Fructidor, le mois des matins qui chantent ?

Nos dirigeants ont perdu le sens des réalités et mènent le pays à la ruine. Les Français, eux, ont gardé les pieds sur terre, et c’est à eux qu’il faut s’adresser.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
fructidor

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Fructidor, le mois des matins qui chantent ?

Publié le 28 août 2013
- A +

Nos dirigeants ont perdu le sens des réalités et mènent le pays à la ruine. Les Français, eux, ont gardé les pieds sur terre, et c’est à eux qu’il faut s’adresser.

Par Jacques Garello.

Un article de l’Aleps.

Camarades républicains, cette lettre est datée du 8 Fructidor. Je me suis mis au goût du jour, qui nous ramène deux siècles en arrière. En effet, les Sans-Culottes, ancêtres de nos socialistes, avaient avec intelligence remplacé le calendrier grégorien par le calendrier révolutionnaire : plus rationnel, rompant enfin avec un millénaire d’obscurantisme religieux et politique.

Le mois d’août était une réminiscence insupportable de la dictature impériale : comment appeler un mois du nom d’Auguste ? Pourquoi se plier à la réforme du Pape Grégoire XIII, imposée de force par les chrétiens ? Proches de la nature, qu’ils idolâtraient comme nos écologistes, les Républicains ont évacué du calendrier toute trace de despotisme pour le mettre au rythme des saisons. Ainsi Août a-t-il été divisé entre Thermidor et Fructidor.

Mon choix n’est pas innocent : je veux moi aussi me retrouver à l’âge de la Terreur, des Incroyables et des tribunaux de Salut Public pour être en harmonie avec les élus du peuple.

La société française renouant avec la barbarie, la déliquescence des mœurs, la haine et l’arbitraire : n’est-ce pas une grande renaissance ?

Un ordre social nouveau, un constructivisme élitiste : il ne manque que la gestation de l’homme nouveau. Un bon système éducatif, une littérature et des spectacles écervelés y pourvoient déjà.

Il n’est pas jusqu’aux assignats que je retrouve avec un plaisir nostalgique : la dette publique financée par la cavalerie et la spoliation, quelle habileté ! Et la corruption érigée en mode de réussite, quelle bonne aventure !

Cependant, Fructidor est un mois qui a une place à part dans le calendrier républicain révolutionnaire : c’est celui où l’on récolte ce que l’on a semé et moissonné. La récolte est abondante : la ruine économique et le chômage, la destruction de la famille et de la vie, l’inculture et l’ignorance.

Les gazettes sont pleines des périls qui guettent le pouvoir en fructidor : une rentrée scolaire agitée par l’affaire des rythmes, mais aussi des genres, une réforme des retraites obérée par la tyrannie du statu quo, des finances publiques en forme de tonneau des Danaïdes contribuables, des collectivités territoriales minées par le jacobinisme.

S’agissant de la vie politique, on se croirait aux plus beaux jours de l’an II : les sectes et les intrigues se multiplient. Après l’élimination des Girondins, les Hébertistes sont évincés, puis Danton et ses amis, puis Robespierre lui-même. Cela n’empêche pas de célébrer la fête de l’Être Suprême. Il est vrai que la peine de mort a été abolie et que la guillotine a disparu, mais la lutte de tous contre tous prend chaque jour une intensité nouvelle, en dépit des communes psalmodies contre la droite, ou le libéralisme, ou l’Église. L’Être Suprême est toujours sur sa colonne à Paris.

Ces quelques considérations et les fantaisies de style que je vous impose n’ont d’autre but que de souligner le décalage qui s’accentue chaque jour entre les rêveries criminelles de la gauche et les réalités économiques, sociales et morales auxquelles notre pays est confronté.

Ces gens sont d’une autre période, d’un autre monde, peut-être d’une autre planète. Ils sont en fructidor. Or, les Français gardent encore les pieds sur terre, bien que le matraquage médiatique soit à l’œuvre et porte ses fruits. Ils sont en Août.

C’est vers les Français qu’il faut se tourner dès maintenant, pour leur éviter de sombrer dans l’aventure populiste ou le retour aux errements pré-socialistes, souvent méta-socialistes.

Je l’ai déjà dit : je ne crois pas nécessaire pour les libéraux de s’attarder sur fructidor, si ce n’est pour dénoncer et enrayer le cancer socialiste, collectiviste et jacobin. Je voudrais que nous mobilisions toute notre énergie pour faire connaître le vrai programme libéral, qui représente une vraie révolution, certainement plus proche des droits individuels et du progrès social que celle de 1789 et la suite.

