Un vent de révolte, un parfum de liberté

Il souffre en France un vent de révolte, portant un parfum de liberté dans une France à l’atmosphère moribonde.

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Libéralisme (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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Un vent de révolte, un parfum de liberté

Publié le 20 septembre 2013
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L’État français se montre de moins en moins apte à remplir ses fonctions régaliennes, sans perdre en efficacité pour récolter l’impôt et financer – abusivement parfois – l’État-providence et la redistribution forcée. Les Français s’organisent.

Par Baptiste Créteur.

Je plains les policiers français. Ils se sont engagés pour protéger les citoyens et faire respecter des lois justes ; ils se retrouvent à faire respecter des lois injustes et relâcher des criminels.

On trouvera forcément des exceptions ; les arrestations musclées de protestataires en pleine rue auxquelles on assiste de temps en temps ne font pas bonne figure, même si elles sont rarement évoquées en dehors de cette opposition de moins en moins molle. Mais la violence qu’ils déploient n’est pas nécessairement une consigne reçue et exécutée avec zèle ; elle est parfois l’expression d’un ras-le-bol réel, que les policiers vivent et comprennent sans doute chez leurs concitoyens.

Si j’étais policier, j’aurais peur : le nombre de morts par balle semble croître, victimes de règlements de comptes, de bagarres entre bandes rivales et de bijoutiers qui ont mal supporté de se faire braquer par arme à feu par deux zozos en scooter. J’aurais peur d’en prendre une, surtout en sachant que drogue et armes passent tranquillement entre la paisible Marseille et la sereine Corse via des marins de la SNCM.

Je serais assez frustré, aussi, de voir les délinquants enfin arrêtés sortir avant même que ne soit terminée la paperasse d’usage. De voir un gamin de 19 ans se faire descendre parce que, après 14 condamnations, il n’a toujours pas compris que voler sous la menace d’une arme était mal. De voir des atteintes à la propriété sans avoir le droit d’intervenir. De voir que les conséquences sont plus lourdes et plus longues pour les victimes que pour les criminels.

Et je serais content, alors, de voir que les citoyens s’organisent. Qu’ils s’organisent pour protéger leur propriété et leur sûreté, que la police n’a plus les moyens d’assurer, entre voisins. Qu’ils n’hésitent plus à se prononcer contre ce qui n’a plus en France de justice que le nom et désigne un ensemble d’instances chargées de faire appliquer des lois mal rédigées et fondamentalement injustes. Qu’ils n’ont plus peur de se lever, de faire grève de leurs cotisations pour exprimer leur mécontentement.

En clair, les citoyens s’organisent entre eux pour protéger leurs libertés, leur sûreté et leur propriété. L’État démissionnaire  ne remplit plus ses missions ; les citoyens se débrouillent sans lui. Évidemment, les débuts sont un peu chaotiques ; dans le cas du bijoutier de Nice, il y a un mort. Qui, de son vivant, n’avait pas hésité à menacer son meurtrier d’une arme à feu, soit dit en passant.

Mais j’aurais ici un cas de conscience. D’un côté, je saurais que, dans la plupart des cas, mon rôle dans un cas similaire consisterait à chercher les coupables, tenter de les arrêter et, si j’y parviens, constater avec effroi qu’ils ne reçoivent qu’un rappel à la loi. De l’autre, j’aurais peur de voir des citoyens se faire justice eux-mêmes, avec les dangers que cela comporte pour les autres et pour eux-mêmes puisqu’ils n’y sont ni habitués, ni autorisés, et que leur action – légitime ou non, peu importe ici – sera souvent condamnable. En clair, pas de justice, ou une justice rendue par les citoyens qui deviendraient alors des criminels.

Et je me demanderais comment on a pu laisser l’État, dans mon pays, préférer l’État-providence et la redistribution à ses fonction régaliennes ; comment on a pu accepter que la société devienne de plus en plus violente, pas dans son ensemble certes ; comment on a pu tolérer l’apparition progressive de délits d’opinion, les restrictions de droit ou de fait à la liberté d’expression, les infractions légales à la propriété privée, la récompense des coupables et la sanction des innocents.

