Taxe à 75% : amateurisme de bout en bout

Les péripéties de la taxe à 75% soulignent l’improvisation qui règne au sommet de l’État.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Taxe à 75% : amateurisme de bout en bout

Publié le 28 décembre 2013
- A +

Par Henri P.

Décidément on s’amuse bien en Hollandie. Tenez, prenons cette histoire de taxe à 75% sur un million d’euros. L’annonce est rigolote. On sent la mesure bien pensée, mûrement réfléchie. La voilà lapsus compris :

Au sein du Parti Socialiste, tout le monde est un peu pris de court par la nouvelle. On essaye de réparer la bourde du patron, mais il insiste. Alors on regarde qui va la payer : grosso modo 2 000 personnes, dont les joueurs de foot.

Pas de chance, un peu avant, François Hollande avait déclaré : « Les temps sont durs. Mais je vous promets qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôt sur les clubs sportifs. C’est déjà un engagement ».

Le temps passe et voilà Hollande président. Pour être élu, on fait plein de promesses, une fois élu on regarde celles que l’on va faire. Alors voyons :

  • Limiter à 10 le nombre de conseillers par ministre : ah, non trop dur.
  • Refuser la rétention des enfants : ah, non trop dur.
  • Ne pas donner d’interview depuis l’Élysée : ah, non trop dur.
  • Indexer le smic sur la croissance : ah non trop dur (et pourtant celle-là, vu la croissance qu’on a, elle n’aurait pas coûté grand-chose !)

Bon, ok : allons-y pour la taxe à 75%. Et en deux temps, trois mouvements on fait une petite loi. Et puisqu’on y est : exonérons nos amis rentiers : la taxe ne s’appliquera qu’au salaire.

On trouve 1 500 contribuables, et fièrement on inscrit 260 millions de recette pour 2013. Pensez donc, on avance dans la résolution d’une autre promesse : réduire le déficit à 0% en 2017. Plus que 95.940 autres millions à trouver.

Et puis, patatras, le conseil constitutionnel retoque la mesure. Motif : rupture de l’égalité devant l’impôt. Et elle se pose là en effet : entre un couple où chacun gagne 950.000 euros et un autre où un seul de ses membres travaille pour le même revenu, la différence d’impôt aurait été de 300.000 €.

Qu’à cela ne tienne, on recommence pour 2014. Zut, on a perdu 500 contribuables ! Mais c’est sûr, ils vont revenir quand ils apprendront que ce n’est pas eux qui vont payer mais leur entreprise.

Tiens, l’entreprise ? Ah zut, les clubs de foot. Et le grand guignol commence :

  • Bon, allez, on plafonne à 5% du CA.
  • Quand même, cela fait 2,5 millions pour St-Étienne, 7 pour l’OM et zéro pour Monaco. Ce n’est pas juste : aller hop, Monaco aussi doit payer.
  • Attendez ! Monaco n’est pas en France, on va encore se faire retoquer notre belle loi.
  • Bon finalement, pas Monaco.

Et dire qu’en 1989, Hollande nous menaçait, s’il n’était pas élu à Tulle, de retourner à la Cour des Comptes.

Avouez, on rigolerait moins quand même !

À lire sur le même sujet, pour approfondir :

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mardi 27 février, Florian Grill, le président de la Fédération française de rugby, menaçait de délocaliser les matchs du XV de France hors du Stade de France à l'occasion d'un entretien à l'AFP. Le bras de fer entre la mairie de Paris et le PSG au sujet du Parc des Princes avait, lui aussi, connu un nouveau rebondissement le mois dernier : l’adjoint écologiste à la mairie de Paris, David Belliard, ne souhaitait pas le voir vendu au Qatar. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi s’en était ému, accusant à demi-mot la mairie de Paris de racisme.... Poursuivre la lecture

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Ce qui se passe aujourd'hui sur le plan sportif en Arabie, en général, et en Arabie Saoudite, plus particulièrement, doit retenir l'attention. Il est gros d'importants changements sociopolitiques futurs, même si leurs manifestations se limitent pour l'instant au plan sportif.

C'est que les transformations radicales sont comme la lave d'un volcan qui met du temps avant l'éruption spectaculaire. Longtemps, elles agissent en un silence apparent qui n'est pas moins déterminant dans les entrailles de ce qui ne serait qu'une centralité soute... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles