Trois femmes d’exception : Arendt, Rand, Thatcher

Hannah Arendt, Ayn Rand, Margaret Thatcher. Trois femmes d’exception qui marqueront durablement la vie politique et philosophique, et méritent d’être ainsi davantage connues à travers le cinéma.

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Arendt

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Trois femmes d’exception : Arendt, Rand, Thatcher

Publié le 8 mars 2023
- A +

Présenter trois femmes d’exception à travers trois films est une occasion rare. C’est ce que l’on va s’essayer de faire en citant :

 

Hannah Arendt

Hannah Arendt fuit l’Allemagne nazie à 27 ans pour la France où elle est internée en 1940. Elle s’en évade pour s’installer aux États-Unis où elle deviendra une des plus grandes philosophes politiques du moment, enseignant dans les meilleures universités. Son reportage en 1961 pour le New Yorker sur le procès d’Eichman en Israël est l’occasion pour elle d’illustrer son concept de « banalité du mal » : des hommes ordinaires deviennent acteurs de systèmes totalitaires par absence d’idéologie. Privés de pensée, ils deviennent prisonniers de schémas qui interdisent la réflexion, voire l’analyse critique. Chacun est piégé par ses dogmes. Bien sûr, toute ressemblance avec des personnages actuels… ne serait pas fortuite.

L’origine de la pensée d’Arendt doit beaucoup à celle du philosophe Martin Heidegger, dont elle fut l’étudiante, la maîtresse, et après guerre, le témoin à décharge dans le procès de Heidegger qui avait publiquement défendu l’idéologie nazie. Ce soutien qu’on lui a évidemment reproché ne doit pas cacher la rupture philosophique de l’élève avec son maître, qu’elle décrit dans the Life of the Mind : le refus de résistance à la domination est d’abord un refus de la volonté.

La pensée de Hannah Arendt est donc au premier chef, une valorisation de la liberté responsable, notamment par l’action politique.

 

Ayn Rand

Ayn Rand quant à elle, fuit l’arrivée au pouvoir des bolchéviques en Russie, en Ukraine puis en Crimée pour finalement s’installer aux États-Unis où elle devint scénariste, romancière et philosophe universellement connue sauf… en France ! Deux romans ont eu des succès planétaires et ont été adaptés au cinéma : The Fountainhead (1943) (la source vive), et Atlas Shrugged (1957), traduit 50 ans plus tard sous le titre La Grève.

La vertu d’égoïsme décrite par Ayn Rand est une éthique rationnelle du savoir et de la raison. Sa philosophie inspirée par Nietzsche est fondée sur « le concept de l’homme en tant qu’être héroïque, ayant son propre bonheur pour éthique de vie, son accomplissement productif pour occupation la plus noble, et la raison pour unique absolu. »

Ayn Rand a dénommé sa philosophie « objectivisme », parce que celle-ci est basée sur la prémisse que la réalité est un objectif de perception absolu pour chacun d’entre nous.

Un puissant antidote a l’idéologie  judéo chrétienne du partage et sa version moderne dite de « justice sociale« !

 

Margaret Thatcher

Margaret Thatcher est elle mieux connue pour être, selon la doxa de la pensée unique, l’ultralibérale haïe par son peuple, aux méthodes brutales et autoritaires. Renaud lui consacre une chanson ou il la traite de « conne ».

C’est oublier également qu’elle a bénéficié  d’un soutien sans faille des Britanniques qui l’ont réélue trois fois de suite et qui a gouverné pendant plus de onze ans.

Margaret Thatcher accorde une grande importance aux valeurs victoriennes du travail, de l’ordre, de l’effort et de self-help, qu’elle reçut dans son éducation, dénotant un lien puissant avec L’éthique protestante méthodiste et l’esprit du capitalisme de Weber.

De façon générale, le thatchérisme puisera son inspiration politique et économique dans les théories de l’école monétariste de Chicago, incarnée par Milton Friedman, de l’école de l’offre d’Arthur Laffer et de l’école autrichienne, connue à travers Friedrich Hayek.

A noter l’influence des think tanks, en particulier le Centre for Policy Studies, think tank libéral fondé en 1974 par Keith Joseph.

 

Trois femmes d’exception qui, de façons très différentes, et chacune à sa manière, marqueront durablement la vie politique et philosophique, et méritent d’être ainsi davantage connues à travers le cinéma.

 

Article publié initialement le 15 juillet 2013.

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  • Très bon article. Un bémol cependant, les religions juive et chrétienne ne sont pas des idéologies et la notion de partage que les chrétiens prônent n’a absolument rien de commun avec cette horreur de « justice sociale » qui n’est qu’une spoliation généralisée.

    • Tout à fait . Le chrétien cherche une ligne personnelle : celle d accomplir son désir en l alignant sur celui de dieu . C est une ligne de crête personnelle et unique que chacun cherche à taton. Elle ne peut rien avoir à voir avec une justice sociale imposée à tous …. On fera un grand pas dans ce pays quand on cessera de considérer notre religion de mal à abattre ou une ineptie.

      • Imposée à tous, pas tout à fait. Imposée à certains au profit d’autres, dont ceux qui imposent, en particulier. Entièrement d’accord sur le reste. Il y a un abîme entre le partage volontaire et le « partage » imposé, qui n’est rien d’autre que du racket.

  • Ok pour Ahrendt , mais il faut savoir où on met les pieds avant de commencer le lecture de ses bouquins !!!

  • Thatcher, cette bonne femme dictatrice qui a soutenu toutes les dictatures fascistes en Amérique latine. Dommage que l’IRA l’ait loupée en 1986 : on aurait pu se débarrasser de cette teigne et de l’ultraliberalisme bien plus tôt. En attendant, a cause de d’elle, nous connaissons, la pire crise économique de tous les temps.

    -9
    • Antilib est vraiment quelqu’un qui gagne à être mieux connu. Il permet en effet d’illustrer une fois encore la véritable visage du collectiviste : plutôt que d’échanger en paix, il diffuse la haine et propose le meurtre.

      • Laissons ce troll s’exprimer et surtout argumenter:
        Quelle est la causalité entre le Tatchérisme, qui prône le laissez-faire et une politque monétraire austère, et la crise financière, causée par l’interventionnisme (lobby immobilier américain) ainsi qu’une politqiue monétaire accomodante et donc propice aux bulles ?

        • Sans forcément me faire l’avocat du diable antilib qui, il faut le dire aboie sans arguments tel un chien de garde antifa, et donc decredibilise sa pensée. Il est vrai que si on admet qu’une partie de la crise actuelle est en grande partie due aux depenses publiques irraisonnées et contre productives, une des autres parts des responsabilités est, il me semble, à mettre au crédits de (attention gros mot) la dérégulation de la finance, je veux dire par là qu’avec l’UE, une partie du pouvoir à été transféré vers la finance.
          Si on admet cela on doit reconnaître que c’est sous Thatcher selon Wikipedia et leboursier.com que la city est devenue si puissante « Ainsi, sous l’effet d’une dérégulation massive, la City de Londres va devenir pour le meilleur ou pour le pire une des 1ères place financière au monde (cf . Wikipedia : Thatchérisme)  » puis http://www.boursier.com/actualites/galeries/margaret-thatcher-la-dame-de-fer-56,4221.html.
          Après, on peut toujours se dire que donner un fort pouvoir aux banques n’est ni mauvais et encore moins responsable de la crise actuelle, je ne partage pas cet avis.
          Ensuite il est vrai que même si Thatcher à combattu la dictature Argentine lors de la guerre des Malouines, elle fut, jusqu’à la mort de l’ex-dictateur chilien, un soutien d’Augusto Pinochet. http://m.journaldunet.com/journaldunet/economie/magazine/margaret-thatcher/pinochet.shtml.

          -1
          • Bonjour,
            Ca n’est pas la finance « dérégulée » qui pose problème, mais, au contraire la finance déresponsabilisée. On pense à tort que la finance est déconnectée de l’état, ce qui est faux. On nage en plein capitalisme de connivence, rien à voir avec ce que soutiennent les libéraux. Je prends juste comme exemple les subprimes. Les gouvernements ont poussé et ont couvert les banques à couvrir des prêts hypothécaires bidons, du coup prises de risques inconsidérés. Et c’est tout le temps comme cela lorsque c’est les autres qui assument le risque. C’est donc la faute des états qui agissent en fonction de leurs intérêts propres, c’est à dire celui des politiques.
            Et pour Thatcher, oui certainement. Dans le monde de Candy, c’est dommage. La réalité est que la dictature de Pinochet – qui est à condamner quoi qu’il en soit – a fait moins de mort que n’importe quel autre dictature Marxiste du coin et qu’aujourd’hui, mieux vaut vivre au Chili qu’ailleurs en Amérique Latine. Les dictatures nationalistes à tendance économique libérales durent toujours moins que les dictatures socialo-communistes-nationalistes avec en général une transition plus facile.

          • Comme d’habitude, tout n’est pas positif. Mais elle a tout de même brisé des syndicats aussi marxistes que Corbyn ou notre SUD CGT actuelles qui sont, en plus d’être fascisants des dangers pour l’economie et la démocratie.
            Concernant Pinochet, on lui attribue 3500 morts et 45 000 cas de torture. Ce qui est probablement même ramené à la population, moins que n’importe quel gouvernement marxiste au fil de l’histoire. Combien de morts y aurait il eu si le bon docteur Allende avait pu continuer avec l’aide extérieure à marxiser sa société ? Il bénéficie du doute.
            Pinochet a mis l’economie du chili sur rails (pas vraiment comme les Kirchner…) et a fini comme un sale type corrompu avec  » a finger in every pie! ». en cela totalement comparable à un dirigeant communiste.

  • Mettre Ayn Rand qui considérait que tout ce qui n’était pas un milliardaire psychopathe était un parasite à détruire et croyait au mythe du surhomme à coté d’Hannah Arendt fallait oser !

    -7
    • Tant de nuances dans les propos de Tilleul quand il parle de philosophie, ça laisse rêveur.
      Quant à Antilib, il me fait penser au comportement compulsif des exhibitionnistes.
      Remonte ton pantalon mon garçon, tu vas prendre froid.

      • A mon avis, l’article est bien trop elliptique pour convaincre les ignorants, et les commentaires idiots ci-dessus accréditent cette thèse.
        N’oublions pas, que, mettons, pour Nietzsche nous avons à détruire bien des années de détournement de pensée. C’est un peu dommage.

    • Avez-vous seulement le moindre début d’idée de ce que recouvre la notion de surhomme pour avancer une idiotie pareille ?

    • Pour dire cela il est évident que vous n’avez pas lu ayn rand ou pire… vous n’avez pas les capacités intellectuelles pour comprendre son propos signé JF (smic +30%)

  • Juste pour faire des ricochets dans la mare..a props de Thatcher,entendu dans ce qui m apparaissait une bonne emission radio(rendez vous avec « x » qui doit etre reecoutable sur le site radio) dans le conflit en Irlande Thatcher a bout j imagine,a un commandant :tirez dans l’tas,ce fut fait;puis ce fut chanter.

  • Des 3, trouvez l’intruse.
    Indication : elle n’a rien fui, rien écrit, rien laissé à la postérité et a fini à moitié folle…

    • @abon Nietzsche a fini en super forme mentale c’est bien connu et pourtant il en a écrit des bêtises ^⁠_⁠^

      • Maggie vu par Freddy :
        « Il y a des femmes qui n’ont pas, où qu’on la cherche chez elles, de réalité interieure, mais ne sont que masques. L’homme est à plaindre qui se lie avec de ces êtres quasi fantomatiques, nécessairement décevants, mais capables, justement, d’éveiller le plus fortement le désir de l’homme : il part en quête de leur âme… et jamais ne cesse de la chercher. »

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