« Ils ont tué l’histoire-géo » de Laurent Wetzel

Sous la présidence de Sarkozy, l’enseignement de l’histoire-géo en terminale scientifique a été rendu facultatif. Laurent Wetzel a écrit un essai sur le sujet.

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« Ils ont tué l’histoire-géo » de Laurent Wetzel

Publié le 28 mars 2013
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Sous la présidence de Sarkozy, l’enseignement de l’histoire-géo en terminale scientifique a été rendu facultatif. Laurent Wetzel a écrit un essai sur le sujet.

Par Francis Richard.

En France l’enseignement est un quasi-monopole d’État. Il est quasiment impossible de créer une école libre qui ne soit pas sous contrat… Qui dit monopole d’enseignement, dit monopole des programmes. Dans ces conditions, quand on veut tuer une matière humaniste, obligatoire jusqu’alors, il suffit de la rendre facultative.

L’éducation nationale française, sous la présidence de la République précédente, a ainsi rendu facultatif, en 2009, l’enseignement de l’histoire-géo en terminale scientifique. Cette décision catastrophique a fait bondir Laurent Wetzel. Normalien, agrégé d’histoire, ancien enseignant d’histoire-géo, ancien inspecteur d’académie – inspecteur pédagogique régional d’histoire-géographie, il a pris sa plume et, de sa plus belle encre, a écrit un essai sur le sujet.

Les différentes pétitions – appels du 6 décembre 2009 dans Le Journal du dimanche et du 10 décembre 2009 dans Le Monde notamment – et articles de presse n’ont pas alors infléchi la position de Nicolas Sarkozy et de Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale …

Retraité, Laurent Wetzel n’est plus tenu au devoir de réserve et ne se tient donc plus sur la réserve.

Ainsi relève-t-il le faux grossier qui figure dans l’énoncé du sujet d’histoire médiévale au concours de l’agrégation d’histoire 2011. Ainsi relève-t-il les erreurs historiques graves qui émaillent le corrigé inclus dans le rapport sur le concours d’accès 2011 au corps des professeurs de lycée professionnel et publié début 2012.

Laurent Wetzel ne s’arrête pas en si bon chemin. Il passe « en revue une série d’inexactitudes révélatrices relevées dans les textes ou les directives publiées par le ministère de l’Éducation nationale ». Parmi ces inexactitudes, il y a celle de présenter un Voltaire idéalisé en défenseur de la tolérance, alors que, par exemple, il n’a jamais épargné les Juifs de sa haine, comme le prouvent les multiples citations faites par l’auteur.

Pour un normalien digne de ce nom, rien n’est plus rédhibitoire que d’écrire dans un charabia qui aurait certainement fait les délices de Molière. Un véritable charabia est pourtant employé dans un ouvrage intitulé Aides à la mise en œuvre des nouveaux programmes (sous-entendu d’histoire, de géographie et d’éducation civique) et publié depuis 2009 par le Centre régional de documentation pédagogique de l’Académie de Versailles. Extrait :

Chaque temporalité peut avoir une multiplicité d’acteurs sociaux et il importe de bien expliquer aux élèves que leur saisine est toujours un acte intellectuel. On montre que l’individu, le groupe d’individus, la catégorie sociale, etc., ou bien la somme emboîtée et dialectisée de tous ces acteurs, est bien captée et fixée dans une temporalité précise.

Laurent Wetzel cite de nombreux extraits de ce tonneau-là, sans faire de commentaires. Il a bien raison. Ils se passent de commentaires…

Laurent Wetzel montre que l’exemple vient d’en haut et il épingle François Fillon, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Nadine Morano, Cécile Duflot, Bruno Le Maire, François de Mazières (député-maire de Versailles). D’être bardés de diplômes ne les a pas empêchés de proférer de grosses contrevérités historiques et géographiques. Ils auraient pourtant trouvé les bonnes réponses dans les manuels actuels de classes primaires et secondaires…

Le milieu de l’Éducation nationale ne trouve pas davantage grâce aux yeux de Laurent Wetzel. Sa description argumentée des comportements des inspecteurs généraux en général, de deux directeurs généraux de l’enseignement, d’un recteur d’académie et d’un secrétaire général, en particulier, en donnent une image méconnue et guère reluisante.

Laurent Wetzel espère que le gouvernement actuel reviendra dès 2013 sur la décision de 2009 de rendre facultatif l’enseignement de l’histoire-géo en terminale scientifique, que les professeurs en ces matières seront inspectés par des personnes compétentes et que la parole leur sera rendue. Car, il ne faut pas se voiler la face : l’Éducation nationale française connaît un désastre sans précédent et il ne faut surtout pas demander aux « experts » qui en sont responsables d’y remédier.

En conclusion de cet essai, l’auteur, après avoir exprimé l’impératif de se souvenir de Victor Duruy, qu’il considère comme un modèle de ministre de l’Instruction publique, écrit ces lignes :

L’histoire et la géographie concourent à développer en chaque élève ce que Pascal appelait « l’esprit de justesse », celui qui consiste à « pénétrer vivement et profondément les conséquences des principes ». C’est plus qu’assez pour ne pas négliger leur enseignement.

Oui-da, pour être un honnête homme, au sens du XVIIe, un scientifique ne peut se contenter de l’esprit de géométrie…

• Laurent Wetzel, Ils ont tué l’histoire-géo, 152 pages, François Bourin Éditeur, 2012, 152 pages.

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Sur le web.

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  • Pas d’accord:
    1/ les faits: les 2.5heures par semaines, première et terminal, sont remplacés par 4heures en première. Certes, 1h de moins, mais sur une durée plus conséquente pour une forme différente
    2/ les réactions de forme:
    – Des mots comme ‘ils ont tués…’ ou l’utilisation d’une périphrase « revenir sur l’option facultative » plutôt que directement écrire « obligatoire » font un peu trop partial pour être crédible
    – Il est évident que pour la plupart des profs, il s’agit plus d’orgueil
    3/ Le fond:
    – les élèves: Tout le monde reconnaît que la charge en dernière année de cycle est énorme. Ce qui manque est le temps ! Certains ont des qualités innées de vitesse ou une assistance couteuse, les autres subissent. Et ceux qui apprennent lentement, malheurs à eux s’ils attrapent une grippe !
    – Les cours dispensés sont peu suivis : pourquoi ne pas commencer pas là, et laisser aux élèves le choix ?
    – L’accusation de médiocrité est fallacieuse: D’abord, le mal ne sera pas résolu par 2 petites heures (retour sur la qualité des profs), et dans le cas de Cécile Duflot (Japon dans l’hémisphère sud), son « incompétence » compte tenu de sa formation (DEA de géographie) n’a rien à voir avec le problème que tentait de résoudre cette mesure
    – Il reste l’appel à l’excellence tel fait par Max Gallo. Mais son intervention est-elle pertinente dans ce secteur pointu des matières scientifiques, et dans une année charnière ?

  • A la fois d’accord et pas d’accord

    d’accord sur le fond car l’histoire et la géographie sont vraiment très importantes.
    Le problème est que : histoire-géo ou pas en terminale S ne change rien au fait que ces matières sont aujourd’hui enseignées n’importe comment. Les programmes sont débiles et l’approche, les méthodes le sont encore davantage.
    J’ai toujours insisté pour que mes enfants s’appliquent à apprendre l’histoire et la géo mais quand mon fils est arrivé cette année en Terminale S, j’ai été soulagée que ça s’arrête enfin.
    Il valait mieux rien que cette bouillie pour chats que sont devenues ces matières à cause de l’EN ! La géo est enseignée de manière encore plus naze que l’histoire.
    Il vaut mieux laisser leurs cerveaux vierges que les déformer. Un cerveau mal formé est pire qu’un cerveau non formé.

    Croyez bien que je le regrette amèrement.

    • A la fois pour et contre. J’aime pas l’idée d’abandonner l’histoire en S, mais c’est en même temps mieux pour eux. Quand j’étais en Terminale Littéraire, j’étais le seul de ma classe à avoir défendu les Scientifiques sur ce sujet, qui se réjouissait de l’abandon de l’histoire en Terminale S. Et pour cause, j’avais fait, l’année d’avant, une première S.

      Le problème qu’il faut voir, c’est que les classes de S sont surchargées et de cours, et de travail. Les profs en S ont une tendance compulsive à coller devoir maison sur devoir maison, tout en programmant des types-bacs toutes les semaines. Que ce soit des profs de matières scientifiques ou pas. Les S ont quelques chose comme 30h de cours/semaines. Les L en ont cinq ou six de moins, et passent les épreuves en deux fois, puisqu’ils passent les épreuves « scientifiques » ( et appeler ça du scientifique ça revient à qualifier les bouquins de marc Lévy de haute-littérature).
      Tous les profs, quelqu’ils soient, étaient opposés à ce projet, mais je comprends ces S qui se demandent pourquoi ils ont cinq heures de corus de plus que toutes les autres filières par semaines et, en plus, sont la seule filière à passer toutes les matières en terminale au lieu de les passer en deux fois.

