Liberté d’expression : le droit de tout dire ?

Le moralisme pour régenter la liberté d’expression est une erreur : on peut tout dire dans la limite du respect des contrats et de la propriété privée.

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Liberté d’expression : le droit de tout dire ?

Publié le 13 janvier 2014
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Par Damien Theillier.

Enceinte de prison (Crédits : x1klima, Creative Commons)Il y a exactement deux ans, le 11 janvier 2011, s’ouvrait à Paris le procès d’Éric Zemmour, poursuivi par SOS Racisme, le MRAP, la Licra et l’UEJF, pour les propos qu’il avait tenus, rappelant que la proportion de délinquants est plus forte parmi les populations immigrées.

Aujourd’hui, c’est le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui annonce sa volonté de faire interdire les spectacles de Dieudonné au motif qu’il tiendrait des propos antisémites.

Avons-nous le droit de tout dire ? Peut-on laisser les gens passer leur temps à s’insulter, à nier les chambres à gaz, etc. ? Ne faut-il pas qu’une autorité rétablisse l’ordre ?

Une réponse conventionnelle à cette question sera de dire que l’on a le droit de dire tout ce qui n’est pas interdit par la loi. C’est donc à la loi de définir ce que nous avons le droit de dire ou pas. Ainsi en France par exemple, la censure est légale à l’encontre des propos choquants, blessants pour telle ou telle communauté, des injures, de la diffamation, de l’incitation à la haine, à l’homophobie etc.

Beaucoup se réjouissent que Dieudonné soit censuré. Ils pensent que c’est un bouffon vulgaire et dangereux, qu’il ne fait pas rire, qu’il n’est pas un véritable humoriste mais un agitateur politique. Ils pensent qu’il est antisémite, un communautariste, un antilibéral etc.

Admettons… et alors ?

Le libéralisme est une philosophie politique qui détermine quand l’usage de la contrainte juridique est justifiée ou pas.

La prémisse fondamentale de cette philosophie est le principe de non-agression : il n’est pas légitime de se livrer à une agression à l’encontre de non-agresseurs. Le terme agression est entendu ici au sens fort d’un usage de la violence physique (et non verbale) contre la personne ou les biens, telle que celle qui s’exerce dans le meurtre, le viol, le vol ou le kidnapping.

Aucune parole, aucun discours ni aucune insulte ne peuvent être assimilés à une agression physique. Les idées ne tuent pas, même si elles sont stupides, méchantes, haineuses ou vulgaires.

 

L’erreur du moralisme selon John Stuart Mill

Le moralisme en politique, c’est la confusion du moral et du légal.

Ainsi la violence verbale est moralement condamnable, mais pas pénalement. Il est en effet impossible de déterminer par la loi si tel ou tel propos constitue une violence verbale. Il ne faut pas confondre ce qui est condamnable moralement (les vices) avec ce qui est condamnable juridiquement (les crimes, comme les agressions contre les personnes ou leurs biens).

Or, le moralisme ouvre nécessairement la voie au gouvernement des pensées, à l’interdiction du débat et à des demandes infinies de pénalisation.

John Stuart Mill a défendu cette idée dans un livre célèbre, De la liberté (1854). Selon lui, le seul motif pour lequel une communauté civilisée peut légitimement « user de la force contre un de ses membres, contre sa volonté, est d’empêcher que du mal soit fait à autrui ». Le rôle du pouvoir est d’empêcher l’agression physique.

Ainsi :

« Il convient de se tourner un instant vers ceux qui disent qu’on peut permettre d’exprimer librement toute opinion, pourvu qu’on le fasse avec mesure, et qu’on ne dépasse pas les bornes de la discussion loyale. On pourrait en dire long sur l’impossibilité de fixer avec certitude ces bornes supposées ; car si le critère est le degré d’offense éprouvé par ceux dont les opinions sont attaquées, l’expérience me paraît démontrer que l’offense existe dès que l’attaque est éloquente et puissante : ils accuseront donc de manquer de modération tout adversaire qui les mettra dans l’embarras. »

imgscan contrepoints 2013-2564La liberté d’expression est donc une liberté négative.

Elle consiste à ne pas empêcher quiconque, de façon coercitive, d’exprimer des idées et des opinions, y compris les opinons jugées immorales ou fausses.

Cette tolérance n’est pas synonyme de relativisme, qui consisterait à mettre toutes les opinions sur le même plan. Elle ouvre au contraire au débat, au droit de réponse, à l’argumentaire et à la persuasion.

Mill écrit :

« Les seules mesures que la société est justifiée à prendre pour exprimer sa répulsion ou sa désapprobation pour un tel comportement sont les conseils, l’instruction, la persuasion, et la cessation de la fréquentation de l’individu par ceux qui l’estimeraient nécessaire pour leur propre bien. »

 

On peut tout dire dans la limite du respect des contrats et de la propriété privée

Pour un libéral cohérent, la liberté d’expression doit être totale et sans autre restriction que le respect du droit de propriété d’autrui.

Cela signifie par exemple que j’ai le droit d’empêcher un homme de coller une affiche sur le mur de ma maison. De même, un éditeur ou un groupe de presse sont maîtres de leurs choix éditoriaux et de leurs publications. Un chef d’entreprise ou un directeur d’école sont maîtres du règlement intérieur de leur établissement. Quand on y entre, on accepte ce règlement, sous peine de sanctions. Même chose sur un blog ou un site internet. Chacun peut édicter un règlement en vertu duquel il s’engage à censurer tel ou tel propos jugé déplacé. Autrement dit, dans une société libre, on a le droit de tout dire dans la limite des engagements contractuels que l’on a pris, et du respect du droit de propriété.

Dans la sphère publique, la situation n’est plus du tout la même.

En effet, l’espace public appartient à tous, personne ne peut s’en arroger le monopole. L’autorité publique dispose du monopole de la violence, mais son rôle est justement de réprimer la violence faite aux personnes et à leurs biens, pas d’initier elle-même la violence. Il existe un moyen simple pour la société civile de combattre les comportements et les idées fausses, y compris les insultes : l’ostracisme et le boycott. C’est la seule méthode spontanément et naturellement efficace, qui protège la libre volonté des individus. Mais vouloir établir la tolérance universelle d’une manière coercitive en criminalisant la pensée, et en forçant le citoyen à adopter une vérité d’État est aberrant.

La conclusion est donc simple : nul ne devrait être inquiété par la justice pour des propos privés ou publics qui, même s’ils font offense à tel ou tel, ne tuent pas et ne portent pas atteinte à la sécurité des personnes ou des biens.

Il faut donc abolir toute forme de délit d’opinion, toute tentative de légiférer sur le passé, sur l’histoire ou sur la mémoire.


Publié initialement sur 24hGold

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  • Et oui ! Les libéraux cautionnent l’appel à la haine envers les minorités. Il ne fait aucun doute que ces derniers sont les meilleurs alliés des fascistes et des néo-nazis en tenant de tels propos. A quand l’interdiction de ce torchon infâme qu’est Contrepoints ?

    • c’est tout de meme etonnant que ceux qui interdisent à dieudonné de s’exprimer tiennent le meme genre de discours

    • Quel meilleur fasciste que celui qui prétend détenir une vérité unique et empêcher autrui de donner un avis divergent? Agiter l’étendard du fascisme pour effrayer les badauds ne changera pas les faits qui, contrairement à l’ « opinion publique », sont têtus…

    • Ah bon ! les socialistes ne seraient pas des fascistes ?

      • Non, ils sont NAZI: National Socialistes…

        • Ph. Nemo dans les deux républiques fait la brillante démonstration que ce sont les mêmes, idéologiquement, historiquement, les extrêmes sortent du même moule. p.193, mais mieux vaut commencer par le début… chapitre IV – Quatrième mythe : « 1793 » aurait été dreyfusard

    • C’est quand même ahurissant, dès que l’on a un avis contraire à leur dogme liberticide les gens de gauche crient au fascisme et au neo-nazisme !
      Ces mêmes clowns ne supportent pas qu’on leur rappelle que ces deux mouvements sont populistes…
      Et il faut leur répéter sans cesse qu’ils ont toujours toléré, quand ils ne les ont pas encensés, Staline (ah, le magnifique : il ne faut pas désespérer Billancout ) », Mao, Pol Pot etc…
      A quand le boycott des ces pitres ignobles que sont les Bedos, Guillon et autres foutriquets gauchisants ?
      A quand l’interdiction de ces torchons infâmes que sont Libération , le Nouvel Observateur et tous les autres ?

    • Les minorités sont totalement libres de se défendre si elles le jugent nécessaires… par les mots uniquement. Elles peuvent aussi choisir d’ignorer le grossier en estimant inutile de lui faire une pub qui ne ferait que l’enfoncer dans ses délires.
      Mais ça supposerait un minimum d’intelligence de la part des représentants autoproclamés desdites minorités. À moins que l’objectif ne soit de faire de la publicité pour l’association au travers de ses attaques…

    • Marc: « Et oui ! Les libéraux cautionnent l’appel à la haine envers les minorités. »

      Pour l’instant nous ne faisons que défendre la liberté d’expression, chose que tout les fascistes ont attaqués en premier.

      Pour ce qui est de cautionner même dans ses rêves les plus mouillé Dieudonné n’aurait jamais pu avoir de meilleurs publicitaires que vous. Vous êtes en train de lui offrir pour des dizaines de millions d’euro d’espace de publicité GRATUIT et vous le faites au moment même ou toute la France vomis les élites ce qui lui garanti un retour sur investissement maximal.

      Vous n’êtes pas seulement du bois dont les pires régimes ont émergés mais vous êtes en plus d’une imbécilité qui confine au sublime.

      Marc: « A quand l’interdiction de ce torchon infâme qu’est Contrepoints ? »

      Modérez vos envie d’étoile jaune et de barbelés, le temps n’est pas encore venu pour vous de suivre vos grand frère socialistes ou nationaux socialistes qui ont fait des dizaines de millions de morts.

    • le fait que tu puisse librement donner ton commentaire est une bonne chose ,quand contrepoint serait interdit la liberté d expression sera la même que en Corée du nord ce que tu as l’air de souhaiter

    • Donc en gros forcer à la haine de la majorité c’est cool et légal quoi… comme quand Valls soutenait le type qui avait réalisé une pièce de théâtre où l’on jetait de la merde sur un portrait du Christ… Je retourne buter de l’arabe et du nazi sur mes fps… C’est peace, cool, High tech et geek. Y paraît… Il y avait comme un esprit WTF qui tourmentait les cryptos gauchistes ces derniers temps, au début c’était rigolo, désormais c’est foutrement inquiétant.

      • Ah plus marrant, j’ai réussi à trouver un fps Vietnamien ou l’on bute du français, histoire de changer. Mais ça c’est légal, ça n’incite toujours pas à la haine ma pauvre dame, c’est un jeu. Pas comme l’humour, qui est quelque chose de dangereusement sérieux, mazette.

    • Bravo marc. En trois lignes, vous montrez que vous êtes un fasciste.

      Je vous conseille de lire le livre de Simon Epstein, Un paradoxe français. Avec une bassine de préférence.

      « La gauche est une salle d’attente pour le fascisme »
      Léo Ferré

    • Nous sommes bien pire que cela car nous défendons le droit de parole d’individus aussi stupide et débile que vous…

  • La prémisse fondamentale de cette philosophie est le principe de non-agression

    Les mots peuvent être mortels. Un mot peut tuer quelque chose en vous ou installer dans votre coeur une lèpre que rien ne pourra plus guérir.

    • Non mais la on ne parle pas de poésie. On parle d’agression réelle. Si on vous traite de noms d’oiseaux dans la rue, pour X raison c’est pas non plus comme si on vous tapait dessus. Ceux qui soutiennent ce genre de chose sont généralement ceux qui n’ont jamais été confrontés à la véritable violence. Après s’il y a harcèlment quotidien, c’est autre chose. Mais se prévaloir de sa souffrance n’est pas une raison.

      Cette objection trahit d’ailleurs une lecture superficielle de l’article puisque cette « objection » de bisounours a déjà recu une réponse par la citation de Stuart Mill:

      « Il convient de se tourner un instant vers ceux qui disent qu’on peut permettre d’exprimer librement toute opinion, pourvu qu’on le fasse avec mesure, et qu’on ne dépasse pas les bornes de la discussion loyale. On pourrait en dire long sur l’impossibilité de fixer avec certitude ces bornes supposées ; car si le critère est le degré d’offense éprouvé par ceux dont les opinions sont attaquées, l’expérience me paraît démontrer que l’offense existe dès que l’attaque est éloquente et puissante : ils accuseront donc de manquer de modération tout adversaire qui les mettra dans l’embarras. »

    • Sticks and stones can break my bones but words can’t touch me.

      • Vous direz ça aux parents des ado qui se suicident parce que harcelés sur les réseaux sociaux. Aucune violence physique, mais les mots peuvent tuer.

        • Ces harcèlements menant à des suicides sont souvent accompagnés d’agressions physiques dans la vie quotidienne. (brutalités, rackets, viols, bousculades…)

          Le harcèlement est d’ailleurs un cas à part puisqu’il consiste à agresser quelqu’un par la répétition d’actions qui ne sont pas des agressions en soit.

          Dans tous les cas, ce ne sont pas les mots qui tuent mais le harcèlement ou le rejet (qui peuvent très bien se faire sans même prononcer un mot).

        • Ne sont harcelés sur les réseau sociaux que ceux qui le veulent bien. A tout moment on peut couper internet et stopper le « harcèlement »

    • Pour l’instant, Dieudonné n’a utilisé que les mots et l’humour, il n’a fait aucun appel à la violence.

      Par contre, il s’est fait physiquement agresser par des membres du Betar :
      http://lci.tf1.fr/france/2005-03/dieudonne-agresse-martinique-4859181.html

      Vous comprendrez qu’on aura du mal à prendre au sérieux vos mots qui peuvent « tuer quelque chose en vous ou installer dans votre coeur une lèpre que rien ne pourra plus guérir. »

      Si vous avez vraiment une sensibilité libérale, le principe de non-agression c’est pas à la carte, c’est pour tout le monde ou personne.

  • Je tiens tout de même à poser deux cas limites de la liberté d’expression:
    1. le harcèlement: Exprimer son mépris à une personne est légal. La suivre constamment pour lui asséner sans cesse ce mépris et ces injures dans le but de lui rendre la vie impossible est du harcèlement. C’est une des limites qu’il semble nécéssaire d’imposer à la liberté d’expression.
    2. La diffamation: Je présente des faux faits au public dans la seule intention de salir la réputation de quelqu’un. Cette action à rapprocher de la dénonciation calomnieuse est très limite du oint de vue du respect de la liberté individuelle.

    • Personnellement, j’aurais également ajouté les menaces et le chantage…

      • Je ne vois pas pourquoi interdire le chantage. Aucune violence n’est faite, ce n’est qu’un contrat. Le contrat de ne pas révéler quelque chose de vrai contre de l’argent.

        Si, par exemple, j’ai vu un homme célèbre en compagnie d’un autre homme, alors que dans sa vie publique il se fait passer pour un hétérosexuel, qu’est-ce qui m’empêche d’aller le révéler? Ce faisant, je n’agresserai personne ni ne diffamerai personne, puisque l’information sera vraie.

        Donc qu’est-ce qui m’empêche de laisser le choix à cet homme de me payer en échange de mon silence? Aucun mal n’est fait. S’il accepte le contrat, c’est qu’il estime que ce contrat lui apporte un mieux-être: il préfère payer le prix, plutôt que de voir cette information révélée.

        Si on interdit le chantage, au contraire, je n’ai qu’un choix: atteindre la réputation de cet homme en révélant l’information.

        Donc votre seule position cohérente si vous êtes contre le chantage, c’est que vous êtes aussi contre la révélation de certaines informations réelles, que j’aurais légitimement acquises.

        • Or, Mitch, vous avez dit que les deux seules limites à la liberté d’expression étaient le harcèlement et la diffamation. Si le chantage porte sur une information réelle, on n’est dans aucun de ces deux cas.

          • Cher Edmond, Effectivement on pourrait discuter de la validité du chantage dans ce qui est mis dans la balance. Effectivement si un politicard rendant visite à sa maitresse se fait surprendre en scooter dans le rue (pour prendre un exemple fictif) on peut se demander dans quelle mesure le chantage d’un témoin enventuel est illégitime. Après tout il n’y a pas d’extorsion autre que celle que la victime était prète à subir en se compromettant. Légalement ca devrait etre légal je pense. Mais ca reste une attitude petit quand meme. Si j’apprend qu’une personne se livre à ce genre de chose, je pense que je lui demanderai de ne pas me parler et de sortir de chez moi si elle y vient.

        • Vous avez trouvé un certains FH dans les bras d’un autre homme ? Mince alors ! 🙂

        • Utiliser le chantage pour obtenir des avantages d’une personne est une atteinte à sa liberté. C’est obtenir par la force que l’autre se soumette à vos désirs. Il me semble donc que le chantage, du point de vue libéral, est condamnable.

          • Non, justement, ce n’est pas par la force. C’est un contrat. L’autre est donc libre d’accepter, ou non. Libre à lui de choisir que l’information soit révélée, s’il refuse de payer le prix. La force n’est absolument pas utilisée dans le contrat de chantage.

            • Ça ne vous dérangerait pas de de vivre dans une société où un individu peut récolter des informations sur votre vie privée par exemple, cela à votre insu, et en profite pour vous faire chanter ? Un contrat, s’il satisfait les deux partis qui y adhèrent doit également être le fruit d’un acte volontaire non ? Or, est ce vraiment une affaire de volonté et de liberté lorsqu’il existe une contrainte comme la menace ? Vous interdiriez donc la menace, mais pas le chantage… Pensez vous qu’il faut interdire la menace uniquement si les actes prononcés portent atteinte à l’intégrité physique de la victime ? Votre point de vue m’intéresse ! 😉

            • Allons Edmond, ce n’est évidemment pas un contrat. En effet, le maître chanteur a tout pouvoir sur son oiseau tant qu’il promet de ne pas divulguer l’information, ce qui fait qu’il peut réitérer sa menace aussi longtemps qu’il le veut. Autant dire que l’Etat, en disant « tant que tu paieras des impôts, tu n’iras pas en prison » passerait un contrat légitime avec ses contribuables, ou un mafioso qui menacerait « tant que tu exécuteras mes ordres, ta femme vivra », ce qui est évidemment faux

              Vous avez trop lu Walter Block (qui ne se réclame plus de ce chapitre précis de « Défendre les Indéfendables » depuis bien longtemps).

            • Bonjour Lamarse,

              Oui, c’est ça, je pense que la menace doit être interdite uniquement s’il s’agit d’une menace directe de violence physique ou d’atteinte à la propriété privée, par exemple si je suis en face de vous, et que je vous dis: « Je vais te tuer! », et que les circonstances établissent que vous courrez effectivement un danger. Là, vous auriez le droit de pratiquer la légitime défense, et de me poursuivre.

              Mais si je récolte une information sur quelqu’un de manière légitime, c’est-à-dire sans atteindre sa propriété privée – donc sans rentrer chez lui par effraction, ni pirater son ordinateur, par exemple – alors je ne vois pas de principe qui puisse m’empêcher de divulguer cette information, puisque je me suis contenté de voir quelque chose dans un espace dans lequel j’avais le droit d’être. Si je suis dans la rue, la nuit, et que j’aperçois, mettons, une personnalité publique embrasser un homme, mais sans que cette personnalité s’en aperçoive car elle pensait être seule dans la rue, j’ai le droit de divulguer cette information, car j’avais le droit, tout comme lui, d’être dans la rue. Il a fait quelque chose dans un espace dans lequel j’avais le droit d’être, donc il ne peut pas avoir de droit sur ce que j’ai vu.

              Si j’ai le droit de divulguer cette information, j’ai le droit aussi de ne pas la divulguer. Puisque j’ai ces deux droits, je ne vois pas de principe qui s’oppose à ce que je propose pacifiquement à la personnalité de payer pour mon silence.

              Il y a un mieux-être apporté à la « victime » par le maître-chanteur, car quand le chantage est interdit, le témoin de la scène embarrassante n’a pas de raison de ne pas divulguer l’information. Il est plus avantageux que le chantage soit autorisé, car le maître-chanteur laisse un choix à la personne, là où la commère n’en laisse aucun.

              Il s’agit toujours d’un contrat libre, puisque la « victime » peut toujours refuser. Dans ce cas, le maître-chanteur révélera l’information, mais rien ne s’opposait à la base, avant même de proposer le contrat de chantage, à ce qu’il le fasse, à moins qu’on estime qu’il existe un droit à la réputation. C’est le seul argument contre le contrat de chantage, car s’il n’existe pas de droit à la réputation, et que j’ai donc le droit de révéler une information vraie, mais qui ternirait la réputation de quelqu’un, alors rien ne peut m’empêcher de proposer à la personne concernée d’acheter librement mon silence, ce qu’il pourrait tout à fait refuser.

              Or il ne peut exister de droit à la réputation lorsqu’il s’agit de la révélation d’une information vraie. Si un tel droit existait, on n’aurait même plus le droit d’être journaliste, par exemple. En effet, la masse d’informations vraies qu’un journaliste révèle et qui ternit la réputation des personnes concernées est énorme. N’importe quelle information sur les hausses d’impôts votées par le législateur, des propos racistes tenus par un leader politique, des insultes proférées par des joueurs de foot à leur entraîneur, pour ne citer que ces exemples, ternissent assurément la réputation des personnes concernées, au moins auprès d’une fraction de la population. S’il existe un droit à la réputation, toutes ces informations ne peuvent donc pas être révélées, et on vit en dictature.

              Voilà pourquoi je ne crois donc pas au droit à la vie privée, mais uniquement au droit à la propriété privée. Si vous faites quelque chose en dehors de votre propriété privée, dans la rue par exemple, où j’ai le droit d’être, et bien ce n’est plus votre vie privée, vous n’avez donc pas de droit sur ce que j’ai vu à cet endroit là.

              Voilà mon point de vue Lamarse, j’espère qu’il répond à vos interrogations, n’hésite pas à me contredire 😉

            • Benjamin Guyot,

              Vos arguments ne peuvent pas être comparés au contrat de chantage car ils portent sur des menaces de violence physique et leur réalisation effective, contrairement au contrat de chantage qui ne pourrait porter que sur la révélation d’une information que j’ai légitimement acquise.

              Le maître-chanteur ne tient pas la « victime » en son pouvoir, elle est libre de refuser le contrat, même si la révélation de l’information ternirait sa réputation. En effet, si je détiens une information sur vous que j’ai légitimement acquise, au nom de quel principe pourriez-vous m’interdire de la révéler?

            • Edmond, j’ai un exemple de chantage qui me pose problème, le voici :
              je suis client d’un site de vente en ligne, j’achète un produit puis je propose au vendeur : si vous me donnez de l’argent je vous laisse un commentaire positif, sinon je vous laisse un commentaire négatif et je nuis à votre réputation.
              Ceci est évidemment du chantage, c’est immoral et contre productif. Je ne doute pas une seconde que ce comportement soit nuisible non seulement à l’intérêt du vendeur mais aussi à l’intérêt général.
              Comment traitez vous ce cas?

            • Bonjour Bitnoob

              Si vous laissez un commentaire sur un site de vente en ligne, vous partagez votre opinion et non des faits. Vous êtes parfaitement libre de votre opinion et des critères qui la déterminent. On ne saurait vous reprocher d’avoir comme critère d’appréciation d’un produit le fait que quelqu’un vous donne de l’argent. Par exemple, certaines personnes aiment les romans de Michel Houellebecq, d’autres non. Certaine personnes les aiment car elles les trouvent réalistes, d’autres ne les aiment pas car ils trouvent le style pauvre. Certaines, au contraire, les trouvent irréalistes, et d’autres en trouvent le style riche. D’autres, encore, les aiment parce qu’ils étaient de bonne humeur lorsqu’ils les ont lues, d’autres, au contraire, ne les aiment pas car ils étaient dans un mauvais jour; ces critères sont en fait parfaitement arbitraires et propres à chacun de nous. Rien ne saurait s’opposer à ce que votre critère d’appréciation, à vous, Bitnoob, soit le versement d’une somme d’argent.

