L’Église catholique : de droite ou de gauche ?

Une organisation religieuse qui cherche à influencer les politiques publiques peut-elle être vue comme opposant courageusement la vérité aux pouvoirs politiques ou imposant ses valeurs sur le reste d’entre nous ?

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Saint Pierre de Rome (Crédit : WolfgangStuck, Creative Commons)

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L’Église catholique : de droite ou de gauche ?

Publié le 23 mars 2013
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Une organisation religieuse comme l’Église catholique qui cherche à influencer les politiques publiques peut-elle être vue comme opposant courageusement la vérité aux pouvoirs politiques ou imposant ses valeurs sur le reste d’entre nous ?

Par A. Barton Hinkle, depuis les États-Unis.
Un article de Reason.

Saint Pierre de Rome

La question du jour : une organisation religieuse qui cherche à influencer les politiques publiques peut-elle être vue comme opposant courageusement la vérité aux pouvoirs politiques ou imposant ses valeurs sur le reste d’entre nous ?

Pour la plupart des gens, la réponse à cette question est : ça dépend. Imaginons que l’organisation religieuse en question est l’Église catholique et apostolique romaine et que la politique publique compte forcer les institutions catholiques à payer pour les moyens de contraception de ses salariés ? Dans ce cas alors une Église qui s’oppose serait ou bien félicitée par les conservateurs pour son opposition de principe au nom de la liberté religieuse, ou bien dénoncée par les progressistes pour son comportement théocratique.

C’était la situation en 2012, quand le gouvernement Obama a dévoilé les premiers détails du projet de loi sur la contraception, et tout au long du débat qui s’en est suivi, et encore quelques mois plus tard quand l’administration a accepté un compromis.

Celui-ci (selon lequel les compagnies d’assurance devront en théorie payer elles-mêmes pour les mesures de contraception, et ainsi laisser les institutions chrétiennes en dehors du sujet) ont davantage tenu du coup de pub que de la concession sincère, dans la mesure où la plupart des institutions de l’Église s’assurent elles-mêmes. Aussi, plus de 40 diocèses, écoles et autres organes catholiques ont intenté un procès conduisant beaucoup à répéter la plainte de Margaret Talbot, du New York Times. Ce procès, se lamentait-elle, « va intégrer l’Église dans le jeu de la politique partisane ». Mon Dieu.

Bizarrement, peu ont semblé avoir de telles peurs quand le groupe des sœurs catholiques the Nuns on the Bus (littéralement les Nonnes en Bus) se sont lancées le printemps dernier dans un tour de neuf États américains pour dénoncer les propositions pour le budget émanant de Républicains, et notamment celles de Paul Ryan, décrétées mesquines et cruelles. Et personne ne s’est lamenté non plus quand elles ont proposé à Mitt Romney de passer un jour avec elles, afin qu’elles puissent lui montrer ses erreurs ; ou même quand un groupe d’évêques catholiques s’est proposé de critiquer Ryan pour les failles morales de son plan budgétaire.

En fait, quelques-uns des critiques de l’Église ont soudainement souhaité être ses meilleurs amis pour la vie. Prenons ThinkProgress, le site internet du Center for American Progress et de la gauche conventionnelle. Pendant le débat sur la contraception, ThinkProgress a brodé encore et encore sur l’idée que l’Église tentait « d’imposer ses valeurs sur ses concitoyens », comme le dit un billet du 13 avril. Et pourtant, en août, le même ThinkProgress avait découvert les vertus de la participation des religions en politiques : « Des nonnes envoient des lettres à Romney sur son malheureux manque de connaissance des pauvres », pouvait-on y lire.

Cela est d’autant plus étrange quand vous observez de plus près ce que les groupes catholiques voulaient dans chaque cas. Les institutions catholiques qui ne souhaitaient pas payer pour la contraception de leurs salariés n’ont pas interdit à ceux-ci son utilisation. Et ils ne voulaient clairement pas empêcher leurs non-salariés de le faire tout autant. Ils ne comptaient pas changer ce projet de loi pour quiconque d’autre ; et enfin, ils n’étaient certainement pas dans l’optique d’interdire à la pharmacie du coin la vente de mesures de contraception.

