Pétroliers, n’imitez pas les cigaretiers

Tant que les pétroliers se résigneront à être décrits comme un addiction autodestructrice, ils n’auront aucune chance de gagner les coeurs et les esprits.

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Puit de pétrole (Crédits : Flcelloguy, GFDL)

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Pétroliers, n’imitez pas les cigaretiers

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 octobre 2013
- A +

Tant que les pétroliers se résigneront à être décrits comme une addiction autodestructrice, ils n’auront aucune chance de gagner les cœurs et les esprits.

Un article d’Alex Epstein.

Puit de pétrole (Crédits :  Flcelloguy, GFDL)Ce texte est le début de « Défense morale des combustibles fossiles : la clé pour gagner les cœurs et les esprits », mon manifeste bientôt publié sur la façon dont les sociétés de combustibles fossiles peuvent neutraliser les gens qui les attaquent, transformer les non-supporters en fans, et les fans en champions de la cause. Je l’ai fait circuler parmi nos clients.

Si vous connaissez quelqu’un dans l’industrie qui gagnerait à connaître ceci, partagez le avec lui.

Imaginez que vous parlez au PDG d’un producteur de tabac. Il essaye de faire face aux incessantes attaques politiques et juridiques contre son industrie. Il vous dit qu’il peut re-gagner les cœurs et les esprits du public en faisant ce qui suit :

  • Nous devons insister auprès du public sur le fait que nous sommes une industrie importante sur le plan économique, qui crée des emplois et des recettes fiscales.
  • Nous devons lier notre industrie avec l’identité nationale.
  • Nous devons aussi insister auprès du public sur le fait que nous répondons aux inquiétudes de ceux qui nous attaquent, en réduisant nos émissions.
  • Nous devons faire tout ceci en utilisant les meilleures agences publicitaires, instituts de sondages, gourous des médias, de façon à donner à notre plaidoyer l’impact le plus large et l’accroche émotionnelle la plus convaincante.

 Quelle serait votre réaction ?

Je devine que vous diriez qu’il n’y a aucune chance que ça marche – parce que rien de tout cela ne traite du fait que le public voit votre produit phare comme une addiction auto-destructrice. L’industrie, de ce fait, est vue comme intrinsèquement immorale. Tant que c’est le cas, tous les efforts de communication ne peuvent pas aller bien loin.

Par exemple, les critiques vous demanderaient, en réponse aux tactiques de communication de l’industrie, « Voulons-nous d’une croissance économique liée à un poison ? », « Voulons-nous plus d’emplois où les travailleurs font des choses nocives ? », « Voulons-nous que notre identité nationale continue d’être associée à quelque chose que nous savons être destructeur ? », « Voulons-nous nous contenter de rendre un produit mortel 20% moins mortel ? ». De toute évidence, non.

Tout ce que je viens d’écrire s’applique précisément à votre industrie, l’industrie pétrolière. Vos attaquants dépeignent vos produits phares comme une addiction auto-destructrice, et vous-mêmes comme une industrie fondamentalement immorale. Ils ont tort, mais vous ne vous en rendriez pas compte en suivant le débat public sur le pétrole, et même sur l’ensemble de l’industrie des combustibles fossiles.

Le président Barack Obama a décrit l’industrie pétrolière comme une « tyrannie ». Tout aussi alarmant, l’ex président « pro pétrole » Bush a inventé l’expression « l’addiction de l’Amérique au pétrole ». Il y a bien plus d’hostilité publique contre l’industrie pétrolière que contre le tabac. Et on l’accuse de faire bien plus de dégâts. Comme le chef de l’opposition au gazoduc Keystone XL, Bill McKibben, l’a exprimé sous des acclamations à grande échelle, l’industrie des combustibles fossiles est « l’Ennemi Public N°1 de la survie de notre civilisation planétaire ».

Dans ce manifeste, j’argumenterai que la racine de la cause des problèmes de communication de l’industrie des combustibles fossiles est celle-ci : les leaders environnementalistes ont créé un plaidoyer puissant, et faux, mais laissé sans réponse, contre l’industrie des combustibles fossiles, en avançant l’argument qu’elle est fondamentalement « sale » et « non-durable ».

