Qui décide des horaires, employeur ou employés ?

Ce ne sont ni les salariés, ni les syndicats qui sont légitimes à définir les horaires d’ouverture.

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Qui décide des horaires, employeur ou employés ?

Publié le 4 octobre 2013
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Ce ne sont ni les salariés, ni les syndicats qui sont légitimes à définir les horaires d’ouverture.

Par Dom P.

On parle beaucoup ces temps-ci du « problème » des horaires d’ouverture des commerces, que ce soit le dimanche ou la nuit. Beaucoup d’arguments sont utilisés pour défendre l’une ou l’autre position :

  • « C’est la loi », « c’est pour protéger les salariés » (santé, vie de famille, fatigue, etc.), « il y a déjà des exceptions », « il n’y a pas réellement de besoin », « si ça se généralise, le travail hors horaires normaux ne sera même plus payé avec majoration », etc.
  • Ou alors, « les salariés sont volontaires », « ils ont besoin de cet argent », « ils ne sont pas syndiqués chez ceux qui veulent faire fermer », etc.

Mais au-delà de ces arguments, tous utilitaristes [1], nous devrions nous concentrer sur l’essentiel, de nature à la fois plus philosophique (quels sont les droits des diverses parties) et plus technique (il s’agit d’économie et de responsabilité).

Du point de vue philosophique, il faut s’attarder sur les droits naturels, qui permettent de revenir à la base des droits de chacun, et donc de ses responsabilités. En l’occurrence, dans cette affaire, il y a cinq parties :

  • Les employeurs,
  • Les employés,
  • Les clients,
  • Les syndicats,
  • L’État, qui s’en mêle via notamment le code du travail.

Commençons par examiner le cas des employeurs. Au début de l’histoire, quelqu’un crée une entreprise. Soit il puise dans ses économies personnelles et il devient entrepreneur-investisseur, soit il va demander à d’autres d’investir à sa place (ou en plus de lui) et il sera entrepreneur et les autres investisseurs. Dans les deux cas, leurs destins et leurs intérêts sont liés. Sans entrer dans les arcanes des relations investisseur-entrepreneur, nous admettrons ici que l’entrepreneur à tout intérêt de brosser l’investisseur dans le sens du poil.

De cette situation découle des droits et des responsabilités :

  • L’entrepreneur a pour responsabilité la bonne marche de l’entreprise, ce qui signifie que deux critères au moins soient respectés : l’argent de l’investisseur n’est pas mis à risque et les clients font entrer de l’argent frais dans les caisses. Les moyens pour parvenir à ces fins sont libres et de sa responsabilité.
  • L’entrepreneur peut se rémunérer sur les bénéfices réalisés par l’entreprise [2], une fois payés tous les frais. Sa rémunération est libre pour autant que l’investisseur n’y mette pas de limite [3]. Cette liberté est cependant limitée en montant par les bénéfices de l’entreprise et en stabilité par la variabilité de ceux-ci, inhérente à toute activité commerciale.

Notre histoire se poursuit avec une clientèle qui, au début au moins, est virtuelle. L’entrepreneur a probablement réalisé une étude de marché pour définir ce qui était vendable, à qui, à combien, et dans quelles conditions. Il en va de même durant la vie de l’entreprise lorsque la direction pense déceler un nouveau marché, une nouvelle niche, un nouveau besoin… Quoi qu’il en soit, cette clientèle a également des droits qu’il faut respecter, et des obligations auxquelles elle doit se soumettre, à savoir :

  • Le client peut demander d’acheter ce qu’il veut, bien ou service.
  • Il peut demander des conditions particulières que ce soit en termes de prix, d’échelonnement des paiements, d’horaires, de lieux, de livraison, etc. Il n’y a pas de limite à ce qu’il est en droit de demander. Bien des entreprises fonctionneraient d’ailleurs mieux en intégrant bien cette notion. C’est le fameux « le client est roi ».
  • Le client peut enfin se fournir où il veut et discriminer de la façon qu’il veut [4].
  • À l’inverse, le client est techniquement contraint de se soumettre à l’offre existante. Si ses demandes sont extravagantes, personne ne lui fournira le produit ou le service.
  • De même, il doit fournir une contrepartie à ce qu’on lui offre. En règle générale, il faut payer. Mais parfois, l’entreprise peut demander autre chose qu’un simple paiement, comme une caution ou un autre service, par exemple.

Le client n’est donc pas tout à fait roi : il lui faut tout de même trouver un royaume.

Revenons à notre entrepreneur : le voilà à la tête d’une entreprise disposant de fonds et de moyens de production, et face à lui se trouve une clientèle virtuelle qui ne deviendra réelle qu’à la condition que son offre corresponde à suffisamment de demandes.

C’est là qu’on en vient aux horaires d’ouverture. Si la demande est identifiée par l’entrepreneur – à tort ou à raison – il a tout intérêt à y répondre. C’est son rôle en tant que chef d’entreprise et, en tout état de cause, le choix est sien.

Le cas des employés est très différent. Très majoritairement salariés, ils ont fait le choix de ne pas être entrepreneurs et donc de n’en pas subir les contraintes. Cela implique également de ne pas en avoir les responsabilités. Ils ont au contraire opté pour une vie plus calme – en tout cas dans le domaine économique – en se faisant salarier. Ils louent leur force de travail de façon régulière et prévisible en échange de quoi l’employeur les rémunère de façon également prévisible et régulière. C’est le grand intérêt du salariat : peu de responsabilité, peu de risque, grande régularité. C’est l’entrepreneur et les investisseurs qui prennent sur eux les risques, donc les responsabilités. C’est une situation recherchée car confortable.

Il en découle que ce n’est pas aux salariés de décider des horaires d’ouverture de l’entreprise. Tout au plus peuvent-ils refuser de travailler eux-mêmes à des horaires qui ne leur conviennent pas. Bien évidemment, comme toute décision dans la vie, cet éventuel refus peut avoir des conséquences : si l’employeur a besoin de salariés à des horaires particuliers et que certains desdits salariés refusent ceux-ci, il est possible que l’embauche ne se fasse pas ou qu’à terme, il y ait licenciement.

En effet, le marché est un phénomène global, et croire que les salariés pourraient s’y soustraire en reportant toute la charge d’adaptation sur les épaules de l’entrepreneur est, au mieux, naïf. Le but du salariat pour l’entreprise est de se fournir en main d’œuvre pour satisfaire sa clientèle et, par effet de bord, les investisseurs. On ne peut pas refuser les prémisses de ce fonctionnement sans faire écrouler tout l’édifice.

Cela étant, si trop peu de gens acceptent de travailler dans les conditions demandées par l’employeur (qui peuvent être des horaires spécifiques comme beaucoup d’autres contraintes), il faudra bien que lui-même s’adapte à cette force-là du marché : soit il modifie ses conditions, soit il augmente les salaires proposés, soit il propose d’autres avantages en contrepartie.

Dans un marché libre – c’est-à-dire sans intervention de l’État – c’est ainsi que le processus se déroule. Et on finit toujours par trouver un accord entre ces trois parties : l’employeur, le salarié, le client. C’est sain, et personne n’est lésé.

Les syndicats, tels que défendus par Frédéric Bastiat dès 1845, ne sont rien de plus que des associations de travailleurs qui défendent leurs intérêts communs. À l’époque, il s’agissait d’autoriser le droit de grève (que le monde a changé…) en arguant du fait que si un employé seul avait le droit de venir travailler ou non, une coalition de travailleurs disposait collectivement du même droit.

Avec cette définition, pas de problème de droit : un groupe de salariés peut par exemple refuser en bloc le travail le dimanche, l’employeur a le droit d’aller chercher d’autres employés plus enclins à satisfaire son besoin. Si tous les salariés potentiels décident collectivement de refuser le travail dominical, l’employeur et, par voie de conséquence, sa clientèle, devront s’adapter à cette contrainte de marché.

Les syndicats n’ont pas de droits ou de responsabilités propres au sein des entreprises. Ils n’ont que ceux qui leur viennent de leurs membres. Ne seront ainsi légitimes que les syndicats dont des salariés seront membres. Ainsi, l’intersyndicale Clip-P qui a fait fermer le Sephora des Champs-Élysées n’aurait eu aucune légitimité à agir, car aucun salarié n’en était membre. D’où la vive opposition de ces derniers.

Si les syndicats s’étaient contentés de défendre les intérêts de leurs membres tout en respectant les droits des autres, il n’y aurait ainsi pas de problème.

Mais c’est avec la cinquième partie que la situation se dégrade : l’État, soumis aux lobbies, grand amateur de clientélisme, est en effet une cible de choix pour des syndicats en manque de représentation. Ensemble, ils vont créer le code du Travail. 3500 pages d’un hébreu aux références croisées qu’on dirait volontairement cryptique.

Et c’est en s’appuyant sur ce document que les syndicats, ne représentant du coup plus qu’eux-mêmes, attaquent en justice les entreprises contrevenant aux règles qu’ils ont édictées.

Je vous invite à lire cet article de Contrepoints concernant la législation du travail dominical. Vous y verrez à quel point l’arbitraire règne en maître, en violation flagrante des droits individuels des parties légitimes : l’investisseur, l’entrepreneur, les salariés, et les clients.

Pourtant, c’est de celles-ci et de celles-ci seulement que sont constituées toutes les entreprises du monde.

Pour répondre donc à notre question du titre : ce ne sont ni les salariés, ni les syndicats qui sont légitimes à définir les horaires d’ouverture. C’est l’entrepreneur, soumis aux demandes de la clientèle.

La clientèle…

Absente, plus d’horaires, plus d’entreprise, plus de salaires. Le chômage et la misère.

Et vive la France.


Notes :

  1. Les arguments utilitaristes souffrent d’un défaut de conception : Leurs défenseurs partent du résultat hypothétique d’une situation – souhaitable ou non – pour déduire les actions à mener ou les règles à suivre. C’est la méthode dite de « la fin justifie les moyens ». Bien sûr, le résultat souhaité l’est rarement pour tout le monde – c’est déjà bien s’il l’est pour une majorité – et les méthodes pour l’atteindre n’ont qu’une chance toute relative d’être aussi efficaces que voulu, quand elles ne créent pas en plus nombre d’effets de bord indésirables et difficilement prévisibles.
    Il s’agit donc de remettre les choses dans l’ordre, en commençant par le début : « comment ça marche » pour comprendre les règles de bases (celles que personne ne décide : quand je lâche un objet, il tombe) et ensuite en déduire comment, éventuellement, influer sur le mécanisme pour aboutir à un autre résultat sans violer ces règles.
  2. En fait, c’est un peu plus compliqué que cela. S’il a apporté les fonds (depuis ses fonds propres ou via un emprunt personnel), l’entrepreneur peut se rémunérer directement sur les bénéfices. Si les fonds ont été apportés par des investisseurs, l’entrepreneur se paiera avant bénéfices. Mais dans les deux cas, sa rémunération ne pourra guère dépasser la marge bénéficiaire de l’entreprise. D’où le raccourci.
  3. On rejoint ici le débat sur les grosses rémunérations des grands patrons : est-il légitime de gagner des millions pour gérer une entreprise ? Oui, si les investisseurs y voient un intérêt.
  4. La discrimination, c’est le choix. Le client est légitime pour tous ses critères de choix, mêmes ceux qui peuvent choquer la morale. Ainsi, on peut par exemple être raciste et refuser de se faire servir par tel ou tel serveur dans un bar. Si d’aventure une partie importante de la clientèle se comportait de la sorte, l’employeur n’aurait guère d’autre choix que d’inclure ce critère lors de la sélection à l’embauche, même s’il ne partage pas l’opinion de ses clients.
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  • l’argumentation me plait bien…

    mais elle ne tiendrait que si les investisseurs et employeurs prenaient leurs indépendances vis à vis de l’état nourricier.

    les entreprises ne sont elles pas les premières bénéficiaires de l’etat providence ?

