Le logiciel libre est l’avenir du logiciel

Dans l’économie numérique, les anciens modèles hérités du monde physique ne fonctionnent plus.

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Le logiciel libre est l’avenir du logiciel

Publié le 14 février 2013
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Dans l’économie numérique, les anciens modèles hérités du monde physique ne fonctionnent plus.

Par Thomas Ligneyrac.

Les brevets et les droits d’auteurs sont des interdictions de dupliquer des créations numériques, ceci dans le but de donner à ces dernières des propriétés économiques similaires aux créations du monde physique. Une création numérique est par nature dupliquable. Les brevets et les droits d’auteurs vont donc contre la nature des choses. Parions que leur usage déclinera.

Les trois niveaux d’accès aux produits numériques

Dans le contexte légal actuel, les interdictions de copies sont le cas normal. Aussi, protéger des créations numériques contre ces interdictions implique de mentionner explicitement que la copie est libre. C’est ainsi que le secteur logiciel a vu apparaitre les « logiciels libres ».

L’appellation « logiciel libre » inclut trois libertés : la liberté de copier et d’utiliser le logiciel, la liberté de regarder le code source (avant compilation en code machine), c’est-à-dire de voir comment le logiciel est fait, puis la liberté de réutiliser ce code source pour fabriquer une variante ou un nouveau logiciel.

À mon sens seule la liberté de copier est véritablement inhérente aux produits numériques. Le code source est au logiciel ce que la recette de cuisine est au biscuit : sauf s’il a un intérêt à la publier, le créateur conservera secrète sa recette et vendra les biscuits. Le concurrent tentera éventuellement de reconstituer la recette en analysant le biscuit, l’opération est difficile et parfois même moralement condamnable, mais il est heureux qu’il ne soit pas possible de la rendre illégale. Dans le secteur du logiciel, l’opération équivalente se fait au moyen d’un désassembleur et est tout aussi difficile, éventuellement moralement condamnable, et… malheureusement illégale.

Attardons-nous sur les deux autres libertés : celle de regarder le code source (la recette de fabrication) et celle de modifier ce code source pour créer un nouveau produit. Ces deux libertés sont couplées car il n’y aurait pas grand sens à faire l’effort de comprendre la fabrication sans en tirer un profit quelconque. Et cela est également vrai en dehors du secteur logiciel : l’écrivain publie au format PDF ou epub et conserve pour lui le fichier originel du traitement de texte, le graphiste publie un fichier image et non pas le fichier Photoshop, etc.

Aussi on peut distinguer trois niveaux d’accès aux créations numériques :

  1. les produits numériques dont le code source (les fichiers de travail) est gardé secret (mais ils restent copiables et utilisables) ;
  2. les produits numériques dont le code source est publié et réutilisable (en plus d’être copiables et utilisables) ;
  3. l’interdiction de copie par des artifices juridiques contre nature.

J’ai mis l’interdiction de copie en dernier car elle est vouée à l’obsolescence. Seules les deux premières options sont naturelles, mais alors les anciens modèles économiques hérités du monde physique ne fonctionnent plus.

Les créateurs individuels dans l’économie numérique

Un modèle qui reste largement à développer est le don de charité. En France le mot « charité » est souvent employé à tort dans le sens de « pitié ». Si on lui donne son véritable sens, à savoir, l’« amour », le véritable amour désintéressé envers autrui, et cela inclut la reconnaissance en vérité, il est crédible que la rémunération puisse fonctionner. Qui ne paierait pas une bière ou un café au bon gars qui a fabriqué tel outil « dont je me sers chaque jour » ou telle œuvre musicale « que j’apprécie tant » ? Il y a certainement un créneau économique pour la charité.

À titre personnel j’attends l’organisme qui se chargera de simplifier le paiement des dons et de gérer la distribution vers les créateurs, je lui confierai la rémunération de mes propres travaux.

Mais, pour de multiples bonnes raisons, la rémunération par charité s’applique à des individus plus qu’à des entreprises.

Les entreprises à but lucratif dans l’économie numérique

Le mode de rémunération d’un producteur numérique n’est pas celui d’un producteur industriel. Le produit industriel a par nature un coût de duplication et l’industriel est précisément focalisé sur sa diminution pour vendre plus d’exemplaires ou avec plus de marge. Le produit logiciel est au contraire multipliable sans frais et son producteur est alors focalisé sur l’amélioration du produit plus que sur la logistique.

• Vendre un produit numérique

Si les biscuits industriels devenaient multipliables sans coût, le producteur de biscuits n’en vendrait qu’un puisque ses clients se chargeraient ensuite de le dupliquer. L’éditeur d’un logiciel est dans cette situation folle du producteur de « biscuits multipliables » et plutôt que de vendre les biscuits il ferait mieux de vendre des « abonnements à des améliorations de biscuits ».

Plaçons-nous dans le cas où le client est lui-même une entreprise. Puisque la duplication n’a aucune valeur ajoutée c’est l’amélioration qui en a. Un client rechignera toujours à payer trente exemplaires du même logiciel pour ses trente employés. Il est prêt en revanche à payer pour utiliser « le même produit mais en mieux ». On pourrait penser que, si le produit est dupliquable, le client sera tenté de se fournir chez son voisin et ainsi ne rien payer. Mais quelle garantie d’authenticité (et donc de sécurité) aurait-il alors ? Et qu’en serait-il du retard ou de l’incertitude sur les mises à jour ? Même pour les besoins les plus communs, si une entreprise utilise un logiciel développé à l’extérieur de l’entreprise, c’est précisément qu’elle ne souhaite pas gérer en interne la création ou l’évolution de ce logiciel. Un éditeur de logiciel pourrait alors, par contrat, interdire à ses clients de copier le logiciel en dehors du cadre de l’entreprise. Dans la plupart des cas cette condition serait respectée puisque le client : 1. trouve un intérêt à conserver de bons rapports avec son fournisseur dans la mesure où il a besoin des mises à jour, 2. ne trouve pas d’intérêt à diffuser le logiciel en externe, cela n’ayant pas de rapport avec son activité.

La vente d’abonnements de mises à jour est peut-être plus difficilement applicable aux particuliers. Quoique avec une offre et des tarifs adaptés, qui sait ?

Ce mode de rémunération est plus logique avec un code source conservé secret. En effet, les concurrents plus que les clients et les partenaires verraient un intérêt à regarder et réutiliser le code source.

• Vendre un service sur le Web

Dans le cas d’un service mis à disposition sur le Web (« en ligne »), seule une petite partie du logiciel est récupérée par le client. Aussi la copie du produit complet est impossible. La vente d’un service sur le Web obéit donc plutôt aux règles de l’économie traditionnelle.

Certes, il se trouve que les utilisateurs du Web refusent de payer. La cause est ici dans les habitudes liées à Internet – car Internet est rempli de bénévoles et c’est ce qui le rend fantastique – et non pas dans la nature numérique des choses.

Un mot ici sur les publicités. Une manière répandue de se rémunérer sur un service gratuit est de s’appuyer sur l’économie des biens physiques en utilisant les biens numériques comme panneaux publicitaires. C’est notamment ainsi que se financent certaines messageries numériques gratuites et de nombreux sites Web. J’avoue que je crois assez peu à une généralisation de ce système sur le long terme. Le Web ne restera pas une annexe de l’économie des biens physiques.

L’aboutissement du logiciel est le logiciel libre

Une image. La production à but lucratif d’un logiciel ressemble à une échappée dans une course cycliste : 1. Le producteur crée un logiciel en avance dans son domaine, il le diffuse en conservant secret le code source. 2. Le producteur innove sans cesse pour vendre et se maintenir devant la concurrence. 3. Au fur et à mesure que la qualité des logiciels concurrents se rapprochent, le choix devient, libérer le code source ou devenir un acteur marginal.

Au passage, dès la première étape le producteur peut trouver un intérêt à libérer certaines briques de son produit, cela lui permet de mutualiser le développement de ces briques avec d’autres acteurs. Par exemple Cassandra fut libéré par Facebook et passé sous le contrôle de la fondation Apache, avant d’être adopté par Twitter.

Et voilà comment au bout du compte le logiciel libre est l’avenir du logiciel.

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  • Je trouve le raisonnement ici somme toute assez simpliste. Difficile de dire, dans un monde ou le droit d’auteur n’existe plus, quel stratégie sera préférée par les acteurs du milieu.
    Le génie humain fait que de nouvelles façon de commercer pourront émerger, et que d’autres seront remis au gout du jour.
    Pour donner des exemples, les DRMs sont toujours une solution d’actualité, preuve en est de la PS3 (qui est suffisament chiante pour que quasiment personne ne la crack).
    Le secret industriel en gardant les morceaux sensibles, voire tout le calcul sur un serveur est une autre méthode qui a le vent en poupe en ce moment (cloud).
    Et enfin, des droit d’auteur like pourraient refaire surface (par contrat utilisateur, comme rapidement évoqué dans l’article) aidés par la technique (watermark ou autre).
    En tout état de cause, pour l’instant, j’ai plutôt l’impression que le logiciel libre est en train de s’essoufler, comme passé de mode.
    Je ne pense pas qu’il va disparaître, mais je suis a peu près certain qu’avec ou sans droit d’auteur, ce n’est pas le business model ultime du logiciel.

    • Hormis un contrat béton inadapté au grand public, seul le SaaS me parait pérenne, les DRM étant handicapant proportionnellement à leur efficacité (en gros). Le libre a largement sa place (les applications critiques, standards, commandes publiques, etc..) et un accès de qualité professionnel au stock pourrait financer le flux (en plus des partenariats type Deezer-Orange, publicités et autres), tout en permettant aux amateurs d’échanger librement. Cette dernière modalité me parait pouvoir fonctionner pour les autres produits virtuels, quitte à ce que messieurs les zartistes et autres zéyandroa y perdent quelque peu.

      • Pour les DRMs, vous parlez de l’état actuel. Rien ne garantie que ce soit vrai dans le futur. La DRM ps3 est encore une fois plus que convaincante.
        Tant que ce n’est pas appliqué, toutes ces prédictions sur la suprématie du libre sont du même niveau que celles des météorologistes. Du pipo.

        • « Le libre a largement sa place […] »
          Je parle plus de viabilité (déjà appliquée) que de suprématie, hein. Et concernant les DRM, tant que ce n’est pas appliqué, c’est du pipo.

  • Le problème du logiciel est le même que celui de tout ce qui est virtuel.

    On ne vend pas le produit d’origine qui a demandé beaucoup d’efforts, mais on vend une copie qui n’a demandée quasiment aucun effort, et que l’on interdit par le biais de l’État à son possesseur de copier à son tour.

    Ce système est typique du capitalisme de connivence, et c’est en offrant cet argent facile, qu’il a permis aux dirigeants de Microsoft d’être parmi les plus riches de la planète…

    En réalité, si l’État ne se mêlait pas de cela, on aurait trouvé un autre business modèle dans lequel il aurait été tout-à-fait possible de copier un logiciel, une musique et un film, tout en rémunérant les auteurs.

    D’ailleurs, les modèles existent déjà, l’investissement logiciel devrait être rémunéré non pas via les copies vendues, mais via un système de fondation, ou d’hébergement, ou de vente hardware, ou de vente de services, etc…Quant aux films et musiques, des mécennes ou des sponsors suffiraient pleinement à faire vivre les artistes.

    Mais une fois de plus, on préfère utiliser l’État pour se faire de l’argent facile…

    • Je ne sais pas quelle valeur vous donnez au contrat dans votre utopie libérale, mais, le copyright peut aussi être vu comme un simple contrat. Demander à la justice de résoudre un conflit de contrat peut être vu comme tout à fait légitime, et pour ma part, ce qui me pose problème actuellement, est plus l’inversion des charges, et le coté inaliénable de certains droits.

      Et ce n’est pas de l’argent facile (vous le dites vous-même, la copie originale a demandé beaucoup d’effort), ni du capitalisme de connivence, mais une portion du droit positif avec lequel vous n’êtes philosophiquement pas d’accord (ce qui est tout à fait honorable). Ce n’est pas comme si Microsoft avait eu des subventions.

      Après sans l’intervention de l’état, l’homme aurait probablement effectivement trouvé un autre moyen.

      Et pour les films et la musiques, vous oubliez la diffusion en cercle restreint encadré (cinéma, opéra, concert, cercle de lecture, salle d’arcade, etc.), ainsi que la commande (relativement fréquent pour l’art).

    • aloygah: « On ne vend pas le produit d’origine qui a demandé beaucoup d’efforts, mais on vend une copie qui n’a demandée quasiment aucun effort »

      Donc le premier acheteur paie 1’450’000 euro son DVD (original) et tous les suivants le copient gratuit. Logique !

      Sinon on revient au modèle libéral: des boites vendent un produit qui leur à couté très cher en développement que l’acheteur est libre de prendre ou pas à ce prix, le marché décide qui survit ou qui meure.

      • @ llmryn

        Non, parce que même le premier acheteur d’un DVD n’achète pas le produit original, mais seulement une copie… L’original est toujours détenu par l’entreprise.

        C’est exactement pareil en peinture: l’œuvre originale d’un maître vaut toujours bien plus cher que les copies, aussi bonnes soient-elles, qui en sont faites.

        À partir du moment où tout un chacun peut recopier quasiment sans effort une œuvre originale, le business modèle qui consisterait à répartir les coûts de recherches sur les ventes de copies ne peut pas fonctionner.

        En réalité, il ne se maintient qu’à cause de l’intervention de l’État (qui est le seul qui peut maintenir un système insensé). Si l’État avait laissé faire, comme il l’aurait dû, les entreprises auraient depuis longtemps choisi un autre business modèle adapté à cette situation. Mais évidemment, elles n’auraient pas pu faire autant de bénéfices…

        • ————————————————————————————-
          aloygah: « (qui est le seul qui peut maintenir un système insensé) »
          ————————————————————————————-

          Quel système insensé ? Des produits qui prennent des dizaine de milliers d’heures de travail sont consommé par des gens qui rémunèrent ces efforts et permettent de créer d’autres produits. Ça roule !

          Le pillage du travail des autres est plus censé selon toi ou tu cherche un justification morale à tes actes ?

          • maintenant si il ne faut aucun effort pour acheter et que copie ne représente pas un effort, ce système ne produit plus rien.

            Un peu comme un virus !

  • Puisqu’on vous dit que Jesus a volé le boulanger ! Notre chère baguette aurait-elle été inventée si on avait continué à piller ainsi l’artisan ?! Imaginez l’horrible monde dans lequel nous vivrions si tout était duplicable aussi facilement qu’un vulgaire ebook…

    • @ Sansintérêt

      Horrible monde? Ce serait la fin de la pauvreté… 

      Et oui, on continuerait d’innover, car l’innovation est bien plus une forme d’art, qu’un travail mercantile.

      • « l’innovation est bien plus une forme d’art, qu’un travail mercantile »
        Pardon, mais c’est assez drôle comme affirmation.

    • Sérieusement, il faut arrêter avec cet exemple de la baguette de pain, et revenir à des exemples du monde réel.
      Je trouve que pour convaincre, il vaut mieux expliquer comment par exemple une entreprise pharmaceutique pourrait rentrer dans ses frais et/ou trouver l’investissement de 10 ans de travail de 50 chercheurs. Ou expliquer pourquoi cette recherche n’aurait pu lieu d’être (pour une raison x ou y). Idem pour les livres / films / produits musicaux.

      • @ Greg42

        Quand on voit ce que l’on peut récolter dans des campagnes contre le sida ou le cancer, il n’y a pas tellement à s’inquiéter.

        Et à côté de cela, il y aura les assurances maladies qui auront intérêt à voir se développer des médicaments qui réduiraient les maladies, il y a aussi le sponsoring, car si aujourd’hui une entreprise trouve intérêt à lier son nom à du foot, à plus forte raison dans le domaine de la santé, et enfin la charité, notamment pour les recherches sur les maladies rares.

        • 🙂 relisez moi, vous verrez que je suis d’accord sur beaucoup de points.
          Je dis juste que prendre un exemple imaginaire et non contemporain n’est pas très persuasif.

      • « il vaut mieux expliquer comment par exemple une entreprise pharmaceutique pourrait rentrer dans ses frais et/ou trouver l’investissement de 10 ans de travail de 50 chercheurs. »
        Je me moque bien de combien de chercheur on pourrait faire travailler en doublant les impôts, Jesus n’a pas volé le boulanger, point. On nous traite de voleur à longueur de journée mais nous n’avons pas à prouver notre innocence. Il manque d’argent, moi aussi, alors qu’on ne me demande pas de leur trouver un business model à leur place. L’imprimante 3D pointe le bout de son nez, et je compte bien en profiter (est-ce assez réel là ?). Dans un monde ou l’immense majorité des biens matériels sont soumis à diverses formes de propriété intellectuelle, la propriété classique est morte.

        • Non, vous n’êtes pas un voleur au sens traditionnel.
          Mais profiter du fruit travail d’autrui sans aucune contrepartie est pour le moins discutable moralement.
          Tout comme violer un contrat 😉
          Encore une fois, tout dépends de la valeur que vous donnez au contrat, mais je trouve peu probable qu’une société puisse prospérer sans contrat, et le copyright peut aussi être vu comme tel, bref.

          • @ Sansintérêt

            La propriété classique continue d’exister, ce sont les droits de copyright qui sont morts. Et c’est tant mieux, si la propriété est un des piliers du libéralisme, le copyright n’est rien d’autre que l’intervention abusive d’une clause avec la complicité de l’État.

            @ Greg42

            « relisez moi, vous verrez que je suis d’accord sur beaucoup de points »

            J’ai relu, et je ne partage pas du tout votre avis. Sur le logiciel libre par exemple, Android est libre et est en train de s’imposer dans les OS tout public, ce n’est pas rien… sans même parler des technologies du Web.

            « Pardon, mais c’est assez drôle comme affirmation. »

            C’est pourtant une réalité observable, la plupart des inventeurs ne sont pas ceux qui profitent le plus de leur invention…

            Sinon, nous profitons tous les jours de nombreuses inventions dont les inventeurs sont morts depuis longtemps, sans qu’ils en reçoivent la moindre contrepartie.

            Le copyright n’est pas un contrat, mais une clause d’un contrat qui est abusive. Le contrat n’est rien d’autre qu’un engagement passé entre deux parties. Or, le rôle de l’État n’est pas d’obliger les gens à tenir leurs engagements, car là on tomberait dans le totalitarisme, mais de défendre les droits naturels des gens. Tant que le non-respect d’un contrat ne viole pas le droit naturel d’un individu, l’État n’a pas à intervenir.

          • @ Greg42

            Copier n’est pas voler. Ce sont les grandes entreprises (avec la complicité de l’État) qui ont déformées le sens du mot « voler » pour tenter de justifier leurs clauses abusives.

            Voler signifie: « Prendre furtivement ou par force la chose d’autrui », et l’État doit défendre l’individu contre les voleurs, car la propriété (naturelle) est un droit naturel.

            Par contre, lorsque je copie ou reproduis quelque chose, je ne m’en prends pas à la propriété (naturelle) de quelqu’un, il ne s’agit en aucun cas de vol. L’État ne devrait donc pas intervenir contre les copieurs, même quand ceux-ci violent la clause d’un contrat. Il ne doit intervenir que contre les voleurs.

          • @aloygah:
            Une énième tirade sur le vol (un copié collé?). J’ai dit ou ça qu’il y avait un vol ?

            La concurrence se fait généralement sur l’innovation, et la valeur ajoutée des entreprises tiens de leur capacité à innover. Que nous utilisions tout les jours des inventions sans contrepartie pour leur créateur est vrai, dire que l’innovation c’est de l’art est simplement faux. Le moteur de croissance est bien l’innovation.

            Ensuite dire qu’un contrat n’est pas exécutoire, même Rothbard ne la fait pas celle la ! Dans un univers miniarchiste, c’est bien à l’état de se poser en arbitre. Tout comme anarcapie, il y a aussi des arbitrage.
            Et le lien avec totalitarisme, j’ai vraiment du mal à le voir la, mais alors vraiment ! (Totalitarisme => Tout dans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État)

          • @ Greg42

            Déjà, je ne fais quasiment jamais de copié-collé… (Hé oui, on peut défendre la copie en étant du côté des créateurs), j’ai parlé du vol à cause de votre remarque:

            « Non, vous n’êtes pas un voleur au sens traditionnel. »

            Ensuite, je défends le libéralisme classique qui repose sur le droit naturel, peu m’importe si d’autres courants libéraux ont un avis contraire là-dessus, je recherche la justice et non le consensus.

            Enfin, la concurrence ne se fait pas sur l’innovation, mais sur la valeur ajoutée. L’innovation peut apporter de la valeur ajoutée et rendre le produit plus intéressant, mais elle peut aussi en enlever et rendre le produit moins intéressant, les exemples d’innovations désastreuses sont nombreux…

          • « Mais profiter du fruit travail d’autrui sans aucune contrepartie est pour le moins discutable moralement. »
            Vous profitez tous les jours du travail d’autrui sans contrepartie, comme tout le monde.

            « Tout comme violer un contrat 😉 »
            Je dispose de quelques arguments pour ma défense :
            _ La difficile distinction entre site/contenu légal et illégal;
            _ L’aspect privé de nombre de mes échanges (qui correspond à une taxe sur tout possesseur de support numérique…);
            _ Le fait qu’un contenu ai déjà été diffusé dans un média gratuit et qu’au lieu de m’embêter à programmer l’enregistrement, il est juste plus pratique de le télécharger;
            _ Le fait que les termes du « contrat » ont la fâcheuse tendance à évoluer, et systématiquement en défaveur des consommateurs;
            _ Le fait que 100% des gens qui osent chantonner en public soient dans l’illégalité;
            _ etc..

            Ne parlons pas de l’interdiction de réinvention, de l’arbitraire quant à ce qui est appropriable ou non, plagiat ou inspiration, ou encore du fait que quelqu’un puisse bâtir un contrat sur quelque chose qui ne lui appartient pas. Le secret peut être contractualisé mais je ne suis pas responsable du fait que quelqu’un me l’ai dévoilé.

      • Ahem… L’industrie pharmaceutique ? Mauvais exemple s’il en est…

        Ainsi, je me souviendrai toute ma vie de mon premier cours de pharmacologie à la Pitié par le Pr. SIMON, une sommité en la matière à l’époque.

        Dans ce cours (il y a environ 30 ans de cela…), le Pr. SIMON nous expliqua que l’Industrie investit environ 5 % de son Chiffre d’affaire dans la recherche… et 20 % dans la publicité/promotion.

        Alors, de grâce, cessez donc de mettre en avant les tonnes d’argent investies par cette même industrie dans la recherche… La réalité parle d’elle-même. (Et pourtant, Dieu sait que je ne suis pas un marxiste !)

        • Quel est le montant dépensé en marketing par les resto du coeur?
          Et quel est votre point au juste ? L’entreprise gère comme elle veux sont capital non ?

          • On est bien d’accord : l’industrie a bien le droit de gérer ses revenus comme elle l’entend ! Et je n’ai strictement rien à dire là-dessus !!!! Je le répète, je ne suis pas un marxiste et n’ai strictement aucune intention de légiférer en la matière.

            Mais quand on me sort l’argument : « …Je trouve que pour convaincre, il vaut mieux expliquer comment par exemple une entreprise pharmaceutique pourrait rentrer dans ses frais et/ou trouver l’investissement de 10 ans de travail de 50 chercheurs…. », cet argument me paraît plutôt discutable en la matière. C’est tout.

        • L’entreprise monopolise une protéine et ce ni à l’État ni au PDG qu’il revient de décréter qu’il s’agit d’une invention plus que d’une découverte et d’empêcher le ré-inventeur/re-découvreur de profiter du fruit de son travail.

  • L’auteur n’a de toute évidence jamais écrit un logiciel de sa vie.

    Et il reprend comme un mouton la propagande de Stallman…

    La liberté, pour un créateur de logiciel, c’est la liberté de choisir la licence du logiciel : le créateur est libre de donner le code source ou non, de faire payer une licence d’utilisation ou non. Personne ne peut lui dire ce qu’il est préférable de faire.

    Si un utilisateur n’est pas content de la licence, il peut tout à fait réécrire le logiciel de zéro.

    D’ailleurs, en reprenant mot pour mot ce que dit Stallman, l’auteur de l’article oublie que c’est applicable à plein d’autres domaines : imaginez l’article réécrit avec les composantes suivantes :

    -La cuisine : le logiciel est remplacé par le plat servi, le code source est remplacé par la recette.
    -Le cinéma : le logiciel est remplacé par le film, le code source est remplacé par les fichiers bruts après tournage
    -La musique : le logiciel est remplacé par le fichier audio, le code source est remplacé par les fichiers séparés de chacune des pistes.

    Pourquoi ne voit-on pas de diatribe sur Internet, expliquant que les grands chefs devraient donner leurs recettes, pour que tout le monde puisse les étudier et les améliorer ?

    De toute façon, améliorer la recette d’un grand chef ne peut pas être fait par n’importe-qui, de même que modifier le code d’un logiciel complexe demande de grandes compétences et beaucoup de temps.

    Alors, pourquoi le logiciel libre serait « l’aboutissement du logiciel », et rien pour les autres productions numériques duplicables à souhait sans coût ?

    Aucun ayatollah du logiciel libre n’a pu me l’expliquer. Alors, je continue ma vie comme avant : je développe et vends des logiciels non-libres, et parfois je développe ou j’aide au développement des logiciels libres, sans clamer sur tous les toits que le logiciel libre est supérieur (alors que j’aurais beaucoup plus de légitimité que l’auteur de cet « article ») : chacun est libre de développer des logiciels comme il l’entend, et chacun est libre de choisir ses logiciels comme il l’entend (sachant que pour l’énorme majorité de la population, cela consiste à choisir le logiciel qui fonctionne le mieux pour son besoin, peu importe la licence).

