L’hommage rendu par le socialisme au nationalisme

Restreindre la liberté de circulation n’est qu’un moyen de contenir la dérive des déficits du système socialiste, ce à quoi se résout le gouvernement Ayrault.

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L’hommage rendu par le socialisme au nationalisme

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 25 octobre 2013
- A +

Par Brice Rothschild.

Lundi dernier, dans l’émission Mots Croisés sur France 2, a eu lieu un débat sur la désormais célèbre affaire Leonarda. L’immigration est un sujet sensible car il semble impossible de satisfaire tout à la fois les exigences de fermeté et d’humanité. L’émission fut l’occasion d’une confrontation entre Marine Le Pen, censée incarner la ligne fermeté, Eva Joly censée incarner la ligne humanité, Jean-Marie Le Guen et Christian Jacob censés incarner la ligne fermeté mais on n’est pas des fachos ou humanité mais on ne fait pas dans l’angélisme.

Ce qui m’a immédiatement frappé, c’est l’aisance avec laquelle Marine Le Pen interpellait ses adversaires, et la difficulté avec laquelle ces derniers lui répondaient. Alors que la présidente du FN s’attachait au fond, Jean-Marie Le Guen et Eva Joly en appelaient aux valeurs, et Christian Jacob faisait de la critique facile et stérile du gouvernement. D’un côté, du concret ; de l’autre, de la posture. Face à une telle déconfiture du camp républicain, on peut s’interroger : est-ce la seule qualité des débatteurs qui est en cause ? Ou est-ce autre chose ?

Friedrich Hayek disait : « ce sont les idées qui mènent le monde ». Or nous avons une classe politique, de l’extrême droite à l’extrême gauche, qui depuis plusieurs décennies fait l’apologie du socialisme. Qui ose remettre en cause le monopole de la Sécurité sociale ? Qui ose remettre en cause la planification foncière et les logements sociaux ? Qui ose remettre en cause le salaire minimum et les trois mille pages du Code du travail ? Qui ose affirmer que c’est de l’économie de marché que vient le progrès social et non de la loi ? Qui ose affirmer que les réglementations tous azimuts appauvrissent tout le monde et d’abord les plus faibles ?

Nous avons donc une classe politique qui ne défend plus depuis longtemps les idées de liberté, et qui défend, donc, le socialisme. Or, du jour où vous mettez en place un État-providence qui va s’occuper des gens du berceau au cercueil, se pose la question du financement du système. Plus ce dernier est développé, plus vous avez un déplacement de responsabilité des citoyens vers le pouvoir politique. Le pouvoir politique a besoin, pour financer l’ensemble, de lever des impôts. Or si vous avez des services fournis gratuitement ou à moindre prix par les pouvoirs publics, comment voulez-vous ne pas attirer des étrangers qui ne vont venir que pour ces avantages, sans en payer le prix ? Par ailleurs, comment voulez-vous que des immigrés de bonne volonté puissent donner plus qu’ils ne reçoivent à la société quand la réglementation organise une pénurie d’emplois, de logements et de médecins ? Lever toujours plus d’impôts atteint ses limites et le système social est sur le point d’imploser. Restreindre la liberté de circulation n’est qu’un moyen de contenir la dérive du déficit budgétaire du système, ce à quoi se résout le gouvernement Ayrault, tout comme l’avait fait le gouvernement Fillon.

Ceci nous ramène à notre débat. Marine Le Pen avait pour elle la cohérence : État-providence à tous les étages et, en conséquence, fermeture des frontières. En face, le refus de constater que le socialisme est incompatible avec la liberté de circulation les conduit à se réfugier dans la posture, qui ne trompe plus personne, à en croire la défiance qui règne dans le pays. Dans une société dominée par un gouvernement omnipotent, les immigrés sont jugés par l’appareil d’État selon des règles arbitraires, donc nécessairement injustes. Dans une société libre, les immigrés sont naturellement invités à s’intégrer par le travail et aidés grâce à la générosité des individus déjà sur place. Les immigrés de mauvaise volonté n’ont pas à être expulsés : sans soutien des autochtones, ils ne peuvent que partir pour trouver de quoi subvenir à leurs besoins. Ayn Rand disait : « Les idées nauséabondes ne sont dangereuses qu’en l’absence d’hommes pour en défendre de meilleures ». Seul le libéralisme, en affirmant la primauté du respect de l’individu, d’où qu’il vienne, propose une cohérence en mesure de convaincre l’honnête homme que les idées nationalistes sont nauséabondes.

Je suis resté socialiste pendant plusieurs années encore, même après mon refus du marxisme. Et si la confrontation du socialisme et de la liberté individuelle était réalisable, je serais socialiste aujourd’hui encore. Car rien de mieux que de vivre une vie modeste, simple et libre dans une société égalitaire. Il me fallut du temps avant de réaliser que ce n’était qu’un beau rêve ; que la liberté importe davantage que l’égalité ; que la tentative d’instaurer l’égalité met la liberté en danger ; et que, à sacrifier la liberté, on ne fait même pas régner l’égalité parmi ceux qu’on a asservis. Karl Popper

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  • Bien dit. Hayek en parlait deja dans la route de la servitude: le socialisme implique obligatoirement la fermeture des frontieres aux immigrants des pays plus pauvres.

  • Bonjour,

    Ouvrez les frontières, et vous aurez des millions d’immigrés non qualifiés qui vont débarquer … pas très malin …

  • Malheureusement Le Pen dit quelques vérités sur l’immigration… et les arguments que les participants lui opposent sont « olalalala ».

    Ils sont incapables de reconnaître lorsque le FN dit quelque chose de juste, ils sont victimes de leur positionnement anti-FN obstiné et ils perdent ainsi toute crédibilité.

  • Une connerie de plus à mettre au crédit d’Hayek, les idées ne menent pas le monde. Elles ne sont pas automotrices , ce sont les hommes qui pondent ces idées qui menent le monde.

    L’immigration est une volontée qui va chercher beaucoup plus loin que le simple aspect économique. Le rève du grand patronat et de nos Gauleiter a toujours été d’horizontaliser les luttes pour ne pas se faire botter le cul par le peuple.

    Le seul systeme economique fonctionel pour un pays comme la France c’est le national-socialisme economique, c’est d’ailleurs déjà celui qui a sauver l’Allemagne en 33 et reconstruit la France au moins jusqu’à 73.

    • Ivre, il confond Egalité et Reconciliation et Contrepoints.
      Va falloir revoir ton apologie du programme économique national-socialiste parce que tu racontes n’importe quoi.

    • n’importe quoi. il faut revoir votre histoire le national socialisme a conduit a la guerre et à des milllions de morts, cela a complétement ruiné l’europe.

    • la france est déja ruiné par le socialisme, alors c’est complétement débile de voulor encore du socialisme. la france est l’un des pays les plus socialistes d’europe, il suffit de regarder les chiffres (dépenses publiques 57%, la fonction publique représente pres de 7 millions de fonctionnaires(http://www.observatoiredessubventions.com/2013/combien-de-contribuables-en-france/
      ), 67 au rang des libertés économiques selon Heritage Foundation après le Cap-Vert, le Kazakhstan ou encore la Jamaïque, l’un des plus haut taux d’imposition ( la France a un taux d’imposition total moyen de 64,7% principalement constitué (51,7%) de charges sociales, le 2 plus fort taux d’imposition en europe),….. je ne sais pas si c’est à cause des francais mais de manière générale les francophones sont plus socialistes (Suisse romande (Suisse), Wallonie (Belgique, Québec (Canada). La france n’a jamais été libéral. tous les partis politiques francais sont socialistes (il suffit de regarder leur programme économique). la plupart des partis de gauche dans le reste de l’europe (spd, parti travailliste,…) sont plus libéral que l’ump.

    • expliquez moi pourquoi comme par hasard les pays qui s’en sortent le mieux sont les pays les plus libérales (autriche, pays bas,..) et les pays en crise sont les pays les plus socialistes socialistes (grece, espagne, france,..) . les pays dans le monde qui ont la meilleur situation économique et démocratique sont libéraux.

    • le socialisme est une philosophie de l’échec, le credo de l’ignorance et l’évangile de l’envie. comme disait churchill: » Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère. » L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Car, aujourd’hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d’autrui. Ce sentiment, on n’ose l’afficher, on se le dissimule à soi-même; et alors que fait-on? On imagine un intermédiaire, on s’adresse à l’État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: « Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons. le socialisme: Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, régulez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le. L’erreur fondamentale du socialisme est de caractère anthropologique. En effet, il considère l’individu comme un simple élément, une molécule de l’organisme social, de sorte que le bien de chacun est tout entier subordonné au fonctionnement du mécanisme économique et social, tandis que, par ailleurs, il estime que ce même bien de l’individu peut être atteint hors de tout choix autonome de sa part, hors de sa seule et exclusive décision responsable devant le bien ou le mal. L’homme est ainsi réduit à un ensemble de relations sociales, et c’est alors que disparaît le concept de personne comme sujet autonome de décision morale qui construit l’ordre social par cette décision. De cette conception erronée de la personne découlent la déformation du droit qui définit la sphère d’exercice de la liberté, ainsi que le refus de la propriété privée. En effet, l’homme dépossédé de ce qu’il pourrait dire « sien » et de la possibilité de gagner sa vie par ses initiatives en vient à dépendre de la machine sociale et de ceux qui la contrôlent ; cela lui rend beaucoup plus difficile la reconnaissance de sa propre dignité de personne et entrave la progression vers la constitution d’une authentique communauté humaine. le socialisme croit que la société est mécanique alors qu’elle est organique.

