Faisons de la France un paradis !

La France a tout pour être un paradis fiscal et entrepreneurial, il ne tient qu’à nous de transformer ce rêve en réalité.

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La France, un paradis fiscal ? Crédits : René Le Honzec/Contrepoints, Creative Commons

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Faisons de la France un paradis !

Publié le 15 juillet 2013
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La France a tout pour être un paradis fiscal et entrepreneurial, il ne tient qu’à nous de transformer ce rêve en réalité.

Par Rafik Smati.(*)

Je voudrais vous parler d’un territoire, situé au cœur de l’Europe. Un territoire qui a tout pour être un paradis, mais qui se bat encore contre ses vieux démons : la France.

La France : un pays béni des dieux ; une diversité exceptionnelle de climats et de paysages sur une superficie relativement réduite (comparé à de grands ensembles continentaux tels les États-Unis ou la Chine) ; un accès direct à quatre mers (Méditerranée, océan Atlantique, Manche, mer du Nord) ; une présence sur les cinq continents à travers son outre-mer ; une position unique au cœur de l’Europe ; un réseau de transport exceptionnel ; une agriculture moderne et diversifiée ; une histoire omniprésente ; une culture extrêmement riche ; une démographie dynamique ; une langue parlée partout dans le monde ; un modèle social qui protège les plus faibles ; un art de vivre ; un goût pour les belles choses…

La France n’a-t-elle pas des airs de paradis ? D’ailleurs, le monde entier l’a compris : ce n’est pas un hasard si notre pays est la première destination touristique de la planète, avec près de 80 millions de visiteurs par an (soit plus que les États-Unis, l’Espagne ou la Chine). Aux yeux du monde, la France est un French Paradise en puissance !

Au regard de tous les atouts que je viens de citer (et il y en a bien d’autres), la France aurait tout aujourd’hui pour être un mastodonte de l’économie mondiale, un concentré fulgurant d’innovation, une terre d’accueil pour tous les entrepreneurs du monde, une Silicon Valley géante, the place to be.

Qu’est-ce qui fait donc cruellement défaut ?

Parmi les raisons qui sont communément évoquées, il y a le coût du travail, une fiscalité dissuasive, une atmosphère de lutte des classes, les grèves à répétition…

Ne nous laissons toutefois pas intoxiquer par ces arguments qui, pour certains, sont justifiés et pour d’autres non. Toute polémique serait stérile. Essayons plutôt de voir ce qui pourrait être vertueux : comment faire de la France la terre d’accueil de référence de l’innovation et de l’entrepreneuriat mondial ? Comment faire de la France un paradis pour vivre et entreprendre ?

Je voudrais d’abord revenir à des vérités élémentaires.

Derrière une entreprise, il y a un entrepreneur. Une femme, un homme. Souvent, lorsque je rencontre un chef d’entreprise étranger (anglais, suédois, allemand, belge, canadien…), j’en viens à lui poser la question suivante : toutes choses égales par ailleurs, à condition de fiscalité équivalente, à contraintes administratives comparables, dans quel pays d’Europe préfèreriez-vous vivre et entreprendre ? Eh bien, croyez-moi, une très grande majorité d’entre eux me répondent : en France !

Sommes-nous là face à une utopie, un rêve pieux ? Je ne le crois pas. Il serait si simple de faire de la France un paradis pour entreprendre et innover.

Imaginez donc que la France adresse un grand appel à destination des entrepreneurs du monde entier avec un message clair : un impôt sur les sociétés réduit sur une période de 10 ans, pas d’ISF, pas d’impôt sur les plus-values sur titres. Cela ne constituera aucun manque à gagner pour l’État, dans la mesure où sans de telles incitations, ces entreprises et ces entrepreneurs étrangers ne viendraient de toute façon pas en France ! Complétez ce dispositif par un allègement des formalités administratives et comptables imposées aux entreprises, et vous aurez là probablement le modèle le plus attractif du monde !

Non seulement le coût d’une telle initiative sera nul, mais surtout l’effet domino sera gigantesque sur l’ensemble du tissu économique. Chaque emploi créé par ces entrepreneurs étrangers qui investiront en France se traduira par un chômeur en moins, mais aussi un salaire qui aura vocation à être dépensé en France, un impôt sur le revenu payé en France, et enfin bien sûr des cotisations sociales additionnelles. Au bout de quelques années, la croissance générée par ces « impatriations » permettra d’alléger la fiscalité de l’ensemble des entreprises françaises !