              Si on refuse ce principe, il faudrait faire une législation imposant certains critères d’appréciation des produits aux consommateurs. Cette législation pourrait énoncer : « Tout consommateur devra apprécier la qualité d’un produit exclusivement à l’aune des critères suivants: . Tout consommateur appréciant la qualité d’un produit à l’aune d’autres critères sera passible de poursuite. »

              Il résulterait de cette législation, à n’en pas douter, un contrôle tyrannique de votre pensée. Vous êtes absolument libre d’avoir vos propres critères d’appréciation d’un produit, aussi arbitraires soient-ils.

              J’ajouterais que si le vendeur en ligne ne veut pas que vous commentiez sur son site, en application des règles de la propriété privée, il serait libre de bannir votre adresse IP. Il serait libre aussi d’engager quelqu’un pour supprimer tous les commentaires négatifs de son site, s’il le désire, car vous n’avez pas de droit, en tant que tel, à commenter sur son site. Vous n’avez que le droit qu’il veut bien vous laisser.

            • Ce n’est pas un contrat car pour qu’il y ait contrat il faut que les deux individus soient dès le début consentants et qu’ils s’apportent mutuellement des avantages. Or avoir le choix entre obéir ou désobéir à des menaces émanant d’un maître-chanteur n’a strictement rien à voir avec un contrat.

  • Un tribunal correctionnel m’a condamné en 2009 à six mois de prison pour l’écriture et la publication sur internet de quelques textes (roman, nouvelles, courts récits) sur le thème sensible et tabou de la p… En France, on ne peut sans impunité raconter une histoire d’amour entre un adulte et une petite fille. Le séjour difficile que j’ai récemment passé en maison d’arrêt pour purger ma peine m’a fortement traumatismé, mais pas au point de m’empêcher de continuer à prendre le risque de m’exprimer sur le sujet tabou…

  • On voit bien (et on est tous d’accord) qu’il est inadmissible qu’on pénalise le droit de s’exprimer.

    Et on voit bien aussi que l’état se moque de nos avis et pénalise ce droit en dépit de l’avis du peuple. Si il y avait un référendum sur ce point, on pourrait parier sur du 80/20.

    On est donc loin d’une démocratie, nous sommes au mieux une oligarchie au pire une dictature. Il faudrait que la population se réveille.

  • il n’y a pas que la liberté d’expression qui soit mis en cause par ce pouvoir socialiste ,il y a la liberté de geste ,
    on prétend nous obliger a ne pas faire certains mouvements ,ils appelle ça la quenelle ,maintenant tout le monde connait,
    bientôt on nous empêchera de manger des bananes en publique , on empêche le fumeur de fumer ,mais la vente ( je veux dire le racket) est autorisée ,on verbalise le conducteur qui téléphone , celui qui possède un gps dans sa voiture , la dictature s’installe et sévit en france

  • Tout a fait d’accord avec votre conclusion.
    Si ce gouvernement avec une stature MINIMALE il n’aurait pas agi comme il l’a fait.
    Pue-être qu’il a reçu un ordre ? (c’est difficile a croire , mais le mouvement est tellement grotesque qu’on peut se poser la question).
    Je pense aussi qu’il l’a fait en voyant les statistiques sur le suiveurs, fans , etc…
    Il a paniqué, et et il reste dans cet état.
    Reste a savoir si les électeurs vont lui présenter la facture en mars dans un premier temps.

    • Que les électeurs en mars ne se défoulent pas totalement et pensent à garder un peu de motivation pour les européennes. Les maires n’ont guère de poids, mais quoi qu’on dise, l’Europe est une caisse de résonance et de mise en perspective qu’il ne faut pas négliger.

  • Rassurez-vous, pendant que la justice tranche en moins de 5h dans le cas de Dieudonné, le maire de Wasquehal condamné pour détournement de fonds en Novembre dernier peut se représenter tranquillement, car la justice n’a pas tout à fait terminé de traiter son dossier.

    http://nord-pas-de-calais.france3.fr/2014/01/12/wasquehal-malgre-son-proces-gerard-vignoble-garde-l-investiture-udi-393325.html

  • Merci pour cet article et particulièrement pour la référence à John Stuart Mill, trop souvent ignoré sur ce site alors qu’il constitue un des piliers de la pensée libérale.
    Et effectivement, ses écrits sur la liberté d’expression dans « On liberty » sont incontournables pour traiter la question.

  • Vous dites , M Thellier que « les idées ne tuent pas ». C’est vrai au moment où elles sont prononcées, et on peut même ajouter que les insultes, les injures valent mieux que les coups.
    Mais on peut quand même faire remarquer, que les idées se constituant en idéologie, peuvent encourager au passage à l’acte et à la violence. Les appels à la lutte révolutionnaire contre la bourgeoisie ont contribué à développer une haine de classe, et la violence des totalitarismes en est la preuve.
    Depuis Gorgias , nous savons que les mots , les discours représentent une véritable drogue pour l’âme, qu’ils peuvent ensorceler les esprits et exclure la raison définitivement. Par leur puissance de persuasion les discours encouragent les actes les plus barbares.

    Pour finir, le langage n’a pas qu’une fonction de communication de la pensée , mais aussi une fonction conative qui vise à faire agir le destinataire.

    • Et dans ce cas, on juge et punit les actes.

      • Les mots peuvent détruire quelqu’un sans qu’il n’y ait d’acte à proprement dit. Avec de simples mots on peu harceler quelqu’un de fragile et certains craquent jusqu’au suicide. Pourtant aucun coup n’a été porté.
        Qu’on ne s’y trompe pas, je suis pour la liberté d’expression totale. Mais chacun doit assumer la responsabilité y compris pénale de ce qu’il dit et des conséquences que cela peut avoir.

