La prévisible déroute de François Hollande

La contre-performance de François Hollande jeudi soir s’explique très bien : il était destiné au casse-pipe.

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La prévisible déroute de François Hollande

Publié le 31 mars 2013
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En qualifiant notre « Monsieur Bricolage » de « fade » et « manquant d’audace », même la presse dézingue François Hollande. La prestation de jeudi soir fut finalement aussi terne, aussi millimétriquement convenue, aussi calmement chiante que prévue. Et ce n’est pas bon signe.

Je pourrais, ici, revenir en détail sur l’allocution et la pénible élocution du chef de l’État. Je ne vous cache pas que je n’ai aucune envie de visionner, en différé, les petites tranches de gelée mièvre de l’échange entre un Pujadas au garde-à-vous et un président mal à l’aise. Mais ça tombe bien : la presse l’a fait pour moi et force est de constater qu’elle n’est pas tendre.

Hollande, capitaine de pédalo CCCPElle n’a guère de mal, du reste : à peine tombées les scories de la contre-performance dormitive du chef de l’État, on apprend que les chiffres de la dette et du déficit publics, calculés par l’INSEE, seront encore plus mauvais que prévus. Pauvre petit capitaine de pédalo en pleine tempête ! Ses petites jambes de serin n’arrivent pas, malgré ses frénétiques coups de pédale, à ramener le frêle esquif à bon port…

Cependant, quand on y réfléchit deux secondes, tout ce qui arrive ici était parfaitement écrit.

Oh, je ne parle même pas de l’aspect économique : quelques experts, libéraux notamment, ont largement expliqué pourquoi cette crise était profonde et pourquoi les recettes appliquées jusqu’à présent (des relances keynésiennes bouillonnantes, une « austérité » essentiellement basée sur un déluge d’impôts et de taxes) étaient vouées à l’échec. Non, ici, je parle du strict plan politique : Hollande était destiné au casse-pipe.

Sarkozy voulait le pouvoir pour lui-même et parce qu’il lui permettait de se mettre en scène, de montrer à tous ceux qui l’avaient toisé de haut qu’ils avaient eu tort. Faisant cela, même s’il n’a jamais eu, à proprement parler, la moindre classe, il avait indéniablement les comportements (et les emportements) d’un chef, et certainement plus que sa concurrente en 2007, qu’il a battue sans problème. Mais en 2012, à force de faire le contraire de ce qu’on attendait de lui, et de raconter n’importe quoi, il a fini par agacer tout le monde au point de donner la victoire à un candidat qui n’avait jamais été crédible et qui s’était ensablé là autant par hasard que poussé par une suite d’événements improbables.

Hollande, en effet, est un technocrate, un clerc de notaire qui, parvenu là par défection de combattants aguerris, ne sait pas à proprement parler ce qu’on attend de lui. Rappelez-vous qu’en juillet 2011, les primaires socialistes offraient une superbe brochette de bras cassés, explosion de DSK oblige. Montebourg, Valls et Baylet, tout comme Hollande, n’avaient jamais été ministres auparavant : des bleus. Les seuls qui peuvent alors prétendre à une certaine connaissance des coulisses du pouvoir national sont Royal et Aubry. Royal, sévèrement battue en 2007, surjoue son rôle de pasionaria, et ne convainc pas. Aubry, toujours aussi raide et dogmatique, rebute un peu trop. Qui reste-t-il ? Le moelleux.

Poussé par une presse bien plus acquise à la chute de Sarkozy qu’à une hypothétique réussite de Hollande, aidé par les boulettes excitées du président sortant, Hollande, dans un rêve éveillé, décroche la timbale. Une fois le pouvoir obtenu, pareil à une poule devant un couteau, il ne sait absolument pas s’en servir. Les six mois suivants passeront en grattage de gonades, en blagounettes légères, en petits déplacements, en anecdotes. Il a simplement fait ce qu’il a toujours fait ailleurs : placer des copains, modérer les dissensions internes, récompenser les petites mesquineries, arrondir des angles avec des promesses molles oubliées à peine prononcées, bidouiller un peu par ci, tripoter un peu par là. De direction, aucune.

Il faut comprendre que Hollande n’a, en pratique, jamais été réellement confronté à tout le peuple français.

Député, il était largement encadré par son parti, qui a fourni pour lui un cocon douillet, et un rail rectiligne vers le secrétariat, dans lequel il s’est confit avec bonheur (il faudrait suivre sa courbe de poids à ce moment-là, ce serait symptomatique). Et côté élections, pour un type à peu près doué dans le compromis et les petits arrangements entre amis, bien dans son parti, le niveau départemental convenait parfaitement : il parvint donc à s’emparer du Conseil général de Corrèze sans grande difficulté ; pour la pratique de sa gestion, on n’aura aucun mal à se rappeler qu’il a laissé un département en faillite. Normal. Il s’en foutait.

hollande : habemus blagounetteDevenu président, il n’a jamais réellement quitté son rôle de secrétaire. D’ailleurs, avec Hollande, la France n’a toujours pas de président et n’a qu’un secrétaire. Et je ne parle pas d’un de ces bras droits dont on fait les successeurs, mais bien d’un dactylographe indolent, d’un preneur de note, d’un conseiller un peu obséquieux qui n’aura jamais l’ambition de prendre son destin en main (ce sont ses femmes qui s’en sont chargé).

Et la prestation (dramatiquement) soporifique de jeudi soir montre à quel point Hollande n’a toujours pas compris son rôle, l’ampleur du problème et ce qu’on attend de lui. Même la presse (allemande y compris !), le taxant de Monsieur Bricolage, a fini par comprendre l’impasse dans laquelle elle a, consciemment ou non, dirigé le pays en faisant croire à certains qu’il avait l’étoffe d’un chef.

Revue de presse hollande

Cependant, un pays sans direction n’est pas toujours un pays dans le péril. L’immobilisme, s’il ne prépare pas le succès, évite parfois la déroute en s’abstenant de foncer dans le précipice. Un Hollande mou aux manettes pourrait avoir cette (maigre) vertu. Malheureusement, à ce manque dramatique de direction claire, il faut ajouter un dogmatisme délétère : Hollande croit dur comme fer aux âneries socialisantes et égalitaristes qu’il lui arrive de débiter. Avoir nommé des individus comme Taubira, Peillon ou Vallaud-Belkacem aux postes qu’ils occupent en dit fort long sur les désirs humides de reconstruction de la société à grands coups de lois et de décrets. Et alors qu’il serait urgent de s’attaquer aux réformes de fond sur le plan économique, la France se trouve paralysée sur des questions sociétales, des débats que seule une nation véritablement prospère et optimiste peut se permettre de tenir.

Or, en temps de crise, les groupes ont cette fâcheuse tendance à se resserrer : la peur des lendemains qui ne chantent pas du tout amène plus facilement que toute autre chose les individus qui ont les mêmes affinités à se retrouver, à s’assembler. Contre toute logique, Hollande parvient ainsi à cliver bien plus que Sarkozy, jusqu’à agglomérer contre lui des groupes jadis hétérogènes : des sénateurs communistes qui votent avec des sénateurs UMP contre les propositions du gouvernement, des catholiques qui défilent avec des musulmans, des chats qui couchent avec des chiens… Sentez-vous ce parfum de cordeau Bickford qui se consume vigoureusement dans la mauvaise direction ? En votant pour Hollande, des Français ont délibérément choisi un opposant à Sarkozy en croyant élire un air de changement. En réalité, ils ont élu un nul avec des idées catastrophiques. Et donner tous les pouvoirs à un nul aux idées délétères, c’est difficile de faire pire.

En vertu de quoi, ce pays est foutu.

Hollande : la grosse gamelle, c'est maintenant
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  • holland, encore un conservateur elu par les francais: conserver les acquis sociaux, conserver le statut-quo, conserver l’euro, qui mine de rien commence a rentrer dans les meurs et permet d’acheter a l’etranger pour pas cher, conserver les paysages, conserver les petites semaines et les gros week-ends, conserver le clivage droite gauche qui rassure,:
    la france n’est plus une nation mais un frigo

  • Merci pour votre revue de la presse étrangère.
    {{ Pauvre petit capitaine de pédalo en pleine tempête ! }}

    Tout ce que le monde peut penser du Frenchie Hollande … se résume en forme de photos-caricatures , telles celles trouvées ici dans GOOGLE :
    http://www.google.be/search?q=chanteur&hl=fr&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=a_VXUdTiF8PWPIXagCA&ved=0CEQQsAQ&biw=1280&bih=692#hl=fr&tbm=isch&sa=1&q=opinion+fran%C3%A7ois+hollande&oq=opinion+fran%C3%A7ois+hollande&gs_l=img.1.0.0i24.18908.24112.4.26826.17.5.0.12.12.0.83.375.5.5.0…0.0…1c.1.7.img.oOKXbMfCUtY&bav=on.2,or.r_qf.&fp=12d043633a7dbfb6&biw=1280&bih=692

    Outre ceci, le vide et la dérision ! Triste France rouge …

  • Je me demande dans quelle mesure le pouvoir n’est pas monté à la tête de ce minable. Je le sens grisé, dans une bulle dorée peuplée de courtisans.
    Ce qui ne peut que faire augmenter l’inquiétude du peuple.
    La seule chose positive c’est qu’il n’est pas impossible, comme vous l’écrivez, qu’il n’unisse les gens contre lui.
    De plus, je pense comme vous qu’il est dogmatique, sectaire, sous des airs bonasses auxquels se sont fait prendre plus d’un.

  • Tout va s’arranger, j’ai une source d’informations très fiable. Bientôt la presse se fera l’echo de cette nouvelle incroyable. L’Elysée, Matignon, tous les ministères, Bercy, les chambres et tout le boxon vont déménager pour s’installer à Lourdes. La raison en est très simple, les miracles à venir seront beaucoup plus crédibles et attention aux mécérants qui douteraient encore, ils seront considérés comme remettant le dogme en cause.

  • Merci pour votre commentaire.

  • Il y a pas un bouton pour faire un reset ?
    Pour Sarko, je pense, que son intelligence a été de laisser passer Hollande…il l’a joué tranquilou pendant la campagne, et il avait raison connaissant la merde dans laquelle il patogeait. C’était une blague….Hollande rigole de plus en plus jaune ! C’est en gos : je sacrifie des pions pour prendre le Roi. Suite avec échec et mat de la France.

    • Sarko est un petit frustré qui tape du pied en disant NA !
      Entre la peste et le choléra, il reste le typhus (FN) à tenter…

  • Quand on a tendance à la dépression ,on n’affiche pas autant que ce Monsieur une décontraction qui on le voit bien est factice.A trop d’arguments austérité,chomage et tuttie quanti pour démoraliser,il se démoralise lui en premier.Avant on repprochait aux politiciens leur manque de présence auprès du peuple et pour répondre en tous cas chez nous à cette demande ,ils ne pensent plus qu’à s’afficher quitte à dire n’importe quoi!Cependant pour ne pas détruire son manque de courage tellement lisible sur son visage,Monsieur Hollande peut etre rassuré,ceux des autres pays ne font guère mieux.Une vraie bande de saules pleureurs à eux tout seuls de quoi recréer des forets entières et détruites par des ouragans normaux car de saison

  • « la France se trouve paralysée sur des questions sociétales, des débats que seule une nation véritablement prospère et optimiste peut se permettre de tenir »

    La plus prospère des nations ne peut se permettre de laisser son État redéfinir le mariage pour y inclure les paires homosexuelles.

    Car si d’une institution de promotion de l’intérêt national on fait une institution de promotion du plaisir personnel et de l’égalitarisme, alors qu’opposera-t-on aux autres lubies socialistes ?

    L’égalitarisme entre hétérosexuels et homosexuels est identique à l’égalitarisme en matière de revenus.
    On ne peut pas avoir l’un sans l’autre.

    Si par une déformation de la charité on feint de croire que l’homosexualité a les mêmes vertus que l’hétérosexualité, de même on il faudra feindre de croire qu’aucun talent ne justifie les hauts revenus, qui seront donc spoliés pour les « redistribuer ».

    On ne peut pas nier l’intérêt général et la responsabilité individuelle dans un domaine et les respecter dans un autre.

    D’autre part, et c’est encore plus grave, le mariage relève de l’absolu anthropologique qui, en civilisation chrétienne, a toujours été soustrait à l’État.
    Il est urgent de s’interroger sur la laïcité dans un contexte où des mouvements athées s’emparent de la définition de ce qui revient à Dieu dans la tradition chrétienne.
    Il est admis que la séparation entre Dieu et César a été féconde, et les socialistes athées nous ont fait croire que cette séparation est portée à sa perfection en excluant les croyants de tout débat.

    Selon moi, c’est une imposture: En réalité il faut que la question de l’absolu anthropologique échappe à l’État. Nous ne sommes donc plus en régime laïc, puisque le socialisme contrôle l’État, l’enseignement moral, et définit le mariage.
    Nous sommes sur une pente totalitaire.

  • Il est URGENT qu’il se casse ! J’ai honte d’être française !

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