    • C’est une analyse basée sur les droits naturels. Vous parlez de droit positif à la française.

    • Toutes les entreprises ne bénéficient pas de l’Etat providence. par ailleurs elles payent toute plus qu’elles ne recoivent, hormis quelques cas de secteurs hautement subventionnés.

    • Les entreprises ne sont pas les premières bénéficiaires de l’Etat-Providence mais ses premières victimes.
      Hormis bien-sûr celles qui ont les réseaux suffisants pour se trouver du bon côté de la barrière.

  • En fait l’employeur prend tous les risques, et doit donc avoir la plus grande liberté de manoeuvre. D’autant plus qu’il devra partager ses bénéfices avec l’Etat, mais pas ses pertes !!!

    Il va donc déterminer les règles de son personnel : horaires, tenue, etc. Mini-jupes roses ici, austère robe marine là, avec ou sans tablier, coiffe ou non, … ou ce qu’on veut qui cache le nombril.

    Tout cela fait partie d’un règlement de l’entreprise, dont le candidat reçoit connaissance. Il adhère, ou passe son chemin. Notons aussi que si le contact est bon, quelques variantes peuvent être acceptées : « le mercredi, puis-je commencer plus tôt mais finir à 15 heures » n’est pas indécent et peut se négocier.

    La loi fixe généralement le total « normal » à 40 heures (35 chez les francais qui sont nés épuisés), et ce qui excède tombe dans les gratifications des heures supplémentaires sur base volontaire.

    C’est tout, c’est simple, et personne n’a à s’en mêler.

  • Tout d’abord vous avez une vision très réductrice de l’entreprise. En effet, vous oubliez tout simplement la notion de temps. Parmi les entreprises qui existent aujourd’hui, beaucoup ont été créées bien avant que les employés et même leurs dirigeants y accèdent. Autrement dit, le raisonnement un peu simpliste, pardonnez-moi de vous le dire, est légèrement caduc. Mais passons, restons sur ce raisonnement. Quelqu’un créé une entreprise. Il a besoin de salariés pour satisfaire la demande de ses clients. Vous dites : « les salariés ont choisi de ne pas être entrepreneur », ok, on peut simplement vous rétorquer « l’entrepreneur a choisi de ne pas être salarié » ! Cela nous mène où ? Peu de risque ? Vie calme ? Allons ! Un peu de sérieux ! Entre le salarié de Sephora et B; Arnault, lequel a une vie calme, lequel a peu de risque ?
    Ceci dit, quel rapport entre pseudo-absence de risque et le choix des horaires ? Vous vous contentez de nous dire « ils n’ont pas à décider car ils n’ont pas de responsabilités » (ce qui est faux, ils ont des responsabilités, notamment le fait d’effectuer le travail pour lequel ils sont payés), mais vus n’apportez aucune justification, vous vous contentez arbitrairement de dire : c’est comme ça.

    • Mais le temps, monsieur, ne change rien à l’affaire, si j’ose dire. Il reste que l’entreprise nécessite des fonds qui ont des propriétaires, des gérants, qui ont les responsabilités que veulent bien leur donner les propriétaires, des employés qui ont certes des responsabilités, mais qui ne risquent pas systématiquement leur poste si l’entreprise n’atteint pas parfaitement ses objectifs, et des clients qui sont de bon droit exigeants.
      Dans cette chaîne, les clients sont parfaitement libres ne peuvent en général pas être maintenus captifs. A l’autre bout, les investisseurs sont en droit de demander rétribution pour leur investissement risqué (ils ne risquent pas juste un job, mais leurs économies, c’est plus dangereux). Ôtez-leur ce droit, et les fonds disparaissent et les entreprises aussi.
      Restent l’employeur et l’employé. L’employeur doit des résultats globaux. L’employé doit une charge de travail.
      C’est la différence entre obligation de résultat pour le premier, et obligation de moyens pour le second.