Je me demanderais comment on peut se retrouver avec une part toujours croissante de la population qui a le sentiment de payer pour les autres, les prestations qu’ils reçoivent et les services dont ils jouissent aussi sans les payer ; et que ces autres, à qui l’État donne droit à une partie de la richesse créée par les premiers, ne sont pas pour autant soumis à quelque devoir que ce soit. Et que certains – pas tous – n’hésitent pas à en profiter, à tenter même de frauder pour augmenter encore ce qu’ils perçoivent et, même dans ce cas, à être rarement inquiétés.

Et en cherchant bien, je comprendrais sans doute que la culture de l’excuse, la morale altruiste, le déterminisme et le collectivisme qui semblent justifier tous les crimes en sont responsables. Qu’on a mis en place un État qui se montre le plus généreux avec les plus démunis, et qu’il n’existe donc que peu d’incitation à tenter de s’en sortir par soi-même. Que la carotte et le bâton sont déconnectés et qu’on peut être exposé aux deux en même temps, qu’on soit entrepreneur soumis à des paiements multiples à des organismes inefficaces qui n’hésitent pas à gaspiller et contraint de courir après les subventions pour survivre ou truand bénéficiant en toute décontraction de ce que la France offre sans contrepartie tout en refusant d’en respecter les lois et principes.

Alors, je chercherais une alternative. Et j’en trouverais alors une viable et sensée, la liberté. Des droits simples et naturels – liberté, sûreté, propriété – qui constituent un cadre pour l’action humaine et laissent toute sa place à l’initiative privée. Une solidarité privée, dont les donateurs feraient montre à n’en pas douter de plus de vigilance sur l’utilisation de leurs dons et les bénéficiaires de plus de gratitude. Où la libre-concurrence récompenserait les bons, sanctionnerait les mauvais ; tout en permettant à tous de bénéficier de meilleures performances apportant des innovations toujours plus utiles et accessibles.

Et je ferais ce que je peux pour parvenir à cette alternative. Je tenterais, dans un pays où la pensée libérale trouve d’illustres auteurs mais peu de relais, de la diffuser. Je prendrais moi-même les rênes de mon destin partout où je le peux, à l’instar de courageux libérés de la sécurité sociale ; et je ferais, pourquoi pas, en sorte de faire tomber l’État sous sa forme actuelle qui est le plus grand obstacle à la liberté. Je me battrais pour être un homme libre dans une société libre, parce qu’aucune cause n’est plus grande que ceux qui se battent pour elle. Et je saisirais sans doute l’occasion de rencontrer d’autres révoltés qui, face à un État qui ne remplit plus son rôle, ont choisi de prendre en main leur destin. Samedi 21 septembre, et à d’autres occasions sans doute.

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  • AMHA, une seule solution :
    Attendre que le grand collapse arrive (la FED, les hommes d’état le feront tous seuls). Les institutions seront ruinées.
    Et à partir de là, il sera possible de faire sécession et de repartir sur une base libérale….

  • la révolution française à démarrer en 1788, 89, en grande partie parce que les force de police n’étaient pas en nombre suffisant, et que la justice ( les parlements ) prennait un malin plaisir a faire libèrer les émeutiers pour s’ériger en contre pouvoir du pouvoir royal. 10 ans plus tard, 20000 tète de moins, et la misère à peu prés partout, les français aplaudirent à l’arrivée d’un homme fort, militaire de surcroit, et qui allait mettre en place le régime le plus policier que la france n’avait jamais connue.

  •  » je plains les policiers  »

    il ne faut pas les avoir fréquenté beaucoup pour les plaindre ! quand on les connait un tant soit peu, on s’aperçoit que si on est un honnète homme, on a plus à les craindre qu’a espèrer leur protection. quand on voit notemment l’affaire Neiret à lyon, il nous vient à penser qu’il sont dans le mème bocal que les truands et qu’il vaut mieux éviter au citoyen lambda, d’aller y mettre la mains. pour moi, ma famille ou des proches, toutes les fois qu’on a eu affaire aux forces de l’ordre, on a eu le sentiment qu’ils étaient tous pret à se retourner contre nous. j’ose espèrer que cela est du au hazard, mais quand mème, j’ai des doutes ?

    • le film « garde a vue » on cesses d’être en sécurité lorsque on franchi le seuil d’un commissariat,VRAI la ils font les fières mais dans une citée du 93 ou pire du 95 non non taper pas M’SIEURS!!! ordures ce n’est pas moi qui vais les plaindre vous avez la trouilles que l’on vous tabasses que l’on vous tire dessus et bien changer de métiers

  • Ca me rappelle un sketch de Coluche, je n’en sais plus le titre par contre. Il disait, en parlant des policiers: « n’ayez pas peur Madame, on n’est pas de la police…. »

    Je n’aurais jamais cru qu’un jour cela serait d’actualite.

  • Hemingway, l’Adieu aux armes :
    « – Comment se fait-il que vous soyez socialistes ?
    – Nous sommes tous socialistes. Tout le monde est socialiste. Nous avons toujours été socialistes.
    – Il faudra venir, Tenente. On fera d’vous un socialiste aussi.  »

    Finalement, je me demande si ce n’est pas en se convertissant que la souffrance disparaitra, cela fait si longtemps que je parcours ce chemin bordé de ronces…

  • Au plus une tâche est régalienne , au moins l’Etat s’en occupe.

  • Pour la n-ième fois je me vois contraint d’intervenir pour une précision sémantique d’importance.

    Il ne faut pas confondre le droit à la « sureté » et le droit à la « sécurité ».

    La sureté c’est le droit de toute personne, quels que soient son état et son origine, de ne pas être arbitrairement détenue, c’est à dire de ne pas être détenue hors des conditions prévues par la loi.

    Si ce droit est FONDAMENTAL, il ne faut pas le confondre avec le droit à la « sécurité » qui est celui de ne pas être agressé, blessé, tué, dépouillé, etc.

    Parfois les deux se rejoignent quand l’Etat est une dictature.

    Cette précision sémantique de juriste obsessionnel étant apportée, j’approuve l’article pour le restant 😉

  • Les liberaux doivent avant tout se doter d’un parti, pour promouvoir leurs idees aupres de la population.
    Croyez-vous utile de faire de beaux articles et de belles tribunes, mais lorqu’il s’agit de faire appliquer nos idees, il faut nécessairement des relais politiques.
    Si vous attendez de l’UDI, de l’UMP ou du PS d’appliquer des programmes liberaux, vous pouvez toujours rever ! Jusqu’à présent ils n’ont fait qu’amplifier l’emprise de l’etat sur la societe et ont aggravés la dette publique jusqu’à plus soif.
    Le FN n’a jamais été au pouvoir, mais son programme semble aussi étatiste que les autres.
    Faute d’un vrai parti liberal, ce sera mon choix. Il y a encore quelques annees JMLP était encore libéral. Qu’en reste-t-il à la direction du FN ?Difficile à dire, avec un enarque ex-chevenementiste qui dicte sa politique, c’est l’Etat fort en perspective, comme si il n’etait pas deja trop obese !!!

  • RETRAITES LE BILLET DE SAUVEGARDE
    1157 euros de retraite sans avoir cotisé ni même travaillé en France !
    Toute personne qui débarque en France, sans même jamais y avoir mis les pieds, peut prétendre, si elle a 65 ans, à 709 euros de retraite par mois ou même à 1 157 euros si elle vit en couple C’est :
    plus que la pension moyenne de nos agriculteurs après une carrière complète, que la pension de la majorité de nos commerçants et artisans, que la pension de nombreux employés et ouvriers.
    Cela signifie tout simplement que nos caisses de retraite paient bien souvent davantage à des personnes qui n’ont jamais cotisé, ni participé à l’économie de notre pays qu’à leurs propres affiliés, qui ont souvent trimé toute leur vie.
    Ce dispositif aberrant est vanté noir sur blanc dans le livret d’accueil « Vivre en France » diffusé par le ministère de l’Immigration aux nouveaux arrivants.
    Si l’on ajoute à cela que la Cnav verse des pensions à l’étranger sans aucun contrôle, au point que la Cour des comptes dénonce le versement de pensions à des morts, notamment en Algérie (mais sans proposer le moindre remède), on ne peut que constater que notre système de retraite est ouvert à tout vent : prestations injustifiées, fraudes etc..
    Question de Christian Vanneste :
    http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-101834QE.htm
    Mais il faudrait maintenant 5 ans de séjour et l’allocation complète des revenus jusqu’au plafond, ce n’est donc qu’un maximum.

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