Je vous annonce que je renonce

Je vous informe que je me range dorénavant du côté de l’État et du socialisme, ayant pris conscience que l’intérêt général prévalait sur la liberté.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
think outside the state

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Je vous annonce que je renonce

Publié le 16 septembre 2013
- A +

Je vous informe par ce message que j’abandonne ma lutte pour la liberté, et que je me range dorénavant, bien que je les considérais jusqu’à présent comme obscurs, du côté de l’État et du socialisme, ayant en effet pris conscience que l’intérêt général prévalait sur la liberté.

Par Nicolas Prin.

Je renonce à la défense de la liberté de la presse car, après tout, si l’État subventionne de manière discrétionnaire la presse écrite, c’est certainement qu’il sait quelles sont les informations les mieux destinées à servir l’intérêt général.

Je renonce à la lutte contre les mesures liberticides prises par nos indépendants et bienveillants législateurs car, après tout, s’ils sont si nombreux, c’est certainement que les rapports entre les individus doivent être contrôlés et encadrés, pour mieux servir l’intérêt général.

Je renonce au combat pour un système éducatif juste et efficace car je fais confiance à notre ministère et à l’éducation publique, qui, en offrant le bac à près de 100% des élèves et en allongeant ainsi la durée moyenne des études puis de la période de recherche d’emploi consécutive, a démontré, plutôt que son efficacité, toute sa générosité et sa capacité à servir l’intérêt général.

Je renonce à mon combat pour la libéralisation du marché du logement ; en effet je pense que les (futurs) locataires n’ont pas la chance de posséder un logement, et qu’il est donc injuste de laisser le pouvoir aux propriétaires de choisir leur locataire ou déterminer le montant de leur loyer, et qu’il faut donc ainsi légiférer en faisant payer ces derniers pour servir l’intérêt général.

Je renonce à la lutte pour un système de couverture santé individualisé et efficient car, après tout, l’État a certainement toutes les raisons, plutôt que de laisser les individus choisir librement leur système de couverture, d’imposer aux entreprises cette charge et de sacrifier des emplois pour l’intérêt général.

Je renonce à la défense du système de retraite par capitalisation car je pense qu’il est injuste que les fonctionnaires qui servent l’intérêt général avec l’argent des autres ne puissent pas bénéficier de meilleures conditions de retraite que les autres.

Je renonce à mon combat contre l’interventionnisme économique : en effet, comme l’homme est un loup pour l’homme et que le marché est peuplé d’investisseurs voulant maximiser leurs bénéfices plutôt que de donner leur argent aux moins chanceux ou aux moins courageux, seul l’État-providence peut décider quels sont les investissements les plus justes pour servir l’intérêt général.

Je renonce à ma lutte contre une bureaucratie imposant des procédures administratives étouffantes pour les entreprises car, après tout, si elles passent tout ce temps à remplir tous ces formulaires pour justifier notamment leur juste spoliation, c’est que toutes ces règles et ces contraintes auxquelles elles doivent faire face sont utiles pour mieux servir l’intérêt général.

Je renonce à la défense des entrepreneurs, seuls producteurs de richesses, car si l’État, qui ne tire pourtant ses ressources que grâce à leur spoliation, les condamne malgré tout, c’est qu’il est peut être le seul à pouvoir décider quels sont les emplois servant le mieux l’intérêt général.

Je renonce ainsi à mon combat contre les subventions car, après tout, il est injuste pour l’intérêt général que les entreprises les moins performantes ou les moins compétitives ne puissent pas bénéficier du travail et de la réussite des meilleures.

Je renonce à mon combat contre le monopole syndical car les dirigeants ne sont que des esclavagistes qui refusent que leurs employés bénéficient des meilleures conditions de travail pour pouvoir produire plus efficacement. Ainsi les syndicats doivent-ils les condamner pour servir l’intérêt général.

Je renonce à ma lutte contre le salaire minimum car je préfère que l’État décide à la place des entreprises combien mérite un employé et que, même si cela entraîne du chômage en empêchant notamment certaines personnes de travailler et de démontrer leur talent, les aides et les allocations seront toujours là pour aider ces malchanceux, et servir ainsi l’intérêt général.

Je renonce aussi à la défense de la mondialisation et me range du côté de celui du protectionnisme car il est injuste que les ouvriers et techniciens français ne puissent pas effectuer les mêmes tâches qu’avant, peu importe leur utilité, le taylorisme et l’innovation technologique devant certainement desservir l’intérêt général.

Je renonce à la défense du principe de non-agression ; en effet, l’initiation de la violence et les mesures liberticides préconisées par les institutions européennes et intergouvernementales sont certainement utiles car destinées à viser les peuples nuisibles à l’intérêt général.

Je renonce à mon combat contre le déficit et la dette publique car, après tout, la charge d’intérêt supplémentaire à payer n’est qu’une broutille face à la charge d’impôt globalement payée et que, de toutes manières, ce sont in fine comme toujours les générations futures qui paieront, ce qui sert aujourd’hui l’intérêt général.

Je renonce à mon combat contre les banques centrales car celles-ci me permettent de m’endetter plus facilement afin de satisfaire mes désirs immédiats, et peu importe si je paie plus d’impôt et que mon épargne est réduite à néant. De toutes façons, quand tout s’écroulera, je ferai confiance à l’État et à ses plans de relance qui ont toujours démontré leur capacité à servir efficacement l’intérêt général.

Je renonce à ma lutte contre le lobby du réchauffement climatique. En effet, je pense que même si je n’y ai jusqu’à présent jamais cru, les études se disant indépendantes que j’ai contribué comme vous à financer le démontrent clairement : elles étaient, tout comme les dizaines de milliards d’euros de subventions accordées aux énergies renouvelables, à coup sûr destinées à servir l’intérêt général.

Je renonce à mon combat contre les monopoles étatiques car si l’État les nationalise ou interdit toute concurrence, malgré la mauvaise gestion et l’impôt supplémentaire que cela entraîne, c’est qu’il a toutes les raisons de penser que les entreprises privées, même celles disposant déjà de ces savoir-faire, auraient été incapables de réaliser ces services et de servir l’intérêt général.

En conclusion, je renonce à défendre ma propre vérité et ma propre justice car je réalise maintenant que l’intérêt général vaut plus que ma propre liberté, même si, par ignorance, je ne connais pas encore sa réelle définition, entre autre car chaque individu à qui je l’ai demandée m’en a donné une différente, correspondant finalement à son propre idéal, à lui. Comme si la défense de son propre intérêt pouvait finalement, par pure coïncidence, servir cet intérêt général que nul ne sait pourtant réellement définir.

Voir les commentaires (16)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (16)
  • Excellent ! « Je renonce » : le socialisme est l’idéologie de la soumission.

    La soumission comme finalité ultime explique la diversité des boucs émissaires du socialisme : riches, pauvres, banquiers, entrepreneurs, salariés, étrangers, immigrés, locaux, juifs, arabes, blancs, noirs, jeunes, vieux… Avec le socialisme, chacun a la certitude de se découvrir tôt ou tard bouc émissaire de l’idéologie malsaine.

    La soumission comme finalité ultime explique pourquoi le socialisme provoque et entretient le parasitisme de tous contre tous.

    La soumission comme finalité ultime explique pourquoi le socialisme est protéiforme : communiste, social-démocrate, fasciste, écologiste, nationaliste, internationaliste, brun, rose, vert ou rouge… Toutes ces formes particulières du même socialisme ne visent qu’un but : l’assujettissement de tous.

    Soumission à qui ? Soumission à quoi ? Peu importe ! Pour l’idéologie socialiste, seul compte le principe absolu de la soumission ! « Je renonce » !

    • Mais tous nous voudrions acquérir toutes ces valeurs mais sans jamais lutter pour les atteindre!! Nous oublions ces valeurs lors de nos votes!!
      Nous sommes devenus des assistés, toujours à geindre!

      • Voter… Ah la bonne blague

      • Nonobstant le caractère éminemment futile de la boîte à papier, glisser une petite enveloppe dans une fente a en effet un pouvoir qui relève du magique : cela me permet, d’un coup, hop !, de passer du coup du camp des « assistés » au camp des « non-assistés », et d’un coup, hop !, m’autorise à geindre et à me plaindre, satisfait d’avoir ardemment lutté pour mes valeurs. Cela en donnerait presque soif, dis-donc.

    • Pour paraphraser Thomas Sowel :
      Socialisme = esclavage + rhétorique droitdelhommiste.

      Ce n’es pas un hasard si les communistes ont mis en place les plus grandes sociétés esclavagistes de l’Histoire.

    • La soumission à qui, à quoi ?

      À ceux qui savent comment faire notre bien contre notre volonté !
      Car le socialisme, c’est le mépris de l’homme.

      Le libéralisme, c’est certes la primauté à la liberté (= la réticence à contraindre), pour la liberté; mais je crois que cette préférence ne peut prévaloir que si on se convainc, et si on convainc les autres, qu’elle sert le progrès.

      Autrement dit, le libéralisme a besoin de la confiance en l’homme, ce qui est un postulat d’ordre anthropologique et religieux.

      Il n’est pas mystérieux que les ennemis politiques du libéralisme sont des mouvements religieux autant que politiques socialisme, islam)

    • On ne dissertera pas du bénéfice que constitue pour un état le fait d’innoculer un sentiment de culpabilité quelconque a chacun : le pervers qui te tiens par ton sentiment de culpabilité intime, peut faire de toi un esclave qui accepte son sort; mieux : qui le trouve mérité.

  • 18 fois, je renonce et j’attends le désastre d’une politique menée depuis 40 ans dans ce pays

  • Bonjour à tous,

    Je vous propose de nous rassembler et de créer un mouvement général afin de nous faire entendre.

    En espérant que cette initiative apolitique ne sera pas vaine, pour le bien de notre pays.

    https://www.facebook.com/pages/Les-Coqs/238732399612200

  • Good boy !

    Renoncez aussi à la télé,contentez-vous de boire une anisette après votre partie de boules, videz-vous la tête (l’Etat se chargera de vos poches) et soyez Heu-reux ! 🙂

  • « l’intérêt général vaut plus que ma propre liberté, même si, par ignorance, je ne connais pas encore sa réelle définition »

    Le bien commun est ce qui est requis objectivement pour la pérennité de la société. Le contraire du nihilisme.

    Or la liberté est un choix de société, donc rejeter le bien commun, c’est à terme renoncer à la liberté comme à tout le reste.

    Voilà pourquoi un libéral doit consentir à la conscription pour défendre son pays; ou à la promotion du mariage et de la famille pour que la société puisse perdurer.

    Il existe deux axes de sensibilité politique:
    1 – Égalité vs liberté
    2 – Nihilisme vs Bien commun

    Politiquement cela se traduit ainsi:
    – Socialiste = Égalité + nihilisme
    – Libertarien = Liberté + nihilisme
    – Libéral (conservateur) = Liberté + Bien commun

    Le nihilisme en politique est une étrange absurdité: À quoi bon se fatiguer à définir des institutions qui garantissent notre extinction ?
    Pourtant il est dominant…

    Les libéraux doivent donc reconnaître la primauté du bien commun, et, comme Bastiat, démonter les sophismes socialistes.
    Le libéralisme n’est pas né du nihilisme mais au contraire de la recherche du droit naturel en pays chrétien.
    La promotion du nihilisme ne produira pas la liberté mais le socialisme.

    • « un libéral doit consentir à la conscription pour défendre son pays »

      Sérieusement ?

      Et la société; elle est toujours au dessus de moi, sait mieux que moi, etc ?

      • Le libéralisme est un choix collectif.
        C’est paradoxal mais vrai.
        Il faut apprendre à accepter la vérité même paradoxale.
        Ne sommes-nous pas sur un forum où les libéraux échangent et cherchent comment, ensemble, promouvoir le libéralisme afin qu’il prévale politiquement ?

        Donc: Notre objectif est une forme de société pour notre nation sur son territoire, notre pays.
        Nous ne pouvons pas être seuls libres.
        Le déni du bien commun est puéril.
        C’est un extrémisme qui empêche toute influence sur les faits.
        Il faut accepter la réalité pour pouvoir la rendre le plus proche possible de notre idéal libéral: le strict minimum de contrainte sur les individus.

    • Les plus grand désastres ont toujours été produits pour le « bien commun ». Ce mot fourre-tout qui dénie les choix des individus est infect…

      Vous raisonner comme un socialiste avec votre holisme méthodologique. Et paradoxalement, vous jugez le fait de fait passer l’individu avant le « bien commun » ou la « Société » va mener au socialisme?!!

      Il est normal que vous n’arriviez pas à comprendre les choix, objectifs, valeurs des individus si votre perspective est globale. C’est la raison pour laquelle vous estimez que les libéraux dits « libertariens » sont nihilstes. Vous affirmez pourtant que la liberté est leur objectif commun, ce qui va à l’encontre de votre argumentation. Pour ma part, ce n’est pas la liberté mais le principe de non-aggression que je valorise par dessus tout. La liberté n’étant qu’un sous-produit du NAP.

      Changez de référentiel, passez à l’individualisme méthodologique!

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

N’en déplaise aux radicaux, l’émotion n’est pas bonne conseillère. Préserver le politique de nos sentiments, c’est faire un pas en direction de l’intérêt général. Adjoindre l’épithète « humain » à cette notion, c’est la dévaloriser. Mais qui a bien pu associer la rationalité responsable de l’intérêt général à un qualificatif empreint de sensibilité ? Un constitutionnaliste, expert des arcanes de la Cinquième République ? Un intellectuel de haute volée, versé dans les théories du contrat social ? Ni l’un, ni l’autre. L’auteur de l’expression «... Poursuivre la lecture

libéralisme
10
Sauvegarder cet article

Par Nathalie MP.

Je me suis demandé ce que je dirais si on me demandait ce que signifiait pour moi "être libéral". Je vais commencer avec un exemple qui va sans doute surprendre car il ne concerne pas du tout l’économie.

 

Deux exemples de constructivisme

Vous trouvez – hypothèse – que le don d’organes est une idée géniale qui permet de sauver des vies. C’est parfait, moi aussi je trouve que c’est génial. L’affaire commence cependant à déraper car vous êtes tellement emballé par cette idée que vous trouvez même qu’il... Poursuivre la lecture

Par Philippe Silberzahn.

Depuis quelques années a émergé un phénomène qui porte un nom étrange, celui de l’entrepreneuriat « à impact » ou entrepreneuriat social. Plutôt que la recherche du profit personnel, les entrepreneurs à impact affirment mettre leur talent au service de l’intérêt général. C’est là une curieuse présomption, à double titre : d’une part, la recherche du profit a eu historiquement un impact considérable au service de l’intérêt général, et d’autre part, nombre d’entre eux n’auront pas le moindre impact en raison même... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles