L’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes se réduit

L’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes ne cesse de baisser dans les pays développés depuis 40 ans. Pourquoi ?

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L’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes se réduit

Publié le 12 août 2013
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L’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes ne cesse de baisser dans les pays développés depuis 40 ans. Pourquoi ?

Par Alexis Vintray.

Pendant la majeure partie du XIXe et du XXe siècle, l’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes n’a eu de cesse de se creuser,  les femmes vivant relativement de plus en plus longtemps que les hommes. En 2006 en France, le nombre de centenaires chez les femmes est six fois supérieur au nombre de centenaires chez les hommes. Comme le note une étude du Longevity Science Advisory Panel britannique citée par The Economist, l’écart d’espérance de vie entre les sexes à 65 ans a culminé à 4 ans en 1965, alors qu’il n’était que de moins d’un an en 1841. À la fin des années 1980, l’écart était encore de plus de 3 ans et demi. L’écart d’espérance de vie à la naissance a même atteint 6,3 années à la fin des années 1960. Autant pour l’égalité des sexes !

Ce phénomène pourrait pourtant bien être en train de s’effacer dans les pays développés. L’écart d’espérance de vie à la naissance a ainsi chuté à 4,1 années en 2005, une baisse d’un tiers en moins de 40 ans. L’écart d’espérance de vie à 65 ans est quant à lui passé sous les 3 ans et continue à baisser fortement (voir graphique). Un phénomène qui s’observe dans tous les pays développés à l’exception du Japon et de la Russie. Ainsi, si l’espérance de vie a augmenté rapidement dans les pays développés, elle a relativement plus augmenté pour les hommes que pour les femmes.

Les explications possibles à la croissance de cet écart et à sa baisse contemporaine sont nombreuses, mais la principale est la consommation de tabac selon les chercheurs du Longevity Science Advisory Panel britannique. Dans les années 1960, quand fumer était beaucoup plus répandu qu’aujourd’hui, les hommes étaient ainsi beaucoup plus susceptibles de fumer que les femmes. Depuis, ils ont aussi été beaucoup plus nombreux à arrêter de fumer. Le ratio entre le nombre d’hommes et de femmes morts de la cigarette a chuté de 2,1 à 1,7, nourri par la chute de 64% du nombre d’hommes mourant de la cigarette. Comme le cite The Economist, les décès imputables aux cancers des poumons, de la trachée ou des bronches chutent ainsi de 39% chez les hommes de plus de 49 ans entre 1991 et 2005. Chez les femmes, la chute n’est que de 3%.

La croissance de l’obésité explique également la réduction de l’écart : si le phénomène touche autant les hommes que les femmes en Europe, ses conséquences sont plus graves pour les femmes, en particulier en terme d’hypertension et de diabète.

Enfin, la baisse de plus de 50% de la mortalité liée aux maladies vasculaires entre 1991 et 2005 au Royaume-Uni a permis d’accentuer la chute, puisque les hommes en sont beaucoup plus victimes (deux fois plus d’hommes que de femmes meurent de problèmes de cœur).

Voilà qui ravira nos lecteurs hommes, même si les femmes restent toujours avantagées par la biologie : en particulier, comme le souligne le journal britannique, le second chromosome X des femmes les protège de potentielles mutations génétiques sur le premier, là où le chromosome Y des hommes ne remplit pas cette fonction protectrice. Ce qui protège les femmes de maladies comme l’hémophilie.

Surtout, la testostérone, différence biologique essentielle entre les sexes, provoque chez l’homme des comportements plus agressifs et stimule la prise de risque. Avec les conséquences associées en termes de mortalité. Au point qu’une étude avait conclu que les eunuques vivent 13,5 années de plus que le reste des hommes. L‘égalité des sexes n’est pas pour demain.

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  •  » Les explications possibles  »

    Je pense que c’est dû au fait qu’aujourd’hui les femmes connaissent plus d’orgasmes qu’hier, ce qui les rapprochent des hommes.

    • Euh, je sais pas vous, mais à ce niveau, l’homme est un peu limité par rapport à la femme…. Mais, bon, c’est un avis perso !

  • la parité jusque dans la mortalité ! La nature se moque de nous et c’est bien fait.

  • la vie moderne a rendu la vie de tout le monde physiquement moins pénible
    et les travaux manuels.Le niveau de vie général s’est amélioré.La santé de tous.La réglementation du travail,et l’assistanat généralisé,gomme les soucis.La nourriture s’est améliorée.Les femmes participent plus dans la société à la gestion et à la production,(bien que,dans le « peuple »,elles aient physiquement travaillé),tout en étant en meilleure santé elles aussi.Les efforts d’existence se sont relativement égalisés sans doute.
    On n’ atteindra pas le nivellement parfait,les hommes prenant toujours le plus de risques,mais il est logique que la différence s’amenuise.

  • L’espérance de vie est une espérance basée sur une vie entière, et c’est une moyenne. L’une des premières causalité qui fait bouger les courbes, c’est une vie sur une période de paix ou période de guerre.
    On peut donc imaginer que l’espérance de vie était plus faible chez les hommes dans les périodes passées de vie qui ont vécu des périodes de guerre, périodes ou les hommes sont plus impliqués (plus d’hommes morts à la guerre), et les périodes plus récentes ou une uniformisation des conditions en périodes de paix….
    On dit des statistiques de l’espérance de de vie qu’elle sont trop « anthropocentrés » pour avoir une fiabilité quelconque.

    • Oui pour la guerre, c’est pour ça que l’étude s’intéresse surtout à l’espérance de vie à 65 ans.

  • Je propose d’ajouter un chromosome ! Comme les lois sont de plus en plus floues et débiles, pourquoi ne pas obliger une grèfe de XXY pour tous le monde. Ainsi nous aurons une parfaite égalité ! Une nouvelle race hermaphrodite pouvant porter et creer des enfants, travailler, et surtout payer des impots bien gras. Le gène socialiste n’est pas utile, il est déjà inclus dans cette nouvelle et ancienne race. C’est standard. Normal je vous dits.

    • cette trisomie existe déjà , le syndrome de Klinefelter
      Jusqu’à l’adolescence ce sont des garçons phénotypiquement normaux. A la puberté, ils sont plutôt grands et il existe un hypogonadisme hypergonadotrophique avec de petits testicules (dysgénésie testiculaire), quelquefois il peut exister une cryptorchidie, une gynécomastie et une virilisation incomplète. Le tableau complet sévère permettait dans le temps de reconnaître cliniquement ces hommes atteints d’un syndrome de Klinefelter. Le seul signe constant dans cette formule chromosomique est la stérilité qui est la cause principale de demande de caryotype et de découverte de cette formule chromosomique après la naissance. Les performances intellectuelles sont diminuées de 10 points par rapport à une population témoin mais elles restent dans les limites d’un QI normal. Elles touchent plus le QI verbal que le QI des performances. Ainsi, l’apprentissage du langage et de l’écriture peut être difficile et nécessiter un soutien scolaire, chiffré à 74% dans une étude
      Je ne crois pas que cette trisomie serait souhaitable. 😉

      • Jag skojade, bara….C’est du Suédois votre truc ! C’est très précis, et je dois avouer que je vais me coucher moins « bête ». Grace à vous ma journée n’était pas si inutile ! Et vous avez raison cela n’est pas souhaitable, à l’image de toute ces lois castratrises d’ailleurs.

  • Heureusement que les hommes prennent des risques; c’est ce qui fait et a fait avancer la société.
    Combien d’entreprises créées par les hommes; de découvertes, d’expéditions, d’inventions, de constructions… faites par les hommes; merci la testostérone !

  • Les commentaires sont fermés.

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