      Je vous invite à prendre le temps de (re)lire posément cet article, en laissant de côté vos préjugés contre l’entreprise.

      • Tout d’abord, il faut distinguer plusieurs choses. Si je vous achète une action LVMH, l’entreprise ne touchera pas un centime de la transaction, donc dans ces conditions parler d’investissement est très douteux ! Il n’y a alors pas matière à rétribution. Ensuite, quelqu’un qui monte une entreprise, il se tourne vers des personnes pouvant lui fournir des fonds pour acheter des équipements, des logiciels, des machines, des locaux, etc. Ok. Il y a deux types de financement :
        1. par le crédit (bancaire en général). Ici, je ne parlerai pas des circonstances actuelles de ce genre de financement (difficulté d’accès, peu adaptés aux jeunes entreprises à fort potentiel d’innovation donc d’investissement)
        2. le financement par actions pour faire simple (une personne devient propriétaire de l’entreprise). Dans ce cas, sa rétribution par la suite est justifiable (encore que c’est discutable) par le fait qu’elle immobilise de l’argent, qu’elle prend un risque (encore que c’est elle qui choisit de prendre le risque mais admettons). Ce qui veu donc dire que l’intérêt qu’elle reçoit doit correspondre à la somme de l’inflation (immobilisation de l’argent) et du risque pris. Or de deux choses l’une. ou bien ce risque est calculable et dans ce cas aucun problème pour calculer la rétribution liée au risque ou bien il ne l’est pas et dans ce cas, le niveau de rétribution pose problème. J’ajoute qu’il y a aussi à prendre en compte la notion de temps (et oui encore). Un crédit bancaire a une durée déterminée, ce qui n’est pas le cas d’un financement par action. On peut donc légitimement se demander si le risque pris a début mérite toujours rétribution 10 ans après !

        Enfin, vous dites que les gérants doivent rendre des comptes aux propriétaires de fonds de l’entreprise. mais cela n’a rien de naturel ! c’est au contraire un choix social et culturel ! A partir du moment où des règles sont établies (par exemple indépendance de la direction des actionnaires, ou encore contrôle des salariés ), les investisseurs font leur choix en toute connaissance de cause et acceptent donc ces règles.

        • Il semble que vous ne compreniez que partiellement le fonctionnement du financement d’une entreprise, et par conséquent la chaîne des responsabilités.
          Tout d’abord, la participation au capital implique trois containtes. Vous les évoquez séparément sans en saisir le lien :
          1. La perte de valeur de l’argent durant son immobilisation, c’est à dire l’inflation. Effectivement, si les intérêts d’un investissement ne couvrent pas au moins celle-ci, il est garanti que l’investissement fera perdre de l’argent à l’investisseur.
          2. Le risque. Vous comprenez mal la notion de risque. Cela ne se mesure pas mathématiquement une fois pour toutes. D’une part, le risque est personnel, et d’autre part il est subjectif et variable dans le temps. Pour le même investissement, la perception de ce risque est différente selon qu’on dispose tout juste de la somme ou qu’on en possède 100 fois le montant, qu’on soit jeune père de famille, adulte bien établi, ou retraité sur le déclin, etc. Ce n’est bien sûr à personne d’autre qu’à l’investisseur de définir ce qu’est le risque pour lui, et quel dédommagement il est en droit d’en espérer. C’est de son argent à lui qu’il s’agit, pas du vôtre, et personne n’a aucun droit dessus. Ni sur son usage, ni sur sa rétribution.
          3. La durée. Vous en parlez comme d’une variable qui ferait nécessairement baisser le montant des intérêts. C’est faux. Vous prenez l’exemple du crédit qui prend fin un jour ou l’autre. C’est exact, mais comment ? Par le remboursement. Qui rembourse l’actionnaire ? Il y a des entreprises qui le font, en rachetant leur propres actions, ce qui leur permet de récupérer une liberté de manoeuvre. Mais sans cela, le temps ne change pas la donne pour la simple raison qu’il passe. Au contraire : L’actionnaire, en plaçant cet argent, se départit de la liberté d’en faire usage pour ses besoins immédiats, dont il diffère la satisfaction pour la durée de l’investissement. Et c’est l’entreprise qui profite de ce gain de temps.

