Crime et châtiment : une solution juste

Le bon peuple conservateur veut plus de prisons. Mais la surpopulation carcérale n’est pas plutôt le symptôme d’un problème de fond ?

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Enceinte de prison (Crédits : x1klima, Creative Commons)

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Crime et châtiment : une solution juste

Publié le 12 août 2013
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Un gros vent de fureur, d’indignation, de colère et même de mécontentement et de mauvaise humeur a fait frémir le troupeau conservateur à la nouvelle que trois individus condamnés à des peines de prison d’une durée de deux à trois mois n’avaient pu être incarcérés, faute de place dans les geôles.

Et aussitôt retentirent cris, demandes et supplications : « Il faut plus de prisons ! Plus de bagnes ! Plus de rangs de rame dans les galères ! »

Pas une voix ne s’éleva pour seulement noter que la véritable cause de la surpopulation carcérale (sic) est la multiplication insensée des crimes sans victimes, dont chaque jour des lois accroissent le nombre, crimes sans victimes qui concernent essentiellement l’illégitime interdiction du légitime commerce de substances prohibées – prohibées pour des raisons étrangères à l’humanité jusqu’à il y a environ cent ans.

Les crimes sans victimes, invention abjecte d’une ignoble tyrannie, ne sont pas aujourd’hui mon propos, et sur les fondements moraux de ma position, je renvoie à L’éthique de la liberté, de Murray Rothbard, Défendre les indéfendables de Walter Block et l’indispensable, et bref, Les vices ne sont pas des crimes de mon maître Lysander Spooner, ouvrages publiés, pour leur traduction française, aux éditions Les Belles Lettres (www.lesbelleslettres.com, et qui se trouvent aussi chez Amazon).

Mais la prison ? Quand osera-t-on s’interroger sur la raison d’être de ce châtiment dont la stupidité n’égale que l’inefficacité ?

En bonne justice, l’acte d’un authentique criminel (voleur, meurtrier, violeur, etc.) crée à sa victime (ou aux ayants droit de celle-ci) un droit proportionnel au dommage causé, et ce droit s’exprime par une réparation dont la Justice doit ordonner l’exécution.

En langage vulgaire, cela signifie que si A vole dix mille zlotys à B, A acquiert le droit de faire travailler B à son profit dans des formes relevant de son seul plaisir jusqu’à ce qu’il soit remboursé de ses dix mille zlotys, doublés ou triplés en indemnisation du dommage moral subi.

Je laisse à l’imagination du lecteur, ou de la lectrice, l’amusement de chiffrer ces dommages, en compensation d’une gifle reçue, d’un égorgement, etc., et comme ce n’est pas demain que sera créée une telle et véritable Justice… prenez votre temps.

Je veux néanmoins insister sur cette réalité : si un voleur doit aller extraire du charbon dans une mine insalubre afin de gagner par ce travail de quoi rembourser sa victime, peut-être jugera-t-il que le vol n’est pas une activité rentable, et y renoncera-t-il.

Je note enfin qu’ici le châtiment, quantifiable, est rigoureusement proportionné à l’acte criminel, ce qui n’est pas le cas des surréalistes peines de prison.

Enfin, comme un tel système serait fort déplaisant pour les malfaiteurs, je ne lui donne aucune chance d’être adopté.


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  • J’ aime bien votre conclusion. Le même thème abordé dans le C dans l’ air de mercredi: http://www.france5.fr/c-dans-l-air/societe/plus-de-place-dans-les-prisons-39550
    Les surréalistes peines de prison servent à protéger les individus d’ autres individus, tout de même, de temps en temps. Dire que ce n’ est pas l’ unique solution c’ est autre chose.

  • laurence rossignol , sénatrice socialiste de l’oise , s’est fait voler le fric qu’elle était en train de retirer à un distributeur ; madame s’insurge que personne parmis les passants pourtant nombreux ne lui soit venu en aide pour l’aider à rattraper le voleur ; madame à donc été directement confronté à la délinquance qui sévit dans notre pays ; si les politiques étaient plus souvent victimes de ce type de fait , ils se bougeraient le cul ; en dehors de ça , oui il faut faire payer aux délinquants , en espèces sonnates et trébuchantes les dégats qu’ils ont occasionné à leur victime même si cela prend des années ;
    dans ma jeunesse , j’ai fait une connerie , j’ai du rembourser mes victimes durant 2 ans , 200 franc par mois , ce qui était beaucoup à l’époque sur un petit revenu ; c’était ça ou la prison ; croyez bien que cela m’a servi de leçon ….et m’a remis dans le droit chemin ;

  • la prison est une excellent solution pour enrayer la criminalité et la délinquance et la criminalité, quand elle est appliquée avec fermeté. En témoigne le fait que la criminalité ait été divisée par deux depuis les années 80 aux USA, quand le systéme judiciaire a été réformé en ce sens.

    Article inepte, j’aimerais bien que l’auteur aille expliquer sa thèse aux parent du jeune français égorgé par un SDF immigré ce week end à Marseille.

  • Mettez les tous aux Kerguelen

  • Cher Xavier, il me semble que le christianisme distingue Dieu & César c’est-à-dire, entre autre, la justice divine & la justice humaine. La justice humaine a ses limites : on ne peut jamais remettre les intéressés dans la situation dans laquelle ils étaient avant le crime. Le système judiciaire est sujet aussi à l’inefficacité voire à la corruption… Cela étant dit, dans bien des cas, les victimes et la société en général trouvent mieux leur compte dans un dédommagement plutôt que dans une peine de prison. L’existence de la peine de mort pour les meurtriers n’est d’ailleurs pas incompatible avec un tel système.

    En ce qui concerne la Somalie, je ne pense pas qu’il faille tirer trop de conclusions de l’expérience d’un pays soumis au marxisme puis à la guerre civile & connaissant la Charia avec ses crimes sans victimes.

    • « le christianisme distingue Dieu & César c’est-à-dire, entre autre, la justice divine & la justice humaine »

      La christianisme distingue ce qui revient à Dieu de ce qui revient à César. Ce qui revient à Dieu étant logiquement absolu, ce qui revient à César ne l’est pas.
      L’exemple de Jésus classe résolument la justice dans l’ordre de ce qui revient à César, puisqu’Il n’a jamais contraint personne.

      Donc la loi ne relève pas de l’absolu, et il importe de faire preuve de pragmatisme. Ainsi, la préservation de la société peut exiger l’interdiction de certaines substances, selon les dommages qu’elle cause.
      La liberté individuelle est le principe fondamental, mais elle ne peut exister que dans une société pérenne: La préservation de la société (le bien commun) peut exiger des contraintes. La liberté des individus de s’auto-détruire ne peut pas être absolue.

  • J’ai proposé au président Hollande la construction de 120,000 places de prisons supplémentaire pour pallier à la montée de la criminalité.Et de bien prendre garde à séparer les différentes catégories de détenus (par exemple les délinquants et criminels juvéniles ou violents des autres).Et surtout faire contribuer aux frais de justice et d’incarcération par leur fortune ou leur travail.Enfin faire en sorte que les détenus ne soit plus enfermés dans des culs de basse fosses à la sauce moldave ou russe comme aujourd’hui.

  • « La préservation de la société peut exiger l’interdiction de certaines substances, selon les dommages qu’elle cause. » L’héroïne, le tabac, l’alcool, l’huile de palme, le sucre… ?

  • ben au US ya 10X plus de blacks en prison, faut construire….

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