France : l’avenir radieux, c’est maintenant !

Toi, président de la République, quoi que tu fasses, tu es et resteras impopulaire.

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France : l’avenir radieux, c’est maintenant !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 décembre 2013
- A +

Par Francis Richard.

Hollande optimiste

Au soir de l’élection présidentielle de François Hollande, le 6 mai 2012, il y a un peu plus de dix-huit mois seulement, lesobservateurs.ch  publiaient un article de mon cru intitulé Président des Français : l’avenir radieux ? J’écrivais en conclusion de cet article, à l’adresse du président fraîchement élu : « Quoi que tu fasses tu seras donc rapidement impopulaire ». C’est-à-dire : que tu tiennes tes engagements ou non… M’étais-je trompé Monsieur 15% d’opinions favorables ? N’avais-je pas raison d’écrire in fine : « C’est pourquoi je suis triste que tu l’aies emporté. » Pas autant toutefois que l’écrasante majorité des Français qui maintenant savent quel avenir radieux tu leur réservais… Je n’avais aucun mérite. C’était tellement prévisible…

Voici cet article :

François II, quel président seras-tu réellement maintenant que tu es élu ?

Toi, président de la République, tu seras le président des seuls dirigeants d’entreprises qui quémanderont la manne de l’État pour relancer l’économie selon tes conditions arbitraires (engagements 1 à 5).

Toi, président de la République, tu seras le président des subventions aux agriculteurs bio ou qui produisent selon de nouveaux modèles de production qui te conviennent; le président des subventions aux pêcheurs qui se modernisent comme tu l’entends (engagement 6).

Toi, président de la République, tu seras le président de la réglementation des banques que tu taxeras davantage, dont tu limiteras les rémunérations, dont tu réduiras les ressources et qui ne prêteront plus qu’à ceux qui trouveront grâce à tes yeux (engagements 7 et 8).

Toi, président de la République, tu seras le président de la suppression de ce que tu considères comme des cadeaux fiscaux et du coup d’arrêt au non-remplacement de fonctionnaires en nombre pléthorique (engagements 9 et 10).

Toi, président de la République, tu seras le président de l’interventionnisme et du protectionnisme accrus de l’Union autoritaire européenne (engagements 11 à 13).

Toi, président de la République, tu seras le président de la punition et de la spoliation des riches, puis des moins riches, puis de tous, donc de l’encouragement au moindre effort (engagements 14 à 17).

Toi, président de la République, tu seras le président du maintien du système de retraites par répartition et de sa mort annoncée par l’avancement arbitraire de l’âge de départ à 60 ans, en dépit de l’augmentation de la longévité (engagement 18).

Toi, président de la République, tu seras le président du renforcement de l’étatisation du système de santé, notamment en subventionnant davantage l’hôpital public, en limitant les honoraires des médecins et en baissant arbitrairement le prix des médicaments en ne tenant compte ni de leurs prix de revient ni des coûts de leur recherche (engagements 19 à 21).

Toi, président de la République, tu seras le président de la limitation des loyers que tu trouveras excessifs et de la construction de deux millions et demi de logements en cinq ans, soit 300.000 de plus que pendant les cinq ans précédents, dans des proportions arbitraires qui s’imposeront à toutes les communes (engagements 22 à 23).

Toi, président de la République, tu seras le président de l’ingérence dans la gestion des ressources humaines des entreprises et de leur punition si elles ne t’obéissent pas (engagements 24 à 26).

Toi, président de la République, tu seras le président de l’inflation des services publics inutiles (engagements 27 à 29).

Toi, président de la République, tu seras le président de la suspicion des critères de choix à l’embauche et de la coercition en matière d’embauche de handicapés (engagements 30 et 32).

Toi, président de la République, tu seras le président du chômage accru en pénalisant encore plus les entreprises contraintes de licencier et en renforçant les moyens financiers de Pôle Emploi, l’organisme étatique de chômage (engagements 33 à 35).

Toi, président de la République, tu seras le président de la préférence de la quantité sur la qualité en matière d’éducation, en embauchant 60.000 enseignants sur cinq ans, et du chouchoutage de ta clientèle électorale qui y prospère (engagements 36 à 40).

Toi, président de la République, tu seras le président de la réduction de 75 à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025 par la subvention d’énergies renouvelables hypothétiques; de la facturation de l’eau, du gaz et de l’électricité, en pratiquant la discrimination de classes ; et de la subvention des économies d’énergie réalisées dans les logements (engagements 41 à 43).

Toi, président de la République, tu seras le président de la culture assistée (engagements 44 et 45).

Toi, président de la République, tu seras le président de la sanction des partis qui ne respectent pas la parité hommes-femmes (engagement 48).

Toi, président de la République, tu seras le président de la concertation privilégiée avec des syndicats de salariés qui ne représentent que 15% des salariés du public et 5% de ceux du privé (engagement 55).

Toi, président de la République, tu seras le président du soutien au mondialisme et – ce qui va de pair – de l’aide aux pays en développement (engagement 57).

Bref, toi, président de la République, si tu tiens tes engagements avec la persévérance diabolique de celui qui persiste dans l’erreur, tu seras le président, jouissant des pleins pouvoirs, d’un État-providence renforcé, qui se mêlera de tout, ne sera en définitive responsable de rien et se terminera par la destruction finale des forces vives du pays, amorcée sous Giscard, amplifiée sous Mitterrand, continuée, hélas, sous Chirac et Sarkozy.

Toi, président de la République, tu seras responsable personnellement des illusions dont tu auras bercé tes électeurs, alors que le changement dans lequel tu vas engager la France se fait en réalité dans la continuité d’un socialisme qui ne disait pas son nom et se parait des vertus d’une libre économie qu’il a toujours combattue dans les faits.

imgscan contrepoints 2013-2444Le socialisme échoue toujours, quelles que soient les formes qu’il prend, communisme ou social-démocratie, parce que la création de richesses ne se décrète pas, parce qu’elle n’est pas le résultat des stimuli des dépenses publiques, qui ne permettent que de faire plaisir à sa clientèle électorale, parce que seule la liberté économique permet la prospérité.

Quoi que tu fasses tu seras donc rapidement impopulaire. Tout autant si tu tiens tes engagements que si tu ne les tiens pas. Car si tu ne les tiens pas, ceux qui ont voté pour toi s’estimeront cocufiés et j’augure mal de ta force de caractère quand tu devras t’opposer à eux, tant il est vrai qu’un prénom en commun avec le premier président socialiste de la Ve République ne te prémunira pas pour autant contre leur colère.

C’est pourquoi je suis triste pour toi que tu l’aies emporté.


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  • Pourquoi triste ? Au contraire il met en lumière les limites du système.
    Quand la droite louvoie, essaie de sauver les meubles, préfère taxer une entreprise vivante que morte, fait perdurer un système défaillant, notre gauche actuelle avec son idéologie socialiste à son état le plus pur préfère détruire une entreprise que la taxer, détruire les richesses que les taxer et créer des emplois sans travail dans une tradition communiste pourtant bien décatie, parce que le travail, c’est le Mal.
    Et le peu de peuple qui travaille encore rame pour payer tout ça: élus voraces et paresseux, fonctionnaires trop nombreux, aides publiques aux amis, syndicats corrompus.
    Mais chacun commence à comprendre à quel point ce système est destructeur et nocif.

    • Pardonnez-moi cette critique, mais vous êtes incorrigible optimiste. En tout cas, je ne peux pas voir l’avantage de la situation actuelle. Comprendre ne vaut pas grand chose dans ce cas. Ce qu’il manque à la population c’est le courage d’exprimer plus souvent une conviction contraire à celle du pouvoir de nuisance du gouvernement et d’agir plus souvent en conséquence. L’Allemagne a mis 56 ans (33 – 89) pour se débarrasser de bien pires gouvernants (et ce n’était pas faute de comprendre occasionnellement la nuisance que ceux-ci ont incarnés). Théoriquement, l’Hollandisme peur encore durer 100 ans. Certains y trouvent leur compte, et les autres ont peur. Peur de leur voisin, et surtout, peur de perdre leurs illusions.

  • a @Schirren
    Non je pense qu’il va entrer en crise de liquidités bien avant.
    N’oublier pas que le socialisme finit lorsqu’il a gaspillé complètement l’argent des autres.
    Et c’en est bien parti et en cours de complétion.

    • Il y a malheureusement pas mal de réserves encore. La spoliation sera progressive, pas une taxe 10% sur tous les comptes brutalement comme certains l’envisageaient. Non, tout doucement.

    • Ce que vous dites n’est pas en contradiction, mais comme dit Duff, il y a hélas encore de la marge.
      Désolé de rappeler cette vielle histoire triste: en 1943 déjà, la défaite économique (et donc militaire) du Nazisme était à nouveau largement écrite. Mais qu’importe l’impasse économique, sans parler même du Japon, ces gouvernements nationalistes ont été « fièrement » jusqu’à porter l’idée généreuse du « sacrifice collectif » dans la chair…
      Cependant la défaite des fascistes a même été récupérée par les nationalistes rouges, qui ont eux-mêmes pris plaisir à sucer tout le reste de richesse humaines et matérielles dans ces pays encore 40 ans durant. Et quand l’URSS finalement se reconnut en faillite… envisageant lentement mais heureusement l’absurdité du système, Honnecker lui, frappa Gorbi d’anathème et refusa toujours de voir la réalité de son rêve, tout en bêton pourri jusqu’à ce que son cancer nous l’enlève enfin.
      Donc je pense qu’il est trop tôt pour se réjouir, mais qu’il est capital de bien détricoter tout le tissu de mensonges avant que les vautours ne viennent récupérer dans les restes de sauce Hollandaise de quoi alimenter leur propres rêves de spoliation nationaliste.

  • Depuis la concomitance des élections présidentielles et législatives de 2002, l’impopularité du président est devenue structurelle. Les majorités parlementaires sont désormais asservies au président qui cristallise sur sa personne toutes les insatisfactions.

  • Merci de rappeler que Haineuneux Ier a été élu sur un programme clientéliste de guerre civile et non sur un programme de rassemblement.

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