Ce grand plan national devra aussi s’accompagner de garde-fous pour éviter les effets d’aubaine et les comportements voyous. C’est la raison pour laquelle le dispositif ne concernera que les sociétés industrielles et les sociétés de services détenues en majorité par une personne physique. Le but étant d’écarter les sociétés purement financières, telles les holdings, ainsi que les entreprises détenues par des fonds d’investissement.

Hors de question par exemple de domicilier son siège social en France, pour profiter des effets du dispositif, mais de produire dans un atelier de fabrication en Grande Bretagne, pour bénéficier d’une plus grande flexibilité de l’emploi ! L’activité devra bel et bien être exercée sur le territoire français. D’autre part, les dirigeants de ces sociétés devront accepter de résider eux-mêmes en France, et leurs salariés devront aussi avoir un contrat de travail français. Ces deux critères peuvent vous sembler évidents, mais nous savons à quel point le capitalisme sait parfois inventer des parades pour profiter d’un système !

Une fois ces garde-fous posés, les conditions d’un monumental sursaut de compétitivité seront réunies. Mais alors pourquoi donc, me direz-vous, les gouvernements successifs n’osent-ils pas s’aventurer dans un tel projet national et ambitieux ? Tout simplement parce que l’entreprise est un monde qu’ils ne connaissent pas, un univers qu’ils ne maîtrisent pas, et qui parfois même leur fait peur.

Parmi leurs craintes, il y a celle d’envoyer à l’opinion publique le signal selon lequel ils feraient des « cadeaux aux riches ». Absurde, et tellement anachronique : il est temps d’accepter l’idée que les entreprises sont les plus grands vecteurs de créativité, d’innovation et de croissance qui soient, et que l’immense majorité d’entre elles sont responsables, éthiques et respectueuses des femmes et des hommes qui les composent !

Pendant ce temps-là, la France attend. Par chance, un grand nombre de ses atouts, en particulier ceux liés à sa géographie, sont intemporels. D’autres se fanent avec le temps. Le risque ? Que la France devienne un paradis perdu à défaut d’un « French Paradise ». Un gâchis que l’histoire ne nous ne pardonnerait pas.

(*) Rafik Smati est chef d’entreprise, Fondateur du mouvement « French Paradise ».

Et si on reprenait nos vies ?

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  • Le « paradis » français en question existe déjà. Il a été inventé par Sarkozy et confirmé par Hollande, au bénéfice de qataris exonérés d’à peu près toutes les contraintes qui pèsent sur les Français.

    Les causes de la crise spécifiquement française sont connues : ce sont l’Etat obèse, ses excroissances sociales et ses oligopoles complices, avec ses taxes et ses lois ubuesques, avec une bureaucratie hypertrophiée, hautaine, improductive et fainéante. Toute politique qui s’exonérera de traiter en profondeur les causes de la crise française sera vaine.

    • Oui les riches sont vraiment à plaindre.

      • @Makhnov: Qu’appelez vous riches? Les grands partons du CAC 40 dont les entreprises beneficient de la complicité et de la politique protectionniste de l’Etat au détriment des contribuables? Les Hauts fonctionnaires qui se nourrissent sur la bete de l’Etat au détriment des contribuables? Les entrpeneurs public qui vivent des chantiers d’Etat au détriment du contribuable? Des dealers de quartiers qui béneficient d’un marché au prix toujours très élevé grace a la prohibition payée aux frais du contribuable? Les politiciens vereux qui en possèdent rien en nom propre mais jouissent des biens que payés a l’Etat par le contribuable? Les dirigeants Däassociations a but « non lucratif qui recoivent des milliers de subventions payees par le contribuable? Ou les contribuables qui ont le tort d’avoir encire quelque chose a se faire prendre?

        Le richesse n’est pas outrageuse, c’est son origine qui peut l’être. Celui qui s’enrichit des impots des autres est une infection purulente a lui seul.

        • jOn est devenu riche depuis que les crypto-marxistes ont pris le pouvoir en France à partir de 2500 euros nets par mois. Plus d’un million de nouveaux foyers fiscaux en un an, qui ne payaient pas l’impôt sur le revenu avant l’arrivée de Hollande au pouvoir. La richesse est toute relative … Pour exemple, je suis retraité, j’habite à Tenerife, avec ma pension je suis considéré comme riche en regard du salaire minimum local (700 euros/mois) mais pauvre pour l’administration fiscale locale parce que je suis locataire d’un petit meublé.

    • Résultat, les Qataris ont investi en France. PSG, immobilier, hôtels, chaîne de télévision, etc etc.
      Donc ce président à devant les yeux un exemple du succès de la baisse des taxes. En fait, il va au Qatar, entouré d’une cour de ministres pour quémander encore plus d’investissements, qui, dans ces conditions, viendront.
      Mais lui viendrait il a l’idée que ce qui est bon pour les Qataris pourrait être bon pour tout le monde?

