De Brignoles à Genève

Montée du FN en France, de l’UDC et du MCG en Suisse : revue des points communs et des différences.

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De Brignoles à Genève

Publié le 16 octobre 2013
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Par Pierre Chappaz, depuis Genève, Suisse.

Le Pen Freysinger
Marine Le Pen, FN (France), Oskar Freysinger, UDC (Suisse).

Le FN a gagné dans le canton de Brignolles. À Genève, le Mouvement des Citoyens Genevois (MCG) et l’UDC, ont obtenu plus de 30% des voix aux premier tour des élections du 6 Octobre.

Mêmes causes, mêmes effets ?

La lutte contre l’immigration excessive et l’insécurité sont des priorités pour ces partis, des deux côtés de la frontière.

En France comme en Suisse, les électeurs de ces partis veulent aussi exprimer leur rejet du système. En Suisse comme en France, les médias de gauche tirent à boulets rouges contre « l’extrème-droite », ce qui ne fait que renforcer la détermination des électeurs qui suspectent, à juste titre, une connivence entre la presse et les partis traditionnels. Et puis, les Suisses romands regardent beaucoup les chaînes françaises, ce qui explique qu’ils soient à la fois plus à gauche que le reste de la Suisse, et plus sensibles aux thèses populistes.

À première vue, il y a bien des points communs entre la montée du FN en France, de l’UDC et du MCG en Suisse. Mais comme nous allons le voir, il y a aussi des différences, et elles sont intéressantes.

Immigration, insécurité, chômage

En France, l’immigration est arabe et africaine, attirée par le système social le plus dispendieux de la planète. Cette population musulmane ne s’intègre pas bien dans la société française, qui se pose des questions métaphysiques sur son « identité », tant elle a perdu ses repères et ses valeurs. L’idéologie dominante en France a même abandonné l’idée d’assimiler ces populations, assimilation est devenu un mot tabou. Les médias, et les politiques professionnels des partis « UMPS », préfèrent chanter en cœur la chanson de la « diversité ».

En Suisse romande, l’immigration ce sont les Français, nombreux autour du Lac, et aussi les Kosovars, réfugiés de la guerre des Balkans, et les internationaux (anglais, américains…) de l’ONU et des autres organismes basés dans la cité de Calvin. 60% des habitants de Genève ne sont pas Suisses. Sans compter les Français qui viennent chaque jour travailler à Genève, ces frontaliers contre lesquels lutte le MCG, soit 80.000 personnes.

Les frontaliers sont accusés pêle-mêle de prendre le travail des Suisses, de mettre la pression sur les salaires, et d’être responsables des embouteillages qui se sont beaucoup aggravés. Je ne prétends pas que ces problèmes n’existent pas. Vu l’écart des salaires entre la France et la Suisse, les frontaliers constituent pour les entreprises suisses une main d’oeuvre très bon marché, et en plus ils travaillent dur! L’afflux de travailleurs français explique sans doute que le taux de chômage à Genève, de 5%, soit supérieur à celui du reste de la Suisse, qui est de 3%. Ce n’est pourtant pas un drame, on reste bien loin du taux de chômage français (11% !).

En Suisse comme en France, une grande partie de la criminalité provient des étrangers. Plus de 90% de la population carcérale à Genève est étrangère, beaucoup de malfrats venus de France et notamment de la banlieue lyonnaise, qui viennent faire leurs courses dans la ville depuis que les frontières se sont ouvertes (lire sur mon blog la Suisse coincée par Schengen). La sécurité à Genève n’est plus ce qu’elle était.

Xénophobie et perte des valeurs

Habitant à Genève, je ne peux que constater la montée du sentiment anti-Français chez les Suisses. J’ai été confronté plusieurs fois à des insultes xénophobes au cours des dernières années. À chaque fois, cela m’a complètement décontenancé, parce que je me considère comme bien intégré. Comme beaucoup de Français vivant à Genève, je me sens presque plus Suisse que les Suisses. Si je vis ici, ce n’est pas seulement pour m’éloigner de l’hystérie qui règne en France, c’est parce que j’adhère profondément aux valeurs de la société helvétique, le respect, la confiance, l’ordre, le travail, la liberté et la responsabilité individuelle.

Je comprends le souci des Suisses de préserver leur identité, et je trouve qu’ils y arrivent plutôt bien, en premier lieu grâce à l’école qui intègre remarquablement les enfants d’étrangers, et en fait des citoyens respectueux de la société dans laquelle ils vivent. Les Suisses sont fiers de leur pays et de ses valeurs. Ici, vous pouvez mettre le drapeau national à votre fenêtre, cela ne surprendra personne. Ici, règne la démocratie directe, qui permet au peuple souverain de décider sur tous les sujets. La Suisse sûre de ses valeurs, et historiquement terre d’accueil (au moins depuis le temps de huguenots) aurait tort de s’abandonner à la tentation xénophobe. Elle est suffisamment forte pour maîtriser son avenir. À la différence de la France, elle est indépendante, ayant eu la bonne idée de se tenir à l’écart de la construction bureaucratique européenne.

En France, la situation est tout autre. L’école est incapable d’intégrer les enfants d’immigrés, la « laïcité » fait office de cache-sexe pour masquer la disparition quasi-totale des valeurs traditionnelles. Il ne reste que la « solidarité », ce guichet de distribution d’aides publiques en tous genres, qui arrose les étrangers en situation irrégulière autant que les nationaux. La France a honte de son drapeau, sauf quand une équipe black-blanc-beur remporte une coupe du monde. Et les Français sont ulcérés d’être gouvernés depuis des décennies par les mêmes énarques « UMPS » et les fonctionnaires bruxellois. Les politiques français mentent pour se faire élire puis se moquent de leurs électeurs. Quand ils consultent le peuple comme sur la constitution européenne, ils ne tiennent même pas compte de son opinion.

Je comprends donc aussi le souci des Français qui voudraient retrouver la liberté pour leur pays et rendre le pouvoir au peuple. Qui voudraient renouer avec les valeurs fondatrices : Liberté (individuelle et collective), Égalité (égalité des chances, et non pas égalitarisme), Fraternité (la vraie, celle qu’on choisit). Mais je ne crois pas du tout que le FN soit porteur de ces valeurs.

Défense de la souveraineté oui, mais comment ?

Les partis « anti-système », FN en France, MCG à Genève, et UDC dans toute la Suisse, opèrent dans un contexte politique différent, très consensuel et fédéral en Helvétie, clanique et centralisé dans l’Hexagone. Ils ont en commun la volonté de défendre les intérêts des indigènes, ce que je trouve respectable s’il n’y a pas de racisme ni de xénophobie. Mais ils se distinguent fortement par leur idéologie, conservatrice-libérale d’un côté, socialiste de l’autre.

À Genève, le MCG dérape quand il compare les frontaliers à une « épidémie loin d’être éradiquée ». Mais en pratique, son programme est plutôt modéré : préférence à l’embauche dans les administrations pour les résidents genevois, lutte contre « les exploiteurs des prestations sociales », rétablissement de l’enseignement de l’instruction civique et de l’histoire suisse dans les établissements scolaires, mais aussi promotion de « l’esprit d’entreprendre » dès l’école primaire.

L’UDC, le national-libéralisme

L’UDC, premier parti de Suisse (26% des voix), a un programme que je qualifierai de national-libéral. Il s’oppose à « l’immigration de masse » et milite pour l’expulsion des étrangers criminels (ce que le peuple a voté). Il veut des « institutions sociales solides grâce à la lutte contre les abus des faux invalides et autres fainéants ». Mais il défend aussi la démocratie directe, le fédéralisme, la subsidiarité, la propriété privée et la sphère privée, « contre un État tout-puissant et centralisateur ». Son programme économique insiste sur « plus d’économie de marché et moins de bureaucratie ».

Les deux partis suisses, qui étaient d’ailleurs unis aux élections précédentes à Genève, proposent donc une politique assez similaire, combinant la préférence nationale, et le libéralisme.

Le programme du FN : national-socialiste

Le FN français se distingue par son programme national-socialiste. À l’image de la société française, convaincue par les médias que ses maux proviennent de l' »ultra-libéralisme » et de la mondialisation, Le Pen prône un État encore plus fort, l’arrêt de l’immigration et la priorité aux Français pour les prestations sociales, mais aussi un ensemble de mesures économiques de gauche : nouvelle tranche d’impôt sur le revenu à 46% (Hollande en a fait deux : 45% et 75%), augmentation de la fiscalité sur les dividendes (ça aussi, Hollande l’a fait), taxe supplémentaire de 15% sur les profits des grands sociétés (Hollande vient de décider 10%), échelle mobile des salaires, augmentation des revenus des salariés de la fonction publique, « sanctuarisation des participations publiques » dans les grandes entreprises de service public, protectionnisme, augmentation de 200 euros nets de tous les salaires jusqu’à 1,4 fois le SMIC, etc etc.

C’est ce programme national-socialiste qui explique pourquoi autant d’électeurs PS votent FN au second tour.

Que conclure ?

Ne soyons pas naïfs : les nations occidentales ne peuvent pas laisser leur porte grande ouverte à tous les malheureux, venus du monde entier. Les peuples européens ont bien raison de vouloir défendre leur mode de vie et leur identité. J’estime que les nouveaux venus doivent faire l’effort de s’intégrer, pour finalement s’assimiler à la population du pays dans lequel ils ont choisi de vivre.

Les pays sont en concurrence les uns avec les autres. Les gagnants seront ceux qui sont suffisamment sûrs de leurs valeurs pour rester unis, sans se refermer sur eux-mêmes. L’enjeu est de gagner des parts de marché, ce qui signifie aussi attirer sur son territoire non pas des personnes sans qualification, mais des entrepreneurs et des experts. Pour attirer les meilleurs, la qualité des infrastructures et de l’éducation sont importantes. L’attractivité fiscale également. Mais le plus important est sans doute la qualité de la vie, cette alchimie subtile qui fait qu’on est plus heureux dans une société harmonieuse.

On peut être à la fois conservateur, attaché aux valeurs et aux traditions, et libéral, regardant le monde avec un esprit de conquête. Malgré les crispations, la Suisse me semble suivre ce chemin. Je n’en dirait pas autant de la France, ou la seule alternative au système « UMPS » épuisé est un parti national-socialiste, qui veut rejouer le triste scenario des années 30.


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  • « Plus de 90% de la population carcérale à Genève est étrangère, beaucoup de malfrats venus de France et notamment de la banlieue lyonnaise, »

    Venus de France et français (d’origine) ?

  • Lorsqu’on observe les photos en vignettes, Marine et Oskar, ils sont frères et soeurs ?

  • Ce sont les médias de gauche qui mettent sur le même plan FN, MCG et UDC. C’est donc assez malvenu de reprendre leurs méthodes de désinformation, même si c’est un peu nuancé sur la fin…

    L’UDC est avant tout un parti conservateur, or comme la Suisse moderne est historiquement libérale, maintenir le libéralisme traditionnel s’inscrit dans cette logique, de même que privilégier une population d’origine suisse.

    L’UDC progresse d’une part, parce qu’elle est la seule à militer pour plus de sécurité, mais aussi parce que le PLR (parti libéral traditionnel) a viré toujours plus sur le capitalisme de connivence, au point de devenir sur certains points moins libéral que l’UDC, ce qui a provoqué un transfert de libéraux du PLR à l’UDC.
    L’UDC a donc aujourd’hui deux ailes: une conservatrice qui reste dominante, et une libérale qui s’est plutôt renforcée au fil des années.

    Le FN est un parti qui a toujours été réactionnaire, il fut un peu libéral par opportunisme du temps du père, mais est devenu aujourd’hui clairement national-socialiste. Ce parti n’a rien à voir avec l’UDC, il est même aujourd’hui bien plus proche du PS suisse que de l’UDC.