        • Et qui dit le contraire ? Il y a tout l’arsenal déjà en place pour lutter contre le harcèlement (qui n’a absolument rien à voir avec la liberté d’expression) et la diffamation.

          • Vous quand vous dites qu’on juge et qu’on punit des actes sans définir ce que vous mettez derrière le mot « acte ».
            Mais comme on discute de ces sujets compliqués avec des post de 2 lignes il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des incompréhensions.

        • Avec des mots on peut aussi reconstruire.

      • Je n’ai pas dit le contraire, mais quand on en est au stade de la sanction c’est que mal est fait; certains discours encouragent le passage à l’acte.
        J’interviens donc ici sur l’idée que les mots ne tuent pas. Je pense le contraire, ils peuvent être la cause de l’acte, la mort étant seulement différée. Il ne faut pas banaliser les discours et tous ne se valent pas.
        La liberté d’expression n’est donc pas sans risque, mais je reprends à mon compte les arguments de Mill dans son essai sur la liberté , et je suis convaincu qu’elle vaut toujours mieux que la censure de propos, même abjects.

        • Les mots n’ont jamais tué personne. Jamais.
          Des gens se sont tués avec des armes, suite à des mots. Mais les mots ?
          D’autres mots auraient effacé, guéri…
          Esope le disait déjà, « la langue est la meilleure et la pire des choses ». Mais le même mot peut jeter l’un dans des abîmes de désolation et l’autre dans une joie profonde, il est strictement impossible de légiférer dessus.

          Par contre, un coup blesse, toujours. C’est donc la violence physique et elle seule qu’il convient de pourchasser.

          D’ailleurs, les limites que certains ont posé pour la diffamation sont elles aussi mauvaises. Diffamez, je donne le contrepoint, et comme par nature il s’agit de quelque chose de faux (sinon ça serait juste de la révélation d’informations), il est facile de « gagner » le combat en question.

      • Merci à H16 de ce rappel indispensable.

        J’ai publié une contribution plus détaillée, à la fin (pour le moment) des commentaires. S’il vous plaît de la lire, bien cordialement

        Romain

  • Ça presse avant les vœux à la Presse…
    Bienvenue au Cirque !
    http://bribestrib.blogspot.fr/2014/01/biroute-en-ribouldingue-rue-du-cirque.html

    Le pouvoir du Sexe pour remonter la barre ?
    Ou le Sexe au pouvoir pour faire vendre…
    http://bribestrib.blogspot.fr/2014/01/cul-par-dessus-tete.html

  • @Marc : je constate, une fois de plus, que ceux qui sont contre le libéralisme ne trouvent comme arguments que des insultes, suivies d’une volonté d’interdiction de parole…

  • C’est vrai qu’il est impossible de fixer clairement les bornes de la discussion loyale. Toute légifération de la liberté d’expression serait fondamentalement injuste.

    Par contre, il est également impossible de fixer clairement une ligne entre l’esprit et le corps. C’est un fait médical que l’esprit peut faire mal au corps. Ainsi, une agression verbale peut aussi entrainer des conséquences physiques.

    Le libéral remet la cause devant la justice. C’est au cas par cas qu’il faudra voir si une agression verbale constitue ou pas une agression physique. Mais avec un système de justice imparfait mené par des humains imparfaits, on est pas sortis de la misère.

    • Et comment une agression verbale pourrait-elle entraîner un dommage physique, mon cher RL?

    • Il est juste de dire qu’on ne peut séparer le corps et l’esprit.

      Mais une agression verbale ne peut causer un dégât physique par celui qui en est l’auteur même si c’est son intention. En effet, celui-ci ne fait qu’associer des mots « symboles » qui en eux même ne sont absolument pas blessant.

      Pour vous en convaincre, il suffit de remplacer les mots par d’autres choses animées ou inanimées. Par exemple, une photo d’un charnier humain ou la guillotine peut faire ressentir un malaise et même la peur, ainsi qu’une araignée ou une souris dans votre salon qui cause stress jusqu’à souffrance physique alors qu’il n’y a aucun contact et aucune blessure. Ces objets ou animaux n’ont, en aucun cas, le pouvoir de causer de dégât physique s’il n’existe pas d’interaction physique avec le souffrant. C’est seulement l’évaluation qu’en fait ce dernier, qui cause le dégât. Surévaluation dans ces cas d’espèces, car ces objets ou petites bêtes ne peuvent causer de dommages notables de toute façon.

      De même, une suite de mots, que nous pouvons qualifier d’insulte ou agression verbale, ne constitue qu’une vibration de l’air captée par l’appareil auditif. Ces vibrations ne sont que très rarement agressives pour les tympans (il faudrait hurler bouche collée contre pavillon). C’est donc, l’évaluation qu’en fait le receveur par lui-même qui est susceptible d’être blessante.

      Disons qu’une personne reçoive ce qu’elle peut considérer comme une agression verbale, par exemple : « sale … » ou « tel évènement historique n’a jamais existé ». Pour en ressentir une souffrance, il faut éventuellement qu’elle évalue ce mot ou association de mots comme fondé ou partiellement fondé pour elle ou pour autrui. Sinon, ce ne sera qu’absurdité à ses oreilles, ou simplement du bruit sans aucun sens. Comme les aboiements d’un chien derrière le grillage de ses maitres.

      Dans la vie, nous rencontrons quelquefois des gens qui nous aiment et d’autres qui ne nous aiment pas. Quels que soient leurs sentiments à notre égard et la manifestation de ces sentiments, nous ne pouvons l’empêcher, nous ne pouvons l’interdire. Je dirais même qu’il est de notre intérêt de savoir à quoi nous en tenir, tout en sachant que ces sentiments peuvent changer ou ne pas refléter la réalité.

      • C’est un peu comme la température : une agitation moléculaire déterminée par une moyenne temporelle (celle du carré de la vitesse). Lorsque l’on pose un fer rouge sur les yeux d’un être humain, le carré de la vitesse moyenne de ses molécules augmente, et cette information parvient au cerveau.

        Ce n’est que dans le cas où le cerveau décide de choisir volontairement de considérer cette information comme désagréable qu’elle le devient. Sinon, ce ne sera qu’absurdité à ses oreilles, ou simplement du bruit sans aucun sens. Comme les aboiements d’un chien derrière le grillage de ses maitres.

        Ainsi, nous rencontrons dans notre vie des gens qui nous aiment et d’autres qui déposent sur nos yeux des barres de métal incandescent. Quels que soient leurs sentiments à notre égard et la manifestation de ces sentiments, nous ne pouvons l’empêcher, nous ne pouvons l’interdire. Je dirais même qu’il est de notre intérêt de savoir à quoi nous en tenir, tout en sachant que ces sentiments peuvent changer ou ne pas refléter la réalité. Il nous faut accepter la réalité.

        C’est la première qualité d’un libéral, par rapport à un socialiste qui la nie, ou, pire, cherche à la modifier.

  • Un blogueur américain en prison depuis deux mois et demi, une première dans les pays de l’OCDE ! Où est la liberté d’expression surtout dans le pays du premier amendement ?
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2014/01/12/blogueurs-faites-attention-a-vos-abattis/
    Après les amendes infligées aux blogueurs JP Chevallier et Mish Shedlock, on s’achemine vers un totalitarisme planétaire …

    • Comme ce blogueur américain, j’ai moi aussi fait de la prison pour m’être trop librement exprimé. J’ai été légalement séquestré durant quatre mois et demi dans une «maison» d’arrêt française, parce que j’avais écrit et publié sur mon blog des histoires sur le thème de la pédophilie qui auraient choqué la morale de certains internautes et provoqué selon le juge un trouble à l’ordre public !

  • Cette idée a déjà été avancée ici il y a peu mais elle garde toute sa valeur dans le présent débat. Quand Marine Le Pen sera arrivée au pouvoir, ce sera elle qui manipulera les manettes. D’accord ce n’est pas vraiment une libérale (lol) mais les belles âmes de la bien-pensance se mordront alors les doigts d’avoir construit cet arsenal répressif.

    •  » quand MLP sera au pouvoir…  »

      et comment va t -elle s’y prendre, pour arriver au pouvoir ? en s’alliant avec le PS ou l’UMP ?

  • En gros on peut tout dire, sauf si ça dérange…

    le cas dieudonné, les dessins de charlie hebdo, les diarrhées verbales de le pen (père), ça dérange.

    Par contre les grandes tirades du JCC sur les cathos, là ça ne fait pas de bruit médiatique…comme quoi certaines sensibilités sont plus ouvertes et tolérantes que d’autres.

  • De loin le meilleur article sur le sujet dans Contrepoints.

    Argumenté, clair et structurant.

  • « Les idées ne tuent pas, même si elles sont stupides, méchantes, haineuses ou vulgaires. »

    Non quand même, ce n’est pas sérieux, évidemment qu’elles tuent. Un gourou ou autre policitien qui passera sa vie, ses meetings, a enseigner la haine des juifs ou autres et qui dit qu’il faudrait les éradiquer de la planète par exemple, a façonné l’esprit de celui qui après cet enrôlement ira tuer. En ce sens on ne peut pas dire que les idées ne tuent pas. De la même manière le maître communiste tuera via ses disciples qui mettront en place son système.

    Cela dit, je pense quand même qu’on doit tout autoriser verbalement car sinon ça ouvre une porte. C’est un peu comme la peine de mort, je serais « philosophiquement » pour si je savais à 100% sans aucun doute possible qu’un homme a tuer des gosses volontairement sadiquement etc, s’il a été pris sur le fait, qu’il n’y a aucun doute. Et en même temps je ne ré-autoriserai pas pour autant la peine de mort non pas parce que ça me poserait un problème pour ce tueur certain, mais pour d’autres cas plus douteux, où j’aurais peur des erreurs judiciaires. Et bien c’est pareil pour les idéologues de la haine, même si je suis sûr pour certains, je ne les interdirais pas pour ne pas ouvrir une porte qui pourrait en frapper d’autres qui ne le mériteraient pas.

    Question, comment ça se passe aux USA ? Je sais qu’on peut tout dire, mais vraiment tout ? par exemple est-ce que ca comprend l’insulte personnelle et la diffamation ? L’appel à la violence ? Aucune démarche judiciaire possible ?

    • l’ histoire est rempli d’idées et de paroles qui tuent: la réforme protestante, les hussites, les cathares, la secte des assassin,la révolution française, mein kampf, le waabisme et bien d’autre…
      chaque pouvoir organise autour de lui, ce qu’on a le droit de dire ou ne pas dire, et c’est pas prés de changer.

  • J’ai bien du mal à me ranger aux avis exprimés dans l’article.
    Dieudonné peut dire ce qu’il veut certes mais les gens qui se sentent insultés peuvent le poursuivre.
    Puisqu’il a été condamné à plusieurs reprises, qu’il ne respecte aucun jugement et qu’il continue à narguer la justice ça me semble bien naturel de lui interdire d’exercer son métier.

    • « Puisqu’il a été condamné à plusieurs reprises, qu’il ne respecte aucun jugement et qu’il continue à narguer la justice ça me semble bien naturel de lui interdire d’exercer son métier. »

      bien naturel ?

      Le fait d’être condamné à plusieurs reprises entraine l’interdiction d’exercer son métier (même si cela ne fait parti d’aucune des condamnation) ?

      « Narguer la justice » me parait aussi un crime bien subjectif.

      Avec un tel raisonnement, on pourrait aussi trouver bien naturel qu’on lui coupe la langue.

      • @ Pmn :

        Qu’il ait été condamné à plusieurs reprises c’est une chose, n’importe qui peut comprendre qu’un humoriste ne fait pas forcément que des heureux.

        Condamné à plusieurs reprises pour les mêmes motifs, sans jamais respecter aucune décision de justice, allant jusqu’à organiser son insolvabilité pour échapper aux poursuites alors qu’il persévère dans la droite ligne de ce qu’il a fait jusqu’à présent …

        Puisque ce monsieur n’est visiblement pas capable d’exercer sa profession sans nuire à autrui et bien qu’il en change.

