CAC40 : La France cède ses fleurons

Le passage progressif sous contrôle étranger des fleurons français est la résultante de la politique socialiste de matraquage des investisseurs nationaux.

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CAC40 : La France cède ses fleurons

Publié le 23 octobre 2013
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Par K.

Alors que la tonte des mouton-tribuables bat son plein en France, Les Échos sortent pour une fois des sentiers battus pour nous produire une petite enquête fort instructive sur l’évolution de la provenance des détenteurs d’actions du CAC40. Avant de plonger dans les données, rappelons rapidement le contexte fiscal auquel font face les inconscients ayant le malheur de vouloir faire fructifier leur épargne en achetant une petite tranche des moyens de production de ce pays (bouh, les vilains capitalistes !). On pourrait citer pêle-mêle : le projet de taxation rétroactive de 15,5% depuis 1997 sur les plus-values des PEA, Assurances vie & co. (si, si, vous avez bien lu), la taxation des plus-values pour les entrepreneurs, la réforme de la taxation des revenus du capital, etc. Bref, vous l’aurez compris, l’heure est au détroussage complet des malheureux qui ont eu ou auraient l’insolence d’investir dans d’autres choses que des tableaux.

Outre la destruction du tissu économique français, cette avalanche de taxes sur le capital se devait bien de créer quelques effets économiques cocasses que nos socialistes n’avaient pas imaginé un instant. C’est désormais chose faite comme nous le montre le graphique suivant :

CAC40

Comme nous le montrent les données, la part des fonds d’origine française au sein du CAC est passée de 33,7 % à 26 % entre Juin 2011 et Octobre 2013, soit une dégringolade de près de 8% en deux ans ! Similairement, parmi les 10 premiers fonds actionnaires du CAC40 on retrouve à peine un fonds français qui pointe péniblement à la 8ème position. Pour dire les choses clairement, les moyens de production avec le plus de valeur ajoutée de ce pays sont en train de changer de main à vitesse grand V du fait que les détenteurs d’actions français sont fiscalement incités à s’en débarrasser.

Par souci d’honnêteté intellectuelle, mentionnons qu’il existe aussi d’autres facteurs circonstanciels qui expliquent en partie ce phénomène (anticipation de l’entrée de Solvency II par les assureurs français et regain d’intérêt des investisseurs américains pour l’Europe). Néanmoins, il est absolument indéniable que le passage progressif sous contrôle étranger des fleurons français est la résultante de la politique socialiste de matraquage des investisseurs nationaux.

À l’heure où le gouvernement n’a que le concept du Made in France à la bouche et le protectionnisme comme unique horizon de sa politique économique, il est quand même assez comique de voir les résultats diamétralement opposés de ses mesures.

La suite des événements est bien sûr connue d’avance. Nul besoin d’être devin pour prévoir que l’internationalisation accélérée de l’actionnariat de nos grands groupes résultera en une internationalisation accrue de leurs conseils d’administration et in fine de leurs équipes de direction. Gageons que ces nouvelles équipes, n’ayant pas grandi en Socialie auront beaucoup moins de mal à couper les attaches économiques qui restent encore entre un pays morose, étouffant, anti-business, anti-mondialisation et ses multinationales. Le mouvement a déjà commencé depuis longtemps avec l’internationalisation des grands groupes pour qui la France ne représente plus qu’un marché parmi tant d’autres et se poursuit aujourd’hui avec le lent processus de déménagement des sièges sociaux, département par département, vers des cieux plus cléments. Je laisse au lecteur le soin d’imaginer la situation des finances publiques et du marché de l’emploi dans l’Hexagone si ce processus va à son terme.

Devant cette fâcheuse réalité, la classe politique française se réfugiera comme à son habitude dans le registre de la jérémiade anti-capitaliste primaire, ignorant superbement que cette attitude est la cause de nos maux. Devant une telle bêtise, terminons sur un peu de sagesse intemporelle :

Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes.
– Bossuet.

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  • Dommage que même sur Contrepoints on soit victimes des conceptions collectivistes attribuant des nationalités aux entreprises… Le fonds de l’article est intéressant et bien mené, qui montre les effets négatifs (comme toujours) des soi-disant « solutions » politiques ; mais le nationalisme latent du titre « La France cède ses fleurons », j’en reste dubitatif… La France : qui ça ? Ses fleurons à elle toute seule ? Parce que Total m’appartient parce que je suis né Français ?

    • Evoquer la nationalité d’un individu ou d’une entreprise n’est pas antinomique avec le libéralisme, tant qu’on ne cède pas à la confusion malsaine voulue et entretenue par les collectivistes. Au contraire même, le libéralisme « libère » les nations des fariboles collectivistes.

      La nation, population, culture et territoire, n’est pas soluble dans l’idéologie totalitaire étatiste. La Russie existe toujours au-delà de l’effondrement de l’Etat soviétique. Le socialisme avait pour effet d’étouffer, de pervertir, l’âme russe.

      Etre d’une nation ne signifie pas en être l’esclave, de même qu’au niveau individuel, être propriétaire de soi ne revient pas à être esclave de ses sens. Collectif ou individuel, il s’agit du même désordre moral, de la même déchéance humaine. Evidemment, les socialistes veulent nous imposer les deux déchéances, dans le même « packaging » immoral.