Par contraste, les Nuns on the Bus et les évêques qui se sont opposés aux plans budgétaires de Ryan désiraient que la force coercitive du gouvernement permette la réalisation de la justice sociale qu’ils recommandent. Ils voulaient que les non-catholiques payent tout autant pour ce qui est leur interprétation de l’Évangile. En termes d’imposition des valeurs aux autres, ils vont donc beaucoup plus loin que dans le premier cas, où l’Église voulait juste qu’on la laisse tranquille.

William McGurn l’a interprété certainement ainsi. Il y a quelques mois, l’éditorialiste conservateur pour le Wall Street Journal a déclaré que selon lui l’Église Catholique « représente probablement la seule institution dans le monde qui parle toujours le langage de la Déclaration Américaine des Droits et Devoirs de l’Homme ». C’était durant le débat sur la contraception. Alors que des catholiques commençaient à attaquer Paul Ryan, McGurn chantait un autre refrain : « Aujourd’hui, la poussée progressiste dans la vie du catholicisme américain a substitué une orthodoxie politique à celle religieuse. »

Un tel double langage est en fait du réchauffé. Dans les années 1980, on trouvait partout des évêques catholiques pour dénoncer la politique économique de Reagan, appeler à un gel de l’armement nucléaire ou soutenir les pauvres et incompris communistes du Nicaragua, etc. En 1985, ces évêques condamnaient le taux de chômage de 7,1 % comme « moralement inacceptable » et réclamaient publiquement que le Congrès rejette les fonds pour le développement des missiles nucléaires MX. Tout cela laissait nombre d’individus à droite dans une certaine rage.

C’était un lieu commun dans les cercles conservateurs de considérer l’Église catholique comme un groupe d’idiots utiles exploités par le Kremlin. La gauche de son côté considérait l’Église comme un fier et clair modèle de compassion dans un monde devenu fou. C’était la même chose, il y a un encore an, quand l’Église catholique défendait les droits des immigrants illégaux (par là gagnant l’opprobre de William F. Buckley) et exprimait des réserves sur les pactes de libre-échange.

La position catholique sur la peine de mort irrite la droite. La position catholique sur l’avortement irrite la gauche. Ceux engagés en politique sont tour à tour enragés ou ravis par l’Église. Et pourtant l’Église, qui raisonne de ses principes à des conclusions politiques et non pas dans le sens inverse, ne semble jamais tenir compte des prédispositions partisanes de ses positions.


Article original titré Catholic Church: Right-Wing Pawn or Left-Wing Front Group ? publié le 27.08.2012 par reason.com – Traduction : YB pour  Contrepoints.

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  • Cher Confrère, je suis d’accord avec vous : l’Eglise n’est ni à droite, ni à gauche ou, pour le dire autrement, elle prend des positions qui tantôt choquent la droite, tantôt choquent la gauche. Ceci étant, force est de constater que le socialisme est incompatible avec le christianisme (en raison principale que le socialisme méprise la Liberté, là où l’Eglise consacre sa valeur cardinale), alors que, en revanche, le libéralisme authentique (qui lui aussi n’est ni de gauche, ni de droite) est compatible avec la foi chrétienne! Bien cordialement, PhB

    • Notre curé qui a bien voulu baptiser notre enfant n’a pas fait l’éloge du système actuel. Cela n’est pas moi qui le dit. Il y aurait une sorte de dictature sur des idées retrogrades qui pousseraint ceux ci à transformer leur nature humaine en quelque chose de frustré et de non accompli. Finalement, je suis marié protestant et heureux de l’être. Les églises avec des curée femme, même avec des cheveux violet, me donnent plus confiance. Désolé, je ne veux pas vexer, je ne critique pas la religion, mais son application. Pour moi Jesus, Boudha, Mohammed et les autres ne sont qu’un, et il est moi, car je suis à l’image de Dieu. Donc, il ne peut exister de représentation plus parfaite que moi même. Aimez vous, et vous serez aimé.

      •  » Jesus, Boudha, Mohammed et les autres ne sont qu’un »

        Entre Jésus qui ne contraint jamais, qui sépare Dieu et César; et Mohamed qui impose la charia et fait éliminer les gêneurs (Asma Bint Marwan, Banu Qurayza): Si vous ne voyez pas de différence, alors vous ne devez pas non plus en voir entre libéralisme et communisme…

    • Désolé, mais pour moi, la vie commence dès l’embryon. L’avortement n’est rien d’autre qu’un meurtre légalisé, qui est donc tout à fait contestable, que l’on soit catholique ou non.

