Interdiction du travail du dimanche : un poison économique et social

L’interdiction du travail du dimanche est une aberration économique et sociale, en particulier pour les petits salariés qui en dépendent pour vivre.

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Bricorama, une des enseignes dont les salariés sont privés par la loi de la possibilité de travailler le dimanche

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Interdiction du travail du dimanche : un poison économique et social

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 octobre 2013
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L’interdiction du travail du dimanche est une aberration économique et sociale, en particulier pour les petits salariés qui en dépendent pour vivre.

Par Guillaume Cairou.

Bricorama, une des enseignes dont les salariés sont privés par la loi de la possibilité de travailler le dimanche

Comment espérer que les étrangers comprennent la France ? 5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 5 millions de demandeurs d’emploi, 1 jeune sur quatre au chômage, pourtant le travail le dimanche est interdit. Les salariés sont empêchés. L’’économie est arrêtée.

Qui peut encore sincèrement croire pertinente une loi instaurant le principe du repos dominical remontant au 13 juillet 1906 ?

Comment se priver de l’’outil précieux qu’’est l’’ouverture dominicale pour lutter contre la concurrence de certains modes de commerce comme le commerce en ligne qui fonctionne en continu ?

Qui peut contester qu’’ouvrir le dimanche est d’’une plus grande équité dans la concurrence avec les magasins automatiques et le commerce électronique qui, eux, restent ouverts 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 ?

Qui peut accepter qu’’une loi de 1906 continue encore longtemps de paralyser la vie économique et sociale de notre pays ?

Comment attendre pour modifier une législation datant d’une autre époque ?

Comment peut-on stigmatiser sérieusement ces employés modestes qui sont désireux d’améliorer par le travail leur niveau de vie dans un pays où les salaires réels sont bas ?

Remettons au cœur‎ de notre société le dialogue social. Mettons fin à une hypocrisie insoutenable.

Qui peut douter que l’’ouverture dominicale est de l’intérêt de toutes les parties : salariés, chômeurs, consommateurs et actionnaires ?

Comment accepter qu’’une minorité agissante prive une majorité de salariés sincères d’’avoir le droit de choisir ses moments de travail et ses moments de liberté ?

Va-t-on sincèrement priver près d’un tiers des salariés français (29 %) qui travaillent le dimanche, «occasionnellement » ou « habituellement » de leur emploi ?

Peut-on se priver des 500 postes menacés chez Bricorama ? Peut-on se priver des 15 à 20 % de son chiffre d’affaires réalisé ce jour-là par Leroy-Merlin ?

Peut-on accepter de laisser des salariés, des étudiants en situation de précarité en les privant de leurs emplois ?

Quand le travail du dimanche est payé 150 à 200% plus cher, l’attrait salarial n’’est-il pas évident ?

L’’intérêt économique n’’est-il pas également évident pour l’entreprise alors que certaines enseignes réalisent un quart du chiffre d’affaires de la semaine le dimanche matin ?

Peut-on se priver de 10 000 emplois de plus à Paris ? De 20 000 emplois supplémentaires à temps plein si l’on autorise l’ouverture 10 à 12 dimanches par an ? (Conseil du commerce de France)

Peut-on se priver des 100 000 qui pourraient être créés dans celui du commerce de détail d’après une étude du Conseil d’analyse économique de 2007 ?

Comment dès lors interdire à de grandes enseignes de faire travailler des salariés qui le souhaitent le dimanche ou tard le soir alors que la rémunération horaire qui leur est offerte est supérieure de 50 % à 150 % ?

En ces temps de crise, l’emploi ne doit-il pas être la priorité du gouvernement ?

Quand va-t-on enfin ouvrir les yeux et comprendre que la durée du travail doit être conventionnelle ? Est-il si compliqué de comprendre que la durée du travail chez Sephora sur les Champs-Elysées ne peut pas être la même que dans une petite entreprise individuelle en région ?

Est-ce socialement juste de retirer les 400 € de plus sur sa fiche de paie à une jeune mère de famille ? Que vont faire les 75% de caissiers étudiants ? En effet, que faire d’’eux alors que les emplois créés profitent surtout aux jeunes, qui ont des difficultés d’’insertion sur le marché du travail particulièrement importantes en France.

Est-ce socialement pertinent d’’interdire à chaque salarié d’améliorer son pouvoir d’achat ?

Est-ce socialement efficace de priver les étudiants d’un emploi compatible et indispensable à leur situation ?

N’’est-il pas temps pour la France, qui est une des premières destinations touristiques, de permettre à la distribution française d’ouvrir le dimanche ?

Le travail du dimanche, ce sont des emplois et de la croissance ! Comment renoncer à l’’ouverture dominicale alors que cette mesure est parmi celles qui vont être le plus rapidement efficaces et qui seront des accélérateurs de croissance, de création d’emplois et des développeurs de pouvoirs d’achat ?