    • voila un puriste de l’internationale libérale !!

    • « Dommage que même sur Contrepoints on soit victimes des conceptions collectivistes attribuant des nationalités aux entreprises… »
      —————————————————

      On peut avoir une vision non « collectiviste » ou plutôt « nationaliste » des grandes entreprises du pays tout en regrettant de constater que la part de ces entreprises détenues par des français diminuent à cause de notre politique économique/fiscale nationale !

      Que les entreprises vivent, soient détenus par des gens de partout, très bien, mais on peut avoir une petite fierté nationale d’avoir des grands groupes français détenus par une part significatives de français sans être un collectiviste ou autres ?! Non ? C’est interdit pour un liberal quoi.

      • Etant donné que la plupart des « fleuron Français » sont issu des magouilles de l’état je ne ressent absolument aucune fierté particulière à leur encontre. C’est plutôt le contraire en fait et chaque fois que je le peux je privilégie des sociétés dont le parcours est entièrement d’ordre privé Française ou étrangères.

  • Je pense que c’est plutôt la conséquence du déficit commercial massif que la France accumule depuis des années. Quand on n’arrive pas à vendre ses produits à l’étranger en échange de ce qu’on importe, on commence à vendre son industrie et son immobilier.

  • « Néanmoins, il est absolument indéniable que le passage progressif sous contrôle étranger des fleurons français est la résultante de la politique socialiste de matraquage des investisseurs nationaux. »

    Alors ça c’est vraiment de la mauvaise foi doublée de malhonnêteté intellectuelle !!!
    La part des fonds d’origine française au sein du CAC est passée de 33,7 % à 28 % entre Juin 2011 et Juin 2012, alors que c’était la droite au pouvoir. Faut arrêter de dire n’importe quoi et tout mettre sur le dos des socialistes. C’est pas les raisons qui manquent de chier sur le gouvernement, alors franchement faut vraiment que vous soyez mauvais pour trouver des arguments aussi pourri pour etayer votre thèse.

    • La droite au pouvoir sous Sarkozy était socialiste, honteuse et inavouée, mais indéniablement socialiste. Quand on mène une politique qui renforce le monopole de la sécu, les retraites par répartition collectivisées ou l’éducation nationale publique, on est purement et simplement un socialiste.

    • chirac aussi était socialiste !
      comment les français pourrait investir en bourse ?
      il n’en on pas l’éducation, on pourrait pourtant faire des heures d’initiation à l’ecole ( je voudrais voir ça !! )
      ils ce sont pris 2 krack majeur en 10 ans, de quoi dégouter les plus volontaires !
      les plus value sont de plus en plus taxées par la grosse baleine visqueuse…
      les maisons sont trop chères, et ne leur laissent guère le choix des investissemnts.

    • @robert

      Le socialisme n’a pas commencé en Juin 2012. Petit rappel des faits sous Sarkozy:

      « Hausse du forfait social sur l’intéressement et la participation de 6 % à 8 %. »
      « Hausse de l’assiette de la contribution sociale de solidarité des sociétés et contribution additionnelle dans le secteur financier. »
      « Suppression de l’abattement sur la participation et l’intéressement et réduction de l’abattement sur la CSG et la CRDS de 3 % à 2 %. »
      « Taxe sur la capitalisation boursière ( taxe sur les sociétés détentrices de capitalisations de plus d’ 1 milliard d’euros, bénéfice de 12 millions d’euros dans les caisses de l’ Etat). »
      « Hausse de 2,5 % à 8 % du taux de la contribution payée par le bénéficiaire sur le gain de la levée d’option sur les stock-options, et de 10 % à 14 % de la contribution patronale sur la valeur de l’option. »
      « Fin de l’exonération de prélèvements sociaux sur certains contrats d’assurance-vie en cas de décès du bénéficiaire . »

      http://www.impots-economie.com/toutes-les-taxes-de-sarkozy/

      Bref, la politique anti-actionnaire socialiste dans ce pays ne date pas de Hollande…

      • bah oui la France est socialiste depuis le statut de la fonction publique, de la sécu monopolistique, des retraites par répartition obligatoires et des lois sur l’urbanisme qui nous rendent locataires de l’État (en gros depuis Pétain).

    • L’UMP c’est le deuxième partis socialiste Français

  • Ce n »est pas nouveau une des meilleures sté française Péchiney product d’ alu entre autre est passée sous pavillon Canada suite à une pure folie : l’ opa d’ un gros et à crédit d’ American Can alors que Péchiney était à capitaux d’ Etat !
    Partis Socialistes alors au pouvoir a autorisé ce délire
    Quant à CCF ( crédit comm de France ) certainement la bq de réseaux la mieux gérée je pense qu’ elle a été acheté très en dessous de sa valeur.

  • Franchement, vous devriez vous réjouir de cette internationalisation du Cac 40, ce qui est d’ailleurs sa condition de survie.

    Non, les sociétés ne sont pas (encore) propriété des pays où elles sont implantées et leur devoir est de chercher en permanence les meilleurs paturages.

    Tant pis si vous ne plantez plus que des cailloux !

  • Si si chanmé l’article !!!

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