      • Pour moi un meurtre, c’est prendre la vie d’un individu càd un être de la société. Au stade de quelques cellules, ces cellules ne sont rien de plus que ce qu’elles sont : des cellules informes. La femme, ne fait que détacher cet amas de cellules non désirées de son corps. Puis cette chose meurt de fait car ne peut vivre qu’en « mangeant » la parois utérine de la femme pour trouver une vascularisation. En l’absence de nourriture, ces cellules meurent de fait.
        Techniquement ce n’est pas un meurtre. C’est la non acceptation d’alimenter un amas de cellules. Pour moi, le droit de la femme à pouvoir posséder son corps et ce qui s’y installe est bien plus important que le droit hypothétique d’un amas de cellules à arriver à la vie au détriment d’une personne qui ne désire pas que cet amas de cellules vive par sa vascularisation.

        Dans les faits il y a 2 partis : la femme et ces cellules. Leur collaboration doit naitre d’une entente mutuelle de cohabitation et d’acceptation. Et il y a un rapport de force bien définit : la femme était là avant ces cellules, et a le choix de les accepter ou non en elle puisque plus qu’une propriété privé, il s’agit la de son propre corps, elle même !

        Dieu n’a pas créé l’homme en tant que mammifère. L’homme est un singe et est le résultat de 10° de milliers d’années de sélection pas la pression environnementale. Dieu est une conception spirituelle de l’homme. Il créer l’homme dans le sens où il créer la vie spirituelle de l’homme. Et la vie est sacrée à partir du moment où l’homme en connaissance de Dieu reconnait dans ses pairs aussi la vie.

        Mais vouloir condamner une femme pour ne pas avoir voulu accepter un amas de cellules à s’installer dans son organisme, n’a rien à voir avec tuer une vie. Quand tu te brosses les dents, tu tues aussi la vie. Les pauvres petites bactéries. Qui te dis qu’un jour elles n’auraient pas donné naissance à une forme de vie qui aurait eu l’intelligence d’accepter Dieu ? Car ne le sais-tu pas ? La première forme de vie sur Terre fut la bactérie, dont nous descendons. Alors venir juger les gens, et vouloir créer une pression politique pour empêcher les femme de pouvoir toucher à ce qui se passe dans leur utérus, ça pour moi, c’est bien plus terrible que leur geste. Je ne dis pas que j’approuve forcément leur geste. Je dis simplement que ce n’est pas à nous d’en juger. Seul Dieu juge et seules les femmes concernées savent quoi faire.

        Mais si tu considères que tes conceptions bibliques de la vie prévalent sur la liberté individuelle des femme à pouvoir choisir qui va vivre dans leur vascularisation utérine alors imagine cette chose.
        De la même manière que toi, je vais employer une conception biblique qui va ta causer un grand ennuie. Imagine que sous mon impulsion à vouloir appliquer mes conceptions biblique à l’encontre de tes libertés individuelles, je décide de militer pour que tu ne puisses plus écrire. « Tu ne feras… ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre » (2° commandement). Je considère que l’écriture, et les abstractions mathématiques physiques sont des représentations de ce qui se trouve ici-bas sur la terre. Donc, tout ce que tu écris, tout ce que tu voudrais représenter devraient être interdit. Et de fait, le fruit de la recherche scientifique, la technologie, fruits de représentations « interdites » te seront interdits. Byebye ton ordinateur, byebye la médecine qui t’as vu naitre… etc. Si tu veux commencer à vraiment appliquer tout et n’importe quoi sans discernement tu vas te retrouver dans un cul de sac.

        Alors regardes ta propre vie avant de juger celle des autres et de les décrire comme des criminels. Est-ce à cela que te sert ta foi ? A regarder la paille qui est dans l’œil de l’autre ? Alors que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tient ?

        • Déjà, je te ferais remarquer que tu as été le parasite de ta chère maman pendant neuf mois, et rien n’indique que tu étais voulu par cette dernière. En plus, à partir de combien de semaines, ce vilain amas de cellules informes peut-il être considéré comme étant un être vivant ? Telle est la question. Certains diront que ceci commence dès la division des premières cellules, d’autres au bout de 8 semaines, d’autres encore dès que l’enfant sera en âge de parler. D’ailleurs, certains médecins, se demandent, si au nom des libertés des femmes, ces dernières ne pourraient pas assassiner leur enfant dans les premières heures de celui-ci, car ne pouvant exprimer son opinion et son consentement à vivre.On peut donc aller très loin en suivant ton raisonnement.

