Suggestions de réformes pour François Fillon et Jean-François Copé

Fillon et Copé parlent désormais de liberté désormais. C’est un bon début mais qui ne sert à rien s’il n’est pas accompagné de mesures concrètes. Nous vous en suggérons quelques-unes, visant à éliminer les faux prix.

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Suggestions de réformes pour François Fillon et Jean-François Copé

Publié le 9 septembre 2013
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Fillon et Copé parlent désormais de liberté. C’est un bon début, mais qui ne sert à rien s’il n’est pas accompagné de mesures concrètes. Nous vous en suggérons quelques-unes, visant à éliminer les faux prix.

Par Didier Maréchal(*).

Lors de leurs rentrées politiques, le président de l’UMP Jean-François Copé et l’ancien Premier ministre François Fillon ont proposé quelques mesures d’assouplissement de notre carcan étatique et fiscal.

Par charité chrétienne, nous éviterons de souligner que la droite, dite de gouvernement, est plus volontiers libérale dans l’opposition (tiens, pourquoi ?), à l’exception notable des périodes de cohabitation 1986/1988 et 1993/1995.

Il peut être utile de leur suggérer d’autres pistes de réforme. En effet, depuis 1945, nos gouvernants successifs ont, entre autres, perturbé la libre fixation des prix par le marché (les parties prenantes), de dix biens et services.

Le faux prix du travail

Le salaire minimum est fixé par l’État, indépendamment de la productivité du salarié, de la taille de l’entreprise, de son secteur d’activité et de sa localisation géographique.

 

Le faux prix des denrées alimentaires

La politique agricole commune permet de verser annuellement une dizaine de milliards d’euros de subventions (payées par le contribuable) aux agriculteurs français et aux entreprises agro-alimentaires. En outre, les agriculteurs bénéficient de divers abattements fiscaux et charges sociales. Enfin, le prix de la terre agricole est globalement fixé par l’État via les Safer.

 

Le faux prix de l’énergie (électricité, gaz, carburant automobile)

L’État intervient en permanence pour fixer administrativement le prix du gaz et de l’électricité, parfois en contradiction avec les règles qu’il a lui-même fixées (Conseil d’État, GDF Suez du 30 janvier 2013). Le prix du carburant automobile intègre environ 80 % de taxes.

 

Le faux prix des transports collectifs (SNCF, RATP, taxis)

Le prix du billet, fixé administrativement et payé par l’usager représente environ 25 % du coût total de la prestation : les 75 % restants sont payés par les entreprises, l’État et les collectivités  locales, donc par le contribuable. La tarification des courses de taxi est fixée par les préfets.

 

Le faux prix du logement

Le locataire d’un logement social paie un loyer minoré de 30 % par rapport au marché libre, grâce aux milliards de subventions publiques. Du fait de cette concurrence déloyale, les loyers du secteur privé subissent une pression à la baisse. En 2012 Mme Duflot a mis en place un encadrement des loyers sur une partie du territoire. Pour encourager néanmoins la construction de logements neufs, l’État accorde des réductions d’impôt (Lois Scellier, Duflot). Vive le sapeur Camember et ses trous !

 

Le faux prix des loisirs

Le prix d’un billet acquitté pour le spectacle (cinéma, théâtre) d’une entité publique ou privée subventionnée ne représente que 20 à 50 % du coût total du billet, si l’on tient compte en plus du milliard d’euros supporté par l’assurance chômage des intermittents du spectacle.

Un raisonnement analogue s’applique aux équipements sportifs publics (piscine, gymnase…)

 

Le faux prix de la formation initiale et continue

Le coût annuel de la formation annuelle d’un élève ou étudiant (entre 6000 et 12 000 euros, suivant le niveau des études) n’est pas supporté de manière consciente par les parents, car l’école est gratuite. Le prix de journée des organismes de formation continue, financé par une taxe obligatoire, est faussé car le budget doit être consommé. Accessoirement, la formation continue coûte à tous les employeurs, mais ne profite qu’à 30 % des salariés.

 

Le faux prix de la santé

Le prix des médicaments payé aux laboratoires est fixé administrativement. Le taux de remboursement par la Sécurité sociale (donc des mutuelles) l’est aussi.

Le prix de journée à l’hôpital public réglé par la Sécurité sociale, fixé administrativement, est supérieur de 22 % au prix d’une même journée réglé à une clinique privée. Les coûts de l’hospitalisation (proche de 0 euro), et des médicaments supportés au final par le patient n’ont aussi aucun rapport avec leur coût réel.

 

Le faux prix des media

Le prix de vente de nombreux quotidiens est artificiellement abaissé par les aides directes de l’État (plus de 272 millions d’euros en 2012). Sans ces aides, des titres (sans lecteurs) auraient disparu.

Les télévisions et radios publiques n’ont en fait pas besoin de client- public, car tout détenteur d’un poste de télévision est taxé annuellement de 131 euros ; même s’il n’est pas satisfait des programmes proposés, ou s’il ne regarde ou écoute que des chaînes ou radios privées.

 

Le faux prix du loyer de l’argent

Les taux d’intérêt sont fixés administrativement par la BCE à Francfort. Les conséquences néfastes pour l’économie française de ces faux prix sont, notamment, une captation indue des richesses  par certains, et une efficacité amoindrie de notre appareil productif (par une mauvaise allocation des ressources).

 

Rendons la liberté aux prix, la prospérité reviendra tout naturellement.

(*) Didier Maréchal est trésorier d’Alternative Libérale et expert-comptable.

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Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Enumération efficace.
    Habitant la province ou toute autre forme d’entreprise tend à se retirer, je cherche une référence d’article de conception économique libérale traitant bien de la PAC – en profondeur …
    s’il existe.

  • 10 excellentes suggestions. Pour la dernière, celle de la monnaie, le freebanking est le seul moyen de laisser le marché fixer les taux d’intérêts. Le freebanking, c’est quand l’Etat autorise, par exemple, la BNP a émettre un BNP-or.

  • Je me permets une rectification concernant le prix des terres agricoles, celle-ci ne sont pas fixées par l’état ce n’est pas vrai. Les safers lors d’une préemption sont obligées d’acheter la parcelle au tarif demandé par le vendeur.

  • Les commentaires sont fermés.

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Par Jean-Yves Naudet, professeur d'économie à Aix-Marseille III.

Article publié en collaboration avec l'Aleps.

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