Bibliothèque François Mitterrand : les livres dans l’eau

Panique à la BnF depuis dimanche soir : une inondation a endommagé entre 10.000 et 12.000 livres.

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Bibliothèque François Mitterrand : les livres dans l’eau

Publié le 17 janvier 2014
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Par Alexandre C.

BnF

L’histoire de France a été parsemée de dirigeants avec de grands projets, de grands travaux. À l’époque où il entamait son deuxième mandat, François Mitterrand, conseillé par Jacques Attali, a l’idée d’édifier une nouvelle bibliothèque. Le 14 juillet 1988, il annonçait « la construction et l’aménagement de l’une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde. [Elle] devra couvrir tous les champs de la connaissance, être à la disposition de tous, utiliser les technologies les plus modernes de transmission de données, pouvoir être consultée à distance et entrer en relation avec d’autres bibliothèques européennes »1.

Ce nouveau bâtiment devait pouvoir regrouper de nombreux ouvrages et laisser dans le marbre le nom de son instigateur pour les décennies – voire les siècles – à venir. Une manière pour lui de passer à la postérité. Achevée en 1994, la nouvelle bibliothèque est constituée de quatre ailes en formes de livres ouverts2, tout du moins telle était la vision de son architecte à l’origine. Aujourd’hui, la Bibliothèque nationale de France (ou BnF) conserve 12 millions d’imprimés (livres, cartes…).

imgscan  contrepoints 2014586 bibliothèque mitterrandDepuis son ouverture au public, l’édifice a multiplié les problèmes (informatique défectueuse, architecture inadaptée aux besoins). De nombreuses voix se sont d’ailleurs élevées contre le projet tant pendant sa construction qu’après. Le dernier incident en date a consisté en l’inondation d’une partie des réserves de la bibliothèque, endommageant entre 10.000 et 12.000 livres, reproductions de manuscrits des XIX, XX et XXIème siècles3. Une nouvelle fois, l’administration de Bibliothèque et les syndicats se rejettent la faute. Les premiers disent que des défauts de construction sont à l’origine de l’inondation ; les seconds que le manque de moyens n’autorisent pas les travaux de maintenance nécessaires.

Quoi qu’il en soit, le dirigisme affiché par le ministère de la culture et l’Élysée – du moins à l’époque de François Mitterrand – ont abouti à un projet bancal. Encore une exemple s’il en est besoin des défauts de l’étatisation du domaine culturel, soumis à d’obscurs impératifs politiques et budgétaires, qui au final sont payés par le contribuable et l’utilisateur des lieux.


Sur le web.

  1. Citation reprise de Wikipédia. Elle provient de l’ouvrage de Bruno Blasselle et Jacqueline Melet-Sanson, intitulé La Bibliothèque nationale de France : mémoire de l’avenir.
  2. Nommées Tour des Temps, Tour des Lois, Tour des Nombres et Tour des Lettres.
  3. Article du journal Le Figaro à retrouver à ce lien.
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  • On voit avec l’exemple de la BNF que lorsqu’il y a des travaux gigantesques payés par le contribuable, les maitres d’ouvrage se goinfrent de surfacturations et baclent le travail sans risque de sanctions ultérieures

    • c’est pas pour rien si « chantier » est aussi un synonyme de « foutoir », « bazar », « bordel ». Public ou privé, il y a toujours des problèmes.
      Ce qui n’est pas normal en la matière c’est le projet lui-même : les livres détestent la lumière et l’humidité, et là dès le départ le projet c’est de les stocker au bord d’un fleuve dans un bâtiment le plus lumineux possible, et climatisé (donc dans lequel de l’eau circule)

  • 12 millions de documents d’une inestimable importance non seulement pour la nation française mais pour la culture mondiale sont installés dans un bâtiment non seulement mal pensé et mal construit mais surtout exposé aux pires attentats. Lancer un petit avion rempli de kérosène sur ces tours et il ne restera plus grand chose de ces trésors inestimables!
    Il aurait fallu construire un abri sûr pour tous ces documents, surtout les plus précieux!

  • C’est du boulot de socialiste, ça fuit de partout!

  • Fidèle lecteur de Contrepoints, je ne pense pas pouvoir être accusé d’être adepte du socialisme, je veux bien aussi admettre que cette bibliothèque est mal conçue, mais enfin je pense quand même que c’est le role de l’état de s’occuper de la préservation de notre patrimoine et que cela ne constitue pas une étatisation illégitime du domaine culturel.
    Vous pourrez me convaincre facilement que les habitudes néfastes des administrations (l’étatisme) finissent par corrompre la qualité des intervenants dans le domaine du patrimoine si tel est le cas mais je suis convaincu que l’État est utile quand il construit des bibiliothèques.

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