Staline, le Mike Tyson idéologique

Après le portrait du trotskisme, passons à Staline et au stalinisme, dans un portrait de combat.

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Staline, le Mike Tyson idéologique

Publié le 4 mai 2013
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Ami libéral, mets ton gilet pare-balles le plus épais : après ta visite à l’improbable Trotsky, tu entres en zone stalinienne. Ici, tu es une cible vivante : tu dois être détruit. Et la dernière chose à faire serait de croire que l’adversaire est faible.

Staline : Pensez-vous que nous allons gagner cette guerre ?

Churchill : Dieu est avec l’Angleterre !

Staline : Le Diable est avec la Russie.

(Dialogue à Moscou pendant la seconde guerre mondiale)

Avertissement. Nous appelons dans ce qui suit « stalinien » tout individu considérant les bilans historiques de l’URSS et du Parti Communiste Français comme globalement positifs, quand bien même cet individu condamne sincèrement Staline, le Culte de la Personnalité, la Collectivisation, la Grande Terreur et le Goulag.

Bouge de là, Trotsky

Le week-end dernier, nous nous sommes penchés sur le dossier Trotsky. Mais ce n’était encore qu’un décrassage matinal. Nous abordons maintenant votre Everest personnel, l’épreuve du feu, le rite initiatique à l’aune duquel nous jugerons de votre vaillance et de votre habileté. Le face-à-face verbal avec le stalinien est au dialogue politique ce que le final boss est au jeu vidéo. Les craintifs s’arrêtent ici et retournent au camp de base, les autres s’encordent en vue de l’ascension.

Qui es-tu Joseph ?

Aux yeux du libéral, Staline passe le plus souvent pour un crétin idéologique, un bureaucrate délirant et un tueur en série. Mais méfiez-vous : c’est ainsi que le percevaient les leaders de l’intelligentsia révolutionnaire russe, et ils l’ont payé cher. Car la première de toutes les ruses de Staline – elles étaient innombrables – fut de se faire sciemment passer pour beaucoup plus bête qu’il n’était, tout au long de sa vie. Ou plutôt : de se faire passer pour le plus niais, alors qu’il était le plus roué des leaders bolchéviques. Cette dissimulation permanente de son intelligence, doublée de l’exhibition d’une fausse idiotie, permit à Staline de désarmer un à un tous ses concurrents : il leur paraissait trop bas du front pour présenter le moindre danger. Si bien que, lorsque vous vous le figurez comme un simplet, Staline vous tient à la gorge. Vous le méprisez parce qu’il le veut, dans le but de vous hypnotiser et de vous vaincre. Qui entend résister à son intoxication doit commencer par le prendre au sérieux.

Dans son excellent La Terreur et le Désarroi édité chez Perrin, l’historien et soviétologue Nicolas Werth affirme avec intelligence que, si l’on définit la politique comme la capacité d’un homme à imposer ses vues à son époque, Staline est le plus grand politicien du XXème siècle. Cette formule n’est pas seulement dérangeante : elle est également vraie, objective, dénuée d’ironie.

Joseph Vissarianovitch Djougatchvili naît en Georgie, dans une famille très pauvre. Ce fait est extrêmement important, car Staline est, tenez-vous bien, le seul leader bolchévique de 1917 issu de la misère. Lénine, Trotsky et tous les autres acteurs majeurs de la déflagration nihiliste d’Octobre, viennent de milieux bourgeois, petits-bourgeois ou aristocratiques sur le déclin. Ils commettront tous l’erreur fatale, en intellectuels de gauche condescendants qu’ils sont, de prendre Staline de haut. Ce que Staline n’oublie pas.

Petit délinquant deviendra grand idéologue.

Joseph grandit sans père dans un monde géorgien pré-industriel et sombre, tissé de violence et de trafics. On l’envoie au séminaire. Il aime lire et, par-dessus tout, la littérature française. Il se passionne pour Victor Hugo, impiété qui lui vaut d’être exclu par les religieux. Alors, il découvre le communisme et plonge la tête la première dans l’activisme groupusculaire, comme dans un métier. Il se fait remarquer pour son goût du secret et pour l’action violente. Il organise des hold-ups dont il livre le butin aux réseaux rouges. Le jeune Djougathchvili ne recule pas devant le sang. Il a la main lourde : il a identifié les méthodes des mafieux locaux et sait se glisser entre les mailles du filet tsariste. Il devient vite indispensable à la fourmilière de fanatiques glaciaux et ardents, la secte idéologique encore souterraine, que l’on nommera bientôt « le Parti »‘. Afin d’accéder au pouvoir, les dandies communistes ont toujours besoin de criminels qu’ils chargent des basses œuvres. Un intellectuel ne se salit pas les mains, il laisse Staline se débrouiller.

Arrivant à l’âge adulte, Joseph est très petit, il a un bras plus court que l’autre, les pupilles des yeux jaunes, un accent géorgien risible et le visage vérolé. Déjà, on lui prête un cœur de pierre, des intentions troubles. Son regard rieur et illisible inquiète les observateurs les plus lucides. Il se choisit pour surnom « Staline » : l’homme d’acier. Excusez du peu. Une réputation est née. Mais l’on voit moins que Staline continue à lire, comme quand il était petit : énormément. Privé du statut d’intellectuel de facto réservé aux aisés ayant étudié à l’Université, il s’immerge dans le marxisme-léninisme avec une assiduité, un sérieux, un perfectionnisme qui auront des répercussions titanesques tout au long du XXème siècle, jusqu’à nos jours.

Staline croit sincèrement en Marx et en Lénine. Il se penche sur leurs œuvres comme sur la science des sciences. Pour rattraper son retard et faire oublier son absence d’études, il s’imprègne de l’idéologie, plus sans doute qu’aucun de ses concurrents. Il en apprend par cœur tous les labyrinthes, toutes les anfractuosités. Pour eux, ces gosses de notables, c’est un jeu sincère, un role playing game à haute tension qui donne accès au pouvoir ; pour lui, c’est une fierté, un travail sur soi, une discipline, un devoir. Staline n’est compréhensible qu’à condition de l’envisager comme le plus structuré idéologiquement de tous les leaders communistes – le plus cultivé, au sens où l’idéologie est une culture. Tout au long de sa carrière, il écrira des traités d’économie et de politique dans la langue de bois la plus pure et la plus dense. Ses archives montrent qu’il raturait lui-même, précisait, reformulait sans cesse ses textes, obsédé par la nécessité d’être exact. Exact au beau milieu de nulle part, puisque tout est faux dans le marxisme-léninisme ? Oui, au milieu de nulle part, mais exact : impeccablement conforme aux mécanismes du matérialisme dialectique et aux objectifs du communisme. Ce personnage à l’aspect médiocre, dénué de charisme, passant volontiers pour un banal homme de main, est un théoricien communiste de haut niveau. Acquérir patiemment les cartes-maîtresses et cacher son jeu jusqu’au bout est le métier de Staline.

« La conception marxiste est scientifique. Elle se confond avec la conception scientifique. Le révolutionnaire reste toujours un apôtre et un soldat, mais il est surtout un savant qui va dans la rue », écrit Henri Barbusse dans son apologie de Staline. On ne saurait mieux schématiser le Petit Père des Peuples : un tankiste aux commandes du matérialisme dialectique, un idéologue pour lequel toute pensée est un assaut militaire. En cela, Staline est la réalisation du militant telle que le rêvait Netchaïev : le dogme a remplacé son âme.

Lénine sous méthamphétamines

Il est impossible de définir la pensée de Staline, car elle n’est rien d’autre que la pensée de Lénine érigée en religion d’État.

Janvier 1924. À peine Lénine est-il mort et embaumé que Staline invente le léninisme. Il réifie les écrits de Lénine, les codifie, les systématise et les sanctuarise. Quiconque se prétendra communiste devra se proclamer léniniste. C’est la première grande œuvre de Staline : d’une pensée accumulée dans mille livres, discours et directives, il fait un seul bloc, un cube monumental, opaque et sans failles, immarescible. Comme il fait enterrer Lénine dans une pyramide de marbre rouge sur la Place de la même couleur, évident symbole d’immortalité, il métamorphose les idées du défunt en une Torah révolutionnaire, à laquelle devront se référer les générations collectivistes à venir. Lénine, de fait, devient un dieu. Et Staline, qui instaure son culte, se change en grand-prêtre.

Le marxisme-léninisme, ce fanatisme aux allures de formule mathématique, n’est pas une invention de Lénine, mais de son successeur. C’est exactement le même marxisme-léninisme qui sort aujourd’hui de la bouche de Mélenchon, après être passé par les cervelles de Mao, Pol Pot, Kim Il sung, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot. Pour que l’idéologie parte à la conquête de la Terre, il fallait que Marx la pense, que Lénine la mette en pratique, et que Staline en fasse un produit universel, adaptable à n’importe quel contexte et justifiant n’importe quel crime. Il n’y a donc pas à proprement parler de « stalinisme » : ce dernier n’est que l’accession de l’idéologie à son stade de maturité. Depuis Staline, elle n’a pas évolué d’un millimètre ; le lifting que lui a fait subir Mao est une anecdote à laquelle seuls les maoïstes accordent de l’intérêt.

Et comme le léninisme est parfait, tout ce qui en découle l’est aussi. Staline peut bien faire toutes les erreurs qu’il veut, puisque ces erreurs n’existent pas dans la théorie. Ce qui n’est pas conforme à l’idéologie est une illusion. Ce qui résiste à l’idéologie est passé, cadavre, décomposition : l’exterminer est une formalité. D’où l’aveuglement caractéristique de Staline et des staliniens : ils ont cette fabuleuse capacité à ne pas comprendre qu’on les contredise. En cela, ils rappellent la vision musulmane orthodoxe, selon laquelle nous naissons tous musulmans, seuls les plus pervers d’entre nous refusant de reconnaître l’évidence – prouvant par là leur soumission volontaire à Satan.

L’antifascisme : échec et mat

Oui, Staline est intelligent, extrêmement. D’une intelligence amorale, certes, mais l’intelligence est une qualité, pas une vertu : elle se marie au Mal aussi volontiers qu’au Bien. Examinons un de ses plus beaux coups de génie, sinon le plus important, l’antifascisme.

De 1917 à 1935, les partis communistes et les partis socialistes sont ennemis. Pour la ligne bolchévique, appliquée à la lettre par les partis-frères opérant dans les démocraties, les communistes considèrent les socialistes comme des « social-traîtres » : de faux esprits de gauche secrètement au service des pires incarnations de la droite. Tout ce qui n’est pas léniniste est capitaliste, et les vaches dialectiques seront bien gardées.

Mais en 1935, observant avec inquiétude le crescendo fasciste en Italie et en Allemagne, Staline a une idée qui va révolutionner le monde : il ordonne à tous les partis sous sa coupe de s’allier aux socialistes en prétextant l’union des forces démocratiques contre le fascisme. Apercevez-vous le stratagème ? Cet immense déplacement de la tranchée idéologique a pour objet de déconsidérer les droites. Le voici en image-par-image : 1. l’univers politique est divisé en deux camps irréconciliables : les fascistes d’un côté, les antifascistes de l’autre ; 2. donc, tout ce qui n’est pas dans le camp antifasciste est soit fasciste, soit l’allié du fascisme ; 3. or, le fascisme est le centre de gravité de ce qui n’est pas antifasciste ; 4. donc, tout ce qui n’est ni communiste, ni socialiste, ni social-démocrate, tout ce qui ne s’additionne pas à gauche lors des élections, est fasciste.

Le tour est joué. En un coup de dés, Staline vient de bouleverser pour très longtemps et sur les cinq continents, la pensée politique. On retrouvera ce « Si tu n’es pas de notre bord, tu es un facho ! » jusque dans votre existence quotidienne. Car vous l’avez, n’est-ce pas, vécue cent fois, cette scène, et entendue mille fois, cette accusation. Vous l’avez subie en tant que libéral, en tant que non-socialiste, en tant que non-gauchiste, en tant qu’électeur de Sarkozy (quand bien même vous répétiez sans cesse que vous n’aviez pour lui ni admiration, ni sympathie), en tant que défenseur de la finance, en tant que critique du mitterrandisme, en tant que critique du ségolénisme, en tant que critique du hollandisme, etc. Vous la subirez probablement encore longtemps. Vous êtes pris dans la nasse du camarade Staline, dans son schéma théorique, sa fiction aux dimensions de la planète. Staline a superposé une deuxième lutte des classes à la première : Hitler est dans le camp des capitalistes, il n’y a plus de différence de fond entre un commerçant et un indic de la Gestapo.

La seconde guerre mondiale, la prise de Berlin par l’Armée Rouge et la découverte de la Shoah par l’opinion mondiale vont conférer au partage fasciste / antifasciste une légitimité idéologique définitive : pour la vox populi, les crimes des SS sont l’indubitable preuve que Staline avait raison. L’idéologie a gagné et vous avez perdu : elle vous fait une mauvaise réputation a priori, de collabos à la petite semaine. La France de 2013 n’est stalinienne ni dans ses fins, ni dans ses moyens, mais elle l’est dans le regard qu’elle pose sur vous. N’avez-vous pas le sentiment, parfois, ô libéraux et gens de droite, que l’on veut littéralement vous terroriser, à force de vous taxer de salaud – actuel ou potentiel- sous le seul prétexte que vous détestez Jack Lang ? Certains d’entre vous, nés ou évoluant dans des milieux de gauche, y sont tellement habitués qu’ils oublient la violence dont ils sont l’objet. Big Joseph is watching you.

Vous saisissez peut-être mieux, maintenant, pourquoi nous vous proposons de respecter Staline : il vous tient à la gorge à chaque discussion que vous avez avec des inconnus de gauche. « Vais-je encore me faire traiter de lepéniste ? »

Vous partiez du principe que Staline ne valait rien, cher lecteur, et il vous a laissé faire, car tel est son genre, tel est son masque. Il a joué avec votre prétention intellectuelle et vous a planté un pic à glace dans le crâne en temps voulu. Vous vous mouvez dans un décor planté par lui. Le fameux mantra social-démocrate, « En disant cela, tu fais le jeu du Front National ! », est une déclinaison de la stratégie ourdie dans le bureau sombre et enfumé du camarade Djougatchvili.

La création de SOS Racisme, et ses effets empoisonnants sur l’ensemble de la politique française depuis des décennies, sont une application très habile de la ligne Staline. Sans elle, pas de Le Pen. En hissant l’antifascisme déclaratif au rang d’un héroïsme à la portée du premier votant, Staline fait du fascisme l’ennemi idéal, le Joker du Batman communiste. Il le popularise, le fait monter sur un pilori qui est un piédestal, l’installe à jamais dans le rôle de l’autre pôle, le mauvais. Songez maintenant à la cartographie électorale de la France de 2013, à la crainte quasi unanime chez les braves gens de voir grimper les extrêmes, songez à la peur que les démocrates se trouvent pris en tenaille, et demandez-vous qui a forgé cette tenaille. Non, vous n’êtes pas en 2013. Vous êtes bloqué en 1935, dans les neurones d’un fumeur de pipe.

Pas si victorieux que ça

Le stalinien, de nos jours, existe en mille versions, du maoïste à Georges Marchais en passant par Aragon, Jean Ferrat, le théâtraux révolutionnaire, le LGTB du PCF, la philosophe bobo, le fonctionnaire à la retraite et le permanent cégétiste. Mais tous ont en commun, tel un héritage hors de prix, ce qui constitue à leurs yeux la gloire idéologique, politique et militaire par excellence : l’URSS a vaincu le IIIème Reich. La toupie stalinienne repose sur cette pointe historique. Attention : c’est un mensonge éhonté, pour deux raisons essentielles.

D’abord, si Barbarossa est la plus grande offensive jamais vue, la vitesse phénoménale de sa pénétration sur le territoire soviétique est à mettre au débit de Staline bien plus encore qu’au crédit d’Hitler. Dans les années 30, Staline a purgé l’armée de tout ce qu’elle comptait d’expérimenté : ses officiers prennent en masse le train pour la Sibérie. Pourquoi ? L’égalitarisme a ses raisons que la raison militaire ignore. Ainsi, l’Armée Rouge qu’attaque l’Allemagne en 1941 est-elle incompétente de la base au sommet, désorganisée, mal répartie, mal équipée – impréparée à un point qui paraît démentiel aux historiens, car Staline a été prévenu à maintes reprises, et par maintes sources, des intentions agressives du Reich. Il met des semaines à encaisser le choc initial et à préparer une première riposte digne ce nom. La Wehrmacht et la SS s’enfoncent dans le monde communiste avec aisance. Retranché dans sa datcha, hirsute et ivre, le maître de l’idéologie est désemparé. Il ne sait que faire des réalités de la guerre. Un char n’est pas un concept. Hitler semble inarrêtable, mais l’hiver russe le plus rude depuis des lustres va lui administrer une leçon. Ce n’est pas le communisme, qui sauve l’Union Soviétique : c’est la météo.
D’autre part, l’aide apportée à l’URSS par les USA pour résister à la poussée nazie prend des dimensions à la hauteur du conflit. Lisons attentivement la liste des livraisons, elle laisse rêveur.

  • Avions 14 795
  • Chars d’assaut 7 056
  • Jeeps 51 503
  • Camions 375 883
  • Motos 35 170
  • Tracteurs 8 071
  • Pièces d’artillerie 8 218
  • Mitrailleuses 131 633
  • Explosifs 345 735 tonnes
  • Équipement de construction pour une valeur de 10 910 000 dollars
  • Voitures de fret de chemin de fer 11 155
  • Locomotives 1 981
  • Navires cargo 90
  • Escorteurs chasseur de sous-marins 105
  • Vedettes lance-torpilles 197
  • Moteurs de bateaux 7 784
  • Nourriture 4 478 000 tonnes
  • Machines et équipement 1 078 965 000 dollars
  • Métaux non-ferreux 802 000 tonnes
  • Produits pétroliers 2 670 000 tonnes
  • Produits chimiques 842 000 tonnes
  • Coton 106 893 000 tonnes
  • Cuir 49 860 tonnes
  • Pneus 3 786 000
  • Bottes 15 417 001 paires

Cela permet de relativiser la description dantesque de l’effort soviétique pendant le conflit, produite à longueur de palabres par les staliniens.

Le stalinien est prompt à vous narrer une Armée Rouge et un peuple russe surhumains, seuls capables de terrasser le monstre hitlérien. Il ne cite jamais les errances de Staline et de ses armées dans les premiers temps de Barbarossa, comme il oublie soigneusement l’existence de l’aide américaine. Certes, les soldats soviétiques ont pris Berlin et, de ce fait, poussé Hitler au suicide et mis fin au nazisme. Toutefois, la prise de Berlin est inenvisageable sans l’avancée américaine à l’Ouest du Reich.

