Baisse des taux de la BCE : un impact marginal ?

Il ne faut pas attendre un grand impact de la baisse des taux de la BCE.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Baisse des taux de la BCE : un impact marginal ?

Publié le 5 mai 2013
- A +

Il ne faut pas attendre un grand impact de la baisse des taux de la BCE.

Un article d’Open Europe.

Comme attendu, la BCE a annoncé une réduction de son taux directeur de 0,25% pour arriver à 0,5%. Comme nous l’indiquions en détail, ceci aura probablement peu d’impact sur l’économie réelle. La vraie question reste de savoir si elle annoncera des mesures supplémentaires non conventionnelles afin de booster l’emprunt dans l’économie, voir ici (en) pour notre discussion des nombreuses contraintes pesant sur une telle action.

De manière un peu plus intéressante, la BCE a baissé son taux d’emprunt marginal de 0,5% pour arriver à 1% (ce sont des facilités de crédit au jour le jour que la BCE fournit, mais souvent utilisées en tant que dernier ressort étant donné qu’emprunter sur les marchés devrait être moins cher sauf en cas d’urgence). C’était peut être une mesure purement technique afin de garder le corridor entre le taux directeur et ce taux à une valeur normale.

Le graphique ci-dessous (en m€) souligne que l’emprunt sous les facilités de crédits marginales est proche du record le plus bas :

Cela peut vouloir dire deux choses :

  • soit personne n’a vraiment besoin de ces facilitées marginales étant donné les liquidités illimités fournies par les opérations normales de la BCE et le sentiment bien plus calme des marchés observé en ce moment.
  • soit ce taux peut avoir été trop dissuasif pour rendre son utilisation avantageuse à ce moment, même si les banques se démènent pour trouver des liquidités.

Si il s’agit du premier point (comme nous le suspectons), alors il est peu probable que cela fasse une grande différence car personne n’utilise ces facilitées de toute manière (de manière similaire au taux de refinancement directeur et de l’impact limité de sa diminution). Lorcan Roche Kelly (Chef analyste pour l’Europe à Trend Macrolytics) note également que le taux d’emprunt marginal peut aussi fournir une référence à l’aide d’urgence en liquidités (Emergency Liquidity Assistance ou ELA) qui est toujours fortement utilisée dans certains pays, notamment Chypre et la Grèce. La réduction de ce taux peut leur procurer quelque soulagement.

Dans tous les cas, tout ceci n’aura probablement aucun impact, le ton de la conférence de presse de la BCE (en) et tout détail supplémentaire annoncé seront bien plus importants.

Sur le web

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Charles-Henri Colombier est directeur de la conjoncture du centre de Recherche pour l’Expansion de l’Économie et le Développement des Entreprises (Rexecode). Notre entretien balaye les grandes actualités macro-économiques de la rentrée 2024 : rivalités économiques entre la Chine et les États-Unis, impact réel des sanctions russes, signification de la chute du PMI manufacturier en France, divergences des politiques de la FED et de la BCE...

 

Écarts économiques Chine/États-Unis

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints... Poursuivre la lecture

Vous avez peut-être vu les performances récentes de certaines actions en Bourse, qui semblent déconnectées de la réalité. Par exemple, l’action de Meta affiche un gain de 135 % cette année, tandis que les ventes n’ont pas grimpé depuis 18 mois !

Les GAFAM dans l’ensemble font des hausses de 40 % ou plus, ce qui ajoute des milliards de milliards de dollars de valorisations à la Bourse.

Or, comme vous le savez, la banque centrale effectue un resserrement des taux depuis l’année dernière. En principe, la hausse des taux d’intérêts ... Poursuivre la lecture

La communication de la Banque centrale européenne, de même que les commentaires de nombreux économistes, laissent croire que l'inflation n'existait pratiquement plus avant les événements déstabilisateurs qui se sont enchaînés à partir de 2019 (pandémie, guerre, etc.). Le taux annuel d'inflation sur la base de l'année précédente est l'indicateur de choix pour la quasi-totalité des discussions autour de la question du coût de la vie.

Cet usage statistique pourrait faire oublier un fait majeur : les prix ont connu une très forte hausse en... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles