Quand l’Amérique dérape

Depuis quelques semaines, les États-Unis sont le théâtre de plusieurs scandales.

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Quand l’Amérique dérape

Publié le 7 juin 2013
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Depuis quelques semaines, les États-Unis sont le théâtre de plusieurs scandales.

Par Nathalie Elgrably-Lévy.

Depuis quelques semaines, les États-Unis sont le théâtre de plusieurs scandales. D’abord, il y a l’affaire Benghazi dans laquelle la Maison-Blanche est soupçonnée de ne pas avoir porté assistance à la délégation américaine située en Libye alors que celle-ci était victime d’un attentat terroriste qui a coûté la vie à quatre diplomates.

Ensuite, il y a les accusations selon lesquelles le Internal Revenue Service (IRS), le fisc américain, harcèlerait des organisations conservatrices, celles affiliées au mouvement Tea Party, ainsi que celles qui supportent l’État hébreu. Certes, le rôle joué par les sénateurs démocrates et le président lui-même n’a pas encore été démontré. Toutefois, le fait que le directeur de l’IRS ait effectué un nombre record de visites à la Maison-Blanche, soit 157 visites depuis l’assermentation du président Obama en 2009 (autant que Hillary Clinton, Tim Geithner et Eric Holder réunis), est intrigant. À titre comparatif, le précédent directeur de l’IRS, Mark Everson, ne s’était rendu à la Maison-Blanche qu’une seule fois au cours des quatre dernières années de l’administration Bush.

Finalement, il y a l’indignation et la colère déclenchées par le ministère de la Justice à qui l’on reproche d’avoir espionné une centaine de journalistes de l’Associated Press et de Fox News. Tous les appels et les courriels de certains journalistes ainsi que ceux de leurs familles ont ainsi été épluchés, ce qui constitue une attaque sans équivoque contre la liberté de la presse.

Mensonges, profilage et espionnage. C’est plus que suffisant pour envisager que le président Obama connaisse le même sort que le président Nixon en 1974. Néanmoins, ces scandales ne constituent que la pointe de l’iceberg.

En effet, sans tambour ni trompette, la National Security Agency (NSA), une agence de renseignement américaine spécialisée dans l’interception et l’analyse de communications, a récemment inauguré une partie de son nouveau centre de collecte et de stockage de données situé dans l’Utah. Ce centre est exceptionnel à plusieurs égards. D’abord, parce que sa capacité de traitement et de stockage de l’information est titanesque. Elle se mesure en yottaoctets (1 suivi de 24 zéros), soit en millions de milliards de gigaoctets, ce qui équivaut à plusieurs milliers de fois la capacité totale de tous les ordinateurs du monde réunis.

Ensuite, et surtout, parce qu’il s’agit d’un centre voué à l’espionnage intérieur. Toutes les activités électroniques de tous les citoyens américains, des suspects comme des innocents, seront surveillées. Rien ni personne ne sera épargné. Courriels, communications téléphoniques, messages textes, transferts de données, activités sur Internet, itinéraires de voyage, transactions électroniques en tous genres, etc. Pas le moindre octet n’échappera à l’Oncle Sam.

Pourquoi un mécanisme d’espionnage aussi démesuré ? La NSA invoque des raisons de sécurité nationale. C’est possible ! Toutefois, l’histoire des nations nous a appris qu’un gouvernement qui collecte d’importantes quantités d’informations finit toujours par devenir une puissante machine d’intimidation, de contrôle et d’élimination des citoyens qui osent remettre en question le pouvoir établi. Thomas Jefferson disait : « Quand l’État craint le peuple, c’est la liberté. Quand le peuple craint l’État, c’est la tyrannie ».

La NSA dit vouloir contrer le terrorisme. Et si elle cherchait plutôt à semer la terreur ? L’empire américain est décidément sur une pente bien dangereuse !


Publié initialement par Le Journal de Montréal.

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  • Glaçage de crasse sur le gâteau d’excréments de l’actualité politique américaine: Verizon a été surpris en train de donner à la NSA tous les journaux d’appels et de consultation Web de leurs abonnés. OLes journalistes soupçonnent fortement que tous les autres opérateurs internet / téléphone font de même.

    Quant à la cerise moisie au sommet, c’est bien sûr les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur ordre direct de Barack Obama, sur le sol des USA comme dans d’autres pays, à coup de drones.

  • Mettre un outil pareil à la disposition :
    – d’une intelligence structurée démocratiquement, ça se conçoit devant les risques terroristes,

    – au service de gouvernants mentalement (et – pléonasme – idéologiquement vérolés), ça revient à installer une forme de dictature interne.
    Or devant de tels moyens, toutes les instances de justice (lentes sinon décalées ?) deviennent inefficaces !
    Tel serait l’effet pervers, contra-démocratique, elle-même déjà malmenée…

  • Effrayant, mais conforme au mouvement observe depuis le Patriot Act, cette loi infame.
    ca me fait penser au systeme de surveillance mis en place par Bruce Wayne dans The Dark Knight. Sauf qu’il demande a Fox de le detruire apres utlisation… ce serait un happy end, en l’occurence. pour resister, il faut un sursaut. offrons tous 1984 a nos enfants, amis et parents.

  • Un certain Eric Arthur Blair pousse un grand cri de dépit dans sa paisible tombe de l’Oxfordshire…

  • Le centre de la NSA avec plusieurs fois la capacité totale de tous les ordinateurs du monde, ça me paraît douteux quand même. Quelle serait l’utilité d’avoir plus d’une fois la capacité totale??
    Ensuite, comment pourrait t’on traiter autant de data?

    • Le but n’est pas de copier le contenu de toutes les machines connectées à l’Internet, mais de stocker ce qu’elles échangent entre elles, ce qui représente plusieurs (centaines de) fois cette masse déjà conséquente de données.

      Quant au traitement de ces données, c’est pour cela que l’on améliore sans cesse les supercalculateurs.

      • Surtout que pour ce genre d’utilisation, ce qui importe vraiment c’est de savoir qui parle à qui et de faire un premier tri dans le contenu. Il n’est pas nécessaire que l’ordinateur fasse la totalité du traitement. Y’a des analystes pour ça.

  • La NSA – l’indicateur et le décodeur du réseau certifiant le secret

    En 1975, devant les commissions Church et Pike, la NSA reconnaissait intercepter systématiquement les communications internationales (appels téléphoniques et messages câblés). Selon le journaliste Duncan CAMPBELL, auteur d’un rapport pour le Parlement européen concernant le renseignement de nature électromagnétique, la NSA en 1947 a conclu secrètement un traité entre 5 pays. Le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient trafiqué les systèmes de cryptage vendus par Crypto AG. Un moyen permettant aux agences UKUSA par l’intermédiaire de Boris HAGELIN inventeur du système à crypter, de lire le flux de messages diplomatiques et militaires codés transmis par plus de cent trente pays.

    Depuis les années 1980, par le même moyen, la NSA a utilisé le programme Echelon orienté cette fois sur l’espionnage industriel. Cela fit, entre autres, échouer deux contrats de vente d’avions d’Airbus-Industries, ce que le Parlement européen dénonça sur la base du rapport Duncan CAMPBELL. Ni le IVe amendement de la Constitution américaine, ni le Foreign Intelligence Surveillance (FISA) interdisant formellement d’espionner un citoyen américain sans mandat de justice n’ont empêché le système automatisé Echelon d’intercepter une communication, fut-elle destinée sans distinction à un citoyen américain ou à un non-américain…

  •  » La NSA dit vouloir contrer le terrorisme. Et si elle cherchait plutôt à semer la terreur ? L’empire américain est décidément sur une pente bien dangereuse !  »

    En Suisse il y une forte opposition venant de la gauche pour s’opposer à l’achat de 22 nouveaux avions de combat. Les opposants à cette achat évoquent que des avions de combats sont inutiles dans la guerre contre le terrorisme. Selon eux il est plus important d’investir dans le cyberterrorisme qui lui est la v rai menace. il est bizarre qu’en Suisse personne ne prend parti des américains concernant les surveillances du net et des écoutes téléphoniques. On nage en pleine contradiction.

    Un jour faudra bien savoir ce que l’on veut.

    @ Jesrad

     » c’est bien sûr les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur ordre direct de Barack Obama, sur le sol des USA comme dans d’autres pays, à coup de drones.  »

    Ce n’est pas un crime contre l’humanité que de tuer à coup de drones des salopards de djihadistes. Les crimes contre l’humanité ce sont justement ces chef djihadistes qui envoient de pauvres types se faire exploser au milieu de la foule bourrés de civiles de femmes et d’enfant d’envoyer.

    Je vois que même sur un site come celui-ci il y a des gens qui sont complaisant avec le radicalisme islamiste.

    D.J

    • Un exécution extra-judiciaire c’est un crime de guerre. Une telle exécution extra-judiciaire sans l’accord formel de l’Etat où elle a lieu c’est aussi un crime d’agression.

      Et n’oublions pas les « dommages collatéraux » : je vois que même sur un site comme celui-ci il y a des gens qui sont complaisant avec ceux qui tuent des femmes et des enfants.

      • @ Arno,

         » Un exécution extra-judiciaire c’est un crime de guerre. Une telle exécution extra-judiciaire sans l’accord formel de l’Etat où elle a lieu c’est aussi un crime d’agression.  »

        Je vous rappel que les islamistes nous ont déclaré la guerre et que leur but est d’instaurer partout dans le monde un nouveau califat avec des états totalitaires et religieux et cela avec la force. Avec les drones on ne fait que de riposter. Les attentats du 11 septembre n’ont pas été anodins. C’est 3000 civiles tués en un seul attentat.

