Gaz de schiste : l’UE passe outre l’alarmisme des Verts

À Bruxelles, le lobby vert n’a pas encore remporté la partie concernant la question de l’exploitation du gaz de schiste.

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Puits de gaz de schiste (Crédits : Beyond Coal and Gas, licence Créative Commons)

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Gaz de schiste : l’UE passe outre l’alarmisme des Verts

Publié le 23 janvier 2014
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Par Richard North, depuis Bradford, Royaume Uni.

Puits de gaz de schiste (Crédits : Beyond Coal and Gas, licence Créative Commons)Nous avions eu vent des événements en août concernant les ONG vertes qui s’impliquaient avec détermination par le biais de Genève et Bruxelles pour obtenir l’interdiction dans l’UE de la fracturation hydraulique. Les choses devenaient sérieuses à partir d’octobre, avec des propositions enflammées pour introduire de nouvelles lois qui s’avéraient définitives en fin de mois.

Néanmoins, les interventions avisées d’Owen Paterson et par la suite de David Cameron lui-même, ont semblé porter leurs fruits. En décembre, il y avait des signes montrant que le monstre législatif perdait sa fougue.

Les rumeurs sont un élément à considérer malgré tout, et nous savions que les Verts fomentaient une action discrète. Ils s’étaient investis dans le jeu politique pour soutenir ce bannissement et n’allaient pas abandonner si facilement la partie.

Les nouvelles sont arrivés quelques jours après dans un article de Bloomberg. La Commission a décidé de se retenir de créer davantage de lois et a annoncé qu’elle préférait plutôt produire des lignes directrices non contraignantes, dont la publication était annoncée pour hier.

Même à ce moment, il y avait encore possibilité d’un changement de dernière minute, mais il n’est pas survenu. Il y a peu, nous pouvions entendre les cris de protestation des Verts, clamant que ces nouveaux plans « démontraient sans aucun doute que les citoyens européens ne pouvaient escompter aucune aide ou protection contre les dangers de la fracturation venant de Bruxelles ». « L’intérêt des industriels polluants », entendions-nous, « passe de nouveau devant celui des citoyens. »

Ces critiques provenaient notamment d’Antoine Simon, spécialiste de la question du gaz de schiste au Friends of the Earth Europe, et Geert de Cock, responsable politique auprès de la Food&Water Europe. Les institutions européennes, et spécialement Jose Manuel Barroso, disaient-ils, ont failli dans la défense des intérêts des citoyens européens au cœur du processus décisionnel.

Et de la bouche même des Verts, nous apprenions que « la fracturation pourra s’implanter sans règlementation et les communautés locales, les circonscriptions devront vivre avec ses désastreuses conséquences : la contamination des eaux, la pollution de l’air et l’industrialisation de leurs régions. »

Enfin, nous étions prévenus : il fallait s’attendre « à une montée des résistances locales à travers l’Europe, comme celles intervenues au R.-U., en Roumanie et en Pologne, ainsi qu’un approfondissement du fossé séparant les intérêts des citoyens et celui de politiciens dont la fonction est de les protéger.»

Toutefois, la sévérité du ton employé nous laisse penser qu’une grande victoire vient d’être gagnée. Il y a seulement quelques mois, les Verts étaient tellement certains de leur succès qu’ils chantaient littéralement leur prise de pouvoir. Mieux valait ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Ceci n’est toutefois pas la fin du combat mais, pour le moment, la fracturation leur a échappé des mains.


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  • Je trouve quand même aberrant que ce soit Bruxelles qui donne l’accord d’exploiter ces gaz, un fléau cette UE.

    Je profite du sujet pour poser une petite question : est-il vraiment raisonnable d’exploiter les gaz de schiste en France à l’heure actuelle ? Claude Allègre avait soutenu la prise de décision du gouvernement de ne pas forer, non pas parce qu’il est contre cette exploitation, bien au contraire, mais parce que de ce fait l’Etat allait recourir à des expropriations pour accéder aux ressources.
    Est-ce bien ce qu’il pourrait se produire avec notre gouvernement aux tendances de dictature ?

    • Le gaz de schiste bénéficie du forage horizontal qui peut diviser par 100 le nombre de plateformes en surface et permettre une grande flexibilité de l’emplacement des puits (on n’est plus du tout obligé de forer à la verticale du réservoir). Un puits foré et coiffé ne prend pas plus de place qu’une cabane, il n’entraîne pas plus de problème d’expropriation que n’importe quelle projet d’infrastructure, que ce soit un pylône haute-tension et à fortiori une éolienne.
      Bref, encore un autre faux problème grotesque inventée de toute pièce pour la propagande escrolo.

      • Allègre est loin de défendre la propagande écolo, c’est lui qui a ouvert le débat en France en ce qui concerne le réchauffement climatique.

        Donc en gros l’Etat a le droit de construire ces « cabanes » en plein milieu d’une propriété privée, sans demander son avis au propriétaire ?

        • BadOmen : « Allègre est loin de défendre la propagande écolo, c’est lui qui a ouvert le débat en France en ce qui concerne le réchauffement climatique. »
          —————————–
          Et ??? Ca ne prouve en rien qu’il ne répète pas des âneries escrolos, comme par exemple la prétendue acidification des océans, ni ne renchérit pas dans le catastrophisme écologique pour faire du fric avec sa fondation.

          BadOmen : « Donc en gros l’Etat a le droit de construire ces « cabanes » en plein milieu d’une propriété privée, sans demander son avis au propriétaire ? »
          ———————————-
          Personne n’a dit ça, sauf vous. Rhétorique reductio ad absurdum => poubelle.

          • Non, il est modéré dans ses propos. ET donc à partir du moment où quelqu’un dit une connerie ou ne pense pas exactement comme vous son avis ne vaudra plus rien, qu’importe le domaine ?
            Quelle fermeture d’esprit.

            Ma question était une question, je ne prêtais pas mes propos à ce que quelqu’un aurait pu dire, j’attendais une réponse, parce que vous avez juste fait une démonstration sans répondre la première fois.
            En plus d’être un naturophobe vous être un idiot.
            Mais je vous en prie, revenez m’insulter comme vous aimez bien le faire sans jamais répondre aux questions ou citer vos sources, vous aurez le dernier mot, c’est déjà ça.

    • C’est bien vrai qu’on peut ce demander ce que l’Europe vient faire la dedans. Est-ce que les forages allemands menacent nos nappes phréatiques malgré la ligne Maginot.

      • @pragma
        Il ne faut pas prendre ces choses à la légère ; l’inverse pourrait être vrai; rappelez vous simplement les problèmes qu’il y a eu avec l’élimination du NaCl sous produit de la potasse d’Alsace avec la salure du Rhin et la salinisation des polders Hollandais

  • Pour information, l’Allemagne, auréolée d’une conscience écologiste politiquement correcte reconnue (au moins en ce qui concerne l’abandon progressif du nucléaire décidé par Angela après le tsunami japonais du 11 mars 2011) vient d’accorder le permis d’exploitation non conventionnel de gaz et de pétrole en Allemagne sur deux millions d’acres (environ 1 million d’hectares) à une société américaine. Deux puits sont d’ors et déjà prometteurs ! On ne peut que s’incliner en constatant le pragmatisme des Allemands qui ont compris que l’aventure des énergies renouvelables ne permettrait pas de fournir l’industrie allemande en énergie bon marché et ceci quoiqu’en pensent les Grünes. Mais ce genre d’information est interdit en France où l’industrie va payer l’énergie de plus en plus chère ce qui n’améliorera pas sa rentabilité et donc ne contribuera pas à diminuer le chômage … Les Allemands (qui ont appuyé la Commission européenne dans sa décision) ont tout compris !

    • Le chômage en soit , n’est pas un problème ; je pense qu’il y des millions , peut-être des milliards de gens de par le monde qui voudraient vivre comme les chômeurs en France . Mais tant qu’on arrive à exporter le travail , la pollution et tous les désagréments qui en découlent en Chine, en Inde etc…, , tant mieux pour nous , à condition de prouver la solidarité avec ceux qui subissent la fermeture des usines

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