    Le MCG est également un parti plutôt réactionnaire qui centre sa politique contre les frontaliers, et qui n’est pas libéral dans son idéologie. Par essence, il est donc plus proche du FN que de l’UDC. Après, il s’est choisi une idéologie conservatrice histoire d’avoir un programme aussi sur d’autres thèmes, raison pour laquelle il se retrouve sur certains points avec la branche conservatrice de l’UDC, mais ce genre d’alliance est plus opportuniste qu’idéologique.

    Le sentiment montant anti-français en Suisse est assez légitime. Il y a une explosion récente de la criminalité française en Suisse (cambriolages, casses, etc), à cela s’ajoute les attaques des politiciens français contre la Suisse, les bouchons sur les routes provoqués par les frontaliers, le statut privilégié des frontaliers qui profitent à la fois du libéralisme suisse et du socialisme français, et les différences de mentalité: le Français étant souvent plus direct que le Suisse, cela passe ici pour de l’arrogance.

    Et oui, tant que vous serez légalement un étranger en Suisse, vous ne pourrez pas prétendre être plus Suisse que les Suisses, et vous subirez le réflexe humain naturel de mettre tous les citoyens d’un Etat sur le même plan… Peut-être que ce serait l’occasion pour vous de prendre la nationalité suisse, cela amènerait une voix libérale lors des votations et montrerait que vous êtes allé jusqu’au bout de votre intégration?

    (Après confidentiellement parlant: être un Genevois, c’est pas encore être pleinement Suisse, mais c’est déjà mieux qu’être Français… 😉 

    • Effectivement, on lit souvent sur ce site des posts très intéressants et foncièrement libéraux d’un éditorialiste affilié à l’UDC.

      Du coup j’ai effectivement été très surpris de voir qu’on pouvait comparer l’UDC au FN.

      Enfin pour ce qui est de se sentir « plus Suisse qu’un Suisse », pour passer régulièrement dans votre magnifique pays je comprends le sentiment de l’auteur.

      Si l’on passe outre les « clichés » (qui ne sont pas que des clichés, notez bien) qu’on s’y sent plus en sécurité, que tout y est plus propre et que tout est plus efficace que chez nous (et surtout les policiers qui verbalisent en l’absence de vignette 😉 ),

      Si l’on met de côté les commentaires chauvins des commentateurs sportifs (qui sont les mêmes des deux côtés de la frontière, même s’il l’athlète est visiblement un africain à peine naturalisé),

      Bien des choses dans votre pays donnent envie d’en faire partie et c’est bien là que l’auteur veut en venir…

      Ça me rappelle d’ailleurs cette trop célèbre blague anglaise: « Quand Dieu a créé la France il a trouvé ça tellement beau, que pour rééquilibrer les choses il y a mis les Français »

      • « Du coup j’ai effectivement été très surpris de voir qu’on pouvait comparer l’UDC au FN. »

        C’est d’une simplicité enfantine: l’UDC est « géographiquement » placée à droite de l’échiquier politique suisse, le FN est placé à droite de l’échiquier politique français, donc UDC = FN. Et UDC = Extrême droite aussi, en passant, tant qu’à faire! La politique c’est facile! 😀

        Ce qui ne va pas sans poser problèmes lorsqu’apparait un mouvement à droite de l’UDC – et pour le coup authentiquement proche du FN – comme le MCG à Genève. Mais bon, comment faire lorsqu’on a un nouveau venu à droite de l’extrême-droite? Extrême-extrême-droite? Ultra-droite? Et ledit mouvement s’annonce comme ni de droite ni de gauche, bien entendu!..

        En Suisse la démocratie représentative est aussi déformée puisque chaque canton adopte un certain quorum à atteindre pour être représenté, 7% à Genève par exemple, 5% pour une représentation à l’échelle fédérale.

        De toutes façons seul l’examen du programme des partis permet d’en comprendre davantage, et c’est là où l’on peut voir que l’UDC n’a rien à voir avec le FN (et n’a malheureusement pas d’équivalent en France). L’UDC est conservatrice, certes, mais d’une époque où la solidarité était interpersonnelle et non étatique, où l’état était mince et suivait le principe de subsidiarité, où la Suisse était neutre, indépendante et maîtresse de ses frontières. L’UDC est très libérale puisqu’elle prône le recul de l’Etat, à l’inverse des « libéraux » helvétique qui, sous la houlette de leurs grands frères radicaux, lorgnent bien trop souvent vers le « mieux-Etat » plutôt que le « moins-Etat », « mieux-Etat » qui n’est lui-même qu’un faire-valoir du « plus-d’Etat ». Hélas.

        Il y a bien quelques zestes de protectionnisme dans l’UDC (notamment en matière agricole) mais pas de quoi fouetter un chat.

        Mais les amalgames ont de beaux jours devant eux tant ils permettent d’insulter l’adversaire plutôt que de travailler à le contredire. Donc médiatiquement on retiendra UDC = FN = Extrême Drouâte et on n’y reviendra plus.

        • @ Stéphane Montabert

          Il y a encore des libéraux classiques dans le PLR, voir même des sections vraiment libérales, mais on les trouve plus dans certains cantons alémaniques qu’en Suisse-Romande. Le PLR est autant gangréné par des fils à papa qui y sont pour obtenir des postes clefs, que l’UDC par des gens conservateurs qui veulent une intervention nationaliste de l’Etat.

          • Ah mais tout n’est pas à jeter au PLR, bien au contraire. J’aimerais juste que le L de PLR ne suive pas le même chemin que le C du PDC…

          • @ Stéphane Montabert

            Oui! 

            D’ailleurs j’oscille entre l’UDC et le PLR, tant au niveau des candidats, qu’au niveau des votations…  Je finirai probablement un jour par en rejoindre un des deux… Quand j’aurais plus de temps et que je serais un peu plus dans l’âge mûr, je pense… 

        • Il est difficile de définir l’UDC sur une seule case politique. Entre Ogi et Freysinger, il y a un grand écart politique et c’est peu dire. L’expression qui le définit le mieux c’est de passer du coq à l’âne.

    • Bonjour,

      Ce sont les médias (français mais aussi suisses) qui classent l’UDC comme le FN parmi les partis d’extrême-droite. Vous aurez compris en lisant mon article que ce n’est pas mon opinion. L’UDC est libéral-conservateur, et je m’en sens assez proche, alors que je me situe aux antipodes du FN national-socialiste. Pour le MCG vous avez raison il est plus proche du FN.

      Prendre la nationalité suisse? Pourquoi pas un jour … Il faut 12 ans de présence sur le territoire. Je n’y suis pas encore même si je m’en rapproche.

      • @ Pierre Chappaz

        Oui, les médias français et romands sont clairement de gauche, voir d’extrême-gauche. J’ai aussi bien compris que ce n’était pas votre opinion, mais il faut vraiment lire l’article en profondeur pour le voir… Mais bon, c’est aussi pour donner des précisions, que les commentaires sont utiles 🙂

      • Je voterais UDC si je le pouvais, mais hélas c’est un parti suisse et je suis français.
        Le FN a l’avantage décisif d’être possible.
        Il est socialiste, mais pas plus que le PS, parti de gouvernement.
        Il est conservateur à un moment où rétablir nos frontières et le droit du sang est une priorité absolue, sans quoi l’avenir ne sera ni au libéralisme ni au socialisme mais à la dislocation.
        Il est en conflit irréductible avec l’oligarchie qui barre la route du libéralisme en France, ce qui peut ouvrir la voie d’une libéralisation – quel autre espoir avons-nous dans ce domaine ?

  • Historiquement, chaque fois qu’un pays rencontre des difficultés, il s’empresse de s’en créer de pire, soit par des révolutions pour répondre à des famines, soit en se jetant dans les bras de baratineurs.

    Avec comme commun dénominateurs que, comme ces remèdes d’alchimistes ne fonctionnent pas, on invoque le mauvais esprit, l’ennemi venu de l’extérieur, et aujourd’hui l’ogre vomissant du CO², le riche oppressif, le Teuton donneur de leçons, le FMI méchant, l’euro pervers, le chinois fourbe, les paradis fiscaux, et bien entendu l’immigration prédatrice.

    Et comme on ne peut pas grand chose sur les monstres précédents (!) concentrons-nous sur l’immigration.

    Un mécanisme où l’immigrant propose, mais où l’Etat dispose !!!

    Personne n’oblige un Etat à héberger des clandestins, à accueillir en résidents des gens qui n’offrent pas de revenus suffisants pour leur famille et eux-mêmes, qui ne disposent pas d’un logement correct, ou qui n’ont aucune aptitude à gagner leur vie.

    Si la France a voulu se spécialiser dans la raclure de l’immigration, c’est son problème. Si elle a cru d’une démographie de non cotisants allait faire sa richesse, c’est son problème. Si elle a laissé dériver la délinquance ethnique, c’est son problème.

    Elle ne devrait faire procès qu’à elle-même ! Mais le fair-play n’est pas une qualité française.

    • Avant deux villages voisins se bouffaient entre eux, aujourd’hui c’est à l’échelle d’un pays, toujours cet esprit de clocher.

  • Si on est sûr de ses valeurs et de ses traditions, alors il n’y a pas besoin de mener des politiques agressives envers les étrangers pour les préserver, à moins que l’on ait des doutes.
    Sur la détestation des étrangers, FN et UDC c’est même combat, et la Suisse aurait tort de continuer dans cette voie, un marché de l’emploi doit être dynamique, limiter les jobs aux suisses c’est se couper de la compétence étrangère.
    Je n’ai jamais compris non plus le raisonnement qui consiste à dénoncer le système social pour les étrangers et pas pour les nationaux, j’appelle cela un libéralisme à géométrie très variable. Mais bon ,si les suisses ont du temps à perdre pour voter si deux minarets dans un pays sont un grave danger terroriste…

    • @ Tremendo

      Le taux d’étrangers en Suisse est largement supérieur à celui en France, de même que les possibilités d’accueil au niveau de la place dans le territoire. Ce n’est donc pas du tout le même combat, les arguments anti-étrangers de l’UDC sont plus fondés que ceux du FN.

      D’autre part, l’UDC fait en général la différence entre les étrangers bien intégrés et ceux qui sont mal intégrés, d’autant plus que de nombreux étrangers de souche sont UDC, et qu’il est dans l’intérêt des étrangers bien intégrés de dénoncer ceux qui sont mal intégrés.

      Après, je n’aime pas le style populiste de l’UDC, je vous l’accorde, mais dans les styles populistes agressifs, le PS fait encore pire.

      Quant au fait que l’UDC ne dénonce que le système social pour les étrangers, c’est dû à son côté conservateur, qui est dominant dans ce parti, qui pour rappel, ne se réclame pas directement du libéralisme (à l’inverse du PLR).

  • Faire la comparaison France-Suisse, il fallait oser. Quand on connait la geographie politique des deux pays, la différence est énorme. Si le sentiment anti-français est bien réel, on ne peut pas dire que les suisses allemand adorent les suisses francophones et italiens et réciproquement. J’ai souvent entendu le terme « étranger » qu’utilisait un suisse francophone pour désigner un suisse allemand. Relativisons donc la comparaison. Je doute également que les Français piquent le boulot des Suisse avec si peu de chômage. En Suisse beaucoup de jobs sont sans candidats, normal qu’elle recrute ailleurs. Quand au fait que les travailleurs Français soient bon marché (et en plus il travaillent dur, ce qui sous-entend que les Suisses travaillent moins ??), je suis surpris qu’un parti libéral conservateur tel que l’UDC en soit offusqué ou alors il n’est pas vraiment libéral.

  • « On peut être à la fois conservateur, attaché aux valeurs et aux traditions, et libéral, regardant le monde avec un esprit de conquête.  »

    Non seulement on le peut, mais c’est la seule option raisonnable.
    Avant d’être libérale une société doit exister et assurer sa pérennité.
    La seule alternative politique au conservatisme est le constructivisme (le nihilisme est la négation de la politique).

    Dans le contexte démographique actuel et à venir, il me semble que l’abolition du droit du sol et du regroupement familial est une nécessité urgente et absolue.

    La prospérité, c’est le progrès économique; mais de même qu’on transmet un signal informatique dans un conduit stable, pour le distinguer du « bruit »; de même le marché ne peut pas améliorer la vie dans une société déstabilisée par le constructivisme (http://www.heritage.org/events/2013/06/knowledge-and-power).

    D’autre part le constructivisme social est inévitablement associé au dirigisme économique, car il est impossible qu’on trouve motif à corriger la société et pas l’économie. Comment, par exemple, voudrait-on le mariage homosexuel et pas la redistribution des revenus ? Si on nie la valeur de la fécondité démographique, comment ne nierait-on a fortiori celle de la fécondité économique ?

    Le programme économique du FN est stupide, mais pas plus que celui du PS, et moins que celui de l’extrême gauche.
    Du moins avec le FN peut-on espérer une valse de l’oligarchie en place, et donc :
    – un affaiblissement de l’emprise socialiste sur le pouvoir, et
    – une institutionnalisation du recours au peuple, donc un pas vers la démocratie directe.

    Il est clair que le FN ne produira pas une libéralisation immédiate, option qui de toutes façons ne nous sera pas offerte. Mais il nous en approchera néanmoins bien plus qu’aucun autre parti.

    • @ Fucius

      Le FN est en train de virer dans le national-socialisme, on peut aussi s’attendre de ce genre d’idéologie à une dérive totalitaire qui pourrait très mal finir…

      • Certes mais le totalitarisme est dans le socialisme, pas dans le conservatisme.
        Il me semble outrancier d’appeler nationalisme le projet d’abolir le droit du sol et le regroupement familial.
        Le FN est socialiste et conservateur, pas nationaliste.

        Le socialisme est déjà là, et aussi totalitaire que jamais (lire La route de la servitude, de Hayek).
        Nous ne plongeons donc pas dans un nouveau danger avec un avènement du FN.
        Au contraire, comme les rouages de l’État sont tous aux mains du PS, on devrait observer avec un FN au pouvoir un affaiblissement du dirigisme, un recours accru au peuple contre l’oligarchie, et même un pas vers le référendum d’initiative populaire.

        N’oublions pas que, avec ou sans le FN, les État-Providence sont au bord du gouffre et avec eux la démocratie représentative.
        Par quoi celle-ci sera-t-elle remplacée ?
        Moins de démocratie (la dictature) ou plus (la démocratie directe) ?

        Le PS a longtemps pu évincer le FN en l’accusant d’extrémisme, de sectarisme, et d’incompétence.
        Aujourd’hui le PS s’est tellement illustré dans ces trois domaines que ces arguments sont vidés de leur sens, et que, franchement, je ne vois pas en quoi il serait plus dangereux que le PS.

        • @ Fucius

          Le conservatisme revient à vouloir conserver le système du passé. Si le système du passé était un régime totalitaire, le conservatisme serait totalitaire.

          Le FN est également hostile aux étrangers, à toute union politique ou économique avec les étrangers, etc, ce qui fait bien de lui un parti nationaliste.

          Si je suis très loin d’approuver l’action du PS, celui-ci n’a pas fait d’énormes changements par rapport à l’UMP, il continue d’enfoncer la France inexorablement. Le FN risque de faire plus bouger les choses, mais pas en revenant à plus de libéralisme, mais en précipitant la France dans le gouffre.

          Je pense qu’en attendant que le mouvement libéral renaisse de ses cendres, il vaut mieux des gouvernants qui nous enfoncent un peu, que ceux qui nous précipitent dedans.

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