Le paradoxe des oignons

Paul Jorion propose une recette radicale pour en finir avec la spéculation financière. Guillaume Nicoulaud lui concocte une réponse cuisinée aux petits oignons.

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Le paradoxe des oignons

Publié le 1 octobre 2013
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Paul Jorion propose une recette radicale pour en finir avec la spéculation financière. Guillaume Nicoulaud lui concocte une réponse cuisinée aux petits oignons.

Par Guillaume Nicoulaud.

Cette fois-ci, c’est l’inénarrable Paul Jorion qui s’y colle dans un article publié le 26 septembre 2013 sur challenges.fr : « il faut, nous assène l’histrion médiatique, supprimer la spéculation. »

Nous-y revoilà. C’est une antique tradition. Déjà, sous l’Ancien Régime, on avait coutume de faire porter le chapeau des aléas climatiques et des politiques imbéciles aux accapareurs ; aujourd’hui, force est de constater que rien n’a changé et qu’on trouve toujours, à la barre du tribunal révolutionnaire, un accusateur public prêt à dénoncer les méfaits des spéculateurs. Si les prix montent, qu’on les pende ; si les prix baissent, qu’on promène leur tête au bout d’une pique ! Au royaume du mensonge, la dénonciation de l’ennemi du peuple tient toujours lieu de pensée.

Plutôt que de rentrer dans un débat théorique, je vous propose une approche purement expérimentale, une vérification empirique qui, si elle ne satisfait sans doute pas les conditions requises sur une paillasse – c’est le lot commun des sciences sociales – a au moins le mérite de mettre nos inquisiteurs dans une position quelque peu inconfortable.

Il se trouve que la providence et le lobbying des producteurs d’oignons américain nous ont offert un cas d’école tout à fait exceptionnel : c’est le Onion Futures Act, législation étasunienne entrée en application le 22 août 1958, qui interdit purement et simplement la négociation de contrats futures sur les oignons.

Nous allons donc comparer la variabilité du prix des oignons [1] à celle du prix d’une matière première régulièrement décriée pour l’intense spéculation dont elle fait l’objet, j’ai nommé le pétrole [2], de février 1986 jusqu’à décembre 2010 [3].

Voilà à quoi ça ressemble :

Juste pour vous donner un ordre de grandeur, le prix du sac d’oignons de 50 livres est passé de 12,99 dollars en février 2010 à 25,75 dollars le mois suivant. D’une manière générale, l’écart-type des variations mensuelles de prix sur le marché hautement spéculatif – celui du pétrole – atteint 9,97% ; sur le marché dûment protégé de la spéculation par le législateur, il atteint 26,17%.

Et, à la demande générale, voici les oignons conte l’indice S&P 500 (Jan 1970 – Déc 2010) :


Sur le web.

Notes :

  1. Source : USDA, Prix de gros des oignons frais à Chicago (données mensuelles de 1970 à 2010, en USD par sac de 50 livres).
  2. Source : EIA, prix FOB du West Texas Intermediate (WTI) (données quotidiennes de 1986 à aujourd’hui, en USD par baril).
  3. N’y voyez aucune malice : je prends les dates disponibles.
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  • Dans la petite tête de ce gros rouge qui tache de Jorion, supprimer la spéculation, c’est en réalité supprimer les marchés, interdire les variations de prix, fixer le tarif administratif de l’oignon dans un bureau de Bercy.

    Avec la méthode Jorion, il n’y aura plus aucune variation de prix. Plus d’oignons non plus… Mais ça, le Jorion, il s’en moque pas mal.

    • Il suffit de forcer des gens à planter des oignons, de les récolter, et ensuite de les vendre, et si jamais par le plus grand des hasards ils ne veulent pas -> Goulag.

      Vous voyez c’est simple de fixer les prix.

  • Belle histoire, beau scénario, vous pourriez en faire un soupe opéra !

  • Von Mises démontrait très bien dans l’action humaine que l’activité de spéculation est liée à la nature même de l’individu doué de raison.

    Vouloir supprimer la spéculation c’est vouloir changer la nature de l’homme, ce que cherche à faire toute bonne théorie socialiste.

    Et cela finit toujours en catastrophe …

  • Ne pas spéculer est une spéculation en elle-même.

    • D’ailleurs, le système socialisant d’après-guerre n’est-il pas basé sur une forme de spéculation ? Que le monde ne changerait pas, que la démographie n’évoluerait pas, qu’il y aurait une croissance stable…
      L’intervention politique n’est-elle pas basée sur la spéculation qu’elle ait un effet bénéfique ?
      La différence, c’est que cette spéculation et la spéculation individuelle, c’est qu’elle engage de force toute la population à son échec…

  • L’inénarrable Contrepoints…

    • Quelle avalanche d’arguments !

      • C’est que M. Jorion n’a pas le temps d’argumenter. Il doit préparer sa prochaine vidéo où il expliquera que la fin du capitalisme se rapproche décidément encore plus que ce qu’il pensait la fois dernière dans sa vidéo précédente.

        De quoi vit M. Jorion. Des dons de son blog et du statut très généreux – c’est lui qui l’a écrit – d’artiste-auteur en France. On critique pas la main qui vous nourrit.

    • Venant de l’auteur de cette blague, je vais prendre ça comme un compliment…

      • Peut-on parler de verbiage au sujet de la théorie du prix de Monsieur Jorion ?

        • Jorion commence par définir un prix pour toute chose. Puis, il regarde les prix de marché.

          Il constate alors avec effroi que les prix de marché sont systématiquement différents des prix qu’il a préalablement défini. Emu aux larmes par tant d’injustice, il en déduit évidemment que les prix de marché sont faux et que les écarts constatés sont dus à la méchante spéculation de vils intermédiaires s’engraissant sur le dos du prolétariat exploité.

          Une seule solution dès lors : tordre le réel pour qu’il entre dans son cadre idéologique. C’est pourquoi Jorion demande l’interdiction des marchés (de la spéculation, mais cela revient au même dans son esprit). Jorion a juste un petit souci conceptuel avec la valeur des choses, une sorte de trou noir intellectuel qui aspire tout sens commun sur son passage 😉

      • Guillaume, vous êtes un grand détecteur de cons.

      • Je ne vois pas en quoi c’est une blague !?

        Certes c’est un peu long pour une série d’évidences, et la partie psychanalytique est probablement « hors-sujet », mais à priori ce monsieur Jorion se contente d’opposer la variation du prix de marché à une valeur déterminée en actualisant les flux futurs (ce que font tous les analystes financiers pour comparer les valeurs des entreprises).

        Il n’y a à mon sens rien de ridicule à cela…

    • eh oui monsieur Jorion, c’est un talent assez rare que celui d’attirer et de retenir des gens d’élite, sans les enrégimenter dans une coterie ; jaloux va !

    • Apparemment monsieur Jorion n’a pas connaissance de la fable des abeilles et il va nous pondre « Jorion et les oignons », un truc à pleurer de rire.

  • Je ne comprend pas cet article, on y parle de spéculation et on ne montre que les variation de l’offre et e demande. La spéculation c’est juste une partie de celle-ci, c’est par exemple quand on achète la récolte d’oignon avant qu’elle ne soit plantée. C’est une spéculation positive car elle crée un prix de base, mais celle qui consiste à acheter 3 secondes et revendre aussi sec, ça s’est une spéculation non indispensable.

    Donc le facteur temps devrait aller de paire avec la spéculation, le très court terme ne devrait pas être autorisé avec les valeurs naissantes.

    • L’inénarrable Jorion…

    • Et comment ont fait pour faire différencier l’un et l’autre ? On installe des compteurs sur les actions pour qu’il soit impossible de les revendre en un temps trop court ?
      Allons, allons. Le marché se débrouille pas mal avec le pétrole malgré l’omniprésence des tripatouillages étatiques et des règlementations aberrantes.
      Si on veut comparer, essayez de voir les variations du prix du blé sous l’Ancien régime et jusqu’au directoire. C’est assez éclairant: plus le prix est déformé par les prix plafonds, plus les spéculateurs sont combattus (vendre au dessus du prix fixé par l’état une denrée équivalait à un aller simple à la guillotine), plus la pénurie de bien est grande et les prix fluctuent.
      La spéculation agit comme un régulateur de l’économie en augmentant la demande en période d’abondance et en augmentant l’offre en période de pénurie.

      • C’est vrai que ça reste difficile de déterminer une manière simple de limiter le nombre d’intermédiaire sur les produits de consommation.

        Mais je reste persuadé qu’en limitant le volume de transaction, sur une durée donnée, selon un fonction inverse, n’aurait qu’un coté positif.
        Limitant d’abord l’effet d’avalanche, et laissant aussi l’occasion aux petits porteurs de placer leur valeurs avant une trop chute brutale, car si on idéalise, il ne s’agit plus que de la puissance des ordinateurs qui soit en jeu à l’heure actuelle et non la qualité du travail du spéculateur.

        Donc rendons ce marché moins gourmand en intermédiaires qui n’apportent rien en terme de plus-value du produit, car ce renchérissement n’est pas bon pour le PIB et limitons la volatilité dans le temps.

        Si la demande donnait un meilleur prix, sans viser à son enrichissement personnel, tout ceci n’aurait de sens, car au final le consommateur voit un tas d’intermédiaires qui prennent plus de marge que le producteur.

        • « il ne s’agit plus que de la puissance des ordinateurs qui soit en jeu à l’heure actuelle » : c’est bien connu que les ordinateurs sont auto-programmés, sans intervention humaine ni travail du spéculateur. C’est un peu comme si on interdisait à l’ouvrier d’utiliser un marteau, parce que c’est pas du jeu, hein : il n’a qu’à enfoncer ses pointes avec le tranchant de la main.

          « sans viser à son enrichissement personnel » : les prix n’apparaissent qu’à partir du moment où l’offre et la demande s’enrichissent ensemble, mutuellement. Sinon, il n’y a pas transaction, pas de prix, pas de quantité échangée.

          Pourquoi limiter la fréquence d’apparition des prix ? Plus la fréquence de cotation est élevée, plus les particuliers sont mis sur un pied d’égalité vis-à-vis des professionnels. Les seuls que cette disposition avantagerait sont les professionnels profitant du marché gris. La cotation en continu met chacun au même niveau d’information pour un coût presque nul. Les principales banques soutiennent l’idée de cette interdiction, avec le soutien actif des lapins-crétins utiles comme Jorion, dans le but d’exclure les plus petits intervenants des marchés.

          Les principales banques ont déjà réussi à monopoliser le marché des obligations, pas la peine de leur donner en plus un monopole sur celui les actions.

          • je n’ai pas parlé de fréquence d’apparition, je serai plus pour une pénalité pour dépassement de volume.

          • Donc les grosses machines financière font leurs transactions pendant un moment et ensuite s’il elles ont joué le volume, la partie gratuite serait finie, et les frais rendraient les mouvements plus réfléchis.

            Ca laisse aussi plus de temps aux moins gros de profiter des valeurs d’une autre manière, avant que la roulette ne tourne à nouveau.

            En fait le but d’une pareille dissuasion est de mieux mûrir les choix stratégique pour éviter des changements massifs juste pour quelques centimes ou de simples rumeurs.

          • C’est plutôt les bêtises que tu alignes, pauvre Lafaillite.

        • « Mais je reste persuadé  »
          Et oui. C’est bien le problème. vous êtes imperméable à la réalité, tous les échecs de toutes les expériences faites pour aller dans le sens que vous indiquez, vous les ignorez, ne voulez pas les voir.
          Vous raisonnez seulement en yfodraukon et yaka, avec des « si » bons pour mettre Paris en bouteille.

          Pour votre info, « quand on achète la récolte d’oignon avant qu’elle ne soit plantée » on fait simplement son métier d’industriel, qui doit s’assurer d’avoir la matière première dont il aura besoin toute l’année (et qui en échange offre l’assurance, au futur planteur, qu’il aura bien un acheteur pour ses oignons) ; c’est l’exact cotnraire de ce que vous appelez spéculation. Le spéculateur, c’est celui qui plante SANS avoir un contrat de vente pour ses oignons (et les agriculteurs assument parfaitement cette démarche, la culture étant couramment désigné par le terme de « spéculation »)
          Les plus terrible spéculateurs, ceux qui prennent le plus de risques, et se font le plus de gains, ceux donc qui ont le plus à perdre dans toute régulation/interdiction de la spéculation, ce sont les gens qui travaillent la matière réelle, les producteurs. Interdire la spéculation c’est ni plus ni moins qu’interdire l’économie.
          Bravo Bravo…

          • bon relisez mon commentaire, je ne considère pas cela comme inutile. ‘industriel qui s’achète sa matière première ne va pas la revendre pour un profit pécuniaire si e marché s’envole. Il doit aussi faire tourner son usine. Par contre l’intermédiaire qui place juste pour voir la hausse et empocher une plus-value en fonction de la météo, celui-ci ce n’est pas nécessaire qu’il y en ait des légions les uns derrière les autres pour faire tripler la valeur en une heure.

            Donc un système qui limite le volume n’affecte pas celui qui travaille sur le long terme, cela le limite à acheter la moitié de son besoin en une fois, c’est certain que la spéculation peut intervenir, mais l’industriel va aussi attendre la baisse des prix donc c’est rare qu’il ait besoin d’une plus grande capacité d’échange.

            Donc Yakakiditke, oui, mais c’est pas en lisant de travers qu’on fait les meilleurs commentaires. Vous avez raison sur la main mise des banques, mais ne rien faire, c’est juste leur laisser le faire.

          • Rien que des spéculateurs en rang d’oignon…

          • « qui s’achète sa matière première ne va pas la revendre pour un profit pécuniaire si e marché s’envole. Il doit aussi faire tourner son usine… »

            Bien sûr que si. En tout cas il devrait le faire si le profit de la revente du stock de matières premières non transformées est plus important que le coût de non-utilisation de l’usine. Et en pratique, il le fera.

            Le but de l’entreprise est de maximiser le profit, qu’importe la façon de s’y prendre. Par contre, il est évident que le producteur qui achète et revend des matières premières sans les transformer est en général moins compétitif puisqu’il doit couvrir le coût du capital immobilisé dans son « outil de production ».

            Par ailleurs un système qui limite les volumes de transaction augmente le risque de liquidité et les coûts qui s’y rapportent. Limitez les volumes échangés par les « big players » et le jour où la « veuve de Carpentras » voudra vendre ses trois actions, elle devra attendre 2 jours parce qu’il n’y aura pas d’échanges en face, tout le monde ayant atteint sa limite. Résultat, elle n’aura l’argent que deux jours plus tard, et entre temps le chat qu’elle voulait faire soigner avec l’argent de cette vente sera mort.

            Les volumes de transaction ne sont que la résultante de la rencontre entre une offre et une demande. Si des milliards s’échangent c’est à chaque fois parce qu’il y a et un acheteur, et un vendeur, et que les deux y trouvent leur compte. Réguler les volumes c’est comme réguler les prix, seulement un poil plus « subtile », c’est du socialisme pur et dur : c’est penser qu’un régulateur, un politicien, un académique (je dis ça de façon décontractée, dans ce cas là ça pourrait bien être moi) sais mieux que les participants de l’échange ce qui est bon pour eux. Quelle prétention !

          • merci Lafayette, grâce à toi je viens de comprendre comment fonctionne un petit fasciste ordinaire. Comme un gamin mal élevé , en fait : « je veux » et « que fait la police ? »

          • @P
            Toujours est-il que pour me traiter de fasciste ordinaire, vous vous trompez de cible. Je ne joue pas contre la bourse, je ne demande pas la fermeture des casinos ni des bordels, bref ce n’est pas une révolution.

            Vous qui faites des attaques personnelles pour appuyer votre manque d’argumentation. Des méthodes bien rodées dans les régimes religieux et totalitaire ou l’individu est ciblé.

          • Tu te sans visé ? Pourtant je ne t’ai pas traité de fasciste ordinaire, j’ai juste fait remarqué que grâce à toi j’ai compris comment fonctionnait ce genre de personne, (alors qu’avant je ne comprenais pas). J’aurai pu dire la même chose à un prof d’histoire, par exemple.
            Et rien ma description du PFO ne permet a priori de t’identifier « Comme un gamin mal élevé , en fait : « je veux » et « que fait la police ? » » ; elle ne comporte aucune allusion directe ou indirecte à toi.
            Maintenant, si tu te reconnais dans cette description dont le défaut évident est sa généralité, qui suis-je pour te contredire ?

          • pour : « je veux » et « que fait la police ? »

            Ca j’avais compris que l’on appelle sa maman face à un PFO. mdr.

        • Difficile ? C’est juste impossible. Dire que telle spéculation est bonne ou mauvaise, que le cours est le fruit de la cupidité de spéculas ou des variations contextuelles sera toujours arbitraire et idéologique.

          Un investisseur qui s’aperçoit qu’il a fait une erreur d’investissement et protège ses billes sera toujours considéré comme un salop de spéculateur mangeur d’enfants…

          • Impossible je ne pense pas mais si on vous dit que vous ne pouvez pas retirer l’ensemble de votre compte épargne sans un préavis de 24h , vous faites un procès à la banque ? Non.

            Ce que je propose ce n’est pas d’interdire la transaction, mais de mettre un règle qui limite les mouvements au 50% sans frais supplémentaire. Donc ces organismes qui couvrent leurs achats qu’à la fermeture de la bourse, font de l’argent sur un crédit temporaire qui ne correspond à rien, et on a besoin de limiter ce crédit en limitant le nombre d’opération dans le temps. Et mettre un frein et une limite à cette valeur qui n’est pas couverte.

    • @lafayette:
      Excellente remarque; il n’ y a rien de mieux que le facteur « temps ultracourt » pour révéler des non-linéarités et/ ou des divergences impossibles à rattraper.

    • « ça s’est une spéculation non indispensable. »

      Il faut donc l’interdire !

      Pour le socialisme, ce qui n’est pas autorisé est interdit. C’est pourquoi le terme « liberté » y est dénombrable: L’État socialiste vous accorde telle ou telle liberté.
      Et, soucieux de nous rendre heureux avec ou contre notre gré, il les multiplie au gré de ses lubies et élucubrations, chaque génération de socialiste entendant ajouter à son tour, par la loi, une marche vers le Progrès – et avec elle, enfler les contrôles administratifs et la bureaucratie.
      La cléricature socialiste s’arroge par la forcer le monopole de la réflexion morale et anthropologique, fondement de sa prétention au pouvoir, retournant le terme de « laïcité » qui dans son sens original et chrétien, elle prescrit au contraire une limitation du pouvoir.

      Pour le libéralisme, ce qui n’est pas interdit est autorisé.
      La liberté y est une, il n’y a que « la liberté ». Ce sont les interdits qu’on peut dénombrer, et chacun doit être justifié par une nécessité objective et rationnelle.
      Le libéralisme est donc effectivement laïc, raison pour laquelle il ne nourrit aucune haine envers les Églises.

      • De plus, dans l’État socialiste, ce qui est autorisé est aussi interdit, car il apparaît alors l’abus de droit qui veut que lorsque quelqu’un suit trop bien la loi — les gens cherchant à optimiser leur liberté –, cela finit par fragiliser le socialisme.

      • @Fucius

        Interdire une partie d’une activité nécessaire, comme tout e monde le dit et le reconnait, l’effet de négoce est indispensable pour former un prix keynésien après on peut se demander si les produits dérivés sont utiles en dehors du capital risque et c’est surtout cela qu’il faudrait mieux encadrer, pour cela n’engloutisse pas tout l’or du monde.

        Tout est question de proportion face à l’économie réelle ou l’on n’achète pas avec une carte de crédit virtuelle.

    • Les conclusions de l’article en question (celui sur les prix) ne sont pas mauvaises en elle-même. C’est tout le raisonnement derrière qui est faux.

      Jorion part du principe que le prix « naturel » ou « additif » existe de manière intrinsèque et serait le « vrai prix », alors que le prix du marché serait purement spéculatif et artificiel.

      Or, C’est le prix du marché qui détermine le « prix naturel » et non le contraire.

      Démonstration :
      – Un table est fabriquée avec des planches.
      – Les planches viennent d’une scierie.
      – La scierie achète le bois à des bûcherons.

      Si on part de la théorie que le « prix naturel » est le bon on se retrouve tout de suite avec un gros problème : combien doit être payé le bûcheron ? Si on ne dispose pas de cette information, on ne peut pas déterminer le « prix naturel ». Donc, à moins de déterminer arbitrairement le salaire du bûcheron (avec toutes les idioties à terme que ça implique), seul le prix du marché permet de connaître combien le bûcheron peut être payé et, de fait, combien coutera la table en « prix réel ».

      C’est au final une erreur assez commune en économie. Contrairement à d’autres sciences, il n’existe aucune « base de référence » et tout est perpétuellement en mouvement. Ce qui est inquiétant, c’est que quelqu’un, dont c’est le métier (ce qui n’est pas mon cas) puisse fonder tout son raisonnement sur un axiome qui finalement n’existe pas (l’idée qu’il existe une seule chose avec un prix fixé par la nature).

  • Le pétrole dispose d’une production assez linéaire sur l’année, ce qui n’est pas le cas des oignons. Il aurait mieux valu comparer le cours de l’oignon avec le cours d’une autre matière première agricole disponible saisonnièrement.

    • Pour que la démonstration ait la moindre valeur il aurait fallu comparer avec un marché de l’oignon qui ne soit sans régulation sur la spéculation. Sans cela autant comparer des chaussettes avec des lampes à huiles, ça ne vaut pas grand chose.

      • Pas bien difficile à faire. Mais ça restera comparer des pommes et des poires. Le marché européen (par exemple) est organisé différemment, les intervenants ne sont pas les mêmes, les taux d’intérêt et la croissance sont différents, la démographie et la demande aussi…

        Mais en toute logique, la demande d’oignons ne devrait pas être très très fluctuante, non ? Je ne vois pas trop d’usages industriels, d’effets de mode, etc. Seule l’offre bouge, et ça c’est en fonction des évènements climatiques. Sauf à penser que seuls les oignons sont produits dans les zones agricoles concernées, la variabilité de base devrait être la même pour d’autres denrées agricoles du même genre, aux US. Or ce n’est pas du tout le cas de la volatilité des prix.

        • « Mais ça restera comparer des pommes et des poires. Le marché européen (par exemple) est organisé différemment, les intervenants ne sont pas les mêmes, les taux d’intérêt et la croissance sont différents, la démographie et la demande aussi… »

          C’est dire donc la faible valeur de l’article proposé ici.

    • La demande de pétrole elle n’est pas « linéaire sur toute l’année ». Il y a une forte demande l’hiver, beaucoup moins l’été. Et comme la consommation est massivement originaire de l’hémisphère nord…

      On pourrait parler des autres matières premières agricoles… Il me semble que l’oignon est le produit agricole le plus volatile aux US, et de loin, de plusieurs ordres de grandeur supérieur à tous les autres marchés où la « spéculation par les produits dérivés » est permise…

  • C’est très marrant mais suite à l’arrêt de l’administration depuis hier pour cause de trou dans le budget, quand on va sur le site de l’USDA aujourd’hui, on lit ceci : « Due to the lapse in federal government funding, this website is not available. » suivi d’une menace « After funding has been restored, please allow some time for this website to become available again ».

    En clair, nos bureaucrates veulent faire croire que parce quand ils sont forcés à prendre un congé sans solde, les serveurs de leur site internet s’arrêtent tout de suite de marcher. Décidément, ils n’ont aucune honte.
    Preuve une fois de plus de l’immoralité et de la nocivité de ces corporations de parasites collectivistes.

    • Quand les étatistes doivent diminuer les dépenses, ils taillent dans la chair, dans ce qui est le plus visible, le font de façon à rendre la chose la plus désagréable possible afin de justifier le gaspillage.

  • Prenons l’exemple du café. S’il est stable et relativement bon marché chez nous, c’est parce que d’ignobles spéculateurs (!) en achètent des stocks maximum lors des années de haute production, où il est bon marché, et écoulent ces stocks les années où le café est hors de prix.
    Ce lissage est donc tout à fait au bénéfice du consommateur.

    Si l’Egypte ancienne (ou la France) ont connu des disettes historiques et dramatiques, c’est précisément parce qu’il n’y avait pas de spéculateurs ni d’autres provisions que celles des ménagères.

    • Jusqu’à ce que Moise, chef d’une bande de spéculateurs juifs apatrides (déjà eux) décide d’accumuler des stocks pour profiter (le salop de kapitalis’) de la misère des pauvre travailleurs égyptiens lors de la disette.

      • Et en plus, en plein délit d’initié, ce Moïse, vu qu’il a eu l’info de Dieu lui-même…

        • « en plein délit d’initié, ce Moïse, vu qu’il a eu l’info de Dieu lui-même »

          Dommage que Dieu lui refile les infos par le téléphone arabe.

  • Je crois que de toutes façons la critique de la spéculation est une erreur d’analyse des faits, et sont dénoncés, en général,les situation oùun nombre limité d’intervenants contrôle le marché, et donc ne spéculent pas ..ils savent…

    Quelle personne ne spécule pas sur le prix du mazout pour déterminer le moment où acheter son bazar…

  • Loi du Maximum et du Maximum Général sous la première république terroriste : du plâtre dans la farine, du sang dans le vin… Pénurie générale allant jusqu’à la confiscation des tapis, jusqu’à la guillotine pour avoir stocké des croûtons de pain ! Mais quand est-ce qu’on va arrêter ces délires ?

  • Quoi qu’on pense en général de la spéculation, il faut bien avouer que cette illustration est bien peu convaincante.
    Il aurait fallut
    soit rester sur l’oignon et observer la volatilité avant et après la réglementation.
    soit rester dans le domaine des denrées agricoles et comparer plusieurs filières règlementées et non règlementées

    Mais là, on ne peut rien conclure. D’autant plus que le marché du pétrole est aussi largement administré, les principaux producteurs étant des compagnies nationales, et des stocks obligatoires + réserves stratégiques étant constitués par la plupart des pays industrialisés. Et sur le SP500, il y a beaucoup plus d’acteurs, donc un fonctionnement moins erratique du marché que pour les oignons …. c’est évident.

    • Mauvaise argumentation !

      Si la spéculation est la cause de la volatilité interne des prix, ainsi que l’affirment les socialistes, la supprimer doit nécessairement supprimer cette volatilité. Dès lors, nul besoin de comparer deux situations réelles entre elles mais bien le réel avec ce qui devrait apparaître en application du dogme socialiste. Et l’exemple montre indubitablement que, à propos de la spéculation, l’idéologie est mensongère. Quelle surprise, hein !

      Il n’y a pas d’alternative à l’interdiction du socialisme.

      • « Si la spéculation est la cause de la volatilité interne des prix, ainsi que l’affirment les socialistes »

        Trouvez moi donc un socialiste affirmant que la totalité de la volatilité des prix est attribuable aux spéculateur. M’est avis que le seul que vous pourrez trouver, c’est celui rempli de paille que vous avez bâti de toutes pièces dans votre tête.

        • « un socialiste affirmant que la totalité de la volatilité des prix est attribuable aux spéculateurs » : c’est très exactement ce que font les socialistes lorsqu’ils prétendent remplacer le marché par l’Etat obèse, avec ses tarifs, ses taxes, ses règlements, ses monopoles, ses fonctionnaires en surnombre.

          Dans le genre idéologue illuminé, sans la paille, vous avez un exemple parfait avec le Jojo rouge évoqué plus haut. Et il est loin d’être dans ma tête, celui-là.

  • La où la démonstration ne tient pas, c’est que le problème n’est pas la volatilité en tant que telle : comme il a déjà été indiqué, rien ne présuppose le cours de l’oignon à être plus ou moins volatile que le cours du pétrole, sur lequel est basé une bien plus grande proportion de notre économie.

    Le problème des warrants tient plutôt à la prédiction des évènements rares, qui sont très difficiles à anticiper. Si vous avez une grande volatilité du cours de l’oignon, c’est sans doute que personne n’a de gros stocks et que tout le monde s’en fout. Les warrants n’augmentent pas forcément la volatilité (d’ailleurs ce type de couplage est souvent du second ordre et très délicat à prendre en compte dans l’évaluation du coût d’une option – influence de l’option elle même sur le cours prévu à échéance – ), normalement elles devraient même plutôt avoir un effet inverse. Le problème c’est que quand les gains potentiels sont très importants, les pertes sont souvent illimitées… au risque de faire effondrer tout le système, et c’est là ou réside le problème de la spéculation… Il suffit qu’en 2008-2009, un indice très stable comme S&P 500 chute de 10% à 20% quelques mois d’affilé pour qu’on se retrouve sans autre alternative qu’appeler les contribuables à la rescousse pour sauver les spéculateurs.

    • Gégé : « Si vous avez une grande volatilité du cours de l’oignon, c’est sans doute que personne n’a de gros stocks et que tout le monde s’en fout. »
      ——————————
      C’est « sans doute » aussi parce qu’il y a une loi qui interdit la spéculation sur les oignons. CQFD.
      Donc votre contre-démonstration, poubelle.

      • miniTAX : « poubelle »
        ———————–
        Ou comment éviter de discuter en tirant une phrase, voir ici un mot, pour résumer une argumentation. miniTAX capacité au dialogue : zéro.

        CQFD

    • Il y a toujours une autre alternative… Dans le cas cité en exemple : laisser mourir les spéculateurs et en laisser d’autres, moins mauvais, prendre leur place.

  • On ne peut pas être contre la spéculation et défendre avec zèle la planification centralisée de l’économie.

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