    Bref. Un article inutile, un raisonnement vide de sens, un auteur qui ne connaît pas son sujet mais se croit suffisamment légitime pour être publié.

    • @ Fwh

      L’auteur ne remet pas en question le choix de ne pas publier les sources de ses logiciels.

      Il met simplement en évidence le fait que le libre court après le propriétaire: le jour où le logiciel propriétaire ne se démarquera plus du libre, les gens préféreront le libre de manière évidente.

      Après la question est de savoir si ce jour arrivera… Pour ma part, je pense que ce n’est pas pour demain et que vous pourrez encore vendre beaucoup de logiciels d’ici-là.

      • « le jour où le logiciel propriétaire ne se démarquera plus du libre, les gens préféreront le libre de manière évidente »

        Prouvez-le. Dans bien des cas, les gens préfèrent un logiciel propriétaire et payant parce que la boîte qui le crée est bien plus encline à écouter les suggestions de ses clients, qui iront voir ailleurs s’ils ne sont pas écoutés.

        C’est un exemple comme un autre, mais je suis certain que jamais l’un ni l’autre prendront le dessus : le libre et le propriétaire se complémentent. Au quotidien, j’utilise à peu près autant de logiciels libres que de logiciels propriétaires. Et il m’arrive de pester sur les uns comme sur les autres.

        Au fait, je donne toujours les sources avec mes logiciels, ça n’en fait pas pour autant des logiciels libres (je développe à la demande pour des entreprises).

        De même, je développe parfois des logiciels pendant mon temps libre, et je n’ai aucun problème à les distribuer sous licence libre, mais je choisis le licence Apache, MIT, ou BSD, car contrairement à l’auteur de l’article, je ne me laisse pas avoir par la propagande de Stallman, ses 4 libertés arbitrairement choisies (ça rappelle l’URSS), et sa licence libre remplie de restrictions.

        • @ Fwh

          À partir du moment où vous fournissez le code source à vos clients, vous n’êtes pas dans la situation que j’ai cru comprendre de l’article qui est en premier celle de gagner de l’argent sur la vente de licence de logiciels avec copyright interdisant la copie (mais je trouve que l’article n’était pas très clair).

          En réalité, vous vendez votre savoir-faire à vos clients, bien plus que vos logiciels, et c’est pour cela que vous ne risquez pas grand chose à leur laisser le code source, car ils ne voudront de toute manière pas vous remplacer par quelqu’un d’autre ou ne le feront qu’en ultime nécessité.

          Contrairement à la vente de licences, votre business modèle n’a pas besoin d’intervention étatique pour fonctionner, et je pense même qu’il va se développer, les besoins étant infinis pour les entreprises…

      • ————————————————————————————–
        aloygah: « le jour où le logiciel propriétaire ne se démarquera plus du libre, les gens préféreront le libre de manière évidente.  »
        ————————————————————————————–

        Créer des logiciel à toujours été ouvert à tous la seule raison pour laquelle il s’en vend encore c’est que les développeurs sont dotés d’un estomac et qu’on n’écrit pas un logiciel moderne en rentrant du boulot le soir. C’est du plein temps, c’est une carrière, c’est un savoir faire bien plus complexe que de la boulangerie mais ça mérite tout autant une rémunération.

        Si faire des logiciels d’aussi bonne qualité que les trucs commerciaux étaient si facile ça fait bel lurette qu’effectivement tous les logiciels seraient gratuit (Ou auraient leurs contrepartie gratuite) mais ce n’est pas le cas.

        Je travail, je demande un prix, tu aime tu paie sinon tu ne consomme pas. Si la facilité de pillage conditionnait les droits des gens le vol de vélo ne serait pas un délit.

        • @ llmryn

          Mais il est évident que les développeurs font un travail complexe qui mérite une bonne rémunération. La problématique n’est pas là. La problématique, c’est le business-modèle à adopter.

          Le business-modèle de Fwh est un business qui est juste et qui fonctionne.

          Le business-modèle des licences est un business qui n’est pas juste, et qui ne fonctionne qu’à cause de l’interventionnisme de l’État.

          Après, la faute n’est pas aux développeurs qui doivent bien prendre les moyens à leur disposition pour se faire rémunérer leur travail, mais la faute est au législateur qui a mis en place ces règles de copyright.

          • « Le business-modèle des licences est un business qui n’est pas juste, et qui ne fonctionne qu’à cause de l’interventionnisme de l’État. »

            En quoi est-il injuste ? Et qu’est-ce que l’État a à voir avec ?

            Ce business model est exactement le même que celui des films ou de la musique : produire un film ou un titre demande beaucoup de travail, le dupliquer est (presque) gratuit et illimité.

            Pour autant, on vend des licences sur ces produits, parce qu’on sait bien que le client n’acceptera pas de payer des millions pour acheter les droits complets : primo, il n’en à rien à faire, et deuxio, c’est trop cher.

            Donc, le marché se régule de lui-même : la solution est toute trouvée, on vend au client une licence d’utilisation à un prix raisonnable, et on lui donne une forme utilisable, duplicable certes (mais sans le droit de le dupliquer), mais pas la forme d’origine qui permettrait d’y faire aisément des modifications (mais le client ne veut pas y faire des modifications).

            En résumé : le client veut UTILISER le produit. On lui vend une licence d’UTILISATION peu onéreuse. Tout le monde est content.

            Donc : en quoi est-ce injuste ? À quel moment l’État est intervenu ?

            Si le client veut modifier ou redistribuer le produit, plusieurs choix s’offrent à lui : soit il rachète les droits sur le produit (beaucoup plus cher évidemment), soit il se tourne vers un logiciel libre (pas forcément équivalent), soit il redéveloppe le produit (investissement en temps et/ou argent conséquent, qu’a fait l’auteur original).

            Je répète : en quoi est-ce injuste ? À quel moment l’État est intervenu ?

            Dans le cas d’un logiciel libre, l’auteur a décidé qu’il ne souhaitait pas faire de bénéfice en vendant des licences d’utilisation. Je ne vois pas en quoi c’est un choix supérieur aux autres : c’est juste le choix de l’auteur.

          • @ Fwh

            « Ce business model est exactement le même que celui des films ou de la musique : produire un film ou un titre demande beaucoup de travail, le dupliquer est (presque) gratuit et illimité. »

            Oui, et ce modèle est aussi injuste pour les films et la musique (un peu moins cependant, car il est moins restrictif que pour les logiciels).

            Et il est injuste car il repose sur le fait que l’État interdise les copies, fasse la traque aux copieurs et les punisse.

            Si l’État ne faisait pas cela, personne n’accepterait de payer pour obtenir une simple copie que l’on pourrait avoir quasi-gratuitement sur Internet…

            Par contre, les gens seraient prêts à payer pour pouvoir profiter des services que rend le software, il suffirait donc au développeur de trouver un autre moyen d’être rémunéré, qui ne repose pas sur la vente de copies, mais plus directement sur les services qu’il rend à la société, de même pour le musicien ou l’acteur.

          • @aloygah : donc selon vous, la propriété intellectuelle ne devrait pas exister, si j’ai bien compris.

            Dans votre monde parfait, cela aurait une conséquence que vous n’avez visiblement pas étudiée : PERSONNE ne produirait des logiciels (ou de la musique ou des films) s’il ne pouvait pas avoir un retour sur investissement.

            Quant à « trouver d’autres formes de rémunération », laissez-moi rire. J’imagine que vous pensez au support. Quand bien même cela peut fonctionner dans certains cas (exemple : support sur des frameworks, donc à d’autres développeurs), cela ne fonctionnera jamais pour les jeux, par exemple : qui irait acheter du support sur un jeu ? Pareil pour les applis, notamment celles qu’on trouve sur nos smartphones : qui irait payer pour du support pour une telle appli.

            Ensuite, de quel droit décrétez-vous que, après avoir passé 2 ans à developper mon logiciel, je devrais le distribuer sans contrepartie, et ensuite ouvrir une ligne téléphonique pour répondre toute la journée à des clients, et gagner enfin mes premiers euros (si toutefois quelqu’un décide qu’il a besoin de support…), alors que ce n’est pas mon boulot ? Vous rêvez éveillé.

            Encore une fois, il n’y a aucune injustice à la propriété intellectuelle : c’est une forme de propriété privée comme une autre, et donc un des droits de l’Homme.

          • @ Fwh

            Quantité de gens produisent des logiciels, de la musique et des films sans toucher le moindre rond. Et c’est même en progression, vu les coûts toujours plus bas pour arriver à ces productions et les satisfactions morales que cela donne.

            Ensuite, vous avez trouvé une autre forme de rémunération que la vente de licence de logiciel, puisque ce n’est pas vos logiciels que vous vendez, mais votre savoir-faire.

            Alors certes, cette manière de fonctionner est particulièrement adaptée au logiciel sur-mesure. Pour les jeux et applications grand public, cela ne marcherait pas. Dans ces cas de figure, il y a plein d’autres manières de lever des fonds: fondation, sponsoring, publicité, services supplémentaire comme la possibilité de demander des nouvelles fonctionnalités, service de cloud, mécennes, dons, etc, etc…

            À partir du moment où des gens seront prêts à payer, même sans lois sur copyright, on trouvera des financements et de l’argent à se faire pour répondre à la demande, il n’y a pas à se soucier de cela.

            Je n’ai jamais dit que vous deviez distribuer votre logiciel sans contrepartie, je suis simplement pour la suppression des lois sur le copyright, qui dans votre cas, ne changerait rien, puisque vous n’en avez pas besoin pour toucher un salaire pour votre travail.

            La propriété intellectuelle est une imposture. Les idées n’appartiennent à personne, puisqu’une même idée peut venir à plusieurs personnes en même temps, et il n’y a aucune justice à prétendre que la première qui arrive à la faire reconnaître par l’État puisse en obtenir le monopole.

          • Aloygah, vous affirmez que « si l’État ne faisait pas cela, personne n’accepterait de payer pour obtenir une simple copie que l’on pourrait avoir quasi-gratuitement sur Internet » mais la réponse à cet argument fallacieux vous a déjà été donnée.

            Ce n’est pas parce que le pillage est facile que ça vous autorise à piller. Ce n’est parce que ma porte est ouverte que ça autorise quiconque à rentrer chez moi et se servir dans le frigo ou dormir sous mon toit. Copier un produit, même virtuel, est nécessairement du vol lorsque vous ne prenez pas soin de savoir si l’auteur de ce produit vous autorise effectivement à en jouir.

            Quoi que vous pensez, et peu importe la législation, vous êtes soumis au devoir moral de ne pas voler. Même si l’Etat n’intervenait pas ou, pire, légalisait la copie pirate, vous restez moralement un voleur dès lors que vous jouissez d’un bien sans l’avoir échangé contre un autre bien avec son propriétaire légitime, sauf accord explicite et public de son auteur. Vous ne pouvez pas ne pas savoir que ce bien ne vous appartient pas et que, de ce fait, par principe, vous ne devez pas vous l’approprier, l’altérer, le détruire ou en jouir. Même pas en rêve !

            D’ailleurs, le terme virtuel est vraiment inapproprié : l’effort des auteurs des produits couverts par la propriété intellectuelle n’a rien de virtuel, bien au contraire.

            L’Etat intervient dans la propriété intellectuelle non pas artificiellement mais pour faire respecter le droit naturel des propriétaires, droit qui, sans cela, resterait une expression vide de sens. Cette intervention est doublement légitime car elle consiste en une mission non seulement régalienne (seul l’Etat peut assurer ou déléguer cette mission qui repose sur la centralisation de l’information et la sanction des voleurs) mais également morale (respect de la liberté et du droit de propriété), dans le respect des principes libéraux de subsidiarité et de suppléance.

            L’institution du droit de propriété est libérale tandis que son absence est illibérale. Après, il peut y avoir certains abus de droit relevant d’un arbitrage politique, mais cela ne remet pas en cause la justification profonde, essentielle, de la propriété intellectuelle.

          • @ Cavaignac

            « Copier un produit, même virtuel, est nécessairement du vol lorsque vous ne prenez pas soin de savoir si l’auteur de ce produit vous autorise effectivement à en jouir. »

            Lorsque l’on copie quelque chose, on ne vole pas, par définition.
            D’ailleurs lorsque l’État condamne à ce sujet, ce n’est pas pour vol, mais pour contrefaçon.

            « L’Etat intervient dans la propriété intellectuelle non pas artificiellement mais pour faire respecter le droit naturel des propriétaires »

            Mes valeurs morales commencent d’abord par utiliser le bon sens aux termes que l’on emploie…

            « D’ailleurs, le terme virtuel est vraiment inapproprié : l’effort des auteurs des produits couverts par la propriété intellectuelle n’a rien de virtuel, bien au contraire. »

            Le problème, c’est que ce n’est pas le fruit de leurs efforts qu’ils nous vendent, mais une copie obtenue quasi gratuitement grâce aux moyens modernes.

            « L’Etat intervient dans la propriété intellectuelle non pas artificiellement mais pour faire respecter le droit naturel des propriétaires »

            Le droit naturel concerne ce qui s’observe dans la nature, c’est-à-dire l’ordre physique, ce qui est palpable. Or ce n’est pas le domaine de l’intellect qui concerne la métaphysique, ce qui n’est pas palpable. C’est pour cela que d’un point de vu jusnaturliste, la propriété intellectuelle est un concept indéfendable.

            « L’institution du droit de propriété est libérale tandis que son absence est illibérale. Après, il peut y avoir certains abus de droit relevant d’un arbitrage politique, mais cela ne remet pas en cause la justification profonde, essentielle, de la propriété intellectuelle. »

            Oh que si… Le droit naturel ne défend que la propriété physique, si vous incluez la propriété intellectuelle, cela n’a plus aucun sens de parler de droit naturel, car vous pouvez inclure là-dedans tout et n’importe quoi.

          • « Le droit naturel ne défend que la propriété physique ». La distinction entre bien physique et bien immatériel est inopérante : quand vous jouissez d’un bien physique, c’est pour le service qu’il vous rend, ne serait-ce que la jouissance de sa possession. Le service rendu par les biens physiques est par nature essentiellement immatériel. Les pirates collectionneurs compulsifs qui n’écouteront ou ne visionneront jamais la totalité des biens qu’ils ont volé savent parfaitement de quoi il s’agit. Clairement, la propriété intellectuelle contribue à l’existence de biens immatériels dont vous ne pouvez pas profiter et cette frustration est positive. Je ne doute pas que c’est dur à avaler, mais être frustré vous fait du bien. Si, si !

            « Ce n’est pas pour vol, mais pour contrefaçon ». Au coeur de votre raisonnement, cette petite remarque le déconsidère complètement. La contrefaçon produit exactement le même effet qu’un vol : jouir de manière illégitime, sans contrepartie d’effort personnel, dans la plus totale négation de l’échange libre et volontaire. En profitant d’un bien immatériel obtenu sans effort, vous ne pouvez pas ignorer que vous êtes un voleur.

            Ce qui est bien avec la morale, c’est que c’est simple, accessible même à l’entendement des QI les plus faibles : « tu ne voleras pas », on ne pas faire plus limpide. Quant à l’enrobage de juridisme douteux visant à justifier péniblement l’immoralité, c’est de la sodomie de diptère élevé au rang d’art.

          • @ Cavaignac

            « La distinction entre bien physique et bien immatériel est inopérante : quand vous jouissez d’un bien physique, c’est pour le service qu’il vous rend, ne serait-ce que la jouissance de sa possession »

            Sauf que la jouissance étant quelque chose de subjectif, cela ne peut être pris en compte par le droit qui doit rester objectif. Donc non, désolé, cette distinction est vitale, d’autant que si vous ne la faites pas, vous n’aurez plus rien à objecter au droit positif, puisque celui-ci découle également de perceptions subjectives.

            « Je ne doute pas que c’est dur à avaler, mais être frustré vous fait du bien »

            Premièrement je ne suis pas masochiste, deuxièmement je n’avale rien de ce qui est incohérent, vous n’avez donc pas à vous faire du soucis pour moi.

            « La contrefaçon produit exactement le même effet qu’un vol »

            Absolument pas. La victime d’un vol a subi une intrusion et l’enlèvement de quelque chose, ce n’est pas le cas avec la victime d’une contrefaçon. Et c’est bien pour ces raisons que les législations emploient deux termes différents et traitent ces cas de manière différente.

            « En profitant d’un bien immatériel obtenu sans effort, vous ne pouvez pas ignorer que vous êtes un voleur. »

            Si ce n’est pas du vol, celui qui le fait n’est pas un voleur, ce n’est pourtant pas difficile à comprendre… 

            « Ce qui est bien avec la morale, c’est que c’est simple, accessible même à l’entendement des QI les plus faibles : « tu ne voleras pas », on ne pas faire plus limpide. »

            La preuve, c’est que même moi, qui ne dois probablement pas avoir un grand QI, j’arrive à savoir que si je fais de la contrefaçon, je ne suis pas en train de voler, ni sur terre, ni dans les airs.

          • « En profitant d’un bien immatériel obtenu sans effort, vous ne pouvez pas ignorer que vous êtes un voleur.  »
            Toujours cette tendance à préférer le l’effort à ses fruits… Au passage, vous profitez tous les jours de « biens » immatériels « obtenu » sans effort ! Et vous dérange-t-il tant que Mozart ou Shakespear soit accessible gratuitement ?
            Si le duplicateur universel était inventé, le miséreux ne pourrait en bénéficier. Si la téléportation était possible, les compagnies aérienne auraient vite fait de réclamer quelque ROYALties… c’est vieux comme le monde, relisez Bastiat.

    • C’est exactement cela une sorte de mauvaise recette façon ‘software’.

      Le bénévolat n’a jamais été le modèle économique le plus fort.

  • Tiens petite question à deux balles.
    Dans une situation ou les droit d’auteur, brevet et autres n’existent plus.
    Je suis chef cuisinier, je garde par secret dans un petit calepin mes super recettes que tous souhaitent (en vain) reproduire.
    Un voleur s’introduit chez moi, et me prends le carnet. Il vends le carnet pour un beau montant.
    Puis il se fait prendre par la police et nous voici au moment du jugement.
    Vous êtes juge, que risque t’il pour avoir pris un bout de papier ? Vous le condamnez à une réparation au prix du papier ? (plus la réparation pour l’effraction et les procédures judiciaires?)
    Ce qui était dans le carnet, n’a a vos yeux aucune valeur. Donc quelle condamnation mérite, selon vous, le voleur ? Quel est le préjudice ?

    • @ Greg42

      Cas intéressant, merci…

      Déjà, je suis pour des peines sévères pour un cas avéré d’effraction de domicile et de vol. Ensuite, ce qui a été gagné par le voleur en vendant le produit d’un vol devrait être restitué avec intérêt au propriétaire légitime, car ce n’est pas la valeur que j’accorde au papier qui compte, mais bien celle que le voleur a pu obtenir.

      Pour le reste, c’est la responsabilité du chef cuisinier. Le risque de vol existe, et c’était sa responsabilité de le prévoir. Il aurait pu investir dans un chien, un coffre, ou crypter sa fameuse recette, ou prendre une assurance, etc…

      • Et dans le cas ou il poste le contenu sur internet ?
        (C’est un voleur idéaliste qui pense que la « culture » doit appartenir à tous)

        Et sinon, c’est vraiment à la « victime » de prévoir ? Si je laisse un vélo dans la rue sans antivol, même si je ne suis pas bien malin, je suis tout de même la victime non ?

        Sinon, +1 pour l’assurance. C’est ce qui se fait avec les produits de luxe. Mais ça ne change rien au caractère juste ou à la peine que doit prononcer le juge.

        Peine que l’on essaye couramment de rendre proportionnel au préjudice.
        Quel est le préjudice ?

        • @ Greg42

          Rendre une peine proportionnelle au préjudice n’a pas de sens, car le préjudice étant subjectif, il échappe à toute proportion d’une justice qui doit rester objective.

          Mais ce qui a du sens, c’est d’empêcher quelqu’un de récidiver et de le faire réparer ses dégâts dans la mesure du possible. Dans cette optique, un coupable devrait être condamné non par rapport à sa victime, mais par rapport à ses actes.

          Dévoiler un secret ressort de la liberté d’expression… et ne devrait pas être punissable par l’État… Par contre, l’infraction et le vol doivent être punis, et le gain d’un vol doit être saisi.

          Enfin, vous êtes d’autant plus une victime que vous êtes imprévoyant… Si vous aviez prévu un antivol pour votre vélo, votre vélo aurait peut-être été encore là, et vous n’auriez pas été une victime…

          • Mouais, on n’a pas du tout la même définition de la justice. Vous raisonnez en terme de justice orientée société, et non victime.
            Pour moi la justice est un arbitrage en cas de conflit entre deux (ou n) personnes, de l’arbitraire, donc. La société vient après.

            Et la liberté d’expression vient après les contrats, par exemple. Sinon, le NDA et le secret industriel ne peuvent exister, si chaque employé ne risque rien à diffuser de l’information.
            Savoir dans notre cas fictif, si le voleur a porté préjudice en diffusant un secret semble relever du bon sens, non ?

        • A priori, j’évaluerais le montant des dommages et intérêts par la perte de revenu causée par le voleur mais le droit n’est pas ma spécialité. J’imagine que cela est déjà pris en compte dans les lois (bien des œuvres de l’esprit étant aujourd’hui comme hier protégées par le secret, donc totalement hors champs de la PI).
          Sinon je vous renvoie à ma liste plus haut qui devrait suffire à se défendre en cas litige, peu probable au vu des moyens moderne des pirates (pirates qui ne soustraient rien à personne…). Je ne nuis pas à un artiste en le téléchargeant (que je n’aurais de toute façon pas pu acheter au vu des quantités) alors qu’un critique littéraire peut directement dissuader des milliers de lecteurs potentiel. Quant à profiter du travail d’autrui, s’il suffit d’admirer les fleurs du voisin pour se rendre coupable de piraterie, on est pas sorti de l’auberge… En publiant, on rend public (et je suis tout sauf un ayatollah du bien commun… mais comme l’immense majorité des gens, je considère pourtant que les grands classiques appartiennent à toute l’humanité, quoi que leurs auteurs en pensaient).

          • « A priori, j’évaluerais le montant des dommages et intérêts par la perte de revenu causée par le voleur mais le droit n’est pas ma spécialité »
            Le droit d’auteur est pourtant du droit 🙂 Mais je ne suis pas juriste non plus.
            Et évaluer le montant des dommages et intérêts revient à déterminer à minima la valeur d’une information, et nous ne sommes alors plus très loin de la notion de propriété.

            Pour le tiers non contractant, il est difficile de nier que l’on est pas au courant du contrat tacite portant sur l’usage de l’oeuvre et de ne pas être considéré comme complice. Ensuite, vous profitez du service rendu (divertissement, érudition, ou autre), sans la contrepartie prévue par celui qui offre le service. Après, effectivement vous ne risquez pas grand chose, car c’est normalement à l’ayant droit de prouver que vous avez joui de son bien, en toute connaissance de cause. Je pense que peu iraient au tribunal.
            Par contre, pour celui qui a diffuse en toute connaissance de cause, il se retrouve dans notre cas fictif du voleur de carnet, non ?

            Le critique est dans un cas différent, puisqu’il ne viole pas les copyrights en donnant un avis. Et dans le cas ou le critique ne peut donner un avis car le contrat l’en empêche (on se rapproche du NDA), moi client, je n’achète rien sans test, ou label. Si j’achète sans savoir ce que j’achète, c’est quand même tant pis pour moi non?

            Quant au pot de fleur, admettons qu’il existe un droit à l’image, et que votre voisine vous convoque dans un tribunal. Que risquez vous d’après vous ?

            Et pour le bien de l’humanité, qui vous dit que le privé ne ferais pas une meilleur gestion du patrimoine que le domaine public ? Il dépenserait notamment en marketing pour faire connaitre leur propriété, et peut-être nos enfants seraient plus enclin à lire les grands classiques justement.

            Tout ceci ne sont que des pistes de réflexion. 😉

    • « Ce qui était dans le carnet, n’a a vos yeux aucune valeur. »
      Bien sûr que si. Les secrets ont de la valeur et le voleur va prendre gros. Par contre, si le voleur en question a tout publié sur le web, je ne vois pas de quoi les internautes peuvent être coupables ou pourquoi il n’auraient pas le droit de modifier la recette à leur convenance. Recel de secret ? C’est les journalistes qui vont être contents !

      • On est d’accord pour les internautes, quoiqu’on pourrait les considérer comme tiers-complice, ou plus simplement, receleur. Mais ma question porte plutôt sur le voleur. Quelle est la valeur du secret, et pourquoi ?

  • « L’appellation « logiciel libre » inclut trois libertés »
    Il y a trois sortes de personnes : ceux qui savent compter et ce qui ne savent pas. ^^

    • ceux qui savent compter, et ceux qui savent pas, ca fait 2 sortes de personnes, pas 3.

      Apparemment vous faites partie de la deuxieme categorie 😉

  • J’ai voulu répondre à un puis deux puis trois commentaires, mais j’ai finalement laissé tombé.

    Je suis utilisateur de LL depuis plus longtemps que beaucoup (2001). Je produits du LL et du proprio et je vais vous dire ceci, fruit de ma longue expérience de développeur (30 ans) :

    Un développeur à besoin de manger, de payer son loyer, etc. Et ce n’est pas en faisant du consulting qu’il peut s’en sortir (ne pas oublier le nephew-factor).

    La plupart de mes clients ne comprennent même pas l’intérêt de libéré un programme qu’ils payent très chers… D’ailleurs, à la réflexion, la plupart de mes clients ne comprennent rien.

    Quand on a pas faim, on fait du libre; sinon, c’est quand on le peut ou quand on y a intérêt (licence GPL pour attirer le chaland, licence bien bien proprio pour gagner sa croûte).

    J’en ai ma claque de ces profs et étudiants qui veulent m’obliger à utiliser du logiciel libre. Quand je pense que c’était les mêmes pignoufs qui m’expliquaient en 2001 que passer sous Linux ce n’était pas sûr parce que « Non standard »….

    Pour conclure, je considère que le monde du LL est un des plus libéral qui soit s’il n’y avait pas ces ayatollah du libre et les apôtres du tout brevet.
    Le vrai et unique logiciel libre est celui que l’on met dans le domaine publique.

    En 30 ans, j’en ai vu dans le monde de l’informatique, et je pense que je n’ai pas fini d’en voir….

    • « D’ailleurs, à la réflexion, la plupart de mes clients ne comprennent rien. » Remarque très amusante, sentiments de solitude et de lassitude souvent partagés : il y a une tranche bien épaisse de vécu là dedans !

      • Grain2Sel: « D’ailleurs, à la réflexion, la plupart de mes clients ne comprennent rien. »

        Je plussoie, aloygah vient nous expliquer le que pillage devient un modèle dès qu’il s’agit de notre casse-croute. C’est énervant.

        • Cf. pétition des fabricants de chandelles.

          • Sansintérêt: « Cf. pétition des fabricants de chandelles. »

            Hors sujet, personne ne prône l’interdiction du logiciel libre. On aimerait juste que nos contrats soient respectés quand on a faim après 3200 heures de codes pour faire un logiciel. Ça nous permet aussi de faire du LL à coté.

        • @ llmryn

          Je comprends que cela vous énerve si vous en vivez.

          Maintenant, si cela peut vous rassurez, je ne prône pas d’enfreindre les lois actuelles, mais plutôt de les changer. Or, vu la mentalité française en matière de libéralisme, il est probable que vous aurez largement le temps d’être à la retraite, d’ici que viennent ces changements.

          Et si cela se faisait avant, vous trouveriez certainement un autre business modèle qui fonctionnerait tout aussi bien, car si vous faites un travail qui rend de nombreux services, c’est évident qu’on continuera à vous payer pour cela…

    • Effectivement, les plus grands fans du logiciel libre sont ceux qui ont un gagne-pain a cote, ou les quelques elus qui ont su attirer un million de clients. L’internet n’a pas encore bien trouve un systeme permettant de remunerer le developpeur a la hauteur de son travail.
      D’un cote le logiciel proprietaire, vendre 2 millions de fois la meme galette recopiee sans effort…ca fait cher paye. De l’autre le logiciel libre qui ne paie pas son homme a la hauteur de ses efforts. Pas evident!

  • @ Grain2Sel & gnarf

    Pourtant Red Hat fait du logiciel libre, emploie 5’300 personnes pour un chiffre d’affaire de $1 milliard…

    Ensuite de nombreuses entreprises emploient des développeurs pour contribuer à des projets libres qu’elles financent par un autre business-modèle que la vente de licences, Google par exemple…

    S’il n’y avait pas les lois sur le copyright, on peut être sûr que ce genre de modèle se développerait, les développeurs auraient toujours de quoi gagner leur vie et satisfaire leurs clients.

    En attendant, c’est vrai qu’il est souvent plus facile de profiter des lois sur le copyright, bien que certains développeurs propriétaires tournent aussi difficilement et que depuis l’App Store d’Apple les prix des licences logiciels ont considérablement baissé…

    • Allons, un milliard c’est ridicule comparé au reste 🙂
      Et personne ne nie ici que le logiciel libre peut / doit exister.
      Ce qui est nié est que c’est le modèle ULTIME du logiciel.

      Et dire qu’il existe un business alternatif est un mauvais argument.
      Le producteur de patate peut ajuster son business pour faire face au pillage et être rentable, ça ne rends pas le pillage légitime.

      Le droit doit découler d’autres choses, la raison notamment.

    • Il y a une nuance entre logiciel libre et logiciel gratuit.

      C’est le produit d’appel qui est gratuit, le service et les fonctions pro sont souvent payantes.

  • De nos jours il existe aussi l’Open Hardware, même chose que l’open source sauf qu’il s’agît d’un design hardware.

    Le droit d’auteur et les brevets sont une cadeau de l’État, mais malgré tout je pense qu’il faut moralement faire une contribution même en l’absence de copyright. Acheter l’original est une manière de voter en faveur.

    Ce qui est intéressant sur l’Open Hardware c’est qu’il est possible de trouver des copies chinoises à moitier prix ou moins de ceux fournis par l’entreprise originelle. Malgré le fait que ces copies soient très facile à trouver les « originaux » se vendent très bien, pourquoi donc ? Parce que les acheteurs accordent une valeur supplémentaire à l’original, même s’il est techniquement identique. L’entreprise d’origine à un nom identifiable, un support technique, une relation avec la communauté, il y a aussi une mentalité de vouloir récompenser le créateur.

    Sur le web le copyright et les brevets n’existent pas, de temps en temps des déteneurs de brevet peuvent troller quelques sociétés, mais en général le web est libre de ce côté.

    • @ Daniel

      Dans un point de vu libéral, ce n’est pas le rôle de l’État de faire respecter les choix des gens, car sinon on entre dans une vision positive du droit, ce qui ouvre la porte à tous les abus régulièrement dénoncés sur ce site.

      L’État doit se contenter de défendre les droits naturels des gens, pas leurs choix de vie.

      Utiliser une copie illicite n’est pas du vol, car personne ne vous a pris quoi que ce soit. Certes votre volonté n’a pas été respectée, et si vous apprenez la chose, vous aurez l’impression d’avoir perdu de l’argent, mais cela ne suffit pas pour décréter qu’il y a eu vol… 

      Je peux vous l’expliquer autrement: un logiciel numérique n’est rien d’autre que la suite de 0 et de 1 inscrite sur un support. Tant que le support appartient à son propriétaire, cette suite de 0 et de 1 appartient aussi physiquement au propriétaire… 

      Or le principe de la propriété intellectuelle détermine que si cette suite de 0 et de 1 est ordrée de manière suffisamment proche à quelque chose de protégé par l’État, on ne peut en faire ce que l’on veut… On est dans du droit positif qui ordonne que je ne peux ordrer les 0 et les 1 de mes support physiques que de manière à ne pas tomber dans une suite protégée par l’État… 

      Et c’est bien parce que les règles de copyright enfreignent les droits naturels, qu’elles sont autant peu respectées et qu’au final elles font du tord tant aux consommateurs (qui n’a pas déjà été embêté par des mécanismes de protection, alors qu’il a pourtant payé duement son logiciel) qu’au créateur (qui a l’impression désagréable de ne pas toucher tout ce qu’il mériterait).

      Alors pourquoi continuer à défendre un modèle injuste et qui ne fonctionne de toute manière pas correctement? Mieux vaut changer, et tout le monde aura à y gagner, les créateurs seront à nouveau rétribués de manière juste, et les consommateurs retrouveront les droits de faire ce qu’ils veulent avec ce qu’ils se sont appropriés.

      • Oulala 🙂

        Alors le passage droit naturel => propriété individuelle est relativement difficile et suscite déjà la polémique au sein des libéraux (et pas que).

        Exclure la propriété intellectuelle du droit naturel n’est pas aussi trivial que vous le laissez entendre.
        Pour Bastiat par exemple (qui est pour le droit d’auteur), « le droit qu’a le travailleur sur la valeur qu’il a créée par son travail ».
        Pour Locke, le travail fonde le droit de propriété, par contre, il faut qu’il y ait une association avec la nature (à vérifier, car je crois qu’il est aussi pour le droit d’auteur).
        Pour Rothbard et Spooner, le copyright est valide, et Rand défends le Brevet !

        En fait, quand je vois le nombre d’article sur le droit d’auteur sur contrepoint, et que je le compare au faible nombre d’article sur les subvention des milieux de l’audiovisuel, du jeu video, ou autre,
        j’ai vraiment l’impression que ces articles ne permettent que de servir de caution morale aux libéraux.
        Pire, je pense que le piratage élevé est un reflet du coté parasitaire de la société moderne. Pour beaucoup, ce n’est ni une question de droit, ni de justice.

        Non, la question n’est pas simple, loin de la. Je trouve qu’il serait sain pour les libéraux d’avoir un peu plus d’humilité sur le sujet, et de s’occuper plus des choses avec lesquelles on est tous d’accord : Les subventions.

        Petit apparté pour la personne qui soutenais que les libristes était libéraux, je vous invite à leur demander leur réaction quant à l’incorporation de code opensource dans des logiciels protégés par le secret industriel. Non, les libriste ne sont pas très libéraux.

        • (En vrac)
          La PI est le règne de l’arbitraire : Il n’y a aucun critère objectif permettant d’établir se qui est appropriable ou non (et on constate depuis longtemps la générosité des politiciens envers les intellectuels). Aussi la PI est-elle contradictoire avec la propriété classique (puisque nos biens sont presque tous soumis à la première). Quant à l’argument du fruit du travail, il justifie le droit de réinvention que la PI prohibe. Enfin, je suis loin d’être certain qu’on défend bien l’innovation en se refusant les moteurs fondamentaux de l’évolution que sont la copie et la modification. Tout cela me laisse penser que tous les fruit de son travail ne son pas monopolisables ainsi que la propriété ne peut se fonder sur le travail. N’accuse-t-on pas depuis toujours le créancier ne ne pas réellement travailler ? Le propriétaire spolierait-il le locataire ? Et je ne parle pas de l’héritier ou du simple chanceux…

        • @ Greg42

          Oui, on est d’accord sur les subventions. Maintenant, je pense que sur un site libéral, on peut se permettre de s’attaquer à des sujets plus complexes, qui peuvent aussi nous diviser… Car il faut bien que la réflexion libérale puisse progresser et s’affiner…

          Et puis, philosophiquement parlant, je trouve cette réflexion vraiment intéressante, car elle permet de creuser les concepts de droit naturel et droit positif. Elle est aussi plus d’actualité aujourd’hui qu’à l’époque des pères du libéralisme où la copie était quelque chose d’assez marginale et a peut-être été traitée de manière plus légère.

          En plus, en Suisse, la question se pose, puisque pour l’instant le téléchargement de films et de musiques est légal… ce qui n’a d’ailleurs pas empêché les Suisses de continuer à payer pour ce genre de médias, car le piratage peut avoir des effets bénéfiques: nombreux logiciels, films et musiques se sont fait connaître grâce au piratage, pour ensuite être légalement achetés par les pirates qui ont estimés que ce média méritait rétribution. Il y a d’ailleurs plusieurs études qui ont mis en avant que ceux qui pirataient beaucoup dépensaient aussi plus d’argent dans ces domaines…

          Quand on est traité de voleur dès que l’on télécharge, que c’est illégal, qu’en plus on a payé déjà une taxe contre la copie privé sur les supports, cela donne moins envie de payer encore quelque chose, que si cette pratique est légale et que l’on se sent redevable de quelqu’un…

        • @Sansintérêt:
          Oui la PI est le règne de l’arbitraire. Tout comme la justice, par principe. C’est malheureux, mais c’est ainsi.
          Petite question, j’entoure une terre vierge d’un fil barbelé et j’en clame la propriété. Suis-je dans mon bon droit ?
          Idem sans fil barbelé avec par exemple une parcelle sur la lune ?
          Le droit de réinvention peut aussi se résoudre au tribunal. Encore une fois, bon courage à l’ayant droit pour prouver que l idée n’a pas été réinventée !
          Mais vous avez mis le doigt sur le principal, qu’est-ce que la propriété, au sens large. Et ce n’est pas une question simple !

          @aloygah:
          Pour les études que vous me citez, attention à ne pas confondre corrélation et casualité. Vous avez donc un groupe de personne, qui ont probablement un profil boulimique du divertissement. Ils piratent beaucoup et achètent en beaucoup, en comparaison avec le reste de la population.
          Mais comment pouvez vous en conclure que sans les droit d’auteurs, le reste de la population ferait de même ?

          Par contre, oui les différentes taxe, c’est du caca, on est d’accord.

        • Sinon, j’ai posté des messages plus, haut, mais cette mise en page commence à devenir assez informe 🙂

        • @ Greg42

          Alors je réponds à tout ici.

          « Mouais, on n’a pas du tout la même définition de la justice. Vous raisonnez en terme de justice orientée société, et non victime. »

          Je raisonne par rapport au droit naturel de l’individu, qui est le seul droit qui soit objectif, qui est la base du libéralisme classique, et qui s’oppose au droit positif. Le droit naturel est un très bon outil pour savoir comment se prononcer sur un cas, sans faire parler ses préjugés ou ses croyances.

          Car en ce qui concerne mes croyances et mes préjugés, il va de soi, qu’il y a quantité de choses qui ne seront pas condamnables par le droit naturel, que je vais cependant condamner moralement, mais comme cela est subjectif, il serait injuste que cela soit imposé par l’État.

          « Sinon, le NDA et le secret industriel ne peuvent exister, si chaque employé ne risque rien à diffuser de l’information. »

          Un employé risque d’être licencié, et d’avoir du mal à retrouver du travail, puisque les entreprises se méfieront dorénavant de lui. L’entreprise pourrait aussi simplement payer son silence et couper les fonds en cas de divulgation. Ce n’est de toute manière pas une loi qui empêchera quelqu’un de divulguer un secret, en témoigne les différentes fuites qu’il y a de part et d’autre.

          « Savoir dans notre cas fictif, si le voleur a porté préjudice en diffusant un secret semble relever du bon sens, non? »

          C’est évident qu’il a porté préjudice, mais ce préjudice ne peut pas être quantifié, car il est moral. Cela n’a donc pas de sens de condamner quelqu’un là-dessus, il faut s’en tenir aux actes palpables et non aux actes moraux.

          « Petite question, j’entoure une terre vierge d’un fil barbelé et j’en clame la propriété. Suis-je dans mon bon droit ? »¨

          Du point de vu du droit naturel, un terrain est à vous à partir du moment où vous l’aménagez. Si vous laissez un terrain à l’abandon, la nature reprend ses droits et quelqu’un d’autre pourrait un jour légitimement venir en réclamer la propriété.

          « Idem sans fil barbelé avec par exemple une parcelle sur la lune ? »

          Dans ce cas, le terrain n’étant pas aménagé, il ne vous appartiendra pas physiquement.

          « Mais vous avez mis le doigt sur le principal, qu’est-ce que la propriété, au sens large. Et ce n’est pas une question simple ! »

          Par rapport au droit naturel, c’est ce qui découle d’un acte physique. L’aménagement devrait vous permettre de vous appropriez un endroit, le fait d’entreposer des objets dans un endroit à vous, permet de vous approprier les objets.

          En réalité, la propriété n’existe que par le fait que ce qui est matériel ne peut être utilisé que par une personne à la fois. Si je mange un morceau de fruit, personne d’autre ne pourra le manger, si je me tiens debout à une place, personne d’autre ne pourra être exactement au même endroit que moi. Voilà pourquoi il peut y avoir conflit pour un même bien matériel.

          Ce n’est pas le cas pour un bien immatériel, puisque celui-ci peut exister à plein d’endroits différents de manière quasi-semblable, c’est pour cela qu’il n’y a pas de sens à légiférer là-dessus, du point de vu du droit naturel.

          « Pour les études que vous me citez, attention à ne pas confondre corrélation et casualité. »

          Oui, c’est pour cela que ces études ne sont pas suffisantes pour conclure, mais elles permettent au moins de contre-balancer l’argument qui dit que le piratage ne peut être de facto que nuisible. Bastiat dirait, qu’il y a ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas…

          « Mais comment pouvez vous en conclure que sans les droit d’auteurs, le reste de la population ferait de même ? »

          Soit ils feront de même, et alors il n’y aura besoin de rien changer, soit ils ne feront pas de même, et on trouvera un autre business modèle, certains fonctionnant déjà très bien.

          Si jamais j’ai loupé un autre argument que vous estimiez important, vous pouvez me le relancer… 

        • @Greg42
          « Oui la PI est le règne de l’arbitraire. Tout comme la justice, par principe. »
          Non, quand les lois ne se bases ni ne recherche des critères objectifs, le nazisme devient légitime.

          « Petite question, j’entoure une terre vierge d’un fil barbelé et j’en clame la propriété. Suis-je dans mon bon droit ? »
          Si personne ne se plain, bien entendu, sinon aucun humain ne pourrait être propriétaire de son terrain aujourd’hui. Le dommage vient du fait que le plaignant ne peut plus utiliser le terrain, ce qui n’est pas le cas avec un mp3.

          « Idem sans fil barbelé avec par exemple une parcelle sur la lune ? »
          Que le premier a déployer les moyen de coloniser la lune en revendique quelques parcelles ne me choque pas. Revendiquer tout l’univers depuis la son canapé est clairement absurde, comme revendiquer toutes les phrases de cent mots possible en écrivant un générateur en quelques minutes… Un jour, l’humanité devra sûrement se pencher sur cette question ! (Vous n’êtes visiblement plus contre les exemples imaginaires ?)

          « Le droit de réinvention peut aussi se résoudre au tribunal. Encore une fois, bon courage à l’ayant droit pour prouver que l idée n’a pas été réinventée ! »
          Il me semble que le droit de ré-invention n’est tout simplement pas reconnu.

          « Mais vous avez mis le doigt sur le principal, qu’est-ce que la propriété, au sens large. Et ce n’est pas une question simple ! »
          J’ai envie de répondre qu’il ne s’agit que de consentement mutuel (je reconnais la propriété d’autrui si on reconnait la mienne). Hors, l’entreprise pharmaceutique ne ma pas demandé mon avis avant de m’interdire de produire certains médicaments.

          « Par contre, pour celui qui a diffuse en toute connaissance de cause, il se retrouve dans notre cas fictif du voleur de carnet, non ? »
          S’il s’est engagé par contrat (même implicite), oui.

          « Le critique est dans un cas différent, puisqu’il ne viole pas les copyrights en donnant un avis. »
          Bien entendu, c’est très bien ainsi mais l’auteur devrait plus lui en vouloir qu’à moi puisque je n’aurais de toute façon pas acheté; mon acte n’a strictement aucune conséquence pour lui contrairement a celui du critique.

          « Quant au pot de fleur, admettons qu’il existe un droit à l’image, et que votre voisine vous convoque dans un tribunal. Que risquez vous d’après vous ? »
          Rien, comme je ne devrais rien risquez en écoutant un mp3 exposé publiquement, à moins qu’il suffise de chanter une chanson originale dans la rue pour réclamer ensuite de l’argent sous peine de sanction…

          « Et pour le bien de l’humanité, qui vous dit que le privé ne ferais pas une meilleur gestion du patrimoine que le domaine public ? Il dépenserait notamment en marketing pour faire connaitre leur propriété, et peut-être nos enfants seraient plus enclin à lire les grands classiques justement. »
          Au vu de certaines pratiques actuelles des ayants droit, je dirais qu’ils se conteraient de tripler les prix, voire de laisser les partitions pourrir dans une cave comme il se passe actuellement avec certains vieux films. Au fond, c’est difficile à dire mais il me semble que personne n’est mécontent de pouvoir accéder gratuitement au patrimoine intellectuel, ce qui est bien différent concernant la grande quantité d’abus qu’on peut observer.
          Mais l’utilitarisme donnera encore naissance a quelques milliers de lois avant que le chaos ne règne enfin…

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        aloygah: « qui ne fonctionne de toute manière pas correctement? »
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        Ah ? l’industrie du logiciel fait vivre plus de gens que celle du film, les gens qui ne veulent rien payer piratent sans rien risquer, les autres payent, les troisièmes peuvent bosser gratos, chacun a le choix et tout va pour le mieux en toute liberté.

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        aloygah: « n’est pas du vol, car personne ne vous a pris quoi que ce soit. »
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        On ne prend rien non plus au type qui repeint la maison si on fourni la peinture et la liste est infinie.

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        aloygah: ce n’est pas le rôle de l’État de faire respecter les choix des gens
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        Les contrats de travail produit et consommé si.

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        aloygah: « continuer à défendre un système injuste »
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        Injuste qué injuste ? Dans quel métier on peut vous voler sans aucun risque et faire la leçons a ceux qu’on vole en prime ?

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        aloygah: Je peux vous l’expliquer autrement:
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        Non merci, on connait mieux notre métier que toi pas besoin de nous l’expliquer. Je comprend que tu te sente mal à voler les gens mais je vais te dire: je m’en fous qu’on me vole, ce qui me gonfle c’est qu’on m’explique que c’est bien et que si je ne suis pas content c’est ma faute parce qu’en plus d’apprendre à coder pendant 20 ans j’ai qu’à inventer un tout nouveau modèle d’échange de travail humain parce que l’honnêteté n’existe plus.

        Il est déjà trouvé en passant: des machines et des logiciels loués enchainés au bon vouloir des boites. Mais ça n’inclus pas les indépendants qui innovent et ne veulent ni ne peuvent monter un big brother pour fliquer chaque clients.

        Donc on compte sur les gens honnêtes, prix et protection minimale, pas de flicage, tout le monde y gagne et Dieu merci ça marche encore tant que des gens comprennent que tout travail mérite salaire et que respecter un contrat c’est la moindre des choses surtout si on ce prétend libéral, donc attaché au droit des gens.

        • @ llmryn

          « les gens qui ne veulent rien payer piratent sans rien risquer »

          C’est là le problème, ce genre de comportement décrédibilise l’État de droit, c’est pareil pour la consommation de drogue. Systématiquement, une loi qui est innaplicable va à l’encontre des droits naturels et devrait être supprimée.

          « On ne prend rien non plus au type qui repeint la maison si on fourni la peinture et la liste est infinie. »

          Là, je n’ai pas compris le rapport.

          « Les contrats de travail produit et consommé si. »
          Pas si le contrat viole le droit naturel d’une personne. Si quelqu’un se vend comme esclave par contrat, ce n’est pas à l’État de l’en empêcher, mais si cette personne ne tient pas ses engagements, ce n’est pas non plus à l’État de le forcer à rester esclave.
          « Injuste qué injuste ? Dans quel métier on peut vous voler sans aucun risque et faire la leçons a ceux qu’on vole en prime ? »
          Encore une fois, ce n’est pas, par définition, du vol.
          « Je comprend que tu te sente mal à voler les gens »

          Tu ne comrends rien du tout. Premièrement, je suis très à l’aise avec ce que je dis, ainsi qu’avec ma conscience, deuxièmement, je n’ai jamais prétendu pratiquer moi-même le piratage.

          « ce qui me gonfle c’est qu’on m’explique que c’est bien et que si je ne suis pas content c’est ma faute »

          Ce n’est pas mon cas. Je suis en train d’argumenter contre les lois sur le copyright et en aucun cas pour que les développeurs ne soient plus rémunérés pour leur travail.

          « à inventer un tout nouveau modèle d’échange de travail humain parce que l’honnêteté n’existe plus. »

          À partir du moment où les lois seraient radiées, le modèle se développerait de lui-même, tu n’aurais qu’à suivre la tendance, tout comme tu as suivi la tendance du modèle actuel.

          « Donc on compte sur les gens honnêtes, prix et protection minimale, pas de flicage, tout le monde y gagne et Dieu merci ça marche encore tant que des gens comprennent que tout travail mérite salaire »

          Cela va donc tout-à-fait dans le sens de ce que je dis: tu ne fais pas appel à l’État pour être rémunéré, mais au bon-sens des gens qui reconnaissent le fruit de ton travail. Donc même si on supprimait les lois sur le copyright, cela ne changerait rien à ta situation, car les gens sensés continueraient de l’être…

        • « Pas si le contrat viole le droit naturel d’une personne. Si quelqu’un se vend comme esclave par contrat, ce n’est pas à l’État de l’en empêcher, mais si cette personne ne tient pas ses engagements, ce n’est pas non plus à l’État de le forcer à rester esclave. »
          Je ne comprends pas pourquoi ? Il faut un arbitre, et dans le cas d’une miniarchie, c’est l’état. Droit naturel ou non.
          Et dans le cas d’une société anarcap, il y a quand même un tiers arbitre.

        • « Utiliser une copie illicite n’est pas du vol, car personne ne vous a pris quoi que ce soit. »
          Il ne m’a pas payé le service que je lui ai rendu, et pour lequel j’attendais rémunération. Ou alors vous prétendez qu’il ne sert à rien de payer non plus un service, puisqu’il n’y a pas eu vol ?
          Article 311-1: Le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui.
          On parle de chose, pas d’objet matériel, il doit bien y avoir une raison pour ça.

          Mais ceci dit, comme je vous l’ai dit, je constate qu’empécher ce genre de vol (copie pirate) est une lutte perdue d’avance, et donc fondamentalement il est préférable pour ceux qui peuvent de se trouver d’autres business model, plutôt que d’attendre de l’état l’impossible. Mais de la a rendre ça « honorable », il y a quand même un gouffre 😉

        • @ Greg42

          Dans un système libéral, ce n’est pas l’État qui a le rôle d’arbitrer, mais le marché. C’est le marché qui va sanctionner ceux qui ne tiennent pas leurs engagements, car le commerce demande un rapport de confiance mutuel, et on ne commercera pas avec quelqu’un en qui on sait que l’on ne peut plus avoir confiance.

          Le rôle de l’État n’est que d’assurer la défense physique des individus, de se substituer au rôle de la légitime défense, en fonction du droit naturel (donc physique).

          Pour le reste, j’ai répondu plus haut.

          @ Daniel

          Le problème, c’est que faire une copie numérique ne vous dépossède de rien. D’aileurs la preuve en est que tant que le client n’utilise pas cette copie, il ne vous fait strictement aucun tord et ne profite en rien de votre travail. Et s’il fait 100 copies sur son ordinateur, vous n’en serez pas plus lésé, que s’il n’avait rien fait. Le problème n’est donc pas la copie.

          À partir du moment où le client utilise la copie, ce n’est pas vous non plus qui lui rendez service à ce moment-là, mais son électricité qui fait fonctionner son ordinateur qui fait fonctionner sa copie de votre logiciel… On n’est donc pas non plus dans le cas d’un service non payé.

          En réalité, on est dans le cas où le client n’a pas participé aux frais de développement de l’original du logiciel qu’il utilise. C’est la seule chose qui pourrait être retenu contre lui, et ce n’est pas du vol en soi, tout au plus de l’égoïsme, et oui, l’égoïsme n’est pas quelque chose d’honorable.

          C’est donc contre cela qu’il faut lutter, en responsabilsant les gens sur la nécessité de contribuer ou en proposant le logiciel avec d’autres produits ou services qui eux, permettent d’amortir à coup sûr les frais de développement…

        • « Il ne m’a pas payé le service que je lui ai rendu, et pour lequel j’attendais rémunération. »
          Vous rendez-vous compte que vous prétendez fournir un service infini ? Le service, c’est l’acte de coder. Le code, c’est le fruit du service, dont toute l’humanité pourrait profiter sans cette raréfaction artificielle que vous défendez. Sans PI, presque tout le business se déporterait sûrement sur la commande, qui ne paye que le service et permet de faire payer la copie à son prix de revient : presque nul. La demande ne disparaitra pas du jour au lendemain et s’il y a une demande, il y a forcement des profits à faire.

  • « Le logiciel libre est l’avenir du logiciel »

    Peut-être mais certainement pas la gratuité. D’ailleurs, il ne faut pas confondre « logiciel libre » avec « logiciel gratuit ».

    • « À partir du moment où le client utilise la copie, ce n’est pas vous non plus qui lui rendez service à ce moment-là, mais son électricité qui fait fonctionner son ordinateur qui fait fonctionner sa copie de votre logiciel… »
      Lol, la on tombe dans le grand n’importe quoi au niveau argumentaire. C’est le code source que j’ai développé qui rend le service précis auquel il s’attend. Il a effectivement aussi besoin de l’ordinateur et d’électricité. Mais sans le développeur, il aurait un bel ordinateur qui ne lui rendrait pas le service qu’il attend.
      A partir du moment ou il bénéficie d’un service, que la personne qui lui permet d’avoir ce service lui demande rétribution, s’il ne le rétribue pas, c’est du vol.
      Mais sinon, je suis d’accord, faire 100 copies d’un logiciel en tant que tel, ce n’est pas du vol (de même que mettre un paquet de gateau dans sa poche, tant qu’on est dans le magasin, ce n’est pas du vol). Ce n’est qu’à partir du moment ou les logiciels auront été utilisés que ça le deviendra.

      • @ Daniel

        On est plus ou moins d’accord pour la copie, c’est déjà un bon point.

        Un service, c’est par définition ce que l’on fait pour quelqu’un et que l’on compare à ce que fait un serviteur.

        Si je vous demande un service, et que vous mandatez quelqu’un pour faire le service à votre place, ce n’est pas vous qui de facto aurez rendu le service, vous ne pouvez donc pas prétendre être volé sur quelque chose que vous n’avez pas fait.

        Si à la place d’une personne, vous envoyez un robot rendre le service à votre place, ce n’est toujours pas vous de facto qui aurez rendu le service et vous ne pouvez donc toujours pas prétendre être volé sur quelque chose que vous n’avez pas fait.

        Cela ne change rien si vous avez fait vous-même le robot, car ce n’est toujours pas vous-même qui rendrez le service que fera le robot, et vous ne pourrez toujours pas prétendre être volé sur quelque chose que vous n’avez pas fait.

        Le logiciel n’étant qu’un robot numérique, vous ne pouvez donc pas prétendre être volé par rapport aux services que rend un logiciel… 

        La seule chose que l’on peut vous voler, c’est ce que vous avez fait, c’est-à-dire le logiciel en question… ce qui n’est pas le cas, lorsqu’on le copie… 

        Et j’ajoute que ce n’est pas le piratage que je défends, mais la sémantique… 

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          aloygah: « vous envoyez un robot rendre le service à votre place, ce n’est toujours pas vous de facto qui aurez rendu le service…Le logiciel n’étant qu’un robot numérique, vous ne pouvez donc pas prétendre être volé par rapport aux services que rend un logiciel »
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          Et si je vous plante un bâton dans l’œil c’est le bâton qui cause des dégâts. C’est n’importe quoi effectivement.

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          aloygah: « Et j’ajoute que ce n’est pas le piratage que je défends, mais la sémantique…  »
          ————————————————————————————–

          Ce n’est pas une raison pour flinguer la logique au passage. 🙂

          • @ llmryn

            Bien sûr que c’est de facto le bâton qui cause les dégâts… De même, si une branche tombe de l’arbre directement dans mon œil, c’est aussi elle qui fait les dégâts.

            Dans ces deux exemples, c’est un bout de bois qui fait les dégâts, il n’y a que la cause des dégâts de la branche qui change: dans un cas, elle est l’acte malveillant d’un individu, dans l’autre, une conséquence malencontreuse de la nature.

            Je ne flingue aucune logique, le langage humain est comme tout langage de programmation, si on utilise les mauvais mots pour désigner les choses, on n’arrivera à rien…

          • ————————————————————————————–
            aloygah: « dans un cas, elle est l’acte malveillant d’un individu »
            ————————————————————————————–

            Tiens on retrouve enfin une relation cause-effet qui fait défaut dans la création de logiciel.

            ————————————————————————————–
            aloygah: « car ce n’est toujours pas vous-même qui rendrez le service que fera le robot, et vous ne pourrez toujours pas prétendre être volé sur quelque chose que vous n’avez pas fait. »
            ————————————————————————————–

            Le rêve des commanditaires de meurtre. « C’est la bombe robot… »

            ————————————————————————————–
            aloygah: Je ne flingue aucune logique
            ————————————————————————————–

            Avec cette vision complètement à géométrie variable des causes et effets il serait étonnant effectivement que vous vous en rendiez compte.

            C’est donc mon écran qui affiche vos mots qui flingue la logique, les fils qui nous relient peut-être, votre clavier éventuellement, ou au pire vos doigts. 🙂

          • @ llmryn

            Un meurtre est par définition le fait de tuer. Tuer signifie « causer la mort », on est donc bien dans une relation de cause à effet. C’est autant celui qui envoie la bombe robot qui tue, que la bombe robot.

            Un vol est par définition « une action qui consiste à prendre quelque chose à autrui », ici il n’est pas question de causer quelque chose, mais d’agir directement.

            Il serait grand temps que vous ouvriez le dictionnaire… 

          • @ Ilmryn

            Ouf, on a progressé, alors je ressors à nouveau mes différents autres systèmes de rémunération d’un logiciel:

            1. Système basé sur la confiance, vous demandez une participation au développement à chaque copie vendue. Dans les faits cela revient au même à ce que vous faites déjà maintenant, c’est juste au niveau conceptuel et surtout législatif, où ce serait différent.
            Ce genre de système fonctionne très bien dans les pays libéraux où les gens se sentent responsables les uns des autres.

            2. Système basé sur le cloud: c’est le modèle de Blizzard avec Wow

            3. Système basé sur la publicité: c’est le modèle de Google

            4. Système basé sur la vente hardware: c’est le modèle d’Apple (le prix du hard finance le soft)

            5. Système basé sur la vente de services: c’est le modèle de RedHat

            6. Système basé sur un support continuel du logiciel: c’est le modèle de nombreux développeurs directement embauchés par des entreprises, c’est aussi le modèle de nombreux indépendants qui fonctionnent avec des mandats pour des entreprises

            7. Système basé sur des dons: c’est le modèle de la fondation Mozilla

        • « Un service, c’est par définition ce que l’on fait pour quelqu’un  »
          -> oui, j’ai développé un logiciel qu’il utilise.
          « Si je vous demande un service, et que vous mandatez quelqu’un pour faire le service à votre place, ce n’est pas vous qui de facto aurez rendu le service, vous ne pouvez donc pas prétendre être volé sur quelque chose que vous n’avez pas fait. »
          -> j’ai mandaté qui pour faire le service à ma place, le copieur ?
          « Si à la place d’une personne, vous envoyez un robot rendre le service à votre place, ce n’est toujours pas vous de facto qui aurez rendu le service et vous ne pouvez donc toujours pas prétendre être volé sur quelque chose que vous n’avez pas fait.  »
          -> chouette, plus la peine de payer mes passages à l’éléphant bleu.
          « Et j’ajoute que ce n’est pas le piratage que je défends, mais la sémantique »
          -> vous reconnaissez donc que c’est bien du piratage le fait d’utiliser un logiciel sans avoir rémunéré l’auteur 😉

          Vous voulez justifier que tous les logiciels devraient être gratuits pour eux même parcequ’il est facile de les copier. Le fait que voler quelquechose soit facile, ne signifie pas que ce n’est pas du vol.
          Quand j’ai arrêté ma première carrière de créateur de jeux vidéo, c’était à cause du piratage. S’il n’y en avait pas eu, j’aurais peut être développé un jeu qui aurait marqué l’histoire (ou plus modestement, d’autres personnes que j’ai connu à l’époque et qui ont du arrêter aussi pour les mêmes causes, l’auraient fait 😉 ). Donc a quel niveau le piratage à freiné le développement de ma technologie, en la privant de sources de revenus ?
          Donc si certains veulent donner leurs logiciels sans autre contrepartie, si d’autres veulent les donner mais veulent vendre des services associés, si d’autres veulent vendre leurs logiciels directement, c’est le choix de chacun, mais ça ne signifie pas que l’état ne doit pas défendre le droit des derniers de vendre leurs logiciels. Et c’est à chacun de comprendre qu’il ne doit pas utiliser un logiciel pirate, sinon il est un pirate (ce que je suis aussi à mon heure, mais au moins je l’assume).

          On dit que la musique numérique devrait être gratuite, les artistes devant se rémunérer par des concerts (en simplifiant le débat). Maintenant, si on suit votre raisonnement, si je rentre en douce dans la salle de concert, je ne vole pas l’artiste, puisque sa voix est dupliquée vers toutes les oreilles facilement, donc on va rendre les concerts gratuits ? Ou alors il faudra que le chanteur utilise un micro codeur et les spectateurs devront acheter le service associé d’un casque décodeur ?

          • @ Daniel

            « -> oui, j’ai développé un logiciel qu’il utilise. »

            Mais c’est le logiciel qui rend les services, pas vous.

            « -> j’ai mandaté qui pour faire le service à ma place, le copieur ? »

            Non, le logiciel.

            « -> chouette, plus la peine de payer mes passages à l’éléphant bleu. »

            Vous payez principalement les frais d’entretien du robot.

            « -> vous reconnaissez donc que c’est bien du piratage le fait d’utiliser un logiciel sans avoir rémunéré l’auteur  »

            Ce terme étant un néologisme pour désigner cette pratique, cela ne me dérange pas de l’utiliser. Et c’est bien parce que le terme « vol » était inapproprié qu’on a redéfini un terme, vous commencez à comprendre?

            « Vous voulez justifier que tous les logiciels devraient être gratuits pour eux même parcequ’il est facile de les copier. »

            Pas les logiciels, les copies, c’est toute la différence. Je défends tant les logiciels payants que les logiciels fermés, je dis juste que cela n’a pas de sens de répercuter le coût de l’original sur la vente de copie qui en elles-mêmes ne représente pas de coûts.

            « Le fait que voler quelquechose soit facile, ne signifie pas que ce n’est pas du vol. »

            Oui, il faut s’en référer au terme du dictionnaire, qui est on ne peut plus clair, le piratage n’est pas du vol.

            « Donc a quel niveau le piratage à freiné le développement de ma technologie, en la privant de sources de revenus ? »

            On ne peut pas savoir si les pirates auraient été prêts à payer pour ces logiciels, s’ils avaient été honnêtes, mais ce qui est sûr, c’est que si les lois contre le copyright n’avaient pas été là, vous n’auriez pas compté sur la vente de copies pour financer vos développements et vous auriez peut-être trouvé un meilleur business modèle pour vos projets qui leur auraient permis d’aboutir. C’est tout le problème des lois non applicables, elles déresponsabilisent les gens, nous induisent en erreur, et ce sont au final les gens honnêtes qui en payent le prix.

            « Et c’est à chacun de comprendre qu’il ne doit pas utiliser un logiciel pirate, sinon il est un pirate (ce que je suis aussi à mon heure, mais au moins je l’assume). »

            Donc vous êtes dans la totale utopie, puisque vous prônez un modèle que même vous, vous ne respectez pas.

            Et je ne vois pas en quoi vous « assumez », vous prétendez que c’est du vol, mais vous n’avez encore jamais dit que vous étiez un voleur, drôle manière d’assumer… 

            « Maintenant, si on suit votre raisonnement, si je rentre en douce dans la salle de concert, je ne vole pas l’artiste »

            Non, vous ne volez pas l’artiste, mais vous violez une propriété privée… Voilà pourquoi le propriétaire pourrait légitimement faire intervenir l’État et vous forcer à des réparations. Et c’est pour cela que ce business modèle fonctionne bien pour la musique, car ce n’est pas quelque chose d’immatériel qui est vendu, mais l’accès à un endroit physique, et vous noterez que les resquilleurs sont une petite minorité, contrairement à ceux qui piratent la musique.

          • Si le robot était duplicable à l’infini pour presque rien, il ne vaudrait presque rien.

          • ————————————————————————————
            aloygah: « Je défends tant les logiciels payants que les logiciels fermés, je dis juste que cela n’a pas de sens de répercuter le coût de l’original sur la vente de copie »
            ————————————————————————————

            La vache !
            J’espère que tu te comprend au moins.

            ————————————————————————————
            aloygah: « c’est que si les lois contre le copyright n’avaient pas été là, vous n’auriez pas compté sur la vente de copies pour financer vos développements et vous auriez peut-être trouvé un meilleur business modèle pour vos projets qui leur auraient permis d’aboutir. »
            ————————————————————————————

            Ce que tu raconte n’a absolument aucun sens. Copyright ou pas on vend un travail qui ne pourraient pas être fait sans rémunérations parce que film, musique ou logiciel on ne va pas crever la dalle pour que tu puisse consommer gratos la conscience tranquille. L’état ne nous protège de strictement rien en pratique et si tu veux trouver un « nouveau modèle » libre à toi. (L’esclavage peut-être ?)

            Nous on va continuer à bosser contre rémunération comme des milliards de gens et comme toi même (probablement…ou pas en fait) C’est un marché, tout le monde est libre, c’est totalement liberhallal.

            On peut discuter des abus de copyright mais un type qui déclare sans rire qu’on ne devrait vendre que « l’original » (le manuscrit original pour les écrivains?) c’est qu’il est juste barré.

          • Je laisse tomber. Quelqu’un qui n’arrive pas à comprendre des maths de base du genre si A implique B (je fabrique un logiciel) et B implique C (mon logiciel rend service) alors A implique C (je rend service), on ne peux pas discuter.

          • @ Ilmryn

            Je vois bien que tu ne me comprends rien à ce que je dis, je vais résumer en une ultime phrase:

            Je suis pour le fait que l’on soit bien rémunéré pour le développement d’un logiciel, mais par un autre moyen que la vente d’une copie sous copyright.

            Voilà, si là tu n’as toujours pas compris, j’abandonne à mon tour.

            @ Daniel

            Vous avez raison de laisser tomber si on ne se comprend définitivement pas, mais vu que vous lancez un dernier argument mathématique, je vais y répondre:

            Ce n’est pas votre raisonnement qui est faux, mais votre hypothèse de départ, car vous employez le temps présent pour décrire deux événements qui n’ont pas eu lieu au même moment. C’est là tout le problème, d’autant que la notion de temps est à la base de la rémunération d’un service.

            L’hypothèse correctement formulée est la suivante:

            vous avez rendu service en fabriquant le logiciel
            lorsque votre logiciel s’exécute, il rend service

            À partir de là, tout ce que je dis s’explique logiquement, en l’occurrence qu’il est logique que vous soyez payé pour le service d’avoir fabriqué le logiciel et non pour les services que celui-ci rend.

          • ————————————————————————————
            aloygah: « Je suis pour le fait que l’on soit bien rémunéré pour le développement d’un logiciel, mais par un autre moyen que la vente d’une copie sous copyright.  »
            ————————————————————————————

            Les même sommes devront être prélevées pour la viabilité de ce marché votre proposition est donc surréaliste. Pour l’instant l’utilisateur paie pour ce qu’il consomme directement au producteur et dispose comme il veux du logiciel une fois acquis, c’est un marché totalement liberhallal.

            Je vous laisse trouver cet « autre moyen » qui ne ferait pas des créateurs des fonctionnaires (SACEM), ne ferais pas appel à une transaction physique (dongle « inviolable » quel progrès…) un terminal loué (1984 quel progrès) et autre joyeusetés (logiciel loué, 1984 etc. etc.)

            Tout ses moyen tueraient d’ailleurs les indépendants qui seraient soit exclu du marché soit pressurés à mort. (70% de com, plus 65% de taxes sur le reste)

            Critiquer une chose c’est légitime, demander sa disparition immédiate en disant aux gens de se démerder pour trouver autre chose qui est bien pire en pratique c’est complètement con.

          • Oups désolé, j’ai posté mon message au mauvais endroit, je le reposte donc:

            @ Ilmryn

            Ouf, on a progressé, alors je ressors à nouveau mes différents autres systèmes de rémunération d’un logiciel:

            1. Système basé sur la confiance, vous demandez une participation au développement à chaque copie vendue. Dans les faits cela revient au même à ce que vous faites déjà maintenant, c’est juste au niveau conceptuel et surtout législatif, où ce serait différent.
            Ce genre de système fonctionne très bien dans les pays libéraux où les gens se sentent responsables les uns des autres.

            2. Système basé sur le cloud: c’est le modèle de Blizzard avec Wow

            3. Système basé sur la publicité: c’est le modèle de Google

            4. Système basé sur la vente hardware: c’est le modèle d’Apple (le prix du hard finance le soft)

            5. Système basé sur la vente de services: c’est le modèle de RedHat

            6. Système basé sur un support continuel du logiciel: c’est le modèle de nombreux développeurs directement embauchés par des entreprises, c’est aussi le modèle de nombreux indépendants qui fonctionnent avec des mandats pour des entreprises

            7. Système basé sur des dons: c’est le modèle de la fondation Mozilla

          • « vous employez le temps présent pour décrire deux événements qui n’ont pas eu lieu au même moment »
            -> et alors ? la chaine de causalité reste valable. Vous connaissez beaucoup de services qui ne sont pas basés sur une suite d’évènements de temporalité différente ?

            J’ai très bien compris qu’en tant que concepteur de sites web, vous faites une large utilisation de logiciels libres, et souhaiteriez que tous les logiciels soient libres pour ne plus avoir d’entraves. Alors, on va raisonner autrement.

            J’ai réussi à trouver une faille sur vos serveurs (l’inconvénient des logiciels ou le code source est public), je viens de copier le code source des sites web hébergés, j’ai un client qui vient déjà de m’acheter un clone d’un de vos sites web pour 10 000 euros. Bon, je vend un peu cher ce site, puisque ça m’a pris une heure pour récupérer les sources et modifier 2,3 trucs, mais puisque tous ceux qui développeraient la même chose pour ce client en partant de zéro (donc à part vous) proposeraient ce prix, pourquoi m’en priver. Vous avez développé ce site dans le passé (donc pas de relation entre le service que vous avez rendu et le service que je rend maintenant avec la même chose), je n’ai fait que copier le source (je ne vous ai rien enlevé), il n’y a donc rien de mal à ça ?
            Bon allez, comme j’ai ma conscience qui me travaille, je veux bien vous envoyer 100 euros, c’est bon ?

            Rassurez vous, je n’ai rien piraté vraiment (non, non, non, pirater n’est pas voler). Vu la tête de votre site web, je me suis dit que c’était de toute façon invendable (comme beaucoup de logiciels libres, qui le sont pour cette raison).

          • ———————————————————–
            aloygah: « Ouf, on a progressé, »
            ———————————————————–

            Oui mais non, j’ai l’impression que tu as un problème d’expression ou de conceptualisation.

            Ça je veux bien: « Dans les faits cela revient au même à ce que vous faites déjà maintenant »

            Mais tu disais le contraire avant: « je dis juste que cela n’a pas de sens de répercuter le coût de l’original sur la vente de copie » (Et j’en passe)

            Oui, non !? On ne sais pas ce que tu entend exactement, c’est confus au mieux.

            Enfin bref, tout ça pour arriver à ça ? La suite (les détails) promettant d’être aussi peu clair la discussion n’a pas un grand intérêts. Ce qui se conçois bien s’énonce clairement.

          • @ Daniel

            « -> et alors ? la chaine de causalité reste valable. »

            Cela n’est pas valable à cause de la définition du mot « service » qui renvoie à une action qui est toujours rattachée à une notion de temps. C’est parce que vous utilisez une autre définition de celle qui est usuelle, qu’on ne se comprend pas.

            « Vous connaissez beaucoup de services qui ne sont pas basés sur une suite d’évènements de temporalité différente ? »

            Bien sûr qu’un service peut être un enchaînement d’actions, mais cela ne change rien au fait que quand les actions de ce sercice sont terminées, le service est par définition également terminé. On ne parlera alors plus de lui au présent, mais au passé.

            Par exemple, je vous aide à déménager samedi, de sorte que le dimanche vous pouvez vous installer dans votre nouveau domicile. Je vous ai rendu service samedi, et non dimanche, même si le dimanche vous profitez encore du service que je vous ai rendu samedi puisque sans mon aide, vous n’auriez pu vous installer le dimanche… 
            Vous ne pouvez pas dire que je vous ai rendu service samedi et tous les autres jours où vous profiterez de votre nouveau domicile, et encore moins me payer pour tous ces autres jours. C’est pourtant exactement le raisonnement que vous avez en ce qui concerne le logiciel…

            « J’ai très bien compris qu’en tant que concepteur de sites web, vous faites une large utilisation de logiciels libres, et souhaiteriez que tous les logiciels soient libres pour ne plus avoir d’entraves. »

            Je n’ai donné aucune information qui vous permettrait de connaître mes activités ou les logiciels que j’utilise et comme je l’ai déjà écrit maintes fois, je défends également le concept de logiciels fermés et payants. C’est la législation du droit d’auteur qui me dérange, pas le fait que des développeurs puissent bien gagner leur vie.

            « je n’ai fait que copier le source (je ne vous ai rien enlevé), il n’y a donc rien de mal à ça ? »

            Ce qui ne joue pas dans votre exemple, c’est que vous ne trouverez jamais quelqu’un prêt à vous payer aussi cher le simple fait de copier quelque chose et de changer 2-3 lignes de code.
            La seule chose qui pourrait justifier un prix élevé pour ce travail, c’est le fait qu’il soit illégal. Si l’État avait laissé la chose légale, personne n’aurait vu l’intérêt de payer pour ce genre de travail… Et le développeur du site web sachant que c’est légal, aurait un business modèle où le fait de copier ou non son travail ne risquerait pas de mettre en péril ses revenus.

            @ Ilmryn

            « Mais tu disais le contraire avant »

            Il était là question de théorie, pas de pratique. Une même pratique peut être le résultat de deux théories opposées.

            « Enfin bref, tout ça pour arriver à ça ? »

            C’est déjà mieux que de rester sur un malentendu.
            Pour ma part, cela m’a ouvert aussi de nouvelles pistes de réflexion, je ne suis donc pas mécontent du résultat…

  • Encore un qui pense que le tracteur remplace le paysan et que le revenu n’est pas indispensable pour manger…

    C’est pas bénin comme maladie, c’est grave docteur !

    • L’auteur ne me semble pas du tout infecté par cette maladie, au contraire, il me semble qu’il cherche une façon d’assurer un revenu.

  • J’aime beaucoup la naiveté des gens qui utilisent du gratuit.

    Finalement si une mise à jour vous plante un traçeur ou une porte arrière pour l’espionnage industriel ou social ou le piratage, vous n’aurez pas les compétance de la détecter et cela peut venir à tout moment et diaparaitre avant que cela soit détecté….

    Le plus drole c’est que ca existe les bots…

    • je ne suis pas sûr que payer pour un logiciel protège contre ce genre de désagrément ; en fait, on connait des malwares payant, à destination de gens qui croient que payer pour un logiciel est une garantie d’honnêteté du fournisseur …

    • @Lafayette

      C’est vous qui avec un logiciel fermé, prenez le plus de risque d’ouvrir les portes de vos systèmes sans même vous en rendre compte. Avec les logiciels libres, vous avez accès au sources, vous pouvez vérifier vous-même, et si vous n’en avez pas la compétence, vous pouvez faire confiance à une communauté active indépendante qui s’en chargera pour vous.

      De plus pour des applications sensibles, il existe de nombreux logiciels libres tout aussi certifiés que leurs équivalents propriétaires, et c’est l’autorité rectificatrice qui s’assure de la qualité du produit dans les deux cas.

      • @VinsK
        très juste, Open source est ouvert à l’étude, c’est pour cela que les mises à jours sont plus facile à manipuler. D’ailleurs j’en connais peu qui étudient l’ensemble des sources à chaque mise à jour de chaque logiciel…..

        Le même travers peut exister sur un logiciel payant, mais il a moins d’intérêt à utiliser des têtes de pont pour le hacking…

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