         » je vois que même sur un site comme celui-ci il y a des gens qui sont complaisant avec ceux qui tuent des femmes et des enfants.  »

        Ce sont des dizaines et des centaines de civiles que les islamistes régulièrement assassinent volontairement à travers le monde par des attentats terroristes. Voilà le genre de personnage que vous défendez en accusant Obama de criminel pour les avoir liquidé.

        Ce genre de dommage collatéraux que vous dénoncez est essentiellement due à ces salopards et à ces lâches d’islamistes qui se mélangent volontairement avec les civiles. Heureusement que les alliés en 39-45 n’ont pas raisonné comme vous en n’intervenant pas contre les nazis sous prétexte de risque de dommage collatéraux pour préserver la vies des civiles. Le hamas fait pareil après avoir agresser Israël et les naïfs comme vous tombe dans le piège qui fait croire qu’Israël cible volontairement les civiles palestiniens.

        De plus parler de crime de guerre de la part des américains c’est inverser les rôles. Moi je ne vois pas d’objection à liquider de tel personnages qui n’ont aucune dignité humaine, qui décapitent de façon barbare leurs prisonniers, qui vont faire péter des kamikazes contre des civiles, qui emprisonnent, bastonnent, fouettent et voir même exécutent tout ceux qui n’ont pas une foi aveugle envers l’islam, qui lapident les femmes accusées d’adultère, qui conditionnent des enfants à la guerre sainte etc… etc… Si pour vous il faut continuer à laisser faire ce barbarisme islamiste ça prouve que vous êtes soit un lâche qui se fout que l’on massacres des civiles avec des kamikazes ou un collabo tel qu’avait également les nazis chez l’occupé.

        Les drones liquides jutement le genre de salopards qui lancent des fatwa contre l’occident et qui poussent des djahdistes en occident pour commettre des meurtres comme la décapitation du soldat britannique à Londres, la même tentative à Paris ou les meurtres sordides de Merah contre des enfants juifs. Et ici ce n’est pas des morts collatéraux mais bien ciblé.

        Votre moral sur la justice gardez là pour vous. Vous rirez moins le jour ou c’est vous ou un membre de votre famille qui sera victime d’un de ces fous de dieu.

        D.J

        • La fin ne saurai justifier les moyens. End of the story.

        • Je ne devrais même pas prendre la peine de répondre à quelqu’un qui pense que de demander le respect du droit c’est égal à ne rien faire, et qui se sent obligé d’impliquer ma famille dans la discussion.

          Vous êtes dans une logique bon contre méchant avec les bons qui ont tous les droits (puisque ce sont les bons). C’est d’ailleurs exactement la même logique que les islamistes que vous dénoncez (les rôles sont simplement inversés). Ils ne s’agit pas ici de renvoyer dos à dos les islamistes et le gouvernement américains, mais de rappeler que le droit s’impose à tous et que la fin ne justifie pas les moyens.

          L’exemple de Mérah est excellent : aussi criminel soit-il on a essayé de l’arrêter, on ne l’a pas bombardé en tuant du même coup ses proches et ceux qui avait le malheur de passer par là. Si les policiers se seraient comportés ainsi ils aurait évidemment fallu condamner leurs actions. La guerre n’est certes pas soumis aux mêmes restrictions qu’une intervention de police, mais un assassinat en dehors du champ de bataille ce n’est pas un acte de guerre légitime (ce n’est pas moi qui le dit : c’est le droit international classique).

          Sinon le couplet sur la lutte des américains contre le barbarisme islamiste est d’ailleurs parfaitement risible : je rappelle tout même que le gouvernement américain est l’allié fidèle de l’Arabie saoudite, pays par excellence de la lapidation et autre supplice.

  • J’aime bien faire chauffer les yottas
    Président, attentat, bombe, Hollande, kalache, islamiste, Pink Panthers, explosion, white maison…
    voilà de quoi les occuper un petit moment

  • Cette histoire de centre de surveillance en yottaoctet me rappelle la série US Person of Interest ; sauf que jusqu’à ce que je lise votre article, je la croyait un peu fantaisiste …

  • Et si la lutte contre le terrorisme n’était que l’arbre qui cache la forêt, à savoir un gigantesque espionnage économique ?

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Article disponible en podcast ici.

Jadis, seuls les criminels se retrouvaient sur écoute. La traque du citoyen par les bureaucrates était une exception. Les surveillances de masse étaient réservées aux régimes totalitaires, impensables dans nos démocraties.

Or depuis le 11 septembre, nos gouvernements nous considèrent tous comme des potentiels criminels qu’il faut espionner constamment. Et toute comparaison aux régimes totalitaires fera glousser nos fonctionnaires devant une telle allusion.

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