  •  »

    Hors de question par exemple de domicilier son siège social en France, pour profiter des effets du dispositif, mais de produire dans un atelier de fabrication en Grande Bretagne, pour bénéficier d’une plus grande flexibilité de l’emploi !  »

    Bah si, ca fait quand même rentrer de l’argent dans les caisses. On dirait qu’il vous manque quelques notions fiscales cher monsieur. Une fiscalité basse sera encore plus abaissée via des holdings situées par exemple aux Pays-Bas ou à Chypre.

  • Rafik,
    toi qui a beneficie a plusieurs reprises des fonds d’investissement, pourquoi les exclure de tes propositions ?
    Est-ce par pure demagogie ou as-tu oublie que derriere chaque fonds il y a des personnes physiques, toujours et dans tous les cas ?

  • Malheureusement nous sommes en régime socialiste, ce qui nous interdit de rêver.

  • Votre proposition est anti-libérale. Certes, elle part d’un bon sentiment. mais dès que vous prononcez le mot: « garde-fou », quelque chose au fond de la tête devrait vous dire « attention! ». Ce qu’il faut pour faire de la France le pays le plus riche d’Europe, c’est appliquer votre recette à tout le monde: suppression de l’ISF, impôts société à 18-19%, impôts sur les plus-values mobilières de 5%, charges sociales de 12% pour l’employé comme pour l’employeur. Et accessoirement suppression de la moitié des codes en vigueur (au moins) et d’un million de fonctionnaires.
    Le miracle est que cette réforme se finance toute seule et qu’en 3 ans, le chômage tombe à 6%. Mais pour cela, il faut violer les français qui ne comprennent pas comment marche l’économie.
    Pire: une fois, ce nettoyage des écuries d’Augias françaises terminé, ils sont capables de virer le courageux qui les aura sauvés et remis sur les rails et de réélire un socialo, tant l’ingratitude des peuples est immense.

    • Ca me va comme plan, plus c’est simple, mieux c’est..
      Bon évidemment il reste encore quelques personnes à convaincre 😉

    • L’IS doit être à 0, les PV à 0, les charges sociales à 0. Avec suppression des 3/4 des codes en vigueur.

      Dans l’idéal, il ne faudrait qu’un seul impôt sur l’actif net variant de 0.2% à 0.6% (suivant vote du budget).

  • sans parler de paradis fiscal, si on pouvait déjà aligner le nombre de fonctionnaires et le taux de prélèvements sur l’Allemagne, ce serait extraordinaire.

  • La France a une jeunesse éduquée et ouverte dont les origines multiples devraient donner à ses entreprises un avantage conséquent dans cette économie définitivement mondiale.

  • Le paradis, pour un « libéral », c’est un endroit où on ne paye pas d’impôts et où il n’existe aucune réglementation pour exploiter le peuple et le rendre en esclavage. Et après, ces imbéciles s’ étonnent que les français préfèrent le socialisme…..

  • c’est bien gentil, mais l’argument principal contre cette mesure est tout simplement que ça avantage les étrangers et laisse les entreprises françaises dans leur m*rde ! Je valide votre plan, mais pour tous ! Etrangers ET français.

  • La france est le pays des tricheurs, car dans ce pays, il ne peut pas y avoir de réussite sans triche. J’avais fait le calcul, et plusieurs instituts corroborent mes chiffres, sans aides d’état, pour 100€ encaissés par une entreprise normale, il reste mois de 20€ après toutes les ponctions.

    L’état et son administration sont une fabrique à tricheurs.

    Cela signifie que le fisc peut « coffrer à discrétion », tout ceux qui sortent la tête de l’eau. Car on ne peut pas sortie la tête de l’eau en France, on ne peut que s’y noyer.

    Le seul espoir : changer de piscine.

  • ‘un impôt sur les sociétés réduit sur une période de 10 ans.’
    Autrement dit, attirons les entreprises pendant 10 ans, on pourra ensuite les saigner a loisir une fois qu’elles auront acheté leur bureaux, leurs usines, leurs machines et embauché et formé leurs employés. Non merci.

    Le problème de la France et autres pays Européens n’est pas tant la taxe que la dépense absurde. Il faudrait d’abord couper les dépenses dans un facteur de dix a un. Une fois ceci fait il n’y aura aucun problème a baisser les taxes de manière permanente et a attirer des entreprises (étrangères ou non).

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

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