Le principe de la liberté du commerce est-il à ce point méprisable en France ?

Comment accepter que l’’on prive les consommateurs de l’’extension des horaires d’’ouverture ? Est-ce en effet normal de trouver logique de fermer les commerces au moment où les salariés disposent de temps pour faire tranquillement leurs achats ?

Alors que les études empiriques disponibles montrent que les expériences passées dans ce domaine ont induit des créations d’’emploi, comprises entre 3 et 10 % de l’’emploi du secteur, va-t-on persister à l’’interdire au nom de principes désuets ?

Et puis, au fond, qui peut, en 2013, considérer que travailler c’’est s’’aliéner au point où la loi doit nécessairement l’’interdire ?

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  • Plus le nombre d’interdit augmente, moins l’activité est possible, plus la compréhension de la nature mortifère de notre système progresse, quel ce soit le nom qu’on donne au système: socialisme de Normalito ou étatisme d’Excito.
    Bref, on avance.

  • les socialos voudraient donc maintenir dans la pauvreté les travailleurs les moins aisés…..un bon moyen pour obliger les dit bosseur à se tourner vers l’état pour obtenir des allocs ou autre aide leur perméttant de garder la tête hors de la boue merdique ou ils sont ; tout ça pour obtenir des voix aux élection ; je te donne du pognon et toi tu me donnes ta voix pour qu’une fois réelu je continu à te donner du pognon……

    • « je te donne du pognon et toi tu me donnes ta voix pour qu’une fois réelu je continu à te donner du pognon…… »
      Tant qu’il y a du pognon, ça peut marcher comme ça.
      Tant qu’il y a du pognon…

  • C’est la liberté tout court qui devient méprisable et méprisée en France !

  • A quand l’obligation de fermer tous les commerces à midi pour ne pas faire concurrence aux commerçants des marchés qui ne travaillent que le matin ?

  • 5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 5 millions de demandeurs d’emploi, 1 jeune sur quatre au chômage, pourtant les magasins ne sont pas autorisés à ouvrir toute la nuit, les salariés à travailler 15 heures par jour et 90 heures par semaine… incompréhensible !

    Comment espérer que les Chinois des sweatshops comprennent la France ?

    • Certaines usines ou services publics ou privés travaillent 24h/24 et leurs employés, si je suis votre raisonnement, travaillent donc 24 heures par jour et 168 heures par semaine. Petit joueur le chinois!
      Le plus étonnant n’est pas de lire de tels commentaires, mais de constater que certains croient ce qu’ils disent.

  • halte au chantage à l’emploi : l’ouverture le dimanche ne changerait rien au chômage en France. Cet article ne démontre rien.

  • Les arguments sont ridicules. D’abord ça ne change absolument rien à l’emploi. Ensuite, c’est bien parce que le travail le dimanche peut être destiné à ceux qui sont dans le besoin qu’on l’interdit. Le contexte économique ferait pression pour que les plus pauvres aient à travailler le Dimanche, moment privilégié où ils peuvent enfin s’occuper de leur famille. C’est une mesure de protection des plus pauvres, pas une mesure liberticide…

  • Oui le dimanche a des origines chrétiennes et malheur à celui qui voudrait passer outre :
    « Écoutez ceci, vous qui dévorez l’indigent, Et qui ruinez les malheureux du pays!
    Vous dites: Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, Afin que nous vendions du blé? Quand finira le sabbat, afin que nous ouvrions les greniers? Nous diminuerons l’épha, nous augmenterons le prix, Nous falsifierons les balances pour tromper;
    Puis nous achèterons les misérables pour de l’argent, Et le pauvre pour une paire de souliers, Et nous vendrons la criblure du froment.
    L’Éternel l’a juré par la gloire de Jacob: Je n’oublierai jamais aucune de leurs oeuvres. » (Amos 8 :4-10)

  • depuis l’age de 18 ans, je travaille le dimanche: je suis éleveur laitier !
    mème si c’est un inconvénient ( 3 ou 4 heures d’astreinte ), cela ne m’a jamais posé de grand problèmes , je n’ai pas l’esprit moutonnier ! passer mes samedi aprés-midi à faire la queue avec le troupeau de salariés aux 35 heures à la grande surface du coin, trés peu pour moi. je fait mes courses le mardi matin, quand il n’y a personne.
    quand à la religion qui dit qu’il ne faut pas travailler le dimanche, je ne crois pas que ses prètres viennent faire mon bouleau à ma place. quand on a des bètes, on doit s’en occuper pour le mieux, question de responsabilité !
    quand aux syndicats, je leur pisse à la raie ( pour etre poli ) le plus grand mérite des partis communistes du 20ième siècle, est d’avoir cloué le bec à cette engence. comme quoi on ne peut etre entièrement mauvais, principe chrétien !

  • Les commentaires sont fermés.

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