Au lieu de réfuter ce plaidoyer et d’en mettre en avant un autre, mais positif, l’industrie a concédé qu’elle est « sale » et « non-durable » en promettant de devenir moins sale et durable, ou en essayant de détourner le sujet en parlant d’emploi et de l’économie. L’argument le plus efficace de l’industrie est que, pour un certain temps, il n’est pas pratique d’effectuer la transition vers un futur idéal, souvent décrit comme « décarboné ».

En échouant à contrer le plaidoyer moral contre elle, l’industrie s’est elle-même mise dans la position peu enviable d’être un mal nécessaire.

Aussi longtemps que telle est la compréhension sous-jacente de votre industrie, vous ne gagnerez pas les cœurs et les esprits. Aucune somme de talent et d’argent dépensée en communication ne peut marcher si l’idée qu’on communique est auto-incriminante.

L’opposition très répandue au développement suit logiquement la compréhension morale non contestée du public. Si vous êtes vraiment un mal nécessaire, alors le but devrait être de faire tout ce qui est imaginable pour échapper à l’addiction le plus tôt possible, et pas de s’engager dans d’énormes nouveaux projets de développement, ce qui est l’objectif des compagnies de pétrole.

Heureusement, il y a de bonnes nouvelles : il y a une défense morale de l’industrie des combustibles fossiles et, menée comme il se doit, elle gagne des fidèles intelligents et passionnés, quels que soient le média ou la question particulière.

C’est le sujet de  « Défense morale des combustibles fossiles : la clé pour gagner les cœurs et les esprits », qui arrive la semaine prochaine. Si vous souhaitez rester informé, enregistrez vous sur notre mailing list.


Sur le web – Traduction Contrepoints.

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  • A propos de pétrole, il n’est pas non plus interdit d’être au courant de la situation.

    Ci dessous les principaux graphiques de la dernière synthèse gaz et liquides de Laherrère (ancien patron techniques d’exploration du groupe Total) :
    http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopic.php?f=7&t=28903&p=348020#p348020

    • La BBC et The Atlantic en sont revenus et, franchement, il est permis d’en douter :

      http://www.contrepoints.org/2012/06/03/85558-pourquoi-nous-ne-serons-jamais-a-court-de-petrole

      • lol, toujours comiques les petits cocos d’ici 🙂

        Il est permis de ne pas être capable de ne regarder ne serait ce que les données historiques, c’est vrai.

        Comme par exemple :
        pic US : 1970
        pic mer du Nord : 2000
        pic Mexique : 2004
        pic Indonésie : 1992 par là

        Vous pouvez regarder vous même c’est gratuit, par exemple sur :
        http://mazamascience.com/OilExport/
        (données BP stats review 2013)

        Mais on peut aussi avaler la propagande hystérique actuelle et ne rien y connaitre c’est vrai.

        • Euh, le lien que vous donnez donne les imports exports. Où y voyez-vous un « pic » et un pic de quoi (réserves ? prod ?) ? Soutenir en 2013 que les USA ont passé leur pic en 1970 c’est plus qu’osé …

          http://www.contrepoints.org/2012/12/19/108616-la-production-de-petrole-americaine-talonne-et-depasse-celle-de-larabie-saoudite

          Et en plus prendre vos interlocuteurs de haut. Hum.

          • La défintion du pic est précise : maximum de production, de flux, de débits, de nombre de barils extraits par jour, mois , année suivant l’échantillon temporel que vous préférez,point barre, pas besoin de tergiverser dans tous les sens.
            Et c’est le flux qui fait tourner l’économie, pas les réserves, c’est aussi le flux qui détermine le prix.

            Et sinon si vous regardez par exemple pour la mer du Nord :
            http://mazamascience.com/OilExport/output_en/Exports_BP_2013_oil_bbl_MZM_NSE_MZM_NONE_auto_M.png

            La production c’est le gris, maximum en 2000 c’est à dire pic en 2000, c’est tout.
            Il se trouve que cela coïncide aussi dans ce cas avec le max d’export.

            Et le pic mondial c’est maintenant, actuellement (la date précise n’a aucune importance), et bien sur aussi la raison principale de la crise, même si l’époque n’est même plus capable d’en parler.

            Peut-être être au courant de l’évolution du prix du baril quand même ? :
            http://iiscn.files.wordpress.com/2013/07/bp-oil-price-2013.jpg

          • yt75 : « Et le pic mondial c’est maintenant, actuellement (la date précise n’a aucune importance), »
            ——————————
            Il ne devait pas être en 2005 déjà, dixit Laherrere & Campbell ?
            Et s’il est « maintenant », c’est bien entendu très logique qu’il soit responsable de la crise de… 2007.
            Dans l’univers parallèle des pic-huileux, l’effet précède la cause, c’est tout à fait logique.

        • Admettons que le pétrole se raréfie… Très bien, et alors ? En quoi cela justifie-t-il la mauvaise image de l’industrie pétrolière ou les interventions de l’Etat dans les questions énergétiques* ?

          * le mécanisme des prix n’est-il pas déjà là justement pour gérer au mieux l’usage des ressources rares ?

          • Oh oui tout à fait d’accord.
            Juste constater l’incapacité totale à considérer la principale raison de la crise actuelle, c’est tout.
            Mais il est vrai que la valse des étiquettes financières c’est plus propice au débat.
            Et il faudrait augmenter la TIPCE rapidement, surtout.

          • Note : pas pour augmenter le budget de l’état, mais pour augmenter les chances de pouvoir « gérer » le virage, pour accélérer les adaptations possible.

            Diminution des taxes sur le travail en parallèle.

            ps : la notification nouveaux commentaires par mail ne fonctionne pas pour moi.

          • Comme le prix du pétrole va augmenter spontanément… augmentons aussi les taxes sur le pétrole. C’est tout à fait logique.

          • Arn0 : « C’est tout à fait logique. »
            ——————————–
            La logique, les faits, ça ne veut rien dire pour ces crétins de malthusiens.
            Sinon, ils ne seraient pas malthusiens.

          • lol, toujours aussi blaireau, franchouille, et ignare ce minitaxounet 😉

  • Un peu dur le nouveau design…

    • Dur dans quel sens ? Quelles précisions pouvez-vous nous donner ?

      • D’accord avec ertyu, la nouvelle mise en page parait moins conviviale qu’avant, moins ronde. Et que sont devenus les derniers commentaires ? Je ne suis pas conservateur et je sais que je finis souvent par m’habituer au nouveau design, telle l’ancienne Audi TT et la nouvelle… N’empêche, j’aimais bien la page jusqu’à hier… Pas de problème sur le fond, en revanche. 🙂

  • Je m’émerveille de la dérive récessive de nos sociétés.

    Il a toujours été observé que l’homme primitif (celui qui vivait 20 ans au mieux) consacrait 100 % de son temps actif à chercher ses aliments et à se protéger du froid. L’évolution ayant toujours consisté à dégager son temps de ces contraintes.

    A présent, ce qui est « top », c’est sans doute d’être chômeur, pour aller chrcher ses oeufs à 6 kms au nord, sa viande à 12 kms au sud, ses légumes à 16 kms « pour pouvoir les cueillir dans le champ » .

    Le tout de préférence en bécane, par ce que « c’est bon pour la planète ».

    Et si on a pédalé assez vite, il doit bien rester du temps pour aller glaner des branches mortes dans les bois …

    Faisons la nique au nucléaire, au pétrole, aux fringues importées (sauf « commeerce équitable !!!)-, filons la laine de nos moutons, et en route pour la « post histoire » 🙂

    • Il est clair que l’on paye actuellement la « com » entièrement accès atour du CO2 et aspects climatiques à propos de l’utilisation des hydrocarbures.

      Etre capable d’évoquer un peu plus la contrainte d’accès aux ressources, qui a un effet directe sur l’économie actuelle, ne serait vraiment pas plus mal.

  • Les commentaires sont fermés.

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