Il nous faut convaincre, communiquer, influencer.

Les convictions libérales, nous les avons. Cette Lettre, comme bien d’autres documents issus de la galaxie libérale, a rappelé depuis des années les principes fondateurs d’une société de libertés : état de droit, subsidiarité, propriété et responsabilité. De même la liste des réformes libérales a-t-elle été présentée et justifiée.

Reste à faire partager ces convictions à ces millions de Français qui cherchent en vain une alternative au socialisme et à l’étatisme. Ici je crois à la multiplication des rencontres, à l’organisation des forums des libertés, à des cercles et clubs de réflexion, où les Français peuvent apprendre à se passer de l’État, à connaître les vices de constitution du socialisme et les véritables dimensions du libéralisme. Cette entreprise me semble d’autant plus réaliste que cette année 2013 a été marquée dès janvier par le réveil de la société civile : des millions de manifestants de toutes origines, de tous âges.

Une fois le mouvement de pensée et les informations largement diffusés, nul doute que les libéraux pourront avoir une influence sur la société politique. Je ne crois pas qu’il faille mettre la charrue avant les bœufs et se contenter d’une reconnaissance formelle à l’occasion des prochaines élections, de toutes façons gagnées par une opposition dont on ne sait toujours pas ce qu’elle est ni ce quelle veut, sinon sortir les sortants.

Chers lecteurs de cette Lettre, anciens ou nouveaux, je vous redis merci pour votre confiance et votre soutien, mais je lance aussi un appel à mobilisation générale, pour ne pas perdre le bénéfice de cette « fenêtre stratégique » qui s’ouvre maintenant et ne doit pas se fermer au printemps prochain. Votre fidélité est pour moi un encouragement, votre travail missionnaire sera pour tous un gage de succès et une source d’espoir.

Sur le web.

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • 100% ok
    J’ai lu des tas d’ouvrages sur le tribunal révolutionnaire… Campardon, Wallon, Mortimer Ternaux etc.
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54241374.r=sabati%C3%A9.langFR
    mais celui-là est d’un accès simple et permet de savoir le minimum

  • il n’y avait pas de  » tribunal de salut public  », mais un comité de salut public et un tribunal révolutionnaire.

     » une reforme des retraites obèrer par la tyrannie du statu-co  »
    s’il y a une chose ou le statu-co n’a pas eu sa place, c’est bien la révolution française !!
    l’auteur semble reclamer des réformes, s’il avait vécu en ce temps la, il aurait été servi !

    la revolution de l’été 1789 n’était donc pas libérale ? fichtre
    quand il yt aura une révolution libérale, c’est sur, on ira tous tout nu sur les avenus, avec la bénédiction du pape françois en plus !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La démocratie libérale est un régime politique jeune et fragile. Elle commence véritablement à se concrétiser à la fin du XIXe siècle, et n’existe que dans une trentaine de pays dans le monde. Le primat de l’individu constitue son principal pilier qui est d’abord politique : garantir les droits naturels de l’Homme (la vie, la propriété, la liberté, la vie privée, la religion, la sécurité…) et limiter l’action de l’État¹.

La propriété de soi d’abord, la propriété des choses par le travail ensuite, la pensée critique (libre examen), la t... Poursuivre la lecture

Peste et famine vont sévir, le délire ultralibéral anéantir les acquis sociaux, et les sauterelles ravager les cultures. C’est, à peine caricaturé, la réaction de la plus grande partie de la presse française (notamment Ouest France, FranceTVinfo, France24, LaTribune, Alternatives économiques...) à l’arrivée au pouvoir, le 10 décembre, en Argentine de Javier Milei, élu sur un programme libertarien, c’est-à-dire de réduction drastique du rôle de l’État sur les plans économique et sociétal.

Le récit dominant en France serait que l’économi... Poursuivre la lecture

Le libéralisme classique français a été porté par des auteurs presque exclusivement masculins, et qui pour certains des plus fameux (Turgot, Bastiat, Tocqueville) n’ont pas laissé de postérité : ce qui devrait engager à ne pas rechercher leur opinion sur la sexualité. C’est pourtant ce que je ferais, et la démarche n’est peut-être pas vaine.

 

Les premières conceptions religieuses

Aux premiers âges de l’histoire de l’humanité, la sexualité, incomprise, est déifiée : des autels sont dressés devant des pierres d’apparence ph... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles