme, c’est qu’il répartit la pauvreté également.

  • OUi l’extrême pauvreté s’est réduite dans le monde mais bon, la pauvreté n’est pas prête d’être éradiquée…
    http://www.magtuttifrutti.com/article-pauvrete-encore-une-discrimination-122169896.html

  • Ce qu’on peut legitimement reprocher c’est que les 20% les plus pauvres soient encore plus pauvres.
    Après il faut savoir en tire les BONNES conclusions.
    Sont ils plus pauvres à cause du libre-echange ou victimes de guerres civiles, gouvernement totalitaires ?

    Certain que si je me suis pas trop enrichi c’est grâce aux socialistes….

  • Rien ne m’est plus délectable qu’écouter Thomas Sowell, ou Milton Friedman (youtube…)

    Les socialistes considèrent les inégalités comme injustes, donc cette progression du niveau ne les satisfait en rien: Le monde de 1980 était plus égalitaire, et peu importe que tout le monde vive mieux.

    Pire: S’il y a bien un fait rend les socialistes hystériques, c’est que c’est la liberté qui permet la prospérité comme le constatent la Heritage Foundation ou le Fraser Institute – or la liberté est contraire à l’égalité.

    La sensibilité libérale (l’injustice, c’est d’obliger ou d’empêcher autrui) est donc correcte, en harmonie avec la nature humaine …

    • Please, pourriez-vous faire une distinction entre égalité et égalitarisme ?
      Egalité devant la loi, devise française, et même excellente devise française, mais qui n’est plus appliquée.
      Egalitarisme, on met tout à niveau, ras de préférence. Il est en effet plus facile d’égaliser les cheveux en les coupant qu’en les rallongeant. La même chose pour l’égalité économique, il est plus facile d’arriver de mettre tout le monde à niveau en réduisant les revenus de tous qu’en les augmentant.
      Ah les joies de l’idéologie socialiste!

  • Bel article.

    Cela dit, je suis très surpris de ces « 20% de la population qui vivent toujours avec moins de $36,27 (le groupe rouge) et qui se sont considérablement appauvris » entre 1981 et 2010…

    Sachant que la mondialisation a enrichi (certes dans des proportions très diverses) la population mondiale comme jamais, je ne vois pas comment les 20% de la population les moins riches ont pu « considérablement s’appauvrir ». Guillaume, avez vous des précisions, svp ?

    • Aldran : « Sachant que la mondialisation a enrichi (certes dans des proportions très diverses) la population mondiale comme jamais, je ne vois pas comment les 20% de la population les moins riches ont pu « considérablement s’appauvrir ». Guillaume, avez vous des précisions, svp ? »

      Même interrogation.

    • L’explication est dans la seconde partie de l’article.
      Le second graphique est un exemple de critique intelligente du premier graphique qui explique l’enrichissement global par une augmentation forte des inégalité et un enrichissement faible pour les plus pauvres.

      On trouve ensuite dans l’article:
      « En l’espèce, ce n’est pas du tout l’histoire de ces trois décennies mais, au moins, ce serait une critique intelligente de mon graphique ; un angle d’attaque qui me forcerait à fouiller les données, approfondir mon analyse et – si j’ai raison – à apporter plus de preuves à l’appui de ma théorie. »

      • @Pmn : « un enrichissement faible pour les plus pauvres. »

        C’est bien là ma surprise… Le second graphique ne montre pas un enrichissement faible pour les plus pauvres mais un appauvrissement pour les plus pauvres. Nous n’avons pas les chiffres précis, mais nous voyons bien que le groupe rouge (les 20% les plus pauvres) a vu son revenu quotidien baisser entre 1981 et 2010. Or, cela va à l’encontre de ce que j’ai toujours lu. D’où ma question à laquelle j’espère voir Guillaume Nicoulaud apporter une précision.

        • L’explication que vous cherchez est donnée dans l’article. Le second graphique est FICTIF. Il s’agit d’une répartition des revenus dans laquelle les plus pauvres se seraient appauvris sans que ce soit pour autant incompatible avec le premier graphique.

  • Ce larguage des 20% les plus fables correspond au principal point faible et reproche qu’on peut faire aux théories libérales.

    Le graphique avec les décile serait encore plus intéressant en y ajoutant les données de 1961.

    • 20% des plus pauvres qui s’appauvrissent correspondent à 1,3 milliards de Terriens.
      Ce contingent peut être largement fourni par l’Afrique et le sous-continent indien, les endroits où justement le libéralisme et le capitalisme sont absents. Il n’y a qu’à voir comment la situation a dégénéré au Zimbawe et en Afrique du Sud, quand l’économie de marché est remplacée par la lutte des classes. Bref, « Citoyen » raconte n’importe quoi, comme dab.

      On notera que ces 20% ne s’appauvrissent pas parce que les riches les exploitent pour s’enrichir plus mais au contraire parce qu’ils n’ont pas ou peu de contact avec les riches (pour cause de guerre, violence, insécurité, absence de l’Etat de droit, esclavagisme par leurs semblables…). Bref, encore une fois tout le contraire de ce que la propagande marxiste nous raconte.

  • Excellente cette citation finale. J’ajoute celle ci d’ Heidegger : « Le plus souvent, au cours de notre vie, nous pensons moins avec les mots que le mots et les concepts ne se pensent à travers nous ».

    Une désinformation typique dans ce domaine « Les habitants de tel pays n’ont qu’un euro par jour pour vivre »

    Tout dépend déjà de ce qu’on peut acheter dans ce pays avec 1 euro et de la taille du foyer (sachant que bêtement une personne vivant seule, c’est un foyer pour l’INSEE.

    Idem quand on compare le revenu moyen de deux pays « riches » dont le coût des produits de base, des loyers, etc. n’est pas forcément le même.

  • Bonsoir,
    Je ne suis pas du tout un économiste, ni un matheux, juste un nomane qui s’intéresse un peu mais avec le souhait de rester objectif à notre économie mondiale. (ça c’est fait).
    Je tombes par hasard sur votre article et je suppose que beaucoup ont déjà dû poser foison de question toutes aussi stupides les unes que les autres. On va dire que je m’y ajoutes.

    Je trouve intéressant cette tournure inhabituelle de cette inégalité de distribution des richesses.
    Certes, elle montre un fait indéniable, l’enrichissement du monde. Pour un noname, je me dis que c’est quand même enfoncer une porte ouverte… sans vouloir vexer.

    Donc je m’interroge, en essayant de ne pas rentrer dans ces polémiques philo-sociolo-bobo… je dis bien essayer :
    – 50% en 1981, 18.8% en 2010. Si l’on fait le prorata par rapport à la population, ça donne environ en 1981, ils étaient 2.3 milliards et en 2010, il étaient 1.3 milliards en dessous. Je peux me tromper complètement mais ça réduit ou atténue le gap considéré des 50%vs18.8%, non ?
    – Par rapport au premier graphique, tient-il compte de l’évolution des marchés ou de la croissance, du progrès, peut-on faire apparaitre dans ces statistique une moyenne (je ne sais pas) qui image le fait qu’un téléphone d’aujourd’hui qu’un « 18.8% » pourrait se payer vaut 20 téléphone de 1981 ? Ou qu’une auto bas de gamme de 1981 n’offre pas le confort d’une bas de gamme de 2010 ? etc… je ne connais pas les termes exacts. Mais en gros, je comprends que ces 36.27 prennent en compte l’inflation, mais l’inflation seule représente-t-elle l’évolution des produits et biens vendus ?
    En fait le néophyte que je suis s’attendrait à voir la droite des 36.27 s’infléchir vers le haut également. En se basant sur l’évolution du confort, des moyens, etc…
    Bien sur un pain reste un pain… mais en 1910 aussi un pain restait un pain et si vous avez accès aux chiffres de différentes époques avec un laps de temps similaire, on verrait peut-être aussi un enrichissement global important ? Pourquoi avoir débuté le graphique en 1981 ?

    Bien sur qu’il y a eu évolution, lié aux progrès, internet, médecine, informatique, aéronautique, etc… Mais cela n’enlève en rien la conclusion globale qu’il y a néanmoins une inégalité. Tout comme le montre votre deuxième graphique. Donc ma conclusion, c’est que je m’interroge sur l’objectif de cette théorie.

    Est-ce une excuse ? Dans le sens que l’enrichissement global étant si brusque qu’elle n’a pas eu le temps de s’équilibrer ? Et que ceux qui ont poussés et créés n’ont pas encore fait redescendre leurs bénéfices ?
    Une statistique peut peut-être ajouter une information sur les investissements ou les épargnes montrant une stagnation des richesses à un niveau seulement ?
    Est-ce une leçon ? Dans le sens : « Vous voyez ? Vous êtes moins nombreux comparé aux 50% de 1981, grâce à nous, les riches, vous n’êtes plus que 18.8% alors stop de pleurer et de vous plaindre. » ?
    Ou est-ce… ?

  • Vous êtes un escroc de la pensée, un pure manipulateur, en fait, le lecteur lambda comprendra :

    – les populations du monde n’ont pas arrêtés de s’enrichir à depuis 81 puisque les chiffres de la banque mondiale le prouvent. Excellente nouvelle (je vous cite)
    – De facto : la pauvreté a donc forcément diminuié…!

    « Mouvement d’enrichissement massif? » Non mais de qui se moque-t-on ?

    Votre graphique est une sorte de lapalissade économique ! C’est le truc le plus minable flou et généraliste que vous avez trouvé. A c’est sur, que dire de ça ! Ca ne signifie rien ou presque tellement c’est global !

    Et ne prouve absolument pas votre Mouvement d’enrichissement massif…

    La prochaine fois, trouvez un truc un peu plus large, genre de 1800 à nos jours, le revenu moyen intergalactique !

    Rebouteux !

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