Taxis parisiens contre véhicules de tourisme avec chauffeur : le combat continue

Le gouvernement veut céder au lobby des taxis face à la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur. Dangereux.

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Taxi parisien (Crédits : Taxidriving, creative Commons)

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Taxis parisiens contre véhicules de tourisme avec chauffeur : le combat continue

Publié le 29 juillet 2013
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Le gouvernement veut céder au lobby des taxis face à la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur. Dangereux.

Par le Parisien Libéral.

Quelle belle illustration de soumission à un lobby existant !

Les taxis menacent de bloquer la ville de Paris si le gouvernement ne fait rien contre les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) qui se développent à toute vitesse. Et hop ! Le gouvernement édicte une réglementation contraignante et ridicule) : un projet d’arrêté pour contraindre les VTC à respecter un délai minimal de quinze minutes entre le moment où le client réserve et celui où il est pris en charge serait sur le point de voir le jour.

Si c’est vrai, c’est vraiment révélateur de la vision gouvernementale en matière du fameux « intérêt général ».

Surtout, c’est pour les taxis que la situation est en réalité la plus critique. Pourquoi ?

Certes, les VTC peuvent constituer à très court terme une concurrence pour les taxis qui, eux, ont acheté une licence [1]. Ça, c’est ce qui se voit.

Mais ce qui ne se voit pas, ce sont les choix de long terme des parisiens et des touristes.

Chacun a en tête un champ des possibles, en matière de déplacements notamment, qui se modifie à chaque fois que des paramètres changent : l’ouverture du Tunnel sous la Manche et le lancement de l’Eurostar ont facilité les déplacements Paris-Londres, le Velib a fait prendre conscience aux parisiens que certains déplacements courts, peu pratiques en bus, pouvaient se faire sans attente, et la politique anti voiture de Delanoé commence à avoir un impact sur le nombre de voitures qui entrent dans Paris.

Les VTC sont potentiellement une bonne chose et pour les déplacements des parisiens et pour les taxis, à long terme, car ils élargissent la palette d’outils pour les parisiens et les gens de passage qui ne veulent pas ou ne peuvent pas posséder leur propre véhicule.

Mais si à force de chercher (et de ne pas trouver) de taxis le soir en sortant, ou même en journée pour aller à un rendez-vous, les parisiens finissent par intégrer dans leur tête le fait qu’il faut qu’ils aient des voitures ou des scooters, ou qu’ils se privent de sorties après 2h du matin, ce qui va se passer, c’est que les taxis auront fini de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Est-ce vraiment ce qu’ils veulent ?


Sur le web

  1. NB : Il semble qu’au départ, ces plaques de taxis n’étaient pas revendables mais que la pratique a finalement été légalisée en 1995, source Web Libre.
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  • rapport ATTALI

    « Décision fondamentale 14 »

    « Ouvrir très largement les professions réglementées à la concurrence sans nuire à la qualité des services rendus. »

     » Des effets réels sur la croissance.

    Certes, chacune des professions réglementées prise isolément représente souvent un nombre limité d’emplois : les coiffeurs représentent 0,58 % de l’emploi total et 0,26 % du PIB, les taxis 0,18 % de l’emploi et 0,11 % du PIB et les notaires 0,03 % de l’emploi et 0,33 % du PIB. Néanmoins, des réglementations obsolètes créent un climat défavorable à la croissance quand bien même elles ne concernent qu’un nombre limité de domaines, car elles maintiennent la perception que certains secteurs restent durablement abrités alors que tous les autres doivent s’adapter. Au moment où notre pays a besoin de mobiliser toutes les énergies collectives pour procéder aux bouleversements nécessaires, aucune activité ne peut être s’exonérer de l’effort collectif. »

  • Supprimons toutes les barrières administratives, en le remplaçant par une information largement accessible sur la formation, l’expérience, ainsi que des informations liées directement au metier et la mise en ligne des motifs de litiges

    Le role de l’état étant de s’assurer que les informations soient vraies, et de fournir un espace de dépose de litiges de médiation et de transmission à la justice. L’administration n’a qu’un role de controle… pas de décision…
    Il serait aussi concevable d’organiser un systeme d’évaluation, dès lors que celui qui dépose l’avis est identifié et fourni la preuve d’achat.

    Bref, de la transparence au service de la liberté d’entreprendre.

    Cela implique la suppression de tous les organismes corporatistes et professionnels … du moins dans sa dimension obligatoire et lois d’exception.

  • Je propose une réaction saine : le boycott des taxis. Les VTC, ça marche super bien. J’ai testé, je valide.

  • Les VTC devraient aller manifester en bloquant les stations de taxi!

  • Il ne suffit pas de dénoncer le corporatisme des taxis. Ceux-ci ont parfaitement raison. Leur protestation est parfaitement légitime. Ils ont payé leur licence un prix délirant, et ils doivent bien rembourser l’emprunt qu’ils ont contracté pour cela.

    Par ailleurs, la contrainte que veut imposer le gouvernement est très légère. Un quart d’heure d’attente, ce n’est rien. En l’absence de cette limite, les nouveaux taxis fournissent exactement le même service que les anciens (et probablement un meilleur service) sans être soumis à leur réglementation. C’est évidemment une concurrence déloyale.

    Le responsable est l’Etat, qui cède depuis toujours (près d’un siècle ?) au corporatisme des taxis.

    Il serait évidemment inadmissible d’autoriser les prétendus « véhicules de tourisme » sans réformer de fond en comble le numerus clausus des taxis, c’est à dire, concrètement, sans racheter leurs licences aux taxis normaux.

    • L’histoire des licences achetées à prix d’or ne tient pas…

      A ma connaissance, l’administration délivre des licences gratuitement… et autorise la cession de ces licences.

      Ce n’est pas l’administration qui fixe le montant de la transaction.

      Je ne vois donc pas en quoi les taxi serait en droit de réclamer à l’état une quelconque dédommagement.
      L’épicier qui voit une mairie accueillir et financer l’installation d’une grande surface à deux pas de chez lui… il change, évolue, s’adapte… pleure… le plus souvent.

      • Si les choses se passent comme vous le dites, c’est l’administration qui fixe le nombre des licences, et par conséquent en détermine indirectement le prix.

        Vraiment, vous ne voyez pas en quoi la suppression sans mesure compensatoire serait injuste ?

        Votre comparaison ne tient pas. Il n’y a plus d’épiciers. Il n’y a jamais eu de numerus clausus ni de licence pour devenir épicier. C’est le contraire : il faut une autorisation pour installer une grande surface.

        Au demeurant, le régime existant d’autorisation des grandes surfaces est remarquablement anti-libéral… Il est curieux de s’appuyer là-dessus au nom du libéralisme.

      • Les municipalités financent les grandes surfaces par le biais des infrastructures routières? Autre chose?

    • @ Marchenoir,

      Les taxis ont acheté cher des licences permettant de limiter la concurrence en comptant les revendre en fin de cycle.

      Du coup la concurrence est sauvage.

      Du coup les Boers ne sont plus là pour contrôler les taxis mais leurs concurrents, que les petites amandes ne découragent pas.

      Bref, taxi est un petit métier en voie de disparition.

      • Je ne comprends rien à ce que vous racontez. Comment peut-il y avoir concurrence entre taxis légaux, puisque leur nombre est limité par l’Etat, à un niveau beaucoup plus faible que les besoins réels ?

        • Libéraux je vous met en garde contre toute idée de dérégulation dans le commerce concurrentiel, ainsi que toute idée de suppression des corporations et autres instances professionnelles.
          C’est utopique mais surtout très dangereux.
          Ce qui se passe en Egypte doit être un avertissement
          Ne croyez pas, non plus, que ça ne pourrait pas arriver en France dans le milieu des taxis.

          http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/07/29/97001-20130729FILWWW00440-egypte-15-vendeurs-ambulants-tues-au-caire.php

          • Les corporations ne sont pas un problème…du moment qu’elles ne peuvent rien obtenir de l’état et qu’elle respectent la liberté individuelle (liberté de commerce et d’activité pour tous).
            Mais ne nous leurrons pas les corporation existent d’abord afin d’obtenir des privilèges auprès de autorité et ce depuis la nuit des temps.

        • @ Marchenoir,

          je ne parle pas de la concurrence des taxis entre eux mais de la concurrence faîte aux taxis par les outsider sans licence qui finiront par gagner.

          Espèce en voie de disparition les Taxis sont protégés, puis s’évaporeront.

          Taxis c’était bien à l’époque de la voiture rare et chère.

          Les taxis s’embourgeoisent.

          Pour interdire les transporteurs de personnes sans licence, il faudrait interdire l’auto-stop.

    • « Un quart d’heure d’attente, ce n’est rien. »

      Voilà : si ce n’est rien, ça ne SERT à rien!

      Donc de 15′ on va passer à 20′, puis 30′ puis 1 h. C’est en quelque sorte un principe : une fois l’idée acceptée avec la promesse du taux négligeable, on peut ajuster le curseur jusqu’au point où ça fait mal.

      « sans racheter leurs licences aux taxis normaux. »

      Même à ceux qui l’ont acheté alors que ce commerce n’était pas légal?

    • Si les licences ont couté si cher et que c’était vraiment une contrainte légale, qu’on permette aux détenteurs de ces licences de les amortir dans leur compta et puis c’est marre.

      C’est pas parce que j’ai payé super cher mon iPhone 5 avant qu’il ne soit officiellement disponible en France que je vais interdire à ceux qui achètent après de le payer moins cher. Ou que je vais demander le remboursement de la différence.

      Ils ont payé le droit de voler les clients. Trop cher, surement. Mais personne ne les a forcé à acheter cette licence.

  • Ben voilà, une franche illustration du corporatisme mis en place par le Maréchal (Philippe de son prénom) qui perdure, non pas seulement pour les taxis mais aussi les médecins et les pharmaciens (ordres respectifs mis en place par le Maréchal), les clercs de notaire, les syndicalistes, mais oui ! relisez l’histoire … la protection sociale pour les faibles et les « sans ressources » (suivez mon regard dans la direction des banlieues) embryon de la « sécurité sociale » décrétée par Pétain et matérialisée par le CNR. On en est toujours là …

    • Vous avez tout a fait raison. Le maréchal a créé l’ordre des médecins supprimé ensuite par de GAULLE et restauré par le parti communiste.
      Il a de même supprimé les herboristeries.
      Un bon coup de balais sur toutes ces corporations ne fairait pas de mal.

  • Les informations sont très utiles afin de savoir le point entre le conflits interminable

    • Les informations sont utiles, mais il faut savoir d’où elles proviennent et dans quel contexte !
      On le voit facilement dans les commentaires, rien n’est jamais blanc ou noir…

  • Ce conflit ne mène en effet,en aucune solution,il est important de mettre une entente,le transport touristique peut faire des choses que les taxis ne peuvent pas,et vis versa

  • Les commentaires sont fermés.

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Par Philippe Lacoude.

Au risque de surprendre, quand j’habitais Paris, j’adorais prendre le taxi. Bien sûr, ils sont chers, parfois dans un état discutable, mais avant les réseaux sociaux, ils étaient l’occasion de faire un vrai sondage de l’opinion publique et d’apprendre les théories les plus farfelues, sur tous les sujets.

C’était également un formidable réservoir d’exemples concrets des mécanismes micro-économiques.

 

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