      Au final, le problème est bien plus profond: surcharge de cours, mauvaise divisions de ceux-ci. On a un des systemes avec le plus de cours et le moins de résultat des pays développés. C’est pourtant simple, c’est un peu comme l’effet laffer appliqué aux cours.

      On gagne de l’argent. L’impot en prends une part, mais passé un cap, cela devient contre-productif, car on paye trop d’impot par rapport à ce qu’on gagne.
      La c’est pareil, mais avec les cours et le travail personnel.
      On a cours, on le retravaille à la maison; sauf qu’on a tellement de cours qu’on les retravaille jamais, car trop occupés à faire nos devoirs rajoutés à nos cours par des professeurs. Et le phénomène s’accentue d’autant que chaque fois qu’on rajoute une heure de cours, on soustrait une heure qui aurait put servir au travail personnel.
      Par conséquent, les cours, une fois trop importants, deviennent non seulement inefficace, car on apprends pas mieux, mais contre productif, puisqu’on peut pas travailler par soi-même.
      Et pour compenser la baisse de niveau… on rajoute des cours en plus. On fait des modules en groupes, on rajoute de la méthode, plus d’heures, sans se rendre compte que ça ne sert à rien. Et les profs, comme ils voient qu’on ne travaillent pas assez nos cours à la maison, nous donnent plus de devoir, dans le but de nous obliger à travailler chez nous. Donc on travaille encore plus nos devoirs et encore moins nos cours. Et on perd la moitié du temps en cour à corriger les exos. Et du coup, on doit bacler les cours pour terminer le programme.

      Moi, j’appelle ça un strike.

      • tiens je corrige une fin de phrase :  » et passent les épreuves en deux fois, puisqu’ils passent les épreuves « scientifiques » ( et appeler ça du scientifique ça revient à qualifier les bouquins de marc Lévy de haute-littérature). »*en première-*

      • @NoName :
        « je comprends ces S qui (…) sont la seule filière à passer toutes les matières en terminale au lieu de les passer en deux fois. »

        Il y a une exception et de taille : le français. La langue vivante même de notre pays est enseignée jusqu’en première pour tous, bac passé à la fin de la première. Pour les S cela s’arrête là. Cela dit, quand on voit le niveau de français actuellement, on peut se demander s’ils n’ont pas arrêté bien avant. Au collège, par exemple. Voire même à la primaire.

    • Les programmes dans ces matières sont démentiels ( les profs le reconnaissent eux-mêmes) et on demande dès lors aux élèves d’absorber des connaissances sans jamais leur laisser le temps de réfléchir, et il reste peu de temps pour travailler les méthodes et c’est, selon moi, l’essentiel pour maîtriser une matière.
      Elle est enseignée comme option en terminale et les élèves qui la suivent sont ceux qui demandent les classes préparatoires préparant aux écoles de commerce ou aux IEP. Je pense que c’est une bonne chose car cela permet de choisir les options qui préparent aux études supérieures que les élèves ont choisies.

      • Pour moi le principal problème du lycée français est d’admettre en S des gens qui ne s’intéressent pas aux sciences.
        Dans ma classe, à l’époque, je pense qu’une bonne moitié des élèves avait un profond dégout pour les maths, et la même proportion (pas forcément les même personnes exactement) un sens physique proche du néant.
        Effectivement, il y a un programme étendu, mais si les profs n’étaient pas obligé de repartir de rien à chaque fois, ça irait plus vite …

        • Certes, mais la filière scientifique ouvre plus de portes que toutes les autres, ce qui pousse beaucoup de monde à s’y orienter malgré un dégout des maths ou de la physique.

          • Justement, si les filières n’étaient pas « Les bon, en S, les moins bon, en ES, les hippies en L » mais avaient une vrai signification, avec une variété de filières réellement distinctes (de la littérature aux maths durs, en passant par des filières de bio, d’ingénierie, d’informatique et compagnie) il y aurait des profils plus homogène dans les filières, ce qui permettrait d’adapter l’enseignement.
            La vénération française pour les maths est contre productive pour beaucoup de carrières, genre les medecins, qui n’ont pas besoin d’un bagae mathématique supérieur au clampin moyen, mais qui vont en bouffer jusqu’à saturation !

          • Et bien entendu, pour atteindre cette objectif, rien ne vaut le chèque éducation et les écoles privées.

            toujours +1 Citoyen ? 😉

          • J’estime que l’enseignement supérieur doit être entièrement privé car ce n’est plus la formation d’un citoyen pour l’arracher à son déterminisme social, mais un investissement sur l’avenir.
            De plus, je suis convaincu que si les étudiants payaient leurs études, le problème des étudiants absentéistes, étudiants fictifs, étudiants chômeurs (combien de postes en sortie d’un master de philosophie ?) serait bien plus limité, ce qui revaloriserait les longues études, d’une part, et revaloriserait les études courtes par effet rebond.