          Il est primordial de comprendre que celui qui achète aujourd’hui une action d’une entreprise existante acquiert un droit de propriété sur celle-ci. Ce droit vient de la répartition initiale des parts en actions, et le temps ne change en rien ce droit de propriété, qui peut légitimement être cédé à qui veut l’acheter.
          C’est de là que le devoir de rendre des comptes des dirigeants provient : Si les actionnaires perdent confiance en eux, il ont le droit d’en changer. Ce droit leur vient légitimement de leur droit de propriété, issu de la possession de l’action, elle-même conséquence de l’investissement initial. Vous ne pouvez priver les actionnaires de ces droits sans faire écrouler tout l’édifice : on n’investit que si l’on espère du rendement, ce qui implique cette chaîne de possession – responsabilité que j’ai décrite.
          Si vous tentez de changer cet état de choses (les communistes l’ont fait avec les résultats que l’on sait), plus d’investisseurs, donc plus d’argent, donc plus d’entreprise. C’est aussi simple que cela.

          Ce n’est pas une convention sociale, c’est un processus logique. Vos suggestions de fin de commentaire amèneraient tout simplement à la disparition des investissements. Vos « règles » sont idiotes, car elles ne se fondent pas sur la réalité.

          • 2. au moins vous remarquez que le risque n’a rien d’objectif et donc en fin de compte qu’il est impossible de prétendre que la rémunération de ce risque est justifiée ! Autrement dit ceux qui prétendre que la rémunération est justifiée par le risque pris ne font que ventiler puisque rien ne permet de prouver que ce risque est bine réel et qu’il ets rémunéré à sa juste valeur ! un peu trop facile de laisser à l’investisseur de le laisser déterminer ce qui est le risque pour lui, c’est le règne de l’arbitraire, complètement antilibéral ! Vous évoquez ensuite une question très intéressante : « ce n’est pas votre argent c’est le sien ». en fait, vous laissez e côté d’un revers de main, toute la question de la répartition des richesses produites et donc celle de la rémunération. Vous dites précédemment que c’st à celui qui prend le risque de décider de sa rémunération et ensuite vous dites c’est son argent et pas celui des autres ! un peu facile : en fait on pourrait prendre une analogie avec un voleur, il capte une partie de la richesse produite et ensuite dit, c’est mon argent et pas le vôtre ! un peu trop simpliste non ? Et pourtant c’est exactement votre raisonnement !
            3. Vous comprenez mal ce que j’ai écrit sur la durée. je fais simplement remarquer que contrairement à un crédit qui une fois remboursé n’existe plus, ce n’est pas le cas d’une action qui est rémunérée ad vitam éternam même si la somme versée au départ est remboursée avec inflation et « risque » pris. les entreprises qui rachètent les actions ou dit autrement qui brûlent du capital, c’est comme cela qui vous pensez qu’une entreprise va se développer ? laissez-moi bine rire ! j’ai déjà dit en quoi la rémunérationde l’actionnaire pouvait, à la rigueur, être justifiée, l’immobilisation.

            je vous repose la question : croyez-vous que si je vous achète une action LVMH, cette entreprise va être financée ? Si vous me dites oui, je pense que celui qui a du mal à comprendre le financement de l’entreprise c’est vous !

            Vous prétendez que leur droit vient légitimement de leur droit de propriété ! C’est hautement contestable. on pourrait au contraire estimer que le droit provient de ceux qui créent la richesse autrement dit les salariés.

          • juste une dernière chose : le droit de propriété n’est pas de nature logique, il ets bine de nature sociale et culturelle, comme tous les droits !

          • Vous ne comprenez rien à cela, Lionel. Il est inutile que je persiste à vous expliquer ce que vous n’êtes pas en mesure de saisir.
            J’ai déjà tout dit ci-dessus. Je ne me répèterai pas.

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