Oui, camarades, Staline est un des vainqueurs de 45. Oui, le peuple russe a déployé des trésors de courage et d’inventivité pour résister à la folie nazie. Oui, le communisme a démontré sa supériorité effective sur le nazisme. Cela ne fait pas de Staline un talent militaire, ni de l’Armée Rouge une entité aux pouvoirs surnaturels. Non, camarades, Staline n’est pas le principal héros de cette guerre. Il en est – c’est déjà beaucoup – un des acteurs majeurs, et un des bouchers les plus sanguinaires. Churchill a bien d’autres arguments à faire valoir pour occuper le fauteuil de l’homme providentiel.

Le stalinien ne recule pas

Sa victoire-sur-le-nazisme, croisée avec la vision antifasciste élaborée par Staline, permet donc au communiste de vous traiter de nazi. Bastiat, Hayek, Rand, combien de divisions ? Où étaient-ils, vos libéraux, quand le moujik de seize ans enjambait les barbelés sous le feu des SS ?

Le stalinien se considère comme un Transformer antifasciste, un clone de Joseph équipé d’une armure idéologique infaillible. Il veut bien, à la rigueur, conchier la personne de Staline et le Goulag, puisque vous en faites une affaire d’honneur et que cela lui permet de se poser en humaniste, mais il ne se séparera en aucun cas de l’incomparable médaille acquise par le communisme sur le front de l’Est. Elle l’encouragera, le nourrira, le soutiendra, elle sera son rempart et son bombardier. Le stalinien croit en 1945 comme Staline croit en l’idéologie.

Le Stalinien s’autorise à être bête, car Staline feignait la bêtise. Mimétisme. Et il se croit intellectuel, car Staline était idéologue. Admiration. D’où ce mix de barbarie décomplexée et de prétention culturelle, omniprésent dans ses développements.

Le stalinien fait ce qu’on lui dit. Le 28 juillet 1942, Staline dicte la directive n° 227, adressée à toutes les forces armées : « Plus un pas en arrière ! » Elle signifie deux choses. 1. Ni les soldats, ni les officiers n’ont le droit de battre en retraite, même pas d’un mètre : toute esquisse de reculade vaut la peine de mort avec effet immédiat. 2. Les dits soldats seront désormais suivis par des « unités de barrage » ayant ordre de leur tirer dessus s’ils cessent d’avancer. L’Armée Rouge passe en mode Orwell : elle atteint un niveau de terreur interne que même les unités allemandes les plus totalitaires ne peuvent égaler. Le stalinien contemporain, consciemment ou non, a en tête la directive 227 tatouée à l’intérieur du crâne. « Pas un pas en arrière ! », c’est ainsi qu’il engagera la discussion, après les « Mais je suis le premier à dire que Staline est un monstre et que le Goulag est impardonnable ! » d’usage dans les milieux bourgeois. Une fois accordées les deux ou trois concessions destinées à vous anesthésier, il va faire ce qu’il fait le mieux : frapper, et fort. Car le stalinien est un violent verbal. Il sent derrière lui le monolithe soviétique, la Grande Muraille de Gauche composée de prolétaires révoltés, de posters du Che, de fantasmes d’AK-47, de guérillas au Viet-Nam, de grèves générales, d’acquis sociaux, de bâtiments officiels pris d’assaut, de statues princières mises à bas et d’accordéons sous les lampions. Le stalinien embrasse la gauche entière, le siècle, l’Histoire. Chaque paysan de chaque jacquerie du Moyen-Âge est son protégé. Chaque esclave de l’Antiquité est son filleul. Robespierre est son jumeau. La Commune est sa résidence secondaire. Il surplombe le prolétariat et il le porte. Il l’endosse et est certifié par lui. Le stalinien est Communistus Imperator. Il se reconnaît tous les droits. Il ment tant qu’il veut et ne prend même pas la peine de le cacher – contrairement au trotskiste, plus prudent : entriste, donc plus furtif. Le stalinien s’autorise à haïr au grand jour, à injurier par rafales, à pratiquer le déni de réalité dans des proportions psychiatriques, à truquer les chiffres et à les inventer s’il n’y en a pas, à faire passer les saints pour des ordures et inversement, à taper du poing sur la table au restaurant, à gueuler, gueuler plus fort que vous, vous intimider, vous prédire une fin atroce, vous accuser d’avoir troué la couche d’ozone et parqué les Indiens d’Amérique. Un stalinien en pleine forme qui s’adresse à un libéral épuisé, cela donne ça :

Et l’on est vite épuisé, face à un stalinien. Que faire ? Battre en retraite ? L’insulter à votre tour ? Dans un cas comme dans l’autre, ce serait porter gravement atteinte à l’image du libéralisme. Il vous faut une solution simple, qui vous permette de faire front sans plier ni rompre, et sans devenir le reflet de votre contradicteur enragé. Nous étudierons les argumentations anticollectivistes plus précisément dans la suite de cette série d’articles, mais commençons par vous indiquer une tranchée où vous pouvez à tout instant vous réfugier, reprendre des forces et mitrailler la tranchée d’en face.

La barricade des 100 millions : plus un pas en arrière

Dix-sept Shoah. Voilà ce que représentent les cent millions de morts (civils et innocents) du communisme. Dix-sept fois l’abomination nazie, elle-même considérée comme la pire abomination possible (idée que nous ne remettons pas en cause, si ce n’est concernant les Khmers Rouges).

Il se trouve que, contrairement à ceux de la Shoah, les morts du communisme n’ont pas droit de cité dans le discours public : ni en politique, ni dans les média, même pas dans les chaumières. Votre mission, si vous l’acceptez, sera de les prendre en charge. De faire d’eux votre cause, aussi importante que votre liberté ou vos biens. Les morts du communisme, toutes et tous, enfants et vieillards, sont des victimes de l’anti-libéralisme. Ils sont votre cimetière intime. Votre famille spirituelle. Vos martyrs. Il vous appartiennent. Il vous appartient de vous tenir droit en leur nom.

De Staline, il y a tant de mal à dire, et tant dans de domaines ! L’agonir est une entreprise sans fin. Vous pourriez parler au stalinien de « Mieux vaut arrêter dix innocents que de laisser un coupable en liberté », ou de « 2+2=5 », ces slogans de l’ère stalinienne qui résument si bien l’absurdité et la toxicité de ce règne. Comme vous pourriez lui parler de la passion sans mélange éprouvée par Mao, Pol Pot et Kim Il Sung pour Staline. Vous pourriez lui dire que les morts du communisme oriental sont les produits dérivés du stalinisme. Mais le stalinien n’entendra rien de tout cela. Contentez-vous de votre tranchée et vos cent millions de supporters. Ne reculez pas d’un millimètre. Figez le front. Nous nous efforcerons de vous fournir très bientôt en nouvelles munitions, d’un genre inédit sur ce champ de bataille mille fois labouré par la haine. En attendant, faites honneur au libéralisme : prenez la belle liberté d’être le porte-parole de cent millions de crânes blanchissant au soleil du XXème siècle. Et si vous avez besoin d’actualité pour vous motiver, dites-vous qu’à ces cent millions, le régime nord-coréen ajoute chaque jour de nouveaux corps inertes. Si vous ne le faites pas pour les morts, faites-le pour les agonisants.

En vous plaçant dans la perspective des fosses communes sans fin, en greffant cent millions de cadavres à votre idéal, vous acquérez une énergie et une profondeur particulières. Il n’est plus question ici de PIB, ni de propriété, ni de droit. Ni même de philosophie. Vous accédez à une sphère où la tragédie donne le la. Et dans cette sphère, l’idéologie ne peut entrer qu’à condition de s’autodétruire. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, même s’il vous menace avec un couteau à beurre, répétez calmement et amicalement au stalinien : « Cent millions. Pas un de moins. Et pas un seul n’est mort pour une bonne raison. Pas un seul. Je ne te concéderai aucun d’entre eux. Je suis le gardien de leur mémoire. Je suis prêt à mourir pour eux. La conscience et la profondeur que met un juif à se souvenir de la Shoah, je les mets à me souvenir des dix-sept Shoah du communisme. Je ne reculerai jamais. Et toi, si d’aventure tu ne reconnais pas l’innocence de ces cent millions de civils, tu me mettras en situation de ne te trouver crédible sur rien d’autre. Je continuerai à discuter avec toi, mais je ne pourrai plus te croire sur rien. C’est toi qui vois. Moi, j’en fais une affaire d’hommes et je n’aurai qu’une parole. » Et qu’il se débrouille.
Ça, c’est une tranchée. Certes, de l’autre côté du no man’s land, le stalinien est lui aussi dans sa tranchée : on n’avance pas, c’est Verdun. Mais il ne s’attend pas à ce que le libéral creuse un bunker large comme le siècle dernier. D’ordinaire, notre cher libéral bondit d’un barbelé à l’autre en chantant la liberté.

Ce bunker résiste à tous les bombardements. Il fait office de camp de base et de QG. C’est à partir de lui que vous pourrez lancer vos attaques et vers lui que vous vous replierez.

Le parti est mort, vivent les partis

Ces dernières années, le stalinisme, autrefois contenu dans les strictes limites du Parti Communiste Français, a suivi l’exemple du trotskisme et s’est adapté à la diversité de l’extrémisme léniniste. Le Front de Gauche réunit huit partis communistes différents, la plupart issus de scissions entre trotskistes, sans oublier l’invraisemblable Parti Communiste des Ouvriers de France, maoïste de manière fière et assumée, appelant à la révolution par les armes et à la dictature du prolétariat pour les siècles des siècles. Ainsi Jean-Luc Mélenchon est-il le porte-parole d’un conglomérat de toutes les formes de communisme totalitaire : y sont représentés Lénine, Staline, Trotsky et Mao, sans honte ni pudeur. Le visqueux FN paraît un peu pâlichon, comparé à ces bataillons d’idéologues prêts à tout pour vaporiser le secteur privé.

Si vous êtes en région parisienne, demain à 14 heures, allez donc faire un tour Place de la Bastille. Habillez-vous laidement, ne vous coiffez pas, saisissez-vous du premier autocollant rouge qu’on vous tend, collez-le au revers de votre veste, cherchez les plus extrémistes, sympathisez et faites-les parler. Vous en apprendrez autant sur le totalitarisme que dans Hannah Arendt – les deux savoirs sont indispensables l’un à l’autre. Le must étant d’aller discuter au stand maoïste du PCOF : là sont les spécimen les plus intéressants de possession idéologique. Nous avons toutes les chances de nous y croiser.

Ne les provoquez pas. Le stalinien n’aime pas se battre autrement que par voie orale, mais à cinquante mille contre un, l’idée peut lui effleurer l’esprit. Attendez une autre occasion pour arracher les cent millions de morts à l’oubli. Questionnez, étudiez, comprenez. L’idéologie qui est en eux veut votre peau. Regardez-la dans les yeux, elle a de beaux jours devant elle.

Culture stalienne express

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  • La caricature que vous faites des gauchistes est aussi pitoyable et réductrice que l’image qu’ils se font des libéraux… Vive les lieux communs ! C’est dommage, on s’attendrait à autre chose sur le site de nivellement par le haut.

    • Vinsk, je pense que vous vous êtes trompé de site. Vous vouliez certainement lire celui-ci : http://www.contrepoint.org/

    • Ce n’est pas une caricature, c’est la réalité ! Et votre remarque est d’une rhétorique typiquement marxiste-léniniste. J’ajouterai à l’intention de l’auteur de cet excellent article qu’entre le fascisme et le stalinisme, vus de près comme de loin, il n’y a aucune différence quant à l’effet collatéral sur les populations. Ce sont deux totalitarismes, point barre.

    • VinsK fait son VinsK…

      Quand on lit votre pseuso, on sait que vous allez nous sortir une connerie trollesque…

      • Avec un pH de 11, on se doute que vous êtes sacrément basique…

        Pour le reste, si vous n’êtes pas en mesure d’élever le débat au dessus de gauchiste=stalinien, vous n’êtes pas prêt de convaincre la majorité des gens qui pensent aujourd’hui que libéral rime avec égoïste, insensible, inculte, rapace, etc.

        • Il n’est pas question de dire gauche = Staline ou de jeter bêtement l’anathème, il est question d’analyser le discours, son origine, le fait que des réflexes pavloviens gauchistes découlent de là.

          C’est aussi bon pour les gauchistes de connaitre l’origine de leurs propres discours, leurs propres méthodes encore faut-il qu’ils soient honnêtes… Mais pour la cause, on tolère quelques écarts, hein ?

          « vous n’êtes pas prêt de convaincre la majorité des gens qui pensent aujourd’hui que libéral rime avec égoïste, insensible, inculte, rapace, etc.»

          Comme vous êtes pervers…
          Je vois qu’on a du toucher un point sensible.

          • Il n’y a aucune perversion dans ce que j’ai écrit, c’est malheureusement la caricature du libéralisme qui est faite dans notre pays.

            « l’origine de leurs propres discours, leurs propres méthodes encore faut-il qu’ils soient honnêtes »

            L’origine du discours des communistes tient beaucoup plus du « Manifeste » et du « Capital » de Marx, qui sont loin d’être mis en pratique par Staline. Un peu comme si la politique menée par Pinochet était l’application directe des pensées Locke, Bastiat ou Hayek.

          • Le « discours des communistes tient beaucoup plus du « Manifeste » et du « Capital » de Marx, qui sont loin d’être mis en pratique par Staline » !?

            Un sacré numéro, ce Vinsk ! Jamais en retrait quand il s’agit de bafouiller des mensonges pour défendre ses criminelles idoles !

          • Bien sur que c’est pervers : vous nous proposez la malhonnêteté, de ne pas tenir compte des faits comme condition pour de conquérir un marché politique.

            «qui sont loin d’être mis en pratique par Staline»

            Ah, ah, ah !

            Oui, si le résultat est catastrophique par rapport à la théorie, ce n’est pas parce que la théorie est fausse, c’est qu’elle n’a pas été mise correctement en pratique… Staline étant en fait un agent secret de la CIA ne pensant nullement à réaliser le marxisme…

            «Un peu comme si la politique menée par Pinochet était l’application directe des pensées Locke, Bastiat ou Hayek.»

            Quel rapport ? Le pouvoir de Pinochet n’avait pas pour but de réaliser le libéralisme révolutionnaire, contrairement à Staline. Pinochet est plus comparable au dictateur romain qui remet de l’ordre en période de chaos.
            Les politiques de libéralisation de l’économie furent avant tout un concours de circonstances — les CB étant à l’époque les seuls économistes non pro-Allende.

            Bref, Vinsk, le seul fait de voir votre pseudo m’indique que je vais lire une énormité, des contorsions de la réalité…

          • @ Cavaignac

            Je n’ai pas d’idole, je m’intéresse aux courants de pensée, je ne suis pas un idéologue et j’aime débattre aussi bien chez les libéraux que chez les cocos. Ce que je ne supporte pas, c’est l’amalgame, l’absence d’esprit critique et d’ouverture d’esprit. Je ne défends nullement Staline, bien au contraire, je me définirais plutôt comme orwellien, contre tout totalitarisme, pour la liberté de pensée, et dans un esprit de relativisme de sa situation personnelle par rapport à celle des autres individus.

          • @ ph11

            Si vous pensez que Staline a appliqué le manifeste du PC de Marx, vous pensez sans doute que le PC chinois fait la même chose aujourd’hui. Soyez sérieux, si vous êtes libéral, vous savez la difficulté de mettre en pratique une idéologie politique au niveau de l’Etat. Si vous vous méfiez de l’Etat n’est-ce pas, en partie, parce que vous êtes convaincu que le pouvoir corrompt, et que contrairement au bon sens qui voudrait que dans une démocratie, l’Etat soit l’instrument de l’ensemble des citoyens, il ne l’est que très rarement ?

            Si c’est le cas, vous conviendrez comme beaucoup d’historiens que les bolcheviques, une fois au pouvoir, se sont rapidement détournés des « préceptes » marxistes, pour installer une oligarchie totalitaire qui a elle-même survécu à l’URSS, la composition de la scène politico-économique russe d’aujourd’hui en étant la plus parfaite illustration.

            Ce sur quoi, je ne peux vous rejoindre, c’est sans doute sur la futilité de l’utopie communiste. Les hommes étant ce qu’ils sont (corruptibles mais aussi individualistes et assoiffés d’une liberté qui semble difficilement compatible avec ce type de système), il semble impossible de mettre en oeuvre une véritable politique marxiste. Notez que je ne porte aucun jugement de valeur sur ce type de système – ayez l’intelligence et la décence de ne pas me cataloguer comme crypto-communiste sous-prétexte que je ne conspue pas les communistes -.

          • « L’origine du discours des communistes tient beaucoup plus du « Manifeste » et du « Capital » de Marx, qui sont loin d’être mis en pratique par Staline. »

            Admettons, pour la forme et le plaisir du débat.

            Mais s’il n’est pas mis en pratique par Staline, alors il ne l’est pas non plus par Lénine, dont Staline s’inspire à 100%, ni par Mao, ni par Pol Pot, ni par Castro, ni par Hô Chi Min, ni par Kim Il Sung, ni par aucun des dirigeants communistes post-Staline, car ils s’inspirent tous à 100% de Staline. Dans ce cas, toute l’histoire du communisme est une énorme farce atrocement inutile et infiniment condamnable. Vous voilà bien avancé, avec votre Marx que PERSONNE n’a mis en pratique (ayez l’obligeance de nous expliquer pourquoi, s’il vous plaît).

            Que diriez-vous, si un néo-nazi vous vous disait « Hitler n’a pas appliqué le vrai racialisme aryen ! Il a trahi la théorie » ?

          • @ Pascal Avot

            « Vous voilà bien avancé, avec votre Marx que PERSONNE n’a mis en pratique (ayez l’obligeance de nous expliquer pourquoi, s’il vous plaît). »

            C’est précisément ce que je viens de faire dans mon message précédant. Je pense que c’est d’une certaine manière la même chose entre le discours du Christ et ce qu’en a fait une Eglise Romaine en quête d’influence et de pouvoir politique pendant presque vingt siècles.

            Pour le nazisme, c’est fondamentalement différent, le communisme ne vise pas à l’élimination d’une partie de la population mais au lissage des « classes ». Je ne ferais cependant pas de distinction dans l’application forcée d’une doctrine quelle qu’elle soit, je le condamne sans réserve : c’est du totalitarisme, qui passe d’expérience par l’élimination des récalcitrants. Cependant, si un groupe de personnes, tous en accord, souhaite vivre au sein d’une communauté avec un fonctionnement de type communiste, je ne vois pas ce qui pourrait les en empêcher au sein d’un système véritablement libéral…

          • « le communisme ne vise pas à l’élimination d’une partie de la population »

            Ah bon ? Je pourrais vous citer mille textes faisant partie du Canon marxiste-léniniste, avant et après 1917, qui affirment tout le contraire, sans faux col, avec la première énergie, et des meilleurs auteurs. Mais je ne vais pas prendre cette peine : vous ne méritez pas de comprendre de quoi vous parlez. Votre phrase résulte soit d’une inculture volontaire, assumée avec rage, soit d’une mauvaise foi follement amoureuse d’elle-même. Dans les deux cas, elle suffit à vous déshonorer. Et je ne plaisante pas : je ne vous considère plus comme un interlocuteur.

    • Bon Article.
      J’en apprends pas mal sur Staline.
      Les résurgences de l’antifascisme sont effectivement nombreuses, que ce soit au féminisme, l’antiracisme ou même l’escrologie.
      Quant aux 100M de morts, comment peut-on dire l’humain d’abord et les relativiser autant et tout simplement faire du donnant-donnant en disant qu’il y a plus de morts du capitalisme ? Dans leur logique, toute mort n’étant pas infligée au nom du communisme étant capitaliste — peu importe que ce soit une mort naturelle, par maladie, un criminel, une guerre — vu que le capitalisme est finalement un terme inventé pour donner un nom et faire une catégorie unificatrice de ce qui n’est pas communiste, tout comme tout ce qui n’est pas antifasciste est fasciste…

      • « vu que le capitalisme est finalement un terme inventé pour donner un nom et faire une catégorie unificatrice de ce qui n’est pas communiste »

        Absolument. Le mot existait avant 1917, mais le génie de la propagande totalitaire au XXème siècle, dont les effets se ressentent à chaque instant dans la politique française contemporaine, a réussi à le charger négativement, à le viruser d’une manière qui me semble irrattrapable.

  • Merci, merci, merci ! du grand Pascal Avot. Magnifique analyse servie par un style littéraire brillant, ramassé, percutant. Je vous avoue, bien volontiers, être assez bouleversé par la lecture de votre article. Bien sûr, ce que vous dites nous l’avons tous déjà lu ou entendu de façon parcellaire, mais là vous visez particulièrement juste et le puzzle abject du communisme nous apparaît dans son entier et plus personne ayant encore un minimum d’honnêteté intellectuelle ne peut feindre de ne pas le voir. Pas de peste rouge, pas de peste brune, juste la liberté. Bravo !
    (j’ai aperçu quelques fautes de frappe souhaitez-vous que je vous les signale ?)

    • « j’ai aperçu quelques fautes de frappe souhaitez-vous que je vous les signale ? »

      Très volontiers, je suis toujours partant pour un petit erratum. 🙂

      • Brillant et humble, encore bravo. Ci-dessous quelques erreurs qui n’altèrent en rien la qualité de votre texte :
        – les inventer s’il n’y en a pas, à (f)aire passer les saints pour…
        – porte-parole d’un(e) conglomérat de toutes…
        – là sont les spécimen(s) les plus intéressants…
        – il métamorphose les idée(s)…
        – opaque et sans failles, immar(c)escible…
        – L’idé(o)logie a gagné…

  • Excellent article, Merci, Il est très amusant de constater que cette idéologie s’est immiscé dans la vie de tous les jours. Il suffit d’observer comment réagissent ces idéologues face à la contestation actuelle : tentative de manipulation et autres faits. Il semble que les socialistes français souffrent de dérives staliniennes, je me trompe ? J’aimerais me tromper…

  • Cet Article est très intéressant et ne fait que rappeler des faits historiques : Cent millions, Pas un de moins. Et pas un seul n’est mort pour une bonne raison. Pas un seul. Je ne te concéderai aucun d’entre eux. Ceci dit, vous auriez pu ajouté les millions de MAO, ceux de FIDEL Castro… et tout cela au 20ème siècle ! Le plus surprenant vient du constat de la survivance de cette idéologie totalitaire, aujourd’hui, en France.

    • Le plus surprenant vient du constat de la survivance de cette idéologie totalitaire, aujourd’hui, en France.

      C’est normal, le PCF est le parti le plus stalinien d’Europe. Les communistes le nieront comme toujours, et là vous leur glissez sous les yeux la une de l’Huma annonçant la mort du petit père des peuples et vous obtenez un silence assourdissant.

      http://www.fonjallaz.net/Communisme/XXe/Doc/StalineHumanite.jpg

    • C’est normal : le PCF est le parti le plus « stalinien » d’Europe. Les cocos le nient à chaque. Et c’est là que vous glissez sous leurs yeux la une de l’Huma annonçant la mort du petit père des peuples. Un silence assourdissant s’installe alors.

      • « Le plus surprenant vient du constat de la survivance de cette idéologie totalitaire, aujourd’hui, en France. »

        Si nous cessions de la sous-estimer, elle serait mourante. C’est le mépris dans laquelle nous la tenons, qui la rend indestructible.

        • J’ai croisé l’autre jour l’information comme quoi il existait en France un Parti Juche à la gloire de Kim Il-Sung. Une centaine de fanatique de la Corée du Nord.

          • http://www.parti-juche.org/

            Ou bien ces gens ont un sens de l’humour particulièrement corrosif, ou bien ce sont de grands malades. Malheureusement j’ai bien peur que ce soit un « vrai » parti.

            Mais bon, quand on lit dans les commentaires d’un article du Nouvel Obs sur la Corée du Nord que l’occident a beaucoup dénigré ce pauvre pays socialiste alors que la vie n’y est certainement pas si terrible, on comprend beaucoup de choses.

    • 100M, c’est déjà le total. Staline, il me semble, s’est « limité » à une vingtaine de millions…

  • Bon article. Merci. Pour détendre l’atmosphère, si j’ose dire, voici du Robert Conquest. Conquest n’est pas seulement le grand historien anglais de l’URSS qu’on connaît, c’est aussi un poète, et un poète qui a pratiqué le genre du limerick, ce petit poème comique de cinq vers. En voici, très simple, très synthétique [« do in » = zigouiller, buter, assassiner] :

    There was a great Marxist called Lenin 
Who did two or three million men in 
That’s a lot to have done in 
But where he did one in, 
that grand Marxist Stalin did ten in.

  • « Ceci dit, vous auriez pu ajouté les millions de MAO, ceux de FIDEL Castro… et tout cela au 20ème siècle !  »

    Nous nous sommes mal compris. Cent millions, c’est le communisme tout compris. Staline, à lui seul, en compte autour de trente millions.

  • Merci beaucoup pour cette série d’articles, très intéressants, bien documentés.
    Si vous faites état de survivance de réflexes de pensée stalinienne et l’agencez avec brio, je vous suis particulièrement reconnaissants pour les sources externes telles que les vidéos en addendum ou la liste du matériel fourni à l’URSS par les USA, c’est ce genre d’informations qui sont dissimulées en permanence.
    Continuez dans cette voie, j’attends avec impatience les prochains !

  • Le 1er mai 2013, à Paris, France, vous pouvez défiler fièrement avec ce drapeau :
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/05/le-1er-mai-cétait-aussi-lapologie-dassassins.html

    Dans les lieux touristiques de la douce France, vous pouvez acheter non seulement ceci :
    http://www.mikemart.com/images/tshirts/26572.jpg
    mais aussi ceci :
    http://i1.cpcache.com/product/319963882/chairman_mao_mug.jpg?color=NA&height=460&width=460

  • Excellent article. Revel relevait déjà le  » débat truqué entre socialisme contre libéralisme « . Et en effet, à chaque fois, il faut rappeler les 100 millions de morts, il faut rappeler les crimes contre l’humanité du communisme, il faut les traiter de « salauds » , il faut leur mettre le nez dans leurs crimes, sans relâche, sans chercher ni à convaincre ni à discuter, mais à leur jeter dessus leurs crimes, il faut adopter la même stratégie, la culpabilisation à outrance.
    Permettez moi cependant une remarque : ce n’est pas seulement grâce à la météo et le matériel américain que les soviétiques ont vaincu l’armée allemande, mais à leur supériorité stratégique. C’est une légende bien installée que l’ineptie stratégique russe. Leur sens tactique était déplorable, lamentable même, mais ils ont démontré une supériorité stratégique ( possible grâce au réservoir humain) dés l’hiver 42, avec une innovation majeure, l’art opératif.

    • Complètement d’accord avec vous : à compter de 1942, les stratèges soviétiques font du bon travail. Mais ils le font sans apport notable de Staline qui – une fois n’est pas coutume – décide d’écouter ses conseillers (en quoi, une nouvelle fois, il est plus intelligent qu’Hitler). Le chef d’État le plus stratège de cette guerre est à coup sûr Churchill.

      • En effet. Même sur ce plan là, Staline s’est montré plus  » sage « .
        On peut dire que Hitler a grandement aidé les alliés à partir de 42.
        Churchill, oui sûrement. Et il aimait la guerre. La guerre, pour lui, c’était réaliser son destin, et il la voulait farouchement.

  • Pour les amateurs du mensonge Stalinien, il y aussi cette vidéo, où la statue de Marchais s’effondre sur elle-même en direct. Voir cet homme souffrir, reculer, paniquer est intéressant.

    • « Nous savions que, » « si nous avions su que, » « je savais que, » « je ne savais pas… »
      Il sait, mais il ne sait pas selon le fait que ça l’arrange ou non… Sacré Marchy la cochonne…

  • L’antifascisme : échec et mat

    « Les fascistes de demain s’appelleront eux même antifascistes. »
    Winston Churchill.

    • « Les fascistes de demain s’appelleront eux même antifascistes. »

      Magnifique citation ! (Si ce n’est qu’en les traitant de fascistes, il accepte de jouer sur le terrain idéologique de Staline. Mais allez, tout sera pardonné à Sir Winston.)

  • « Demain à 14 heures, allez donc faire un tour Place de la Bastille »

    Rien de tel qu’une petite lobotomie collectiviste pour retrouver le goût du dégoût. C’est pas ce qui manque en France.

    Des volontaires?

  • Je profite de cet article pour poser une question qui me turlupine depuis longtemps.
    Staline n’étant pas un idiot avait placé des membres de son parti à différents postes clefs des partis étrangers (démocrates ou fasciste). Qu était la taupe de Staline dans le gouvernement Nazi car je crois qu’il devait y en avoir une ou plusieurs.
    Si quelqu’un à une idée sur le sujet.

    • Staline adorait mettre la main à la pâte directement :
      « In 1951, years after the dissolution of the Comintern, Harry Pollitt, leader of the British Communist Party, was instructed personally by Stalin in the preparation of a new party program. Pollitt then gave his draft to Stalin, who extensively rewrote it, even bothering to rework such sections as that on agriculture, and finally changing the title from “For a People’s Parliament and a People’s Britain” to “For a Progressive Worker’s Government and People’s Democratic England.” »
      (Robert Conquest, The Dragons of Expectation, 2005)

  • Le profil de Staline est ce qu’il est pour l’époque.

    Mais on peut pas lui reprocher les balbutiements de l’industrialisation, Hitler à fait bien pire en faisant du massacre à la chaîne avec des moyens industriels et techniques de pointe.

    Je ne dis pas que c’était un saint, mais le petit père des peuples, était plus sur une recette déjà appliquée par les tsars.

    • « Je ne dis pas que c’était un saint ». La litote de l’année.

    • « Je ne dis pas que c’était un saint »

      Ça alors. Quel courage !

    • Oui, l’industrialisation en Ukraine, 1932-1933…

    • S’il y avait eu un procès de Nuremberg des hiérarques de l’URSS, vous n’oseriez jamais écrire de pareilles naïvetés. Franchement, sans compter la famine de l’Ukraine et autres atrocités, savez-vous que les « réalisations grandioses du socialisme » sont dues en bonne partie à des cohortes d’esclaves ? Des esclaves. Non, pardon, des « ennemis de la Révolution ». Le nombre de ces esclaves est passé de deux millions en 1931 à une dizaine de millions en 1942.

      Vous osez dire « le profil de Staline est ce qu’il est pour l’époque » ! Non. Ce que vous avancez avec une stupéfiante légèreté est historiquement insensé. Vous n’avez aucune connaissance comparative de l’histoire, même élémentaire.

      Comme vous semblez aimer les jolies contes de fées, intéressez-vous par exemple aux aventures (notamment terminales) des patrons de la Tchéka / GPU / NKVD, &c., Yagoda, Yéjov, (Dzerjinsky, le « pieux chevalier du prolétariat » serait mort quant à lui d’une simple crise cardiaque), Béria. Ça vous donnera une idée des mœurs raffinées de ces messieurs et de leurs séides. Désolé, c’est en anglais, Wikipedia en français ne dit pas grand chose.
      http://en.wikipedia.org/wiki/Genrikh_Yagoda#Disgrace
      http://en.wikipedia.org/wiki/Nikolai_Yezhov#Execution
      http://en.wikipedia.org/wiki/Lavrentiy_Beriya#Downfall

    • le régime tsariste a infiniment moins déporté, mois incarcéré et moins exécuté que les bolchéviques. Tout cela est parfaitement démontré et accessible pour qui s’en donne la peine. Le régime tsariste a même relâché les agités du bocal bolchéviques, erreur fatale qui causera sa perte.
      Dostoïevski voyait déjà les pré-bolchévique comme des enragés psychopathes, qui ne cherchaient, à travers la Révolution, qu’à déchaîner leur pulsion de destruction et de meurtre, la même qui ont animé les communistes en Europe et en France:
       » Il s’agit de préparer le procès monstre
      d’un monde monstrueux
      Aiguisez demain sur la pierre
      Préparez les conseils d’ouvriers et soldats
      Constituez le tribunal révolutionnaire
      J’appelle la Terreur du fond de mes poumons
      Je chante le Guépéou qui se forme
      en France à l’heure qu’il est
      Je chante le Guépéou nécessaire de France(…)
      Aragon , le même qui écrivait  » Feu sur Léon Blum « 

    • « Mais on peut pas lui reprocher les balbutiements de l’industrialisation, Hitler à fait bien pire en faisant du massacre à la chaîne avec des moyens industriels et techniques de pointe. »

      Tout l’article de Mr Avot résumé en deux lignes. Staline était uns salaud mais il y a eu Hitler. L’honneur de Staline est donc sauf. Et le pacte germano-soviétique et Katyn ? Juste un détail de l’Histoire.

      Tout communiste est un chien.

  • Dans le cas de Staline, on peut lire encore aujourd’hui le livre de Boris Souvarine, qui remonte à 1935. La récente anthologie de textes de Bernard Bruneteau, Le Totalitarisme: Origine d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942 (Cerf, 2010), montre que le bolchévisme, le fascisme et le nazisme ont été très vite analysés d’une façon réaliste, et cela par un grand nombre d’auteurs, venus de divers horizons.
    http://blog.passion-histoire.net/?p=10993

    La famine provoquée en Ukraine en 1932-1933 a été dénoncée dès mars 1933 dans le Guardian et le New York Evening Post par le journaliste américain Gareth Jones, qui bénéficiait aussi d’informations transmises (sous anonymat) par Malcolm Muggeridge.

    Bref, dès avant la dernière guerre, celui qui voulait s’informer pouvait le faire. Mais l’alliance avec Staline a momentanément fait oublier ensuite les réalités. Assez rapidement, toutefois, les connaissances ont été réactivées et actualisées.

    Deuil touchant et « immense amour » ici :
    http://4.bp.blogspot.com/-hyuPR58-nZk/UTWzWxAoxFI/AAAAAAAAITs/d2KpNVWzTPc/s1600/19530305-MortStaline.jpg

  • Pour bien comprendre la perception de Staline, il faut, notamment, saisir deux ou trois de ses traits caractéristiques. D’abord il ne vivait pas dans un luxe extravagant, contrairement à beaucoup de despotes. Il pouvait donc projeter, sans mensonge, l’image d’un homme simple, uniquement préoccupé du bien du peuple. Ensuite, contrairement à Mussolini et à Hitler, il était dépourvu de toute éloquence, ce qui, dans les faits, le servait. Regarder la simplicité du camarade Staline, avec sa voix un peu haut perchée, quand il présente la fameuse constitution de 1937 :
    http://www.youtube.com/watch?v=nLqplbwD644
    Dans des circonstances graves, en 1941 :
    http://www.dailymotion.com/video/xes9q3_discours-de-staline-7-novembre-1941_news#.UYVBshzydII
    Même son discours de victoire de 1945 est dénué d’emphase :
    http://www.youtube.com/watch?v=Mt0SACqvubg

    Et Staline apparaissait, aussi curieux que ça puisse paraître aujourd’hui comme un modéré se gardant de toute position extrême. Bizarrement, certains observateurs avaient diagnostiqué la même modération chez Hitler : Consider, for example, the August 8, 1932, Glasgow Herald: « Murder, arson, and outrage continue to shatter the internal peace of Germany…. Herr Hitler and his more moderate colleagues… are said to deplore the terrorist tactics of some sections of their followers. » The September 17, 1935, New York Times, while acknowledging that hatred of Jews was central to Hitler’s ideology, suggested antisemitic laws in Nazi Germany were a sop thrown to “the Radical wing of the [Nazi] party.” (Barry Rubin, Note to President Obama: don’t back America’s and Israel’s enemies, The Rubin Report, 19 mats 2013).

    Ces leçons sont régulièrement oubliées. c’est pourquoi on nous explique, par exemple, que les Frères musulmans, sont de grands modérés.

    • Formidables précisions. Merci infiniment. J’abonde en votre sens à chaque phrase.

      Je mettrais un léger bémol à « il ne vivait pas dans un luxe extravagant », car il y avait tout de même l’apparat du soviétisme, qui faisait de lui un Pape : sa salle de cinéma personnelle, ses souterrains privés, ses datchas en nombre, ses serviteurs terrorisés, etc.

      Mais vous avez raison : Staline avait des goûts matériels à peu prés raisonnables en termes de vie quotidienne, comparés à ceux d’un Ceaucescu ou d’un Kim Il Sung. Tel le chat posé en haut de l’armoire, il regardait ses ministre se vautrer dans la luxure, et il notait les noms.

  • S’agissant de Staline, on peut lire encore aujourd’hui le livre de Boris Souvarine, qui remonte à 1935. La récente anthologie de textes de Bernard Bruneteau, Le Totalitarisme: Origine d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942 (Cerf, 2010), montre que le bolchévisme, le fascisme et le nazisme ont été très vite analysés d’une façon réaliste, et cela par un grand nombre d’auteurs, venus de divers horizons.
    http://blog.passion-histoire.net/?p=10993

    La famine provoquée en Ukraine en 1932-1933 a été dénoncée dès mars 1933 dans le Guardian et le New York Evening Post par le journaliste américain Gareth Jones, qui bénéficiait aussi d’informations transmises (sous anonymat) par Malcolm Muggeridge.

    Bref, dès avant la dernière guerre, celui qui voulait s’informer pouvait le faire. Mais l’alliance avec Staline a momentanément fait oublier ensuite les réalités. Assez rapidement, toutefois, les connaissances ont été réactivées et actualisées.

    Deuil touchant et « immense amour » ici :
    http://4.bp.blogspot.com/-hyuPR58-nZk/UTWzWxAoxFI/AAAAAAAAITs/d2KpNVWzTPc/s1600/19530305-MortStaline.jpg

  • J’avoue que je n’aurais pas pensé à creuser une tranché de cette taille.

    Très habile.

  • Le problème de ce genre de débat, c’est que certains s’orientent sur les faits et d’autre regardent les causes.

    Dans une bonne analyse on ne peut pas ignorer les causes, l’histoire n’a pas toujours été belle, ni angélique, mais la science a pris aussi ces travers pour faire des avancées.