          • Mais je suis ouvert à la discussion argumentée sur ce point

          • Tout investissement ouvre l’accès a l’emprunt bancaire.
            J’ai payé mes études comme ça en prepa et en école d’ingénieur. J’ai même eu l’embarras du choix pour la banque.
            Dans l’autre sens, explique moi pourquoi les impôts d’un smicard devaient financer de grandes écoles dont il n’aura jamais l’usage ?

          • Justement, ton chèque éducation finance les études primaires, nécessaire pour fabriquer un citoyen pouvant interagir avec les autres (lire, écrire, compter, calculer, les bases de l’histoire, de la géographie, de sciences …) et les études secondaires qui permettent de comprendre le monde dans lequel on vit (économie, physique, bio/santé, informatique, droit, etc. en plus d’un approfondissement des matières précédentes). C’est une formation de base dont tout le monde profitera, elle doit donc être payée par tout le monde au profit de tous, à défaut d’être payé par tous à son propre profit.
            Tes études supérieures te mène directement à un emploi, c’est donc un investissement dont tu es le premier bénéficiaire, c’est donc à toi et à toi seul de le payer.
            Pour répondre à ta question sur le coût caché des études, je suis bien évidement d’accord, mais je paye maintenant en impôts ce que je payerais en remboursement de prêts, moins la part payé par les gens n’ayant pas fait d’études, qui payent pour moi. Le marché est déformé, mais ce n’est pas une raison pour le déformer plus, au contraire : en allégeant les impôts et en faisant payer les études, les salaires monteraient et permettraient justement de payer ces études, sans compter que le prix réel des études baisseraient, car beaucoup de choses inutiles seraient supprimés.
            Dans mon école de physique, en première année, on avait des TP en salle blanche pour un coût de plusieurs dizaines de milliers d’euros à l’heure (et une vingtaine d’heures de TP en tout). Ces TP n’apportent rien, ils sont simplement la pour que les chercheurs du labo qui utilise cette salle blanche (et pour lequel elle a été construite) fasse financer leurs équipements discrètement.

          • Certes, il y aura sans aucun doute une crise des prêts étudiant aux USA, mais si on compare à ce qui s’annonce en France, cela ne présage rien que l’ont ne vivra pas au centuple.
            Le « problème » aux USA est simplement que des gens qui pensait trouver un boulot bien payé n’en trouve pas pour cause de crise économique. Si une banque coule à cause de ça, c’est qu’elle a mal géré son risque et mérite de couler, après, si elle est sauvée et qu’on repart comme en 2008, c’est que la leçon de l’histoire n’est pas encore rentrée.
            Bizarrement, j’ai du mal à croire que cette difficulté à trouver un emploi touche les étudiants d’Harvard, mais au contraire va toucher les diplomés de fac complétement inconnues, au niveau aléatoire, dans des domaines saturés.
            Dans la vie, personne ne part gagnant, si tu souhaite prendre le risque de faire des études, mais qu’après tu n’es pas assez bon pour trouver un emploi, c’est à toi de payer, pas à la société entière.
            Je vois la même chose en France : des gens que je connais en école d’ingé, tu as ceux qui ont fait une grande école, et qui recoivent coup de fil sur coup de fil pour des propositions d’emploi, et tu as ceux qui sortent d’une vague école au recrutement large qui galèrent depuis leur sortie de promo.
            Quand la seule école d’ingé qui t’accepte est la dernière des classements, tu sais que trouver un poste derrière va être dur, et qu’il vaut peut-être mieux reconsidérer tes choix et faire autre chose de ta vie, sinon c’est à toi d’en assumer le risque.

    • Entièrement d’accord avec Florence.

      L’Histoire-Géo n’a plus rien de scientifique, il s’agit de pure propagande étatique.

      Et aujourd’hui, on en apprend plus sur le sujet en 5 minutes avec Internet qu’en 1 année de cours… 

      • L’histoire/géo est peut-être une science, mais son enseignement est loin de l’avoir été un jour…

        Mais si on veut aller au fond d’un sujet, je ne pense pas qu’Internet suffise. D’autres sources sont disponibles 🙂

  • Il y a fort longtemps, le temps où on avait le courage de dire que tous les élèves ne suivaient pas à la même vitesse ni n’avaient le même niveau, il y avait des classes dites A’ dans lesquelles on avait autant de math/physique que les C (S désormais) et autant d’heures de français latin ET grec que les A. Avec plus de 30 heures de cours. cela ne posait aucun problème à des élèves doués.
    On y apprenait l’histoire de façon chronologique (la base) et la géographie sur les cartes.
    On lisait l’histoire de la Grèce antique dans Thucydide et dans le texte. Ces mêmes élèves ont, pour une bonne part, intégré l’X. mais il avaient des bases d’humanités.
    Aujourd’hui, je passe de longues heures à boucher les abîmes d’ignorance de mes petits enfants, pourtant pas tous idiots.
    Tout ce débat me fait penser à la lutte des humanistes de la renaissance, tels Erasme, Reuchlin ou Lefèvre d’Etaples contre les esprits bornés, essentiellement dominicains ou franciscains, qui pensaient que lire la bible en grec était une hérésie et que lire le Talmud était encore pire. La culture a toujours été combattue par les esprits faibles, convaincus de LEUR vérité (la Vulgate à l’époque)
    Hier les scholastiques, aujourd’hui les marxo-socialistes.

  • Sur le principe, avec mon vieux bac C (« je vous parle d’un temps, etc. »), je ne peux qu’abonder. Un bon enseignement d’histoire-géo serait, est, très nécessaire.
    Malheureusement en pratique et vu le bourrage de crane débile que représente cette matière, sa suppression pure et simple et pour toutes les filières serait un grand progrès.
    Il vaut largement mieux ne rien savoir, et en être conscient, que croire qu’on sait des choses alors qu’on vous a menti (si c’était seulement sur Voltaire …). Parce qu’il est infiniment plus facile de s’instruire, que d’abandonner des idées fausses.

  • A mon sens, il arrive un moment où l’on apprend l’histoire/géo par soi-même (livres ou autres) parce que l’on se rend rapidement compte de la portée limitée des différents cours dispensés, notamment du fait du nombre d’heures.

  • C’est pas seulement ça. Je suis effectivement pour la mise en place d’une classe « humaniste » où on pourrait faire, à niveau correct, et sciences, et humanités. Mais ça serait réservé à un petit nombre d’élève (quoique, je suis sur que des tas d’élèves moyens seraient capables de bien mieux si on s’y prenait mieux que ça), ce qui va à l’encontre des conneries qu’on entend à l’EdNat. Mais 30 heures de cours par semaine ça n’a aucun sens: je doute que ce ne soit ni utile, ni productif, et encore moins souhaitable. Qu’on donne aux élèves un programme de base correctement fait et expliqué, qu’on leur donne le temps de potasser tranquillement leurs cours comme ils l’entendent, et à mon avis ça se passera beaucoup mieux. Il seront d’autant plus enclin à travailler qu’ils auront le temps de s’intéresser à autre chose que les cours mais qu’ils auront à loisir le temps de les travailler, et de s’y intéresser. Au final, s’il s’avérait qu’il manquait quelque chose dans ces programmes, ou que ce fût étudié de manière trop superficielle, on peut penser que les élèves, dans cet état d’esprit, compléteront par eux-même dans les domaines qui les intéressent.

    • il y a une conférence TED où un type à fait ça, en primaire, sur une classe d’indiens sous-développé : il leur a donner une question, un vieil ordinateur, et il leur a dit de chercher. Ca marchait très bien, parait-il : les enfants peuvent jouer à être le meilleur possible en classe (pas le meilleur par rapport au autres, juste le meilleur par rapport à eux-même) avec autant de plaisir que de jouer avec un ballon.

      • sugata mitra, je les ai regardée toute sles deux. Il n’a fait que me donner des prevues réelles à quelque chsoe que je pensais déjà.
        Rien que pour ça, j’aime cet homme.

  • Celui qui ignore l’Histoire se condamne à la revivre …

    L’enseignement se départit de tout élément culturel, et produit à la chaine des tubes digestifs diplômés, avec le succès que l’on sait.

  • Passionné d’histoire je me tire des balles avec les cours de mes enfants au collèges. Le principal sujet de quasiment tous les cours semble être l’égalitarisme et les injustices mondiales.

    Un exemple: Étude de l’inde, Bombay. La seule chose à retenir selon eux est la présence de « cols blanc » riches qui voisinent les « cols bleu » pauvres, et vive Marx !

    On n’expliquera pas l’apport de Bombay à l’économie de l’inde, SURTOUT pas les divisions religieuses (N’existent pas voyons), et évidemment surtout pas l’histoire avec le mélange des peuples, l’évolution des populations, des richesses, du niveau de vie etc. etc.

    Et le tout est enseigné avec autant de passion qu’un contrôleur des finances qui constate que vous avez fait une tâche de jaune d’œuf sur le formulaire B117.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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