    • La politique qu’Hitler mena fut une politque national socialiste qui a complétement échoué. Pour lutter contre le chômage, le régime recourut à des plans massifs de relance budgétaire, une sorte de New Deal d’inspiration keynésienne. Rompant avec le capitalisme, l’Allemagne Nazie adopta la Zwangswirtschaft, une « économie dirigée » réglée sur les objectifs de plans quadriennaux émis par l’Etat. Si le socialisme signifie l’intervention massive du gouvernement dans l’économie, alors l’Allemagne Nazie représente l’un des exemples les plus exacts et les plus significatifs de l’application du socialisme.
      Les politiques sociales du nazisme firent la fierté du régime et contribuèrent à forger la fascination du Führer. L’élargissement très net de l’Etat-Providence, les grands programmes d’aides aux plus démunis, la redistribution approfondie des richesses par une fiscalité progressive, les emplois financés par l’Etat, et jusqu’aux congés payés : les différentes réalisations du Troisième Reich auraient de quoi faire bien des envieux au sein de la gauche contemporaine.
      Afin de se couper du commerce international, un protectionnisme des plus radicaux fut mis en place. L’autarcie, l’autosuffisance à l’intérieur d’un « espace vital », fut l’objectif de cette politique. Pour permettre à l’Allemagne d’en finir avec le commerce international, l’Etat nazi subventionna la production non-rentable de produits de substitutions (caoutchouc artificiel, minerai, etc.).
      L’échec de ces trois politiques amena des résultats historiques que nous connaissons mieux. Les finances publiques du Reich dérapèrent d’une manière spectaculaire. Au début, cela n’inquiétait pas Hitler, qui continuait à rappeler à ses ministres que « jamais une nation n’a péri à cause de sa dette ». L’aggravation de la situation le força à changer d’avis. La Reichsbank tira la sonnette d’alarme mais ce fut sans effet. Les dépenses publiques massives entraînaient des déficits abyssaux. La première solution fut assez facilement trouvée : l’expansion militaire permettrait la survie du Reich. La guerre était devenue une nécessité. « Nous n’avons rien à perdre et tout à gagner, expliqua Hitler. Etant données les contraintes qui pèsent sur nous, notre situation économique ne nous permet pas de tenir plus de quelques années. Göring peut le confirmer. Nous n’avons pas d’autre choix. » [
      L’autre solution fut la persécution des Juifs, qui avait commencé assez modérément durant les premières années du régime. L’Etat mit en place une taxe spéciale sur les Juifs, puis une seconde, puis encore une nouvelle, et ainsi de suite. Dès que les problèmes économiques devenaient dangereux pour le Reich, le pillage des Juifs étaient systématiquement trouvé comme solution. Ainsi que le dira Hermann Göring, le ministre de l’économie, à la fin de l’année 1938, « la situation financière est très critique ; la solution : d’abord le milliard imposé à la communauté juive, puis les recettes liées à l’aryanisation des entreprises juives. »
      Au fond, les années du nazisme ne furent pas atrocement barbares malgré les réalisations socialistes du régime, mais bien à cause de celles-ci.Le Troisième Reich devait durer mille ans. Étouffé par une politique économique qui avait prétendu le sauver, il expira dans la douleur douze années seulement après sa fondation.

  • Le socialisme évolue naturellement vers le national-socialisme. Friedrich Hayek, prédisait déjà en son temps dans La Route de la Servitude que l’avènement du socialisme allait conduire à la fermeture hermétique des frontières tant pour les biens que pour les hommes. Pour ce qui est des biens, le mécanisme est relativement bien compris : la mise en place de mesures protectionnistes étant la conséquence directe de l’effondrement de la compétitivité du pays suivant la mise en place d’un programme économique socialiste. Pour ce qui est des hommes, Hayek expliquait très justement que le principe de base du socialisme, c’est-à-dire l’accaparement des richesses d’un pays par l’État pour ensuite les redistribuer sur des critères d’égalité, implique nécessairement de distribuer une plus petite part du gâteau à chacun au fur et à mesure qu’augmente la population. Ainsi, prédit Hayek, les ouvriers d’un pays riche n’ont aucun intérêt à voir débarquer chez eux des immigrants plus pauvres qui diminueront mathématiquement leur part du gâteau lors du partage final. Le socialisme ne peut s’appliquer que dans un pays fermé, afin d’empêcher aux plus pauvres d’y entrer et aux plus riches d’en sortir, tout en bloquant, bien-sûr, l’accès aux produits importés moins chers et de meilleure qualité.

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