    Doit-on renier le monde comme Mao et éliminer toute trace de connaissance, doit-on renier cette connaissance, ou doit-on remercier ces meurtriers tortionnaires et abuseurs totalitaires ?

    Il n’y a pas de bonne réponse, il y a juste une conscience humaine qui s’améliore avec le temps, certains l’on transmise sous forme de religion, mais on voit bien que ça reste fragile dans les temps de misère.

    • mais qu’est-ce que c’est que ce charabia ? vous voulez dire quoi ?que Hitler et Staline n’était que des produit de l’époque, des victimes, en somme ?
      Ils auraient pourtant pu se contenter, l’un et l’autre, de régner comme tant de dictateurs, qui tuent des opposants identifiés et non des suspects par million.
      Votre inconscience est en elle-même un démenti cinglant à votre dernière phrase.

    • « La science a pris aussi ces travers pour faire des avancées ». Et ça veut dire quoi, exactement ? Evitons les bavardages généraux, et prenons des avancées de la physique comme celles qui sont dues à, par exemple, Stevin, Galilée, Pascal, Newton, Lagrange, Fresnel, Fourier, Clerk Maxwell, Planck, Einstein, de Broglie, Bohr, Schödinger, Heisenberg, Dirac, Pauli. Ces braves gens ont « aussi » pris des « travers », parce que « l’histoire n’a pas été belle, ni angélique » ? De quoi voulez-vous parler exactement ?

      • la médecine moderne, les armes chimiques, les fours crématoires, le travail à la chaine, etc

        • Tout ça est plus de la technique que de la science. Et de la technique utilisée par des êtres humains, doués de libre arbitre, à des fins mauvaises. Sauf « la médecine moderne », qui est un peu vague.

    • « Il n’y a pas de bonne réponse, il y a juste une conscience humaine qui s’améliore avec le temps ». Ah bon ? Vous trouvez que les Lénine, Trotsky, Staline, Hitler sont des manifestations d’amélioration de la conscience humaine par rapport à Nicolas II, Bismarck, Napoléon III, Gladstone, Metternich ? Vous semblez incapable de voir que les régimes totalitaires, dont le soviétique, constituent à la fois des régressions phénoménales, et des innovations dans l’horreur de masse.

      • oui je suis totalement d’accord sur le terme de régression et d’innovation morbide.

        Ce ou je ne fais pas de lien c’est le lien causal avec une tendance politique ou idéologique. Souvent les atrocités les pires sont dues aux meilleurs seconds, donc la responsabilité ne revient pas uniquement au tyran et il n’en est pas forcement l’instigateur de toutes les dérives que l’on peut lui reprocher.

        En plus je ne préfère pas la thèse anarchique à celle du communisme, donc rien ne sert de focaliser que sur le passé, on voit bien que les couleurs politiques sont moins franches et les mauvaises tendances déteignent dans chaque extrème.

        • « Ce où je ne fais pas de lien c’est le lien causal avec une tendance politique ou idéologique. » Vous pouvez avoir des conceptions fondamentalement saines, et violer vos principes, ou les invoquer à tort pour commettre de mauvaises actions ou des crimes, la chose est banale. Mais il y a des conceptions qui sont « intrinsèquement perverses », et favorisent la tyrannie. C’est le cas du communisme et du nazisme (ou du jacobinisme de 1793).

          Le bilan du communisme stalinien a tout de même un certain rapport avec les idées soutenues. Il faut bien comprendre que, dans cette doctrine, la « morale bourgeoise » (= la morale usuelle de base, tout court) est mise de côté, puisque seule l’action de « l’avant-garde du prolétariat » (théoriquement le PCUS, en fait son appareil et ses chefs, avec le camarade Staline au-dessus) permet, d’abord, l’établissement du « socialisme dans un seul pays ». D’où, à terme, la « société sans classe » où l’Etat aura « dépéri », dont les merveilles de conte de fées sont esquissées par toute une littérature, depuis « L’Idéologie allemande » de Marx & Engels l' »ABC du communisme » (1846) jusqu’à « L’ABC du communisme » de Boukharine et Preobrajensky (1920). En attendant ces perspectives riantes, l’élimination de la « vermine » contre-révolutionnaire s’impose.

          Il serait a priori étrange qu’une idéologie soit sans effets sur les comportements.

          • Tout à fait d’accord, il s’agissait d’un période post révolution, donc à ce titre il y a un peu une impunité générale à faire tout les bassesses contre le régime précédant. Et si on peut lui reprocher le coté méthodique, le fond n’est pas différent des précédents, à moins que les mines de Sibérie soit un lieu de vacance, l’avant et l’après révolution n’a pas fait beaucoup mieux.
            On a affaire à des entrepreneurs qui pour vendre les récoltes avaient besoin de main d’oeuvre bon marché et de peu de contestation.

            Ils ont fait de l’Ukraine un lieu de vacance, ce qui était déjà le cas du temps des tsars. Donc il y a des classes qu’on le veuille ou non. Marx & Engels proposent un modèle beaucoup plus plat qui ne fonctionne pas avec un taille de pays trop imposante donc le fractionnement en région est assez logique. Sauf que au dessus c’est un système capitaliste qui joue avec les capitalistes du monde entier.

            Et dans un système purement féodal on ne trouve aucune place pour l’intellect ni pour la raillerie. A cela je pense que pour faire un système qui ressemble au modèle du moyen age et le faire durer plusieurs décennies c’est quand même un grosse performance par rapport au système de sinistrisme qui se plaint toujours de tout et qui laisse le sale boulot aux autres.

          • Cher Lafayette, on va arrêter cette discussion. Je ne comprends pas ce que vous dites.

          • Je ne sais pas quelle drogue prend Lafayette, mais j’en veux bien un kilo. Pas une seule phrase qui signifie quoi que ce soit.

  • Pas de volontaires pour Bastille demain ? Ok je me dévoue, j’irai.

    Le marteau et la faucille doivent être remplacés pour quelque chose de plus représentatif de l’électorat communiste : une télécommande et un paquet de chips (bien sûr, il y avait les binouzes, mais le parti a imaginé que ça détruirait le cerveau de l’électorat… Je vous laisse imaginer ce que ça donnerait…).

    Résumons.

    Fringues : je connais un vieux prof marxiste, je vais lui demander de me prêter une veste en velours avec des protections aux coudes (style syndicaliste, c’est bon ça), un ptit pantalon patte d’eph en velours marron (je sais qu’il a ça depuis 40 ans), et une chemise à carreaux avec un pull en col V dans les tons rouge. Je peux trouver de vieilles pataugas, (un trou dedans, ça fera l’affaire).

    Je ferai l’effort de ne pas me laver, ne pas me raser, ne pas me peigner, et un effort pour picoler avant d’y aller. La bouteille de villageoise à la main, ça fait trop ou c’est bon?

    Je prends le premier autocollant rouge (faut que je fasse attention, si c’est Coca-Cola, je me fais lyncher, cause sale capitaliste)… Un autocollant du SFIO devrait faire l’affaire.

    Je ne prends rien à manger, il y aura des frites et merguez sur place.

    • Faites gaffe, vous aller passer pour un Deschiens ! 🙂

      Et ne picolez pas trop, ça rend sincère. 😉

      On a de fortes chances de se croiser sans le savoir. On se débriefe après ! 🙂

      • Outre leur coté crasse-pouète, je les ai trouvé… vieux, désabusés, celui à qui j’ai parlé, du PCOF, ne sait même pas pourquoi il est dans un parti portant un nom différent, il se contentait de dire qu’il s’agissait de sensibilité différentes. Il venait de loin (plus de 800 km de Paris). Il expliquait que si on ne faisait rien, rien ne changerait, c’est pourquoi il était là.

        Lorsque je lui ai demandé s’il pensait que cette manif changerait quelque chose, il m’a regardé, se demandant ce que je voulais dire. J’ai fait mon plus beau sourire révolutionnaire et je lui ai dit : « ben, pour qu’on renverse les capitalistes, la révolution quoi ! ». J’ai crû voir dans ses yeux, son sourire, et son air désabusé, un : « tu peux toujours rêver » (ou alors assez con pour penser « enfin la relève »).

        Finalement, je crois que le communisme, en plus d’avoir anesthésié la pensée de ces pauvres gens, a aussi anesthésié leurs espoirs. En fait, ils sont véritablement détruits de l’intérieur, c’est comme si seule leur foi leur permettait de survivre. Ils ne sont rien.

        Il y avait pourtant quelque cadre plus jeunes, dynamiques (avec un coté tyrannique pour faire avancer les gens dans l’ordre de marche). Mais ceux-ci n’étaient pas accessibles. Pourtant c’est eux qu’il faut viser.

  • Article intéressant.
    Une remarque cependant. Quand vous abordez Barbarossa, en disant que « c’est la météo » qui sauve l’Union Soviétique de Staline, vous tombez un peu dans un travers que vous dénoncez par ailleurs, celui de prendre Staline pour un con (et le camp russe avec lui).

    Oui l’hiver a été terrible, oui le pays était sous-développé en bonnes routes, etc, etc. Néanmoins la campagne a été suffisamment complexe pour qu’on ne puisse pas s’en tenir à de telles formules.

    • ce n’est pas la meteo, qui a vaincu hitler, ( et surement pas staline )mais la russie. car elle n’a pas de dimension europèenne , mais asiatique. il est impossible pour une nation europèenne, de la faire capituler, car elle a trop de profondeur strategique, et est trop peuplée.les exemples de charles 12 de suede et de napoleon aurait du servir a hitler.

      staline est le grand responsable du desastre de 1941, a cause des purge de 37-38, et de son refus de croire a l’offensive des allemands.
      c’est joukov qui reprends la strategie en mains, des l’été 41.
      l’etendue des pertes russes ( 20 millions de mort, contre 5 millions chez les allemands, qui se battaient sur 2 fronts differents ) montre bien que c’est la demographie russe, qui a gagné la guerre.

      hitler pensait que le regime bolchevique allait s’effondrer en 1941, ce qui fut tout pret d’arriver, staline songeant un temps a demander la paix devant l’empleur du desastre. la encore c’est joukov, et d’autres generaux, qui le  » recadrèrent « . ce qui fut evidement soigneusement occulter par la suite !
      le plan barbarossa, etait donc, un peu , un coup de poker. la grande inconnue etant les japonais. s’ils avaient attaqué en extreme-orient russe ( vladivostok .. ), on voit mal comment staline s’en serait sorti.le 7 decembre 1941 et bien le jour ou la 2ième guerre mondiale a basculée.

      la suite est bien connue: hitler lui-mème, refusait que les armées allemandes ne cèdent un pousse de terrain, au grand dam de generaux comme von manstein ou guderian, manoeuvriers hors-paires .en janvier 42, von manstein perca jusqu’a 40 km de stalingrad, mais von paulus, encerclé, s’etant vu interdire tous recul par le furher, refusa de « boucher le trou  » comme quoi, dictateur ne rime pas souvent avec stratège militaire, du moins depuis bonaparte.

      • La Russie a souvent été vaincue par des nations européennes.

        Des dernières qui me viennent à l’esprit : la Pologne dans les années vingt, les empires centraux dans la première guerre mondiale, les franco-bitaniques en Crimée, etc…

  • Petite remarque sur une erreur lexicale : il fallait écrire «immarcescible»
    et non «immarescible». Le mot veut dire : «Qui ne peut se flétrir; impérissable.»

    Par ailleurs, voici un bel exemple de stalinien de la plus belle eau. Il s’agit de Victor-Lévy Beaulieu, un dramaturge et romancier très connu au Québec. Il a pondu dernièrement ce texte.

    http://www.vigile.net/Sur-le-terrorisme

    Il s’agit d’une charge unidimensionnelle et à fond de train contre la politique étrangère des États-Unis. On appréciera particulièrement le passage suivant : «Le président Obama, pas davantage que ses prédécesseurs, ne peut rien changer à cette roue qu’actionnent de plus en plus violemment les prédateurs qui contrôlent l’empire. Les conséquences d’un tel état de fait sont faciles à déterminer : pour les populations qui ne veulent pas devenir à son image, le terrorisme est non seulement un devoir, mais une nécessité. Et cette nécessité est fort inventive comme peut en témoigner le passé.»

    Voilà. Il s’agit tout simplement d’un appel au terrorisme et de sa justification. Ce type devrait être déporté en Iran et scribouiller des odes à Ahmadinejad. Mais on appréciera surtout la profonde misère intellectuelle de son texte.

  • Bonjour,

    J’aime beaucoup votre série d’articles. Elles sent le vécu : je me reconnais tout à fait en train de plonger dans la tranchée des dix-sept Shoah en vous lisant.

    Malgré tout, et pour l’avoir pratiquée, elle n’est pas une position tenable puisque l’autre reconnaît que Staline était un malade et que c’est bien pour cela qu’il continue de penser que le communisme bien appliqué, c’est bien. Et il s’en fout si on lui cause derrière de Cuba ou de la Corée du Nord : ce ,n’est pas la faute du communisme mais de quelques illuminés qui s’en sont servi à des fins personnelles, donc contraire à l’esprit d’équipe communiste.

    Je précise : je ne suis pas libérale mais j’en ai un peu ma claque de voir mon pays, dans le meilleur des cas, se demander qui était le pire entre Staline et Hitler. Donc je vais les chercher là où ils sont depuis plusieurs années. J’attends la suite parce que la tranchée n’est qu’une solution de replis bien fragile.

    J’aime beaucoup, cela dit et je le redis.

  • Fermez les yeux et imaginez Derrick au milieu de la bataille de Karkhov.

    • Juste un probleme avec l’argument des 100 millions de morts. Le Stalinien a enormement de facon de pulveriser l’argument, par exemple:
      1) 100 millions, pourquoi pas 500, 1 milliard tant que vous y etes? D’ou sort ce chiffre? (et la que faire? memoriser la liste?) Ce chiffre est bidon, exagere, un chiffre fourre-tout qui melange des situations qui n’ont rien a voir entre elles.
      2) ces morts n’ont rien a voir avec le communisme…tout cela n’est que du communisme denature.
      3) Staline a ete force de verser dans la terreur pour detruire dans l’oeuf toutes les tentatives des capitalistes de l’ouest de destabiliser l’URSS.

      • Vous pouvez consultez la notice du «Livre noir du communisme» sur Wikipedia pour avoir une idée. Le livre (que je n’ai pas lu) a cependant fait l’objet de débats et de controverses.

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Livre_noir_du_communisme

        • En effet c’est bien de préciser que ces chiffres sont irréels, mais l’exagération est un argument de vente bien connu pour la dérégulation.

          • Lafaillite, faites-vous plaisir et allez donc visiter le musée du génocide communiste au Cambodge, vous verrez ce que votre idéologie est capable de faire.

            En attendant, vous pourrez toujours avoir une érection avec cette vidéo :

      • « 1) 100 millions, pourquoi pas 500, 1 milliard tant que vous y etes? D’ou sort ce chiffre? (et la que faire? memoriser la liste?) Ce chiffre est bidon, exagere, un chiffre fourre-tout qui melange des situations qui n’ont rien a voir entre elles. »

        Pour les chiffres c’est simple, il suffit de répondre qu’ils sont le résultat des recherches ds historiens, et si la personne persiste dans le déni tu peux toujours rajouter : « mais bon après tout tu as peut-être raison, les historiens racontent sans doute n’importe quoi, d’ailleurs Faurisson l’avait lui même dénoncé en son temps concernant le nombre de juifs tués par les nazis ». Si après ça il continuer à nier c’est qu’il est irrécupérable.

        « 2) ces morts n’ont rien a voir avec le communisme…tout cela n’est que du communisme denature. »

        Idem, tu peux lui répondre que le nazisme n’avait rien à voir avec Hitler, que tout cela n’était que du « nazisme dénaturé »…

        « 3) Staline a ete force de verser dans la terreur pour detruire dans l’oeuf toutes les tentatives des capitalistes de l’ouest de destabiliser l’URSS. »

        Preuve que le communisme ne peut fonctionner que sous un maximum de contraintes (nécessité que tout le monde fasse pareil et au même moment, que tout le monde adhère spontanément à l’idéologie etc…) et qu’il est donc intenable à long terme.

  • J’aime beaucoup vos articles Monsieur Avot. Le fond comme la forme.

  • Excellent article.

    Un bémol sur la partie sur la seconde guerre mondiale : c’est bien l’URSS qui a détruit le nazisme. URSS aidée par ses alliées évidemment. Et Staline n’y est pour pas grand chose c’est entendu.
    (Et oui, en 1940, l’URSS est avec l’Allemagne.)

    • Cela n’a pas de sens d’affirmer cela. La Russie a sans doute épuisée la heer mais l’ouverture du Front Ouest, la maîtrise aérienne et des mers a assuré l’étranglement de la wehrmacht ( économique aussi).

  • Staline, il faut savoir le catégoriser comme il convient. Voici une suggestion, émanant d’un grand savant.

    Le blog Koztoujours attire mon attention sur une interview de l’anthropologue Emmanuel Terray en mars 2012 sur Rue89. M. Terray sortait un livre « Penser à droite », dans la pensée duquel il semble ressortir ceci : « On voit dans la campagne actuelle que la haine et la peur sont des moteurs fondamentaux pour les candidats de droite ». Ça, c’est normal.

    Mais il y a plus : « Prenez l’Union soviétique entre les deux guerres : vous voyez s’opposer des tempéraments de gauche et des tempéraments de droite. C’est Trotski, partisan de la révolution permanente, face à Staline, partisan de l’ordre, de la discipline, de la hiérarchie. ». Voilà : Trotsky est de gauche, et Staline de droite.

    Qu’il y ait des tempéraments de droite et des tempéraments de gauche est une idée qui n’est ni neuve ni d’ailleurs déraisonnable. Que le camarade Staline ait été « de droite » est une autre affaire. Le camarade Staline a soigneusement veillé à se présenter, en somme, comme une espèce de centriste. Assurément il y a une certaine relativité dans ces affaires-là. Il a dû exister des nazis « modérés ».

    L’entrée Wikipédia consacrée à M. Terray nous apprend qu’il fut maoïste (petit rappel : selon M. Terray, « la haine et la peur » sont « de droite » ; deuxième rappel : dans les années soixante, les maoïstes comme M. Terray exerçaient leur militance maoïste dans les arrondissements centraux de la charmante et paisible cité de Paris, France). Normalien de la rue d’Ulm, il avait subi l’influence de Louis Althusser, dont la lucidité politique est bien connue. Au moment de l’interview de Rue89, M. Terray s’apprêtait à voter pour M. Mélenchon. M. Terray étant né en 1935, cela dénote une certaine fraîcheur d’esprit.

    http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/03/31/emmanuel-terray-etre-de-droite-cest-avoir-peur-230692

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François Kersaudy est un auteur, historien reconnu, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale et de l’histoire diplomatique. Auteur de De Gaulle et Churchill (Perrin, 2002), De Gaulle et Roosevelt (Perrin, 2004), il a aussi écrit une biographie de Churchill pour Tallandier, et une autre consacrée à Lord Mountbatten pour Payot. Il est aussi l’auteur d’ouvrages consacrés à l’Allemagne nazie.

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