      • Notez que je ne lui interdit pas de continuer ses vidéos youtube, simplement qu’il le fasse en amateur.
        Et puis je ne vois pas ce qu’il y a de choquant dans l’interdit d’exercer étant donné le contexte. On le fait bien pour d’autres, du chirurgien qui tremble au cuisinier qui empoisonne ses clients en passant par le mécanicien qui cause des accidents …

        • La chose qui me choque dans vos propos est que l’interdiction de ses spectacles n’est justement pas une décision de justice.

          Qu’un tribunal décide au bout d’une Nieme infraction qu’un professionnel n’est plus apte à exercer son métier, je peux l’accepter. (même si déclarer que quelqu’un est inapte à faire de l’humour me parait plutôt étrange)

          On est par contre ici face à un gouvernement qui décide d’appliquer une sanction arbitraire envers une personne pour motif qu’elle a été condamné plusieurs fois. L’interdiction des spectacles n’est pas une décision de justice. Ici c’est justement le gouvernement qui nargue la justice en appliquant une condamnation supplémentaire.

          Et quelle est d’après vous la différence entre des vidéos youtube « en amateur » et professionnelles ?

          • Bien d’accord avec vous en ce qui concerne l’interdiction de ses spectacles, c’est tout simplement effarant de voir un ministre s’octroyer des pouvoirs judiciaires de cette façon. Ça en dit long sur notre démocratie.

            « Et quelle est d’après vous la différence entre des vidéos youtube « en amateur » et professionnelles ? »

            C’était mal exprimé, je voulais simplement souligner que si je suis assez d’accord avec le fait de l’empêcher de se produire en spectacle (puisqu’il en profite pour générer des nuisances) en aucun cas je n’en veux à sa liberté d’expression.

      • Bien sûr. pouvez-vous m’expliquer en quoi couper la langue de Dieudonné serait-il mal ?

  • En parlant de gourou… si le dirigeant d’une secte arrive à convaincre ses disciples de mettre fin à leurs jours, doit il être poursuivi par la justice ?

    Je trouve ce genre de débat sur la liberté d’expression très intéressant, on est bien au dessus des petites considérations d’apprentis censeurs que l’on entend à la télé ou à la radio ! 😉

    • Seulement si les personnes qui ont mis fin à leurs jours sont faibles mentalement au sens médical – trisomie, retard mental – sinon, elles avaient leur libre arbitre.

      Elles sont sûrement endoctrinées par le gourou, mais c’est leur choix; en effet, elles avaient le choix d’entrer dans la secte; puis d’y rester; puis d’écouter les paroles du gourou, année après année. Elles ont donc fait un choix; puis, à la fin, de se suicider.

      En revanche, si vous êtes né dans la secte, et qu’on vous empêche physiquement de la quitter, ou qu’on vous fait subir la moindre violence physique par ailleurs, en vous interdisant de travailler pour gagner de l’argent sous peine de sanction physique par exemple, alors il faut poursuivre le gourou, et les membres violents de la secte. Idem si lors de votre suicide, on vous force la main physiquement. Sinon, aucune violence n’est faite contre vous.

  • « aucune parole, aucun discours, aucune insulte ne peut etre assimilé à une agression physique…  »

    un officier qui donne l’ordre à un soldat, par exemple, d’éxécuter un prisonnier, c’est des paroles qui ne sont pas violente, c’est du théatre ? de la phylosophie ?

    • Un ordre contraire à la convention de Genève n’a pas à être suivi.
      De toute façon, tous les adultes sont responsables de leurs actes. Si certains sont assez dingues ou immatures pour faire ce que d’autres leur dictent de faire, tans pis pour eux.

    • Tout à fait, mais dans ce cas, à la différence d’un idéologue (comme Dieudonné par exemple), l’officier a un pouvoir de contrainte physique sur le soldat. En effet, si le soldat ne s’exécute pas, l’officier peut l’envoyer en Cour martiale, et peut-être le faire condamner à mort, dépendant des circonstances. Si le soldat a été enrôlé de force dans l’armée, il n’est pas responsable et l’officier est effectivement responsable, par ses paroles, d’une mort. Mais nous sommes là dans un cas d’esclavage car le soldat ne peut qu’obtempérer, ne peut quitter les lieux, et n’a pas choisi sa situation.

      En dehors de ce cas, les paroles ne peuvent pas tuer. Si je vous ordonne de tuer quelqu’un, vous n’avez aucune raison de m’obéir – contrairement au soldat enrôlé de force, qui est, au sens strict, un esclave (absence de choix; possibilité de mort en cas de rébellion).

  • au fait, quel est le rapport avec le réchauffement climatique ?

  • Tiens ça me rappel un blogueur qui a reçu des menaces de poursuites pour quelques blagues d’humour noir :
    http://www.numerama.com/magazine/21818-censure-par-la-police-du-net-l-auteur-d-une-bd-se-fait-saisir-son-materiel.html

  • Merci pour cet article.

    Il serait grand temps que les gauchistes museleurs de liberté d’expression ouvrent les yeux : jamais dans l’histoire, la liberté d’expression n’a tué.

    Je mets quiconque au défi de prouver qu’un livre écrit par un peintre autrichien raté (je en me rappelle plus le nom de l’auteur mais le titre du livre est Mein Kampf, je crois) à tué.

    Je mets au défi quiconque de faire un lien entre les appels à exterminer les Tutsis à la machette diffusés pendant des mois sur radio Mille Collines et le génocide du Rwanda.

    Toute personne saine d’esprit ne peut que conclure qu’il n’y a AUCUN lien de cause à effet entre les paroles et les actes. Et comme le dit le contributeur régulier H16, ce ne sont pas les paroles qu’il faut condamner, mais les actes une fois commis.

    Ce qui, naturellement, suppose qu’il faut attendre que les actes soient commis pour le faire, sinon, on est dans le grand n’importe quoi socialiste de protection des minorités, de lutte contre l’antisémitisme et autres balivernes (racisme homophobie etc).

    Romain

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