          Donc oui, avec ou sans la Bible, on peut être contre l’avortement pour ce qu’il est, c’est à dire la non assumation par la femme de ses actes passés, (sauf en cas de viol).
          Enfin, toute ta diatribe restante ne m’intéresse pas. Je ne me base pas sur la Bible pour vivre. A dire vrai, cette dernière m’est même carrément indifférente. Au demeurant, je te ferais remarquer que les philosophes gracs ont pu nous parvenir grâce aux ordres monastiques, et que nombre de religieux ont participé à l’évolution de la science. Il faut savoir relativiser cher ami.

        • Tout ceci est un sujet complexe. Le tout est que la société doit bien se fixer une limite, reconnue comme étant la norme. Cette norme, qui a été pensée et mis en place. Pour l’instant, je ne déifie pas la vie au point de reconnaitre la vie de cet amas de cellules comme ayant un droit de propriété sur le corps de la femme. Si moi je suis en vis actuellement, c’est que malgré tout, ma mère m’a accepté en son sein.

          Ces cellules dont on parle servent énormément à faire accroitre la science bio-médicale. Vouloir définir le status légal de l’individu à un stade si précoce, c’est empêcher toute recherche biomédicale sur l’embryon. Si la science, n’avait pas investigué des domaines considérés comme « sacrés » ou intouchable par le publique (et quelque soit l’origine de leur vision sacré de la chose), l’homme n’aurais jamais pu découvrir quoi que ce soit du corps humain. Imagine l’époque où l’on pensait que la dissection d’un corps était un sacrilège ! Penses-tu vraiment que le discours que tu tiens est modéré ? Pourquoi avoir une vision aussi manichéenne des choses ? Quelle est son utilité finale ? J’ai l’impression que pour toi, c’est comme considérer dès le départ que c’est intouchable pour des raisons purement idéologique et subjective de ce qu’est l’individu et que tout intermédiaire amènerait forcément à devenir cruel au point de tuer un enfant (déjà né) qui ne pourrait se défendre. Est-ce vraiment ta visions des choses ? Les normes qui sont utilisées par la loi ont été très bien réfléchies. Après libre à toi de militer contre l’avortement mais sache que parallèlement à cela, ce genre d’attitude limite aussi le champs de la recherche, dont tu profiteras certainement des avancées de façon totalement hypocrite ainsi que toute ta descendance.

      • Oui, en effet, j’ai fait exprès de lancer le débat pour te titiller. Je ne suis pas aussi extrémiste que j’en ai l’air sur la question. Je pense juste qu’il convient de se méfier que l’avortement ne dérive pas sur l’eugénisme, ou que il soit contraint et forcé, comme certains régimes savent si bien faire.

        En utilisant des propos à la limite de l’extrême, je voulais juste dire par là que l’avortement reste un problème éthique et qu’il est donc normal que des personnes ou institutions soient contre ce dernier, même si ceci réduit de facto les libertés de la femme.

        En ce qui concerne la question de l’enrichissement personne, la position de l’Eglise en ce point, est plus compliquée qu’il n’y parait.

        En effet, je ne pense pas qu’elle condamne la richesse ou l’enrichissement personnel en tant que tel, mais le manque de charité de certains riches qui pourraient aider, éventuellement, le plus faible.

        J’ai effectivement lu le catéchisme de BenoÎt XVI (je suis certes athée mais de culture catholique à l’origine), et il me semble donc qu’il faut l’interpréter ainsi.

        Sans compter que les termes de richesse et de pauvreté, tout du moins dans le Nouveau Testament, relèvent plus souvent de l’ordre du symbolique (heureux les pauvre sde cœur, etc ) que de l’ordre matériel.

        Bref, tout ceci est bien plus complexe qu’il n’y paraît….. Comme toute chose humaine au demeurant !

    • « La valeur cardinale de l’Eglise est la Liberté ».
      Vous plaisantez, je suppose….

      • Commentaire destiné à Philippe Bouchat

        • Ben ouiche, lisez le catéchisme, et vous verrez ce que prône l’Eglise.Peut-être cela vous chagrine-t-il qu’il y ait des hommes qui prônent une vertu et appliquent le vice opposé? Certes, c’est attristant. Mais le problème n’est pas l’Eglise. C’est l’homme.

          • Si je comprends bien votre réponse, l’Eglise créée par l’homme est un modèle de vertu mais les hommes d’Eglise en font l’exact opposé. Donc les hommes d’Eglise agissent à contrario de ce qu’ils ont créé.
            De plus, le catéchisme n’est qu’une longue liste des interdits de sa vie afin de préparer sa mort. Je ne vois pas bien où se trouve l’apologie de la liberté là dedans…

          • Comment définiriez-vous une société libre ?

            Selon moi toute société se construit autour d’un cadre de référence qui ne peut être exempt de contrainte pour les individus, et qui doit obtenir une adhésion majoritaire afin de servir de socle à des institutions légitimes pour imposer ces contraintes.

            On peut le regretter, mais c’est vain.

            Le christianisme répond selon moi idéalement à ce cahier de charges.
            En effet le cadre qu’il définit est la morale chrétienne, qui est de nature idéaliste et abstraite, au rebours, par exemple, de la charia ou du communisme.

            Cette morale protège la liberté en interdisant de juger autrui. C’est le Christ qui jugera, et gare à vous si vous avez jugé autrui: Vous serez jugé à la même aune.
            Elle distingue ce qui relève de l’autorité religieuse et ce qui relève de l’autorité régalienne; et de cette séparation naît la société civile.
            Laïcité, subsidiarité, liberté, vérité sont des termes de l’anthropologie chrétienne.

            Le socialisme les dévoie pour en détruire l’objet.
            Croyez-vous que le mariage homosexuel libère l’individu ? En fait sa seule justification est d’abolir la responsabilité d’un choix de vie qui n’a aucun titre à être promu. Le mariage n’a jamais eu pour fonction d’entériner ce que souhaitent les couples, mais au contraire de les inciter à faire ce qui est contraire à leur envie mais utile à (et même vital pour) la société humaine.
            Or, abolir la responsabilité, c’est abolir la liberté.
            L’Église défend donc la liberté en s’opposant au mariage homosexuel, tout autant qu’à la répression de l’homosexualité.

            L’islam, qui veut supprimer la liberté de vivre en union homosexuelle, et le socialisme, qui veut en supprimer la responsabilité, sont en fait équivalents, bien qu’opposés en première analyse.
            Exactement comme le nazisme et le communisme aboutissent au même résultat avec des prémisses contraires en apparence.

            La doctrine chrétienne (catholique ou autre) permet de déjouer ces erreurs, que nous sommes condamnés à répéter sans son aide.

    • Jésus exhorte à donner, mais jamais, au grand jamais, il ne spolie.
      Or la spoliation est le principe même du socialisme, dont une grande partie de la rhétorique consiste à le légitimer (redistribution…).

      Je crois que les cathos s’y laissent souvent prendre et sont les idiots utiles du socialisme. Ils croient le socialisme proche d’eux parce qu’il prétend se soucier des pauvres et traite de morale.
      Ils se jettent dans la gueule du loup: Le socialisme est en fait une fausse religion qui n’a de cesse de détruire le christianisme.
      Il est bien plus proche de l’islam, dont il partage la finalité totalitaire.

      En fait Jésus, et les Églises chrétiennes à sa suite, revendique le magistère moral, mais interdit de châtier au nom de Dieu. C’est l’essence de la distinction entre Dieu et César.
      Or le socialisme revendique le magistère moral ET la fonction régalienne. Il utilise la seconde pour imposer la première (voir l’expulsion des congrégations entre 1880 et 1905).

      La liberté est une notion d’ordre anthropologique.
      Des Grecs ont pu la concevoir, mais il faut une religion pour en faire un principe de société. Seul le christianisme l’a permis, le socialisme nous ramène au totalitarisme, tentation première de l’homme (voir J-F Revel). Hélas.

      Ce n’est pas l’Église qui s’immisce dans les questions d’État, mais le socialisme qui contrôle l’État et utilise son monopole de la coercition pour imposer ses vues d’ordre religieux.
      La définition du mariage, par exemple, est d’ordre religieux. Plus généralement, l’enseignement moral aussi. En effet la morale est toujours perçue comme absolue, donc indissociable du spirituel.
      Le mariage pour tous tue la liberté parce qu’il n’est fondé que sur le souci d’abolir la responsabilité (en l’occurrence celle des homosexuels); le vrai mariage est de l’ordre du devoir, il est justifié par la nécessité de renouveler les générations dans les meilleures conditions, et non pour le bon plaisir des couples hétérosexuels.

      Le respect de la vie est du même ordre. L’avortement de masse le détruit. Comment convaincre un suicidaire que la mort n’est pas une solution à ses problèmes, quand on affirme que celle des enfants à naître résout les leurs ?
      La peine de mort est un autre point fr friction entre christianisme et autorité régalienne; toutefois son abolition EST UNE ERREUR selon la doctrine sociale de l’Église, en bonne application le distinction entre Dieu et César, puisque ce serait une intrusion de l’absolu, donc de Dieu, dans l’ordre régalien.

      Autrement dit: Non, il n’y a aucune immixtion de l’Église dans le champ régalien – il y a seulement des erreurs de la part de chrétiens victimes du matraquage socialiste, permis par sa mainmise sur l’État, l’enseignement et la presse, donc par son totalitarisme inhérent, donc par le fait que c’est une mouvement politique ET religieux.

  • Fqb,A priori, vous n’habitez déjà plus en France, vous avez une bonne culture et vous croyez au libéralisme. On ne peut servir Dieu et l’Argent : je ne vois pas le rapport. C’est une mauvaise interprétation biblique ! Comme le font le font certaines autres religions. L’humain, finalement, arrange toujours la religion pour l’adapter au contexte économique et politique du moment. Exemple les musulmans avec le vin et le cochon. Le cochon était malade, le vin, il fallait l’acheter ailleurs. La preuve, ils ont le droit de se déchirrer la tête avec de l’herbe à la place. Bref, on a le droit d’aimer Dieu et l’argent, et je le dis haut et fort, je crois en un truc qui a crée le monde, mais pas aux religions crées part l’humain….

    • « Vous ne pouvez servir Dieu et Mannon » – Matt. 6:24
      « Mammon, mot d’origine araméenne, signifiant « riche ». Néanmoins son étymologie est obscure. Certains le rapprochent de l’hébreu matmon, signifiant trésor, argent » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mammon)

      Je n’ai pas inventé ce que je dis. Je suis d’accord qu’il y a un apport indéniable du christianisme dans la notion moderne de la liberté vue par les libéraux classiques et libertariens.

      Tout ce que je voulais dire, c’est que
      1) le christianisme n’a pas le monopole de la notion de liberté (philosophes grecques antiques, bouddhisme, commerce et j’en passe, postérieurs au christianisme)
      2) vous négligez la puissance de l’envie, l’envie du profit maximum, qui motive l’homme à vouloir s’affranchir du maximum de contraintes nuisible à son enrichissement et qui n’a rien de chrétien et est juste issue d’une philosophie marchande. Ce que je veux dire, c’est que la liberté à la libéral classique s’explique très bien par une sorte d’utilitarisme assez puissant, totalement neutre en terme de morale. En ce sens, je trouve ça très hypocrite, anthropocentrique masturbatoire religieux de tout vouloir rapporter au christianisme. Certes il y a ci et là des choses qu’on peut connecter mais sachez où sont les limites. Vous ne faites qu’étaler votre ignorance de tous les autres facteurs contributeurs que vous ignorez.
      Vous attribuez facilement toutes les déviances religieuses sur la faute de l’homme, mais par contre, tout ce qui en ressort de bien serait forcément lié à l’apport spirituel du Messie ? Vous vous fourvoyez en puissance. L’homme est un fucking singe, comme n’importe quel mammifère, il hérite aussi de choses inhérentes à sa constitution et avec beaucoup de choses que vous ignorez sur sa capacité à être ce qu’il est aujourd’hui avec des explications beaucoup plus simples que des explications théologiques. Je suis convaincu que même sans Messie, le monde en serait arrivé à point de conception libéral du monde comme étant la seule voie stable de développement rien qu’en se basant sur des raisonnements utilitaristes. Lisez Robert Nozick. Il vous refait le monde d’aujourd’hui (jusqu’à la minarchie) à l’aide majoritairement de raisonnements utilitaristes. Alors ceux qui rapportent tout à l’apport évangélique et ne veulent en passer que par là, devront faire face au mur de toutes les incohérences inhérentes à toute métaphysique.

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